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 [IX] - Folie d'Azur

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Jeu 18 Avr 2019, 20:20

Catégorie de quête : IX. Apprentissage
Partenaire(s) : Solo
Intrigue/Objectif : Face à son vécu et à sa vie, Khazel se remet en question de manière profonde. Un sentiment qui l'habite depuis quelques jours commence à le tarauder. Pour le comprendre et le vivre pleinement il va partir à la découverte de soi même et de ses sentiments afin d'en apprendre plus sur lui même et d'avoir la possibilité d'être plus à même de se réaliser. Il est à l'orée de son existence et plus encore sur le chemin de la découverte de sa nature, et c'est en cela qu'il doit apprendre...


Folie d'Azur
Ce n’est jamais très simple. Jamais qu’une idée. Un rêve. Une mélodie qui vous pousse à avancer et à grandir. Vous ne voyez pas toujours l’arrivée et pourtant vous continuez à avancer. Ce qui est simple est de le parcourir. Ce qui est plus difficile est d’en saisir toute la portée. Chaque pas compte. Chaque pas vous conduit ailleurs. Vos objectifs, vos envies évoluent dans le temps et dans le vécu. La seule question qui demeure est de savoir ce qui vous définit. Lorsque vous n’avez aucune force, aucune valeur, que vous n’êtes rien. Qu’est-ce que vous avez ? Même si vous sondez votre cœur pour y discerner quelque chose, arriverez-vous à trouver quelque chose ? Oui, c’est cela. Une idée, un rêve. Peu importe que votre objectif soit vengeur ou altruiste ce qui fait que vous continuez d’avancer pas à pas est l’espoir de vous réaliser. De devenir autre chose que ce que vous êtes. Et au creux de ce chemin il n’y a que vous-même. Votre propre écho, vos propres sentiments. Le souffle qui gonfle les voiles de votre cœur n’est autre que le vôtre. Ne le redoutez pas. Car même face au plus grand désarroi, tant que vous vous vivrez celui-ci ne s’arrêtera jamais de souffler.

Lorsque l’on remet en cause sa condition, il faut comprendre qu’il est nécessaire de devenir autre chose. De changer son propre état. Vous ne serez pas vraiment ou vous conduira ce changement, vous ne pourrez que l’accepter et en subir l’état. Cela ne vaut-il pas mieux quelque part ? Même si vous veniez à être totalement différent, n’est-ce pas ainsi que l’on trouve une définition à ce que l’on est ? Au travers des épreuves et de tout ce qui nous parcourent. Y avait-il encore de l’espoir de son cœur ? Lorsque vous êtes exposé à vous restreindre en permanence, à devenir quelqu’un que vous n’êtes pas, cela vous donne-t-il une excuse ? Depuis sa naissance, il s’était contenté d’être simplement. Être comme le voulait sa famille. Usant de malice pour se faire remarquer et pour lutter contre sa condition, il se rendait compte à quel point c’était vain. Si faible, si léger. Il se rendait compte que toute son existence ne reposait sur rien. Un vide si profond et sans aucune nuance. Cette attitude si légère en était l’écho. Ce n’était pas sa famille qui avait rendu sa vie indolore, c’était lui tout simplement. N’avait-il jamais osé penser par lui-même ? N’avait-il finalement fait que se dire que l’espoir ferait tout ? Ce n’était pas la vengeance qui l’habitait, juste une lassitude profonde. Ce sentiment, qui prenait forme au sein de son esprit, commençait à le faire cauchemarder, le réveillant dans la nuit, complètement désemparé. Il restait ce gamin terrifié sous le regard de son père. Il restait cet être sans valeur et dénué de tout. Complètement désarmé face à la vie. Le désir qui prenait petit à petit forme au creux de son être n’avait rien d’aventureux ou d’une quête de puissance. Son désir profond était d’échapper à sa condition. À ce contrôle absolu et permanent. Il n’était qu’une bête. Une bête de trait pour les siens. Ce