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 Le cauchemar vivant | Lilith

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Jeu 12 Sep 2019, 02:00

Le cauchemar vivant | Lilith - Page 2 1844408732 :
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Jeu 12 Sep 2019, 23:15




Le cauchemar vivant | Lilith - Page 2 943930617 :

Devaraj se releva en silence pour se diriger vers une pièce annexe qui contenait un bain plus petit que ceux du Palais. Il se lava lentement, son visage prenant un air morose au fur et à mesure qu'il se calmait et reprenait ses esprits. Non seulement sa faim avait choisi de revenir au milieu de l'acte mais en plus cette femme lui avait fait perdre tous ses moyens. Il n'aimait pas ça... Cela lui faisait peur. Pour elle, pour lui, pour ce que cela pourrait encore déclencher comme horreur. Il avait déjà vécu plusieurs siècles sous l'emprise de la terreur quotidienne, maintenant il voulait la paix. Le Suprême de l'Au-Delà fixa le plafond et manqua de se noyer sous l'effet de la fatigue et de la drogue. Il toussa et sortit de l'eau. En poussant son examen de conscience un peu plus loin, il se rendit compte que le Lien Divin vibrait toujours sous deux entités contradictoires : l'une qui le poussait à chercher la jouissance et l'autre qui lui inspirait un dégoût total pour ce qu'il venait de faire. Devaraj s'enveloppa dans une tunique bleue, puis sous une fourrure blanche. Il ouvrit légèrement la fenêtre pour laisser entrer l'air frais, dissimulant du mieux qu'il pouvait le mal être qui s'était emparé de lui alors qu'il aurait dû se sentir bien.

Mais un profond malaise recouvrait ses souvenirs tout frais. D'un air étrange, il dit à Lilith «C'était juste pour cette fois.» d'un ton catégorique. Cette proximité brute après de longs mois de séparations et de haines achevait de le perturber. Il voulait dormir, qu'on arrête de l'emmerder pendant quelques précieuses heures, d'exiger tout et n'importe quoi de sa part et de jouer à la marelle avec ses sentiments. Et c'est ce qu'il fit après s'être rallongé, non sans avoir prit entre ses doigts la main de Lilith. Sa logique -tordue- lui soufflait qu'elle allait s'enfuir et disparaître encore. Dehors, la fête continuait en battant son plein. Mais lui, était déjà cassé en dix avant même d’atterrir ici. «Tu n'as même pas répondu à mes questions.» grommela-t-il en s'enfonçant sous ses fourrures, heureux de sentir la délicieuse sensation du drap sous sa peau.

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Sam 14 Sep 2019, 15:59

" Aïe ! La plainte s’accompagna d’un choc entre l’embrasure de l’entrée et le haut de son front. Une main imposante se glissa à travers les plis du rideau pour révéler une Draugr en pleine souffrance crâniale. Ses doigts massèrent la partie atteinte, un peu rougie, tandis qu’elle serrait les dents en pénétrant dans la chambre royale. Rares furent ses passages dans la capitale du peuple spirituel, et plus encore dans cette pièce en particulier. Pourtant, Léto reconnaissait de suite les fragrances caractéristiques de son ami, ses goûts pour certains encens et un certain choix dans la disposition des lumières. Sous son bras traînait un gros paquet rectangulaire, plutôt large mais guère encombrant pour une titanide de son envergure. Le tissu coloré masquait son contenu, bien que le Hǫfðingi n’aurait aucun mal à le deviner. Une fois entièrement entrée, la Chamane constata par elle-même la situation ; ses yeux se plissèrent, alors qu’un sourire franc se dessina sur les lèvres. Comme amusée. Je ne pensais pas être en retard pour la fête. " Tandis que les véritables célébrités battaient leur plein à l’extérieur. L’exercice du sarcasme était encore bien nébuleux pour la femme, plus difficile à décrypter et improviser que des pas de danses, des coups de pinceaux, ou encore des passes d’armes. Peut-être bien que son Esprit furibonde déteignît réellement sur elle.

Latone… Une curiosité qui ouvrait l’avidité de certaines personnes. Encore aujourd’hui, l’Hozro avait gagné en assurance face à sa "maîtresse" et lui avait copieusement fait comprendre que rien ni personne ne l’arrêterait dans son entreprise.
" Tu sais quoi ?! Je n’ai pas besoin de ton corps, je peux ne m’en remettre qu’à moi-même ! Tu vas voir ! " Sa déclaration fut suivie par une disparition théâtrale – et bleutée, comme toujours – en bonne et due forme. Depuis leur dispute à Ciel-Ouvert, juste avant qu’elles ne fissent qu’une pour botter les fesses du tyran, la Conservatrice multipliait les conflits pour rétrécir l’écart entre elles. Léto, incontestablement plus forte qu’elle, jalousait pourtant son énergie inépuisable et son refus de plier face à n’importe quelle problématique. Latone ferait une leader formidable si on reconnaissait sa force intérieure, ce qui lui faisait défaut, celle-ci enfermée dans les méandres de Linos. " J’ai hâte. " Souffla la Draugr ; malheureusement, elle dût vaquer tout autant à ses propres occupations.

Léto s’approcha du lit sacré. Ses vêtements et sa peau s’imprégnèrent de l’érotisme ambiant, et son esprit réfréna son corps. Dehors, même, elle dût en intimider plus d’un pour se glisser jusqu’ici. Son épiderme était par ailleurs marqué de quelques affections bénignes. La tribu Raoni ne savait point réprimer ses émotions, y compris lorsque l’objet de convoitise en question s’apparentait à un colosse. Enfin, comment lui en tenir rigueur ? Sans sommation, la Souriante déposa son cadeau au chevet du lit. La scène pouvait paraître surréaliste, mais après tout, ils étaient Chamans. " Permettez-moi d— Commença-t-elle par émettre, avant que son regard ne rencontrât celui de leur ancienne – nouvellement ? – reine. Léto lui sourit, sans pour autant s’adresser directement à elle, elle préféra d’ailleurs rectifier : Permets-moi de te présenter mes derniers travaux. Une légère pause avant de préciser : Artistiques. Souw se releva, sans déballer quoi que ce soit. Ce sera à lui de le découvrir car elle préférait ne pas voir sa réaction et ne savoir que plus tard que tout partit en cendres, plutôt que de partager sur le moment son contentement. C’était ainsi, maintenant. Lentement, la Chamane fit le tour du lit, ses doigts suivirent le contour des fourrures dépassant. Les maillons ferriques de son serre-tête tintèrent au rythme de ses pas. Mes félicitations. Émit-elle avec sincérité, pour des raisons évidentes. Sa petite parade la fit passer du côté de Lilith, couchée sur le dos et dont un simple constat visuel suffisait à lui faire comprendre. Vous n’avez pas tardé à enchaîner. " Ce fut à ce moment-là que ses yeux vairons remarquèrent le totem qui traînait à leurs côtés. Ils virent sûrement qu’elle le vit, et rien que cela lui arracha un sourire béat. Sa main se porta à son niveau, comme pour le masquer partiellement, mais ses doigts préférèrent caresser sa lèvre inférieure. Brièvement, les sensations qu’elle-même vécut avec son amant d’autrefois lui revinrent, ses poils s’hérissèrent lorsque sa peau se souvint des ronces, de leurs épines, et des attaches, de toutes matières à portée de main. Le sexe fut comme une évidence depuis ces fois-là, une lubie qu’elle ne daignerait pas abandonner.

L’ancienne hérétique posa le pied nu sur les fourrures. Le lit agonisa sous leur poids commun, mais ne rompit pas ; pour l’instant. La blonde laissa son corps basculer en avant, afin de s’avancer à quatre pattes entre eux, et se poser en position seiza. Les audacieux n’auraient jamais osé s’interposer ainsi, cependant Léto ne se gênait jamais, quitte à prendre des coups. D’autant plus qu’elle connaissait l’attraction que portait Devaraj à son effronterie, et se questionnait dans le même temps sur la réaction de Lilith. Léto posa ses mains sur ses genoux et alternait son attention vers l’un ou l’autre.
" Quels sont leurs noms ? Demanda-t-elle innocemment à la nouvelle mère. Ou vous cherchiez l’inspiration ici ? Ses paumes rompirent le contact avec sa propre peau pour glisser le long des leurs. Son empathie naturelle, depuis qu’elle était une toute petite Orisha, la fit frissonner avec leur état post-ébats. Ses caresses parurent plus fermes, étonnamment sans être invasives. J’ai choisi celui de ma fille… quand… il… " Son souffle sembla plus fort. Elle avait passé trop de temps dans l’Au-Delà, les sensations de son état matériel furent pénibles. Léto fixa Devaraj, ce même regard lorsqu’elle lui dît qu’elle le plierait, l’intensité en moins ; après tout, Latone manquait. Finalement, elle coula sur Lilith, comme si elle transmettait sa détresse. Il était vrai : on ne la voyait que peu aux orgies. Ce n’était pas l’acte en lui-même qui l’effrayait, cependant elle ne pouvait penser qu'à cette guerre-là, quelque part, elle n’était pas digne de se mêler à ces hommes et ces femmes.


