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 [XXXII] - Le Roi faible est celui qui finit sans tête | Hazinokleen

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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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◈ Parchemins usagés : 838
◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
◈ Âme(s) Soeur(s) : Mircella Rumblee
◈ Activité : Stratège
Ezechyel
Dim 14 Avr 2019, 17:43

Catégorie de quête : XXXII - Autre
Partenaire : Hazinokleen
Intrigue/Objectif : Projetés dans un monde où l’essence des peuples du Yin et du Yang est inversée, Elyot – à présent prisonnier dans un corps plus âgé – devra apprendre à exercer ses fonctions de dirigeant qui lui ont été imposé dans cet univers particulier, tout en adaptant son rôle à la fourberie et à la cruauté faisant désormais partie de la nature des « siens ». Aidé par Hazinokleen, qui est convaincue d’être sa servante, ils devront tous les deux survivre aux complots perpétrés par leurs nombreux ennemis qui ne reculeront devant rien pour s’approprier l’objet de leur convoitise : la couronne.


« Relève-toi ! » La face contre terre, l’Eskët contracta ses doigts en poings sous l’effet de la frustration. Répondant au même sentiment rageur, sa mâchoire vint se crisper, tandis que ses bras se mouvaient, lentement, en frottant la terre du terrain d’entraînement. Le sylvestre finit par détendre les muscles de ses mains afin de pouvoir poser à plat ses paumes sur le sol, avant d'entreprendre l’effort de se relever. Son souffle n’était plus qu’un simple filament d’air s’échappant péniblement de sa gorge en feu, et son corps, endolori par tous les coups qu’il avait reçus, lui faisait atrocement mal. Malgré tout, Elyot parvint à se placer à quatre pattes tout en ignorant l’oscillation de ses bras. Il vint rapprocher les genoux vers l’extrémité de ses coudes, puis redressa un peu le dos pour compléter sa position assise. Il se mit aussitôt à tâtonner la surface devant lui, à la recherche de son arme dont il empoigna, en moins d’un instant, le manche maculé de particules terreuses. Il reprit par la suite la même posture ayant précédé sa chute, les pieds bien ancré au sol et les jambes légèrement fléchies. La fatigue transparaissait sur chaque trait de son visage, mais ce fut avec une détermination implacable, dansant au fond de ses yeux, qu’il leva sa dague à la hauteur de son buste. La femme qu’il confrontait étira un sourire. « Bien. Reprenons la technique une autre fois ! » Le jeune garçon inspira doucement de l’oxygène au creux de ses poumons, avant de le relâcher en plantant son regard directement dans celui de la guerrière : il s’agissait, en vérité, d’une Enök s’étant fait anoblir parmi les rangs des Cyraliel. Elle continuait, toutefois, d’œuvrer pour les intérêts de son clan d’origine. C’est pourquoi cette dernière ne se gênait pas de regarder le Löth en face, bien que, en des circonstances habituelles, le geste lui aurait été formellement interdit. L’Ygdraë ne se formalisait plus de cette singularité qui, au début, l’avait profondément troublé en raison de son inusité. À présent, il était même ravi que cette femme soit officiellement devenue son professeur et ce, jusqu’à ce qu'il atteigne l’âge adulte – c'était qu’on lui avait dit en tout cas et il espèrait que cela allait durer. L’Eskët s’élança une nouvelle fois vers Elerynnä – la soldate – et tenta d’exécuter le mouvement qu’elle lui avait montré : il termina son parcours complètement désarmé. Têtu, le sylvestre changea immédiatement de tactique pour se lancer au corps à corps, s’adaptant comme il le pouvait à sa situation afin de combler son désavantage évident. Il arriva à déséquilibrer l’Enök en profitant de l’effet de surprise, mais bien vite, il se retrouva, inévitablement, à manger la poussière. L’Ygdraë grimaça, souffrant de l’impact qu’il venait d’encaisser. « Aïe… » gémit-il en se retournant sur le côté. « Arrêtons-nous là. » La guerrière tendit une main à son élève pour l’aider à se redresser. « Beau travail ! » lança-t-elle une fois que ce dernier réussit à se mettre débout. « Tes gestes manquent encore un peu de précision et ton temps de réaction est encore beaucoup trop lent, mais tu progresses assurément dans tes performances. Travaille les points que je viens de te mentionner en te servant des exercices que je t'ai montré. Je veux que tu sois prêt pour notre prochaine rencontre. Compris ? » Le concerné hocha de la tête. « Bien. » Elerynnä ramassa la dague de l’étudiant et la lui redonna entre ses mains d’enfant. «  Aller, dépêches-toi si tu ne veux pas être retard pour ton deuxième cours ! N’oublie pas de te changer et… » Elle le renifla. « Un bain ne serait pas de trop non plus. » Le garçon arqua un sourire étincelant. « Merci pour tout madame ! » Et il se précipita à l’intérieur du Temple sans lui adresser un autre regard.