qu’il avait vécu l’avait enfermé dans une solitude profonde. Bien sûr, il tenait pour responsable sa famille. Mais étais ce vraiment eux les responsables ? Tout au long de ces années, ne s’était-il pas fourvoyé dans cette logique réconfortante ? Il était si aisé de pointer un responsable du doigt. Si aisé de rejeter sa condition sur les autres. C’était si lâche. Comment pourrait-il être béni d’un élément avec ceci ? Son monde s’écroulait de jour en jour. Ses rêves l’avaient toujours amené à se libérer. Se libérer de quoi au juste ? C’était encore plus douloureux de s’apercevoir que c’était lui qui avait tout gâcher. Plus difficile qu’il aurait pu le croire. Plus difficile que tout ce qu’il imaginait. La volonté à elle seule ne suffisait pas toujours. Il fallait parfois plus. Ce qui commençait à former une évidence au creux de son être le rongeait. Ce qui s’agitait tout au fond de lui amenait son esprit à envisager des routes qu’il n’aurait jamais cru entre apercevoir. Le vent qui l’avait toujours poussé en avant n’avait jamais été le sien. S’étant simplement laissé porter dans une masse qui ne lui correspondait pas. Sa haine l’avait aveuglée au point de ne plus voir l’essentiel. De ne plus voir qu’il était le seul et unique responsable. L’oppression qu’il avait toujours subie n’avait rien de fortuit. Ce n’était pas un état. C’était-il déjà élevé contre cela ? Lorsqu’on lui indiquait la marche à suivre, avait-il déjà dit non ? C’était si risible, si fade. La solitude, la douleur et la violence avaient formé son esprit et son corps jusqu’alors. Il les avait acceptés comme des amies franches qui l’embrassait au creux de son existence. Il sentait leurs bras l’enserrer dans ces cauchemars. N’avait-il jamais tenté de les repousser ? Pourquoi après tout ce temps, il restait figé dans cet aspect incertain ? Il demandait une bénédiction qui ne lui revenait pas ? Apprenant à danser encore et encore avec elle, il avait fini résigner. Il avait fini par spolier son propre esprit. Comme si tout était vain. Comme si son monde ne se résumait qu’à ça. Qui plus est, il eut fini par impliquer son amie dans la tourmente. Il avait fini par ne lui montrer que ce qu’il voyait, lui. Au travers d’un vécu sans saveur, les proportions du monde se font misérables. Sa famille n’y était pour rien. Son peuple n’y était pour rien. Le responsable, c’était lui et seulement lui. Ses pensées se cristallisaient dans cette forme qui lui était inconnue. Le poids glacé de sa réflexion commençait à peser. Et son esprit se vidait de tout. Lorsque les coups martelaient sa chair, lorsqu’il était exposé à la violence, il c’était toujours dit que ça passerait. Que ça finirait par l’étreindre dans un silence morbide. Simple spectateur, il avait toujours observé les choses sous cet angle simple. Sous cet angle qui n’offrait aucune alternative. Il avait renoncé à vivre. Cette renonciation l’avait amené à se fourvoyer dans l’illusion du sort. À le rendre tellement sot qu’il ne percevait même plus son propre chemin. Tous ces moments où il n’avait fait qu’observer. À chaque fois, on lui avait laissé le choix. À chaque fois, on lui avait donné le moyen de s’exprimer. Et pourtant, il n’avait jamais dédaigné grandir. Restant prostré dans les bras de la solitude. Embrasant la violence et se lovant au creux de la haine. La haine tournée vers sa famille commençait à l’enserrer. Elle lui susurrait ces mots qu’il connaissait si bien. Elle lui demandait de tout lui donner. De tout lui rendre. Depuis quand son esprit se désagrégeait ainsi ? Depuis combien de temps savait-il et refusait de voir ? Quel était le sens de sa vie ? Pourquoi vivait-il ? Finissant par vivre que pour la haine, simplement pour faire face. Et même en ces circonstances, il avait toujours