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 [Événement] - Bruyante accalmie

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Dim 21 Avr 2019, 16:14

Bruyante Accalmie


Aria prit une bouteille de bière, emplissant autant qu’elle le pouvait les verres qu’on lui amenait. La fête allait avoir lieu ce soir. On passerait à la saison chaude. Le plus curieux, dans tout cela, c’est que le hasard avait cette fois-ci décidé de bien faire les choses. Quelques temps après le début du solstice, un phénomène intéressant devait se produire. La nuit tomberait comme à son habitude, mais, cette fois, Cléophée savait que les choses seraient différentes. Elle gagnerait, en empêchant le soleil de se lever pendant un certain temps. C’est ce qu’on appelait une aurore ; la quatrième de l’année, en fait. Un cycle nouveau allait débuter, prédit par les Kaori il y a de cela quelques lunes. Alors, même si, pour le moment, tous étaient plus préoccupés par le changement de saison, Raanu ne quittait pas entièrement l’esprit des chamans.

Aria rassemblait les verres de bière Ashï qu’elle avait emplis. Tandis que ses doigts se rapprochaient de l'alcool, des idée rebelles lui vinrent à l'esprit. Elle n’avait jamais été une adepte de la boisson, dans cette vie. Pourtant, le simple fait que son apprentissage interdise la consommation de ce genre de choses lui donnait envie de briser cette règle. Elle n’en fit rien, préférant reporter son attention sur les premiers feux qui réchauffaient l’île tout entière. Humant le parfum des encens ramenés par la tribu marchande, la chamane ne pensait plus. C’était un entraînement à la méditation efficace. Néanmoins, une voix familière mit fin à cette détente. « J’ai une nouvelle. » Cthuali approchait. Certains pourraient dire qu’il arborait un air grave. En vérité, ce chaman n’avait jamais semblé avoir une grande capacité émotionnelle, et différencier la joie de la tristesse sur son visage impassible relevait du miracle. Pourtant, en un sens, il portait en lui une certaine exubérance sur laquelle il était dur de poser des mots.

« Oh. C’est à propos du solstice ? La fête est annulée ? »« Non. »« C’est par rapport à une Akésarlha ? »« Non. »« C’est par rapport à la tribu ? »« Arrête d’essayer de deviner. Je viens te voir parce que j’ai besoin de ton expertise. » Cthuali tenait un sac en toile, et en sortit d’étranges formes semi-opaques. On ne voyait pas de ces choses-là chez les chamans. Aria les reconnut immédiatement, pour avoir énormément voyagé dans une autre vie. Les noms de cette époque devenaient flous, et laissaient place à des trous béants qui n’auraient jamais dû exister. En vérité, elle se souvenait plus des détails que des généralités. Sa mère détestait l’odeur des fraises ; la porte de sa cabine grinçait plus que les autres, sur le navire qui lui servait de maison ; les loukoums étaient bons.

« J’ai appris à faire des… on appelle ça des lougoums, je crois. Tu en as déjà goûté ? Si oui, est-ce que je les ai réussis ? » L’apprentie était plus étonnée qu’il ne fallait l’être dans une telle situation. C’est qu’il n’y avait pas grand-chose à dire. « Loukoums. J’avais complètement oublié leur existence. Où as-tu vu ça ? »« J’ai espionné une humaine d’Utopia. C’était instructif. Je voulais améliorer mon savoir culinaire. » Si, en effet, les Aurores étaient signe de partage de connaissance, cela ne voulait pas dire que tous se renseignaient sur des domaines aussi élégants que la science, le travail de la pierre ou les arts. Savoir peler une orange efficacement, savoir tondre un mouton rapidement ; savoir cuisiner tel ou tel plat exotique… savoir, tout simplement. Rien n’était laissé de côté, et l’effervescence intellectuelle permettait à tous d’apprendre quelque chose de plus. Les chamans voulaient prouver qu’ils étaient dignes de représenter une déesse aussi importante. Il leur restait quelques lunes, avant l’Aurore. Ils pourraient se préparer. C’était suffisant pour pouvoir se détendre, et profiter de l’instant présent.

