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 [XXVI ; IX] - Démon de Braise et Lyrienn de Feu

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Mer 17 Avr 2019, 01:07

Catégorie de quête : XXVI. Familial; IX. Apprentissage
Partenaire(s) : Azraël Argór
Intrigue/Objectif : La rencontre de Khazel, Maëlle et Azraël au Berceau Cristallin les a confronter à Frada Afran, afin de payer leurs bêtises, les trois jeunes êtres doivent maintenant assurer le service et les basses oeuvres lors d'un banquet organisé par la Famille Afran. Cela est pour leur apprendre la notion de temps perdu sois-disant. Évidemment il est fort à parier que ce ne soit pas aussi simple et que la leçon soit bien plus imprégnant qu'un simple service domestique.


Démon de Braise et Lyrienn de Feu
Ce genre de banquet est toujours sujet à parade et jolis mots. Une ode à l’arrogance et au pouvoir sans mesure et sans limites. Une danse agile de langue et cadeaux sans aucun sens. Qu’est-ce qu’ils pouvaient détester cela. Des apparences désuètes et des relents de mensonges qui ne sont là que pour berner l’esprit. Soupirant Khazel s’observa dans le miroir devant lui. Un smoking avec un nœud papillon. Tout de noir mêlé de rouge. C’était encore un jeu, un jeu qui n’avait pour vocation que leur rappeler qu’il fallait qu’ils se révèlent. Qu’ils démontrent bien plus que ce qu’ils étaient. Maëlle assit sur un banc regardait son ami le menton fiché entre ses mains. Elle souriait devant l’air agacé de Khazel qui se regardait sous toutes les coutures. Non seulement, il détestait ce genre de vêtement, mais en plus, ce n’était vraiment pas son truc. Il interrogea Maëlle du regard. « Que veux-tu que je te dise au juste ? Que tu es mignon ? N’y comptes pas. Quoique ça te fait un joli fessier ! » En guise de réponse, il leva les yeux au ciel et grogna. « Très drôle, tu t’es vu avec ton bustier ? On dirait que tes seins vont déborder ! » Ce fut au tour de Maëlle de grogner. C’était leur moyen d’évacuer la pression. De se retenir de prendre leurs jambes à leurs cous et fuir cette famille, cette folie, ce monde. Et il allait revoir le démon. Quoique l’idée de le voir accoutrer comme eux est ostensiblement une idée plaisante. Un domestique frappa à la porte et les prévenus qu’ils allaient bientôt commencer leurs services. La légèreté qui était présente quelques secondes plus tôt s’évanouissait laissant place à des mines moroses. Ignorant ce que leurs familles respectives préparaient, ils étaient mal à l’aise. Se doutant qu’il y eût forcément quelque chose là-dessus. Ils quittèrent la pièce et rejoignirent l’un des salons adjacents. Tout en marchant Khazel interrogea Maëlle d’une question qui le taraudait depuis l’épisode du Berceau Cristallin. Il fallait qu’ils disciplinent leurs pensées. « Tu ne m’as pas raconté ton rêve. » Elle se contenta de sourire avec douceur. « Pas maintenant, c’était juste un rêve de toute façon. » Le ton qu’elle avait employé fit arquer un sourcil au Lyrienn. Étais-ce un rêve ou un cauchemar finalement ? Il n’insista pas, ce n’était pas vraiment le moment.

La maison était un véritable dédale de pièces. Il fallait un bout de temps pour ne plus s’y perdre. La plupart des teintes qui habillaient les matériaux de la demeure étaient un habile jeu de couleurs noires, blanches et rouges. La salle du banquet était au centre de l’édifice, immense salle qui dénotait l’ego surdimensionné des propriétaires et leur richesse bien réelle. Elle commençait à se remplir de convives. Pour le moment Khazel et Maëlle avait rejoint l’un des nombreux salons qui jouxtaient la salle centrale. Le salon était richement décoré et avec goût. La plupart des meubles avaient été savamment disposés pour offrir un cadre harmonieux. Au centre du salon, deux banquettes d’un blanc immaculé étaient en vis-à-vis, entourant une table basse sur laquelle reposait un service à thé en argent. Plusieurs bibliothèques couraient sur les murs de la pièce et étaient remplis de différents ouvrages en tout genre. Un cabinet aux nombreux détails gravés se situait dans le fond de la pièce. Plusieurs pierres discrètement installées diffusaient une lumière permettant une vision claire. Le démon était censé les attendre ici. De ce qu’ils avaient compris, le service était simple. Se balader avec des plateaux remplis de victuailles et boissons dans la foule en étant discret et professionnel. Évidemment, leurs patiences allaient être mises à rude épreuve. Mathilda, l’un des Maîtresse de Maison avait été assignés pour veiller à ce qu’ils ne fassent aucune bévue. Elle était une femme particulièrement consciencieuse. Lorsque la porte s’ouvrit, ils s’attendaient à voir Mathilda. Dans les secondes qui suivirent, il se passa plusieurs choses. Khazel fit un o de surprise avec sa bouche, Maëlle écarquilla les yeux et tout deux se mirent à pouffée de rire. L’allure du démon était réellement… Démoniaque. Il n’avait pas le choix, devant porter la même tenue qu’eux. Mais c’était parfaitement ridicule sur lui. C’était trop serré et il avait l’air… D’un idiot. Les deux Lyrienns rirent un moment. Se calmant, ils jugèrent le démon du regard tentant de restreindre le rire qui menaçait de les gagner à nouveau. « Je dois dire que le simple fait de te voir comme ça vaut largement la peine de notre rencontre ! »

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Mer 17 Avr 2019, 01:49

Il fallut toute la motivation du monde, mais surtout le regard de glace de Sariya, pour qu’Azarël se décide à enfiler l’horrible costume qu’on lui avait exigé de porter. Rien qu’un coup d’œil, il savait qu’il allait avoir l’air totalement ridicule, surtout du fait que l’ensemble n’était pas à sa taille. En enfilant les vêtements à contre-cœur, il se mit à maudire tous les lyrienns, la famille Afran, le jeune Khazel qui l’avait embarqué dans toute cette histoire ridicule et bien sûr, Sariya qui avait laissé faire. Pendant un temps il avait essayé de négocier avec la démone mais elle s’était montrée inflexible. Il avait, par ailleurs, eut droit à l’un de ses rares discours moralisateur où chaque phrase est une menace évidente. Le démon savait qu’il n’allait pas avoir droit à l’erreur et qu’il devrait faire profil bas, quoi qu’il advienne. Un défi qui pouvait se révéler difficile pour un jeune démon impulsif. Néanmoins, se retrouver dans une salle remplie de lyrienns, dont Sir Frada Afran, le décourageait d’avance de tenter quoi que ce soit. La démonstration de Torin était restée gravée dans sa mémoire et bien qu’il s’en était abreuvé de plaisir, il ne souhaitait pas se retrouver à la place de Khazel.

Fin prêt, il jeta un œil dans la glace et grimaça en levant les yeux au ciel. C’était une évidence, il avait l’air totalement ridicule dans cette tenue. La seule chose qui tenait la route était sa queue de cheval, parfaitement bien coiffée et ajustée à l’arrière de son crâne. Face à ce reflet de lui-même, la lueur dans ses yeux s’était éteinte. Toujours face au miroir, il put voir le reflet de Sariya apparaître derrière lui. Impeccablement coiffée d’un chignon, elle portait une magnifique robe d’un noir profond et intense, mettant chacune de ses courbes en valeur. Fendue sur le côté, la robe laissait apparaître sa jambe droite lorsque la démone se déplaçait de sa démarche féline et gracieuse. Si Azraël ne nourrissait pas autant de rage contre elle, il l’aurait sûrement trouvé superbe. Mais la voir si bien habillée dans une tenue parfaitement ajustée pour elle ne fit que frustrer le démon encore plus face à sa propre image. Le regard autoritaire qu’elle lui lança à travers la glace interdisait tout dialogue. Elle n’était pas d’humeur à entendre ses jérémiades. Contraint à obéir, il l’a suivi docilement, après un dernier regard de dégoût dans le miroir.

Arrivé sur place, les deux démons purent constater la richesse de la famille Afran, ce qui fut d’autant plus une mauvaise nouvelle pour Azraël. Il savait parfaitement que plus les personnes étaient riches, plus elles traitent les domestiques avec mépris. Et ce soir, le démon endossait le rôle de domestique. La soirée promettait d’être longue, vraiment très longue. Il savait aussi que Sariya ne le quitterait pas des yeux et le sanctionnerait à la seconde où il commettrait un faux pas. Elle avait accepté l’invitation de Frada Afran pour la seule raison qu’elle n’avait pas assez confiance en Azraël pour le laisser seul à ce banquet. Et ce n’était pas une partie de plaisir pour elle de se retrouver au milieu de ce banquet sans intérêt. Mais le bon déroulé de cette soirée était bien plus important que ces propres envies et projets.

La porte s’ouvrit et ils arrivèrent dans la grande salle où allait se dérouler le banquet. Il ne s’y était pas attendu mais il se retrouva nez à nez avec Khazel et Maëlle qui ne cachèrent pas leur surprise amusée en découvrant le démon habillé comme un domestique. Bien qu’ils portaient des tenues similaires, Azraël était bien plus ridicule que les autres du fait de la mauvaise taille de son costume. Une vague de colère passa dans ses yeux et il s’apprêta à répliquer sèchement mais Sariya, qui l’avait anticipé lui adressa un signe de tête en guise d’avertissement. Il se contenta alors de foudroyer Khazel du regard. La démone salua brièvement les deux jeunes Lyrienns, faisant mine de ne pas avoir vu le regard d’Azraël et s’éloigna. Quand elle fut assez loin, le démon murmura entre ses dents.