______

Elyot se laissa tomber sur son lit sans même prendre la peine de changer ses vêtements maculés de tâches noirâtres. Il ferma les paupières en se prélassant dans le confort de ses draps, indifférent au temps qui s’écoulait peu à peu vers l’heure de sa prochaine leçon. En cet instant, une seule pensée semblait réellement animer son être meurtri par l’activité physique : dormir. L’envie était trop tentante et inconsciemment, c’est ce qu’il fit tant son épuisement était frappant. Il s’assoupit, la tête enfoncée à travers sa harde d’oreillers, juste après qu’il eût libéré sa Magie dans l’intention d’atténuer la douleur de ses bleus. Néanmoins, le sort ne fonctionna pas comme prévu, ou plutôt, ce ne fut pas le don curatif d’Earudien qui s’opéra, mais bien une tout autre Magie qui, réagissant à retardement, le projeta vers un monde inconnu, tandis qu’il se lovait innocemment entre les bras de Morphée.

Son réveil se passa dans le choc et la brusquerie quand il entendit quelqu’un toquer à sa porte. L’Ygdraë se délivra du sommeil en sursautant, avant de se rappeler soudainement de son cours. La personne qui avait cogné devait forcément être Rìan. Il avait trop dormi. « Dreell ! » s’exclama-t-il, tout en s’extirpant vivement du lit. Récemment, le garçon avait développé un intérêt à jurer en Zul’dov, trouvant un certain charme à la langue qu’il estimait plus libératrice que les jurons en Hyriël. La différence de sonorité avait certainement joué en faveur de cette impression. Debout, le garçon s’apprêta à retirer ses habits sales, avant qu’un détail le prévienne de mener suite à son geste. Les yeux écarquillés, ses doigts relâchèrent brusquement le tissu qu’il désirait enlever. Il ne s’agissait pas de ses vêtements. Confus, l’Eskët leva la tête, parcourant, dans un vent de panique, cette chambre qui n’était pas la sienne du regard. Celle-ci était beaucoup trop grande, beaucoup trop luxueuse, croulant sous une richesse que même son Temple ne pouvait égaler : en comparaison, ce dernier faisait une bien piètre impression – ce qui n’était pas si peu dire. Qu’est-ce… ? songea-t-il, lorsque ses mires rencontrèrent son reflet dans un miroir. À grandes foulées, Elyot se rapprocha de la glace, examinant d’un air estomaqué son visage de jeune adulte. Le sylvestre resta bêtement planté devant la surface réfléchissante, jusqu’à ce qu’un second coup contre sa porte finisse par l’extirper de sa torpeur. Il lorgna un dernier regard sur son faciès, avant de se diriger d’un pas mécanique vers l’entrée dont il ouvrit l’embrasure en grand.

1159 mots – Post I
Traduction:
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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

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Siruu Belhades
Lun 06 Mai 2019, 14:29


Crédits : Tom Bagshaw

Dites-moi, connaissez-vous la différence entre un animal, dressé des années durant, et un Mur comme Hazinoklenn ? Je pourrais vous laisser y réfléchir, mais mon instinct me dit que vous risqueriez d’avoir tort, ou de vous méprendre. Car, en effet, je vous vois d’avance chercher la chute de cette blague, ou essayer de deviner quel effet cocasse pourrait se cacher dans ma réponse. Cependant, je suis on ne peut plus sérieux.

Hazinoklenn peinait à porter ce dernier carton, et, si elle ne geignait pas, on pouvait tout de même voir ses bras trembler. Mur ne veut pas nécessairement dire endurant et efficace, après tout. Toutefois, et puisque les siens ne savaient connaître la fatigue, elle décida de démarrer l’ouverture d’un portail vers une autre des demeures familiales. Puisque sa magie n’était pas excellente, cela allait prendre du temps.

Sans doute pourrais-je vous décrire avec force détails ses émotions ou ses pensées, tandis qu’elle concentrait ses pouvoirs sans ses paumes. Malheureusement, je crains de devoir vous annoncer que Hazinoklenn n’était pas une de ces créatures dont le schéma de réflexion se rapproche des autres humanoïdes. Sa vie tournait autour d’une liste de chose à faire infinie, et pourtant en constant changement. La Mur s’autorisait à penser uniquement lorsque cela était nécessaire ; comme en cet instant, où elle devait temporairement lier deux endroits des Terres du Yin et Yang, ce qui n’était pas rien. Alors oui, je pourrais continuer à broder sur ce qu’il se passait à l’intérieur des excroissances monstrueuses de son crâne. Toutefois, je ne le ferais pas, car en vérité, ce qui nous intéresse n’est pas ici, mais derrière le portail.


Hazinoklenn ne comprenait pas vraiment. Elle ne s’était pas retrouvée au bon endroit, mais, étrangement, quelque chose l’empêchait d’utiliser sa magie de nouveau pour quitter cet endroit. Peut-être fallait-il attendre, se dit-elle. Alors elle attendit. Plusieurs heures, probablement ; sans bouger ni réfléchir plus que ça à la situation dans laquelle elle se trouvait. C’était ça, un Mur de son niveau. L’animal dressé saura faire preuve d’initiative, au moins par ennui ; elle en était incapable. Une légère différence qui changeait tout, et que Hazinoklenn devrait outrepasser.