été lâche refusant de s’élever contre sa propre faiblesse. Que ferait-il si, un élément l’étreignait, le bénissait ? Rien. La vérité avait un goût si amer et acide. Tout ce temps, il avait attendu, mais attendu quoi au juste ? Dans le fond ce n’était même pas la révélation qu’il cherchait, car il n’y croyait plus. Il se cherchait simplement lui-même. Tout au long de ces années la haine qu’il vouait à sa famille était tournée avant tout contre lui-même. Si pathétique et si misérable. Pour survivre, il avait renoncé à tout. Ses sentiments, son corps, son esprit, sa vie… À tout. Il avait simplement suivi un courant qui n’était pas le sien. Il avait claqué son souffle sur celui de quelque chose qui ne lui appartenait pas. Comment pouvait-il envisager une seule seconde, que vivre était cela ? Comment avait-il fini par renoncer à vivre ? Et quand bien même était-il aujourd’hui capable de changer ? Était-il aujourd’hui capable de faire face à autre chose ? À appeler et amener un changement tel que son être en serait profondément changé. Son reflet moqueur se riait de lui. Un rire dément qui résonnait si fort dans tout son être. Un défi à sa propre bêtise et sa non-existence. Son esprit se désagrégeait et souffrait de cette nouvelle résolution qui s’accrochait. Elle se fixait si fort. Après tout ce temps méritait-il cela ? Pouvait-il juste changer comme ça ? Ça ne serait jamais si facile pour quelqu’un ayant renoncé à vivre et à ressentir. Il voulait les aider. Pourtant, il ne c’était jamais aidé lui-même alors comment pouvait-il prétendre à cela ? Comment pouvait-il trouver une quelconque résolution au creux du vide de son être ? La souffrance et la haine lui hurlaient d’arrêter. C’était un chemin sans retour. S’il se décidait à agir, alors plus rien ne pourrait le protéger de lui-même. Ayant toujours considéré que ces ennemis étaient autour de lui, il ne c’était jamais rendu compte que son plus adversaire n’était que ce résidu de conscience qui était là. Ce reflet moqueur qui continuait à rire sans cesse. Le jugement avait fini par lui faire abandonner ces sentiments. À lui faire enfermer tout ce qu’il était. Les souvenirs de son enfance lui revenaient en mémoire comme une ode à sa propre faiblesse. Il voulait changer. Devenir autre chose. Avec tout ce qu’il avait comment avait-il pu passer à côté de cela ? Comment se faisait-il qu’il n’eût jamais su ? Non, il avait toujours su. Il n’avait simplement rien fait. Et maintenant qu’il affrontait son dégoût envers lui-même tout lui paraissait évident. Ça n’en était pas moins encore plus difficile. Cette douleur indicible qui vous dévore. Qui est invisible, logée dans une partie de vous inaccessible. Comment pouvait-il faire face ? Qu’avait-il fait tout ce temps ? Il l’avait laissé grandir et aujourd’hui la douleur avait soif de lui. Si affamée, si puissante. Même s’il tournait le dos à ces sensations maintenant, il savait que ça le rongeait jusqu’à la fin de ses jours. Lui le lâche, l’inexistant. Les larmes ne pourraient l’ôter de ce poids. La solitude n’y changerait rien non plus. La haine ne ferait qu’attiser la douleur. Depuis tout ce temps il n’avait eu que ça, oblitérant son propre esprit pour ne pas avoir à ressentir plus. Tout au fond des méandres de son être, il avait toujours su. Lorsque les coups martelaient sa chair ou que le monde devenait étouffant, il savait. Qu’avait-il fait ? Rien. Son mépris des autres et de lui-même n’avait-il aucune limite ? Il rêvait de liberté. Il rêvait de trouver sa propre liberté. Toujours à penser qu’il s’affranchirait de sa propre famille. Pourtant, son désir n’était que de s’affranchir de lui-même. Et c’était si terrifiant. Si fou. Imitant son propre reflet, ne pouvait-il que rire de démence, rire de sa propre démence.

