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 Les cœurs s'ouvrent sous les belles paroles | Eressëa & Nostradamus

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Mer 26 Juin 2019, 20:48


Le sorcier observa son visage dans le petit miroir accroché au mur. L’eau avec laquelle il s’était aspergé afin de se débarbouiller dans une toilette succincte créait des ruisseaux le long de ses traits, accentuant les creux, dévalant le long des angles de son nez, ses pommettes ou son menton. Une barbe de quelques jours avait commencé à naître le long de sa mâchoire, lui donnant un air négligé qui ne lui ressemblait pas. Lui qui se rasait habituellement au quart de millimètre près, ce comportement était quelque peu surprenant. C'est qu'il n'avait pas l'habitude de séjourner dans des lieux aussi froids, et les basses températures semblaient lui donner envie de rester enfermé au chaud, sous d'épaisses couvertures, bien loin de la neige et du gel qui régnait à l'extérieur de ces murs. Tel un ours hibernant pour survivre à la rudesse de l'hiver. Malheureusement pour lui, Nostradamus n'avait rien d'un ours et il ne pouvait donc se complaire à rester dans sa taverne, à sommeiller pour attendre que les temps durs ne passent. Non, il devrait aller affronter les intempéries et tout ce qui l'attendait dehors. Et les Aetheri savaient que le sort ne se montrerait pas tendre avec lui. Son travail l'avait extirpé de son confort habituel pour le faire atterrir ici, dans cette contrée gelée où raisonnaient jours et nuits les ballades d'artistes anonymes. Son séjour aurait pu être agréable s'il n'avait pas dû être prolongé par deux fois déjà... Sa mission se révélait bien plus compliquée qu'il ne l'avait pensé aux premiers abords. Son employeur l'avait mandaté pour aller récolter des informations auprès d'un confrère vénérant Ethelba, un ancien esclavagiste que la Marche avait finit par rattraper et enfermer entre ses griffes givrées. Malheureusement, le prisonnier semblait peu enclin à coopérer, à moins de trouver une contrepartie pouvant lui être profitable. Autrement dit, il ne comptait parler qu'à condition de pouvoir sortir de sa cellule. Un pari quasi perdu d'avance, puisque les libérateurs étaient intraitables : seuls les royautés pouvaient espérer faire sortir l'un de leurs prisonniers. Néanmoins, rentrer bredouille n'était pas une option. Monsieur D. n'apprécierait pas de le voir revenir sans avoir obtenu ce pour quoi il avait été envoyé. Pour la troisième fois donc, le gestionnaire s'apprêtait à rendre visite à son informateur peu coopératif, et il ne pouvait décemment plus se permettre de se promener avec une telle apparence. Résigné, le mage s'empara de la lame qu'il avait ignoré pendant plusieurs jours et se décida enfin à se préparer, son faciès retrouvant enfin des traits humains.

De nouveau présentable, l'homme enfila un costume noir qui lui donnait un air austère, rappelant certains hommes d'affaires de la capitale. Avant de sortir, il s'enveloppa également dans une épaisse peau d'ours qu'il avait amené. Paré, il descendit dans les rues du quartier Ode. Aussitôt, les mélodies prirent d'assaut ses oreilles, les chants valsant avec les vibrations des cordes, les danseuses ondulant sous les notes des joueurs de flûtes telles des serpents habilement maîtrisées. S'il avait trouvé cette particularité absolument irritante les premiers jours, il avait fini par s'y habituer et parvenait à démêler les mélodies les unes des autres, lui permettant d'apprécier le talents inattendus de certains troubadours ou la voix pure de certaines cantatrices au talent encore méconnu. Ce jour là néanmoins, les chants de Ciel-Ouverts n'améliorèrent aucunement son humeur. Pour dire vrai, ils l'insupportaient comme aux premières heures. Baissant la tête dans ses épaules, il se dirigea à travers les allées, suivant le chemin familier menant à Verillon. Lorsqu'il arriva à proximité des portes sombres de la prison, le sorcier sortit sa montre à gousset et constata que son rendez-vous n'était pas prévu pour l'immédiat : il était arrivé avec de longues minutes d'avance. Et au vue du traitement que lui avaient réservé les gardes lors de ses dernières visites, il ne se donna même pas la peine de demander à rentrer plus tôt : le refus était assuré. Même s'ils prétendaient accepter tout le monde entre ces murs, les Marcheurs se méfiaient des sorciers. Non pas que cette prudence soit une erreur de jugement.