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Dim 15 Sep 2019, 00:00



Lilith laissa sa tête tomber sur les fourrures. Son corps était encore brûlant. Elle lui en aurait d’ailleurs demander plus s’il ne s’était pas levé. Elle aurait pu le suivre pour qu’il s’occupe d’elle, encore, malgré sa fatigue. Elle avait envie de sentir de nouveau sa langue entre ses cuisses. Cela n’aurait pas été sage. Elle transpirait, la sueur accrochant sa peau. L’odeur de la chambre du Roi était sexuelle, enivrante. Elle ne bougea cependant pas, réhaussant légèrement son bassin. Elle désirait garder sa semence en elle. C’était un peu étrange mais elle aimait ça. Elle espérait tomber enceinte. Elle n’avait aucune garantie pourtant. Devraient-ils recommencer ? Elle n’était pas certaine que ce soit sage. Son frère avait eu, plusieurs fois, une drôle de manière de la regarder. Elle adorait voir son visage décomposé par le plaisir. Elle prenait un ravissement considérable à admirer ses yeux avides, son sourire odieux. Elle se demanda brièvement si elle n’avait pas un problème, si elle ne devenait pas différente une fois plongée dans la fièvre de leurs ébats. Elle avait eu envie qu’il la prenne violemment sur l’autel de leur père, qu’ils baisent là, comme pour lui dire d’aller se faire foutre. Elle avait eu des désirs contraires, de soumission et de domination. Elle aimait confronter leurs souffles, les mélanger, sentir sa peau sous sa langue. Pourtant, elle avait vu cette lueur un peu malsaine en lui. Avait-elle eu envie d’arrêter pour autant ? Non. Elle aimait ça. Le danger qu’il représentait la grisait totalement. C’était une erreur de vouloir qu’il l’étrangle et qu’il la fasse sienne de toutes les façons possibles et imaginables, elle le savait. Cependant, elle avait envie de lui et ce n’était pas que lié au sexe, c’était bien plus… eh bien, malsain.

Elle ferma doucement les yeux, ses mains venant caresser sa propre peau, lascivement, jusqu’à ce qu’elles atteignent son ventre. Là, elle retrouva la vue, admirant ce dernier. Elle espérait réellement tomber enceinte. Ses doigts se serrèrent un peu autour de son nombril. Lilith ne savait pas comment Jun avait conçu les choses. Qu’avait-il fait, au juste ? Avait-il possédé Devaraj ? L’avait-il possédée elle ? Rien de tout ça ? Lui rendrait-il visite, ensuite ? Était-ce le totem, la clef ? Elle attrapa l’objet et le regarda un moment avant de le promener lentement sur sa peau. Était-elle déjà pleine ? Et, à quoi ressembleraient les enfants ? À quoi ressemblaient ceux qu’elle venait d’avoir ? Seraient-ils les enfants de son frère ? Elle se perdit lentement mais surement dans ses questionnements, oubliant un temps où elle se trouvait exactement, son corps comblé, son esprit désireux de savoir. En réalité, le Suprême de l’Au-Delà aurait pu se noyer dans son bain qu’elle ne l’aurait probablement pas entendu. Elle voulait rester immobile, garder tout en elle, donner le maximum de chances au coït.

L’air de l’extérieur la fit frissonner. Elle ne bougea pas. Elle l’écouta mais ne répondit rien. Il avait beau être catégorique, si les Ætheri avaient décidé qu’il devait la baiser jusqu’à la haïr, il devrait s’exécuter, comme un bon petit soldat. Elle l’accueillit au creux de sa main, avec un sourire chaleureux. Elle semblait plutôt heureuse de le voir revenir près d’elle. Cependant, elle ne perdait pas de vue qu’elle était dans le lit du Hǫfðingi. Il souhaitait sans doute se coucher, dormir, et s’accommodait de sa présence plus qu’il ne la désirait. C’était compliqué de savoir ce qu’il voulait. Elle amena la main de Devaraj à ses lèvres et l’embrassa tendrement. « Parfois, c’est vrai, j’en ai marre de toi. Mais j’aime ça. » dit-elle doucement. Elle avait envie qu’il pose sa tête entre ses seins et qu’il dorme là. « Je ne sais pas comment ça se terminera, Devaraj. Et oui, peut-être que je veux juste te baiser, de façon régulière, entre deux conversations et trois tentatives de meurtre. » Elle rit légèrement avant de redevenir sérieuse. Elle laissa quelques secondes s'écouler avant de reprendre. « J’ai envie de porter tes enfants et… » Elle s’interrompit en entendant un bruit.

L’ancienne Reine plissa les yeux lorsqu’elle distingua la silhouette de Souw. Elle l’avait déjà croisée mais ne lui avait, pour ainsi dire, jamais véritablement parlé. La chambre de Devaraj semblait être une sorte de lieu de passage. À moins que la Draugr ait gagné le droit à un accès privilégié durant le temps où son frère et elle s’ignoraient royalement ? Elle serra les dents, laissant la blonde grimper sur le lit et se positionner à côté d’eux. Lilith devait faire un choix et il n’y en avait pas tant que ça. Elle s’interrogeait. Était-ce le Maître des Esprits qui l’avait conviée ? S’était-elle invitée seule ? Restait-elle avec lui, une fois la nuit tombée ? Depuis quand avaient-ils une liaison, hum ? C’était idiot et elle le savait. Peu de temps auparavant, elle caressait des femmes dans le corps du Roi et se laissait caresser par elles. Qu’est-ce qui avait changé ? Il lui faisait toujours la morale sur sa façon dévastatrice d’aimer, comme si elle était fautive. Il ne pensait pas à elle, à ce qu’elle éprouvait, à ce qu’elle pourrait lui faire s’il continuait à se moquer d’elle. Elle avait envie de lui foutre sa main dans la figure. Pourtant, elle finit par sourire, quelques secondes après le contact de la femme. C’était peut-être ça, qu’il voulait. Elle était attirante, après tout. Musclée et géante. Elle n’aurait jamais cru qu’il puisse être attiré par elle. Le soumettait-elle ? Aimait-il ça ? Elle releva un peu le menton, lâcha la main de Devaraj et se redressa. Elle vint placer l’un de ses genoux entre les jambes de Léto, lui faisant face. Le liquide coula lentement. Elle émit un petit rire, bref, et porta sa main sur la joue de l’invitée pour la caresser. « Et si tu me racontais plutôt ce que Devaraj te fait quand vous êtes ensemble, hum ? » Autant la tutoyer. Après tout, elles couchaient avec le même homme. Ça rapprochait, inéluctablement.

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Dim 15 Sep 2019, 17:45




Les pensées du Chaman fusaient dans sa tête, toutes plus contradictoires les unes que les autres. Avait-il bien fait de participer à ce rituel ? Son corps était soulagé d'avoir pu satisfaire son désir. Mais intérieurement, il ne ressentait aucunement la joie ou la paix qui l'envahissait normalement après les tâches religieuses accomplies. Au contraire, une certaine agitation s'emparait de lui. Aurait-il dû rester dans le jardin ? Fuir ? Lilith lui avait dit un peu plus tôt qu'il devait arrêter de fuir. Elle lui avait aussi dit qu'elle ne voulait plus jamais le voir. Et maintenant elle voulait porter ses enfants ? Qu'est-ce-qui avait changé au juste ?! Dire qu'il était parti pour une sieste dans son havre de paix végétal, au départ. Pourquoi avait-il été envahi de ces rêves érotiques ? Pour le forcer à succomber ensuite à sa sœur ? Cela semblait le plus plausible. La fatigue et la drogue endormaient déjà son ouïe et sa vue, si bien qu'il ne remarqua pas tout de suite l'entrée de la Draugr. Il continuait à ruminer en rageant. Il avait l'impression horrible qu'on l'avait manipulé. Quel était ce dégoût en lui ? Pourquoi ? Qu'avait-il fait de mal ? Pourquoi tout ce que le Lien Divin lui chuchotait était autant disparate et contradictoire ? Le Chaman sursauta lorsqu'une masse brute s'abbatit sur le lit et qu'une peau étrangère rompit le contact avec la main de sa sœur. Il sortit sa tête de sa fourrure et bousilla du regard la nouvelle arrivée, tout en grognant tel un ours mal léché. Il était à peu près certain de ressembler à Caleb en fin de journée. Quoique penser à Caleb en étant nu dans son lit, c'était bizarre. «Mes félicitations de quoi trou du cul.» cracha-t-il, les pupilles dilatées. Il voulait dormir. Et du silence. Et dormir. Il tenta en vain de se tourner sur le côté pour échapper aux caresses invasives de son homologue. Devaraj jura. Il réussit finalement à tourner le dos aux deux femmes et à fermer les yeux. Seulement Lilith continua le bavardage intensif. Il grogna, s'endormit à moitié, puis fût de nouveau réveillé par une voix. «VOUS ALLEZ ARRÊTER DE PARLER OUI OU MERDE ?» cria-t-il alors, à bout.