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Sam 20 Avr 2019, 15:58


C’était une chute. Une chute qui ne cessait pas. Au creux de son esprit, sa vie s’enroulait autour de sa conscience. Chaque sentiment, chaque action lui revenaient. Il avait toujours eu peur. Une peur si puissante et si dévorante qu’elle fût devenue de la haine. Une haine si agressive et si réconfortante. Il avait renoncé. Au fond de lui-même il avait renoncé à devenir Lyrienn. Les attentes de sa famille, les attentes de ce monde avaient peut à peu ronger sa propre essence. Elle lui avait dit que le moment viendrait. Qu’à un moment ils seront bénis. Le voulait-il vraiment ? Se drapant de sa haine pour éviter d’avoir peur. Il se souvenait du feu. Un feu brûlant, dévoreur de chair et qui à la fois produisait cette chaleur réconfortante. Pouvait-il seulement comprendre le sens de tout cela ? Au milieu de ce maelstrom qui l’emportait, pouvait-il seulement comprendre ce qu’était son propre chemin ? Que signifiait être Lyrienn peuple élémentaire ? Que signifiait la magie ? Toutes ces questions le terrifiaient depuis sa naissance. Les miroirs constitués d’émotions dansaient au milieu du fleuve de haine qui s’écoulait en lui. Il ressentait encore les coups marquant son corps. Le regard de ses pairs le juger. Il avait toujours fui encore et encore. Ce n’était pas une fuite vers l’avant. S’il tenait à se libérer il devait changer et si le changement se produisait, ne serait-il pas dans un monde plus grand encore ? La propre ligne de sa réalisation n’était finalement qu’une fibre légère menaçant de céder à tout moment. Ce sentiment qui naissait et commençait à tout emporter. Son désir. Était-il égoïste à ce point ? Chacun à leur tour ils les avaient laissés tomber. Ne laissant personne s’approcher de lui, ne laissant personne toucher son être. Il n’était pas Lyrienn. Il était autre chose pour l’instant. Il fallait qu’il agisse. Que le mouvement se produise. Son être devait produire ce mouvement qui lui manquait tant. Pas pour les autres, pas pour sa famille mais lui-même. Le monde continuait sa course peu importait ce qu’il se passait à sa surface. Chacun ne vivait que pour lui-même. Les émotions, l’expérience, l’existence tout n’était qu’unique. Son temps n’avait pas été mis à profit pour grandir. Il était resté un enfant. Un enfant rêvant de n’avoir jamais aucune responsabilité. Un enfant rêvant d’une liberté inconditionnelle. Seulement ce n’était qu’un rêve. La liberté implique son lot de responsabilité. Toute l’énergie qu’il avait mit pour échapper à sa condition était une perte absolue. Il ne pourra pas s’échapper. Au creux du temps il avait juste regardé le monde sans rien faire. À tout moment sa voix aurait pu s’élever. Il n’a rien fait. Laissant la distance s’installer entre lui et les autres. Sa sœur n’avait pas changé. Il l’avait laissé partir aveuglé par la haine. Elle faisait partie des leurs. La peur qui grandissait au fond de lui n’était pas liée au changement. N’était pas liée à sa condition. Depuis toujours il avait simplement eu peur de lui-même. Le véritable ennemi n’est pas la noirceur de son esprit, c’est sa lumière. La peur de se rendre compte que nous sommes responsables. La peur de se dire que nous devons construire avec nos propres mains.  Il ne voulait pas cela. Il ne voulait pas admettre que c’était sa faute. S’il était faible ce n’était pas dû à son peuple, ni aux siens. C’était lui qui en avait décidé ainsi. A quoi cela rimait-il ? Si sa vie était autant dénuée de sens quel était l’intérêt ? Pourrait-il fuir encore ? Pourrait-il encore se regarder dans le miroir à continuer de la sorte ? Même s’il acceptait de devenir autre chose qu’était-il prêt à sacrifier ? Qu’était-il prêt à donner ?