Agacé, il s'appuya contre un mur et observa un à un les passants, ses oreilles bourdonnant des paroles qui flottaient dans l'air. « Pas de repos pour un chevalier amoureux, Seulement l’espoir d’une future vie à deux. » Un rictus étira ses lèvres tandis qu'il s'attardait sur les paroles de cette sérénade. Ses yeux s'étaient posés sur une jeune fille esseulée.



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Dim 14 Juil 2019, 16:07

Eressëa était en train de coiffer ses cheveux devant la glace. Cela faisait quelques temps que ses parents chuchotaient dans les pièces attenantes. Ils cessaient automatiquement de parler lorsqu’elle arrivait. Sa mère, Jeanna, avait toujours souhaité que son père et elle rentrent à Melohorë pour vérifier qu’aucun d’eux n’était un Löth. Cela créait quelques tensions au sein du couple, rien de grave en vue de l’amour qu’ils se portaient mais amplement suffisant pour inquiéter inconsciemment la rouquine aux longues oreilles. Sëa était une jeune fille naïve, qui manquait clairement d’un environnement plus printanier. Elle avait néanmoins toujours vécu à Ciel-Ouvert, y était née, et son corps s’était habitué comme il avait pu. Vása, son père, avait beaucoup plus de mal, si bien qu’il était obligé de voyager de temps en temps. Il n’amenait jamais sa fille, se doutant que si elle découvrait une nature plus généreuse, elle ne voudrait plus jamais revenir ici. Il pensait à déménager parfois mais c’était un lieu sûr, où les Ygdraë venaient que très rarement. Le froid avait quelque chose de déroutant pour son peuple.

Eressëa n’était jamais allée à l’école et était plutôt naïve. L’art faisait partie intégrante de sa vie, ce qui avait un petit côté logique du fait de son lieu de vie. Elle n’avait aucun talent particulier, se cherchant plus qu’autre chose. Elle sortait de chez elle de temps en temps mais n’avait pas d’amis, ce qui rendait ses interactions avec autrui très rares. Ainsi, enfermée dans son cocon, elle n’avait aucune idée de ce qu’il se passait actuellement dans l’ensemble de la Cité. Ses parents ne lui en parlaient pas afin de ne pas l’inquiéter, même si un brin de morosité s’était déposé sur l’ensemble de l’endroit. Sëa pensait que son père et sa mère faisaient des messes-basses à cause de Melohorë. Elle était très loin du compte. Il y avait d’abord eu ce problème à la Hâte Valse, un problème qui n’était rien comparé à la vague de dégel qui s’était produite il y a peu et à la découverte d’une ancienne Cité enfouie. Certaines familles avaient commencé à partir de Ciel-Ouvert. Ses parents n’étaient pas forcément les individus lui plus instruits mais il leur semblait que la situation était plutôt grave. Il y avait un peu moins de musiciens dans les rues, même s’ils restaient nombreux pour n’importe quel étranger qui viendrait fouler le sol de la ville. Eressëa avait noté ce point. Le reste lui était étranger. Elle était un peu idiote et voyait le bien partout. Ses pensées n’étaient pas bien ficelées. Elle se laissait facilement manipuler parce qu’elle ne connaissait pas vraiment le mal. Si les musiciens ne sortaient pas là où elle allait, c’était sans doute parce qu’il y avait telle ou telle activité à un autre endroit. Elle ne cherchait pas vraiment. Comme elle était discrète, c’était rare que quelqu’un lui adresse la parole. Et puis… elle était jeune.

