Partenaire - Solo
Intrigue - Alors que Shapûr est mandaté par Mancinia pour entraîner une amie proche qui doit devenir sa doublure, Lancinia découvre que l'art du combat n'a rien à voir avec ce qu'elle a pu voir dans les souvenirs de celle dont elle partage le visage.

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Shapûr se trouvait aux abords du terrain d'entraînement, ouvert aux civils pour qu'ils puissent maintenir leur condition physique ou peaufiner leurs techniques de combat. Il possédait ses propres armes, mais on veillait à en fournir à ceux qui ne possédaient pas les moyens de s'en offrir. Un excellent moyen de défense pour l'une des populations les plus vulnérables des terres du Yin et du Yang. Le guerrier attendait sa future apprentie. Oui, il n'en revenait pas lui-même d'avoir accepté cet accord, mais un refus aurait été malvenu. Non seulement il connaissait sa demanderesse, mais elle le payait assez bien. Sa curiosité était aussi assez exacerbée. Quand Mancinia lui avait demandé d'entraîner une amie proche, il avait été suspicieux. Elle était si proche de cette dernière qu'il n'en avait jamais entendu parler ? C'était étrange et il fronçait d'avance les sourcils, devant sa demeure, à l'idée même de la rencontrer. Quand Lancinia Daphnis s'était montrée, il était presque resté bouche bée en pointant son doigt entre les deux femmes. La ressemblance était frappante. De longs cheveux bruns, le même regard tranchant et une peau pâle. Seuls les tatouages de l'une la distinguaient de l'autre, l'homme n'en avait d'ailleurs jamais vu de semblable. Cependant, la ressemblance s'arrêtait au physique. Si Mancinia avait un charisme écrasant et une force redoutable, Lancinia n'avait rien de tout cela. Elle ressemblait à un oisillon qu'une mère essayait de rendre plus forte.

Shapûr passa sa main sur sa barbe naissance. À son souvenir, Mancinia n'avait rien de tout cela non plus, lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Seule son agilité et sa maîtrise de la lance lui avait permis de survivre dans ces âpres combats. Le reste était venu ensuite. Quoique, pas vraiment. Elle demeurait toujours aussi imprévisible, mais au lieu de sauter de toit en toit pour attirer les archers Démons au loin, elle devenait propriétaire de bien des titres et bien des richesses. Elle lui avait appris beaucoup de choses, c'était réciproque. Ils avaient peut-être eu une ellipse de dix années, mais la guerre était encore bien ancrée dans son esprit. Durant ces années délicates, l'Humain avait mené de nombreuses batailles, il avait été sur tous les fronts et avait vu plus de sang coulé qu'il ne voudrait bien l'avouer. Le guerrier avait accompagné bon nombre de personne lors de leurs derniers moments, serrant leurs mains jusqu'à ce que leur corps sans vie ne fasse leur dernier sursaut. Il en avait vu l'innommable et ces souvenirs ne faisaient qu'alimenter le dégoût qui s'emparait de lui. S'il pouvait aider cette Humaine à sauver sa vie, ce serait vraiment pas mal. L'explication de Mancinia était que son amie allait l'aider à préparer les rencontres, officielles ou non, visant également à la remplacer si cela était nécessaire. Cela voulait dire en faire une guerrière aussi émérite. Voilà qui ne serait pas une mince affaire, mais Shapûr était friand des défis et le combat, c'était son domaine.

— Alors, on est motivée à ce que je vois.