« Vous êtes à la recherche de quelqu’un, créature ? » Une voix dédaigneuse, qui rassura légèrement Hazinoklenn. Au moins, sur ce point-là, tout était comme à la maison. Incapable de savoir si elle était autorisée à répondre, la Chose dut faire face au vide juridique des règles que lui avait imposées son maître. Elle se décida. « Oui. Je cherche un sorcier. » L’homme ricana, déformant son visage dans un sourire mauvais l’espace d’un instant. « Il faut être brave, pour dire ça au nez d’un magicien. Je vous félicite. Pour répondre à votre question : on a éliminé ceux-là depuis un moment, vous n’en trouverez pas ici. Dans des contrées plus lointaines, peut-être. Mais… entre nous, quel que soit votre problème, les magiciens possèdent des méthodes bien plus efficaces. » Hazinoklenn se contenta de pencher la tête. Si elle avait été dotée de sourcils, peut-être aurait-elle pris la peine de hausser l’un d’eux. « Ah ! Je vois. Vous parlez des sorciers personnels de Sa Majesté, c’est ça ? Vous n’aurez pas le droit d’y toucher, je le crains. Ou alors… seriez-vous vous-même l’une de ses servantes attitrées ? Si c’est bien le cas, veuillez accepter mes excuses. Je ne savais pas qu’il avait commandé une bestiole de votre genre. C’est par là. » L’homme, qui ne pouvait être qu’un maître de maison, lui indiqua un escalier immense. Toujours aussi incapable de répondre, la Mur haussa la tête. Elle était au service de quelqu’un, ici ? Ça ne pouvait être que Lysium. Il ne restait plus qu’à expliquer pourquoi son manoir avait gagné en taille, en domestiques, en richesse et, enfin, perdu en sorcier. Pourquoi aurait-il fait tuer les siens au profit des magiciens ? Ne vous méprenez pas : c’était un geste tout à faire digne de l’héritier des Fortas-Petraliphas, mais sa servante doutait qu’il en ait eu les moyens.

Toujours dubitative, elle monta les escaliers avant de passer la première arche, qui débouchait elle-même sur une allée. Après quelques minutes à traverser le château sans changer de direction, à voir les courtisans se taire à son arrivée, à avancer sans prêter attention à son environnement, Hazinoklenn arriva à ce qui semblait être sa destination. La porte apparaissait plus petite que les autres — bien que cela soit relatif — mais, au vu de la démesure des lieux, elle devait certainement déboucher sur une pièce immense. Cette folie des grandeurs la rassurait quant à l’identité de son Maître. Et puis… les inscriptions ne trompaient pas : c’est ici que résidait le seigneur. La Mur ne prit pas le temps de lire, mais crut voir un L suivi d’un Y quelque part au milieu des gravures. Cela ne pouvait être que Lysium.

Elle toqua à la porte avec délicatesse, comme son Maître le lui ordonnait toujours. Puis, après avoir posé un second coup, on lui ouvrit. L’homme était blond, d’âge similaire à celui du sorcier, mais quelque chose était… étrange, à propos de lui, contrairement à l’accoutumée. Néanmoins, incapable d’accepter l’idée de ne pas pouvoir recevoir d’ordres, elle passa outre ce sentiment. Ce devait être Lysium, ses traits avaient simplement été déformés par une potion.

« Que dois-je faire pour vous assister, maître ? » La Mur s’avança lentement, tentant tant bien que mal de faire disparaître son apparence monstrueuse au profit d’un corps plus normal. Rien n’y faisait. La panique qui la gagnait l’empêchait de se concentrer. « Étant autorisée à formuler des questions, je voudrais vous en poser une, en supposant bien entendu que cela ne vous dérange pas : où sommes-nous ? Vous n’êtes bien sûr pas obligé de me fournir de réponse si ce n’est pas dans vos plans. » Beaucoup de mots pour pas grand-chose. C’était nécessaire.


979 mots
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Ezechyel
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Ezechyel
Lun 17 Juin 2019, 02:01

