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 Le chat mort-vivant [Abel]

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Sam 05 Mar 2016, 17:29



Les rayons de la Lune effleuraient les sapins d'un trait d'argent. Comme une promesse à peine formulée, sa rondeur diaphane dévorait les ténèbres nocturnes dans un silence recueilli. Le bruissement des feuilles ne perturbait qu'à demi la quiétude des lieux. La célébration allait bientôt commencer, et en guise de prélude, les adorateurs de Phoebe se tenaient agenouillés au milieu des épines, frémissants d'impatience à l'idée des festivités qui s'annonçaient. Soudain, un courant d'air glacé s'insinua entre les branches, terminant sa course en léger frisson sur la peau nue de ceux qui attendaient tranquillement, confiant leurs espoirs secrets à leur déesse. Quelques flocons s'abattirent sur le sol, un peu plus loin. À l'abri des regards venait d'apparaître la brune qui prit un instant pour se remettre des effets de sa téléportation. Heureusement, elle n'était pas en retard. Un soupir soulagé s'échappa de ses lèvres, chassant la fraîcheur de la nuit. D'un pas volontaire, elle se glissa entre les fidèles en essayant de ne pas les bousculer, manquant marcher sur le pied de l'un d'entre eux. Par miracle, sa maladresse légendaire n'était pas au rendez-vous, et elle put rejoindre l'emplacement qu'elle convoitait sans encombres. Pour une fois, la chance semblait de son côté.

Dans un effort de discrétion, elle se mit à genoux pour adopter la même posture que les autres. Son geste souleva un léger nuage de terre. Avant de fermer les yeux pour adresser sa requête silencieuse à l'Aether blanche, elle prit un instant pour observer le paysage qui l'entourait. Partout où se portait son regard inquisiteur, elle ne voyait qu'une étendue d'un vert sombre. Les individus présents pour l'ouverture des festivités semblaient rendre hommage aux arbres près desquels ils se trouvaient : pas un épineux sans une créature à proximité. Et puis, plus loin, à une distance qu'elle ne savait évaluer, se dresser le Rocher. Sa surface majestueuse se détachait sur la ligne d'horizon, comme si lui seul était le roi de ces terres et que rien ne pouvait remettre en cause son autorité. La brune savait qu'au-delà s'étendait d'autres endroits à la beauté indéniable, mais elle n'avait jamais eu l'occasion de les visiter. Il faudrait qu'elle y songe, un jour. Fascinée par la splendeur du Rocher, elle mit plusieurs minutes avant de détacher ses prunelles de lui, se demandant de quelle manière il avait bien pu apparaître. À l'occasion, il faudrait qu'elle se renseigne davantage sur cette merveille de la nature. Cela dit, elle devait se dépêcher de prier Phoebe avant que les gens ne commencent à s'agiter.

Une seconde plus tard, Callidora avait fermé les yeux et inspiré profondément. Demander quoi que ce soit pour elle-même lui semblait un acte totalement égoïste, et elle n'avait par ailleurs besoin de rien. Sa curiosité s'assouvissait largement dans ses nombreux voyages, et ses compagnons de voyage suffisaient à la rendre heureuse. La reconnaissance qu'elle ressentait envers les étoiles et la Lune n'avait pas de limite. Ainsi se contenta-t-elle de murmurer une prière de remerciement à l'égard de ceux qu'elle adorait. Ses lèvres roses remuaient à peine pour ne pas troubler le silence. « Merci pour ce que vous nous offrez chaque jour. Infiniment. Puissiez-vous toujours veiller sur nous comme nous veillons sur vous chaque nuit. » Emportée par le vent, sa pensée ne fut bientôt plus guère qu'un souffle prêt à conquérir le monde. La Rehla ne voyait pas ce qu'elle pouvait dire d'autre. Des dizaines de manière de montrer sa reconnaissance lui venaient à l'esprit au quotidien, et assister à ce rassemblement lui semblait une preuve plus conséquente que tous les mots qu'elle pourrait formuler. Bousculant les habitudes de son peuple, elle avait décidé d'elle-même de se joindre à la cérémonie sans prévenir quiconque. Ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne soit pas trompée.

Sans perdre davantage de temps, elle se releva, toujours sans faire le moindre bruit. Parler à voix haute alors qu'aucun des fidèles n'avait terminé aurait été une offense qu'elle n'avait pas l'intention de commettre. Ainsi préféra-t-elle s'éloigner à pas rapides, prenant garde à ne bousculer personne. Une fois qu'elle s'estima suffisamment loin d'eux, elle contempla la sphère argentée qui semblait prête à dévorer le ciel et la terre. Une telle perfection lui paraissait encore irréelle, même après toutes ces années. Les merveilles du monde la laissaient souvent perplexe. Sa propre existence avait-elle une quelconque importance ? Baissant les yeux vers ceux qui restaient agenouillés sur le sol, elle laissa un sourire presque mélancolique fleurir son visage. « Tellement d'espoir… Rien ne pourrait les troubler. » Un rire léger lui échappa ensuite alors qu'elle continuait à détailler les participants. De ce qu'elle pouvait en voir, aucun d'entre eux n'appartenait à son peuple malgré la diversité de races qui s'étaient retrouvées pour cette cérémonie tant attendue. De nombreux cultes en l'hommage de Phoebe existaient, et ce n'était pas le premier auquel elle participait. Et pourtant, elle sentait au plus profond d'elle-même que celui-ci aurait une importance toute particulière pour elle.


