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 [IX] - Tentative de méditation numéro deux-cent-trente-six

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Sam 23 Mar 2019, 16:47


Crédits : Concept art de Hellblade
Catégorie de quête : IX. Apprentissage
Intrigue / Objectif : Aria essaye de méditer mais fera face à quelques problèmes.


Concentre-toi. Respire bien. Sens les secondes passer. Le temps n’est qu’une donnée subjective. Tu peux le ralentir en faisant le vide, l’accélérer en remplissant. Ton corps n’est qu’un outil. Tu peux l’utiliser, ou le laisser. En cet instant, il ne t’est pas utile. Tout ce dont tu as besoin, c’est de ton esprit. Tu es ton esprit. Tu es une conscience perdue, capable de te situer où bon te semble, assez puissante pour se détacher des considérations matérielles. Le monde physique n’a aucune importance. Tu es un être éthéré. Tu l’as toujours été. Oublie tout ce que tu croyais expérimenter. Oublie la vie, oublie la mort. Pense à l’état d’entre-deux, à cette fine ligne grise, à la salive du corbeau sur la graine. Pense au monde immatériel, au royaume où vit ton esprit, à ce domaine de l’existence dont tu t’es privée.

Tu es... bon sang, pourquoi est-ce que je dois me tutoyer ? Je n’ai pas un dédoublement de la personnalité, à ce que je sache. Et puis même, ça me déconcentre, je devrais juste arrêter et continuer ça normalement. Enfin, après, si ça se trouve, il y a une bonne raison. Peut-être est-ce pour que je vois mon corps et mon être comme une entité à part ? Bon, allez, tais-toi Aria, c’est les règles. Si Damlys dit « Pense à la deuxième personne du singulier », tu penses à la deuxième personne du singulier.

L’infini. L’univers est infini. Tu fais partie de l’infini. Autour de toi, il y a des éternités, des énergies contrôlées par les dieux, des rouages inexplicables que tu ne pourras jamais comprendre. Tu ne peux sentir qu’une partie de cette matière. Pourtant, tu n’es en rien limitée. Le vaisseau des mortels, le corps, leur permet de sentir, de voir, d’entendre, de toucher un certain spectre, une petite partie de cette infinité. Il ne faut pas être avare ou cupide, avec ce que les aetheri te donnent, car Kaa sait ce qu’il y a de mieux pour vous. Garde tes yeux fermés. Oublie les sons environnants. Concentre-toi sur un sens à la fois. Laisse d’abord ton odorat goûter l’air.

Hmm… tient, il y a une odeur étrange. On cuisine quelque chose dans un tipi, probablement. Du poisson ? Oh non, il y en a déjà eu la dernière fois ! Je commence à en avoir marre, moi, de cette cuisine. Ce n’est pas comme si la flore et la faune ne s’étaient pas diversifiées, en plus. Il y a tant de possibilités, tant de gastronomie raffinée envisageable... et, pourtant, non, ils choisissent un des plats les plus malodorants. C’est absolument anti-climatique. Comment suis-je censée méditer avec leurs foutus merles sur le feu juste à côté ? Oh, et qu’on ne me dise pas que c’est bon pour la mémoire. Si c’était le cas, croyez-moi, Raanu m’aurait élue comme reine de l’univers vu la quantité que j’en ai mangé dans mes deux existences. Enfin, deux existences… c’est vite dit, puisque j’ai presque tout oublié de la première. C’est pas faute d’avoir évité de manger du poisson puisque je suis quand même née à Sceptelinôst, en premier lieu. Je ne connais pas ville plus piscivore. Je suppose que ces pertes de mémoire sont une épreuve de Raanu, ou quelque chose du genre. Bon, reprenons notre sérieux. Quel autre sens je pourrais exploiter ?