Le guerrier avait dit cela en tournant négligemment sa tête vers la droite, un léger sourire sur le coin des lèvres. Bordel, ce qu'elle pouvait lui ressembler avec ses cheveux en arrière et sa tenue. Certains auraient tué pour recevoir un quart de l'attention que tous ces gens nobles et lèches-culs portaient à Mancinia ces derniers temps. Mais lui, il n'en avait cure. La vie était injuste et on obtenait rarement ce que l'on désirait profondément, certains finiraient par voir leurs efforts récompensés et d'autres non : ainsi allait le cruel sens de l'existence. Ce n'était pas ce point qui le dérangeait, lui avait fait le choix de vivre dans l'ombre et son amie, dans la lumière. Les deux étaient complémentaires. Et celle-là, là, à quoi aspirait-elle ? Sans doute le découvrirait-il durant cet entraînement. Franchement, il n'aurait jamais cru devenir ami avec une femme sans avoir envie de la sauter, mais force est de croire que tout était possible. Détaillant son apprentie de bas en haut, son sourire s'élargit.

— Tu aussi tu as une préférence pour la lance, hum ?

Ça promettait. Ils allaient pouvoir travailler son allonge et son attaque avec un combattant à l'épée. Que valait-elle dans ce type de confrontation ? Shapûr le saurait bien vite. N'empêche, pourquoi Mancinia voudrait-elle d'une doublure ? La connaissant, ce n'était pas le genre de personne à craindre pour sa vie. Elle se riait même du danger. Craignait-elle que Lancinia, en raison de leur ressemblance, ne soit prise pour cible à sa place, sans aucun moyen de se défendre ? Son petit coeur aurait rapidement fondu devant une telle détresse d'une partenaire issue de leur race, c'est certain.

— La pauvre a dû être un peu taper sur le crâne avec cette guerre..., dit-il dans un soupir, en se grattant l'arrière du crâne.

Cette remarque était pour lui. Shapûr n'était pas aussi conciliant que Mancinia, son amie essayait de trouver une démarcation entre les deux croyances, qui se révélait avoir la même source puisqu'un Aether restait un Aether. Ce qu'elle lui tapait sur le système. Bien qu'il ait craint pour la vie lorsqu'elle était revenue dans un sale état de Caelum, l'homme se disait qu'elle l'avait bien mérité. A croire à trop de bonté en ce monde, on finissait par en payer le prix. Ils étaient des Humains et même si leurs conditions s'étaient améliorées, ils demeuraient inférieurs pour toutes ces autres races. La Guerre Divine les avait encore plus enfoncés dans le malheur. Si des personnes comme la Matasif leur permettaient de marquer leur empreinte sur le Continent, ce ne serait que Justice. Shapûr n'avait pas hésité à lui dire son avis : s'ils voulaient combattre, alors les ennemis des Humains seraient boutés hors de leur territoire. Il était hors-de-question qu'ils attendent qu'un malheur leur tombe dessus, surtout que la neutralité ne voulait rien dire. Mancinia en avait fait l'amère expérience. Il fallait éviter que leur peuple ne soit durement toucher, ayant subi les frais du conflit ouvert entre les Démons et les Anges, cette défaite divine. N'en était-ce pas assez ? Songeur, il observait son apprentie. Lancinia essayait de lui montrer ce qu'elle valait. Shapûr était mitigé. Elle savait exactement quoi faire, c'était évident que ses positions et sa manière de tenir une arme démontrait un savoir dans le domaine militaire, mais pourtant, elle ne semblait rien maîtriser.

Hésitante, rapidement fatiguée, Lancinia semblait avoir les connaissances nécessaires. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Avait-elle apprit en observant les autres, sans aucune pratique ? C'était étonnant, mais cela expliquerait son profond manque de réussite après quelques passes. Au bout d'une vingtaine de minutes d'échauffement, il la fit cesser. Dégainer son arme, il allait près de l'autre bout du terrain. Les armes en bois, cela l'insupportait et son rôle était d'apprendre.

— Si tu ne veux pas finir dans un cimetière dans un vraie combat, essaie de relever un peu ton arme. Et n'aie pas peur de m'attaquer. Je suis prêt.