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Dim 20 Mar 2016, 06:23




Au plus profond de la nuit, Elle était bien la seule à pouvoir apporter un petit peu de lumière sur la terre comme dans les cœurs de ceux qui avaient la foi. La froide clarté qui tombait de l’astre de la nuit venait toucher le visage félin de la panthère, et Abel avait presque l’impression de ressentir l’affection de la déesse dans cette douce caresse dont elle lui faisait l’honneur. La créature s’accorda un moment de recueillement, fermant les yeux en laissant l’amour infini qu’il portait à la Lune envahir son cœur. A cet instant précis, le monde aurait bien pu s’écrouler autour de lui qu’il n’en aurait eu cure. Mais la panthère de Bois-Lune finit par se laisser rattraper par le rôle qu’elle avait dans cette cérémonie. Certains étaient choisis parmi les gardiens de Phoebe pour mener à bien ces rituels, certains ne faisaient qu’y participer en additionnait leurs cœurs et leurs rêves à l’âme de ces cérémonies. D’autres avaient une fonction moins visible mais tout aussi importante, ou du moins c’était ce qu’Abel aimait à penser. La panthère devait assurer son rôle de gardien en protégeant la cérémonie des dangers qui pourraient la guetter. Il était très rare que quelque chose ou quelqu’un ne vienne troubler ces réjouissances placées sous la protection de Phoebe, mais il fallait bien avouer que les récents évènements avaient poussé le peuple animal à la prudence, voire à la paranoïa. L’invasion des alfars, la destruction de Dhitys, l’incident de Vastesylve et à présent cette guerre qui s’annonçait et qui menaçait d’entraîner le monde entier dans une ère plus sombre encore faisaient douter même les plus fiers d’entre eux. Abel aurait préféré être auprès des fidèles, et joindre ses prières à celles des siens. La Lune savait qu’il avait beaucoup à dire, et peut-être plus encore à lui demander, mais son recueillement allait devoir attendre encore un petit peu.
Telle une ombre dans la nuit, la panthère glissait entre les arbres dans un silence absolu. Son pelage d’un noir de jais se fondait dans la pénombre, seulement trahi par le reflet grisâtre de ses plaques à la lueur de la Lune. Ses sens étaient en éveil, bien qu’émoussés par la lassitude qui avait vite gagné son cœur, mais les deux lignes sombres qui fendaient son iris jaune lui donnaient toutes les informations dont il avait besoin. Cette pénombre était largement suffisante pour les yeux du chasseur nocturne et, bien que les contours flous des objets ternes qui l’entouraient finissaient par les faire disparaître de son champ de vision, un simple mouvement dans le lointain lui apparaissait comme s’il se produisait sous ses yeux. Ce fut ce qui se produit lorsqu’il la vit approcher.

Une forme isolée avait attiré son attention. Alors qu’elle n’était pas là une seconde auparavant, elle se mit bientôt en mouvement vers la cérémonie. En quelques bonds agiles, Abel réduisit rapidement la distance qui le séparait de la silhouette humanoïde qui se dessinait à présent clairement, mais après quelques secondes d’observation, il comprit vite qu’il n’avait rien à craindre d’elle. Elle n’était visiblement pas une menace, ce qui se confirma lorsqu’elle vint se placer aux côtés des fidèles en plein recueillement. Abel souffla, cherchant des yeux les autres sentinelles qui avaient dû approcher en même temps que lui, mais il ne vit personne d’autre qu’un renard qui s’éloigna rapidement vers le Nord. C’était triste à dire, mais ce fut là le seul rebondissement de sa garde qui se révéla aussi ennuyeuse qu’à l’accoutumée. Mais après tout, ce n’était pas comme s’il s’était réellement attendu à autre chose.
Les pattes d’Abel foulèrent l’humus frais de la forêt, profitant de ce contact agréable que lui offrait la nature, ainsi que de la légère brise qui rafraîchissait l’air de sa caresse humide. Perdu dans ses pensées, il vit à peine la silhouette de la jeune femme revenir vers lui. Elle prononça quelques mots à haute voix, bien que la panthère doutait qu’elle soit au courant de sa présence. Le bélua se décida à approcher, adoptant volontairement une démarche plus lourde pour qu’elle l’entende arriver. Abel parla lentement, tâchant de donner à sa voix grave des tons aussi humains que possible tout en gardant ses distances, bien conscient que la vue d’une panthère à plaques douée de parole pouvait en dérouter certains, même dans cette région du monde.
« Nous avons bien besoin d’espoir en ce moment… Ces cérémonies sont magiques. Ceux qui y participent laissent de côté leur misère et leur chagrin, et l’espace d’un instant, ils s’emplissent de lumière et d’amour en levant leurs yeux vers Elle. J’aimerais tant que tous au monde puissent connaître cette sensation. »
La dernière phrase du bélua trahit malgré lui une once de rancune. Il était convaincu que si les alfars et les sorciers avaient connu la lumière de Phoebe, son peuple n’aurait peut-être pas subi tant de malheur. Mais le bélua chassa de son esprit ces pensées toxiques, voyant que les fidèles se levaient lentement les uns après les autres, se dispersant peu à peu autour d’eux.
« Et vous, avez-vous trouvé ce que vous êtes venue chercher ? »