Il envoya valser sa fourrure et les fusilla du regard, furibond. Son regard se posa sur le cadeau de Léto. «Bonjour Souw. C'est gentil de ta part mais... Bon écoutez. Je n'ai pas envie de baiser, ni de parler, ni même de vous voir. Même si j'en aurai envie, je suis trop crevé pour tenir deux minutes de plus. Là, tout de suite, je suis juste un homme qui est debout depuis vingt-cinq heures. Oh, en fait, je devrais déjà être mort depuis ce matin. Ou cet après-midi. Ou tout à l'heure. Ce n'est vraiment pas comme si j'avais failli me noyer dans mon bain, non. J'aurai dû me laisser couler, en fait.» Le Chaman s'éloigna de leurs mains baladeuses et s'appuya contre le mur de la chambre. Il était blafard. On aurait dit qu'il allait s'écrouler là, tout de suite. Son corps frêle était d'un équilibre douteux. Il tremblait, victime d'une nervosité excessive. Sa langue passa sur ses lèvres douloureuses et sèches alors qu'il regardait Lilith. «Tu dois croire que je ne suis qu'un gamin, irresponsable, égoïste. J'avoue que c'est vrai. Mais je reviendrai te voir quand tu seras toi aussi en train de crouler sous le Lien Divin, à ramper dans la boue et en respirant la poussière pour essayer de vivre. Alors, là, tu comprendras peut-être. Enfin, j'espère que d'ici là, j'aurai disparu de cette existence misérable et grossière.» Une vague de dépression l'envahi subitement. Il rit, un peu comme une hyène. «Toi qui parlais de te rebeller contre les Aetheri, je te trouve au contraire très obéissante dans les faits...» conclut-il. Oh, il n'avait rien à cacher à Souw. La Draugr pensera ce qu'elle pensera. Le Chaman attrapa une potion qui était posée parmi d'autres sur son bureau, et la lança entre les mains de Lilith. «Tiens. Fertilité, utilisée par toutes les femmes chamanes.» Sauf elle, probablement.

Il regrettait définitivement ses actes. Quel était ce rituel de toute façon ? Il n'aurait pas dû y participer. Il avait maintenant excessivement peur de tout ce qui pouvait déclencher en lui une quelconque passion. Son regard détailla les courbes des deux femmes. Il les avait aimé toutes les deux, pour des raisons très différentes. Avec les deux dans la même pièce, il n'était pas certain de pouvoir retenir le monstre qui dormait en lui. Lilith avait manqué de peu de l'éveiller par elle-même. Si elle y parvenait, elle n'en aurait pas juste "marre de lui". Elle sera morte, dévorée, tout simplement. En avait-elle seulement conscience ? Un mauvais frisson le parcourut. Il poussa un soupir, fiévreux. Quand les Aetheri se bousculaient à sa porte via le Lien Divin, il n'avait qu'une seule envie, c'était de se réfugier tout seul loin de tout, jusqu'à au moins entendre une demande claire et nette. Devait-il être excité ou dégouté ? Ce n'était pas très clair, justement.

Le rideau qui pendait à la porte se souleva brusquement. «Tout va bien par ici ?!» demanda Delawam d'une voix chantante qui voilait mal les intentions de sa venue dans la chambre du roi. L'homme à la peau noire ne s'attendait pas à y trouver l'ex-reine le ventre plat, vue la surprise qui perla dans ses yeux. «Oh. Super. Il ne manquait plus que toi.» grogna Devaraj, les dents serrées. Le tournis atteint son paroxysme. Il sortit brusquement pour vomir dehors dans un bruit peu appétissant. Le malade regarda ses interlocuteurs. Il avait parfaitement conscience qu'il avait l'air faible et lâche -pensait-il, du moins- alors il voulut se venger de façon immédiate. Le Chaman utilisait sa magie pour rester debout et ne pas tomber. Il l'utilisa aussi pour leur faire ressentir à tous sa propre fatigue et détresse. Il était inconscient que le sort aurait une deuxième conséquence tout à fait imprévue...

«Je vais me reposer et le prochain qui me dérange, je le bousille.» marmonna-t-il après avoir attrapé le cadeau de Léto, une lampe, une grande fourrure et une bouteille de bière. Surpris par l'ambiance, Delawam leva la main en direction du malade, subitement inquiet de l'avoir vu vomir. «Devaraj, tu vas b-» Mais le concerné n'était plus là. Le roi se téléporta dans le Temple de Nidalu, au beau milieu de Pourprea. La pierre du sol n'était ni froide ni dure et les bruits de la jungle le berçaient. Il se plaisait à imaginer les grosses bêtes responsables de ces cris étranges. Devaraj adorait les chimères et les monstres. Il les trouvait, contre toute entente, extrêmement mignons et touchants. Certes, Nidalu était un connard effrayant. Mais au moins, lorsqu'il cherchait refuge auprès de lui, l'Aether acceptait de lui offrir un peu de paix et de vide mental. A quel prix ? Celui de faire des choix illogiques plus tard. Devaraj détestait plus souvent l'Aether qu'il ne l'aimait et l'adorait. Mais le culte de Nidalu ne s'encombrait pas d'adorations ou de rituels. L'Aether de la Folie se foutait bien d'avoir l'amour de son élu, il possédait déjà les racines de son cœur. Il l’accueillait en son sein pour lui offrir la paix qu'il voulait. Il lui offrait un silence du feu de dieu et tissait ses fils dans l'esprit du Chaman pendant que ce dernier dormait.  

Très loin de là, dans la chambre du roi, les victimes du sors magique sentaient l'envie brutale de comprendre et s'assigner une logique dans les actes et les paroles du souverain et le besoin viscéral de transmettre cette préoccupation à leurs homologues. Comprendre un fou... Ils n'étaient pas prêts d'y réussir et Nidalu ricanait dans son antre.

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Latone
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Latone
Mar 17 Sep 2019, 15:16

Sans aucun effort incommensurable, le contact sur sa joue lui apporta un certain réconfort, quasiment maternelle. Peut-être un effet qui survenait dès l’accouchement. Léto ne grinça bientôt plus des dents, alors que son regard défia celui de Lilith, celle-ci à la fois provocante et invitante. Naturellement, la Souriante dégaina son arme la plus naturelle et tourna la langue deux fois dans sa bouche avant de commettre une erreur qu’elle regrettera. La détresse du roi ne lui parvint pas, si absorbée par cet échange que les deux femmes tissaient. " Il n’est pas simplement question de ce que lui fait… Une introduction qui aurait tôt fait de prendre l’apparence d’une conclusion. Si Devaraj ne lui confiait pas leur complicité, alors pourquoi Léto ne devrait plus être évasive ? Malgré tout, elle ne souhaitait pas laisser l’ex-reine sur ces mots. La blonde sentait sa curiosité, son… ouverture, quelque part. Alors que le sujet même de cette conversation continuait de se plaindre sans obtenir satisfaction, la Sùlfr se pencha légèrement sur la Taiji, les yeux dans les yeux, les lèvres très proches. Mais avec moi : il n’est ni original, ni romantique. Sa main se plaqua sur le buste nue de la femme, son pouce caressa la base de son cou. Ses prunelles disparates se perdirent dans ce flot de pensées et de souvenirs que l’envahirent. Nous sommes voraces. " Tout partit à vau-l’eau dès ce moment ; et à vrai dire, que cela vint du roi ou de sa camarade, la cascade entraînant le déluge serait inévitable.

Par réflexe, Léto leva les deux mains face à elle, bien verticales, comme pour se dédouaner totalement de ce que le Suprême leur reprochait. Son sourire fut en demi-teinte, tant les mots de son roi semblaient la toucher. Intérieurement, la Chamane se maudissait d’être si déconnectée de son corps, de laisser son esprit vaciller sans prendre pieds. C’était l’une des conséquences de son audace, de prendre autant à cœur les ambitions de sa congénère que son propre devoir. Fût-ce une erreur d’avoir été si téméraire ? Tout passa très vite sous ses yeux, la dispute avec son amante et l’autre qui se rajouta au cocktail explosif. Léto passa brièvement sa main sur sa bouche, comme pour s’assurer qu’elle demeurait enfin en adéquation avec son enveloppe charnelle. Devaraj était parti et rien ni personne n’avait pu l’en empêcher. Peut-être qu’il fera un feu de camp avec son cadeau s’il avait trop froid. Ses idées lui parurent de nouveau bien noires, plutôt bordéliques à vrai dire. Encore une fois, Léto avait la nette impression qu’elle n’avait plus toute sa tête. Glacée, les yeux de la femme peinaient à se détacher de Delawam, de cette carrure qu’ils partageaient.
" Comment oses-tu lui demander ? Elle n’attendit pas pour laisser sa voix prendre les commandes. Comment faites-vous pour lui demander tout le temps s’il va bien ? Répéta-t-elle plus insistante, autant à l’égard du Draugr que de la Barnœska. Devaraj ne va pas bien, depuis longtemps ! Souw s’approcha de Delawam et plaqua son poing contre son torse, sans insuffler le moindre impact, un simple et fort toucher. Arrête de lui parler comme ça, j’en ai assez de vous voir le regarder comme de la charogne ! Elle se tourna vers Lilith, avec un regard qui ne fit guère honneur à son propre titre. Ce n’est qu’un idiot, qui a besoin qu’on lui tende la main pour ne pas sombrer à jamais. Mais tu dois mieux le comprendre que moi, n’est-ce pas ainsi ? Ce flot, qu’elle soupçonnât instiller d’une quelconque manière, la lancinait. Soudainement, elle se rapprocha encore du lit, comme pour chasser la Chamane. Elle la poussa dessus et grimpa sur elle, sans jamais la quitter des yeux. Tu la ressens, son étincelle de vie ?! Ou tout ceci n’est que futilités ?! Avide, Léto l’embrassa, cherchant une trace que Hǫfðingi avait dû laisser là. Souw rouvrit les yeux et se redressa instantanément, elle sentit la présence de Delawam dans son dos qui s’apprêtait à intervenir, au cas où. Le rouge et l’ocre de ses iris s’éclaircirent à cause du lacrymal naissant. Elle fixa ainsi Lilith, dépitée, hantée par l’incisive magie de Devaraj. C’en était trop, elle commençait à le comprendre. Doucement, elle recula un peu pour redresser la brune, lui faire face. Je ne lâcherai jamais ce fou. Elle lui sourit et la maintint par l’épaule. Tu n’auras qu’à rester en arrière et nous regarder. " Son poing fila à allure contrôlée et assomma l’ex-reine.