-Tu me le payera, t’inquiète pas.

Son regard s’attarda alors sur Maëlle et vagabonda jusqu’à son décolleté. Le démon afficha alors un sourire ravi.

-Très joli. La soirée ne s’annonce pas si mal en fin de compte.

Sur ses mots, il adressa un clin d’œil provocateur à Khazel.

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Mer 17 Avr 2019, 14:20

Lorsque le regard du démon s’attarda sur le décolleté de Maëlle, celle-ci fit la moue. Khazel ne réagissait pas plus que ça. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un dénotait ces intentions vis-à-vis de son amie. La plupart s’y étaient cassé les dents. Il eut un léger sourire en coin. Avisant la présence de l’accompagnante du démon, les deux jeunes Lyrienns se levèrent et effectuèrent une petite courbette. Impossible de déterminer si c’était là une question de protocole ou un simple geste d’autodérision. Un bruit derrière eux les fit se retourner pour faire face à Mathilda. Celle-ci observa la troupe d’un regard qui en disait long. Elle soupira et ajusta la manche de sa robe. Elle ne ressemblait pas vraiment à l’idée qu’on pouvait se faire d’un domestique. Blonde sculpturale tout en longueur. Une coupe au carré, un air sévère sur le visage. « Il est bien que vous avez la notion de l’amusement. Cela étant, j’attends que vous soyez d’être irréprochable. Evidemment, je ne ferais que peu de commentaires sur vos tenues et votre aise même si vous avez l’air ridicule. Prenez soin au moins de le paraître un peu moins. » Voyant la démone, elle s’approcha s’inclina légèrement. « Ma Dame, veuillez m’excuser. Je suis Mathilda et je suis à votre service. Afin que vous profitiez un minimum, mon maître m’a demandé de prendre en charge ces jeunes gens afin que vous ne soyez pas à même de tenir le rôle de chaperon. » Elle eut un sourire franc et sincère. Elle était un curieux mélange de plusieurs choses. Son physique ne collait pas du tout au poste qu’elle occupait. Khazel et Maëlle la connaissaient, ils avaient fini par s’habituer. Elle se tourna de nouveaux vers les trois jeunes gens et les avisa d’un signe de tête. « Veuillez me suivre. » Elle s’engagea dans un couloir attenant à la salle de réception. Tout en marchant elle avisa les jeunes gens de la procédure et du protocole. « Tout au long de la soirée, vous devez utiliser les couloirs de services si vous souhaitez vous déplacer. Veuillez ne pas vous faire remarquer ni parler à qui que ce soit. » S’arrêtant brusquement elle se tourna et fixa les deux Lyrienns. « La plupart des membres de votre famille sont là. Ça n’engage pas que vous êtes ici ce soir en tant que simple serviteur. Gardez cela en tête. » Son regard glissa sur le démon qu’elle avisa d’un regard dédaigneux en faisant claquée la langue. « Quant à vous, si vous vous avisez de toucher qui que ce soit ou d’avoir une attitude désapprobatrice, soyez certain que je ferais en sorte de vous apprendre le sens d’une torture éternelle. » Se retournant avec souplesse, elle reprit sa marche. Ils déambulèrent dans le couloir pendant plusieurs minutes puis se retrouvèrent face à une longue desserte reliée à la cuisine. De multiples plateaux étaient disposés dans un tout harmonieux. Il y en avait pour tous les goûts et de toutes les couleurs. Une musique douce et légère accompagnée de plusieurs éclats de voix leur parvenait déjà. Plusieurs arcs jonchés de colonnes ouvraient la desserte sur la grande salle d’où émanait tous les sons qui leur parvenaient. Entourés de larges rideaux rouges déployés, les colonnes déversaient un habile jeu de lumière qui donnait une teinte rouge à toute la desserte. Afin d’éviter tout contact, ils étaient enchantés pour que vous puissiez passer au travers sans vous soucier de quoique ce soit. Ce qui facilitait grandement l’acheminement des mets et autres choses qui les accompagnaient. Les lèvres pincées, Mathilda jugea toute la desserte. Semblant satisfaite, elle indiqua aux trois jeunes les plateaux. « Votre service à déjà commencé. Il durera tout le temps nécessaire à la bonne marche de la réception. Dites vous que j’ai des oreilles et des yeux partout. Et je veillerais avec acuité à ce que vous ne fassiez pas n’importe quoi. Bien entendus, ils vous aient fondamentalement interdit de renverser quoique ce soit. » Toute la bonne humeur qu’ils avaient ressentie plutôt c’était envolée. Khazel et Maëlle avisaient la longue desserte avec un certain vide. « Votre repas aura lieu à votre pause un peu plus tard. Si vous vous avisez de vous servir directement, j’aurai certainement plaisir à vous priver de vos mains. Sir Khazel, Demoiselle Siguld, en dernier lieu, je vous demanderais d’être particulièrement attentif au fait de ne pas vous faire remarquer. » Plutôt compliqués, ils ne pipèrent pas mot pour autant. Joignant les explications aux gestes, tout deux attrapèrent des plateaux et se dirigèrent vers la salle.  

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Mer 17 Avr 2019, 15:21

Mathilda. Une jeune femme charismatique qui ne collait pas avec l'image et le stéréotype d’une domestique fit son entrée. Avec sa petite mine sévère, elle avait plutôt l’air d’un professeur qu'à une bonniche. Cassante, elle ne manqua pas, elle non plus, de leur faire remarquer à tous les trois à quel point ils étaient ridicules accoutrés de la sorte. Azraël se pinça les lèvres et serra les poings dans son dos pour se contenir. Est-ce que chaque individu qu'il croiserait allait s'empresser de lui faire une remarque ? Il encaissait déjà régulièrement les railleries de la plupart des démons, mais devoir en plus supporter les commentaires désobligeants des êtres qu’il considérait comme insignifiants commençait à le peser. Surtout qu'il ne pouvait et ne devait pas réagir, mais laisser faire comme un faible, un lâche. Un jour viendra, il en était convaincu, où il s’élèvera à un rang de puissance qui fera trembler de peur toute cette vermine. Il le fallait, il en avait besoin. Par ailleurs, il avait déjà commencé à rédiger une petite liste de nom dans sa tête. Tous les noms à ne pas oublier le jour où il serait en mesure de se venger pour faire payer ces affronts. Mais, ce moment était encore bien à des années, peut-être même des siècles de là. Et en attendant que ce moment arrive, il allait devoir accomplir bien des choses, dont servir de domestique pour une riche famille de Lyrienn. Pour quelle raison déjà ? Apprendre la notion du temps ? Azraël n’en avait que faire de la notion du temps, contrairement à la plupart des individus, il n’avait pas de date de péremption. Le temps n’avait aucune espèce d’importance à ses yeux.

Sariya avait pivoter pour faire face à Mathilda. Elle écoutait attentivement, un petit sourire maléfique au coin, soutenant parfaitement les propos de la domestique.

-Je vous remercie Mathilda. Je compte sur vous pour ne faire preuve d’aucune indulgence à leur égard.

Sur ces mots, elle rendit le sourire franc et sincère à la domestique. Elle se détourna d’elle pour faire face à Azraël. Leur dialogue fut silencieux mais leur échange de regard en disait long. Comme point mettre un point final à cette discussion muette, les yeux de la démone s’éclaircirent en une fraction de seconde pour virer à un bleu clair translucide. La seconde suivante, ils avaient repris leur couleur sombre. Ce dernier échange, une menace limpide et évidente, fit frissonner le jeune démon. Sariya s’éloigna de sa fidèle démarche féline pour se joindre aux invités. Il savait parfaitement que, même si Mathilda assurait assumer le chaperon, Sariya ne le quitterait pas des yeux, quoi qu'il arrive.

Sans aucun enthousiasme, Azraël suivi Mathilda docilement. En chemin, il se mit à se consoler à l’idée que cette situation était bien certainement plus difficile à vivre pour Khazel et Maëlle que pour lui-même. Etre réduit au rang de domestique au service de sa propre famille devait être humiliant. Cette pensée le soulagea et l’aida à accepter sa condition. Il avait retrouvé un fin sourire qu’il perdit bien vite face aux propos de la domestique. Il ouvrit la bouche pour rétorquer de manière provocante mais l’image de Sariya et de son regard de glace apparût dans sa tête. Il ferma la bouche sans rien dire mais en pensant très fort « si c’est en votre compagnie il ne s’agirait plus d’une torture ». Quand elle lui tourna à nouveau le dos, il laissa son regard se promener sur son dos, ses hanches et ses fesses. Elle lui avait clairement interdit de toucher qui que ce soit, mais pas de profiter de ce qu’il pouvait regarder. Même si l’attitude de cette dernière l’agaçait, ses formes féminines ne déplaisent pas au démon.

Silencieux mais tout sourire intérieurement, il continua de suivre le petit groupe dans le couloir. La soirée promettait d’être longue et ennuyeuse, il valait mieux pour Azraël de trouver une occupation secondaire qui l’aiderait à passer un agréable moment. Feintant le bon élève, il faisait mine d’écouter les instructions sans vraiment s’y intéresser pour autant. Le démon n’avait jamais été très discipliné et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait se montrer appliqué et consciencieux. Tant qu’il menait à bien sa tâche, tout devrait bien se passer. Aussi, quand il vit Khazel et Maëlle attraper des plateaux, il les imita et leur emboita le pas.