Le jeune sylvestre fut pris d’un sursaut en posant les yeux sur l’invité qui s’était présenté à sa porte. Instinctivement, il recula d’un pas, choqué par la Chose grotesque qui se tenait en face de lui. Ses mains se plaquèrent devant sa bouche dans un réflexe de peur et de désarroi, mais aucun son ne parvint à trouver son chemin hors de l’ouverture créée par ses lèvres. Pourtant, son regard en disait long sur les émotions qu’il ressentait en dévisageant la créature. Néanmoins, il ne semblait plus en mesure d’articuler des mots, ou simplement de crier. Sa voix s’était bloquée au fond de sa gorge, muette, hurlant sa détresse dans le plus grand des silences, comme si l’Ygdraë ne la possédait plus. En panique, il tenta de réfléchir à la prochaine démarche à suivre, hésitant entre s’enfuir à la course ou prendre son courage à deux mains afin de confronter la menace éventuelle que représentait le monstre et espérer s’en sortir sans trop de lésions importantes. Bien qu’il réalisât que ses talents martiaux n’avaient rien d’exceptionnels et que la violence gratuite aboutissait souvent qu’à des ennuis supplémentaires, il était prêt à faire le nécessaire pour s’offrir une chance de survie. Seulement, Elyot n’était pas armé et après avoir observé l’être humanoïde de la tête aux pieds, il nota que ce dernier non plus n’était pas équipé. Il ne semblait pas transporter un arsenal conventionnel du moins, mais ce fait n’eut malheureusement pas le mérite de le rassurer en outre mesure. Après tout, il faisait face à un monstre qu’il n’avait jamais vu auparavant et de fait, il avait sans doute intérêt à se montrer prudent. Peut-être que si le Löth avait pris le temps de réfléchir sérieusement sur le contexte dans lequel il pensait se trouver, il aurait compris que la créature avait déjà eu plusieurs opportunités pour l’attaquer et qu'en dépit de cela, elle n’avait même pas bougé. Immobile, elle semblait attendre quelque chose de son dû, mais le Valärunkar était incapable de mettre le doigt sur la raison qui expliquait le pourquoi de son impression. Cela dit, l’inaction de l'être étrange témoignait probablement de sa nature peu hostile, voire même d’une part de conscience qui s’affirma lorsque celui-ci se mit à parler d’une voix claire et distincte, sans apparente difficulté, à l’étonnement du jeune homme en devenir. Il était juste trop jeune pour savoir ce qu’était un Mur et à quoi les effectifs de ce peuple ressemblaient véritablement sans les artifices illusoires de leur magie. En l’occurrence, l’Ygdraë ignorait l’existence même de cette race de serviteurs. Il n’avait jamais croisé quiconque se présentant comme tel – comme étant un Mur – ni vu de créatures semblables à celle qui venait de lui adresser quelques mots. D’une part, il n’était pas rendu assez loin dans son parcours scolaire pour prétendre connaître toutes les nations peuplant les Terres du Yin et du Yang et de l’autre, aucun de ses professeurs ne lui avaient révélé la présence d’êtres similaires parcourant ce monde, à l’exception de quelques bêtes aux apparences monstrueuses qu’il valait mieux ne jamais rencontrer. De ce fait, en d’autres circonstances, le visage d’Elyot ne se serait aucunement peint de surprise en entendant son interlocuteur s’exprimer si aisément. Néanmoins, en cet instant précis, il fut si dérouté par cette prouesse pourtant si anodine qu’il en oublia presque la crainte qu’il éprouvait envers la Chose.

« M-maître ? » répéta-t-il sur un ton absent, comme si c’était la première fois qu’il entendait le mot. Cela dit, son faciès avait déjà viré au rouge pivoine, dénonçant le fait qu’il savait exactement ce que le terme signifiait. Comment aurait-il pu ne pas savoir? La vérité, c’est qu’il était gêné de se faire interpeler de la sorte, sans raison évidente, par un inconnu. Personne ne l’avait déjà appelé « maître » avant. Il bénéficiait indubitablement d’un statut particulier parmi son peuple, mais en dépit des traitements de faveur qu’on lui accordait quotidiennement dans chaque aspect de sa vie, on ne l’avait jamais désigné sous un titre aussi… éminent. À l’inverse, il y avait peu d’Ygdraë qui étaient autorisés à lui engager le dialogue et ceux qui le pouvaient ne s’incommodaient guère d’étiquettes si prétentieuses – seulement professionnelles. Le jeune sylvestre, manifestement confus, battit des paupières à plusieurs reprises, avant d’oser se rapprocher de la créature, comblant ainsi le vide qu’il avait créé entre lui et elle après avoir ouvert la porte. Il inspira une grande quantité d’air à l’intérieur de ses poumons, puis relâcha l’oxygène accumulé en un long soupir afin de calmer le tambourinement affolé de son cœur. « Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre. Je ne sais même pas qui vous êtes ! » Sa répartie pouvait sembler rude, mais l’Eskët était beaucoup trop décontenancé par la situation pour essayer de maintenir les convenances auprès de son interlocuteur à l’apparence singulière. Le Löth haussa tout de même un sourcil lorsque ce dernier lui admit ignorer où il se trouvait et pourtant, le blond choisit de répondre à la question comme si de rien n’était, bien que sa voix tremblât légèrement. « Je vais être honnête avec vous. » Il ne savait pas pourquoi il insistait à vouvoyer un être aussi monstrueux. Ses bonnes habitudes avaient simplement pris le dessus. « Je sais pas où on est. Je sais même pas comment je suis arrivé ici pour commencer. Vous travaillez ici non? Comment ça se fait que vous ne sachiez même pas où nous sommes? » Son intonation était désespérée, alors qu’il lorgnait intensément la Chose du regard.

« Votre Majesté? » L’Ygdraë sursauta quand la voix d’un nouvel arrivant résonna doucement derrière le dos de l’être humanoïde. C’était un Démon. Il le reconnût grâce aux ailes rachitiques noires pendues à ses omoplates. L’enfant de l’Œil ne parut pas le moins du monde affecté par la réaction du sylvestre qui avait les yeux écarquillés et le faciès pâle, poursuivant son annonce sur le même ton monotone : « Je suis navré de vous importuner, mais le Conseil requiert votre présence pour une réunion, que je cite, de la plus haute importance. Les Dagmar vous attendent au Parlement. » Une réunion? « Mais de quoi parlez… » Mais le Démon s’était déjà éloigné avant qu’il eût l’occasion de finir sa phrase. Elyot soupira, frustré et déconfit par les événements surréalistes qui s’enchaînaient l’un à la suite de l’autre. Il ne comprenait pas ce qu’un être démoniaque faisait ici exactement, à jouer le servant obéissant avec lui. Il ne savait pas non plus pourquoi celui-ci s’était adressé à sa personne en utilisant le mot « Majesté ». Néanmoins, le fait que cet homme ait mentionné les Dagmar et le Conseil eut effet de le rassurer : ça, au moins, c'était des notions qu’il connaissait. Elles appartenaient aux sphères politiques de son peuple après tout. C’était la première bonne chose qu’il apprenait depuis que ces absurdités avaient commencé. « Allons-y. » lança-t-il à la créature, incapable de cacher son soulagement. « Je sais qui sont les Dagmar ; ils sauront certainement répondre à toutes nos questions. » Il le croyait dur comme fer, animé d'une confiance aveugle envers sa certitude.