" Par tous les Dieux, Souw ! " Delawam la tira de là, celle-ci était brûlante – autant que ses yeux – les vêtements marqués par la sueur. L’homme examina sommairement son état, mais fut beaucoup plus inquiet pour la Taiji. Alors qu’il s’assurait qu’elle se contenterait d’un long sommeil, Léto tapota l’épaule de Delawam. " Il n’y a plus rien à faire. Souffla-t-elle alors qu’il se retournât rapidement, prêt à riposter. Ce n’est pas la peine… " Elle saisit son visage et fit rencontrer leurs fronts respectifs dans un élan suffisant. Les yeux révulsés, Souw sombra dans l’inconscience et ne sut s’il en fut de même pour son congénère. Sûrement était-ce le mieux qu’il soit là pour elles ; s’imaginant, par ailleurs, durant une fraction de seconde la réaction qu’aurait Raoni.


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Sam 05 Oct 2019, 18:11




Au Palais ; La veille

"Eh bien dis donc, je comprend pourquoi il préfère aller dormir à la belle étoile..." Raoni contempla les deux corps évanouis dans un rictus parfaitement moqueur. "Tu tiens encore debout, c'est étonnant..." Delawam se tenait le front, l'air douloureux. Il émit un grognement pour toute réponse. "Qu'est-ce-que qu'on fait ?" Le Chaman évoluait entre les corps en prenant soin de ne pas leur marcher dessus. Curieux, il frôla les cheveux bruns de l'une et les doigts de l'autre, puis se mit à dévisager la pièce du regard, étonné par le nombre faramineux de babioles qui s'y trouvaient. "Eh bien. On les allonge, pas à côté. Je vais aller chercher un baume pour les bleus..." Delawam se releva, nauséeux. Souw n'était décidément pas connue pour sa délicatesse... "Oh d'accord ! Je veux bien me mettre entre les deux pour-" Un craquement retentit dans la pièce. L'étagère de potions s'effondra aux pieds de Raoni, qui, à force de fouiner, avait bousculé un équilibre précaire. "Oups." Un bref silence s'ensuivit, tout deux pensaient à la même chose. "Tu crois qu'il va nous tuer ?" murmura-t-il. "Te tuer. Moi j'ai rien fait, crétin..."




Devaraj passa une nuit sans rêves, longue, noire, silencieuse. Elle se prolongea bien après les premières lueurs de l'aube, qui n’atteignaient de toute façon jamais les épaisseurs pourpres de la jungle de Nidalu et la pénombre éternelle du Temple. Le Chaman se réveilla avec quelques courbatures dans le dos dues au sol de pierres et à la fraîcheur. Il resta étendu entre ses fourrures chaudes, sans bouger, remuant dans sa tête l'idée vague de devoir retourner au Palais. L'envie de devoir affronter de nouveau ces imbéciles ne lui disait rien. D'un autre côté, il pourrait prendre un café, ou un thé chaud. Qu'était devenue sa chambre après son départ précipité ? Un théâtre sanglant ? Une scène d'orgie ? Un soupir franchit ses lèvres. Son regard se posa sur le paquet posé sur une des marches. C'est vrai... Léto lui avait offert un nouveau tableau. Si la veille, il ne s'était pas senti d'humeur pour découvrir la surprise, un repos mérité lui permettait au moins de retrouver sa curiosité. Ses doigts fins déchirèrent le papier cadeau à la façon négligée d'un enfant dans la hâte. Il retourna le tableau dans le bon sens et le mit devant lui, les bras tendus. Une moue perplexe s'afficha alors sur son visage étonné. Sur la toile étaient dépeints lui-même ainsi que Caleb dont le visage était caché sous un masque de lapin. Tous deux nus dans une position... Il n'arrivait pas à définir si elle était solennelle ou sexuelle. Autant dire que les deux rois faisaient marcher les rumeurs depuis leurs apparitions rocambolesques ci et là. "Hum." Le Chaman frotta pensivement sa barbe naissante et reposa le tableau dans son paquet. Il allait devoir afficher cette chose quelque part dans sa résidence, sous peine d'en vexer l'artiste. Peut-être dans le salon au dessous des poufs. Cela lui rappellera l'existence d'un ami et leurs aventures alcoolisées.

Quelques heures plus tard, le Chaman foulait les rues de la Capitale. Il avait fait le chemin à pied, pour prendre l'air et récolter au passage quelques herbes. Inconsciemment, il s'agissait aussi de retarder le plus possible son retour à Zaowa... Les Chamans reprenaient leurs activités après la fête de la veille, pas vraiment au courant du drame qui s'était déroulé dans la chambre du roi. Ce dernier atteignit le Palais par une entrée latérale. Il commença par accrocher le tableau dans le salon désert, puis osa enfin jeter un coup d’œil dans sa chambre. Rien de cassé, à part- Qu'est-ce-que faisaient les quatre Draugrs endormis dans son lit ?! Il soupira longuement. Rien de cassé donc, sauf son étagère. Elle avait été remise en place de façon maladroite, qui crevait les yeux, et surtout, elle était vide. On sentait encore l'odeur des potions aphrodisiaques qu'il gardait là et qui avaient toutes disparues. Devaraj traversa la chambre sans un bruit. Il n'avait aucune envie de réveiller l'un des quatre et voulait profiter de la paix relative qu'on lui accordait. Sa main s'empara hâtivement d'une tunique propre, toujours bleue et or, ainsi que de quelques pigments. Il s'isola rapidement dans les bains pour se laver, s'habiller et refaire ses peintures, rituel du matin. Son regard avait frôlé tout juste Lilith, mais il avait détourné rapidement les yeux. Pourquoi serait-il le seul à ressentir ce dégoût ? Cela n'avait aucun sens. En vérité, il aurait eu bien de la peine s'il aurait voulu trouver de la logique dans les événements de la veille. Le halo, cette suite de gens bizarres, le monstre, l'accouchement étrange, l'orgie, Lilith murmurant son prénom, la nausée, Lilith murmurant... Il se sentit défaillir et s'appuya contre le mur. Peut-être que préparer le petit déjeuner pour les idiots l'aiderait à se changer les idées. Café noir, thé rouge à la cannelle, oranges du jardin, pèches, fruits rouges, chocolat, cannelle... Les ingrédients permettaient de faire une tarte assez rapidement. Le Chaman s'installa dans le salon en compagnie d'une théière, d'un jus d'orange et de sa pipe à herbe, pendant que le gâteau cuisait. La pièce donnait sur une terrasse en pierre surmontée de végétaux qui épousaient les arches. Au sol étaient déposés des cousins rouges et des grands tapis, ainsi que de petites tables. Petit Caleb vint renifler l'odeur mais, bizarre pour un chat, il ne réclamât rien et se contenta de ronronner de façon outrageuse contre les jambes de son maître.  

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Dim 03 Nov 2019, 23:13



Cela faisait quelques secondes que Lilith s’était redressée. Assise dans le lit du Roi, trois Draugr se tenaient à côté d’elle. Ses souvenirs de la veille étaient légèrement flous, surtout à partir de l’intervention de Souw. Elle ressentait une sorte de tristesse qui la suivit jusqu’aux bains où l’eau entoura son corps. Sa tête s’immergea et un silence presque rassurant l’embrassa. Elle laissa l’air dans ses poumons se vider doucement, des bulles s’échappant d’entre ses lèvres. Petit à petit, son corps rejoignait le sol, plus lourd. Elle avait mal au crâne mais, curieusement, ce n’était pas sa plus grande douleur. Elle voyait les Esprits s’agiter autour d’elle, curieux de savoir si elle allait remonter un jour à la surface, probablement. Elle les ignorait depuis qu’elle était devenue Chamane, comme si elle refusait de faire les choses correctement. Ils restaient les serviteurs de son père puisqu’ils appartenaient à son Monde. Elle se demandait à quel point ils obéissaient à ses volontés. Avait-ce seulement de l’importance ? On n’échappe pas au regard d’un Dieu.