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Mer 17 Avr 2019, 16:28

Mathilda observait les jeunes prendre les plateaux avec un regard acéré. Alors que Khazel s’apprêtait à passer les rideaux pour faire son œuvre, une silhouette en émergea. Elle se figea un instant et sauta sur Khazel afin de l’entourer de ses bras. Le Lyrienn manqua de faire tomber le plateau qu’il avait pris quelques secondes plus tôt. « Je n’y croyais pas quand Père me l’a dit ! » Elle écarta son visage du torse de Khazel et le regarda d’un air amusé. « Qu’est-ce que tu as fait encore ? » Mathilda claqua encore une fois de sa langue. La jeune femme lui répondu en lui jetant un regard noir. Elle reporta son attention sur son frère. « Tu comptes vraiment faire le service ? » Maëlle leva les yeux au ciel, déposa son plateau et attrapa celui de Khazel pour le déposer à son tour. Les mains libres, il serra dans ses bras la jeune fille à son tour. Son visage exprimait quelque chose de particulier. Son regard la couvait d’un amour profond et sincère. Et son attitude avait pris une allure protectrice. Malgré la révélation de sa sœur et son changement de caractère, ils restaient proches. La distance, c’était installée quand même, à certains moments, il ne la reconnaissait plus. Parfois comme maintenant, elle était comme à son habitude. Et ça lui permettait de continuer à la chérir. Il avait peur qu’elle change. Et elle changerait, il le savait. Mathilda ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais le regard de la jeune fille la dissuada. « Tu as encore grandi, n’est-ce pas ? – Le regard de Mathilda envers Khazel le sommait de faire en sorte que l’échange tourne court. – Ecoute Liz, je te promets de faire l’effort de venir te voir après mon service. Là, tout de suite, il faut que je m’occupe de ça. » Il désigna les différents plateaux derrière eux. Sa sœur s’écarta doucement puis se dirigea vers Maëlle à qui elle fit une bise. Se figeant légèrement n’ayant pas l’habitude, elle se reprit et fit un sourire. Lisandra se tourna alors vers le démon. « Qui c’est lui ? Je ne l’ai jamais vu. » Tout en le fixant, ses iris s’embrasèrent doucement. Khazel posa doucement ses mains sur les épaules de sa sœur pour la guider hors du couloir. « Ce n’est personne. » Lisandra lutta un peu pour la forme et se laissa guider hors du couloir. Une fois de l’autre côté, il y eut un échange de messe basse et elle déposa un baiser sur sa joue avant de s’éloigner. Khazel revenu l’air penaud. Mathilda semblait agacée, mais ne dit rien. Il attrapa de nouveau son plateau et s’éloigna suivit par Maëlle qui avait un sourire au creux des lèvres. Mathilda attendue que le démon fasse de même pour aller se poster telle une vigie au creux d’une des colonnes.

La pièce était grande et haute. De multiples tables étaient disposés, l’opulence et la démesure étaient partout. Cela était propre à l’élément qui courait au cœur de la famille Afran et son identité. Plusieurs attroupements étaient déjà formés et la musique semblait venir de toute part, sans vous assaillir elle tenait le rôle de ce petit bruit de fond appréciable. Une grande tablée tout au bout de la pièce réunissait les membres de la famille Afran. Lisandra avait rejoint Ashel et Frada qui semblaient discuter. Des éclats de rire, de conversations et autres tintements propres à ce genre de réception résonnait en tous sens. Les convives ne faisaient pas attention à eux, ils étaient des êtres invisibles à leurs yeux. Ce n’était pas plus mal. Khazel commença à se fondre dans la foule portant son plateau devant lui. On picorait et petit à petit, il se vidait. Maëlle faisait de même, en étant plus mal à l’aise. Khazel, contrairement à elle, avait toujours été traité de cette manière dans une certaine mesure. Le ridicule ne tuait pas et servir sa famille ne faisait que renforcer le sentiment de non-appartenance qu’il avait depuis tout petit. Cette solitude profonde qui vous enserre et ne vous quitte jamais. Il jetait quelques coups d’œil de temps à autre à la tablée centrale tout en essayant au possible de ne pas s’en approcher. Même si certains devaient le reconnaître ils faisaient comme non. Et ça arrangeait le Lyrienn. L’atmosphère était étrange, difficilement définissable. Une fois son plateau vide il se rendu à la desserte et en attrapa un autre. Ce long balai commençait et était loin de se finir. Étrangement, il avait le sentiment que tout ne se passerait pas comme prévu. Pourquoi ? Parce que jusqu’à aujourd’hui absolument rien ne, c’était jamais passé comme prévu.

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Mer 17 Avr 2019, 17:47

Le démon, dans sa lancée, fut obligé de s’arrêter net au dernier moment, pivotant sur le côté avec son plateau pour tenter de retrouver son équilibre et éviter la catastrophe. Il s’en était fallu de peu ! Il s’apprêtait à envoyer une insulte bien placée à Khazel pour lui passer l’envie de recommencer de s’arrêter sans raison mais il changea immédiatement d’avis en apercevant la magnifique jeune femme qui s’était introduite à l’arrière des rideaux. Un sourire discret et malicieux se dessina sur ses lèvres lorsqu’il analysa l’attitude du jeune garçon. Le démon ne faisait pas partie des plus doués mais son instinct lui disait qu’il était évident qu’il y avait un lien de parenté entre eux et au vu de leur jeunesse respective, il devait s’agir de sa sœur. S’il ne craignait pas autant Sariya, il se serait même risquer à l’aborder simplement pour provoquer le jeune Lyrienn. Mais l’idée de subir le courroux de la démone était un argument parfaitement dissuasif. Quoi qu’il en était, Azraël devait l’admettre, toutes les femmes entourant ce garçon étaient de délicieuses créatures. Son intérêt éveillé, le démon s’humecta les lèvres en déshabillant la belle du regard. C’était plus fort que lui, il ne pouvait pas s’empêcher de contempler les belles femmes qui croisaient sa route. La luxure devait être son pêcher de prédilection et il ne pouvait – et ne voulait – surtout pas lutter contre cet appel de la nature. Profitant des retrouvailles en famille pour garder les yeux posés sur la belle, il nota néanmoins que Mathilda, elle, ne semblait en rien apprécier cet échange et les intima de se dépêcher d’un regard. Celle que Khazel appela Liz salua également Maëlle et remarqua enfin le démon, s’interrogeant sur son identité. Sachant que la « surveillante » gardait un œil sur lui, Azraël inclina la tête de sorte que cette dernière ne puisse voir son visage et adressa un sourire qui se voulait charmeur accompagné d’un clin à l’attention de Liz.

Ce court instant de répit pris fin trop rapidement au goût du démon et les deux jeunes lyrienns se remirent au travail. Azraël suivi le mouvement sans broncher, Mathilda sur ses talons. Lorsque le démon découvrit la salle spectaculaire et richement décorée, les tables, la musique et les invités il fut pris d’une profonde frustration. Il sentait que sa personne venait d’être réduite à l’importance de celle d’un misérable insecte. Sa main se crispa sur son plateau. Il avait honte d’être forcé à jouer les bons serviteurs alors que tout en lui se battait pour être reconnu comme un démon respectable. Sa respiration s’accéléra quand ses yeux passèrent sur les invités. Sa place devrait être parmi les convives. Dans cette position, rabaissé au grade de vulgaire domestique, il ne valait pas mieux que son imbécile de père et cette comparaison lui donna le haut-le-cœur.

Sans qu’il ne s’en rende compte, il s’était figé sur place, perdu dans ses pensées, ses yeux rouges s’assombrissant en même temps que son humeur. Quelqu’un piqua quelque chose sur son plateau sans lui accorder d’autre attention, ce qui le ramena à la réalité. D’un coup d’œil rapide, il repéra Sariya qui se trouvait à l’autre bout de la pièce. Un verre à la main, elle l’observait, la mine furieuse. Son regard insistant et froid lui ordonnait silencieusement de reprendre ses esprits et de s’exécuter à la tâche. Acquiesçant la tête sans grande conviction, il imita Khazel et Maëlle, déambulant dans la salle, prenant soin de ne pas trop être remarqué pendant que les invités les ignoraient avec une élégance insultante qui vexa le démon. Lui, qui habituellement ne passait pas inaperçu par sa taille et la couleur vive de sa chevelure était totalement inexistant aux yeux des autres. Le plateau aurait très pu flotter tout seul dans les airs que le résultat aurait été le même pour les convives. Cette dure vérité heurta l’égo d’Azraël. Convaincu, depuis longtemps, de posséder un charisme naturel et ravageur, être ramené à la réalité par l’ignorance était une épreuve douloureuse.

Vexé et humilié, le visage du démon se ferma de toute expression. Il avait beau retourner la situation dans tous les sens, il ne comprenait pas que son charme ne fasse pas effet et que personne ne daigne lui accorder un regard. Dès lors, il se contenta d’agir docilement comme une marionnette, faisant des allers et retours entre la grande pièce et la desserte. Il ne prêtait même plus attention aux lyrienns, à Mathilda, ou même à Sariya, qui pourtant ne le lâchaient pas du regard.