1185 mots – Post II
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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Mar 30 Juil 2019, 17:28


Crédits : Tom Bagshaw

Le jeune homme avait l’air surpris. C’était étrange. La Mur en conclut qu’il ne s’attendait pas à la voir ici. L’avait-il envoyée en mission ? Cela dit, ça n’expliquait pas pourquoi elle se souvenait de rien. L’avait-on attaquée ? Peut-être avait-elle subi les affres de l’Oubli en bouteille, une potion d’amnésie qu’elle avait pu voir à l’œuvre dans les mains d’Irène. Quelles que soient les réponses, elle devait avoir plus d’informations, afin de fonctionner correctement.

Malheureusement, le blond semblait aussi confus qu’elle. Pourtant, il devait être Lysium ; c’était la seule solution. Sans Maître, elle se sentirait incapable de fonctionner. Il lui posa quelques questions, qu’elle nota dans un coin de son esprit pour y revenir plus tard. Une créature les avait interrompus, entre temps. Un démon, selon toute vraisemblance. Il semblait répondre aux commandes du seigneur. Ce n’était pas surprenant. Son ancienne maîtresse avait déjà réussi à asservir un enfant de l’Œil par le biais d’un pacte. Cela ne durait qu’un temps, et les risques étaient grands… mais rien n’est impossible, pour un sorcier déterminé.

« À vos ordres, monseigneur. Cependant, permettez-moi de répondre à vos questions, avant tout. » La Chose respira lentement, émettant un son guttural effrayant. « Je ne travaille pas ici. Je suis au service de Lysium Fortas-Petraliphas, c’est à dire vous. Sans doute m’avez-vous oubliée, mais je puis vous assurer que ma vie vous est dévouée. Je ne sais pas pourquoi nous semblons tous deux atteints d’amnésie. L’hypothèse du rêve semble exclue, puisque je suis incapable de dormir. Je ne consomme pas non plus d’hallucinogènes. Enfin, je ne pense pas non plus qu’il s’agisse d’une illusion. » Elle envisageait d’autres possibilités, mais peinait à en trouver. « Veuillez tirer les conclusions que vous voudrez de mon discours. Je pourrais donner mon avis quand nous serons sur le chemin vers le Parlement, si vous le désirez. »

« À ce propos… » Hazinoklenn se plaça aux côtés du jeune homme pour lui tenir la porte. « Que quelqu’un escorte le seigneur et moi jusqu’au Parlement ! » ordonna-t-elle, ferme, en direction de la salle qu’elle avait traversée plus tôt. Paradoxalement, la créature gardait ce ton grave et monotone propre à sa race. C’était toujours comme cela. Habituée à commander les esclaves de Lysium, elle n’hésitait pas à se montrer autoritaire. Il fallait que le Maître et la famille resplendissent avant tout.

Depuis cette position, elle vit quelque chose d’étrange. « Majesté… vos oreilles sont pointues. » Hazinoklenn se sentit éprise d’un malaise, mais n’en fit rien paraître. Et si ce n’était vraiment pas Lysium ? Et si son Maître, le vrai, avait disparu ? Elle n’avait jamais eu d’indications ou de démarche à suivre, si un tel scénario venait à se réaliser. Elle ne pourrait rien faire, si ce n’est attendre. Sans doute était-ce en partie de l’autosuggestion, mais la Mur réussit à se convaincre que le blond était tout de même son Maître. Il avait dû être ensorcelé, ou possédé. Elle trouverait une solution, et tout reviendrait à la normale. Il fallait agir, sans ordre ni indications. Seuls leurs instincts pourraient les mener à la victoire.

Un courtisan aux paupières tombantes s’approcha de l’encadrement de la porte, le sourire aux lèvres. « Majesté. » Il fit une révérence rapide, avant de fixer Hazinoklenn. « Et vous devez être un nouveau servant. » Le regard haut, il se retourna vers l’elfe. « Denelvius Aïvuri, enchanté. Ravi de pouvoir vous escorter jusqu’au Parlement. » L’instant d’après, il faisait dos au duo, mais l’on pouvait deviner son sourire tant ses joues se soulevaient.

« Vous savez… » La créature savait ce qu’allait dire le courtisan. Ils se comportaient tous de la même manière. Lysium raffolait d’anecdotes où des flatteurs du même genre s’étaient retrouvés tus par Lord. La petite noblesse qui s’était frayé un chemin à la cour ne pouvait s’empêcher d’essayer d’influencer les monarques. « Je tiens à féliciter votre décision récente. L’exécution des Borghild était une excellente idée. Ils étaient trop faibles pour tenir le poids des responsabilités. » Hazinoklenn ne savait pas ce que signifiaient les noms mentionnés par Denelvius. Elle se contentait de suivre l’homme, posant occasionnellement le regard sur son Maître présumé.