Quelques heures plus tard, Sëa marchait dans la rue. Elle avait trouvé un petit sac très mignon qu’elle avait acheté après un gros coup de cœur. Elle fonctionnait parfois plus à l’instinct qu’à la raison. Il lui prenait d’aimer des objets ou des personnes, sans aucun fondement. Couverte d’un gros manteau pour lutter contre le froid, elle avait très envie de rentrer à l’intérieur d’un salon de thé ou quelque chose comme ça, un endroit plus chaud où elle pourrait se dévêtir et profiter d’une température confortable, maintenue par magie. Elle portait un petit chapeau qui lui couvrait les oreilles mais laissait ses cheveux en liberté. Elle rêvassait, ses yeux bleus dans le vague de ses pensées. Celles-ci étaient d’ailleurs inspirées des chants qu’elle écoutait d’une oreille distraite. « Seulement l’espoir d’une future vie à deux. » chantait-on non loin d’elle. Elle sourit avant d’avoir une sorte de pressentiment. Elle s’arrêta au milieu du chemin et lança des regards curieux autour d’elle. « Hum… » fit-elle en se pinçant la lèvre inférieure avec ses dents, ne voyant rien. Elle avait dû rêver… À moins que… Elle regarda de nouveau et tomba sur le visage d’un homme qui la fixait. Elle se demanda comment elle avait fait pour ne pas le remarquer plus tôt. Il dégageait quelque chose de puissant, d’attirant. Elle se mit à rougir comme un coquelicot, détournant les yeux d’un air ingénu. Elle attendit un peu, hésitant à reprendre sa route, puis lança un petit regard en coin en sa direction, comme pour vérifier qu’elle n’avait pas fantasmé cet inconnu.
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Ven 19 Juil 2019, 14:37


Nostradamus avait toujours eu un faible pour les blondes. Ces chevelures aussi éclatantes qu’un champ de blé sous le soleil avaient toujours eu le don d’attirer son regard, d’attiser ses envies et de faire grossir ses désirs. Sans doute cela avait-il à faire avec elle. Peut-être cette attirance n’était-elle due qu’à la ressemblance que les demoiselles pouvaient avoir avec celle qui le hantait depuis toujours. Ce gout prononcé pour les blondes s’était d’ailleurs accentué depuis sa disparition. Depuis qu’elle avait cessé de lui rendre visite, ne laissant de leurs moments à deux que les démons de vies arrachées par ses griffes. Oui, les blondes étaient de loin ses favorites. Pourtant, il ne rechignait jamais à s’intéresser à une jolie femme, peu importait la couleur de sa chevelure. Des brunes au sourire enjôleur ou des rousses à l’air juvénile, toutes pouvaient s’attirer ses faveurs non désirées… Toutes trouvaient une place dans son cœur du moment qu’elles lui semblaient appétissantes.

Le sorcier ne quittait pas des yeux l’une de ces jeunes femmes qui était parvenue à capter son attention. Ses boucles de feu encadraient ce visage innocent qui avait éveillé ses envies. Le côté ingénue de ses victimes ne faisait d’ordinaire qu’accentuer ses idées macabres. Il avait envie de voir s’envoler les espoirs enfantins, les rêves innocents brisés par des gestes déplacés. Il voulait voir les larmes couler sur ces joues autrefois gonflées par des sourires enchanteurs, entendre les sanglots et les cris se mêler aux supplications, balayant dans un lointain souvenir les rires et les chansons. Arracher à leurs enfances paisibles ces filles qui semblaient le narguer. L’homme sentit un frisson électrique le traverser, dévalant le long de son dos puis se transmettant à ses membres glacés. Un sourire s’esquissa sur sa face lorsqu’elle l’aperçut. Son regard croisa le sien. Pendant un fragment de secondes, ils furent connectés l’un à l’autre et ce fut assez pour le décider : il la voulait, elle. Timide, sa proie détourna les yeux, brisant ce lien qui les avait unis pour une infime seconde. Aussitôt, le chasseur se mit en mouvement et se mêla à la foule avant qu’elle ne se retourne et ne reprenne sa route. Le mage était encore bien loin de sa cible, mais il se mit à humer l’air glacial. Les effluves se mélangèrent, grossières. Un ivrogne imbibé d’alcool, un troubadour à l’hygiène douteuse, une noble Dame usant d’essences pour contenter les narines d’autrui, la sueur d’un garde ayant succombé après l’effort… Toutes ces fragrances disparaissaient les unes après les autres, remplacées par de nouvelles à mesure que le prédateur avançait, rencontrant de nouveaux parfums. Seule une odeur restait constante, s’intensifiant peu à peu à chacun de ses pas, jusqu’à envahir ses narines lorsqu’il eut atteint celle qu’il était venu rejoindre.