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Jeu 18 Avr 2019, 16:20

Les allers-retours continuaient et petit à petit Khazel avait complétement perdu la notion du temps. Il commençait à comprendre à quel point, c’était épuisant et difficile. N’ayant jamais vraiment réfléchi à la situation des serviteurs, il se demandait si cela tenait plus de la vocation que simplement du rang. Ses jambes commençaient à devenir lourdes et le poids des plateaux qu’il avait dû transporter successivement venait à peser sur ses bras. Mathilda avait gardé un œil sur les trois jeunes gens tout du long, restant là, observant à la dérobée et écartant toutes situations potentiellement dérangeantes. Ils ne s’en rendaient bien entendu pas compte. Restant dans les arrières de la salle pour éviter de s’approcher au contact de leurs familles respectives, Khazel et Maëlle pensait passer au travers de cette soirée. Seulement, au fil du temps, ils commençaient à être reconnus. Que ce soit eux ou le démon, des regards à la dérobée ou des rires éclataient à leurs passages. Rire moqueur ou regard scrutateur. Pour les deux jeunes Lyrienns, ils avaient l’habitude. Pour le démon, Khazel n’en savait rien, s’en souciait-il pour autant ? Absolument pas. Même si c’était indirectement de sa faute qu’il est été entraîné dans toute cette histoire, il n’empêchait pas qu’il eût déjà assez à gérer avec ses problèmes et ceux de Maëlle ou de sa sœur pour s’amuser à se soucier d’autre chose dans l’immédiat. Tel un automate, il continuait ces allés retours et heureusement pour lui ou pour Maëlle, personne n’avait daigné leur adresser la parole ou les confondre. Le jeu était plus subtil au travers des regards et des rires. Le seul avantage qu’ils avaient tous deux étaient une habitude à cette observation. Malgré le portage du nom, ils n’étaient absolument rien pour la plupart des présents. Simple amas de chair utilisable. Pour certains, ils n’étaient même pas considérés comme appartenant à leur peuple. Mathilda capta l’attention des trois jeunes par un habile jeu de signe discret pour signifier que la pause était venue. Au moins pour manger. Certes, le temps était compté avant de reprendre cependant la pause restait bienvenue. Les deux Lyrienns se déchargèrent rapidement des plateaux à moitié vide et s’installèrent à une table qui avait été dressée dans le couloir à l’écart de la salle. Khazel se laissa tomber sur le banc. Ses jambes étaient lourdes. Suivi de peu par Maëlle, celle-ci s’asseyant avec plus de grâce. Elle paraissait tout aussi fatiguée seulement, c’était une dame. En la voyant faire, Khazel eut un léger sourire. Madame Perfection. Surement l’apanage des leçons reçues au cours de ces dernières années. Mathilda ne les rejoignit pas, rapidement, on leur apporta de quoi manger. Ce n’était pas aussi bien dressé que ce qui était servi aux convives, ça n’en demeurait pas moins fortement appréciable en termes de saveurs. « Ça va durer encore combien de temps Khaz ? » L’interpellé haussa les épaules. Il ignorait déjà combien de temps, c’était écoulé et personne ne s’en souciait vraiment. Cela pourrait bien durer des jours à sa connaissance. C’était toujours comme ça. Cette pensée lui tira un soupir. « Je n’espère pas autant que je le pense. » Tout en mangeant l’attention de Khazel fut attiré par un groupe de silhouettes qui émergeait des rideaux. Cinq garçons, tous tirés à quatre épingles. Le groupe se dirigeait vers eux. De primes abords rien de folichons. Son avis changea alors qu’il remarqua celui qui paraissait diriger le groupe. Olis. Il voulut se lever, Maëlle l’interrompu dans son mouvement en posant discrètement une main sur sa cuisse. La consultant du regard, son amie se contenta d’un petit sourire. Olis en avait clairement après Maëlle, ça faisait maintenant cinq ans qu’il lui tournait autour. Ça n’avait jamais abouti et ne pas pouvoir obtenir quelque chose qu’il voulait le rendait malade. Alors qu’ils s’arrêtaient devant leur tablée montée à la va-vite, l’expression sur leurs visages ne présageait rien de bon. « Je n’en croyais pas mes yeux Ma Bien-Aimée. Il semble que cet individu vous ait encore entraîné dans des problèmes. C’est un indigne de votre rang. Peut-être devrais-je lui faire comprendre une bonne fois pour toutes, vous ne croyez pas ? » Il ne perdait pas de temps dit donc. Son sourire mauvais disait clairement qu’il voulait en découdre. La proximité de Maëlle et Khazel le faisait haïr le Lyrienn. Khazel faisait confiance à Maëlle face à sa réaction plus tôt. Il ne voyait cependant pas où elle venait en venir. Elle eut un petit sourire et fixa du bleu de ses yeux Olis. « Si vous avez quelque chose à réclamer, adressez-vous plutôt à lui. » Joignant le geste à la parole, elle désigna…Le Démon…

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Jeu 18 Avr 2019, 22:38

Dans sa jeunesse démoniaque, Azraël n’avait jamais prêté une grande attention au temps qui s’écoulait. Contrairement aux humains par exemple, lui faisait partie des êtres éternels et la notion du temps était un concept abstrait qui ne l’intéressait en aucune façon. L’alcool et les femmes occupaient bien trop son esprit au quotidien pour qu’il n’ait jamais eu à se soucier de l’importance et de la valeur que pouvait avoir une seconde, une heure ou une journée. Et pourtant, pour la première fois de sa vie, il se surpris à se demander combien de temps s’était écoulé depuis le début du service, et combien il de temps il restait pour que cette humiliante situation prenne fin. Son égocentricité ne lui permettait pas de l’avouer, mais il commençait à sentir la fatigue venir. Fatigue physique, qui se traduisait par un rythme de marche et des gestes ralentis, et fatigue psychologique qui le rendait de plus en plus nerveux. Le masque d’indifférence qu’il s’était appliqué à afficher dans les premières heures de service avait fini par s’effriter et le démon était à nouveau à fleur de peau face aux regards des autres. Lui qui s’était inquiété de paraître invisible aux yeux des convives regrettait à présent d’avoir perdu ce privilège. Les petits regards en coins, les discussions animées qui finissaient en murmure à son passage et les petits rires qui s’en suivaient lorsqu’il s’éloignait commençait à le faire bouillir intérieurement. Azraël était tellement préoccupé par l’attitude des invités à son égard qu’il n’entendait même plus la musique. Déconcentré plusieurs fois dans sa tâche, Mathilde ne manqua pas de le rappeler à l’ordre par des regards ou des claquements de langues lorsqu’il passait près d’elle. Mais bientôt, même son air sévère ne suffit plus à le calmer. Il n’avait qu’une envie, c’était d’envoyer son plateau à la figure de ceux qui ricanait en le regardant. Dans ses yeux, on y lisait facilement sa colère et sa rage, ses traits s’étaient durcis et on devinait qu’il serrait les dents par sa mâchoire crispée. Azraël se voulait être un démon fort, puissant et craint. Il arrivait même à s'en convaincre parfois, surtout quand l’alcool l’y aidait mais la réalité voulait qu’il ne fut pas dénoué de sentiment pour autant, bien que ceux-ci ne concernaient que sa propre personne. Aussi, quand il se sentait rabaissé et pris pour cible, il arrivait difficilement à être imperméable.

Enfin, comme s'il s'agissait d'un petit miracle, Mathilda fit signe que la pause avait sonné. Enfin une échappatoire, un moment de répit. Azraël, qui se trouvait à l’opposé de la pièce, ne se fit pas prier et se hâta de slalomer entre les convives pour fuir la foule. Sa joie soudaine dût attirer l’attention car un homme parmi les invités se plaça volontairement sur son chemin, le bouscula au passage et versa « maladroitement » son verre de vin sur le costume du démon. L’homme, bien qu’Azraël le dominait d’une bonne tête, n’était absolument pas impressionné. Bien au contraire, il semblait vouloir déclencher une réaction et un conflit en se montrant provoquant. Ils se défièrent du regard avec intensité. Les yeux démon avaient perdu leur teinte habituelle et s’étaient assombris pour devenir entièrement noirs. Ceux de l’homme brillait d’une étincelle d’impatience, déterminé à jouer avec les nerfs d’Azraël.

-Tu devrais faire plus attention où tu mets les pieds, démon.

Le temps sembla s’être figé pendant une fraction de seconde. Seconde où le démon senti ses canines et ses griffes s’allonger. Il allait le tuer, il voulait le tuer.

-S’il-vous-plaît ?

La voix de Sariya rendit au temps ce qui lui appartenait en ramenant les deux « mâles » à la réalité. L’invité jeta un œil à la démone et lui afficha un beau sourire.

-Ma Dame.
-J’aurais besoin des services de ce… domestique, si vous permettez.
-Ho, mais bien sûr.

Il inclina poliment la tête et jeta un regard méprisant à l’attention du démon tout en s’éloignant. Sariya fit face au démon. Elle ne parla pas immédiatement, laissant Azraël reprendre ses esprits. Même si ses griffes et ses crocs avaient rapidement cesser de s’allonger, ses yeux restèrent aussi noirs que la nuit. Elle s’approcha de lui et siffla entre ses dents, pour que lui seul puisse l'entendre.

-Tu dois garder ton calme. Le moindre faut pas et les Afran te réduiront en poussière. Au vu de leur nombre, je ne serai pas en mesure de te sauver cette fois !
-Je ne vais pas me laisser insulter de cette manière !
-Silence ! Je t’interdis de t’en prendre à qui que ce soit et de quelque manière que ce soit ! C’est un ordre. Obéis !

Sans plus de bavardage, elle tourna les talons laissant le démon planté là. Furieux, il quitta la pièce, déposa son plateau vide sur la desserte de manière brusque et alla rejoindre les deux autres Lyrienns qui étaient déjà servis à table. Son costume couvert de vin, il déboutonna sa chemise pour s’essuyer le torse et retirer les traces de rouge sur sa peau. Il était dans un tel état de rage qu’il préférait ne pas adresser un seul regard à Khazel et Maëlle, qui comprendraient très vite qu’il n’était pas d’humeur à jouer à leur petit jeu habituel de lancer de pics. Il s’assit nerveusement sur sa chaise et, les yeux sombres rivés sur son assiette, il se rendit compte qu’il n’avait plus d’appétit. Il respirait fort et la seule chose qui aurait pu le détendre, là, de suite, aurait été de briser les os de cet aristocrate insolent.