Fais confiance à ton oreille. Peu à peu, tu pourras entendre sans elle, sous forme d’esprit. Fais attention à chaque détail, chaque onde qui se réverbère dans ton pavillon. Imagine tous les sons entendus par le passé, et essaye de les revivre. Quelques phrases, parfois, restent coincées quelque part entre tes deux oreilles sans jamais n’en sortir. Essaye de te concentrer sur elles, de les analyser, de les décrypter jusqu’à ce qu’elles n’aient aucun sens. Ensuite, reporte ton attention sur l’extérieur. Quelle est la différence entre ces bruits parasites, qui sortent aussitôt rentrés, et ces sons qui perdurent, comme le bruit de l’eau, ou de la pluie ? Est-ce leur répétition, leur valeur sentimentale ? Réfléchis bien puis, une fois cela fait, oublie. Oublie parce que tout ceci n’a aucune importance. Oublie parce que tu sais bien que les dieux savent, et que tu n’as pas besoin de cette connaissance. Oublie parce que tu sais que, si jamais un jour, l’envie de redécouvrir ces pensées te revenait, ton cerveau suivra le même schéma.

Je suis plutôt fière de moi sur ce coup. C’est un bon entraînement à la méditation. Zut, j’ai encore oublié de tutoyer ! Bon, respire fort, et essaye de reprendre. Enfin… encore faut-il trouver une accroche, ou quelque chose. Je devrais peut-être m’inspirer de Cthuali. Quand il médite, j’ai l’impression qu’il est vide de tout. Je me suis toujours demandé si, parfois, ça lui grattait les fesses de rester assis en tailleur. Parce que moi, en tout cas, oui. En fait, ça me fait surtout mal aux adducteurs. Bon, allez, il faut que j’arrête de songer à ça. C’est rigolo parce que j’ai l’impression d’être folle, dans ce genre de situations. Mes pensées se superposent et je peux à la foi me dire « pense au fil de la rivière qui coule gracieusement » et « est-ce que l’homosexualité existe chez les moustiques ? ». C’est terrible, à quel point on ne contrôle pas nos pensées. Alors, certes, on peut maîtriser nos gestes, nos actions, mais nos pensées, elles, sont… eh bien nous-mêmes. Pour contrôler quelque chose, il faut en connaître le mécanisme. La chose elle-même ne connaît pas son mécanisme. Un bol en bois ne sait pas que, pour être déplacé, il faut le porter de telle manière. Un muscle ne sait pas que, pour être contracté, il faut qu’il y ait telle et telle condition de rassemblée. Nous ne pouvons pas actionner notre propre mécanisme, car, paradoxalement, cela fait partie du mécanisme en lui-même. Les ombres sont les seules à être capable de quelque chose de similaire, et elles ont vraiment peu de chances. Wôw ! Je suis pas mal, en termes de réflexions, aujourd’hui ! Oui, bon, allez, on y retourne. J’ai une mission : séparer mon corps de mon esprit. Concentre-toi, Aria.

Imagine le sang qui coule dans tes veines et tes artères. Imagine la complexité de la création de cette enveloppe. Maintenant, imagine ses défauts. Les ongles qui poussent, ersatz de griffes. Les pertes d’équilibres. Les maladies. Un corps, c’est un engin cher. Une horloge de confection alfare. Aussi élégamment conçu soit-il, ce n’est qu’une chose imparfaite, car il héberge la perfection. Ton esprit est parfait. Il peut faire ce qu’il désire. Mais désire-t-il quitter ce corps ? Répète intérieurement cette phrase : « Je suis mon esprit, et je désire quitter ce corps. De la chair et du sang, je passe à l’éther et aux songes. Sépare ton corps de ton esprit. » Tu dois répéter cette phrase, tu dois la répéter. Tu le dois. Vas-y.
« Je suis mon esprit, et je désire quitter ce corps. De la chair et du sang, je passe à l’éther et aux songes. Sépare ton corps de ton esprit. »
« Je suis mon esprit, et je désire quitter ce corps. De la chair et du sang, je passe à l’éther et aux songes. Sépare ton corps de ton esprit. »
« Je suis mon esprit, et je désire quitter ce corps. De la chair et du sang, je passe à l’éther et aux songes. Sépare ton corps de ton esprit. »