Shapûr se mit en position, avec une étincelle de provocation dans le regard. Il n'avait rien contre les cimetières pour en avoir vu, il y avait vécu et il avait dû en construire un avec toutes les victimes s'étant retrouvé sur son chemin. C'était comme ça chez eux, le respect des disparus. Etrangement, il n'émanait de son apprentie aucune crainte de se blesser. Cela l'impressionnait, elle avait vraiment un esprit taillé pour la guerre. Voulait-elle devenir soldate ? Connaissant Mancinia, elle n'aurait pas offert sa protection à quelqu'un sans retour. Si Lancinia voulait défendre les Humains, il allait lui apprendre comment avec grand plaisir. Après quelques instants à se regarder, évaluant ce que son adversaire valait, la jeune femme prit son élan et vint à sa rencontre en ligne droite. Elle était rapide, mais moins forte et relativement prévisible dans ses actions. L'expérience et la pratique lui manquaient cruellement. Shapûr fit un pas sur le côté, esquivant sa lance, lui donnant un coup sur le bras avec son arme.

— Plus fort !

Lancinia eu une grimace de douleur, mais ne relâchait pas son arme. L'homme levait son épée pour l'abattre, retenant tout de même sa force pour ne pas lui arracher un bras et elle se retirait de sa trajectoire. Le guerrier criait au milieu du vacarme de métal pour augmenter leur hargne, tout en continuant de donner ses coups. L'apprentie guerrière parait et esquivait plus qu'elle ne se défendait ou contre-attaquait. Elle semblait réfléchir à une parade, mais Shapûr ne lui laissait aucun répit.

— Droite ! Gauche ! En haut !

Donner ses instructions était sa seule manière d'anticiper. Dans un vrai combat, son apprentie serait sans doute morte si elle ne l'avait pas fui. Il comprenait désormais pourquoi Mancinia désirait qu'elle soit formée, elle avait du talent, c'était indéniable. Le guerrier prenait lui-même plaisir à l'affronter malgré ses faiblesses et sa maladresse. La jeune femme para son coup avec aisance lorsqu'il vint d'au-dessus, mettant sa lance pour contenir la lame, mais sous la force de l'impact, elle dû plier les genoux pour contenir la force qu'il mettait dans ce dernier coup. Elle n'avait pas de muscles du tout, il faudrait y remédier. Pour se dégager, Shapûr fit glisser le plat de sa lame sur sa lance, fit un mouvement sur lui-même et vient le couler sous la gorge. Décapitée. Il fallait l'art et la manière pour le faire, sinon, on ne réussissait pas du premier coup. Lui savait y faire, mais pas cet après-midi. Il ne tuait pas les femmes, enfin, pas les femmes de sa race, au moins.

— C'est plutôt pas mal pour une première fois. Une pause ?

Elle approuvait, le regard fermé, une immense déception sur le visage, tout en reprenant sa respiration à grand coup. Shapûr se dégageait, remettant son arme et l'aidait à se relever. Silencieux, il prit une gourde d'eau, bu goulument et lui tandis l'autre moitié, qu'elle acceptait avec un remerciement dans les yeux.

— Tu as appris où à te battre ? On voit clairement que tu as reçu les bases, mais certainement pas la manière de combattre. Je suis assez curieux là-dessus.

Lancinia eut à peine le temps de lui répondre que surgit dans un silence absolu, mais qui bourdonnait à leurs oreilles, un halo luminescent. Il venait de surgir du néant. Il filait depuis le plafond en plein milieu de l'aire d'entrainement, absorbant un immense pilier de bois, fracturant une partie de l'installation, du toit aux fondations. Shapûr demeurait éberlué, le temps de réaliser ce que c'était. C'était de la magie, ici, en plein coeur de Qaixopia ? Était-ce une attaque ? Il se reculait pour être proche de son apprentie, derrière lui. Au moins, ils ne seraient pas séparés.

— Je ne sais pas ce que c'est, mais ça ne me dit rien qui vaille.

Tout ce qui était magique, c'était vraiment des emmerdes. Il mit son bras devant pour l'empêcher d'avancer. Quoi que ce soit, quoi qui allait sortir de là, ils devaient être prêts à l'affronter. En étaient-ils seulement capables ?