Dans son état, il n’accorda pas tout de suite une grande attention au petit groupe de gringalet qui s’était approché de la table. Lorsqu’il comprit le fond des choses et que Maëlle le désigna, il leva d’abord son regard sur elle. Ses yeux étaient toujours noirs, ses traits tendus. C’était l’excuse parfaite pour se défouler. Ses canines s’étaient allongées pour former des crocs bien visibles cette fois. Sur la table, on voyait que les ongles de ses mains s’allongeaient pour prendre l’aspect de griffes tranchantes. Avec une lenteur volontaire et maîtrisée, le démon se leva de sa chaise et amena son regard sur le jeune homme qui semblait diriger le petit groupe d’aristocrates. Sur son torse on pouvait voir sa peau devenir aussi sombre que ses yeux et des écailles commençaient à se dessiner à hauteur de ses côtes, présageant une métamorphose imminente en son apparence démoniaque. Il toisa le jeune du regard. Bien sûr, cette attitude et cet aspect n’étaient sûrement pas impressionnant aux yeux d’un Lyrienn confirmé, mais ce n’était peut-être pas le cas pour ce groupe de jeunot qui n’avaient sans doute jamais croisé de démon de leur vie. Dans tous les cas, l'être maléfique était dans un tel état de rage qu’il en perdait sa capacité de discernement. Il ne fallait qu’un dernier stimulus pour qu’il explose et commette l’impardonnable. Azraël s’avança d’un pas pour confronter le jeune chef de groupe. Le dominant largement de toute sa hauteur, ce dernier devait lever la tête pour continuer à voir le visage du démon. Prenant confiance en lui, la créature maléfique en lui prit le dessus. Azraël adopta une voix glaciale et menaçante que lui-même ne se connaissait pas.

-Alors ? Une réclamation ?


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Jeu 18 Avr 2019, 23:39

Ce n’était qu’un jeu. Un jeu auquel les deux Lyrienns étaient habitués. Le démon en revanche ne sembla pas le prendre de cet avis. C’était logique et ça leur avaient simplement échappé. Le démon se mit à changer. Son corps devenait différent, Khazel se mit à froncer les sourcils. Ne comprenait-il pas que c’était une blague ? Peut-être étais ce plus difficile pour lui que pour eux. Réagissant aux propos de Maëlle, le démon se leva lentement et toisa Otis. Sa voix fut mortellement froide lorsqu’il parla, différente. Pour la plupart, ils écarquillèrent les yeux en voyant ce spectacle hypnotique se dérouler devant eux. Le démon pouvait se transformer comme cela ? Ça aurait été anodin, juste une petite joute verbale. Ça aurait dû se passer comme ça. Alors que la question qu’avait posée le démon résonnait encore dans le couloir, Khazel et Maëlle sentirent. Otis était impressionné, assez impressionné pour faire appel à la magie. Le temps parut ralentir et Otis commença à lever le bras vers le démon. Khazel se leva et monta sur la table le plus rapidement possible pour aller s’interposer. Saisissant le bras d’Otis au passage, la chaleur qui s’en dégageait le brûlait déjà. Il serra la mâchoire et raffermit sa prise alors qu’il n’avait qu’une envie, le lâcher. En réponse, Otis tenta de se dégager en agitant son bras, cela lui fit perdre la concentration qu’il avait acquise. Seulement, c’était trop tard l’activation avait été sentie. Mathilda accourait déjà vers eux. Maëlle s’était levé elle aussi. Tout se déroula très vite à partir de cet instant. Otis parvint à se dégager et à repousser Khazel. Une multitude de lames étincelantes apparurent comme par magie dans le champ de vision du Lyrien qui était hébété. Que ce soit lui ou le démon, ils n’étaient pas embrochés, mais quasi. Une dizaine de lames les assaillaient et pointaient toutes des endroits mortels. Khazel leva les mains en l’air en signe de reddition, à moitié coucher sur la table. Maëlle eut un hoquet de stupeur et le visage d’Otis était blême. C’était la garde du domaine, toute de noire vêtue, ils étaient invisibles, mais présent, ils étaient une dizaine à présent à encercler Azraël et Khazel des armes pointées sur eux. Mathilda était furieuse et pendant plusieurs secondes personne n’osa bouger. Une voix féminine résonna comme venue de nulle part. « Pouvez-vous m’expliquer ce qu'il se passe ? » Ça ne pouvait être qu’une seule personne et Khazel fit la moue. Voyant qu’Otis ouvrît la bouche pour répondre, il prit les devants. « Euh… Un simple malentendu ? Ce cher Lord ici présent voulait nous faire une démonstration de son contrôle nouvellement acquis. Nous ne pensions pas déclencher cette réponse. » C’était tellement gros. Ça ne serait pas la première fois qu’il était obligé de mentir pour couvrir un fait complétement stupide. Otis grogna, mais n’alla pas contre sa version des faits. Il savait très bien que s’il le ferait cela lui apporterais des problèmes. Pas aussi sérieux qu’à eux, mais quand bien même, il était bien trop fier pour ça. Les lames pointées contre eux s’éloignèrent doucement. « Sir Khazel, sachez que si ce n’était pas vous, les choses seraient différentes. Quant à vous Lord Otis, dites-vous bien que votre jeunesse n’excuse pas votre stupidité. Demoiselle Siguld à tendance à ne pas aimer les hommes qui compense leur manque par l’usage de leur élément. » Otis ne dit rien. Son visage en revanche était un condensé de haine et de rage. Il avait dû comprendre qui parlait et ne pouvait rien répliquer. Il tourna le dos en serrant les poings et s’éloigna suivi des quatre acolytes qui l'accompagnaient. Maëlle souriait. Les gardes apparues plutôt avaient disparu. Un véritable tour de passe-passe qui laissa Khazel admiratif et un peu déboussolé. Il se redressa doucement, la main encore endolorie. Mathilda semblait sur le point d’exploser. « Avez-vous complétement perdu la tête ? Ne tenez-vous pas à la vie ? Par les Huit ! » Elle ne criait pas. Ses mots étaient pleinement percutants nimbés de magie, ils vous martelaient la tête avec force. La voix qui avait résonné tout à l’heure se fit de nouveau entendre. « Mathilda, il me semble que ces jeunes gens n’ont pas fait grand-chose de mal et je doute qu’ils soient assez malins pour comprendre votre laïus habituel. Concernant le service afin d’éviter un autre malentendu vous devriez les adjoindre à s’occuper des archives. » Mathilda fut décontenancée et s’inclina avec respect. « Selon votre Volonté Ma Dame. » Khazel secoua vivement la tête. « Non ! Vous ne pouvez pas… » Elle n’était plus là, il le sentait. Entre courir avec un plateau et les archives, le choix était vite fait. Mathilda leur désigna la table et leur fit comprendre qu’ils devaient terminer leur pause. Une nouvelle fois Khazel retomba sur son siège. Maëlle souriait d’un sourire étrange. « Désolée, je ne pensais pas qu’il était aussi…Enfin, tu as compris. » Elle parlait du voix posée et douce comme si rien ne venait de se passer. Khazel haussa les épaules. « Tu es toujours aussi agressif et pas content ? Tu sais à la longue ça fait un peu MOI PAS CONTENT MOI TUER VOUS ! – Pour appuyer ses propos il tenta vainement d’imiter le démon et parut ridicule. C’était certainement l’effet voulu. – Ca ne me dérange pas. Seulement évite de nous mettre en danger, je tiens à ma vie. Ah et si tu crois qu’on est tirés d’affaire, tu te trompes. Les archives, c’est l’Enfer comparé à ce qu’on vient de faire. Tu dois être habitué non ? »

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Ven 19 Avr 2019, 01:11

Comme à chaque fois que le démon relâchait son esprit pour laisser parler son instinct et sa nature démoniaque, la situation tourna à la catastrophe. S’il avait été plus âgé et plus intelligeant, il aurait pu éviter la confrontation. Il aurait pu habilement user de parole pour déstabiliser le jeune sans en arriver à alerter tout ce petit monde. Mais Azraël était tout sauf mature et réfléchit, au contraire, c’était une jeune créature démoniaque impulsive et inconsciente. Il allait devoir apprendre à se contrôler, à réfléchir et à anticiper les situations qui se présentaient à lui pour pouvoir éviter d’en arriver à des conflits inutiles. Mais cet apprentissage promettait d’être long et difficile mais surtout, ce n’était pas pour aujourd’hui.

Azraël ne prit pas immédiatement conscience de ce qui se déroulait sous ses yeux. Cette impression que le temps ralenti autour de lui. Une sensation qui ne lui était pas familière mais qui ne lui était pas inconnue non plus. D’où lui venait ce sentiment de déjà-vu ? Comment se faisait-il qu’il avait la nette impression d’avoir déjà ressenti ce ralentissement temporel ? La taverne ! Torin ! Il se souvenait à présent. Torin en avait fait la démonstration à la taverne. Le démon comprit que la magie se manifestait à nouveau, et que cela venait du jeune garçon face à lui. Khazel, bien plus habitué à repérer les signes de cette magie se montra beaucoup plus réactif qu’Azraël. Il s’interposa si vite que le démon en fut déstabilisé. Pris de cours, il resta immobile, comme subitement effacé de ce nouvel acte qui se jouait sans lui. Khazel s’était jeté sur Otis pour l’empêcher d’user de sa magie. Les événements qui s’en suivirent se déroulèrent bien trop vite pour que le démon en saisisse tous leurs sens. La magie, les lames, la garde, la voix. Mathilda qui accoure n’en croyant pas ces yeux et le grossier mensonge du lyrienn. Azraël avait l’impression d’avoir été foudroyé par la foudre. Que se passa-t-il ? Pourquoi tout tournait toujours à l’extrême avec les lyrienns ? Que faisait-il parmi eux ? Quel était le but de tout cela ? Après réflexion, le démon se rendit enfin compte qu’il était tombé dans un énorme guêpier familiale dans lequel se déroulait une partie d’échec sans précédent.