« Et les ingrédients, tu les as aussi pris à Utopia ? » Cthuali sembla hésiter un instant, avant d’acquiescer frénétiquement. Le vol d'un non-chaman n'était pas particulièrement mal considéré, dans leur tribu. Le Vinr suivait les règles à la lettre. Pourtant, il n’avait jamais cherché à avoir l’air sage ou intelligent, et se contentait souvent de fixer les gens avec des yeux de poisson mort. Lorsque la situation se présentait, les années d’expérience parlaient d'elles-même.
Aria goûtait l’une des douceurs, impressionnée par le résultat. Les Nyam’Wa ne devaient pas trop se rapprocher des choses matérielles, on leur interdisait donc généralement ce genre de mets. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas touché à ces confiseries-là. Des siècles. Un millénaire, peut-être ? En tout cas, à l’époque, elle n’était pas coincée dans ce corps-ci.


Le silence de la cérémonie d’ouverture du solstice contrastait avec le brouhaha actuel. Un calme de mort les avait envahis, au début. Même lorsqu’ils mirent à se peindre mutuellement, une quiétude dérangeante avait pesé dans l’atmosphère, comme s’ils n’osaient pas faire trop de bruit. Ils étaient enfants de parents tyranniques qui n’hésitaient pas à se faire entendre lorsque quelque chose était mal réalisé. Les chamans faisaient, puis espéraient avoir bien interprété les ordres. Ce moment où leurs géniteurs, les aetheri, rendaient verdict… tous se sentaient paralysés.
D’habitude, les rituels solsticiaux se passaient sans problèmes. Il n’y aurait aucune raison de penser que les choses allaient être différentes cette fois-ci, mais le contexte avait changé. Il y a nombreuses lunes, Raanu s’était manifestée. En conséquence, ils n’honoraient pas que les retrouvailles de Wakizaw et Wazikaw. Même si l’aurore n’avait pas encore eu lieu, ils devaient déjà commencer à révérer la déesse de la connaissance.

Aucun signe particulier ne se présenta. On les laisserait donc sûrement continuer sans plus d’embûches. L’appréhension partait petit à petit, comme si ce qui les empêchait de respirer venait de s’évaporer. Quelques enfants parlaient entre eux, tandis que certains maîtres présentaient les nouveaux chamans transformés. Après plusieurs minutes encore influencées par des restes de l’étrange timidité qui les avait frappés, l’ambiance battait son plein.

Ils avaient été nombreux, à apporter des plats originaux. Les chamans ne sont, à ce qu’il paraît, pas les plus portés sur la cuisine du monde, l’ouverture et les longs dîners pleins d’échanges culturels. Pourtant, quoi qu’on en dise, ils ont accès à une mobilité et une discrétion qui dépasse les charrettes et les portails de tous les peuples soi-disant civilisés.
On avait faim, on avait soif. Alors, on mangea, et on but. Puis on pria. Finalement, cette fête ressemblait à tant d’autres, quel que soit le contexte. Aria se contentait de déposer des bols et des verres et, entre deux services, de se reposer avec les autres. Certains groupes s’isolaient autant que possible du bruit des tambours, des chants, des danses et des paroles pour méditer ou prier.

Aucun calcul ne permet de quantifier la réussite de festivités d’une telle envergure. Tout dépend de l’échange humain : le cadre et le confort ne sont que des artifices. Pour évaluer un tel événement, on ne pouvait qu’observer, et en tirer les conclusions adéquates. Des membres de toutes les tribus conversaient dans une exaltation démesurée. Les tambours étaient battus à des rythmes irréguliers. De la sueur perlait sur la peau des danseurs. De la joie brutale par ci, de la vénération hargneuse par là. Des sacrifices. Des orgies. Des chamans, en fait. Tout était on ne peut plus normal, malgré leur nouvelle situation.

« Tu ne vas pas t’amuser avec les autres ? » Margaux devait s’ennuyer, pour parler à Aria. Pourtant, les esprits abondaient, parmi les convives. « Je souffle un coup, et j’y repars. J’ai quand même couru partout pour que tout le monde ait à boire. D’ailleurs, j’ai croisé le petit Kazak de la dernière fois. » La chamane se souvenait de ce dans quoi il l’avait embarquée. « Et son adorable père ? »« Exactement. » L’exaspération ne partait pas.