Alors qu’elle allait remonter, ouvrant ses yeux qu’elle avait auparavant fermés, elle faillit s’étouffer en croisant son regard. Elle remarqua cependant que l’eau ne pouvait emplir ses poumons. Il était assis en tailleur, tranquillement. Pourtant, l’inclinaison de ses sourcils et l’air qui flottait sur son visage semblaient indiquer qu’il était inquiet. « Je pensais que cela te rendrait plus heureuse. » dit-il sans bouger les lèvres. Elle ne se sentait pas plus heureuse. Une boule douloureuse avait remplacé son estomac et la fièvre de la veille avait fait place à une triste et dure réalité. Quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle dise, elle ne pourrait jamais avoir Devaraj pour elle. Il était au-delà d’elle, au-delà de sa compréhension et il y aurait toujours des individus pour le lui rappeler : ses Draugr, ses amants, ses amantes, les Esprits, cette île, les Ætheri. Elle se sentait lésée et ça la rendait malade de l’imaginer avec d’autres. Elle le savait. Elle l’avait toujours su. Simplement, ce qu’elle était prêtre à accepter hier, elle ne l’était pas forcément aujourd’hui, surtout depuis qu’elle faisait partie de celles et ceux qui avaient partagés sa couche. Elle n’avait pas aimé la façon dont il lui avait parlé la veille. Elle n’avait pas aimé la venue inopinée de cette femme. Elle pouvait jouer la comédie pour arranger tout ce beau monde, elle ne pouvait cependant pas se mentir. Tout ceci la dérangeait. « Tu as une vision faussée de la réalité, Djoulhya. » ajouta-t-il après avoir écouté ses ruminations. Elle semblait plongée dans une sorte de dépression. Sans doute en partie la faute aux enfants, en partie. Elle le fixait d’un regard mauvais, à présent. Il soupira. Il comprenait et jugea bon de la laisser tranquille. Il n’était pas venu pour elle de toute façon, pas vraiment. Il n’aimait pas voir les Ombres tourner autour de sa fille et si Jezekael avait permis une telle chose, c’est qu’il devait en avoir marre qu’il ignore ses appels. L’Esprit de la Mort prenait un gros risque en le défiant de la sorte. Avant de partir, il distilla une idée dans la tête de la jeune femme. Elle devait prendre l’air, pour le bien des enfants qu’elle portait. Elle devait également trouver d’autres femmes sur les continents pour accueillir les enfants divins. Partir quelques temps lui ferait du bien.

Lilith finit par sortir des bains, attrapant un vêtement propre qui appartenait sans doute à Devaraj, bleu et or. Il râlerait sans doute mais c’était le cadet de ses soucis. Est-ce que Souw l’avait frappée ? Elle avait du mal à s’en souvenir. Vu l’état dans lequel elle était, sans doute. La Chamane se faufila discrètement entre les pièces et finit par arriver dans une qui sentait divinement bon. Forcément, le Suprême de l’Au-Delà s’y trouvait aussi. Elle inspira longuement, presque silencieusement, avant d’expirer d’un même rythme lent. Elle le rejoint et, sans le regarder, se versa du thé. « Puisque le rituel a fonctionné, tu devrais être tranquille quelques lunes. » Elle porta la tasse à son visage, humant l’odeur. « Je pense partir de l’île quelques temps. Il faut que je trouve les autres femmes capables de porter les enfants divins et elles ne sont pas toutes ici. Je ferai des aller-retours. » Elle souffla sur le liquide doucement, ne laissant aucune émotion filtrer. Elle était fatiguée. « J’espère que tu as bien dormi. » demanda-t-elle en posant enfin les yeux sur lui. Nul doute que les autres finiraient par se réveiller. Ils ne resteraient pas seuls longtemps. Tant mieux parce qu’elle était encore agacée, et la tristesse qu’elle ressentait n’était que la énième preuve qu’elle lui accordait trop d’importance. Elle ne préférait pas penser à ce qu’il s’était passé. À froid, maintenant, tout ceci lui semblait gênant et il ne comprendrait pas.

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Dim 10 Nov 2019, 12:55

♫:

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Au matin, les yeux de Souw se focalisèrent sur le torse nu de Delawam, son bras nonchalamment posé sur lui ; la tête de Raoni reposait sur ses omoplates, dans une position quasiment fœtale. La chaleur engendrée par cette euphorie aimantait leurs peaux à un point où Léto crut ne jamais pouvoir se détacher. En se redressant, assez doucement, elle fit remonter sa tunique et se frotta les yeux. Un bref regard sur la chambre lui fit comprendre que le bordel de la veille persistait ; Raoni n'aura qu'à se débrouiller pour finaliser le nettoyage, avant que… Trop tard : les émanations alléchantes provenant de la pièce à cuisiner trahirent le retour du Roi, et son amante eut tôt fait de le rejoindre. Léto glissa en dehors du lit, s'étira, les bras bien l'air au-dessus de sa tête et préféra traîner loin, très loin.

Ses pas l'amenèrent dans la pièce voisine, où elle remarqua sa propre œuvre trôner fièrement. Elle sourit devant le double portrait, touchée par l'acceptation de son ami. Ses yeux glissèrent lentement vers le bas, avant de se perdre totalement. Que devrait-elle faire, maintenant ? La Chamane se sentait comme un poids lourd, à leur faire subir son essence. Peut-être qu'elle n'avait plus qu'à prendre du recul, se convaincre que, quoi qu'il arrive, Devaraj était condamné. Léto ne remarqua pas la venue de Delawam, encore moins ses mains qui la soutinrent juste sous ses aisselles, comme s'il craignait qu'elle allât chavirer ; seule sa voix la tira à nouveau chez les Vivants.
" Tu dois te purifier. Elle hocha doucement de la tête, mais il lut dans ses pensées comme dans un livre. Tu n'as pas à craindre d'utiliser le bain de Devaraj, je lui parlerai. Elle concéda verbalement, bien que peu convaincue, et se dégagea partiellement de son étreinte, avant que le Draugr ne la retînt à nouveau. Souw, ton corps est raidi comme jamais. Tu passes trop de temps sous forme spectrale, tu dois te ménager et garder un pied sur nos terres. Il ne précisa pas qu'il eût l'impression de coïter avec un cadavre. Plonge dans cette eau et n'en ressors que si on t'y autorise. " Il lui tapota l'épaule avant de retourner voir si Raoni ne cassait rien d'autre dans son sommeil. Delawam était vraiment un homme de bons conseils, capable de lui clouer le bec pour lui faire prendre les meilleures décisions.

Lasse, Léto traîna des pieds jusqu'au bain et retira doucereusement ses vêtements, sans quitter une seule seconde son reflet dans le liquide tremblotant. Imprégnée par l'odeur du Maître des Esprits, la salle laissa la Draugr écouler quelques secondes de rêverie avant d'oser immerger une jambe, puis l'autre. Pardonne-moi, Dev'. Elle plongea de tout son corps et remonta à la surface, paupières refermées, sa tête alla se reposer sur le rebord. Le khôl cernant ses prunelles déborda de sa zone d'application, sans pour autant se détacher de l'épiderme. L'eau était chaude, l'ambiance paisible. Ce n'était pas si mal de se détacher ainsi, finalement…


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By Jil ♪
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Sam 16 Nov 2019, 15:33




Devaraj était focalisé sur l'odeur de la tarte aux framboises et sur les cris de son estomac. Il en faut peut pour être heureux, dit-on. Lui, trouvait un équivalent du bonheur en faisant des choses simples qui n'avaient absolument rien à voir avec ses responsabilités divines, comme par exemple apprivoiser des crocodiles, fabriquer des drogues foireuses, ou encore, cuisiner. "J'ai bien dormi, Lilith." répondit-il avec sa tasse entre les mains, assis en tailleur sur un coussin. Il avait refusé de la regarder lorsqu'elle était entrée dans la pièce, par gêne, mais il fût bien obligé de lui répondre après un long silence. "Rien ne se passe jamais dans le bon ordre..." commenta-t-il après coup. Ils auraient dû faire des enfants après leur mariage, avant de s'écharper et de divorcer. Il gardait un souvenir vif de ce qu'il s'était passé dans les labyrinthes mais elle semblait avoir oublié. "Pourquoi ne prends-tu pas plutôt le temps de vivre parmi-nous et rejoindre les hauts rangs ? D'autres peuvent aller chercher ces femmes à ta place." Il lui reprochait en quelque sorte son inactivité. Bien sûr la grossesse avait bousculé toute sa vie, mais justement, son accouchement aurait dû la libérer. D'un ton amer, il reprit. "Tu fuis encore, c'est ça ? Pourquoi m'as-tu demandé de te transformer à la fin ?" C'était frustrant de ne pas comprendre la logique de ses actions. Néanmoins, la tarte à la framboise nécessita toute son attention pendant quelques minutes.  

Le Chaman ne fut pas long, et il n'en avait pas encore terminé. "C'est sûrement égoïste, mais je pensais au début qu'il s'agissait de nous rejoindre, moi et les Draugrs." Il n'avait jamais su si cette idée l'horripilait ou le réjouissait. Il rajouta avec un demi-sourire taquin. "Tu m'as même dit que tu voulais prendre ma place... Même si tu sembles avoir oublié cette, hum, discussion." Tant mieux. Dommage que sa mémoire à lui soit effective pour une fois. Le Chaman coupa des parts et leur en servit une chacune. "Tu ne pars pas, Lilith. Je ne t'ai jamais vu fusionner avec un Esprit. Tu n'as même pas encore d'Hozro. Tu n'es pas censée pouvoir quitter notre terre, et je n'ai pas envie de faire d'exceptions pour toi." trancha-t-il d'un ton momentanément glacial. C'était dur, mais en même temps elle avait la puissance suffisante pour franchir cette étape facilement, il le savait et n'attendait que ça. Malheureusement, sa patience avait des limites. Mais ses envies personnelles n'étaient pour une fois, pas -tout à fait- le centre du problème. "Enfants divins ou pas, le peuple va commencer à se poser des questions si je laisse des Hyggja courir le monde au lieu d'acquérir sur nos terres sacrées le bagage nécessaire à leur mission... Je ne te demande pas d'aller à l'école comme les autres, simplement d'ouvrir les yeux sur ce qui t'entoures. T'imagines-tu capable de guider ces femmes jusqu'à nous si tu connais même pas les paysages de cette île, si tu n'y es pas attachée dans ton cœur d'une façon ou d'une autre, si tu es incapable d'en décrire les Temples et les rituels ?" Devaraj avait reprit sa voix habituelle et croqua à pleines dents dans sa part de tarte, ce qui lui donna un air enfantin. Parfait pour rajouter : "En plus, je te préviens, je refuse que tu me laisse seul avec tes nouveaux... enfants." Non mais vraiment ! Pas besoin d'être intelligent pour comprendre que ces choses n'allaient pas rester discrètes très longtemps.