Introduction au RP Dirigé - Shapûr | 1827 mots

Résumé:

Lancinia se regardait dans le miroir. Elle essayait de se faire un chignon pour tenir sa longue chevelure et être plus apte à son combat d'entraînement, ce n'était pas une mince affaire tant ses gestes lui parurent maladroits. D'un oeil critique, la demoiselle observait son reflet. C'est ce qu'elle était, un reflet. Elle était née ainsi, il y a quelques temps. Étrangement, cela ne la dérangeait guère vu que la flamme qui l'animait était la même que son Originale. Depuis sa venue au monde dans la demeure de la Matasif, Lancinia demeurait dissimulée, n'étant connue que de quelques rares personnes entre ces murs. Mancinia n'était revenue que quelques temps à Qaixopia et elle avait de nouveau une étrangeté dans les mains, cependant, les deux femmes avaient eu une longue conversation et en était arrivée à la même conclusion : elles travailleraient de concert pour faire prospérer les Humains. Dans cette attende où elle l'estimerait prête, Kamiya demeurait à ses côtés. Ronchon de ne pouvoir suivre sa véritable maîtresse dans ses aventures, mais comme la femme le connaissait aussi bien qu'elle, ils avaient finis par s'entendre. Vêtue d'une sorte de pantalon de toile très large, qui lui permettait de pouvoir bouger sans le moindre problème tout en protégeant ses jambes et d'un haut assez léger très banal. Ça suffisait sans doute, pour l'instant. Se redressant, elle prit une cape dont elle entourait ses épaules pour se rendre sur le lieu où ce tiendrait cette session d'entraînement, discrètement. Personne ne la confondrait avec son Originale. Elle saisit ensuite la lance, cadeau de la Kaaezi. Leur arme de prédilection. Kamiya choisi de la laisser y aller seule.

Mancinia avait un don pour attirer le regard des passants, elle était plus discrète, sans doute pourrait-elle tirer avantage de ce fait. La Matasif avait toujours oeuvrer pour la défense des Humains, Lancinia en ferait de même. C'était son but, encore plus que celui d'avoir le même parcours que l'autre ou de récupérer une vie qu'elle savait ne pas être la sienne. C'est comme si elle émergeait d'un long et interminable rêve. Comme si elle était celle née de ce long sommeil d'une décennie. Une fracture dans l'esprit, une fuite en avant de ses responsabilités ? Personne ne le savait, pas plus que les deux ne détenaient les clés de l'avenir de leur relation. Actuellement, malgré ses appréhensions, son agacement à mal réaliser ses tâches et la volonté de défendre le Royaume, rien ne l'ennuyait. L'Humaine avait un but, elle s'y tiendrait, seulement, elle n'avait pas la puissance de la guerrière, malgré ses souvenirs qui étreignait son esprit, elle se sentait différente et surtout, son corps lui rappelait ses propres faiblesses. Elle n'était que le reflet d'une illustre personne. Pourquoi ? Nul ne le savait. Sans doute les Aetheri désiraient qu'elle lui vienne en aide pour une raison qui les regardait, que son Destin était grandiose et qu'un peu d'aide était la bienvenue pour les temps de chaos ? Bombant le torse de fierté, un sourire arrogant sur le visage et une démarche vantarde, Lancinia progressait dans la cité, s'étant accommodée à la chaleur. Entrant sur le terrain avec une certaine excitation au creux du ventre, où elle fût accueillie.

— Je te remercie de m'offrir ainsi de ton temps. Mancinia t'a tout de suite recommandé pour superviser mes entraînements.