L’ancienne sorcière regarda Aria dans les yeux. « Si tu cherches à te reposer, tu peux aller rejoindre ta tribu. Quelques-uns sont en train de méditer. »« Plus tard, plus tard. J’ai un secret à faire disparaître. » L’Hozro plissa les yeux, soudainement intriguée. Aria lui répondit en prenant un loukoum entre ses doigts. « Tu lui as volé un plateau ? » « C’est un emprunt. Je ne vais pas non plus m’enfiler une pyramide de ces trucs. Quoi que... »« Je vois que tu suis les préceptes de tes maîtres avec ardeur. » La chamane essuya ses mains recouvertes de fécule de blé. En vérité, elle tenait beaucoup aux enseignements qu’on lui donnait. Cependant, de temps à autre, Aria prenait plaisir à capituler.
1439 mots.

Explications


Salut o/. 

Pour résumer : c'est la fête, les tribus sont rassemblées et il y a pas mal de monde :). L'action se situe essentiellement sur la Grande Baie, mais si vous avez que votre perso soit un peu à part, c'est aussi possible. Il peut y avoir du grabuge par endroits mais globalement ça va. Les prières, la drogue et le partage des connaissances sont très mis en avant.
Vous êtes libres de faire ce que vous voulez, et si l'une de vos actions risque d'avoir des conséquences bah ce sera l'occasion de mettre ça dans les actualités RP o/.

Il s'agit d'un événement à message unique qui se terminera le 30/06 à 23h59. Il est réservé aux chamans et aux esprits (ainsi qu'aux aetheri 8D), bien évidemment :).

N'hésitez pas non plus à faire référence à ce que les autres disent dans leur post si vous en avez l'occasion, ce n'est pas une obligation mais ça donne de la continuité et c'est bien [Événement] - Bruyante accalmie 009.

Amusez-vous bien 8D !

Gains

- Pour 900 mots : Un point de spécialité au choix ET un pendentif en l'honneur d'un aether de votre choix
- Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : Un second point de spécialité au choix OU un compagnon chaman niveau I

N'oubliez pas de déclarer vos gains dans la limite d'un mois après la fin du RP. 
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Sól
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Sól
Dim 16 Juin 2019, 15:40

Eawi se mordit la lèvre tout en fronçant les yeux. Inconsciemment, sa main se posa au niveau de son flanc droit, là où le patient était en train de se faire recoudre, comme si elle pouvait sentir la douleur causée par l'aiguille pénétrant sa propre chair. Fébrile, elle n'en resta pas moins attentive et observa avec soin les gestes précis et rapides effectués par le chaman. Il lui avait déjà expliqué à plusieurs reprises comment effectuer des points de suture, à tel point qu'elle avait fini par mémoriser par cœur les indications répétées encore et encore. Pourtant, des paroles étaient beaucoup moins parlantes que des images. C'est pour cette raison que la novice ne quittait pas son oeuvre des yeux, comme pour s'imprégner de la technique ancestrale malgré sa douleur imaginaire. Le guérisseur fit un nœud final puis coupa le fil à l'aide de ses dents. "Ca va ?" demanda-t-il à son patient, à moitié allongé sur une longue pierre qui leur servait de table d’auscultation. L'homme acquiesça sans pour autant lâcher son regard de la silhouette de la princesse, qui se rendit finalement compte qu'elle était devenue son centre d'attention. Elle le fixa en retour, béate. "Bien, à ton tour maintenant." "Quoi ?" Eawi ouvrit la bouche, surprise par cette déclaration. Elle avisa la main tendue de son maître et l'aiguille qu'il tenait dans sa direction. "Tu vas essayer de faire comme moi. Ça ne sert à rien de m'observer sans rien faire. La meilleure des écoles est celle de la pratique, dans notre domaine." La main tremblante, la demoiselle s'empara de l'instrument puis prit la place que lui avait laissé son mentor. Celui-ci se plaça derrière elle pour pouvoir superviser ses gestes.