Après un coup d'oeil, il ne put s'empêcher de rajouter d'un air  cynique mais d'un ton bizarrement attentionné et délicat. "En plus, tu n'es pas obligée de me supporter, l'île est suffisamment grande pour ça." Certes, l'île Maudite n'était pas très accueillante au premier abord, pourtant elle recelait de havres de paix pour ceux capables de les chercher. Comme il n'avait plus grand chose à dire sur le sujet, le Chaman redevint silencieux et détourna son attention sur la terrasse et la vue que cette dernière offrait. Le lever du soleil sur le lac rouge et les maisons colorées de Zaowa était magnifique, mais il le connaissait par cœur et un problème majeur encombrait encore son esprit, l'empêchant de goûter à la beauté du lieu. Devait-il lui en parler, finalement ? Avait-il seulement le choix ? Il ressentait une profonde aversion à lui avouer sa faiblesse. "Tu as beau dire que le rituel a fonctionné, il y a au moins un Aether qui n'a pas apprécié ce que nous avons fait." En parlant, il réalisa une nouvelle chose qui le perturba un peu plus encore. Le Chaman se força à regarder en direction de la concernée. "Et il me l'a fait comprendre." dit-il, sans donner de détails. Sa tête devrait suffire à expliquer ce qu'il en était. "Allons-nous, hum..." Comment dire ? "Euh, tu es enceinte ?" Bon sang. Il observa d'un air consterné le feu dans ses joues. Il but précipitamment le reste de son thé en baissant les yeux, avide et à la fois peureux de la réponse.

D'un seul coup, la porte claqua pour dévoiler un Raoni tout ébouriffé. "Majesté ! Souw est en train de se noyer !" Devaraj manqua de s'étrangler. Cette diversion venait à point nommé, mais enfin... Quoi ?! Le Chaman se leva en toute vitesse pour suivre le pauvre homme apparemment bouleversé.

"Eh bien aidez-là au lieu de venir me le dire ! Vous êtes débile ou bien !" fulmina-t-il sur le chemin. "Mais...ce- euh ! C'est qu'elle est lourde et-" Bon sang. "Lourde ? Mais c'est quoi cette connerie et- Ah ! Dans mon bain en plus ! Elle aurait pu en choisir un autre !" Le Chaman s'avança jusqu'au bord de l'eau, puis fronça les sourcils, perplexe devant la vue. Il ne manqua pas d'entendre le pouffement de rire du Draugr derrière lui. "Elle n'est pas du tout en train de se noyer. Bonjour, Léto... Tu ressembles à un panda." Devaraj se retourna vers le visage hilare du Draugr. "Pardon, Hofdingi. Je voulais vous tirer de cette discussion embarrassante..." Il avait l'air content de lui, ce con. Le visage du roi se tordit. "Vous écoutiez aux portes ?" Apparemment, Raoni n'était pas allé jusqu'à réfléchir aux conséquences. Il était puissant mais pas connu pour son intelligence. "Euh... N-n-" "Je vais te tuer tu m'entends !" Et c'est ainsi que les deux hommes se foncèrent dessous et trébuchèrent tout deux dans le bassin d'eau.

Delawam s'était vite approché de l'ancienne reine avec le sourire bienveillant dont il était capable, plutôt rare pour un Chaman. Il se servit une part de tarte d'un air stoïque, avant de déclarer. "Vous savez, il existe des breuvages pour accélérer les grossesses."
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Sam 30 Nov 2019, 00:32

Lilith sourit à son frère. Elle était d’humeur morose. Il avait raison : rien ne se passait jamais dans le bon ordre. Elle ne répondit pas à la première question. Elle savait qu’il avait raison. Après tout ce temps, elle ne pouvait plus mettre ses fautes sur la nouveauté que représentait l’Île Maudite. Elle avait souvent envie de s’évader mais elle savait qu’il ne comprendrait pas. Il semblait avoir des attentes qu’elle décevait sans réellement le vouloir. Rejoindre les hauts rangs ? Oui, sans doute le voulait-elle mais elle était comme déconnectée. Les Chamans de son rang n’étaient que des enfants ; des adolescents au pire. Elle vivait avec lui depuis si longtemps que tout ceci lui paraissait illogique. Elle avait été reine de la race, certes par mariage mais tout de même, elle avait soutenu Devaraj comme elle avait pu même si les choses ne s’étaient pas passées comme il l’aurait souhaité. Elle ne se sentait pas Barnœska. Elle ferma les yeux un moment, le temps de son absence. Qu’il pose encore ce genre de questions l’agaçait. Elle lui avait demandé de la transformer parce qu’elle l’aimait. Il n’avait eu de cesse de lui reprocher son statut d’Ange et ses aller et retour incessants entre l’Île et les continents. Peut-être que son comportement n’avait rien à voir avec sa race ? Peut-être qu’elle tenait simplement à sa liberté et qu’elle ne se sentait pas libre lorsqu’il était près d’elle ? Elle soupira. C’était ridicule de penser ainsi. Elle avait un rôle à jouer, qui ne nécessitait pas la présence du Roi ou, du moins, pas pendant le temps de ses grossesses. Elle était partagée, entre l’envie d’être avec lui et celle de l’éloigner d’elle. Elle voulait le soutenir, frémir sous ses lèvres et, en même temps, elle voulait être reconnue et tracer son propre chemin. Elle voulait le dépasser, le mettre à genou. Elle voulait aussi le sentir contre elle et le comprendre. Elle se rappelait très bien cette volonté de meurtre sur sa personne lorsqu’elle était enceinte. Parfois, elle se sentait comme un oiseau, dans une cage, à qui l’on aurait coupé les ailes. Il était son bourreau. Elle savait qu’elle en avait retrouvée de nouvelles. L’envie de les déployer la prit mais il revint à ce moment précis. Elle se ravisa. Elle n’avait aucune idée de comment il l’aurait pris.

Elle fut légèrement piquée à vif lorsqu’il lui dit qu’elle ne partirait pas. Elle préféra baisser les yeux sur sa part de tarte plutôt que de les plonger dans ceux de son ancien époux. Il y aurait lu une défiance particulièrement virulente, un Ah oui ? Essaye de m’en empêcher pour voir. lancé à pleine vitesse. Il ne valait mieux pas. C’était stupide. Il n’avait qu’un mot à dire pour la bannir de l’île. Et c’était ça le problème. Son frère était tout puissant et sacré. Si l’envie lui prenait, il avait un droit de vie et de mort sur elle. Ça la rendait malade. « Bien. » finit-elle par concéder dans un murmure. « Je ferai ce que tu veux. » Elle attrapa ses couverts et commença à manger. C’était bon mais elle n’eut pas le temps de lui faire un compliment. « Mes enfants t’effraient ? » demanda-t-elle, étonnée. Ni lui ni elle ne savaient à quoi ils ressemblaient, ni ce qu’ils étaient exactement. Il faudrait qu’ils les trouvent, ou qu’elle les trouve, seule. Elle ne sentait pas de lien particulier entre elle et eux. Elle avait sans doute attendu, à tort, quelque chose de spécial, compte tenu de leur nature particulière. « C’est vrai. » répondit-elle quand il lui parla du fait qu’elle n’avait pas besoin de le supporter. Elle était irritée. Était-il complétement con, à la fin ? Tout ce qu’elle voulait, c’est qu’il lui dise qu’il avait besoin d’elle à ses côtés, pas qu’il lui confirme qu’ils pouvaient vivre séparément sans jamais se croiser. Elle avait envie de lui planter sa fourchette dans les yeux. Débile, pensa-t-elle. Elle aussi l’était, avec ses envies contradictoires. Elle soupira et détourna les yeux pour les plonger dans le soleil naissant.

« Un Æther ? » C’est vrai qu’il se comportait étrangement depuis quelques temps. C’était comme s’il la fuyait, parfois. Quand elle était arrivée dans la pièce, il ne l’avait pas regardée tout de suite. Si elle avait conscience qu’il avait de quoi la détester à bien des égards, elle savait une chose : il la trouvait belle. Depuis le début. C’était une attraction réciproque. De son attirance pour elle, elle n’avait que très peu douté. Il aimait la regarder en temps normal, que ce soit sainement ou non d’ailleurs. Parfois elle avait eu l’impression qu’il s’apprêtait à l’étrangler et à l’enfermer quelque part. D’autre fois elle avait juste été heureuse qu’il pose ses yeux sur elle d’un air pensif. Alors pourquoi la fuyait-il ? Elle le faisait aussi mais ce n’était pas à cause d’un manque de désir. Son problème à elle était différent. Elle l’aimait trop pour que ce soit sain et ses envies folles provoquaient un malaise profond en elle. Peut-être que c’était elle qui finirait par l’étrangler et l’enfermer quelque part, finalement. Elle sentit néanmoins son trouble, surtout lorsqu’il hésita sur les mots à choisir. Elle pencha un peu la tête, incertaine. Bien sûr qu’elle était enceinte. De lui. Le formuler ainsi la secoua un peu mais c’était le comportement de son frère qui la troublait le plus. Qu’est-ce qu’il lui arrivait tout à coup ? Elle plaça instinctivement la main sur son ventre. Il était plat. Personne n’aurait pu se douter qu’elle avait accouché la veille. Elle allait lui répondre quand un Draugr fit irruption dans la pièce. Elle lui envoya un regard noir pour toute réponse. Forcément, Souw se noyait. Elle la détesta cordialement pendant quelques secondes, en regardant Devaraj disparaître. Essaierait-il de la sauver si elle se noyait, elle ?