Lancinia se sentait comme une nouvelle recrue au sein des rangs armés des Humains. Elle se devait de s'entraîner afin d'acquérir un bon niveau dans les disciplines où excellait Mancinia et surtout, si elle espérait pouvoir rester au sein de Qaixopia pour l'y aider. Et surtout, rester en vie. Car la demoiselle avait des ennemis puissants, dans l'ombre. Ils ne cherchaient pas spécialement à intenter à sa vie, seulement lui mettre des bâtons dans les roues, mais leur ressemblance frappante ne devait pas lui faire oublier qu'elle détenait des souvenirs. Des informations. Tout cela pouvait lui nuire, sa prudence et sa propre défense seraient nécessaires à la préservation de tout cela. L'Alternante se souvenait de Shapûr, naturellement. Dans ses souvenirs, c'était un excellent soldat, quoique rustre et grognard. Le mettre entre ses mains, c'était également une manière de prouver son envie et sa volonté de bien faire les choses. Elle se défoulerait sûrement dans cet arène, cela la démangeait presque après des semaines où elle était retenue entre les murs de la prestigieuse demeure. Elle s'en était accommodée, mais l'idée lui démangeait les doigts depuis l'annonce de sa formation. Au fond d'elle-même, le combat l'inspirait. Sa lance était une prolongation de son corps, elle ne pouvait résister à son appel. Même si dans ses souvenirs, elle était une combattante reconnue, tout ceci n'était que mensonge actuellement. Personne ne savait vraiment. Qui la croirait, dans tous les cas ? On la penserait jalouse, ou pire, illuminée.

— Je doute que la tâche soit difficile, car, de toi à moi, nous savons très bien que je vais peiner à pouvoir te montrer quoi que ce soit de potable face à tes techniques.

Son regard trahissait cependant sa détermination à montrer ce qu'elle valait. Un bon point, tout en sachant qu'elle redoutait que ce combat soit d'une durée relativement courte, sans qu'elle n'ait pu tenter de faire quoi que ce soit. L'homme inclinait légèrement la tête et l'invitait à essayer quelques échauffements, sous son oeil vigilant. Lancinia essayait de se concentrer au mieux, rassemblant ses souvenirs pour diriger ses actions. Elle ne voyait pas ses maladresses pour autant, comme si une partie de ses facultés avaient été détruites par ce qui l'avait créée. La jeune femme pouvait ainsi lui montrer ses maigres talents, parce qu'elle n'était qu'un reflet. Faible et incroyablement inutile. L'Humaine devait changer, ce n'était pas possible autrement. Au loin, l'homme semblait amusé. On pouvait, en effet, y voir une sorte de bizutage de la part de Shapûr. Et son interlocutrice voulait lui montrer ses autres talents qui lui prouvent qu'elle avait effectivement le droit de faire partie de l'Armée. L'espace d'un instant, elle se remit à penser à cette douloureuse période qu'avait été la disparition de sa mère. Elle se remémorait les propos des villageois, qui parlaient d'un groupe de rôdeurs. C'était ces derniers qui lui donnaient en grande partie l'envie de se dépasser et d'évoluer vite, afin de pouvoir très vite s'occuper de tous les ennemis des Humains. Pour éviter le plus possible que d'autres personnes connaissent ce qu'elle a vécu. Si Mancinia en était arrivé là où elle est aujourd'hui, c'était très certainement en grande partie grâce à la haine qu'elle leur vouait et à cette envie de vengeance qui la prenait depuis son plus jeune âge.