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Mar 05 Avr 2016, 21:45

Sa rêverie lui semblait devoir continuer jusqu'au lever du soleil, et pourtant, ce fut bel et bien un bruit de pas qui la tira de ses pensées. L'un des gardiens de la cérémonie venait vers elle en lui signifiant clairement qu'il ne lui voulait pas de mal. Un sourire bienveillant s'étira sur les lèvres de Callidora lorsqu'elle se retrouva face à la panthère. Une telle allure aurait pu surprendre n'importe qui, et pourtant elle ne se sentait absolument pas menacée ou étonnée. La participation d'une Rehla à un événement en dehors de Lua Eyael n'était jamais un hasard. À bien des égards, son peuple intervenait dans les affaires du monde sans que jamais leur présence ne soit dévoilée. Sans comprendre ce qu'elle venait faire en ces lieux, à l'exception d'un recueillement qu'elle aurait aussi bien pu faire lors des rituels de la Cité des Astres qui lui paraissaient autrement plus majestueux, elle était arrivée ici après l'une de ses visions. Ce qu'elle avait vu ne possédait pas le moindre sens à ses yeux, mais la certitude de devoir se rendre à cette célébration ne l'avait pas quittée depuis. Et la rencontre qu'elle s'apprêtait à faire ne relevait certainement pas d'une coïncidence. « Personne ne peut s'accorder avec tout le monde. Et il y a bien d'autres manières de préserver la paix que la religion, surtout en ces temps troublés. » Tant que l'équilibre ne se rompait pas, elle savait au plus profond d'elle-même que ces terres continueraient à exister.

La brune s'inclina doucement devant la panthère, exécutant une révérence légère. « Peut-être est-ce vous que je cherchais, Abel. Qui sait ? » Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion de rencontrer un Bélua, et l'occasion lui paraissait des plus prometteuses. La cérémonie possédait le merveilleux pouvoir d'éveiller les coeurs et de leur insuffler un sentiment de fraternité que la majorité d'entre eux ne ressentait pas. Peut-être était-ce cela, finalement, le trésor de la prière : révéler à ceux qui s'y adonnaient leur appartenance au même monde malgré la différence qui s'imprimait dans leur chair. S'apprêtant à ouvrir la bouche pour se présenter, elle se ravisa en distinguant une curieuse fumée s'élever à l'horizon. « Ne vous inquiétez pas, je ne vous veux aucun mal. Je peux connaître le nom des gens que je rencontre depuis que je sais parler. J'espère que je ne vous ai pas effrayé. » Un bref éclat de rire lui échappa. Et à qui pouvait-elle bien faire peur, après tout ? La brune ne représentait une menace sérieuse que pour les boules de poils d'Asmodée qui s'accumulaient dans sa chambre, et encore fallait-il qu'elle trouve l'envie de les dénicher. « Je n'avais jamais assisté à un tel rassemblement, auparavant. Et vous ? » Pour ce qui concernait les contacts humains, elle avait encore bien des progrès à faire, et le savoir n'améliorait en rien la situation. Quoi qu'elle fasse, sa maladresse finissait toujours par ressortir à un moment ou à un autre. S'approchant de la panthère, elle se baissa à sa hauteur pour l'observer à sa guise. « Vous êtes fascinant. » La métamorphose, voilà l'un des arts qu'elle respectait par-dessus tout. Cela dit, elle se rendit brusquement compte que son comportement pouvait paraître inopportun. « Oh, je suis désolée. Je ne voulais pas vous offenser, c'est juste que je n'ai jamais rencontré de Bélua sous son autre forme, et comme je suis un peu trop curieuse, je... » Sentant ses joues s'empourprer, elle préféra arrêter ses excuses avant qu'une catastrophe ne se produise.