Ils arrivèrent devant le Parlement, non sans être épargnés par une bonne dizaine de commentaires politiques et de compliments de la part du courtisan. Bien qu’il ne l’ait pas exprimé, il était évident que ce dernier trouvait curieux le fait que Sa Majesté ait besoin d’être escortée. Sans doute que tout ceci allait créer des rumeurs.

« Nous pouvons rentrer. » La diction d’Hazinoklen avait cela de particulier que, malgré tous ses efforts, jamais elle ne semblait naturelle. Trop rigide, trop formelle, trop soutenue… trop « Mur », en somme. C’était un défaut qu’elle tachait d’éliminer. Elle espérait qu’on ne lui demande pas de prendre la parole durant la réunion.

L’elfe et la créature firent leurs premiers pas dans l’immense bâtiment, composé d’une seule pièce. Là, une dizaine d’elfes attendait. Ils portaient pour la plupart un air sévère, empli d’une certaine fierté alimentée par leur rang. Les regards qu’ils se jetaient étaient lourds de sens. N’importe qui aurait pu, après un peu d’observations, deviner les inimitiés entre certains membres du groupe.

Puis, ils virent Sa Majesté. La réunion allait pouvoir débuter.


864 mots. Désolé pour le retard.


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Ezechyel
Lun 02 Sep 2019, 00:59

Si l'espoir avait irradié ses iris en quittant l'enceinte de sa chambre, puis les murs de ce qu'il supposait être un Palais, le comportement du courtisan lui arracha bien vite cette lumière. Elyot s'était retenu de justesse pour ne pas s'offusquer à voix haute, mais un goût amer, engendré par l'appréhension et le désarroi, lui restait collé au travers de la bouche. Les Borghild, exécutés? Il avait manqué s'étouffer lorsqu'il avait finalement saisi le sens des mots que ce Denelvius avaient prononcés, comme si son esprit s'était refusé de s'imaginer de pareilles inepties. Était-ce une mauvaise blague? Pire encore, on osait lui attribuer le mérite de cet acte impitoyable et sanguinaire en le couvrant d'éloges qui lui faisaient pourtant froid dans le dos. Toutefois, les absurdités ne s'arrêtèrent pas là, alors que l'homme, tout en poursuivant sa tirade de flatteries, énumérait chacun de ses « exploits » avec une admiration hypocrite qui en disait long sur ses véritables intentions. Curieusement, si les compliments qu'il ne tarissait plus à l'égard de son Monarque manquaient affreusement de sincérité, les histoires qu'il contait, elles, reposaient indéniablement sur un fond de vérité que la Magie de l'enfant était en mesure d'authentifier. Les gestes pour lesquels ce courtisan l'acclamait dans le but de s'octroyer ses faveurs étaient vrais ou, du moins, il ne croyait pas en leur imposture, ce qui n'eut pas pour effet de rassurer son interlocuteur. Le sylvestre progressait lentement derrière son guide avec une boule figée au creux de l'estomac, bien qu'il tâchât de ne rien laisser paraître. Il lui semblait plus judicieux – et moins dangereux – de camoufler ses peurs devant des inconnus qui ne lui inspiraient pas du tout confiance. D'une part, les faux semblants du premier l'irritaient et le gênaient simultanément. Ce corps dans lequel il se mouvait ne lui appartenait guère. La vie qu'on prétendait être la sienne ne l'était pas non plus. Il le savait et malgré tout, il détestait qu'on puisse associer son nom à une tyrannie propre à des êtres malfaisants. Quant à la créature, celle-ci semblait s'être persuadée qu'il détenait une tout autre identité. Elle l'avait appelé Lysium Fortas-Petraliphas. Elyot ne savait pas qui c'était. Dans sa déroute, le jeune Eskët n'avait jamais eu l'occasion de corriger cette méprise avant la venue expéditive du courtisan et de leur départ tout aussi prompt ayant considérablement abrégé sa séance d'habillage au passage. Cela dit, il la rejoignait pour infirmer la théorie selon laquelle ils seraient sous l'influence d'une quelconque hallucination ou d'un sort d'amnésie. Néanmoins, comment pouvaient-ils expliquer logiquement tout ça désormais? Par une machination perverse des Grands? Des Dieux? L'Ygdraë était terrorisé. Comment était-il censé réagir, alors qu'il se reconnaissait à peine à travers le portrait peint par les récits troublants de son supposé sujet? Certes, son corps était plus âgé qu'il aurait dû l'être et il était détenteur d'une couronne à présent, mais il était toujours « lui », non? En partie. Peut-être. Il ne savait plus. Il avait l'impression d'être un étranger au sein de son propre corps. Dans sa naïveté, il avait cru pouvoir encaisser la réalité de ce monde absurde en mémorisant chaque information que son accompagnateur divulguait – et que l'Elfe jugeait pertinente – à l'aide des Savoirs Ancestraux, mais le constat s'était rapidement imposé : il n'y arrivait pas. Son esprit était trop confus, trop anxieux pour admettre que cet univers étrange, malgré ses quelques ressemblances, différait en tous points avec ce qu'il connaissait. Subitement, il n'éprouvait plus la même impatience à l'idée de rencontrer les Dagmar.