« As-tu peur ? » Une question simple, la réponse l’était tout autant. « Oui. » Il était terrifié et en colère. En colère contre lui-même, en colère contre tout. Ce n’était qu’un voile illusoire. Un voile face à sa propre absence. Face à sa propre faiblesse. « Alors pourquoi ne deviens-tu pas plus courageux ? » Il ne pouvait simplement pas. Pas comme ça. C’était si enfantin. Qu’est-ce qu’était le courage au juste ? Qu’est-ce que signifiait tout ceci ? Son désir avait été de disparaître pour ne plus ressentir. Pour ne plus faire face. « Tu ne peux pas te cacher ici. » Non, il ne pouvait pas. Mais plus que tout, il ne voulait pas se faire face. « Que veux-tu ? » Que voulait-il exactement ? Au creux de ce maelström d’émotions et de sentiments, il ne savait plus. Peut-être qu’il le savait. Oui, il le savait. Seulement la peur le paralysait. S’il faisait face étrangement, il avait conscience que tout changerait. Il avait conscience que tout deviendrait différent. Il ignorait ou il était, il ignorait ce qui se passait au juste. Faisant face à lui-même faisant face à son propre reflet, il se retrouvait au croisement de son propre être. Incapable de faire autre chose que ce qu’il avait toujours fait fuir. Son rêve de liberté n’avait finalement jamais existé. Le souffle qui l’avait poussé encore et encore n’était qu’une vaste supercherie. En cet instant, il voulait simplement se laisser emporter. Une partie de lui voulait sombrer au plus profond de sa conscience et ne jamais revenir. Une autre aspirait à quelque chose de différent. Il était incomplet. Quelque chose lui manquait. Son désir et sa volonté se mêlaient pour forcer l’ouverture de quelque chose, mais quoi au juste ? Il rêvait. Il rêvait de lui-même. Malgré son envie de disparaître, il repensait à ses proches. Sa sœur. Son amie. Pouvait-il vraiment les abandonner comme cela ? Pouvait-il renoncer comme ça ? Il pensait toujours œuvrer pour elles, n’avait-il pas agit comme ces deux hommes ? Leurs ombres se dispersaient sur sa vie et il n’avait jamais protesté. Finissant simplement par contaminer celles qu’il aimait. Une spirale infernale qui durait depuis tant de temps qu’il avait fini par juste être là. Élément fictif d’une vie qui ne lui appartenait pas. Même s’il venait à acquérir du pouvoir qu’en ferait-il ? Même s’il dépassait sa propre condition que pourrait, il bien faire face à toutes ces autorités en place ? Ce n’était pas un combat qu’il pouvait gagner. Il refusait de plonger dans ce cycle encore et encore. Qu’est-ce qu’il voulait ? Il voulait changer ce cycle qui était le sien. Il voulait voir un nouvel horizon se dessiner devant lui. Dépasser sa conscience et enfin pouvoir s’élever. Non pas pour lui-même, au moins pour elles. Au creux de ce reflet qui était le sien, un sourire se dessina. Faire face, c’était accepter sa vie et ses regrets. C’était accepter ce qu’il était bien au-delà de sa condition. Ce qui l’avait toujours coincé finalement était la peur d’avancer sur un chemin qu’il ne maîtrisait pas. D’avancer là où il ne savait rien. Le confort et les acquis sont illusoires. Malgré tout sa famille avait réussi à lui transmettre des bases élémentaires. Sa haine l’avait aveuglé et aujourd’hui, il s’accordait à penser qu’au travers de cette haine, de ce rejet, il avait fini par se perdre. Il devait renaître. Il devait s’ouvrir une nouvelle voie hors de tout ce qu’il connaissait. « Est-ce là ce que tu veux ? Est-ce là ton désir ? » Oui. Il ne pouvait se sauver lui-même. C’était déjà trop tard. En revanche, il pourrait devenir autre chose. Il pourrait devenir le catalyseur qui donnerait au moins une chance à ceux qu’il aimait. Cette partie, qui aspirait à sombrer, avait simplement besoin d’un nouveau