Nerveuse, l'adolescente commença par poser deux doigts timides sur la peau, juste au bord de la plaie. Incertaine, elle approcha l'aiguille, s'apprêtant à traverser la chaire. "N'hésites pas. Soit certaine de ce que tu fais." La brune releva la tête, surprise, et croisa le regard du patient qui la toisait avec entêtement. Se sentir autant observée la mettait quelque peu mal à l'aise. Elle aurait voulu demander à cet homme qu'il cesse de la fixer avec autant d'insistance, mais il y avait quelque chose de froid, de brutal dans ses prunelles bleues qui la dissuada. Et puis de toute façon, elle n'était même pas certaine d'avoir le droit d'exiger cela de son patient. Elle s'apprêtait après tout à charcuter sa peau. La jeune fille se contenta de répondre d'une petite voix. "D'accord." Elle inspira profondément avant de se lancer dans sa tâche. Lorsque l'instrument perça la peau, Eawi sentit le corps de l'homme se raidir. Elle se mordit de nouveau la lèvre inférieure, une part d'elle craignant d'avoir fait mal au guerrier. Elle résista néanmoins à la tentation d'observer sa réaction et se concentra sur ses gestes. L'apprentie soigneuse effectua un nœud d'arrêt avant de couper le fil avec ses dents, comme l'avait fait son professeur. "Excellent ! Bon, puisque tu as réussi, je te laisse t'occuper de toutes les plaies restantes sur ce brave gaillard ! Il y a d'autres chamans qui attendent des traitements plus importants." L'expert s'éclipsa avant que sa protégée n'ait pu protester. Elle se retrouvait seule face à cet homme. Gênée, elle déglutit avec difficulté.

"Tu ne fais pas la fête ?" demanda le combattant. Sa voix était grave mais calme. Eawi secoua la tête. "Mon maître pensait qu'il s'agirait d'une bonne opportunité de me montrer ce qu'il m'a appris pendant tout ce temps. Au village, on n'a pas beaucoup de blessés. Ou tout du moins, aucun qui ne nécessite d'être rabiboché." expliqua-t-elle. "Alors on en profite pour me former aux bases." La brune se concentra pour recommencer son geste chirurgical avec toute l'attention dont elle disposait. "Ça ne vous fait pas mal ?" demanda-t-elle, inquiète après plusieurs minutes. Un rictus moqueur fendit le visage du blessé. "Quoi, avec ces petites piqûres ? Même un insecte me ferait plus mal !" La guérisseuse arrêta son geste un instant pour observer l'homme. Il faisait le malin mais elle était certaine qu'il n'était pas en train de passer un moment de plaisir. Une part d'elle même se sentit agacée. De toute évidence, l'inconnu retirait une certaine fierté de toutes ces blessures et du courage qu'il avait à affronter la douleur... Eawi trouvait cela totalement idiot. Elle ne comprenait pas ce goût prononcé pour le combat. Peu crédule, elle tira un peu trop prestement sur le fil ce qui fit grimacer son patient. Aussitôt, ce fut à son tour d'afficher un sourire moqueur, qu'elle dissimula aussitôt en se mordant les lèvres. C'était cruel et très peu étiques de se comporter de la sorte. "Pardon." s'excusa-t-elle platement. avant de continuer. "De quelle tribu viens-tu ?" questionna-t-elle pour faire la conversation. "Je suis un KazaK 'Wa." répondit le concerné. En effet, la jeune femme remarqua finalement les nombreux foulards à sa ceinture et à ses poignets. "Et toi, de toute évidence..." L'adolescente se contenta d'acquiescer, tandis qu'il identifiait son ethnie. Elle aurait pensé déceler du mépris dans la voix de son patient - c'est souvent ce qui arrivait lorsqu'elle s'adressait à un guerrier avéré puisque sa tribu refusait de se battre, ils étaient souvent considérés comme des lâches. Pourtant, il n'en fut rien. Il y avait davantage de la curiosité, ce qui lui fit plaisir. Peut-être reconnaissait-il leur valeur ? Après tout, c'était eux qui s'occupaient de l'agriculture et de la médecine. Ils étaient des créateurs, des soigneurs. Ils élevaient le miracle de la vie au rang de science -si l'on pouvait parler de science au sein des chamans. Leur travail demandait beaucoup plus de temps et d'application que la guerre et le combat. Détruire était facile, ça ne demandait que quelques secondes. Mais bâtir et réparer était un processus bien plus fastidieux. Le reste du rabibochage se fit en silence.