« Et est-ce qu’il en existe pour empoisonner les Draugr qui interrompent les conversations ? » demanda Lilith en jouant avec sa fourchette d’une façon aussi lente que malaisante. Elle regardait les dents de l’objet bizarrement. Elle la reposa avant de lever les yeux vers Delawam. « Pardon. La nuit a été longue. » murmura-t-elle. « Je vous remercie du conseil. Il faudra que j’en parle avec le père, lorsqu’il aura fini de… faire je ne sais pas quoi. » Elle soupira. Elle aimait bien être enceinte en temps normal. Seulement, si cette grossesse ci se passait comme la précédente, peut-être qu’il vaudrait mieux qu’elle l’accélère, oui. Pourtant, elle adorait sentir l’enfant en elle, le lien qui se créait durant ce temps. Les vomissements et les sautes d’humeur ne la dérangeaient pas vraiment. Elle avait envie que Devaraj soit à ses côtés pendant ce temps là mais si les choses se passaient comme il l’avait supposé, c’est-à-dire l’un et l’autre à des extrémités de l’île, sans se croiser, elle préférait se délester de l’enfant. Peut-être qu’elle aurait la paix plus longtemps, ainsi.

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Latone
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Lun 16 Déc 2019, 23:21

" Mais qu'est-ce qu'il dit… ? Regrettant amèrement la durée trop courte de sa méditation, Léto se redressa un peu plus contre le rebord du bain. Ses iris rouge et ocre dardèrent cette scène comique digne d'une pièce de théâtre. Elle avait capté un reproche antérieur à leur arrivée et s'en voulut doublement d'être encore dans cet état larvaire. Papillonnant des yeux sur les deux protagonistes, la Draugr pencha légèrement la tête sur le côté, tout intriguée. Bonjour. C'est quoi un panda ? " Encore une abomination de la faune locale sans doute, Devaraj demeurait après tout un remarquable adepte des chimères de l'Île Maudite. Raoni avait toujours le verbe volatil, rien de plus normal pour un avatar de la Vie ; le silence ne seyait qu'aux morts. En l'occurrence, il lui était confirmé que les deux tourtereaux s'embourbaient dans une discussion stérile, à laquelle les Draugrs n'auront d'autres choix – une fois de plus – que d'accueillir par un simple haussement d'épaules ou un regard évasif. Elle arrive encore à parler avec la droite que je lui ai mise ? Léto baissa les yeux, elle savait pertinemment que ce serait vain de comprendre la folie qui les animait ; elle n'y avait plongé qu'à moitié, avant qu'on ne la tirât de nouveau vers le haut. Curieusement, toute cette situation lui rappelait quelqu'un… Un frisson la parcourut dès lors, malgré la chaleur ambiante provoquée par le bain.

Un grand "splash !" lui fit comme un électrochoc. Elle aurait pu regarder, dépitée, les deux hommes se chamailler ainsi dans l'eau, mais bon, ce n'était trop son genre d'attendre que la noyade ait raison de l'un d'eux ; ou des deux. Telle une guerrière préparant sa prochaine estoc, Léto n'attendit que la faille pour tendre le bras et choper la crinière sauvage du Draugr. Elle le tira ainsi pour échanger leurs places – il aura beau se plaindre, ce ne serait que partie remise pour toutes ses plaisanteries – la blonde se retrouva donc entre les deux gaillards et sentit les griffes de Devaraj lui lacérer les vertèbres. Oh, il n'avait sûrement pas fait exprès dans sa rage – ce ne serait pas la première marque accablant le corps de la Souriante – enfin, tant que cela cessât
" Delawam m'a dit que je suis raide comme une morte. Même s'il ne fut pas aussi explicite, il n'en pensait pas moins. Ce n'est pas trop pour moi de rester statique finalement, vous faites de bien meilleurs remèdes. Elle sourit en se tournant à moitié, de telle sorte à garder un œil sur eux. Elle passa une main sur ses cheveux mouillées, les deux autres devaient se soucier davantage de leurs habits que de leur propre crinière. Vous savez, mon Roi… Commença-t-elle sur un ton qui se voulut provocateur. Elle se retourna entièrement vers lui, bien droite. Je rêve encore de cette occasion où je pourrai vous plier. Ses lippes s'étirèrent davantage, une lueur passionnelle brillait au creux de ses prunelles. Hoh'Na'Wi ne se gêna pas pour reluquer les courbes de Souw, sa jeunesse parmi le cercle des chefs le laissait aller à une incroyable désinvolture. Quoique sur le moment, qui était le plus blasphémateur ? La coupable pivota sur elle-même et lui offrit un ravissant sourire. J'ai faim ! " Raoni saisit aussitôt sa chance et se précipita en dehors du bain pour aller chercher sa part à Souw.

Alors que la paix devrait leur faire du bien à tous les deux…
" Attends. Sa main saisit le manche de sa tunique, elle n'osait même plus le toucher pour le moment. Son regard vairon cherchait à capter l'attention du fol. Oh, advienne que pourra. Je t'aime, Devaraj. Elle ne le connaissait que trop bien, elle savait pertinemment qu'elle devait frapper fort dès les premiers instants pour qu'il ne la repousse pas, puis enchaîner, ne pas lui laisser le temps de respirer. De toute manière, ce n'était plus de son acabit de passer par quatre chemins. Depuis leur échange dans la clairière, les mots du roi s'étaient entremêlés dans sa tête, telle une toile bien complexe. Un appel, une sentence, une fatalité… Léto ne savait plus et préférait être claire : Je ne peux supporter l'idée que nous nous perdrons. Elle lâcha son vêtement trempé. Tu me connais : je suis une battante. Alors ne t'attend pas à ce que je te laisse entre de mauvaises mains. Même si ça ne te plait pas. La belle se laissa glisser jusqu'au rebord, sans le quitter des yeux. Soudain, elle rit, un éclat charmant qui lui fit recouvrer presque toutes ses capacités physiques et mentales. Par tous les Ætheri, est-ce que je suis devenue… possessive ? Après Aëran, après s'être dévoilée à Miles ? L'ironie ne semblait qu'une notion bien trop abstraite la concernant. Le rouge commença à embraser ses joues, son sourire se faisant plus timide. Nous nous retrouverons toujours. Un silence, qu'elle-même appréciait beaucoup trop. Même après… "

" Et pour ma Souw d'amour ! Raoni débaroula à toute vitesse pour ne pas avoir à supporter le regard assassin de Lilith. Il présenta sa part et offrit un éclatant sourire aux deux baigneurs. J'aime les tartes. " Léto lui rendit son euphorie, ils se complétaient plutôt bien sous cet angle. Les senteurs appétissantes du dessert concocté par le Taiji lui ouvrirent l'appétit, son enveloppe retrouvait à une vitesse effarante ses facultés et ses besoins, pour son plus grand soulagement et sûrement celui de ses comparses. " Merci ! Ses doigts saisirent le plat et elle offrit un ultime clin d'œil à Devaraj. Et salut ! " La Souriante disparut magiquement avec sa part, ne laissant qu'une traînée de vêtements dont ils auront tout le loisir de décider de leur sort. C'était un véritable cauchemar.


988 mots ~



By Jil ♪
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Mar 17 Déc 2019, 19:54





Le panda géant est une espèce de mammifères, habituellement classée dans la famille des ursidés. Il fait partie de l'ordre des Carnivores, même si son régime alimentaire est constitué à grande majorité de végétaux, principalement du bambou. Son pelage blanc et noir lui fait des taches sombres autour des yeux, qui ressemblent étrangement au maquillage autour des tes yeux. Devaraj avait seulement haussé un sourcil sans rien prononcer de ce qu'il venait de penser et qui aurait assommé la Draugr. Raoni l'agaçait au plus haut point, un peu comme une mouche qui lui tournait autour en faisant beaucoup de bruit et qui se posait sur lui de façon aléatoire pour lui chatouiller la peau. Cet imbécile avait beaucoup de force mais la colère surprise du roi l'avait complétement déstabilisé. Il ne répondait pas aux coups, ou alors qu'à moitié, ce qui ne fit qu'agrandir la rage de son adversaire. Devaraj se mot à parler très vite en changeant de ton d'une manière dérangeante. "T'aurais pas envie de me tenir tête un peu !!! On s'emmerde ici ! Ah mais oui, c'est vrai, personne a le droit de me frapper parce-que je suis sacré. Bon ça tombe bien j'aime pas les curieux qui écoutent aux portes." Il allait l'étrangler ! Pour rappeler aux autres le peu de sérieux qu'ils leur restaient, et parce-qu'il en avait parfois marre de cette barrière invisible qui le séparait de tous. Bref, pour se défouler. Un objet faisait l'affaire donc à priori, un Draugr aussi.