Calmé par la tournure des faits, Azraël avait très rapidement reprit son apparence habituelle. Ses yeux abordaient cette teinte de feu sans éclat, ses traits s’étaient détendus et il ne semblait plus avoir envie de tuer quelqu’un. Il ne semblait d’ailleurs plus s’intéresser à ce qu’il se passait autour de lui, perdu dans ses pensées, le regard vide. Dans sa tête, l’image de Khazel se précipitant pour se jeter sur Otis tournait en boucle. Il était convaincu que cette réaction venait du fait que Khazel voulait se protégeait lui. Lui et Maëlle avant tout mais, malgré cela, ce geste affectait le démon d’une drôle de façon. Peut-être que cela était dû au fait que personne ne s’était jamais interposé auparavant. Personne d’autre que Sariya, mais cela ne comptait puisqu’elle le faisait par obligation et non pas par choix. Mais pour le lyrienn, s’était différent, le démon le savait. S’il n’était pas intervenu, la magie d’Otis aurait pu causer bien des dégâts, c’était dire à quel point il était encore jeune et faible. Mais cela faisait naître en lui un sentiment qu’il n’avait jamais éprouvé jusque-là et qui le dégoûta de lui-même. Il se détesta de laisser ce sentiment prendre forme en son être sans qu’il ne puisse rien y faire. Toujours dans une sorte d’état second, il observait Khazel s’affairer à discuter avec une voix qui venait de nulle part. Avec horreur, Azraël se rendit compte qu’il se sentait redevable. Il en eut un haut-le-cœur qu’il s’appliqua à cacher en se tournant légèrement sur le côté.

Le jeune démon secoua de la tête pour chasser cette sensation de son esprit et se força à prêter attention à ce qu’il se passait sous ses yeux. Il n’avait pas tout entendu et avait seulement comprit qu’ils étaient réaffectés à une nouvelle tâche, les archives. Cette nouvelle laissa le démon de marbre. La voix du couloir s’était éteinte et Mathilda s’en était allée. Maëlle s’excusa auprès de Khazel et le démon n’écouta que d’une oreille distraite jusqu’à ce qu’on s’adresse à lui. Il fixa Khazel, le laissant débiter son petit discours et sa pâle imitation d’Azraël. En temps normal, le démon aurait été piqué au vif et aurait contre-attaqué, mais il était troublé intérieurement et cela prenait plus d’ampleur et d’importance que les paroles du lyrienns. Silencieux, il s’assit à son tour sur sa chaise en réfléchissant à comment se débarrasser de cette sensation d’avoir une dette envers quelqu’un. Après un silence qui dura son temps, le démon finit par croiser le regard des deux lyrienns. Sa voix rauque était calme, posée. Ça devait bien être la première fois qu’il s’adressait à eux aussi neutre et dépourvue d’agressivité.

-Avoir envie de tuer des gens fait partie de ma nature. Mais soit, j’essayerai de ne pas déclencher une guerre des clans. Tout ça, c’est trop compliqué à mon goût.

Le démon attrapa enfin une miche de pain et commença à manger.

-Et en effet, l’enfer, ça m’connait.

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Ven 19 Avr 2019, 11:46

Maëlle et Khazel regardèrent le démon qui leur faisait face les yeux ronds. Il le fixait comme s’il venait de lui pousser une deuxième tête. Il venait de parler… Calmement. « Qui es-tu ? Qu’as-tu fait du démon ? » Bougeant la tête dans tous les sens, cherchant le fameux démon Khazel appuyait bien ses propos. Maëlle eut un petit rire léger et mit un coup dans l’épaule de Khazel. « Arrête un peu ! » Se contentant de sourire en réponse, le Lyrienn se mit à grignoter. Une ombre passa sur son visage et il soupira. La Lyrienne assise à coté lui lança un regard perçant. « Azraël, c’est ça ? Écoute, je suis désolé de t’avoir entrainé dans tout ça. Je n’aurais jamais pensé que ça aurait fini de cette manière sinon je ne t’aurais pas impliqué. Disons que nous avons une façon bien à nous de traiter certaines choses. C’est peut-être stupide de le dire maintenant, je tenais à le dire quand même. Entre nous, je te félicite d’avoir survécu à ma famille aussi longtemps. » Maëlle jugea le démon d’un regard de biais, même si ça lui coûtait de l’admettre son ami avait en partie en raison. « A la mienne aussi… » Elle allait renchérir, ouvrant la bouche quand Mathilda émergea de nulle part. Elle avait croisé les bras sous sa poitrine et fixait les trois jeunes êtres d’un regard sévère. « C’est terminé. Votre pause. Je vais vous conduire aux archives. » Ils venaient à peine de s’installer. Khazel soupira. L’Enfer les attendait. Se levant, ils emboîtèrent le pas à Mathilda qui avait déjà commencé à déambuler dans les couloirs qui jouxtaient la salle de réception. Entre les rideaux, Khazel observait la foule. Il croisa le regard de son oncle au loin et se prit à regarder immédiatement ailleurs comme si les yeux aux teintes dorées l’avaient brûlé. Le sourire qu’il avait vu sur le visage de son oncle ne présageait rien de bon. Le silence était retombé et encore une fois, on venait de saper le peu de bonne humeur qu’ils avaient. Tout en grognant Khazel suivit Mathilda lorsqu’elle franchisa une porte qui donnait sur des escaliers. Le groupe entreprit une longue descente qui dura plusieurs minutes. Les bruits qui les avaient accompagnés depuis la réception s’éloignaient au fur et à mesure de leur descente jusqu’à disparaître complétement et laisser place à un silence étrange. Une nouvelle porte et un nouveau couloir plus loin, Mathilda se stoppa devant une porte qui paraissait plus vielle que les autres. Elle était constituée d’argent et avait une allure étrange. Faisant glisser un trousseau de clés dans ses mains, elle n’eut aucun mal à choisir la bonne du premier coup. Une fois tourné, un son de cliquetis signala qu’un mécanisme agissait et la porte s’ouvrit enfin. L’intérieur était sombre. Remédiant à cela par un claquement doigt de la part de Mathilda, la pièce qui les invitait s’éclaira doucement. La première chose de visible était un tas de papiers qui semblait s’élever haut dans la pénombre du plafond. Devant le spectacle, Khazel soupira. Il entra suivit de prés par Maëlle. Il y avait des tas et des tas de documents, papiers et livres. Ils étaient partout. Quelques bureaux difficilement visibles sous les monticules de paperasses. Et de grandes bibliothèques pleines à craquer qui menaçaient d’exploser. « Vous savez ce que vous avez à faire jeunes gens. » Une fois, tout le monde à l’intérieur, elle ferma la porte et la verrouilla. Une odeur de vieux parchemins lui attaqua le nez. Coincés au milieu des piles de documents et livres qui ne semblaient plus finir, le moindre mouvement menaçait de faire tout s’écouler. « Quand j’avais dit que c’était l’Enfer. » Maëlle tenta de se glisser entre deux piles. Son mouvement fit tanguer l’une d’elle et se figeant elle retenue son souffle. Le tangage s’arrêta. Elle n’osait plus bouger. « Comment veux-tu qu’on trie quoique ce soit ? On ne peut même pas se déplacer ! » De toute évidence, ils allaient devoir dégager un chemin ou un espace au moins pour se mouvoir. Le seul problème étant qu’il n’y avait de la place nulle part. Khazel n’osait pas bouger non plus. « Une idée ? » Il lança sa question à la cantonade.  Le problème était que ça risquait de produire un effet domino. Et ça risquait d'être réellement problématique. Khazel n'était même pas certain qu'ils survivraient si tout venait à tomber, les ensevelissant sous un tas de papiers.  

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Ven 19 Avr 2019, 16:15

L’attitude soudainement sereine du démon avait surpris les deux lyrienns. Rien d’étonnant puisqu’Azraël se montrait rarement aussi tranquille et posé. Khazel joua même de son humour mais à l’étonnement du démon, il n’ajouta pas le ton de la provocation ou l’agressivité. C’était bien la première fois depuis leur rencontre qu’ils avaient un dialogue neutre et dépourvu d’animosité. Les récents événements semblaient avoir eu l’effet d’un électrochoc sur les trois jeunes et ils étaient calme à présent. Azraël ne senti pas le besoin d’être sur la défensive et pour toute réponse il se contenta d’afficher un regard en coin. Le jeune lyrienn poursuivi sur sa lancée, s’excusant même de l’avoir embarqué dans toute ces histoires de famille. Le démon se figea d’étonnement et leva les yeux sur Khazel pour l’étudier du regard. Il semblait bien sincère dans ses propos. Quel étrange personnage qu’il était aux yeux d’Azraël ; Un jeune lyrienn faible parmi les forts, un garçon honnête parmi des hommes calculateurs et manipulateurs. Il était différent des autres membres de sa famille. Il se situait même à l’opposé d’eux mais cela ne semblait pas le déranger. Au contraire, il donnait l’impression de ne pas vouloir en faire partie. C’était curieux et le jeune démon se demandait ce qu’il avait bien pu se passer pour qu’il y ait cette distance entre eux. Il se doutait pouvoir comprendre le ressenti de Khazel pour les siens. Azraël le premier aurait tout donné pour n’avoir aucun lien avec son paternel.

Maëlle s’apprêtait à prendre le relai des excuses mais l’arrivée de Mathilda mit fin à cet échange pacifique. Cela épargna le démon à donner une réponse et il n’allait pas s’en plaindre. Il n’était pas habitué à échanger des paroles amicales et encore moins à présenter des excuses. Cette situation nouvelle le mettait mal à l’aise et il fut heureux d’avoir une excellente excuse pour y couper court même s’il appréciait cette soudaine considération.

Il reboutonna sa chemise tout en suivant Mathilda. Silencieux, les trois jeunes suivant docilement la domestique comme des animaux qu’on conduit à l’abattoir. Le chemin paru interminable et le démon se demandait même s’il y avait une fin. Il y en avait une, devant une porte qui s’ouvrit dans un bruit de mécanique. Azraël inclina la tête sur le côté, curieux. Ces archives devaient contenir bien des informations particulières pour être protégée par un mécanisme de la sorte. Peut-être que le démon allait pouvoir en profiter pour fouiner un peu. Le démon n’avait pas besoin de lumière pour y voir clair à cette distance et son idée fut vite découragée par la forêt de papier qui apparut sous ses yeux quand il franchit la porte. La pièce éclairée, Khazel soupira face à ce spectacle. Mathilda, quant à elle, s’empressa de quitter la pièce et de les enfermer à l’intérieur. Azraël l’avait suivi des yeux, le regard vide de toute expression. Les jeunes lyrienns étudiaient la situation, cherchant une solution devant les montagnes d’archives qui menaçaient de s’écrouler au moindre mouvement précipiter.

Le démon s’avança d’un pas, croisant un bras et portant son autre main à son menton. Il réfléchissait. Bien sûr, il avait quelques dons en télékinésie mais ces essais étaient en général maladroits. Le résultat qu’il en obtenait était souvent à l’opposé de l’effet recherché. Tenter d’user de sa magie pour gagner du temps comportait trop de risques pour qu’il s’essaye à une tentative, de toute évidence, vouée à l’échec. Encore, s’il avait fallu classer un ou deux parchemins, Azraël aurait pu s’en sortir mais ces capacités de concentration et sa force mentale ne lui permettaient pas d’assurer une telle quantité d’énergie pour résoudre le gigantesque problème qui se présentait à eux.

-Crois-moi, ça n’a rien à voir avec l’enfer. Le démon laissa retomber ses bras et haussa des épaules. Il eut un petit sourire amusé aux lèvres en ajoutant ; en enfer au moins, on aurait juste eu à tout cramer.

Tout faire brûler résoudrait leur problème très vite, il n’y aurait plus rien à archiver. Mais cela engendrerait sans doute un nouveau conflit qui les conduirait inévitablement dans un nouveau compromis. Un cercle sans fin. Le démon tourna le dos à la paperasse et fixa la porte pour tenter d’observer le mécanisme. Il resta là, immobile, les mains croisées dans le dos.

-C’est tout de même étrange. Il inclina légèrement de la tête en direction des deux lyrienns. Tout dans cette maison est richement confectionné, réfléchi et aménagé. Même la porte de cette salle comporte un mécanisme complexe. Comment se fait-il qu’il n’y aucun système d’archivage automatique ? Le démon se retourna complètement pour faire face à Khazel et Maëlle. Un sort ? Un mécanisme ? Un domestique même ?

Il était vrai que le démon ne fut pas le plus intelligent mais il était du genre à être paresseux et sa réflexion avait pour objectif de contourner la chose pour avoir le moins d’effort à fournir. Dans cet objectif, les rouages de son esprit se mettaient en route pour trouver une solution qui lui permettrait de s’en sortir sans avoir à trop en faire. Dans le petit espace de l’entrée, il se mit à faire les cent pas, réfléchissant à haute voix pour partager ses idées.

-C’est quand même difficile à croire qu’une famille comme les Afrans, qui semble vouloir tout maîtriser et calculer d’avance, laisse un amas de papier s’accumuler de la sorte. Ça ne colle pas avec le côté strict et ordonné de Sir Frada Afran. Il avait prononcé ces derniers mots avec un peu d’ironie. Si ça se trouve, il y a un mécanisme ou quelque chose qui permet de régler ça en un rien de temps ? Et dans l’objectif de… Le regard du démon s’égara dans le vide tandis qu’il cherchait ses mots, de nous apprendre la notion du temps, on nous fait croire qu’il va nous falloir une éternité pour classer tout… tout ça ! Il secoua les bras pour démontrer les tonnes de papier qui s’élevaient autour d’eux.

Plein d’espoir dans les yeux, Azraël avait conscience que son discours était tiré par les cheveux mais il ne pouvait se résoudre à s’imaginer trier bout de papier par bout de papier. Il arrêta de gesticuler et lança un regard à Maëlle, puis Khazel.

-Non ? Cela ne serait-il pas possible venant de votre famille ? Il marqua une pause, et sur un ton moins convaincu, il ajouta ; sinon on peut toujours tout brûler.



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Sam 20 Avr 2019, 15:13

L’idée était simple et relativement rapide. Tout brûler sans distinction. C’était bien un démon pour avoir une idée de ce genre. Ce n’était pas tant qu’elle était stupide, juste que ce n’était pas possible. Et pour le coup sous ses airs de brutes, il avait l’air plus malin que ce qu’il ne paraissait. Khazel et Maëlle l’observèrent une expression de surprise sur le visage. Plus il parlait et plus ils étaient surpris. Au milieu des amoncellement de documents allant gratter le plafond, les deux Lyrienns écoutaient le démon les yeux ronds. Maëlle partit dans un petit rire alors qu’une nouvelle fois Azraël faisait allusion au fait de tout brûler. « Sous tes airs de brutes, tu es quand même malicieux… Je dois dire que c’est assez surprenant. Je ne m’en remets pas. » Khazel avait dit ça de manière légère, ce n’était pas une moquerie, juste il exprimait sa surprise. La plupart n’auraient pas forcément compris. Néanmoins, il se trompait sur plusieurs choses. « En fait on ne peut pas. Cette pièce est particulière. Le feu n’existe pas ici. Sans entrer dans les détails, le mécanisme que tu as entendu est un sceau qui empêche la naissance d’une étincelle ou d’une flamme. Il ne fait pas que ça, mais peu importe. Pour le reste, tu n’as pas tort et à la fois, tu n’as pas raison non plus. Ce que tu ne sais pas, c’est que ma famille est versée dans l’art de la punition. Et si je dois bien admettre quelque chose, c’est qu’ils sont extrêmement bons dans ce domaine. » Maëlle soupira et à force de se contorsionner dans tous les sens pour finir par miraculeusement s’asseoir. Khazel grimaça en la voyant. Elle était quasi prostrée entre deux piles. Il continua son explication pour que le démon comprenne la situation. « Cette pièce n’a pas pour vocation d’entreposer les registres. Elle est là juste pour punir. Elle s’ajuste selon les envies de celui qui insère la clé. Vu que Mathilda était en colère… Tu vois le résultat. Quand je te parlais d’Enfer, ce n’était pas un euphémisme. Même si on voulait ranger ou trier, à chaque fois elle se réajusterait pour qu’on recommence inlassablement. La Damnation est pavée de bonnes intentions, tu ne crois pas ? » C’était un jeu pervers et un applicatif qui était tout aussi remplit de perversion. Contrairement au démon, les deux Lyrienns connaissaient parfaitement ces méthodologies. Eh bien qu’aujourd’hui, ils en soient victimes, ils admettaient que c’est un système qui fonctionnait bien. Ça dissuadait de jouer aux petits malins. Quand bien même ça n’avait jamais vacciné Khazel qui se jouait des règles sans faillir. De toute évidence, il était allé un peu trop loin cette fois. Maëlle, prostrée dans son coin, soupira à son tour. « Désolé mon chou, il n’y a aucune échappatoire cette fois. Actuellement on juste coincés et on doit attendre. Ce que tu peux trouver de plus marrant dans cette situation, c’est que le temps est relatif ici. Nos familles ne rigolent jamais quand il s’agit de donner une leçon. Bienvenue dans notre monde cher démon. » Il n’y avait ni moquerie ni jugement pour une fois. Juste une supplique légère. Une teinte de tristesse et de l’amertume. « Ce n’est pas qu’on nous demande de faire quoique ce soit, juste qu’on doit attendre. Et j’ai bien peur que tu sois relativement surpris sur le temps qui va passer. » Tout en parlant Khazel se glissa entre deux piles de documents et réussit à son tour à s’asseoir. Ce ne fut pas sans difficulté, mais tout aussi miraculeusement que son amie, il réussit. Maëlle jeta un regard en biais vers le démon. Elle ne le voyait qu’à moitié à cause des piles devant elle. « Tu utilises la magie ? Je t’ai vue faire. Enfin… – Elle parut gênée et baissa le regard. Sa voix, restant en suspens quelques secondes et elle, posa la question qui la taraudait. – Ça fait quoi au juste ? » Khazel arqua l’un de ses sourcils, il était rare que Maëlle soit entreprenante. Plutôt du genre réservé. Ça devait vraiment la rendre curieuse pour qu’elle pose la question. En supposant que le démon puisse répondre, il n’était pas certain que ça l’aide. De ce qu’il avait vu jusqu’alors les Lyrienns étaient différents sous bien des aspects. Mais tenter de l’expliquer était impossible pour lui. Ça ne s’expliquait pas. C’était plus un vécu propre. Pour le coup, lui aussi voulait savoir. Certes, il avait vu de nombreuses fois sa manifestation et en comprenait un peu le sens, pour autant, ils n’avaient aucune idée de ce que c’était. Le fait ne pas être révélés les rendaient ignare à ce point et tout aussi incompétents. Cependant, Maëlle avait toujours cru. Elle avait toujours cru que viendrait le moment ou cela changerait. Quant à Khazel…L’espoir se faisait moindre.

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Sam 20 Avr 2019, 19:42

Les propos du démon, dans son objectif « moins j’en fais, mieux j’me porte » sembla surprendre les deux lyrienns. Khazel s’en étonna même de vive-voix et bien que sa remarque ne se voulait en rien blessante, le démon fit la moue intérieurement. Donnait-il à ce point l’impression d’être stupide ? En y repensant, il était vrai qu’il se devait d’admettre qu’il faisait rarement preuve de réflexion et de jugeote, préférant réagir sous l’impulsion et l’insouciance de sa jeunesse. S’adossant à la porte, bras croisé, il écoutait attentivement les explications de Khazel en réagissant par des froncements de sourcils et des sourires selon ses propos. Plus il en apprenait sur la famille Afran, plus il commençait à douter de leur origine tant ils avaient en commun avec les démons. L’arrogance, la manipulation, le mensonge, leur goût prononcer pour le supplice physique et mental. Si aucun d’eux n’était encore un être démoniaque, il ne serait en rien étonnant qu’ils finissent par en devenir un à leur mort. Plus d’un diable en serait enchanté, Azraël en était sûr.

-Je vois, murmura le démon, toujours adossé contre la porte. Dans ce cas…

Amusé et surtout bien décidé à ne pas se fatiguer, Azraël se laissa glisser le long de la porte pour se retrouver assis par terre. Ce n’était certes pas une place confortable, néanmoins, il n’avait rien à envier à la minuscule place que Maëlle avait trouvée. Cette dernière renchéri d’ailleurs les propos de Khazel, confirmant ces dires mais ce qui étonna surtout plus le démon fut finalement de l’entendre autant parler. C’était bien la première fois qu’elle faisait une phrase de plus de trois mots en sa présence et il se surpris à trouver le son de sa voix agréable et apaisant. L’écouter parler lui donnait également une excellente raison de pouvoir la déshabiller du regard sans laisser paraître ses arrières pensées pour une fois.

-Et bien puisque on me demande de ne rien faire, je dois dire que je suis assez compétent dans ce domaine.

Appuyant la parole par le geste, il déboutonna se chemise trop serrée, croisa ensuite ses mains derrière sa tête et allongea ses jambes. Ainsi installé, il ferma les yeux, prêt à profiter de ce moment de calme pour faire une petite sieste, mais c’était sans compter sur la curiosité surprenante et soudaine de Maëlle. Il ouvrit les yeux et la fixa ignorant ce qui l’étonnait le plus ; que quelqu’un s’intéresse à ce qu’il était, ce qu’il faisait ou que ces questions viennent simplement de la jeune femme. Une bonne minute s’écoula pendant laquelle le démon ne détourna pas son regard de la belle Maëlle. Il hésitait à répondre, ne sachant pas vraiment quelle explication donner. Dans une situation différente, il aurait certainement cherché à se venter exagérément de ces talents, jouant de ce qu’il appelait « son charme naturelle » pour s’attirer les faveurs d’une belle jeune femme. Sauf que là, même si son égo voulait impressionner Maëlle, il savait que pour chacun des mensonges qu’il raconterait, les lyrienns lui poseraient des questions qui le mettraient dans l’embarras. Et dans le fond, bien qu’il préférerait mourir que de l’admettre, il commençait à apprécier la compagnie de deux jeunes rebelles. Décidé à répondre le plus honnêtement possible, il se redressa et croisa les jambes pour poser ses mains sur ses genoux.

-Si tu parles de tout à l’heure… ce n’est pas de la magie… comment dire. On ne vous l’a jamais expliqué ? Les démons ? Les ailes, les cornes… ? Le côté… effrayant ? Tout ça ? Le démon prit une profonde inspiration, cherchant ses mots pas la même occasion. Nous autres démons, sommes différents de vous. Cette image, dit-il en montrant son visage et son corps, notre aspect physique nous aide à être plus… à être moins… démoniaque en apparence, disons. De cette manière, c’est beaucoup plus simple de se fondre dans la masse. Sans cette enveloppe, on ne ressemblerait pas à… ça, conclu-t-il en se désignant une fois de plus. Il eut un autre soupire et son regard se perdit dans le vide. Sous cette physionomie, nous avons un autre aspect physique qui correspond à notre… « vrai » nous, notre « vrai » visage si on peut dire. Chaque apparence étant très différentes selon les démons. Azraël releva une jambe pour plier un genoux contre lui pour s’y appuyer avec son coude. Disons que… sous le coup de la colère, j’ai parfois du mal à me contenir… et il apparaît alors… certaines caractéristiques de cet autre aspect.

Il passa son regard sur Maëlle puis sur Khazel, se contentant de cette explication. Il n’avait pas envie de détailler les différents « dons » typiques des démons, ni d’expliquer son affinité pour la télékinésie puisqu’en réalité il ne maîtrisait pas vraiment ces différentes capacités. Bouger une simple feuille lui demandait un tel effort qu’il n’en tirerait aucun mérite, quant au reste, il n’était pas encore sûr d’avoir tout compris lui-même alors de là à devoir l’expliquer à d’autres.

-Mais vous par contre, vous usez de magie. Enfin… votre famille du moins, car je dois dire que je n’ai vu aucun de vous lancer un sort ou faire ce… cette chose qui ralenti le temps. Comment ça se fait ?


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Sam 20 Avr 2019, 21:32

Comment cela se faisait-il ? Une question qui fit sourire tristement les deux Lyrienns. Le démon avait semblé faire preuve d’honnêteté en se dévoilant. Ils se devaient de lui rendre la pareille quelque part. Se consultant du regard, Khazel prit la parole. « C’est un peu différent de ce que tu penses. Je ne pourrais pas te décrire clairement les choses, mais je vais essayer. Les Lyrienns sont différents dans une certaine mesure. Actuellement, Maëlle et moi n’avons strictement aucune magie. Un enfant Lyrienn, tout genre confondu, ne deviendra pas forcément un Lyrienn. Dis comme ça, c’est bizarre et malheureusement, j’ai aucun autre moyen de le dire. C’est seulement quand nous sommes désignés par un élément qui nous investit que nous devenons magiques si je puis dire. Ça n’a pas avoir beaucoup de sens pour toi. » Il était clairement difficile pour eux d’évoquer cela. Ce n’était pas un secret ou autre, simplement, ils ne l’avaient pas encore vécu et que ce soit elle ou lui, ça demeurait un sujet remplit de mystère. « Si nous sommes réceptifs à certains signes, c’est à cause d’un usage répété. De la même manière que tu respires ou que tu fais bouger ton corps, nous avons pris l’habitude des signes précurseurs. On ne réagira pas forcément plus vite, on le sentira simplement uniquement avec nos sens. On ne la visualise pas et ignore ce que signifie avoir de la magie. L’usage intensif qui est fait de la magie au sein de notre famille nous donne juste l’avantage de l’expérimentation. Mais actuellement nous sommes… » Il laissa sa phrase en suspens. Khazel et Maëlle avaient l’expression fermée et le visage baissé. Ils rayonnaient de quelque chose de difficilement compréhensible pour les autres. Maëlle prit quand même la suite. « Nous ne sommes rien. Ni Humains, ni Lyrienns, ni quoique ce soit. Nous sommes entre plusieurs états, ce qui fait que nous sont quasi-inexistants. » A ces mots, les deux Lyrienns réagirent de manière égale. Ils étaient tendus, une tension qui les accompagnaient depuis toujours. Qui les rendait différents des révélés. Il doutait que le démon puisse comprendre. Non, il ne pourrait pas comprendre, il n’était pas un Lyrienn. Cela dit le fait qu’il écoute et leur donne la possibilité de s’exprimer leur donnait un sentiment étrange. Incongru. Les deux jeunes avaient peu quitté le giron familial et cet individu leur donnait l’impression d’être juste et simplement eux. Il était difficile de définir l’effet que ça faisait. Khazel allait ajouter autre chose quand le cliquetis mécanique de la porte se fit entendre. Leurs regards se fixèrent sur celle-ci et après son ouverture l’ombre de Mathilda se déversa dans la pièce. « La dette est payée jeunes gens. Demoiselle Siguld et Sir Khazel vous feriez bien d’aller voir vos parents respectifs. Ils vous attendent. » Khazel fronça les sourcils. Ayant déjà entendu parler de la pièce, il savait qu’elle avait un effet non-négligeable sur la temporalité. Mathilda ne portait pas les mêmes vêtements et son maquillage était différent. C’était une blague ? Venant de sa famille, le concept même de blague n’existait pas. Alors quoi ? Les rumeurs étaient réelles ? Les mots de son oncle lui revenaient en mémoire. Il avait le désir de leur apprendre la notion du temps. À ces yeux ça faisait à peine une heure qu’ils avaient été installés dans la pièce. La question émergea toute seule. « Combien de temps ? » Il avait posé la question à voix haute. Mathilda eut un sourire amusé sur les lèvres. Elle laissa planer plusieurs secondes avant de répondre. « Dix lunes. » Maëlle voulut se redresser vivement. Au dernier moment, elle se rappela les piles qui l’entouraient et arrêta son mouvement. Apprendre à quel point le temps était précieux. C’était juste de la folie. « Vous feriez mieux de sortir à présent et de ne pas faire attendre vos parents trop longtemps. Pour vous, Dame Sariya vous attend dans l’un des salons. » Elle s’effaça pour laisser le passage. Khazel et Maëlle se relevèrent tant bien que mal et sortirent dans le couloir. Khazel attendu que le démon les rejoigne. « Comme tu le constates, voilà l’idée que se font les Afran de la punition. Cela dit même si je dois être désolé saches que je ne suis finalement pas si mécontent de notre rencontre. Nous serons amenés à nous revoir Azraël. » Mathilda dans leur dos fit claquer sa langue, impossible de dire si c’était par rapport aux propos du Lyrienn ou par rapport à son impatience d’en finir. Quoiqu’il en soit, ils allaient devoir se séparer ici.

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[XXVI ; IX] - Démon de Braise et Lyrienn de Feu

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