Dès que la silhouette du courtisan s'effaça à l'horizon après avoir accompli sa mission, Elyot se permit d'extérioriser son soulagement par l'intermédiaire d'un soupir. Rattrapant la Chose qui avait déjà placé ses mains sur les poignées des portes, il glissa à ce qu'il supposait être son oreille un aveu : « Je... Hum. Je ne m'appelle pas Lysium, mais Elyot. Elyot Valärunkar... Rumblee. » Il avait dévoilé son second nom à la suite d'une brève hésitation. Si son interlocutrice était suffisamment cultivée, elle devinerait aussitôt l'origine de ce dernier et le mystère se cachant derrière les terminaisons en pointe de ses oreilles... Le sylvestre laissa cette dernière ouvrir les battants menant à l'intérieur de la salle après avoir saisi quelques bribes de conversations en se servant de son ouïe décuplée. Ce qu'il parvint à capter avant de s'enfoncer dans la pièce silencieuse le fit frissonner. Faisant abstraction des dizaines de paires d'yeux qui suivirent son avancée, l'Ygdraë se posa sur l'unique siège resté libre de tout occupant – le sien. Installé au bout de la grande table aux ornements riches et somptueux, le jeune homme bénéficiait d'une vue imprenable sur l'ensemble du Conseil : cinq Dagmar à sa droite et cinq autres à sa gauche. Alors que sa présence s'accaparait toute l'attention, Elyot eut une sorte de révélation. C'était la première fois qu'il arrivait à palper une ambiance aussi malsaine. Il eut un bref échange de formalités auxquelles le Valärunkar répondit soigneusement en gardant à l'esprit son étrange statut de Souverain. Il était peu familier avec les usages et convenances de la cour, mais par chance, son maigre bagage se révéla suffisant pour éviter de se ridiculiser auprès de l'assemblée dont il appréciait peu les membres. En vérité, il se sentait comme le mouton pénétrant un antre rempli de loups affamés.

Cela étant dit, les hommes et les femmes présents finirent par se désintéresser de son visage, revenant sur la conversation qu'ils avaient momentanément interrompu à l'arrivée de leur dirigeant. « La révolte des esclaves a été efficacement réprimée, mais il reste primordial de s'assurer qu'un tel événement ne se reproduise plus à l'avenir. » Une Elfe à la stature souple et aux cheveux sombres fut la première à s'approprier le tour de parole. Ses comparses hochèrent de la tête, presque à l'unisson, en signe d'approbation. Elyot, quant à lui, fronça légèrement les sourcils. Des esclaves? Une révolte? Malgré son incompréhension, il n'osa pas poser la moindre question, imitant aveuglément le mouvement collectif de ses ministres. Selon toute vraisemblance, il devait être au courant du trouble ayant survenu, mais... Il coula une œillade discrète en direction de la Chose, comme si elle était la seule à pouvoir l'éclairer. « Votre Majesté, je crois qu'il serait profitable d'organiser une Chasse de grande envergure afin de montrer un exemple et de dissuader les esprits rebelles de contester une nouvelle fois notre autorité. » La femme s'était directement adressé au concerné qui crispa les doigts autour des accoudoirs de sa chaise. Il n'avait pas apprécié le sens du mot « chasse » dans le contexte actuel. Si la brune nota le malaise traverser ses iris clairs, elle n'en fit aucunement mention. À l'inverse, la Dagmar considéra le mutisme de son Roi comme une invitation à poursuivre son discours. « Cela fait un moment que nous n'avons pas eu l'occasion de nous divertir. Nous avons prévu de relâcher des esclaves dans la forêt afin de pimenter le jeu de traque. Qu'est-ce que vous en pensez? Les festivités auront lieu demain. Il serait dommage que vous ne puissiez pas vous présenter, alors que tous les Dagmar ici présents seront de la partie, vous en conviendrez. » Conclut-elle en lui courbant un charmant sourire. Perturbé, l'enfant dans le corps d'homme releva le menton afin de reprendre contenance. Faisait-il vraiment face à des Ygdraë ou bien à des Sorciers aux oreilles affûtées? En scrutant tour à tour les visages de ses conseillers, le jeune sylvestre prit alors conscience de certains détails importants. Personne ne semblait remettre en doute la suggestion de la ravissante créature féminine. La formulation des phrases qu'elle avait employées ne lui laissaient pas vraiment le luxe du choix, sous peine de mettre à mal son image. Les regards qui le dévisageaient s'étaient soudainement faits inquisiteurs, insistants. Pourtant, quelque chose clochait. Cette Chasse qu'ils attendaient tous avec une si grande impatience éveillait un mauvais pressentiment dans la conscience du sylvestre. Un stratagème s'élaborait vicieusement sous ses yeux, mais il ignorait comment endiguer son exécution.