Hmm… ça sonnait bien comme ça, mais j’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui cloche. Oh non, encore ! Pas de première personne du singulier. C’est simple, pourtant ! Je suis vraiment nulle à ça. Peut-être que je devrais demander à des aînés ? Non… ils se mettraient à me faire la leçon. Peut-être que je devrais me détendre avec de l’herbe à pipe, mais d’un côté, ça me raccroche à une dépendance matérielle. Je ne suis pas sûr que de l’Ashï éthérée existe, de toute façon, donc il va falloir faire sans si je veux suivre les règles. Je dois me priver de beaucoup de choses, juste pour sortir mon esprit de mon corps. Je me demande comment font les anciens et les puissants, pour faire ça si facilement. Clairement, ils ne passent pas leur temps à méditer sur le sens de l’univers en mangeant du poisson et des fruits secs toute la journée. On est aussi interdits de bière, de liqueur, de certains thés… c’est plutôt drôle, quand on y pense. Nyam, ça ressemble à Miam, et pourtant, on est les rois de la privation alimentaire dès qu’il s’agit du détachement. Le mode de vie ici est sobre et modeste. Je ne dirais pas non plus qu’on s’ennuie, surtout au vu des événements récents, mais… je ne sais pas si je suis faite pour ces choses-là. Enfin, si par « je », j’entends Aria, eh bien oui, je suis faite pour ça. Elle méditait toujours, savait séparer son esprit et connaissait les bienfaits d’une vie modeste. Mais si par là je veux dire Ryem… non, c’est loupé. Je ne suis pas douée à ça, et pourtant je m’obstine. Parfois, je me dis que mon avenir réside chez les Kazak. Pourtant, quelque chose en moi m’indique de rester ici. Je ne veux pas les quitter. Je suis une mauvaise apprentie, mais une Nyam’Wa quand même. Bon, allez, il est temps de respirer un coup, et de faire un dernier essai.

Dans ce tipi, il y a deux êtres : un réceptacle, et toi. Ce sont des choses indépendantes, qui s’empilent parfois, mais, inévitablement, viendront à se séparer. Essaye d’expérimenter la mort. De repenser à tes derniers instants. Ce moment où ton esprit s’est retrouvé relâché, quelles étaient tes émotions ? Tes impressions ? Tes sentiments ? Cherche ces fractions de ton existence, et revis-les. Ne les expérimente non pas avec leur contexte, mais détachées de tout cela, éloignées de l’histoire. Essaye de trouver la version pure de la réalité que tu vivais en tant qu’être non physique. Concentre-toi sur les sons alentour. Tu verras qu’ils atteignent ton corps comme ton esprit. Tu sentiras le vent glisser sur ta peau faite de magie. Tu sentiras… un souffle ?

Bon, je sais qu’il ne faut pas utiliser la première personne du singulier, mais là, il y a un problème. Un courant d’air chaud et localisé. C’est sûrement quelqu’un qui me regarde d’un peu près. Est-ce que je devrais faire semblant de méditer très profondément au point de ne pas l’avoir remarqué ? C’était un genre de test, peut-être. Celui qui a le meilleur visage impassible gagne l’épreuve de la méditation, ou quelque chose du genre. Bon, je vais garder les yeux fermés comme d’habitude, et espérer qu’il n’ait rien remarqué.
« Je sais lire dans les pensées, Aria. Et, si tu ouvrais les yeux, tu lirais sur mon visage de la déception. Méditer, c’est faire le vide, pas turbiner son cerveau comme s’il fallait gagner une course du fil de pensée le plus désordonné. »

Concentre-toi, Aria, et essaye d’accepter le fait que tu as perdu l’épreuve de la méditation. Et… tu peux arrêter de parler à la deuxième personne du singulier. C’était bizarre, de toute façon.



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[IX] - Tentative de méditation numéro deux-cent-trente-six

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