Sans doute n'en avait-elle pas conscience, ou elle avait eu cette révélation depuis peu de temps. Un monstre tapi dans son coeur qui ne demandait qu'à être libéré de son long sommeil. Mancinia parvenait à le contenir, ses occupations l'emmenant ailleurs, mais Lancinia, même détachée de cette ancienne vie, avait bien du mal à croire que jamais cela n'aurait de répercussions. Elle-même avait le sang bouillonnant en repensant à ces races, ennemies de la sienne, prêtes à tout pour les détruire plus qu'il ne l'était malgré le règne prospère des Cinq. Pouvait-on réellement dire que la race avait prit un nouveau tournant ? Assurément. Est-ce que cela lui plaisait ? Moyennement. Les ambitions étaient au creux de son être. Toujours là. Ça la déconcentrait quelque peu. Une loyauté à toute épreuve, c'est ce que les Humains devaient avoir. D'abord envers leur Roi, même si ce dernier n'était pas le meilleur possible, au moins, il était là, mais aussi envers leurs Dieux. S'ils se détournaient de l'un ou de l'autre, c'étaient des traîtres. Et ils devaient payer. Elle n'était pas Mancinia, mais elle ne savait pas totalement se détacher de celle qui ... l'avait mise au monde, d'une certaine manière ? Après un échauffement auquel mit un terme Shapûr, ce dernier vint dégainer son arme devant elle. Durant un instant, la jeune femme ne croyait pas qu'ils allaient réellement se battre, avec de vraies armes. Pourtant, c'est bien ce qu'il advint. Ils se mirent en garde, tandis que Lancinia était fébrile, autant excitée par l'ivresse de ce combat, tout autant que craintive à l'idée d'une blessure qui la rendrait inapte.

Il était trop tard pour revenir en arrière. C'était son choix, elle devait désormais pleinement l'assumer. Elle voulait apprendre. Apprendre à être elle-même, se démarquer des autres, devenir quelqu'un d'autre que ce à quoi la société la destinait. Ne pas suivre le même chemin que Mancinia, parce que ses choix, les siens, étaient différents. Ses aspirations étaient différentes. Ses sentiments également. Servir et Défendre les Humains, c'était son ambition. Tant pis pour les blessures, l'apprentissage l'exigeait. Elle prit appui sur ses jambes et s'élançait en direction de son adversaire. Il n'eu aucun mal à trouver une parade à ce premier assaut qui lui arrachait un sourire. Shapûr prit immédiatement l'avantage, l'obligeant à reculer tandis qu'il criait ses futurs coups tant elle était dépassée par les événements. C'était lamentable, voilà la seule pensée qui traversait son esprit. Rapidement menée, rapidement désarmée. S'il avait été un ennemi, elle serait morte, la tête tranchée. Rien que l'idée lui faisait peur. Et la déception peignit ses traits. L'homme ne dégradait pourtant pas sa prestation médiocre, soulignant ses qualités et s'interrogeant même sur ces dernières. Y avait-il un peu d'impression là-dedans ?

— Je n'ai pas pratiqué dans des arènes. J'ai pris de longues heures à observer les combats, c'est relativement formateur que d'analyser les techniques et les positions, ainsi que les raisons d'un échec. Cela permet d'orienter les entraînements futurs. Du moins, tu ne sembles pas trop dépité par l'étendue de mes lacunes...

Elle sourit difficilement. Ça ressemblait plus à une excuse qu'a une réelle réponse, dans un sens, c'était la vérité. Elle avait apprit au travers des yeux d'une femme, ce n'était ni ses gestes, ni son corps, mais son esprit avait retenu les leçons de cette longue existence. L'instant d'après, son regard passait de la douleur de la défaite à la crainte. Cette lumière surgie de nulle part était à quelques mètres d'eux. Ce n'était ni menaçant, ni apaisant, c'était indéfinissable. Shapûr essayait de l'en dissuader de s'approcher malgré l'attirance évidente qu'elle éprouvait. Ils avaient leurs armes. Quoi que ce soit, ils étaient plus ou moins prêt.

— C'est de la magie, tu crois ?

Ça y ressemblait, mais d'une certaine manière, on ne savait réellement dire comment cela était possible. Ça avait endommagée la structure dans laquelle ils étaient. Le bruit allait sûrement attirer les autres. Tant que ça ne grandissait pas, sans doute que tout irait bien. A moins que ce ne soit un sort de téléportation, un essai ? Elle eu le souffle coupé. Ça tremblait. Lancinia eu à peine le temps de murmurer le nom de son compagnon qu'ils furent aspirés...

Introduction au RP Dirigé - Lancinia | 1820 mots

Résumé: