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 [Événement] - Il faut vouloir vivre et savoir mourir | Partie I

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Dim 01 Sep 2019, 21:55



Il faut vouloir vivre et savoir mourir


Le Chaman voulut lui répondre directement pour l'empêcher de paniquer, mais ce fût peine perdue. Circë ne lui laissa pas l'occasion de lui dire quoi que ce soit, comme si elle avait un don pour s'enfoncer dans le malaise et le mensonge à chaque nouvelle conversation. Lui, s'étonnait un peu de son incompréhension. Il n'avait jamais pensé à coucher avec elle. Son harem et les Draugrs l'accaparaient déjà trop pour qu'il pense encore à copuler en dehors des rituels. A vrai dire, l'acte sexuel était devenu quelque chose de banal pour lui. Mais comment le lui expliquer ? «Euh. En fait... Je demandais ça comme une question générale, par curiosité. Pas, hum- Pas du tout à mon sujet. Je ne suis pas idiot, je savais déjà que vous ne connaissiez pas encore la signification des couleurs. » Il avait voulu faire une blague un peu salace, mais cette jeune femme n'avait aucun humour. Même s'il avait l'impression d'être en train d'expliquer quelque chose à un enfant de quatre ans, il fit un effort pour rester neutre et évaporer complétement le quiproquo. Tout comme il ne montra pas que son appréciation envers les démons venait de descendre jusqu'aux tréfonds du monde. Il faudra laver cet affront à Raanu, Mais d'abord... Chaque chose en son temps. A la place, il répliqua. «Vous savez, le mot viol n'existe pas dans le vocabulaire chamanique. On le remplace par le mot sacrilège : Hokumet, puisqu'il s'agit pour nous d'une atteinte à l'Aether de la Vie et aux rituels que nous lui dédions.» Pour quelqu'un qui avait déjà eu envie de violer son ex-femme, c'était ironique à dire. «Merci d'avoir accepté de m'en parler. Je m'étais dit que vous n'aimiez que les femmes... Je suis un peu naïf, parfois.»

Il retomba dans le silence, fixant le ciel d'un air morne. Il n'était pas psychologue et la situation le dépassait largement. Il pourrait l'envoyer parler à Lilith, qui comprendrait certainement mieux, mais Devaraj craignait depuis peu le comportement un peu bancal de son ex-femme. La magie sombre qui grouillait dans son ventre l'inquiétait et formait probablement un danger pour la Princesse. Peut-être après l'accouchement... «Cela dit, vous devriez... hum. Je ne sais pas si c'est possible pour vous, mais- profitez de votre présence parmi nous pour vous habituer à la nudité, au moins, puis laisser une seconde chance au sexe.» Ce n'était pas les Elfes ni les Anges qui allaient lui apprendre ce sujet. Quelque part, Devaraj considérait que la pudeur excessive était un talon d’Achille facilement exploitable. Il était si facile de déstabiliser ces personnes dans leurs réflexions, de les effrayer même, de les choquer. Mieux valait être suffisamment habitué pour garder le contrôle de soi. Elle avait l'air si délicate et enfantine qu'il n'avait aucun mal à imaginer comment on puisse prendre avantage d'elle. «Écoutez, je dois paraître un peu brute, mais tant pis. Je juge que je dois faire mon possible pour vous rendre plus forte. Peu importe si vous finissez par y prendre du plaisir ou par haïr l'acte. Je ne vous demande pas de tomber amoureuse ou d'accorder votre confiance à un autre. L'important c'est que vous n'en ayez plus peur, ni des hommes ni du sexe, ni du toucher. Vous voyez, être roi cela ne signifie pas être parfait, mais plutôt bien savoir cacher ses faiblesses.» Et il était un très mauvais exemple de cette parole de sagesse. A vrai dire, il était l'archétype de tout ce qui ne fallait pas faire, sur toute la ligne. Pourquoi donc Raanu l'avait désigné lui et pas un de ses sages haut-gradés elfiques ?! Le Chaman releva son torse pour s'asseoir en tailleur et faire face à Circë. Il tenta un sourire, ou une grimace s'en rapprochant, il ne saurait pas le dire sans avoir un miroir en face de lui. C'est vrai qu'un fou en train de donner des conseils psychologiques, cela était ridicule et risible. Pourtant, il devait faire de son mieux, pour la Déesse. Si elle tournait folle et malsaine, il saura qu'il aura probablement échoué... «Pensez fort à ceci : une fois que vous aurez surmonté vos démons, plus jamais personne ne pourra utiliser cette violence contre vous.»

751 mots | Post V


Dev rép à Circë xD
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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Mitsu
Mer 04 Sep 2019, 20:39



Elle ne savait pas exactement ce qu’elle faisait ici. Elle avançait, simplement, suivant les silhouettes éthérées. Elle savait qu’elle était la seule à les voir, que cela soit au sein de Basphel ou ailleurs. Elle avait rapidement compris, également, qu’elle se trouvait au cœur de ce que certains appelaient l’Île Maudite. Ce qu’elle avait lu sur l’endroit aurait fait froid dans le dos à n’importe qui. Pourtant, Anya avait un avis divergent sur la question. Les monstruosités évoquées n’étaient pas ce qui la titillaient. Le problème résidait dans les versions qui étaient hautement contradictoires. Elle n’avait pas choisi de se rendre ici, en réalité. Son frère lui avait montré la voie. Il n’était plus là, à présent. Il faisait toujours ça. « Je viens… » murmura-t-elle à l’adresse des formes. Celles-ci insistaient d’une façon pourtant élégante. Leur gestuelle était agréable à regarder. La Déchue n’avait aucune idée du Cycle. Elle avait fait ses propres suppositions en confrontant les versions des différents ouvrages qu’elle avait lu. Chaque peuple avait une manière bien à lui de concevoir la mort et l’après-vie. Certains croyaient en la réincarnation, d’autres au néant. Le mystère ne lui semblait plus si opaque. À force d’y penser, elle finirait par trouver. L’Île Maudite lui semblait bien plus énigmatique. Tant de discours différents sur les activités qui avaient lieu ici ne pouvaient qu’éveiller son intérêt. Comme elle avait du mal à se lier d’amitié, son esprit s’occupait à d’autres choses. Elle pouvait rester assise des heures à réfléchir à un problème. Parfois, elle le résolvait, souvent de différentes manières. Pour elle, la violence était la pire manière, celle qu’elle ne choisirait jamais si elle avait à prendre des décisions. Détourner une situation, la tirer à son avantage, le tout en douceur, était le meilleur chemin possible. Elle ferma les yeux un instant, se laissant englober par l’atmosphère particulière de la Vallée Éthérée. Elle n’était jamais venue ici mais elle ressentait quelque chose d’étrange. C’était comme si, dans ses pas, une autre silhouette marchait. Elle entendait parfois son rire résonner, un peu taquin et cristallin.

Le temps passa légèrement. Le temps. C’était quelque chose qu’elle avait du mal à quantifier. Parfois, elle allait chercher plusieurs livres et se plongeait à l’intérieur. Les histoires la fascinaient tellement qu’elle avait l’impression d’y passer des jours. Elle lisait vite et, bien souvent, une heure tout au plus s’était écoulée quand elle relevait les yeux. D’autres fois, elle ne reprenait conscience que lorsqu’elle entendait les appels de son frère ou ceux de son ventre. Elle était gourmande, trop. Elle voulait tout savoir, tout entreprendre. Elle avalait les informations sans jamais être rassasiée. Les questions qu’elle se posait étaient infinies et les réponses ne la satisfaisaient jamais vraiment. Elle trouvait certaines décisions politiques incomplètes, certains comportements de ceux qui étaient soi-disant « Grands » complètement absurdes. Était-elle absurde, elle aussi ?

Les tambours la tirèrent de sa méditation. Elle avait changé d’apparence, revêtant des traits adultes, des traits différents de ceux qu’elle avait l’habitude d’arborer. Les habits qui entouraient ses formes étaient blancs et, bientôt, elle se fondit dans la masse des danseurs et des chanteurs. Elle sentait sa propre respiration. Le vent éveillait ses sens et son corps entier vibrait au rythme des instruments. Elle sentait chaque nuance. Le son était fort. Elle préférait le calme car ses sens étaient vite submergés. C’était comme une drogue, un danger, une excitation. Ses émotions étaient trop fortes et elle était obligée de les canaliser elles-mêmes. Elle en aurait pleuré, de joie et de tristesse à la fois. La scène la touchait. Les liens entre ces êtres, ce curieux spectacle qui voulait que les formes qu’elle voyait, parfois, se fondent dans des corps qui, eux, étaient parfaitement matériels. Elle n’était rebutée par rien. Il n’y avait que ceux qui massacraient le monde qui la révoltaient, ces grands faiseurs de déséquilibres, égoïstes, courant après un pouvoir qui les dépassait et qu’ils finiraient par perdre. L’Histoire n’était pas clémente avec ceux qui croyaient pouvoir s’accaparer un monopole. Elle n’était pas contre les génocides, s’ils pouvaient contribuer au bien du plus grand nombre. Malheureusement, les peuples maléfiques ne cherchaient que leur unique salut.

Les yeux de la femme qu’elle était devenue finirent par se poser sur le Roi. Elle ne le connaissait pas mais elle savait que c’était lui. Il était accompagné d’une Ygdraë. Son corps était recouvert de couleurs qui se mariaient à la perfection. Si elle avait eu le choix pour elle-même, sans doute n’aurait-elle utilisé que du violet. Elle aimait cette couleur. Elle s’avança et s’agenouilla devant lui sans le quitter des yeux. Puis, après quelques secondes, elle laissa glisser son buste vers l’avant, murmurant un petit « Hǫfðingi. » avant de lui présenter ses mains, par terre et paumes vers le ciel comme si elle attendait qu'il y pose les siennes. En réalité, elle n'attendait rien. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait ici.

793 mots
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Latone
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Latone
Sam 07 Sep 2019, 18:09



Il faut vouloir vivre et savoir mourir
Partie I


" Hé, ça c'est à moi ! " Les voix criardes et plaintives des enfants tirèrent Draaskag de sa méditation. Pas peu fier de son exploit de retraite, le fils de la Souriante souhaitait se dissimuler de la vigilance des siens, juste un instant. Penser une seule seconde à ce que cette Orine au tambour l'entraînât avec lui faisait froid dans le dos. Parfois, l'éventualité que sa mère cherchât à le tourmenter en permanence lui paraissait si évidente. Léto Sùlfr possédait une conception dissidente de l'amour et un rôle de protectrice qu'elle tenait bien trop à cœur. Draaskag se questionnait encore sur sa place, son futur. Sans grande surprise, il était loin d'être le seul. Avec une effroyable discrétion, tant il semblait éteint par rapport à tout autre, il s'arrêta au niveau d'un croisement moins fréquenté. Quelques Esprits tournoyaient autour d'enfants assis en tailleur, en cercle, qui se chamaillaient. Deux d'entre eux en venaient aux mains, leurs petites mimines se refermant sur une babiole qui vola plus loin. Intrigué par tout ce chahut – au même titre que les fantômes silencieux – le Souw'Ni quitta sa cachette et ramassa l'objet de leur convoitise. Les enfants cessèrent leur course, sûrement intimidés par sa grande taille, mais l'impatience se gravait sur leurs bouilles. " C'est à moi ! " Réitéra le plus jeune, avant qu'un autre ne lui rentrât dans le lard. Draaskag examina davantage la pierre dans sa paume. Il émit deux hypothèses qu'il ne parvint pas à réellement confirmer ou infirmer : elle lui faisait penser à une petite Akésarlha mais son caractère quasiment matériel le troublait, de plus elle semblait incomplète comme détruite. " Tu peux prendre la mienne si tu veux… " La petite fille tendit une autre pierre, aussi insignifiante que la première et très semblable. Leurs formes respectives lui firent penser à une sorte de… " C'est un nouveau jeu ? " S'enquit le fils de Souw en redonnant la première pierre, mais l'engouement des jeunes Chamans ne lui apportèrent nulle réponse. Ils tentèrent aussitôt d'emboîter les pierres entre elles, tel un puzzle.

" Ravie… Les serpents de sa chevelure sifflèrent un instant, tandis que Léto songeait, toute pensive. Oui, je pense que la Vie me ravie. Les miens peuvent profiter d'elle à juste titre, contrairement à vous autres, parjures égoïstes. L'insulte lui venait si naturellement, c'en était presque trop troublant. D'un coup, ses cheveux tâchés de noirs reprirent de leur superbe et ses iris s'arrondirent comme à la normale. Que vous exécrez l'une et aduler l'autre, toutes les deux iront loin. Et vous ne pouvez plus rien à y faire. Elle sourit, une lueur de provocation dans le regard. Mais tout ceci ne me regarde plus vraiment. " La Chamane tourna les talons. Les Sùlfr, les Gandr… Depuis la mort de son père, Léto ne se souciait guère plus de leur destin commun.

Draaskag s'enfonça dans les bois voisins, attiré par cette lueur entraperçue tantôt. Les petits Chamans ne lui prêtaient pas attention, il ne tirerait rien d'eux, si ce n'était davantage d'incompréhension. Tout cela le dépassait, mais les Ætheri devaient avoir des plans pour lui, étant donné le courage dont il se sentait insufflé. Entre les arbres, le voile diaphane s'épaississait et les dangers potentiels redoublaient. Le jeune Kewa'Enre'O ne fit pas demi-tour pour autant et traqua cette lumière, jusqu'à une petite clairière dénuée de faune locale. Il s'arrêta et commença à se rappeler que sa tribu avait trouvé une imposante Akésarlha ici, peu de temps avant la fin des travaux. Pourtant, il n'y avait plus rien, pas une trace. Comme si tout ceci n'était qu'hallucination collective. " Blasphème. " La voix lui hérissa instantanément les poils, il se tourna rapidement vers la source et repéra enfin cet Esprit, qui s'approchait, las, vers le centre de la clairière. Draaskag hésita un instant à l'interpeller, il ne s'en sentait presque pas digne. Et puis, ce défunt-ci paraissait si lumineux. Ses yeux commencèrent à lui piquer, de plus en plus, jusqu'à que sa tête tournât et que ses sens se perdissent. Une main forte s'aplatit sur son épaule, le jeune homme recouvra progressivement la vue. " Reste près de moi, Draaskag. Il reconnut la voix de sa mère. Nous n'avons rien à faire ici. " Alors qu'un détachement de Souw commença à s'éparpiller dans la zone boisée. Léto perdait de sa prestance sans son sourire.

~~~


" Vous vous ennuyez au point de jouer avec des cailloux maintenant ?! " Latone rit, toujours prête à terroriser quelques bambins récalcitrants. Enfin, des adversaires pas à la hauteur de son gabarit. Ils s'amusaient à les assembler, à les coller entre eux pour retrouver des formes. À croire que les enfants possédaient une vision différente des adultes. Mais ne suis-je pas une enfant ? L'Hozro repensa à Lolaha Kirzor et se ravisa. Les festivités s'intensifièrent en termes de rythme. Lors de sa balade à travers la foule, ses yeux azurés suivirent des groupes se former – autant Chamans qu'Esprits – parfois s'éloigner dans l'intimité. Les rires et l'engouement prirent de l'ampleur, atteignant le point de culmination de cet honneur rendu par la tribu Souw. Les trépassés goûtèrent tous à la vie, sous toutes ses formes. Latone s'en passa volontiers et préféra trouver de quoi s'occuper avant de songer à embêter Léto. C'est alors qu'elle le vit, lui. Alors c'était donc vrai, leur futur s'entrelaçait encore ? La bleue fronça les sourcils et s'avança à grands pas vers le brun, qui l'invitait du regard à faire ce pourquoi ils étaient réunis en cette soirée. " Toi ! Éleva-t-elle sans se soucier de la fille. Tu as promis ! Elle leva les mains face à lui, comme si elle quémandait par ce geste qu'on lui remît quelque chose de matériel. Mais cette requête concernait tout autre chose. J'en ai besoin d'encore plus ! " De pouvoir ? De puissance ? De duels à la vie, à la mort ? Il savait exactement ce qu'il lui fallait pour accomplir ses desseins. Les doigts de Latone se replièrent légèrement, à la limite du poing dessiné. Elle se battrait s'il le fallait pour réclamer ce qu'il lui revenait de droit pour sa dévotion. Au même moment, un Souw'Ba s'approcha du brasier et y jeta une poudre orangée, le feu s'amplifia brièvement et se teinta d'un bleu spectral.

1048 mots ~



Déroulement


Tout d'abord : énormément désolé pour le retard /o
J'ai décidé de décaler la date butoir pour les gains au 31 Octobre (cf premier post), vu qu'il y a eu les vacances d'été et qu'on a encore tout notre temps pour profiter de cette partie.

Ensuite : le marché noir a commencé à s'installer. Comme dans le post, pour le moment ça ne semble toucher que les enfants, qui s'amusent à jouer avec des morceaux de fausses pierres de connaissances pour les reconstituer. Ceci dit, ce n'est pas décrit dans le sujet, mais vous pouvez tout aussi bien surprendre des adultes se prêter également au jeu et faire des échanges. L'ensemble des gens ne comprend pas vraiment comment c'en est arrivé là, ces fragments en intriguent plus d'un. Selon vos stats (et votre envie bien sûr ♪) vous pouvez vous méfier, faire des hypothèses, voir peut-être des silhouettes bizarres dans la pénombre... Bref, tout est flou à cause des festivités qui commencent à vraiment prendre de l'ampleur. Je vous laisse carte blanche pour découvrir des infos si vous voulez, je m'assurerai que cela aura un impact pour la suite ^^

Vous pouvez également avoir remarqué que plusieurs membres de la tribu Souw se sont éloignés des festivités pour aller aux alentours, là où Léto et son fils se trouvent entre autres. Vous pouvez aller voir et constater les craintes de la tribu quant à la disparition de l'imposante pierre de la clairière. Les membres vagabondent dans les bois en vain et Léto n'est pas contente du tout x)

Sinon le reste c'est juste Latone qui fait sa vie ♫

Voilà ♪



By Jil ♪
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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Lun 16 Sep 2019, 14:50

Les yeux de Lilith s’abaissèrent vers la silhouette du Chaman qui venait de choir devant elle. Un sourire étrange peignit ses lèvres, un sourire qui semblait sortir tout droit de l’Enfer. Enveloppée de sa fourrure, elle avait des allures étrangement impérieuses. Elle le regarda de haut, levant légèrement le menton. Le charabia qu’il proclama aurait pu passer pour un message divin en d’autres circonstances. Les ravages de la drogue, pensa-t-elle, sans daigner lui répondre. Lentement, ses doigts parcoururent la fourrure de Petit Caleb. Ce chat lui donnait faim. Et si elle le tuait et le dévorait, cru ? Cet homme, par terre, serait sans doute bien plus facile à manger que le chat. Les poils étaient difficiles à enlever – du moins, elle l’imaginait ainsi. Alors que, lui, sa chair était presque lisse. Il puait un peu, cependant. Il puait la drogue, la fatigue, le lâché prise. Elle émit un rictus méprisant. Qu’avait-il fait pour se retrouver dans cette situation ? Heureusement pour le Souw’Ba, Ragnar revint à ce moment précis, avec le nécessaire à fumer, qu’il tendit à Lilith. L’ancienne Reine le prit et l’utilisa, oubliant totalement la larve qui était allongée là. Petit Caleb capta la majorité de son attention, l’autre partie partagée entre la contemplation de Jun qui semblait beaucoup s’amuser et de Devaraj, bien trop proche de l’Ygdraë à son goût. Il méritait de crever.

Ragnar, quant à lui, remarqua Toble sans aucune difficulté. Il était bien plus empathique que Lilith. Aussi, il s’accroupit à son chevet. « Ça va ? Tu veux à boire ? Attends, je vais te chercher ça. » Il fit un petit mouvement vers un bol d’eau et porta la cuillère qui se trouvait dedans aux lèvres du Souw. « Ce n’est pas le moment de sombrer. Tu as des Esprits à écouter et à exaucer. » lui dit-il d’une voix un peu ferme, comme s’il voulait le réveiller et que cela suffirait à faire passer les effets nocifs de la substance qu’il avait prise plus tôt. « Ragnar ! » appela la brune. « Va me chercher ces espèces de petites pierres, là-bas. » Elle avait remarqué un étrange phénomène. Des enfants jouaient avec mais il lui semblait que le support était semblable aux Akésarlha. Dans d’autres Cités, sans doute aurait-elle trouvé la chose normale – car, après tout, les adultes avaient tendance à donner aux enfants des versions plus simples des objets qui occupaient leur temps habituel, dans un processus d’initiation – mais les Chamans ne plaisantaient pas avec les choses sacrées. « Oui. » dit-il. Elle avait l’impression d’esclavager le Pion du Roi Fou mais, en toute franchise, elle aimait ça. En attendant qu’il soit assez fort pour se rebeller contre son autorité, il était son pion, à elle.

Le regard de Jun suivit une apparition non attendue. Il n’aimait pas quand les Maîtres du Temps s’invitaient. Pourquoi était-elle là, celle-là, hum ? Son rythme de danse diminua un peu lorsqu’il la vit s’agenouiller devant le Hǫfðingi. Intéressant. Il avait hâte de constater la réaction du Roi, même s’il ne le montra pas le moins du monde, continuant ses mouvements jusqu’à ce qu’ils soient interrompus définitivement par une lueur bleutée. Tiens tiens. Un petit sourire naquit sur ses lèvres, un sourire qui s’étendit lorsqu’il la regarda tout en délaissant sa partenaire sans aucune hésitation. Il n’était pas venu ici pour elle, à vrai dire, mais espérait ardemment l’y croiser. Il pencha la tête sur le côté à ses dires. Il croisa les bras sur son torse et la contempla en silence un instant. Il avait envie de se la faire et cette envie n’était pas sexuelle. « Hum… Je comprends tes besoins mais qu’est-ce que tu as à m’offrir en échange ? » Il la détailla des pieds à la tête, sa langue passant sur ses lèvres avant qu’il ne la coince entre ses dents, songeur. Il désirait qu’elle le frappe mais ce ne serait sans doute pas très sage. Il tourna un instant les yeux vers l’Orine, qui tambourinait toujours, entourée des autres musiciens. Plus loin, les membres de Souw s’agitaient. Ces pierres allaient causer un beau bordel. « Tu danses. » Ce n’était pas une question. Il pouvait valser entre le Monde des Morts et celui des Vivants. La forme de Latone n’était pas un problème. Aussi, il la colla à lui sans ménagement, suivant le rythme un court instant avant de lui envoyer son genou dans l’abdomen, discrètement, pour ne pas attirer l’attention. « Quel maladroit je fais. » lui dit-il, une lueur malsaine dans les yeux. Est-ce qu’elle pourrait se plier à l’exercice, lui faire mal sans attirer le regard ?

774 mots

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Lun 16 Sep 2019, 17:01

Circë se pinça les lèvres, légèrement gênée. « Ah je… » Elle détourna les yeux un court moment, essayant de pratiquer les paroles du Roi sans y exceller. Il était bien trop impressionnant pour qu’elle puisse lui tenir tête ou même lui couper la parole. Sa voix s’éteignit donc dans sa gorge et elle le laissa continuer en silence. Elle se trouvait idiote d’avoir cru qu’il pourrait s’intéresser à elle de cette manière-là. Les signes, qui lui avaient semblés des évidences quelques minutes auparavant, lui apparaissaient à présent dérisoires. Peut-être était-elle encore un peu sensible sur le sujet. Peut-être qu’elle y pensait souvent, au point de percevoir des chimères. Seulement, elle avait tellement peur de susciter le désir chez autrui. Elle ne le voulait pas car elle savait qu’elle serait incapable d’y répondre. Elle expira, passant la paume de sa main délicatement sur son front. Disait-il vrai ? Une société sans viol ? « Que… que se passe-t-il si quelqu’un le fait quand même ? » demanda-t-elle. Elle se doutait que ça avait dû déjà se produire. Les Lois étaient une chose. Une autre était de les respecter. Aussi, quand il continua, ses petites oreilles pointues bougèrent légèrement. « Les femmes ? » questionna-t-elle. « Oh non je ne crois pas. » À vrai dire, elle n’y avait pas véritablement songé. Elle trouvait certaines belles, parfois, et souhaitait devenir proche d’autres, d’autres fois, mais n’avait jamais envisagé de mêler son corps à celui d’une femme. Le fait qu’il se désigne comme naïf l’étonna néanmoins. Il semblait bien trop sage pour l’être, nonobstant les bruits qui couraient sur sa folie. Elle leva les yeux vers le ciel à son tour. Elle pouvait ressentir un certain calme intérieur malgré les sons de la fête. L’environnement lui plaisait car il était profondément naturel.

Elle tourna de nouveau son regard vers Devaraj lorsqu'il lui suggéra de s’habituer à la nudité et au sexe. Elle n’était pas sûre de saisir. Elle admira ses yeux quand il se redressa, comme si elle cherchait à y déceler une réponse. « Mais hum… » Elle se tut un instant. Elle comprenait qu’il avait raison concernant les faiblesses. Il était sans doute préférable de ne pas en avoir ou de savoir les dissimuler correctement. Pourtant, elle ne savait qu’en penser. Peut-être avait-elle du mal à concevoir qu’elle puisse devenir une cible au fur et à mesure de la construction de l’Empire. Peut-être se disait-elle que sa rencontre avec le Diable n’était que le fruit d’un malheureux hasard et qu’une telle situation ne se reproduirait jamais. Peut-être, enfin, croyait-elle que le Hǫfðingi resterait toujours auprès d’elle et que sa seule présence éloignerait les vils. Elle se retrouva donc quelque peu troublée par ses dires. « Je… » essaya-t-elle de nouveau. Elle avait l’impression d’être inapte à formuler ce qu’elle pensait, comme si les mots qui sortiraient de sa bouche sonneraient forcément faux. « Je ne sais pas si c’est nécessaire. Je comprends mais… Je ne suis pas certaine de vouloir faire des choses avec un homme que je n’aimerais pas. Est-ce que je le dois alors que je n’en ai pas envie ? Je… Je ne sais pas… Peut-être que ce serait une forme d’obligation et donc de… viol ? Et en admettant que j’essaye pour faire ce que vous voulez, si je panique, mon partenaire sera troublé… Vous ne croyez pas ? Est-ce que, vraiment, vous pensez que des gens seraient capables de savoir ce qui m’effraie, que des gens s’y intéresseraient ? Enfin… » Elle s’interrompit pour trifouiller ses doigts. Elle n’arrivait pas à se positionner. Il l’impressionnait et ses paroles lui paraissaient toujours justes mais, d’un autre côté, elle ne se voyait pas aller avec quelqu’un pour faire ce genre d’activités. Elle expira de nouveau, passant son regard du sol au Chaman. « Et vous ? Quelles étaient vos faiblesses ? » demanda-t-elle. Il avait dû annihiler ces dernières, à l’heure qu’il était.

Elle resta silencieuse un moment avant que ses yeux ne captent la présence d’une femme à la longue chevelure brune. L’Ygdraë passa son index derrière son oreille pour remettre – inconsciemment – l’une de ses mèches de cheveux en place. Elle aussi attirait le regard, comme le Souverain. Se connaissaient-ils ? Qui était-elle ? Avait-elle raté quelque chose ? Était-ce ainsi qu’elle aurait dû le saluer ? « Euh… » murmura-t-elle, ne sachant que faire, un peu fébrile.

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Mar 17 Sep 2019, 17:53



Il faut vouloir vivre et savoir mourir


«Si quelqu'un brise la Loi, il est sacrifié, puis maudit lui et parfois sa famille entière. Dépendamment de la gravité, il peut avoir une chance de prouver sa valeur et demander pardon auprès des Aetheri, afin de se racheter.» répondit calmement le Chaman. Il n'y avait pas à tergiverser sur la Justice. Au sein de son peuple, elle était binaire dans la grande majorité des cas et débouchait sur des sentences immédiates. Pas de prisons, ni de tribunaux. «Le culte de la Vie passe par un consentement mutuel, bien sûr. Je dirais que si votre partenaire est troublé par votre condition un peu spéciale, c'est que vous n'avez rien à faire avec lui et que vous devriez chercher et trouver mieux ailleurs. Cependant, si vous gardez tout pour vous en continuant de vous excuser, personne ne pourra vous comprendre.» Il haussa les épaules. Ses faiblesses ? Il était fou et elle lui demandait quelles étaient ses faiblesses ? Raanu aurait-elle pu choisir plus idiote encore comme princesse ? Il décida néanmoins de lui répondre avec honnêteté. «Mes sentiments. Ils me rendent faibles, vulnérables et ils m'enchainent.» Ses paroles allaient se préciser, mais il s'interrompit brusquement. Un mage savait toujours reconnaître ses congénères, ou du moins, ressentir leur arrivée avant même de les voir. Contrairement à ce que les faibles pouvaient penser, la magie n'était pas indolore, ni invisible. Il pouvait différencier un magicien d'un sorcier les yeux fermés. Par ailleurs, ceux qui maîtrisaient leurs dons magiques avec aisance, avaient chacun leur signature, leur odeur, leur trace. Quelqu'un avec une magie plus puissante que la sienne venait d'arriver à Souw'Gar, une magie imposante, qui rivalisait joliment avec celles de la Khaeleesi et de l'Impératrice Blanche. Devaraj se pensait être un des plus puissants mages de l'Île Maudite, il connaissait les autres. Il y avait quelques Draugr et l'Oracle, mais personne d'autre. Cette femme -maintenant, il pouvait la voir et la dévisager avec haine- était donc une étrangère. Elle n'en avait pas l'air avec ses étoffes typiquement chamaniques, voilà pourquoi elle n'avait peut-être pas attiré l'attention de l'armée lors de son arrivée. Personne ne la connaissait et tout le monde la regarda passer les yeux ronds, car son aura charismatique et sa beauté étaient loin d'être discrètes. Mais les Draugr qui étaient présents pour la fête se faisaient la même réflexion que lui et bientôt, ils arriveraient à la même conclusion. Qu'en penserait alors Zawa'Kar, qui était actuellement en train de reluquer les muscles de Souw et de s'agiter sous les remous d'une danse endiablée ?

Devaraj se plaça instantanément devant Circë. «Reculez.» lui chuchota-t-il. Peut-être que leur projet de reconstruire un Empire s'étaient ébruités et qu'un roi de ce monde idiot avait décidé de venir assassiner l'héritière. Peut-être qu'on voulait leur voler les pierres et le trésor de Raanu ? Peut-être que les Vivants de ce monde, ignorants et misérables, avaient encore décidé de venir souiller les Temples qui reposaient en ces terres ? Le Chaman n'eut que faire de la salutation respectueuse qu'on lui offrit. Cette femme était une étrangère qui n'avait aucun droit d'être ici, de voir ici, d'entendre ici. Un regard brusque vers Zawa'Kar lui apprit que ce dernier venait de comprendre et que, dans trois secondes, toute l'armée fanatique se mettrait en branle. Ils n'attendaient que ça : une pauvre âme perdue à dévorer, en attendant qu'une guerre veuille bien se déclencher. Ces hommes étaient des fanatiques assoiffés de sang devant lesquels les Réprouvés et les Anges extrémistes auraient à rougir. Le roi bloqua sa respiration. Il fit un geste sec en direction de Khaal et fusionna sans plus se poser de question. L'urgence, un point c'est tout. «Karzar lo Hofdingi !» le roi est en danger ! hurla le guerrier dont la voix fit probablement trembler le corps de tous les témoins, qui eux, étaient jusque là inconscients de la supercherie. C'est vrai, la dernière fois qu'on l'avait approché sans prévenir, c'était pour essayer de l'assassiner. Il n'en fallait pas plus pour déchainer le torrent de haine et de violence qui coulait dans le Draugr. Devaraj posa brutalement sa main sur l'épaule de l'inconnue. Immédiatement, une grande clameur s'éleva en réponse au général. «Zawa'Kar ! » Les tambours changèrent de rythme. Il fallait faire disparaître cette hérétique du paysage, autrement le sang allait couler. «Mais enfin je vais parfaitement bien ! Protégez la Princesse !» hurla Devaraj à l'homme qui s'était déjà dangereusement rapproché d'eux. Il choisit ce moment pour se téléporter lui et la femme, loin de l'île.

C'était faux. Il n'allait pas bien du tout. Certes il n'était pas attaqué, mais il se posait mille questions sur la raison de sa présence et sur sa possible identité. C'en était trop. Il l'a choppa au cou et la ramena brutalement contre lui, en se retenant vaguement de lui briser les os en miettes. Ils avaient atterri dans un coin désert de la Terre d'Edel. «Vous avez de la chance, vous ne pouvez pas mourir ici et, parce-que je suis gentil, je refuse de vous abandonner dans les griffes de mon garde du corps cannibale. Mais si vous ne m'expliquez pas dans les quinze secondes qui suivent les raisons de votre venue dans une terre interdite et sacré, je vous brise en tellement de morceaux qu'il faudra l'éternité pour vous reconstruire.» siffla-t-il, les yeux exorbités et le souffle court. Elle avait l'air jeune, naïve et innocente, voire un peu perdue. Cela collait tellement mal avec la puissance qu'elle dégageait qu'il était absolument certain d'avoir un leurre en face de lui. Qui était-ce ? Vanille déguisée en vierge effarouchée ? Mais pour quoi faire donc ! L'Impératrice Blanche venue finir ce qu'elle avait commencé ?! Les Esprits lui avaient chuchoté qu'elle avait laissé son trône à un reflet pour disparaître. Caleb ? Non, Caleb ne ferait pas de mauvaises blagues comme ça. Räk ? Ce crétin de poulpe était mourant, impossible. Et cet autre con de Vampire fâché de voir qu'il se tapait sa femme ? Non, ce n'était pas son genre. Zane ? Zane avait d'autres culs à botter. Le Chaman fulminait en égrenant mentalement la longue liste des souverains. Le pire ?! Le pire était qu'il avait le pressentiment imbécile et odieux de la connaître. Il relâcha ses doigts, toujours méfiant et emplit de rage paranoïaque. «Il existe une suite d'indications à accomplir si vous voulez me contacter. Autrement, si vous remettez un pied chez moi sans me prévenir, je vous jure que je retiendrai pas les loups cette fois-ci.»

Pendant ce temps, une dizaines de militaires entouraient Circë, jusqu'à ce que l'on soit sûr que la menace avait disparu. Zawa'Kar restait méfiant et soucieux de la sécurité de son roi, qui avait choisi à sa grande horreur, de se débrouiller seul sans son soutien. Il avait l'air malheureux de se voir ainsi écarté de l'action, et jeta un regard étrange sur Circë. «Vous allez bien ? Vous voulez que l'on vous accompagne quelque part ?» Les témoins discutaient entre eux de la scène, pour certains amusés et pour d'autres inquiets.

751 mots | Post VI


Dev rep à Circë et Anya. Zawa'Kar capte que c'est une étrangère et lance l'alerte. Du couuuup Dev se téléporte avec Anya sur la Terre d'Edel, pour éviter le bordel. xD
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Mitsu
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Mitsu
Mar 17 Sep 2019, 23:20

Il soupira. C’était vraiment fort ça ! Son odeur déjà – puisqu’il s’était occupé du fromage – mais également le fait qu’il n’arrivât pas à remettre la main dessus. Ça en devenait idiot. Il faut dire qu’elles appartenaient à sa grand-mère à l’origine. Esra était morte, depuis longtemps maintenant. Il la regrettait, souvent. Il avait récupéré quelques-unes de ses affaires et avait monté les autres dans le grenier. Alors, lorsque le Vincide de la Paresse lui avait rendu visite, accompagné d’une fillette haute comme trois pommes, il ne s’était pas du tout attendu à ce qu’il lui demande s’il avait toujours ces choses. Lui n’en avait jamais eu besoin. Il restait d’ailleurs sceptique sur le fait que certains en aient besoin. Il les admirait presque. Dans tous les cas, après avoir fouillé dans les malles, il avait fini par retrouver l’une des deux boîtes. Celle-ci était petite, en bois, joliment ouvragée. Dedans, il y en avait un. L’autre se trouvait dans ce qu’il cherchait à présent, torse nu, les cheveux en bataille. Son odeur aurait été capable de faire tourner de l’œil un bouc. Seulement, c’était ça le travail et ça lui plaisait bien. Jun semblait se régaler également, bien qu’il ne l’ait pas trop vu depuis ce matin. Il devait encore être parti à la maison principale pour faire quelques travaux et recevoir les sourires bienveillants de toutes les vieilles Déchues qui vivaient là, bien trop âgées pour faire encore semblant d’être jeunes. Il les trouvait attendrissantes. « Ah ! » fit-il, victorieux, une fois qu’il eut remis la main sur la boîte de ses pensées. Ce qu’il ne savait pas, c’était que sa grand-mère – étonnement maline et peut-être un peu avare – avait doté le tout d’un système élaboré afin d’empêcher la perte de l’un des deux artefacts. C’est ainsi que l’homme disparut de son grenier, sans laisser de traces.

____________________

Anya plissa les yeux. Elle se demandait pourquoi son frère avait insisté pour qu’elle vienne ici. Cet homme semblait ne pas apprécier les visites surprises. Pourtant, y avait-il en ce monde meilleur stimulant que l’imprévu ? « En danger ? » murmura-t-elle, en se redressant, lorsqu’un homme étonnement musclé sonna l’alarme. Elle se sentait un peu étrange. Depuis qu’elle était arrivée, elle avait capté des choses bien plus préoccupantes que sa propre présence. Petit un : Jun Taiji était ici, même s’il semblait bien plus affaibli que lorsqu’elle l’avait croisé la dernière fois. Ne représentait-t-il pas un plus grand danger qu’elle-même ? Petit deux : La future mère, là-bas, semblait entretenir des volontés bien plus morbides et assassines qu'elle vis-à-vis de la personne du Roi et de cette femme aux longues oreilles qui se tenait à ses côtés. Petit trois : Elle n’aurait pu dire comment elle le savait mais il lui semblait que cette Elfe était en réalité recherchée par son peuple. Était-ce un enlèvement ? Petit quatre : Cette femme imposante, sans doute cheffe de cette tribu… Souw… Oui, Souw, était partie peu de temps auparavant. Il y avait un problème. Petit cinq : Ce problème semblait lié à ces étranges petites pierres bien trop imprécises pour être de vraies reliques. Pourtant, des enfants jouaient avec. Quelques adultes commençaient à s'y intéresser ou à douter et, sincèrement, ils n’étaient pas très doués pour verrouiller leur esprit. Elle lisait en eux comme dans un livre ouvert. Petit six : Ces gens voyaient des choses qu’elle ne percevait pas et c’en était frustrant. Que voyaient-ils ? Petit sept : Tous appartenaient au même peuple, ici, sauf quelques individus. Pourquoi ? L’Orine, elle pouvait s’en douter mais… cette Ygdraë ? Et la grosse femme semblait être la Bienfaitrice de Maübee, au détail près qu’elle ne semblait plus bienfaitrice du tout. Petit huit : Beaucoup avaient des traits similaires, des ressemblances, des… oui, certains avaient des gènes communs. Il y avait d’autres points mais le plus important, actuellement, et ce sur quoi cette brute guerrière aurait mieux fait de se concentrer était ce qui se déroulait vis-à-vis des pierres. Anya ne saisissait pas exactement et, comme tout ce qu’elle n’arrivait pas à comprendre pas simple déduction, cela éveilla considérablement son intérêt. Malheureusement, le Roi était en danger, à cause d’elle. Le racisme était un danger, aussi, mais, ça, visiblement ceux qui criaient Zawa’Kar ne le savaient pas. Étaient-ils affiliés aux Réprouvés de Lumnaar’Yuvon d’une manière ou d’une autre ? Elle imagina les deux sur un champ de bataille. Ce serait moche à voir.

Le décor n’était plus le même et, à vrai dire, les doigts autour de son cou n’étaient franchement pas agréables à ressentir. Elle se sentit un peu fébrile mais ne se défendit pas. Elle ne savait pas trop ce qu’elle faisait là. Au lieu de crier ou de se débattre, elle l’observa un peu plus. Anya avait déjà vu que ses peintures étaient étranges. Instinctivement, elle pensa qu’il souhaitât se reproduire dans la connaissance et les onguents médicinaux. Elle l’imaginait sans mal… bien que la connaissance fût quelque chose d’assez abstrait. Avait-il un palais mental, comme elle ? Ses cheveux blonds, ses yeux verts, il était assez agréable à regarder mais cela devait surtout venir de l’aura qu’il dégageait. C’était un homme de magie mais il avait une prestance certaine. Pas très grand. Pas très musclé. Sans doute légèrement fatigué… fou et fatigué. Elle se demanda pour la folie, il ne le semblait pas vraiment. À vrai dire, l’adjectif qu’elle aurait choisi était plutôt celui-ci : tourmenté. Après tout, il fallait être réellement exténué et tourmenté pour croire qu’une femme non armée, qui s’incline qui plus est, avait l’intention de l’attaquer. Si elle avait voulu le tuer, elle ne s’y serait pas pris de la sorte. C’était un peu suicidaire comme tentative. Elle n’aimait pas trop le suicide, sans savoir pourquoi exactement. Ça lui semblait tabou, sale et outrageant. Perdue, elle l’était. Seulement, plus elle passait du temps dans un corps adulte, plus elle trouvait des facultés inespérées. Elle ne pensait plus comme une enfant. « Cannibale ? Interdite ? » Le cannibalisme se pratiquait à certains endroits, c’était vrai. Quant au fait que l’endroit soit interdit, ma foi, elle n’avait pas vu de panneau. Surtout que, sans vouloir le vexer, décréter une zone interdite était le meilleur moyen de recevoir des visiteurs indésirables. « Des loups ? Vous avez des loups ? » questionna-t-elle. Elle se rappelait avoir lu dans l’esprit d’une femme totalement outrée qu’elle avait croisé, qu’un homme sans foi ni loi lui avait totalement fait faux bond dans une période où la Luxure régnait. C’était intéressant cette façon qu’il avait eu de lui répondre qu’il ne fumait pas quand elle lui avait demandé s’il voulait qu’elle lui taille une pipe. Inconsciemment, elle avait un peu reproduit le schéma. Elle savait qu’il ne parlait pas de véritables loups… quoi que, vu les paysages qu’elle avait pu voir en parcourant un bout de l’île, il devait y en avoir. « Les indications, ce n’est pas vraiment mon truc. Je préfère laisser mon frère me guider. Il tombe toujours juste. » Elle le voyait, d’ailleurs, son frère, juste derrière le Chaman. Il lui fit un petit geste qu’elle ne prit qu’une seconde à comprendre. Puis, comme il était venu, il disparut. C’était curieux, quand même, que les gens ne le remarquent jamais… Il savait être discret. « À vrai dire, je ne savais pas vraiment ce que je faisais ici il y a un instant. Lorsque je me suis aperçue que la présence de pierres étranges inquiétait Souw, j’ai cru que là était ma mission. Visiblement non. Je pense plutôt que je devais vous donner ceci… » Elle tendit sa paume vers le ciel et une petite boîte en bois y apparut. « Ça vous aidera, je suppose. Vous semblez vraiment fatigué. » Au même instant, Alaster fit son entrée, légèrement troublé à cause de la téléportation. Il prit un air un peu paumé. Il sentait toujours le fromage de Welpüffs. Il avisa la femme, puis l’homme, et lui tendit spontanément la deuxième boîte. À choisir, le blond semblait en avoir beaucoup plus besoin que la femme. Était-il au moins encore vivant ? Le Déchu se baissa un peu – l’autre avait bien trente centimètres de moins que lui – pas trop intimidé par sa prestance, ni par celle de la brune. Il aurait dû mais ses neurones marchaient toujours un peu au ralenti. Il était trop fatigué pour se préoccuper de sa propre survie, de toute façon. « Juste, question. Il y a un lit dans le coin ? Parce que je parie que je ne suis plus du tout chez moi là et j’ai sommeil. »

1416 mots

Résumé:
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Latone
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Latone
Mar 08 Oct 2019, 00:18

Latone imita un crachat, si tant est que les Esprits étaient capables d'exprimer une forme de dégoût aussi vulgaire. Il pensait réellement qu'elle allait s'abaisser à lui proposer un échange équitable ? Non, point ainsi. Elle n'était pas dans l'anticipation ou la projection : s'il voulait sa part, il allait devoir la prendre de ses propres mains. La bleue ne doutait pas une seule seconde qu'il en serait capable, voire digne. Il désirait et prenait de son plein gré, après tout. Simplement, Latone n'irait pas jusqu'à lui faire de cadeau. Peut-être que même que cette attitude s'apparenterait à une gâterie pour son adversaire du moment ; son partenaire de la Valse. Justement, il l'entraîna bien vite dans ses petites combines, sans qu'elle ne puisse se débattre. Elle ne cacha pas sa surprise quant à sa capacité à pouvoir la "toucher", mais depuis leur infernale escapade, plus rien ne devrait la surprendre à son sujet. " Je ne sais pas danser ! Futile, simple réflexe défensif. Latone observait souvent les pas de Léto, sa façon de tendre ses muscles, de contracter, cambrer et pivoter, le placement minutieux de ses pieds et le balancement calculé de ses bras. En tant que son ombre bleutée, l'Hozro ne pouvait se permettre de ne pas lui rendre hommage : elle ne pourra pas se reposer éternellement sur sa voix, quelque chose au fond d'elle lui soufflait cette idée. Alors, elle suivit l'homme, lui-même calibré sur le rythme des tambours. Oh bien sûr, Latone ne masquait aucunement son mécontentement, malgré le fait qu'elle se prêtait au jeu. Cet échange commença même à lui plaire, jusqu'à qu'elle ressentit cette pression sur son enveloppe spectrale. Elle se redressa tant bien que mal, l'air de rien mais bouillante à l'intérieur. C'est comme ça… Sans s'en rendre compte, elle souriait comme une démente. Je vais t'écraser. " Lui souffla-t-elle avant de s'éloigner légèrement et d'accompagner à nouveau les percussions. Telle une lionne, elle préparait sa charge à distance raisonnable, son attention braquée sur le brun. Soudain, son pied vint glisser entre les siens et de ce mouvement fit naître une charge d'un coup d'épaule, suffisamment dosée pour l'embêter sans attirer l'attention. Latone tourna sur elle-même et lui tira la langue. Quelques pas sur la défensive plus tard, elle réitéra son attaque en collant son front contre le sien. Il était grand lui aussi, ils avaient cette chance de ne pas avoir comme handicap une différence trop conséquente. Dans ses yeux luisaient l'amusement et la désinvolture totale.

Tout à coup, Zawa'Kar hurla et les tambours passèrent des festivités mystiques à la guerre. Étant trop noyée dans sa propre soif, Latone n'y réfléchit pas deux fois et profita de l'occasion – là où tous les regards se portaient ailleurs – pour entraîner son acolyte en dehors de la foule. Elle le traîna par le cou, le bras le long de ses épaules et ils s'écrasèrent dans l'ombre imposante d'une des bâtisses, les feux spectraux ne léchant pas cette partie de Souw'Gar. L'Hozro se releva en panique, et dans la précipitation plaqua son pied contre le torse nu de l'émérite danseur. À son tour de le soumettre, de le toiser de haut, fière. N'avait-elle pas déclaré vouloir l'écraser ? Elle croisa les bras, bombant le buste.
" Je veux bâtir quelque chose de grandiose, devenir une cheffe. Marquant davantage une pression par la plante de son pied, elle continua. Si tu m'aides à me construire, alors je te laisserai peut-être une place dans cette entreprise. Et tu devras me subir pour l'éternité. "

~~~

" Aucune trace… En cet instant précis, Draaskag crut que les deux iris de sa mère viraient au rouge pur. Nous avons quadrillé tout le secteur. " Léto serrait davantage l'épaule de son unique enfant Chaman, comme pour se rassurer qu'il demeurât à ses côtés, bien portant. Son autre main, quant à elle, pinçait sa lèvre quasiment à sang. De par leur embrassade, le jeune Souw'Ni ressentait son agitation interne. Ses sourcils s'arquèrent en une mine sévère, entre l'impatience et le désarroi. Léto, elle, luttait pour conserver son calme. On ne peut pas faire disparaître une Akésarlha comme ça. Ses prunelles bicolores scrutèrent ses subordonnés s'atteler à la tâche, secondés par des Esprits volontaires, voire conscrits à la volée. Plus le temps passait, plus les festivités se rapprochaient de leur point de culmination, plus Léto perdait ses propres moyens. Souw'Gar serait ternie à jamais.

" Souw ! La voix forte de Mo'Obany'Udo lui apporta une fine couche de baume au cœur. Elle se retint de simplement la prendre dans ses bras et oublier un moment. Toutefois, lorsque leurs regards se croisèrent, Léto sut déjà qu'aucun autre mot sortant de la bouche d'Obany ne lui fera plaisir. Le piège… La Draugr relâcha son fils, neutre. Nos hommes sont morts et leur honneur a été sali… Souw s'approcha de sa camarade, résolue à endurer davantage ce parfum de défaite.
- Montre-moi. "

~~~

" Justice n'est pas votre amie ! Le timbre de la cheffe de tribu était tonitruant, il supplanta tous les tambours et les firent taire en un instant. Souw'Gar avait beau être bondé par l'affluence des Chamans de différents horizons et des spectres, la nouvelle distillée par Zawa'Kar ne tarda pas à se répandre telle une traînée de poudres. Les témoins directs en sauront toujours plus que les autres, pourtant le culte loué par Souw sembla être crevé dans l'œuf, si proche de sa consécration qu'ils attendaient tous. Justice n'est pas votre ennemie non plus ! Elle vous suivra et vous traquera, sans distinction ! Neutre mais pas indifférente ! Léto n'était pas simplement navrée, elle était en colère, énivrée tels les fanatiques de Haziel. Elle sera votre camarade, votre ombre dans la lumière et l'éclat dans la noirceur de votre Âme ! À mesure qu'elle pénétrait dans la foule, ses pas semblaient plus lourds, une démarche plus féroce. On s'écartait ou on se retrouvait bousculé, jamais on ne l'arrêta. Elle est le pilier de vos bourreaux et de vos sauveurs ! La main qui vous tapotera l'épaule et la lame qui tranchera vos mains rouges sang ! Vous la haïrez et vous l'aimerez, tel sera votre fardeau d'accepter ce destin que vous lui déléguerez ! La Draugr se présenta vers le bûcher spectral, là où elle brillait davantage. Les reliquats de son passé Orisha luisaient face au rassemblement, pour chaque visage tourné en sa direction. Chamans ! Vous vous tenez face aux avatars de l'Au-Delà : ceux qui ont construit tout ce que vos yeux sont capables de voir, tout ce que vous avez connu et ce que vous vivrez encore, jusqu'au trépas ! La blonde – la chevelure encore noircie par la peinture de jais – leva les bras au ciel. Et cela ne sera pas votre répit ! Ils continueront de vous observer, de s'immiscer sur votre chemin ! Ils veilleront toujours et il en sera de même pour nous, leurs frères et sœurs les plus proches ! Derrière elle, le feu fit craqueler davantage son support, le totem de Drejtësi trônant au sommet commença à se fondre dans le courroux bleuté, à disparaître. Retenez donc ceci : Justice sait et n'oubliera pas ! Un court moment, elle admira le brasier emporter tout sur son passage, telles les ultimes cendres de leurs ancêtres. Osez la défier et je vous attendrai au Tribunal ! D'un signe de tête complice, Raguä'Lver'Om incita l'orchestre chamanique à reprendre, plus solennel. Les danses reprirent sur le départ de Souw : tant d'Esprits avides attendaient leur tour et tant de labeurs patientaient. Ne t'arrête pas. " Somma-t-elle à Momoko sur son chemin, soucieuse à l'idée que son Orine ne se perdît pas dans ce chaos.

" SOUW'NI, SOUW'BA ! Son appel ne rassemblerait sûrement pas toute la tribu, mais la guerrière semblait bien déterminée à continuer sa gueulante sur ses propres compagnons. Dans la cohue, personne ne fit attention à elle. Néanmoins, ses yeux se perdirent sur une silhouette familière et elle se précipita sur l'algue frétillante qu'était devenu le Vinr pour se défouler. Sans aucune grâce, elle souleva Toble Alberone bien au-dessus du sol et planta son regard en lui, comme une volonté de trancher la chair entre ses mains. Comment est-ce possible de profaner un lieu sacré sous nos yeux ?! Comment, Toble ?! Malgré sa furie, Léto gardait toujours cet étrange contrôle sur sa voix, ainsi prit-elle la peine de réguler l'intensité de celle-ci pour qu'elle secoue le Souw, et uniquement lui. Elle ne faisait même pas attention à Lilith Taiji et son fils, ni à personne d'autre. J'attends une réponse claire jusqu'à l'aurore. Lui souffla-t-elle, plus proche, le souffle si chaud qu'il transportait une partie de Son état actuel. Mais j'agirai bien avant. " Ses doigts relâchèrent son souffre-douleur, ou le jeta comme un malpropre, Souw ne se présentait clairement pas dans sa plus grande lucidité pour capter ses propres actions.

Quoi qu'il en soit, la Sùlfr passa devant Zawa'Kar sans dire un mot ; il pouvait très bien agir à sa guise, car elle s'éclipsa du village et ne reviendra pas.



1581 mots ~
Pour résumer : Latone "danse" avec Jun et lui répond à l'écart.
Léto pète grossièrement un câble et s'adresse successivement à la foule, puis à Momoko et Toble, avant de quitter Souw'Gar.



By Jil ♪
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Mer 09 Oct 2019, 22:35



Il faut vouloir vivre et savoir mourir


Elle est folle. Ce fût la seule explication que trouva le cerveau du Chaman dérangé pour donner une sorte de sens à la présence de cette femme, à sa puissance terrible et aux questions débiles qu'elle lui posait. "Votre frère ?!" explosa-t-il en se retournant brusquement pour suivre son regard. Y-avait-il un autre hérétique derrière lui ? "Je ne vois personne." Il la secoua comme un prunier en répliquant, comme pour assouvir sa nervosité. Mais elle continuait de parler comme si elle vivait dans une autre réalité. "Comment savez-vous pour- Quoi ?!" Perplexe, Devaraj regarda la boite qu'elle lui donnait. "Vous savez que les services postiers ça existe ?" grommela-t-il en prenant la boite dans un geste vif et un peu suicidaire pour lui. Peut-être qu'il s'agissait d'un piège, que c'était une bombe, ou que l'étui était recouvert de poison, ou qu- Il sursauta violemment à l'arrivée d'un nouveau personnage. Un homme cette fois-ci, qu'il n'avait jamais vu de sa vie. Malheureusement, ou heureusement pour lui, la Terre d'Edel était ouverte aux étrangers. C'est pourquoi le Chaman essaya de ne pas se formaliser de l'interruption d'un étranger. Pas trop.

Qu'était-ce donc ces deux présents donnés avec si peu d'explication ? La question remua longuement dans sa tête, mais cela eut le mérite de le calmer un peu. Il relâcha ainsi la femme et répondit à l'homme. "Vous trouverez un lit dans les habitations là-bas, en demandant aux habitants." dit-il en pointant du doigt un des villages au loin, dont les abords étaient encore en construction. Au moins, l'étranger s'en irait dormir, à en croire ses dires ; et il éliminait ainsi une partie du problème. Ses doigts se pressèrent sur les deux étuis. Ses yeux détaillèrent encore le visage de l'inconnue, comme pour y chercher un point d'accroche, une explication, ou un souvenir. Il ne put s'empêcher d'exprimer la question qui lui brûlait les lèvres. "Vous semblez perdue pour une mage aussi puissante... Tout le monde sait que mettre un orteil sur l'île maudite c'est signer sa mort." Elle n'avait pas toute sa tête, obligé. Pourtant une lueur d'intelligence extrême brillait dans ses yeux. Peut-être que l'un n'empêchait pas l'autre ? Il recula lentement, fatigué, en effet. Elle ne semblait pas lui vouloir du mal mais son esprit continuait d'inventer des théories qui rendait sa présence mauvaise, louche et suspicieuse. "Vous n'êtes pas une Chamane, mais vous êtes déguisée en tant que tel, pourquoi ?" Avait-elle seulement une réponse ? Le Chaman inspira longuement, comme pour se calmer, répéter ses exercices de respiration. "Je vais vous laisser ici pendant que vous chercher une réponse. Ne recommencez pas cette stupidité, jamais." grogna-t-il avant de partir. La vague pensée de Circë et de Zawa'Kar au même endroit l'angoissait légèrement. L'inconnue trouverait tout ce dont elle avait besoin sur la Terre d'Edel après tout, il n'avait pas à s'en soucier.

Un être censé aurait trouvé son précédent comportement abusif et idiot, mais il n'en était rien pour lui, ni pour Zawa'Kar qui était aussi fou que lui, ni pour le reste des Chamans qui n'avaient pas les détails. Devaraj réapparut près du trône pile au moment où la foule était captivée par le discours de Léto. Quelle colère ! Il sourit de toutes ses dents en l'écoutant lui aussi, de nouveau de bonne humeur. Cependant les deux étuis entre ses doigts continuaient d'angoisser une partie de son esprit. Il les rangea soigneusement dans une poche intérieure, afin de ne pas les égarer, en se promettant d'y jeter un coup d’œil, plus tard. L'heure n'était pas à la découverte... Souw s'en alla dans une explosion chaotique, couvée par le regard indéfinissable de Zawa'Kar. "Quelle belle femme ! Avec de la poigne ! Vous ne trouvez pas ?" ne put-il pas s'empêcher de dire à l'intention de Circë. Mais il n'écouta pas la réponse, ayant remarqué que le souverain était de retour parmi eux, sain -de corps et pas d'esprit- et sauf. Devaraj ne semblait pas encore se formaliser de la situation des pierres. Quelque part, il était tenté de ne rien faire du tout simplement pour admirer la colère de Souw s'abattre à elle seule sur les coupables. D'un autre côté, il voulait aussi participer à l’éradication de ce sacrilège. Quel étrange dilemme que ceci... La situation leur échappait encore, mais ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils éclaircissent le sacrilège dans toute son ampleur. Qui s'était emparée de ces pierres et avaient tué pour les garder égoïstement ? Qui avait falsifié l'admirable don de Raanu ? Qui méritait le pire des châtiments ? Le Chaman, encore perturbé par la précédente altercation, reporta son attention sur l'elfe, comme si cela allait lui changer les idées. "Circë ! Vous allez bien ?" Apparemment oui. A croire que le chef de guerre savait se tenir, une fois par an. Devaraj le remercia d'un signe de tête, avide de s'éloigner pour trouver un endroit plus calme et reposant, et surtout, un endroit où les importuns ne pourraient pas venir le retrouver.

897 mots | Post VII

Dev répond à Anya et Alaster sur la Terre d'Edel, puis il revient discrètement et s'adresse à Zawa'Kar et Circë.


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Jeu 24 Oct 2019, 21:34

Circë regardait le Roi de temps en temps, lui jetant des petits coups d’œil presque à la dérobée. « Je ne sais pas… » murmura-t-elle. Elle n’avait pas l’impression de mériter quoi que ce soit. Elle se sentait surtout illégitime, peu importe le domaine. Surtout, sans doute était-ce un peu vain de discuter de ces choses. Lui était capable de détacher le sexe de l’amour. Elle n’était pas sûre d’y arriver. Lorsqu’elle s’imaginait s’unir à quelqu’un, avant, ce n’était pas pour prendre du plaisir mais bien un geste de tendresse, qui viendrait naturellement, comme preuve de cet amour. Elle avait sans doute tort. Peut-être que ce genre de choses ne se passait jamais comme dans les contes. « Vos sentiments. » répéta-t-elle doucement. Elle avait du mal à l’imaginer vulnérable ou même sensible.

Lorsqu’il émit un arrêt, elle sentit ses poils se hérisser. Elle fut inquiète presque instantanément et, tel un animal apeuré, elle sentit naître une volonté de fuite au sein de son esprit. Elle resta cependant totalement immobile, attendant la suite. Quand il se mit devant elle, elle commença à paniquer, plaçant sa petite main devant ses lèvres tout en se demandant ce qu’il se passait. Le reste lui parut complètement surréaliste, du rythme des tambours à l’apparition de Zawa’Kar qui la fit vibrer des pieds à la tête. Elle lâcha un petit cri de surprise et de peur face à l’homme et dit quelque chose d’incompréhensible qui donnait une illustration parfaite de son état psychologique instable. La panique s’intensifia lorsque Devaraj disparut avec ce qui lui avait semblé être une Chaman. « Non ! Dev… » Ça ne servait à rien de l’appeler. Il n’était déjà plus là. Circë sentit son menton trembler, signe avant-coureur qu’elle risquait d’éclater en sanglots. Elle dut prendre énormément sur elle pour rester maîtresse d’elle-même. Angoissée, elle commença à jouer avec ses doigts, à les tordre. Elle baissa les yeux et ne les releva que lorsque l’homme – qui lui semblait géant – se mit à lui parler. « Hum… Non, enfin oui. Oui je vais bien mais peut-être qu’il vaut mieux attendre que le Roi revienne… » Elle ne voulait surtout pas bouger de là.

Son regard fut alors totalement obnubilé par Souw qui venait de faire son entrée. Elle l’écouta, son cœur vibrant sous le poids de ses paroles. Peut-être que ce fut la première fois que l’Ygdraë comprit réellement la responsabilité qui pesait sur les épaules de ce peuple dont elle ne connaissait que si peu de choses. Elle avait du mal à s’ouvrir aux autres, à demander et explorer. Elle avait eu peur de décevoir et de blesser. Pourtant, à cet instant, elle sentait quelque chose brûler en elle. Elle admira la cheffe de tribu pour sa force, pour la détermination qui éclairait son regard. Elle en oublia sa silhouette gigantesque et ses muscles, sans doute capables de la briser d’un seul geste. Elle se sentit portée par un courant d’émotions aussi denses que profondes, si bien qu’elle ne put jamais occulter cet instant. « Oui… Elle est… vraiment… » commença Circë, plus inconsciemment que consciemment. Elle ne termina pas sa phrase, ne trouvant pas réellement les mots justes pour définir Souw.

Momoko réajusta sa coiffe après l’ordre de sa maîtresse. Elle avait vibré autant que les autres lors de son discours, peut-être davantage puisqu’elle partageait le ressenti de la cheffe de tribu. Ses mains se firent plus fermes sur son tambour. Elle sentait une forme de transe la saisir. Plus elle jouait, plus tout son corps résonnait. Plus elle jouait, plus son esprit se perdait dans le rythme.

Circë se tourna vers Devaraj lorsqu’elle le vit réapparaître. Elle se sentit soulagée. « C’est plutôt à vous qu’il faut demander ça… Vous m’avez vraiment fait peur à disparaître comme ça. » murmura-t-elle, un peu naïvement. Elle avait envie d’en savoir plus sur ce qu’il avait fait avec cette femme mais eut peur de la réponse qu’il lui fournirait. Elle n’était pas revenue avec lui. « Tout est devenu si confus lorsque vous êtes parti… Il semble qu’il y ait un souci ici. Et Souw était vraiment très… J’aimerais tellement être aussi forte qu’elle. » susurra-t-elle. Les rumeurs parlaient des pierres, de vol et d’assassinat. L’Ygdraë fronça les sourcils et approcha sa main du bras du Roi qu’elle n’osa pourtant pas toucher. Peut-être que s’il avait porté des vêtements, elle aurait tiré dessus pour attirer davantage son attention mais puisqu’il était nu, elle préférait éviter. « Si ces rumeurs sont vraies… peut-être que nous pourrions trouver les coupables ? » Elle ne mesurait pas l’étendue du phénomène. « S’ils sont encore là… » Elle hésita. « Si vous le voulez… » Elle finit par se dire qu’il n’aurait probablement pas besoin d’elle pour ça.

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Résumé:
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Ven 25 Oct 2019, 10:18



Il faut vouloir vivre et savoir mourir


"Si vous voulez être aussi forte qu'elle, il vous faudrait commencer par dire je veux et non j'aimerais bien, princesse." déclara le général en prenant le ton spécial quand on s'adressait aux enfants. C'était bizarre, sortit de la bouche de ce géant fanatique peinturluré de sang. Devaraj voulut le fusiller du regard mais il s'était déjà détourné pour éviter le regard du roi. Ils s'éloignèrent un peu, suivis à distance respectueuse par Zawa'Kar. "Hum. Il n'a pas tord vous savez... Et puis vous n'êtes pas censée avoir peur quand je ne suis pas là, encore moins en présence d'un guerrier pour lui." D'accord, il était légèrement barré, cependant la fidélité ne faisait pas défaut aux Chamans. "Cette femme a prit un déguisement de Chamane pour m'approcher. Nous avions crut qu'elle voulait m'assassiner. Vous allez me dire que c'est un peu tiré par les cheveux, mais lorsque vous aurez finit d'engranger de comprendre l'histoire de cette île, vous changerez d'avis." Un fou ne s'embarrassait pas de savoir si ce qu'il faisait était intelligent ou pas. Oh puis merde, il ne supportait simplement pas l'idée qu'un étranger vienne sous son nez sans aucune permission ni raison valable. Zawa'Kar encore moins... "Vous savez, la dernière fois que des étrangers ont été téléporté sans notre avis ici, l'affaire à tourné au massacre. L'Impératrice Blanche a essayé de m'étrangler pendant que Vanille et Zane se jaugeait l'un et l'autre pour se battre. " D'accord ce massacre était de sa responsabilité, mais il n'aimait pas en parler. La honte et la colère revenait instantanément dans son esprit et il serait alors tout à fait capable de lancer sa couronne dans la Mer Maudite pour lui dire adieu, incapable de surmonter la pensée de ses terribles erreurs. Le déni lui convenait beaucoup mieux. les Chamans en attendant, retenaient quand même que la venue surprise d'étrangers était synonyme d'apocalypse. Nidalu aussi, était synonyme d'apocalypse. "C'est que cette île peut rendre fou celui qui ne s'en méfie pas et qui la sous-estime et que parfois, nous devons essuyer et subir les jeux cruels des Aetheri." Il marmonnait, le regard sombre, perdu dans ses souvenirs vagues. Ils avaient marché pour s'éloigner de la ville et se rapprocher inconsciemment du Temple de Raanu dont on distinguait l'entrée sur les contreforts des montagnes qui bordaient la Vallée Éthérée. Le Chaman s'était emmitouflé dans une fourrure blanche pour ne pas avoir à subir les affres de l'humidité et du brouillard, fourrures qu'il avait bien sûr aussi proposé à Circë. Pour Zawa'Kar, la question ne posait pas. Ces gens-là n'avaient probablement plus de nerfs ni de sensations physiques autre que l'adrénaline.

"J'espère que ce que je raconte ne vous fait pas changer d'avis sur votre décision de rester ici ?" Ce n'était pas très malin de sa part de raconter les pires déboires de son règne. Elle allait encore prendre peur et son imagination fertile allait inventer n'importe quoi. Enfin, ce n'importe quoi pourrait bien être valable en ce lieu où la logique cessait d'exister, alors comment lui en vouloir ? "Vous ne pourrez pas rester avec moi jour et nuit, Circë, je cache encore des secrets que vos yeux ne devraient pas sécurité jamais contempler. " Il sembla réfléchir quelques instants, puis fouilla dans sa poche de pantalon pour en sortir un papier froissé. "C'est pour cela que je vous ai dressé une liste de Chamans recommandables à aller rencontrer. Ce sera votre devoir du mois." Il avait prévu au départ de la laisser faire toute seule mais enfin, si c'était pour qu'elle se contente de s'excuser à tout le monde en baissant la tête avant de fuir, ce n'était pas la peine. "Vous devriez être capable de me faire un compte-rendu de qui ils sont, leur métier, leur famille et leurs occupations." glissa-t-il dans un demi-sourire qui avait l'air un peu sadique malgré lui. Il se reprit bien vite et lui donna le papier. "Au fait, il n'y a pas de soucis avec Souw. Cette femme est parfaitement capable de régler le problème, d'ailleurs c'est son métier de régler les problèmes... judiciaires." déclara-t-il en souriant. Il pourrait ne pas intervenir du tout, malheureusement il tenait à regarder les coupables dans les yeux. "Oui nous pourrions chercher ces personnes." murmura-t-il. Il avait une idée pour se faire mais cela risquait de ne pas lui plaire... Mieux valait éviter le sujet pour le moment. "Que diriez-vous d'aller visiter le Temple ?"

812 mots | Post VIII


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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Lun 28 Oct 2019, 00:05

« Viens. » murmura-t-il avec un air de défi sur le visage lorsqu’elle lui dit qu’elle allait l’écraser. Ses yeux brillaient d’une lueur d’avidité. Depuis quand est-ce qu’il aimait se battre de la sorte ? Avec cette femme, c’était différent. Il aurait pu continuer une éternité. Elle était distrayante. Ce n’était pas forcément une bonne chose pour elle qu’il la trouve intéressante, d’ailleurs. Ça ne se passait jamais très bien quand il se surprenait à désirer quelqu’un, quelle que soit la manière. Il étouffa un râle lorsqu’il sentit son épaule venir le heurter. « C’est tout ? » demanda-t-il pour l’irriter, dans un sourire espiègle qui muta bien vite pour se faire plus carnassier. Elle éveillait des choses en lui qu’il valait mieux laisser endormies. Il adorait la sentir le frapper et la douleur devenait bien vite délicieuse lorsqu’il contemplait son air désinvolte. Cet Esprit tirait la langue au Dieu de la Mort. Elle l’outrageait et il aimait ça. Il aurait envoyé dans le Néant n’importe quel autre Trépassé, d’un simple geste de la main, dans la même configuration. Il se demanda un instant ce qu’il allait faire d’elle mais garda la question pour plus tard. Il devait rester concentré. Il devait lui faire mal. Cette pensée accompagna les cris de Zawa’Kar. C’était une sensation prodigieuse qui parcourait son corps dans son ensemble. Plus ses fidèles se multipliaient, croissaient, gagnaient en puissance, plus il s’élevait vers des sommets inimaginables. Ce n’était qu’une question de temps. En attendant, il s’amusait. Elle éveillait ses sens et son appétit.

Par terre, il la regarda le dominer avec un certain plaisir. Avait-elle conscience de ce qu’elle faisait, au juste ? Il trouvait qu’elle avait de l’audace. Il sourit alors qu’elle parlait, la pression sur son torse lui coupant momentanément le souffle. Contre toute attente, ses mains vinrent chercher le pied de Latone et ses doigts coururent sur son mollet avec tendresse. « Une Cheffe, hein ? » demanda-t-il calmement. Il jouait avec sa peau, traçant des arabesques tout en réfléchissant. La subir pour l’éternité ? Oui, ça lui semblait une bonne idée. La clarté passagère dans son regard s’assombrit de nouveau alors que sa prise se fit plus ferme. D’un mouvement brusque, il tira sur sa jambe pour la faire tomber sur lui. C’était facile de déséquilibrer quelqu’un dans cette position, bien qu’il regrette un peu le spectacle qu’elle donnait plus tôt. Si fière et sûre d’elle. Elle semblait prête à gravir des montagnes, ou même à les abattre. Il ricana, ses deux mains posées sur ses cuisses pour la maintenir en amazone. « Qui te dit que j’ai envie de t’avoir sur le dos, hum ? » Ses ongles vinrent mordre la chair de la jeune femme et il se redressa pour inverser leur position, non sans lui envoyer son poing dans le ventre à l’arrivée. « Mais tu as raison. J’avoue que je meurs d’envie de me faire une place dans ton entreprise. » Ce n’était plus un sourire en coin, c’était un sourire beaucoup plus étendu. Il jubilait, clairement. Jun approcha son visage de celui de l’Esprit pour qu’elle n’oublie pas ce qu’il allait dire. « Tu devrais faire attention. Il paraît que je suis possessif et violent quand quelqu’un me plaît. » Et il lui envoya son front dans le nez avant de se redresser.

À présent debout, il sentait les morsures des coups qu’elle lui avait donné plus tôt. Elle était comme une drogue et il avait envie de se l’enfiler jusqu’à être complètement rassasié. Il attendit qu’elle se redresse avant de l’attraper par sa tignasse bleutée. Il l’envoya contre le mur et l’y rejoignit dans un geste rustre. Elle était plus grande que lui, ce qui lui donnait un avantage de taille pour continuer à s'occuper de son nez, jusqu'à le briser, jusqu'à ce qu'il n'en reste que des miettes. Pourtant, il ne le fit pas. Il avait envie d'autre chose, de quelque chose de bien plus intime. Au lieu de la rosser, il l’embrassa violemment avant de lui mordre la lèvre jusqu’au sang et de la retourner pour que sa face s'écrase contre la surface dure. Collé à elle, il avança sa bouche jusqu'à son oreille. « Une cheffe. Hum. Et comment tu comptes survivre à tous les prédateurs qui vont te tourner autour si tu n’arrives même pas à m’empêcher de faire ce que je veux de toi ? » Et encore. Il se restreignait parce que s’il laissait libre cours à ses envies, elle serait probablement en train de le supplier d’arrêter. Probablement. « Et toi, es-tu vraiment prête à me subir pour l’éternité ? » Dehors, la voix de Souw retentissait, puissante.  

768 mots
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Latone
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Latone
Mar 29 Oct 2019, 23:36



Il faut vouloir vivre et savoir mourir
Partie I


Il la touchait, lui procurait des sensations alors qu'elle ne possédait pas l'enveloppe de sa Chamane. Au début, cela lui semblait normal de subir les affres du matériel, d'autant plus que sa puissance, à lui, n'avait plus rien d'un secret. Mais cette fois, c'était différent… Latone pensait se retrouver en Lolaha Kirzor, alors qu'assurer qu'ils se trouvaient loin de Zyurm ne serait qu'un euphémisme. Mais où avait-elle la tête après tout ? Lui seul pouvait décider de son état. Non pas que Latone trouvait ça injuste, ou que ce soit de la triche, oh non : ce n'étaient que les risques. Mais cela n'en était pas moins pénible. Dans l'ombre de Léto, elle-même ne possédait que peu d'aptitudes pour dompter, alors si on lui retirait les moyens… Elle serra les dents, moins enivrée par son attitude de casse-cou. Le ténébreux en profita pour reprendre l'avantage et la placer dans une position trop confortable pour être soutenue par l'Hozro. Sa vulnérabilité s'en retrouva renforcée et elle exécrait ça ! " Oui, une Cheffe ! Réitéra-t-elle plus fort, levant le poing pour l'abattre. Mais le brun fut plus rapide et l'accompagna pour renverser la cadence. Ils échangèrent des regards diamétralement différents : l'un s'extasiait quasiment, tandis que l'autre extériorisait petit à petit toute sa rage intérieure. D'instinct, Latone tourna la tête pour s'éloigner davantage de lui, telle une proie en détresse. C'est de ta violence dont j'ai besoin, mais ne pense pas que je serai à ta merci ! " Des palabres qui auront tôt fait de lui donner tort.

Sans comprendre comment, ni quoi faire pour ne plus y penser, la douleur s'instillait dans les fibres de l'Esprit. Son martyr devenait immatériel, réel pour elle. C'était une nouveauté que la Conservatrice ne parvenait ni à assimiler totalement, ni à accepter ne serait-ce qu'un chouïa. C'était purement impardonnable au fil des coups, jusqu'au baiser où là… La bleue vit rouge. C'était son sang. Goutte après goutte, les mots du divin s'apparentèrent à des coups de poignard, aggravant sa frénésie. " C'est ça ta réponse ? Souffla-t-elle, à la limite du crachat. Des doutes ? Elle chercha son regard, ses yeux gorgés de malice. Tu ne vaux pas mieux que Léto ! Hurla-t-elle, les yeux injectés de férocité. Elle se débattit pour le saisir à son tour. Mutuellement étreints l'un à l'autre, elle colla sa joue contre la sienne, sans pour autant le quitter du regard, tels des enfants empêtrés dans leur bagarre. Sa mâchoire crissait tellement qu'il pourrait sûrement l'entendre. J'en ai plus qu'assez de tes questions ! Lui avait-elle posé la moindre interrogation depuis leurs retrouvailles ? Non. Contente-toi de me corriger ! Elle lui asséna un coup au ventre, tout en le maintenant dans sa prise. De me préparer ! Encore une fois. À ces soi-disant prédateurs ! Elle l'envoya bouler contre le mur. Connard ! Elle recula, passant son bras sur sa lèvre ensanglantée. Sans en prendre conscience, l'Hozro passa plusieurs secondes à admirer ce flux immatériel, celui qui le rattachait à l'antre de cette entité. Latone le fusilla enfin du regard. Ou notre aventure se terminera très vite ! " Pour toute conclusion à cette réplique, elle lui tendit fièrement son majeur. À vrai dire, elle le subissait déjà dès sa naissance, lui seul possédait le pouvoir de décider. Néanmoins, si même la déité qui l'engendra se liguait contre elle, alors elle trouvera un moyen de contourner les règles. Comme toujours. Enfin, elle chargea, hurlante, une nouvelle fois dans le but de le rouer de coups contre ce mur, prête à encaisser tous ses maléfices jusqu'au trépas dans l'Au-Delà.

~~~

Souw'Gar, des jours après.

L'Akésarlha demeurait introuvable. Amère, Léto fixait l'emplacement vide, là où la végétation cessa de pousser. Le ou les coupables ne demeureront pas impunis, son serment sous le bûcher de Drejtësi et l'avènement de Väaramar tenait toujours. Sa tribu s'activait d'autant plus, sûrement pour ne perdre ni la face sous l'œil attentif de Souw, ni face aux autres tribus. Peu lui importait la véritable raison de leur soudaine motivation : seul le résultat comptait pour elle. Et en l'occurrence, elle prenait son mal en patience pour se voir servir la tête de l'hérésie.


La Chamane s'enfonça davantage dans ces bois qu'elle connaissait bien, pensive, analyste sur le moment. Elle rassemblait les derniers indices, interprétait la moindre information qui leur paraissait vitale. Un fouillis grandiose alors qu'elle baignait dans la foule des Esprits. Les Vivants répondaient absents, elle-même crut avoir déjà quitté son corps pour s'élever au sein du monde immatériel. Un silence mortel s'installait, les branches craquelaient sous son poids, sa main effleura l'écorce d'une vallée éthérée. Plus elle y pensait, plus les traces pointaient un plan accessible que par eux, les Chamans. Il lui fallait convaincre une sacrée tripotée de fantômes avant de parvenir à un résultat satisfaisant, malgré tout, si là était le prix à payer… L'effort ne sera qu'une formalité.

Son poing se serra instinctivement. La Draugr s'arrêta ; les Esprits n'étaient plus là. La voie n'était guère dégagée par les innombrables piliers boisés. Sans parler du brouillard caractéristique de ce lopin de terre de l'Île Maudite. " Je sais que vous êtes là. " Elle pivota sur elle-même, guère souriante pour une femme portant ce titre. Toute cette histoire l'avait poussée dans des retranchements qu'elle préférât ne jamais avoir à subir… Et pourtant, elle n'allait pas en finir de les épouser. Le coin de ses yeux commença à lui piquer, un début de chaudes larmes. Puis, ce furent ses orbites entières qui l'irritèrent. À peine leva-t-elle sa main en direction de son visage qu'elle remarquât la vapeur qui s'en échappait, de ses bras, sa peau dans son intégralité, ainsi que de sa bouche. Et lorsqu'elle remonta à la source – qu'elle comprit – il était déjà trop tard. Une étincelle s'alluma dans son Esprit ; et telle l'extinction d'une mèche, la détonation s'amorça.

Des corbeaux s'élevèrent haut dans le ciel d'Awaku No Hi, accompagnés par les hurlements inhumains qui suivirent l'explosion.


1073 mots ~



Déroulement


Oh euh rien 8D
La seconde partie de mon post est un simple teasing pour la suite. Vous ne pouvez pas vraiment y réagir tant que j'ai pas fait un RP en particulier, mais je m'y attellerai très vite pour que vous puissiez alimenter les rumeurs ♫
Pour les pierres, vous pouvez continuer d'enquêter dans ce RPPT ou dans des RPs annexes. La moindre information/rumeur/supposition que vous voudrez faire parvenir sera prise en compte pour la suite, alors n'hésitez pas à vous lancer ^^

Et n'oubliez pas de déclarer vos gains après la date limite (le 31 Octobre) ! Voilà ♪



By Jil ♪
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[Événement] - Il faut vouloir vivre et savoir mourir | Partie I

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