1435 mots – Post III
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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Dim 20 Oct 2019, 13:08



Hazinoklenn restait à l’écart, tandis que la discussion se poursuivait. Elle méditait sur les paroles de son Maître… mais l’était-il vraiment ? Elyot Valärunkar Rumblee. Ce dernier élément était le clou manquant, pour fixer une vérité claire : ce n’était pas Lysium. Elle s’en doutait depuis plusieurs minutes, mais il l’avait dès à présent confirmé. Au final, ça n’avait pas d’importance. Maître ou pas maître, il était le Roi. En le maintenant en vie et, mieux encore, en se faisant apprécier de lui, elle pourrait apporter des privilèges à l’héritier des Fortas-Petraliphas. C’était bien la seule chose qu’elle pouvait faire au vu de la situation. Ou, en tout cas, c’est ce que la créature se disait pour se rassurer.

Le nom Rumblee lui était familier. Elle avait dû le survoler dans les livres qu’elle analysait pour le compte de Lysium. Ils devaient venir d’une contrée lointaine, mais leur coutumes paraissaient étrangement similaire à celle des sorciers et d’autres races dites maléfiques. Une nation d’Alfars qui aurait il y a longtemps fait sécession avec les originaux, peut-être ? Dans tous les cas, organiser une chasse aux esclaves pour rappeler sa puissance et asseoir son autorité, c’était le genre de chose qu’on faisait encore il y a quelques années chez les mages. La fréquence de ce type d’événements avait diminué ces temps-ci, puisqu’entre Nementa Corum, les griffes de la milice de Lord à Amestris, mais aussi le froid mordant du continent des glaces et de Nashalæta… les chances de survie pour les fuyards étaient minces. Mieux valait ne pas gâcher trop d’esclaves dans ce genre de jeux, tant leur valeur commerciale était importante.

Cela étant, il y avait récemment eu des traques du genre, à Valera Morguis. Cependant, les organisateurs s’étaient montrés plus prudents, et avaient handicapé les esclaves avant de les lâcher dans les galeries de la cité. Les libérer dans les bois aussi simplement, c’était au mieux audacieux, au pire dangereux. À quoi pensaient ces Dagmar ? Hazinoklenn n’avait malheureusement pas la réponse. Elle n’était pas aussi érudite ou talentueuse que leur aînée, Zalnonikhen.

Elle s’approcha du souverain perdu, lui murmurant à l’oreille quelques mots. « Maître… » Il lui était difficile de prononcer ce terme envers une personne qui, elle le savait, n’entretenait pas vraiment avec elle le lien de Rhéa Latia. Toutefois, c’était nécessaire. Autrement, elle se retrouverait simplement pantoise à attendre que Lysium apparaisse, et ce dernier avait peu de chances de débarquer. Après une légère pause, la Chose toujours en réflexion reprit son chuchotement. « Vous devez certainement penser vous aussi que nous devrions suivre leurs recommandations. Sauf votre respect, il serait peut-être plus avisé d’affaiblir les esclaves avant la traque. Prudence est mère de sûreté. » Avec la pratique, sa langue était devenue habituée aux courbettes orales des nobles, qui possédaient une façon de parler unique.

On entendit soudainement la voix d’un Dagmar qui, jusqu’ici, demeurait plutôt silencieux. « Vous avez donc un Mur, Votre Majesté ? Je l’ignorais… une acquisition récente, certainement. » L’homme aux cheveux poivre et sel contempla brièvement la créature grande de deux mètres, dubitatif. Puis, il échangea un regard avec sa camarade — celle qui avait proposé les jeux —. C’était un élément imprévu, mais ils étaient confiants dans leur stratagème. Ils avaient avec eux la force du nombre, et ils sauraient actionner l’engrenage fatal au bon moment.

Une nouvelle Dagmar prit la parole. Celle-ci paraissait moins conventionnelle jusque dans sa tenue vestimentaire, comme un vilain petit canard qui avait réussi à s’élever par on ne sait quel moyen. Sans doute était-elle plus maline qu’elle ne le laissait penser. « Alors, à propos de l’économie… » Elle laissa une pause. C’était un changement drastique d’objet de conversation. Il y a moins d’une minute, ils parlaient de la chasse, mais apparemment, cette affaire était considérée comme réglée. Tous avaient dû imaginer que le Roi avait donné son approbation ; ou alors, c’était ce qu’ils espéraient. « J’ai comme convenu réussi à obtenir un contrat commercial avec les anges. Ils nous offriront des œufs d’animaux ailés à bas prix. En échange… oh, ce n’est que deux-trois broutilles, je ne vais pas m’attarder sur les détails. Vous aurez toute la documentation nécessaire. » Elle fit un sourire, mais paraissait bien moins à l’aise que certains de ses confrères. Hazinoklenn n’était pas experte en émotions humaines, mais on voyait clairement que cette elfe-là avait peur de faire un faux-pas devant les autres. Cela dit, peut-être que ce n’était qu’un masque. « Nous aurons aussi accès à des phéromones uniques, normalement interdites. Certains sont renforcés magiquement, et peuvent par exemple faire ressentir des pulsions meurtrières soudaines, ou de la colère. Ne mettez pas ça dans vos parfums, chers confrères ! » La dame eut un rire nerveux, puis chercha une réponse dans le regard des autres Dagmar ainsi que du Souverain.


804 mots.
Récap' des couleurs :
grey = Dagmar qui a fait remarqué qu'Elyot a un Mur
darkcyan = Dagmar qui a proposé la Traque
SeaGreen = Dagmar qui a parlé d'économie
(il faudra leur trouver des noms, ce serait plus pratique :D)


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