Sans leur prêter grande attention, les fidèles se dispersaient peu à peu, et il n'en restait plus qu'une petite poignée s'apprêtant à lever l'ancre. Cependant, il se passa quelque chose auquel personne ne semblait s'être attendu. Un homme venait de surgir de l'autre côté du Rocher, vociférant des paroles qu'elle ne parvenait pas à entendre. « On dirait qu'il y a de l'animation par là-bas. » Une moue songeuse remplaça son air avenant alors qu'elle réfléchissait. Fallait-il toujours qu'un événement heureux cède la place à un imprévu ? Nombre de ses semblables dépérissaient de voir les horreurs dont étaient capables les êtres et le monde, et pourtant elle savait au fond d'elle-même qu'elle ne renoncerait jamais. « Je pense que nous devrions approcher. L'affaire doit être sérieuse. » Sans attendre de voir si le Bélua la suivait, elle se mit en chemin, louvoyant entre les arbres comme elle le pouvait, prenant garde à ne pas finir assommée par une branche épineuse, et s'arrêta lorsqu'elle s'estima suffisamment proche tout en restant à couvert. De l'endroit où elle se trouvait à présent, elle comprenait des bribes de conversation. Le désespoir du nouveau venu se lisait dans ses gestes désarticulés. Ses paroles hachées par la panique et emportées par le vent demeuraient étrangement imprécises. Callidora se tourna vers Abel, contrariée. « Je n'ai pas tout entendu, mais j'ai bien peur qu'il y ait eu un accident... » Sa voix légèrement inquiète s'affaiblit davantage lorsqu'elle prononça le dernier mot. Quoi qu'il en soit, la panthère entendait sûrement bien mieux qu'elle ce qui se tramait en contrebas, et elle préféra garder le silence un instant, attendant qu'il prenne sa décision. La sienne, elle la connaissait. Dans la mesure du possible, la Rehla interviendrait.


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Lun 19 Sep 2016, 22:44




Le bélua détourna son attention sur les fidèles qui s’éloignaient peu à peu. Des silhouettes encapuchonnées se dispersaient aux quatre vents, s’en retournant vers la vie qu’ils avaient mis en suspens le temps du recueillement. A présent que la cérémonie était terminée, son rôle ici était achevé. Tout au plus pouvait-il proposer aux âmes les plus craintives de les raccompagner jusqu’à la lisière de la forêt, mais ses attributions strictes n’étaient que de surveiller au bon déroulement de l’office, dans un contexte où même ces rassemblement de paix et d’amour pouvaient être la cible d’attaques brutales et déloyales dont les alfars avaient le secret. Abel soupira lentement. Le souffle de la panthère se muait en un trait de vapeur qui se dispersait rapidement alors qu’Abel profitait de l’air frais qui tombait des hautes montagnes de l’Edelweiss enneigé. A présent, il avait tout le loisir de discuter avec cette femme qu’il avait rencontrée. Le fait de voir une non-bélua assister à une cérémonie de son peuple avait de quoi adoucir ses doutes envers ceux qui vivaient au-delà des montagnes. C’était une preuve qu’il y avait encore de l’espoir, qu’ils n’étaient pas tous emplis de haine et de soif de conquête.
Mais lorsque Callidora prononça son nom en disant que c’était peut-être lui qu’elle cherchait, la mine d’Abel se figea, ses traits félins arborant une expression impassible, bien qu’il craignait qu’elle ne puisse aisément remarquer le changement dans son attitude. Ses yeux venaient de s’illuminer d’une intense lueur jaune, trahissant malgré lui une certaine inquiétude, et Abel sentit son cœur s’accélérer à mesure que l’esprit félin cherchait à gagner du terrain, pensant sa vie en danger. Les béluas avaient vécu des choses horribles ces derniers temps, et lui-même s’était trouvé impliqué dans des évènements dont il se serait bien passé. Son propre clan avait tenté de le faire tuer. Mais Callidora ne ressemblait pas à l’une de leurs tueuses, et il y avait fort à parier qu’elle s’y serait prise autrement si elle avait voulu s’en prendre à lui. Les assassins saluaient rarement leurs victimes avant de passer à l’acte.
L’explication de la jeune femme convaincu Abel, du moins assez pour lui faire relâcher quelque peu son appréhension. La fierté du bélua le faisait maudire cet état de fait dans lequel il n’envisageait plus les étrangers que comme des assaillants potentiels, comme de possibles actes malveillants ou des sources de danger pour les siens. Il se souvenait du temps où tout n’était qu’aventure et découverte. Jusqu’à ce qu’on l’arrache à sa naïveté pour le jeter dans le monde réel, où tout était bien plus traitre.