Elle était là, à quelques centimètres de lui. En pensé, l’homme l’attrapa par la nuque et plaqua son nez dans cette chevelure éblouissante, humant ce parfum printanier, mélange savant de fleurs et de plantes odorantes qui vinrent aussitôt l’envahir, qui viendraient l’obséder pour les nuits à venir. Ses fantasmes parcoururent de leurs mains la peau délicate sous les vêtements, arrachant les épaisseurs superflues pour exposer la chaire succulente qu’ils caresseraient bientôt de leurs lèvres. Mais la réalité vint heurter ses rêveries et, à la place, Nostradamus vint braquer son regard qu’il rendit chaleureux dans celui de l’ingénue créature qui se tenait face à lui. « Bonjour. » la salua-t-il sobrement, un sourire rehaussant ses lèvres fines. De la vapeur s’échappa de sa bouche tandis qu’il parlait, ou sous l’impulsion de sa respiration. « Je crois que vous avez fait tomber cela sur votre chemin. » Le sorcier tendit la main pour montrer ce qu’il tenait à l’intérieur : une barrette à cheveux. C’était un objet fabriqué avec raffinement. Des pierres précieuses avaient été taillées pour dessiner des fleurs de couleurs différentes. Il l’avait récupéré sur sa précédente proie… Une chasse qui remontait à trop longtemps à son gout. Les temps étaient rudes ces temps-ci, et il ne pouvait se permettre de se consacrer à ses loisirs, pas autant qu’il l’aurait souhaité en tout cas. Alors il avait pris l’habitude de s’emparer de souvenirs, afin de revivre en pensées ces scènes qui le faisaient vibrer. « Est-ce bien la vôtre ? » demanda-t-il. Son attention était toute focalisée sur l’inconnue, qu’il dévisageait sans gêne.



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Mer 04 Sep 2019, 15:26

Eressëa sursauta lorsque l’homme qu’elle avait observé un peu plus tôt la rejoignit. Elle ne l’avait jamais vu ici mais Ciel-Ouvert était une Cité qui attirait du monde. Les derniers événements en date avaient sans doute commencé à changer les choses mais la naïveté de la jeune fille, couplée à la protection maladive de ses parents, la gardait bien ignorante sur la question. Elle fixa son regard d’un air sans doute un peu effrayé, avant de se détendre. Rares étaient les individus qui lui adressaient la parole. Le froid de la Cité la rendait timide et l’empêchait sans aucun doute de s’épanouir comme elle aurait dû. À Melohorë, elle aurait été bien plus sage et à l’aise. Ici ses sens étaient endormis et la nature était absente, empêchant Sëa de développer sa magie comme elle aurait dû pouvoir le faire. Sans doute se serait-elle méfiée, si elle avait grandi parmi son peuple, un peuple sage qui ne se laissait pas abuser aussi facilement. Mais il n’en était rien. Aussi, face à cet homme, elle ne vit qu’un être gentil, souhaitant faire une bonne action, rendre son dû à quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Elle ne vit pas les vices et la perversion qui entachaient son cœur et son esprit. Elle ne ressentit pas le danger. Au lieu de se méfier, ses yeux descendirent sur l’objet qu’il lui tendait. Elle avança ses doigts afin de pouvoir observer la barrette. « Ce… Ce n’est pas à moi. » murmura-t-elle. Elle n’en était pas sûre mais ce qu’elle tenait à présent dans sa paume avait l’air de valoir une vraie fortune. Elle n’était pas dans le besoin et ce ne fut pas vraiment cette donnée là qui l’attira. En réalité, les fleurs qui étaient dessinées sur l’objet lui firent regretter de ne pas le posséder. Elle aurait été élevée différemment, sans doute aurait-elle menti pour le conserver. Seulement, rien que l’idée de raconter quelque chose de faux provoquait chez elle une réaction incontrôlable. Aussi, en y pensant, ses joues se mirent à rougir, suivies de toutes les autres surfaces visibles de son visage. Elle eut un peu chaud, se sentant coupable. « Oh euh… Désolée… » dit-elle, un peu confuse, cette confusion accentuée par le regard qu’il lui lançait. Elle le trouvait séduisant, malgré son âge.