Sauf qu'au lieu d'attraper le cou du crétin, il se retrouva nez à nez avec Léto. La salle était inondée et le bain quasiment vidé de ses eaux, puis surtout, le coupable était hors d'atteinte. Le fou reporta son attention sur la blonde. "Il faudrait déjà que tu arrêtes d'être raide pour me plier." Pourquoi une telle stupidité sans saveur venait de sortir de sa bouche ? Il n'en avait aucune idée. Parfois son cerveau faisait n'importe quoi. En plus, il aimait bien qu'elle lui dise ces mots, ça lui donnait envie de faire toutes sortes de choses, comme la prendre sur le mur ou encore lui arracher la tête. Le Chaman sourit sans répondre, un air idiot collé sur le visage. Raoni détalla dès qu'il le put. Devaraj souhaita en secret qu'il se casse la gueule sur une flaque de savon dans sa trouille. Il le souhaita vraiment très fort, tellement fort que sa mâchoire blanchit sur un sourire de psychopathe, jusqu'à ce qu'il entende provenant du couloir le son de douleur et les craquements qu'il voulait. Le Chaman avait remarqué qu'un étrange sort lui permettait d'exhausser un petit vœu par jour. Il ne se doutait pas que la magie provenait d'une des petites statuettes de Nidalu qu'il portait en amulettes sur ses bracelets.

Son envie de se battre ainsi que sa colère avaient disparu, du moins jusqu'à ce qu'il pique une nouvelle crise imprévue. En réalité la suite de la conversation lui fit le même effet qu'une douche glacée en sortant d'un four. Son visage ne se décomposa pas en mille morceaux, mais un air incroyablement triste vint embrumer ses yeux. Comment lui avouer qu'il était trop tard pour lui ? Il s'était déjà perdu, plusieurs fois même. Faire demi-tour n'était plus possible et même la Mort lui était interdite. Un goût amer envahi sa bouche. Elle sera déçue, un beau jour, énormément. Il n'était pas éternel, seulement voué à survivre puis disparaître à tout jamais. On lui avait octroyé un surplus de Vie alors que son Esprit et sa conscience auraient déjà dû se désintégrer depuis longtemps. Un cri retentit brusquement et fit sursauter le roi qui s'était enfoncé dans un méandre infini de pensées maussades et déprimantes. "AH ! Raoni... Que la délicatesse étrangle cet homme." souffla-t-il en grognant. Il offrit tout de même un sourire en coin à Léto, qui voulait très clairement dire "Je t'aime aussi." Ce n'était pas son genre de se laisser abbatre devant tout le monde, si bien que lorsque Souw disparût de la pièce, le roi poussa brutalement Raoni -vengeance !- sur le côté et retourna dans le salon pour se jeter sur le reste de la tarte qu'il engouffra part après part pour évacuer sa frustration.

Son regard se tourna vers Delawam et Lilith. Il n'avait probablement pas conscience du spectacle qu'il donnait, les vêtements mouillés, les cheveux en bataille et une grimace de combattant revenant d'un massacre sur sa face. "Vous avez un problème les deux tourtereaux ?" grogna-t-il en plissant les yeux. Le principal concerné sentit bien qu'il était temps pour lui de disparaître dans le mur et ne plus jamais revenir. Devaraj passa sa main sur son visage. Parfois il se demandait si sauter du balcon de son Palais n'abrégerait pas la souffrance et l'inutilité de sa propre vie. Il s'assit confortablement. Son thé non terminé était froid, maintenant. C'était véritablement le pire drame de cette journée. Le Chaman activa sa magie pour réchauffer le liquide qu'il fixait d'un air noir. "Tu n'as pas répondu à ma question... Si on doit refaire le rituel..." Il marqua une pause, perturbé. "Oh. Eh bien je pense que la déesse va descendre elle-même parmi nous pour m'arracher tous les membres du corps un par un avant de me faire revivre pour répéter le supplice pour l'éternité. Des questions ?" Ses lèvres se portèrent jusqu'au liquide brûlant tout en levant les yeux vers elle. Cela devait l'arranger, non ? Il était toujours persuadé qu'elle voulait le tuer comme elle l'avait voulu dans les souterrains la dernière fois. Elle ne le montrait plus ouvertement, c'était tout. Cela lui importait peu. Si une chose avait changé depuis le début de leur relation, c'était qu'il était désormais près à se suicider dans ses bras sans réagir. "Tu aimes ma tarte ?"

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Mar 17 Déc 2019, 23:47



Lilith regarda Delawam disparaître pour les laisser tous les deux. Finalement, ils en revenaient toujours au même point. Pour combien de temps ? Combien de temps faudrait-il avant qu’un autre Draugr ou qu’une autre catastrophe ne vienne les déranger ? Elle soupira et tourna les yeux vers son frère. Elle devait être légèrement folle aussi, pour changer d’état toutes les cinq minutes. Elle empêcha un sourire moqueur de naître sur ses lèvres. Le problème c’est qu’ils en avaient trop, de problèmes. Il pouvait bien lui dire qu’une Déesse affamée voulait le dévorer tout cru, tout ce qu’elle entendait par là était d’une banalité affligeante. Peut-être que son esprit préférait prendre ça à la rigolade. Oh ce n’était pas drôle mais que pouvait-elle faire d’autre ? Son ancien mari avait un comportement le plus souvent inapproprié et ses colères faisaient place à des crises de folie qui faisaient elles-mêmes place à des instants qu’elle ne saurait même pas qualifier. Finalement, peut-être que cette espèce de tarée, au corps d’ogre et à la langue un peu trop bavarde à son goût, le comprenait mieux qu’elle. Si c’était le cas, elle n’y pouvait rien. Elle essayait depuis trop longtemps. Elle soupira de nouveau et se leva pour s’asseoir juste à côté de lui, épaule contre épaule. Il était mouillé, cet abruti. Elle le regarda en coin. Ses cheveux ressemblaient à un tas de paille après une tempête, éparpillés partout. Il n’avait franchement pas la tête que l’on pouvait espérer d’un Souverain. Il ressemblait plus à un enfant débraillé, un enfant fou et terrible mais un enfant quand même. « Hum. » fit-elle, songeant un peu au comportement de son frère. C’était devenu stupide de se battre contre lui. « Tu n’es pas trop mauvais cuisinier, c’est vrai. » fit-elle avec un petit sourire en coin sur les lèvres. Elle lui donna un petit coup d’épaule, très léger, pour qu’il comprenne qu’elle plaisantait. Bien sûr qu’elle aimait sa tarte. Ce n’était d’ailleurs pas la seule chose qu’elle aimait ici.

Doucement, elle délaissa sa position assise pour se laisser aller en arrière, sur les tapis. Ses cheveux s’étalèrent autour d’elle. Même si elle avait dormi entre temps, elle avait l’impression de vivre une journée particulièrement longue. Il lui faudrait surement un peu de temps pour se remettre de ses émotions, de son accouchement « vide », de leurs ébats et de la présence de cette femme dérangeante dans la chambre du Roi. Elle ferma les yeux quelques secondes. Lorsqu’elle les rouvrit, son bras se tendit pour attraper les vêtements de son frère et l’entraîner à son côté, par terre. Elle tourna la tête vers lui pour le regarder. « Tu veux bien rester en place, cinq minutes ? » demanda-t-elle. C’était plus une question rhétorique. S’il bougeait, elle allait l’égorger. Elle se tourna sur le côté, s’accoudant sur le sol. Sa main vint soutenir sa joue. Elle était un peu plus haute que lui. Elle se sentait étrange. Il la troublait et la rendait aussi fragile qu’instable. Ce n’était pas étonnant qu’elle ait quelques envies de meurtre après avoir passé des années à lui courir après. Le problème c’est qu’elle n’arrivait pas à arrêter et que, lui, était complètement fou. Comment faire pour aimer correctement un fou ? Un fou pouvait-il seulement aimer en retour ? C’était une impasse. Peut-être que le mieux à faire était d’arrêter d’y penser et de faire avec, jour après jour. Elle se disait qu’il pourrait sans doute être tendre un jour, entre deux semaines de menaces de mort et de paroles insensées. Peut-être qu’il la caresserait entre deux tentatives d’étranglement. À présent, en plus des siennes, ils avaient à gérer ses propres folies.

Elle finit par quitter son socle pour poser sa tête contre l’épaule de son frère. Sa main glissa sur son torse et elle resta là. Elle n’avait pas trop l’intention de bouger. « Je ne sais pas ce qu’il en est de ta Déesse mais le rituel n’aura pas à être refait. Je n’ai pas de signes de… Enfin, ce que je veux dire c’est que c’est trop tôt pour que les signes de ma grossesse apparaissent mais je sais que je suis enceinte. C’est un peu bizarre de te dire ça mais… félicitations. » Elle releva un peu les yeux pour le regarder. De là où elle était, elle ne voyait pas grand-chose, si ce n’était sa mâchoire en gros plan et un bout de son nez. « Je suis heureuse que l’enfant soit de toi. Après tout ce temps… » Ils avaient fini par consommer leur mariage, même si celui-ci n’était plus d’actualité. Entre temps, elle avait appris qu’ils étaient liés par le sang. À vrai dire, elle s’en fichait bien. Ils n’avaient eu aucune histoire commune avant leur rencontre. Ils n’avaient jamais grandi ensemble. Elle ne le considérait pas comme son frère ; demi-frère. Elle sourit, profitant de l’instant avant qu’un tsunami, un cataclysme ou elle ne savait quoi ne le brise. Elle devait apprendre à chérir toutes les secondes de bonheur qu'elle pouvait obtenir.

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Le cauchemar vivant | Lilith

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