Les flatteries de la jeune femme à son intention le tirèrent à son pessimisme, et même s’il n’était pas sûr de sa sincérité, Abel se surpris à se redresser quelque peu face à elle, comme pour lui présenter sa forme féline sous un meilleur jour. Il était rare que quelqu’un lui porte ce genre d’intérêt, et le bélua était désireux de profiter de toute occasion d’adoucir quelque peu sa part sauvage. Malheureusement, alors qu’il cherchait avec peine les mots pour répondre tant le langage commun lui paraissait soudain bien pauvre, l’attention du félin fut attirée par autre chose. Un murmure, un bruissement de feuilles. Abel n’identifiait pas bien ce qu’il avait ressenti, mais les instincts de la bête prenaient à nouveau le dessus, le poussant à chercher l’origine de cette nouvelle sensation.
Le félin prit la suite de la jeune femme quand elle se dirigea vers le regroupement. Elle avait évoqué un accident… Abel songea avec ironie que sa garde serait-elle moins monotone qu’il ne l’avait cru, mais il regretta immédiatement cette pensée.
Un bélua d’âge mur se tenait debout au milieu du groupe, se tenant le bras comme s’il était blessé.
« Je ne sais pas ce que c’était, on aurait dit un monstre, mais pas l’un des nôtres. C’était comme possédé, de la magie noire. »
A l’évocation des arcanes des sorciers, les plaques de la panthère se dressèrent légèrement. Quand ce n’étaient pas les alfars, il fallait que les sorciers s’y mettent…
« Ça ressemblait à un chat, je lui ai ordonné de se tenir tranquille, mais il ne m’a pas écouté. Il m’a bondit dessus, avec une telle force… Ca n’avait rien de naturel. Il venait de l’Ouest, là où il y avait cette cabane avec ce vieux fou, Alwin… Melwin… »
« Erwin ? L’herboriste ? »
Abel en avait assez entendu. Il ne savait pas qui était cet homme, mais s’il avait ensorcelé un animal, il allait répondre de ses crimes. Le félin lança un regard interrogateur à Callidora.
« En tant que bélua je ne peux pas laisser un tel acte impuni, il faut que je trouve cet homme, et je pourrais utiliser toute l’aide que vous voudrez bien me prêter. Je crois que nous ne serons pas trop de deux si un sorcier est impliqué… Etes-vous disposée à m’aider ? »


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Dim 23 Oct 2016, 10:21

La jeune femme n’envisageait pas une seule seconde d’intervenir dans les affaires des Béluas. Son peuple ne se mêlait jamais de rien, agissant dans l’ombre comme un invisible guide, et elle savait que la moindre intervention risquait de provoquer infiniment plus de dégâts qu’une apparente indifférence. Un Rehla devait être l’imperceptible fil qui tendait la main et non les doigts refermés sur l’épée, ou il ne devait rien être. Seulement, durant la conversation des principaux intéressés, quelque chose s’était imprimé sur sa rétine, lui ouvrant une toute nouvelle perspective qui n’était pas pour lui déplaire. Sa présence aux côtés de celui qui se déciderait à enquêter ne se révélerait pas une erreur mais une nécessité. L’occasion d’agir de la manière le souhaitait ne lui était que rarement offerte, et elle ne pouvait s’empêcher de divaguer, se demandant ce qui différenciait un événement d’un autre pour que des entorses aux règles célestes soient permises. La brune se rendit brusquement compte que l’animal venait de s’adresser à elle. Et dire qu’elle n’avait même pas eu besoin de proposer son aide. D’un air légèrement confus, elle regarda la panthère en battant des cils. « Pourquoi ne le serais-je pas ? » Certains jours, la brune se laissait envahir par une naïveté touchante et primitive qui reposait ses nerfs fragiles, et s’appuyer sur la prétendue bonté des êtres vivants ne lui posait alors plus le moindre souci. Mensonge, trahison et lâcheté disparaissaient, et une générosité fantasmée prenait leur place avec douceur. C’était agréable de croire encore à la beauté du monde, même pour quelques instants.

Ses connaissances en matière de magie noire se limitaient aux quelques récits que lui en faisait Jacob, et aux utilisations douteuses de certains de ses proches. Cela ne suffirait sans doute pour déjouer le sortilège, mais elle ne pouvait rester les bras croisés. Sans attendre davantage d’explications, elle s’engagea dans la direction indiquée. L’heure n’était pas à d’interminables discussions. Savoir que cette étonnante histoire était peut-être le fruit des illuminations d’un prétendu herboriste usant de pouvoirs interdits suffisait à aiguiser sa méfiance. Il s’agissait probablement d’un Sorcier, et en dehors de l’héritier des Kole, elle ne les appréciait guère. Sa tête tournait de chaque côté à intervalles réguliers, et à mesure qu’elle progressait sur le tapis d’épines, elle se devait de constater que les environs paraissaient d’un calme saisissant. À dire vrai, ce silence l’inquiétait. Une sylve regorgeait de vie, et à moins que de sombres desseins y soient perpétrés, rien ne venait jamais bouleverser cette animation pleine de joie. La brune eut beau en apercevoir plusieurs, les oiseaux ne chantaient pas. Malgré ses sens en alerte, elle se tourna vers Abel, la mine songeuse. « Pourquoi tenez-vous à protéger votre peuple ainsi ? J’ai rencontré bien des gens qui se moquaient du sort de leurs semblables. » Et c’était vrai. La jeune femme se souvenait d’une Bélua à la sauvagerie insensée qui ne se souciait pas une seconde de ce qui arrivait à ses congénères, et parmi tous les peuples déjà rencontrés, elle devait dire que le patriotisme restait une valeur bien faible.