Eressëa réfléchit quelques instants. Le fait que quelqu’un lui parle était une véritable aubaine pour elle. Elle se sentait seule et n’avait pas envie qu’il reparte, même si elle n’était pas celle qu’il croyait. L’Ygdraë voulait s’accrocher à cet homme comme une moule à son rocher. S’il venait de l’extérieur, sans doute pourrait-il lui raconter des choses intéressantes. Elle ne connaissait rien sur le monde environnant. Ciel-Ouvert était sa seule maison et elle n’osait rien demander à ses parents, de peur qu’ils se disputent encore. Les secrets familiaux étaient une véritable plaie. Parfois, elle rêvait de pouvoir prendre ses propres décisions et de voyager, comme son père. Elle s’était toujours demandé ce qu’il y avait au-delà de Voile Blanc. « Peut-être que nous pourrions chercher la véritable propriétaire ou… hum… nous arrêter boire une boisson chaude ? » ajouta-t-elle. Enquêter était sans doute légèrement utopique. Il y avait tant de monde qui passait dans ces rues que la barrette pouvait appartenir à n’importe qui. « Il fait un peu froid alors je me dis que nous pourrions… discuter sur le meilleur moyen de retrouver celle qui a perdu ce bijou dans de meilleures conditions. » Ce n’était pas vraiment ça qui l’intéressait. Elle avait réellement envie de découvrir cet homme, de l’entendre lui parler de sa vie, de ce qu’il faisait, de ses goûts et de ses passions. Il pourrait sans doute la faire rêver. Pourtant, elle ne se voyait pas lui demander ça directement. Elle passerait pour une folle. Il lui fallait l’appâter et cette barrette tombait bien. « En tout cas, c’est ce que je comptais faire… ça me ferait plaisir. » dit-elle doucement, en lui souriant. Quel mal pouvait-il y avoir à boire un coup avec un inconnu ? Sa mère lui avait déjà dit de ne pas parler avec des gens qu’elle ne connaissait pas mais Eressëa n’était pas de cet avis. Comment pourrait-elle se faire des amis si elle ne parlait jamais à personne ? Et puis, lui, au moins, l’avait remarquée.
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Stanislav Dementiæ
Dim 08 Déc 2019, 19:05

Le sorcier frémit lorsque la rouquine récupéra le bijou au creux de sa main. Ses doigts étaient engourdis par le froid mordant de la cité, sans doute aurait-il mieux fait d'enfiler ses gants. Mais il n'aurait alors pas pu profiter du contact avec la jeune femme. Ca n'avait été qu'un frôlement, une caresse du bout des ongles. Sans doute n'y avait-elle même pas fait attention. Mais cela avait suffit pour éveiller les sens du Mage Noir. Il dû se retenir pour ne pas retenir le poignet de l'inconnue et réaliser les fantaisies qui lui avaient traversé l'esprit plus tôt... Il aurait sans doute cédé, s'ils étaient ailleurs... Malheureusement, ce genre de choses se réalisaient dans l'intimité. A l'abri des regards, lorsque personne ne pouvait l'empêcher de réaliser ses desseins. Lorsque sa victime ne pouvait plus lui échapper... Et puis, de toute manière, il était encore trop tôt pour passer aux choses sérieuses.