souffle. Malgré la peur, malgré le fait de faire face, il devait accepter ce petit garçon. Il devait accepter ce qu’il était. Pas pour lui-même, mais pour enfin faire quelque chose. Enfin pouvoir s’accrocher à quelque chose. Faire face n’était pas suffisant. Il devait faire plus. Réconcilier ce petit garçon et son lui d’aujourd’hui n’était pas suffisant. Renoncer à sa haine n’était pas suffisant. Il devait s’ouvrir bien plus encore. Il ne rêvait pas de devenir un héros, il ne rêvait pas d’aventure, il rêvait de changement. Peu importe sa forme. Peu importe ce qui lui en coûtait. S’ils étaient des outils au service de leurs propres éléments, alors lui serait l’outil au service d’une cause plus grande encore. C’était de la folie, c’était renoncer à bien plus que ce qu’il n’aurait jamais. Cela, avait-il de l’importance ? Non. C’était déjà ce à quoi, il avait renoncé. S’il n’avait que haine et solitude, s'il n’avait que jugement et peur, alors il lui fallait balayer tout ça. Il lui fallait se plonger dans une conscience différente. Se rendait-il seulement compte ? Quelle importance ? Sa vie n’était que la chimère d’un autre. Elle ne lui avait jamais appartenu et ne lui appartiendrait jamais. Il se pardonnait lui-même. Il pardonnait son incompétence. Il pardonnait sa fuite. Il pardonnait son inaction. Il pardonnait son manque de résolution. Il devait maintenant faire en sorte qu’elles lui pardonnent. Qu’elles pardonnent de les avoir entraînés avec lui. Il voulait la lumière, une lumière aussi vive qu’un feu brûlant. Il voulait que son esprit soit purifié. Ce n’était pas la force ni la rédemption qu’il voulait. Sa vocation ne serait pas de faire de grandes choses. Sa vocation était de servir. Il n’avait aucun idéal. Aucune raison apparente de se battre. Alors il prendrait l’idéal des autres. Alors il donnerait corps à cet idéal. Renaître ne serait jamais suffisant. Vivre ne serait jamais suffisant. Il lui fallait plus pour enlever toute cette haine et cette solitude. La peur l’avait bloquée pendant de temps, le figeant sur place. Il n’avait plus peur. Il acceptait d’être ce qu’il était. Vulgaire outil au service des autres. Sa peur s’effritait. Sa conscience luttait pourtant au creux de ce rêve, il n’y avait qu’une chose seule chose qui lui apparaissait comme pleinement réelle. Sa propre folie. Il était fou de vouloir cela, mais c’était ainsi. Au plus profond de lui, se dessinait cette chose sans pour autant qu’il la comprenne. C’était pourtant le souffle de son âme. Le souffle qui le poussait. « Qu’es-tu prêt à donner pour cela ? » Tout. Oui, cette fois, il donnerait tout. Sans concession. Le seul moyen de grandir était que son être actuel disparaisse qu’il devienne cet outil. Au creux de l’ombre de son être le regard de son propre reflet se mit à briller dans le noir le plus épais. Ce dont il avait besoin était de mourir, il renonçait à absolument tout. Tant qu’il arriverait à devenir ce qu’il voulait. Jusqu’à présent, il n’avait jamais voulu agir, aujourd’hui, il était prêt à agir. Il ne pouvait gagner contre lui-même. Alors il devait changer. Le regard brillant que se fixait sur lui était parcouru par une multitude. Une multitude qu’il ne comprenait pas. Était-ce vraiment un rêve ? Était-ce vraiment sa finalité ? Allait-il vraiment renaître ? « Tu vas mourir, Khazel Afran et tu relèveras tel que tu dois être. » La phrase résonna dans son être et alors qu’il allait comprendre, le noir l’engloutit, lui et tout ce qu’il était. La dernière chose qu’il perçut se fut l’orage, l’orage qui avait toujours été là. L’orage qui le faisait vibrer depuis toujours. L’orage qui avait toujours fait partie de lui. Il allait renaître.

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