Soudain, un bruissement de feuilles sur la gauche attira son attention. Callidora posa par réflexe une main devant son partenaire de recherche pour l’empêcher d’avancer davantage. Ses sens ne lui permettaient pas de distinguer ce qui venait à leur rencontre. Cela ne la rassurait absolument pas. Décidant d’opter pour la prudence, elle ne se précipita vers le danger. Une sphère grésillante fit son apparition entre ses doigts. Le bleuté qu’elle dégageait reflétait les rares rayons de lune qui perçaient la voûte des sapins. Faire preuve de diplomatie ne la tentait pas outre mesure, et elle savait que de meilleurs résultats s’obtenaient souvent par la menace. « Qui va là ? Montrez-vous, ou je n’hésiterais pas. » Que la foudre s’abatte sur la végétation environnnante déclencherait immanquablement un incendie. La brune n’avait absolument pas l’intention de réduire la forêt en cendres. Seulement, leur interlocuteur ne pouvait le savoir. Ne semblant pas décidé à se montrer, elle se renfrogna. Peut-être s’agissait-il simplement d’un animal. Une méfiance exacerbée amenait parfois à d’illusoires découvertes. Son instinct pourtant lui disait de ne pas abandonner. La sphère s’étendit un peu plus pour venir dévorer l’intégralité de sa main. « Dépêchez-vous. Je perds patience. » S’il le fallait… Donner sa magie en spectacle ne la dérangeait pas spécialement, mais la panthère à ses côtés la connaissait à peine. Si elle faisait mine de diriger son pouvoir vers les arbres, comment pouvait-elle être certaine qu’il ne le prendrait pas comme une offense et ne la ferait pas basculer du côté de ses ennemis ? Un dilemme se jouait sous son crâne, et elle sentait sa détermination vaciller. Que devait-elle faire ? Heureusement pour elle, un individu à l’allure inquiétante sortit des fourrés. Les mains en avant pour leur signaler qu’il ne souhaitait pas les attaquer, il avait l’air parfaitement calme. Une lueur de folie dormait pourtant au fond de ses prunelles rendues opaques par les dégâts du temps. Son dos courbé laissait présager de son âge. « Je… Vous n’auriez pas croisé mon chat, par hasard ? Il y a eu un petit problème. »  L’aura ténébreuse qu’il dégageait fit courir un frisson sur l’échine de Callidora. Ainsi, le responsable de toute cette histoire se tenait face à eux. La prudence était de mise.


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Sam 19 Nov 2016, 15:18




La panthère de Bois-Lune fut surprise par la rapidité avec laquelle la rehla accepta de l’accompagner. Avec les récents traumatismes que le peuple animal avaient subis, Abel en était venu à croire que la plupart des autres races ne se préoccupaient tout simplement pas de la faune et de la flore, ou du sort des êtres qui habitaient la forêt, quand ils ne voulaient tout simplement pas leur nuire. Les béluas étaient des êtres simples, peu civilisés au regard des peuples alentours. Ils ne se préoccupaient pas du cristal, des étoffes et des pierres précieuses. Seul le thé faisait d’une certaine manière partie de leur culture, mais il n’était rien en leurs territoires qui pouvait justifier une guerre de conquête. Et pourtant ils avaient subis des assauts d’une cruauté sans nom. Callidora ne suffirait probablement pas à le faire changer d’avis sur les non-béluas, mais elle avait néanmoins ajouté un élément à sa réflexion, comme un grain de sable venu gripper un mécanisme qui l’entraînait peu à peu vers des pensées extrêmes.
La forêt était dense, mais la panthère était habituée à son habitat. Plus encore sous son apparence animale, Abel n’avait aucun mal à se mouvoir dans cet environnement que d’autres auraient considérés comme hostile, et les facultés de son peuple lui permettait de transformer une flore et une faune sauvage parfois dangereuses en alliés de choix. La panthère laissa échapper un feulement sourd, et plusieurs oiseaux s’envolèrent de leurs perchoirs, disparaissant à travers la canopée en volant vers l’Ouest tels des sentinelles dressées. Le bélua tâchait d’adapter son allure à celle de la rehla. La haine que son totem semblait déjà entretenir envers ce sorcier et son méfait le poussait à la précipitation, mais il conservait suffisamment de raison pour savoir que débouler devant un maître de la magie noire sans être préparé était une très mauvaise idée. Aussi prit-il son mal en patience, choisissant avec soin le chemin qu’ils suivraient pour ne pas trop laisser de forces dans la traversée de la forêt.