« Oh vraiment ? » dit-il, feignant la surprise lorsque la plus jeune l'informa que l'objet n'était pas le sien. Jouant parfaitement la comédie, l'Apôtre obscure fronça les sourcils, comme s'il était embêté par la situation. « Je pensais l'avoir vu tomber de votre sacoche. Mais je me suis trompé... » L'homme laissa quelques secondes de silence s'écouler. « Je vous ai dérangé pour rien. » Son faciès s'adoucit quelque peu, comme pour laisser s'afficher une excuse que ses lèvres ne prononcèrent pas. Sous son regard insistant, la petite elfe s'empourpra, attisant la curiosité du visiteur. A quoi avait-elle pu penser ? Qu'est ce qui avait pu la déranger ainsi ? Elle semblait trop ingénue pour penser à des choses réellement excitantes. Peut-être avait-elle également ressentit ce frisson d'excitation, lorsque leur peau s'était touchée ? Non. C'était là prendre ses désirs pour la réalité. Le rouge ne lui était monté aux joues que plus tard. La raison avait sans doute à voir avec la broche qu'elle tenait désormais entre ses doigts. Parfois, le chasseur regrettait de ne pas posséder la faculté de lire dans l'esprit de ses proies. Mais au final, c'était bien plus divertissant de devoir déchiffrer les pensées sans ce don. C'était comme un jeu d'enquête. Il devait s'imaginer dans la peau de quelqu'un qu'il n'était pas, et cela lui plaisait d'une manière plus jouissante que de simplement s'imposer mentalement, bien qu'il reconnaisse qu'il puisse y avoir quelque chose de grisant dans l'exercice.

« Je doute que nous parvenions à trouver sa propriétaire. » Nostradamus avait attendu que la demoiselle ait terminé de parler avant de répondre à son invitation. « Elle est sans doute déjà bien loin, perdue dans la foule. Mais je ne suis pas contre une boisson chaude. Je ne suis pas de la région et mon corps n'est pas habitué à ces températures. » Se disant, l'homme resserra son manteau de fourrure autour de lui. « Et puis, un peu de compagnie ne serais pas de refus non plus. J'ai voyagé seul et je ne connais personne ici. » Enfin, sauf une personne, mais cet énergumène était enfermé, sous l’œil vigilant d'une garde irréprochable. « En plus de cela, je vous ai dérangé pour rien. Alors, c'es à moi de vous inviter. Pour me faire pardonner. » Le chasseur laissa un sourire charmant illuminer son visage. « Bien, je vous suis. » dit-il en se plaçant sur le côté pour pouvoir laisser passer la demoiselle dans la direction qu'elle désirait. Sur le chemin, l'homme rangea ses mains dans ses poches et marcha aux côtés de la femme, se calant sur son rythme de marche. « Je ne me suis pas encore présenté. La fatigue du voyage me fait oublier les règles élémentaires de politesse... Je m'appelle Dimittri Dementiae. » mentit-il. S'il comptait un jour se débarrasser de cette jeune femme, il ne pouvait pas prendre le risque qu'elle parle de lui en dévoilant sa véritable identité. La famille de sorciers étant d'un naturel plutôt asocial, il doutait que quiconque puisse faire le rapprochement avec son véritable prénom. « Et à qui ai-je l'honneur ? » Une fois arrivé dans le petit salon où l'avait conduit la proie, le duo prit place autour d'une table, sur des banquettes confortables. L'endroit était plutôt intimiste. De l'autre côté de la salle, une scène accueillait une chanteuse et son musicien. L'endroit possédait une atmosphère légère, que Nostradamus associait aisément à l'ingénue en face de lui. Lorsqu'une serveuse vint prendre leur commande, il demanda un café après que la rousse  ait choisit ce qu'elle désirait. « Alors... Vous disiez vouloir venir ici avant que je ne vous interpelle... Venez-vous souvent ? »



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