La question de la rehla surprit quelque peu le bélua, mais il ne lui fallut pas longtemps pour trouver une réponse adéquate, tant elle apparaissait comme la maxime qui dirigeait sa vie.
« Je protège les miens car c’est ce que je suis. Je suis un gardien de Phoebe, et la Lune attend de moi que je défende Son peuple, Ses terres et Ses principes. Elle a fait de moi le rempart de Son royaume, et le bras armé de Sa justice. C’est pour cela que je vis. Les béluas qui se détournent de cette voie sont des égarés, et je me demande bien quel sens ils peuvent trouver à leur existence… »
A mesure qu’il parlait, Abel sentit son Totem occuper plus d’espace dans son esprit, et sa colère gagna du terrain, à présent aussi dirigée vers ceux des siens que se détournaient de la voie de Phoebe. Le bélua se rendit compte qu’il devait donner à la rehla une image bien négative de sa foi, qu’il pensait pourtant être bienveillant et vertueuse, mais c’était là la réponse à sa question, et il n’était pas d’humeur à atténuer la force de ses convictions pour paraître amical.
Le bélua resta silencieux un moment, et quand il s’apprêtait à retourner la question à Callidora, celle-ci lui barra la route avec son bras. Le corps d’Abel s’affaissa, ses griffes, qu’il avait légèrement sorties pour mieux agripper le sol, se rétractèrent pour ne plus faire de bruit et il tâcha de contrôler sa respiration pour qu’elle ne soit plus qu’un léger souffle intermittent. Abel se décala pour s’éloigner de la rehla. A présent qu’il y prêtait attention, une odeur particulière envahissait les lieux, et la panthère se maudit de ne la sentir que maintenant. Quel piètre chasseur il faisait…
Callidora interpella l’individu et Abel entendit un grésillement étrange lorsqu’elle prépara ce qui semblait être une forme de magie élémentaire. Le bélua ne put s’empêcher de grogner en pensant aux dégâts qu’elle pourrait causer si elle libérait sa puissance au cœur de la forêt. L’incendie qui en résulterait pourrait être ravageur, et le seul fait d’imaginer les flammes rappela Abel à une terreur ancestrale nichée au plus profond de son esprit animal.
« Attention avec le feu… »
La voix de la panthère était déformée par son apparence animale, et lorsqu’elle ressentait de telles émotions Abel peinait à maintenir un semblant de contrôle. Il était peu probable que ses mots aient été seulement intelligibles, mais l’apparition du sorcier vint diriger son attention sur autre chose. Les quelques mots qu’il prononça à propos du chat confirmèrent ce que les béluas avaient dit, et malgré ses manières pacifiques, la panthère eut du mal à contenir son agressivité. Abel fit quelques pas vers le sorcier, et l’aura qu’il dégageait sembla l’entourer entièrement.
« Qu’as-tu fait ? »
Le bélua ne put retenir son Totem plus longtemps. Sans même attendre de réponse, la panthère fut sur le sorcier en deux foulées. L’animal fit un bond d’une allonge impressionnante, projetant ses deux pattes vers l’avant. Le sorcier tenta de se défendre, mais les lourdes plaques du bélua lui conféraient une inertie qui ne lui laissa aucune chance. Abel sentit ses griffes pénétrer le torse du sorcier et celui-ci tomba vers l’arrière, mais avant qu’il n’atteigne le sol, une violence onde de choc déchira l’air et la tête d’Abel heurta un arbre, puis le sol, sans bien comprendre ce qui lui était arrivé. Un peu sonnée, la panthère se releva maladroitement pour voir le sorcier debout à quelques mètres de lui. Le bélua lança un regard vers la rehla, et sentit l’aura de magie noire devenir presque palpable, comme si elle cherchait à s’insinuer dans son esprit.
« Attendez ! Je ne veux pas vous combattre, vous ne comprenez pas… Il y a eu un accident, j’ai commis une terrible erreur! Je ne sais même pas de quoi il est capable… Mon chat, Hector, il faut le retrouver ! »


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Sam 17 Déc 2016, 23:14

Toute cette histoire lui plaisait de moins en moins. La jeune femme n’appréciait pas les individus qui se permettaient de jouer les trouble-fêtes, particulièrement lors de cérémonies d’une telle beauté, et sans doute davantage encore lorsque le coupable appartenait au peuple noir. En revanche, elle trouvait la compagnie de la panthère assez agréable, et le fait qu’elle se soit jetée sur l’être ignoble qui avait gâché leur soirée à tous les deux avait quelque chose de presque drôle. Si la situation n’exigeait pas qu’elle fasse preuve de prudence, elle aurait sans doute éclaté de rire. Néanmoins, l’autre se défendit d’une manière sournoise et insidieuse en parfait accord avec le halo ténébreux qu’il dégageait. Avant que les deux comparses ne s’en rendent compte, il fit usage de ses pouvoirs pour se débarrasser de l’étreinte du félin. Manifestement, ce n’était pas un amateur. Les lèvres de Callidora se pincèrent. Sa méfiance éveillée, elle écouta le petit discours de leur nouveau camarade et avança vers lui. Quelque chose de sombre irradiait autour de lui, et cette détestable sensation semblait remuer dans ses entrailles. La jeune femme s’efforça de ne pas paraître perturbée par ses fourbes manigances. Son regard doré cherchait la vérité sans parvenir à la trouver. Doucement, elle tourna la tête vers Abel pour s’assurer qu’il se remettait de cette malencontreuse chute. Par miracle, sa voix ne trembla pas lorsqu’elle parla. « Il ment. » Seulement, il existait de grandes chances que sa peur se ressente à des kilomètres, et elle aurait donné pour que le monstre en face d’elle ne le découvre pas.

Peut-être était-ce un peu trop demander que d’arriver à berner un ennemi façonné par le mensonge et la traîtrise. Sitôt qu’un ricanement sordide éclata à ses oreilles, elle sut que sa tentative avait échoué. Un frisson passa sur sa peau. Le masque tomba. « Tiens, mais celle-ci est plutôt maligne. Malheureusement, je crains que ce ne soit pas suffisant pour réparer mes erreurs. Vous savez ce que c’est, la science, la magie, on essaie, et parfois… Tout ne se passe pas exactement comme prévu. J’ai mené une charmante expérience avec mon aide, et un sinistre imprévu a tout gâché. L’animal est devenu furieux, et vu la noirceur de la magie qui bout dans ses veines, je crois qu’il ne va pas tarder à vous causer quelques ennuis. » Au fur et à mesure de sa déclaration, l’inquiétant personnage avait pris soin de se relever pour paraître plus menaçant. La brune ne se laissa pas démonter, et ses poings se crispèrent. « Ne prétendez pas travailler au service du savoir, Sorcier. Tout ce qui vous intéresse, c’est de tracer votre propre chemin, quitte à effacer celui des autres. » Pour une raison inexplicable, elle sentait sa colère monter en flèche dès que les paroles de l’homme lui parvenaient. Elle ne put s’empêcher de remarquer que la présence de créatures maléfiques produisait toujours ce curieux effet chez elle. Quelque chose n’allait pas. Cependant, elle n’avait pas le temps de se consacrer à ses problèmes personnels. Si l’expérimentateur disait vrai _ et elle ne détectait rien qui prouve le contraire, cette fois-ci _, les ennuis ne faisaient que commencer.

La sombre pression qu’exerçait l’homme sur l’atmosphère diminua soudain. Son expérience avait probablement sapé ses forces, et il ne faisait que fanfaronner avec le peu de pouvoir qu’il lui restait. Au moins n’auraient-ils pas à craindre qu’il se retourne contre eux par la magie. Callidora s’approcha de la panthère avec précaution. « Vous vous sentez bien ? Je crois que ce… Cet individu tente d’utiliser ses affreuses capacités. Je ne sais pas exactement ce qu’il fait, ni ce dont il est capable, mais… Bon sang ! Où est-il passé ? » La Rehla avait beau regarder de tous les côtés, elle ne voyait plus l’odieuse silhouette. Là où il s’était tenu quelques instants plus tôt, la nature semblait s’être fanée, comme s’il en avait aspiré la vie. « On dirait bien que ce sale type a filé. J’espère qu’il se contentera de s’en aller loin d’ici et qu’il ne fera de mal à personne. » Sans doute formulait-elle là une parfaite illusion, mais la naïveté était imprégnée en elle depuis sa plus tendre enfance, et elle ne demeurait jamais méfiante longtemps. Désormais, elle savait le Sorcier absent, et cela suffisait à la rendre nettement plus guillerette. Tournant en rond, la jeune femme fit quelques pas entre les arbres, hésitante sur la direction à suivre. La Lune majestueuse se dressait à la cime des arbres. Perdue dans ses pensées, elle la contempla un instant avant de se tourner vers la panthère. « Bon. Il est temps d’aller trouver ce fameux chat. Vous avez une idée de l’endroit où aller ? » En dehors des repères célestes que lui offraient les étoiles, elle ne connaissait absolument pas les environs. C’est pourquoi elle préférait laisser le Bélua s’occuper de cette partie de leurs recherches. Ses méninges tournaient doucement pour imaginer l’expérience dont le pauvre félin avait été la victime. Cela ne faisait que renforcer l'image pleine de cruauté et de violence que les Sorciers lui renvoyaient.


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Le chat mort-vivant [Abel]

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