"Voilà, j'ai terminé." déclara finalement la princesse, pas peu fier de son travail. Ça avait été long et quelque peu fastidieux, ses yeux lui piquaient à force d'avoir trop forcé, mais finalement, le résultat était correct pour une première fois. Alors qu'elle s'apprêtait à ranger son matériel dans une sacoche en cuir, l'homme attrapa sa main. Sa peau était chaude comparée à la sienne. Un courant de frissons traversa la peau de la chamane là où il la touchait. Son ventre se tendit sous l'envie. "Je... Je dois retrouver mon maître." répliqua-t-elle néanmoins, faute de meilleure répartie. "Il doit me chercher. Sans doute." Sans prendre la peine de regarder autour d'eux, le jeune garçon répondit du tac-au-tac. "Je ne le vois nul part." Un silence s'installa. Eawi gigota. "Viens profiter de la fête avec moi." l'invita-t-il. La brune fronça les sourcils, sur le point de décliner l'offre, mais son prétendant fut plus rapide qu'elle. "S'il te plait." "Je... Je ne sais pas." "On ne t'en voudra pas de vouloir t'amuser aujourd'hui." Tentée mais pas pour autant convaincue, le Kazak'Wa sentit qu'il devait insister un peu plus pour qu'elle cède à sa demande. "Si tu veux, je t'apprendrai à tisser un filet de pêche. Comme ça, tu pourras honorer Raanu pour avoir appris quelque chose et on ne pourra pas te reprocher quoi que ce soit." La chamane pinça ses lèvres entre elles. "De toute façon, il n'y a pas grand chose de plus que tu puisses faire. Et si vraiment l'on a besoin de toi, on parviendra à te trouver. Ce n'est pas comme si je te kidnappait pour aller sur une autre île." L'homme esquissa un sourire étrange. "Quoi que, ça peut s'arranger aussi si tu en as envie." Eawi sourit timidement avant de soupirer. "D'accord, mais pas longtemps."
1379 mots
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Sam 22 Juin 2019, 16:25

[Événement] - Bruyante accalmie Charli11

Bleu.
Un bleu infini, sans fond, comme une fenêtre sur le néant. Un bleu puissant qui n'avait pas besoin de la lumière du soleil pour resplendir. Un bleu qui venait de faire disparaître la Grande Baie dans ses volutes. L'Île Maudite, tout comme le visage du Suprême de l'Au-Delà, n'étaient plus qu'un immense dégradé entre turquoise et indigo. Toutes les nuances y étaient, toutes celles que l'on pouvait voir dans le monde ou imaginer. Ce n'était que la quatrième fois de leur vie que les chamans pouvaient contempler ce phénomène qui ne saurait ni être entièrement météorologique, ni entièrement surnaturel. Ce brouillard azur venait captivait les esprits. Avec lui, il devenait difficile de saisir la frontière entre les Vivants et les Morts. Cette vague ligne déjà bien piétinée par le quotidien des chamans devenait alors un lien fort plutôt qu'une barrière infranchissable : le lien de la connaissance, du savoir de tous les esprits morts depuis le commencement de ce monde. Devaraj commençait -et il était loin d'être le seul- à nourrir une obsession particulièrement grave pour cette couleur et pour tout ce qu'elle apportait avec elle : une atmosphère aussi difficile à recopier qu'à décrire. Si chaque Aether de passage sur cette île se plaisait à marquer son passage, les visites de Raanu avaient une empreinte très reconnaissable. Certains racontars disaient que l'Aether de la Mémoire et de la Connaissance s'appliquait à laisser autant de souvenirs que son homologue Nidalu, voire qu'elle visait à supprimer des mémoires le souvenir sanglant des précédents passages de l'Aether de la Folie.

Quoiqu'il en soit, Devaraj avait repeint toute sa maison en bleu, intérieur et extérieur. Il ne se peignait et ne s'habillait plus qu'en bleu. C'était la nouvelle mode nationale et il n'en était pour une fois pas le responsable. Il n'était qu'une victime de plus au même rang de toutes les autres. Les changements brutaux qui s'était produits ces dernières lunes laissaient des blessures psychologiques. Comme d'habitude, très peu d'explications leur étaient délivrées et il fallait se débrouiller seul pour retrouver un semblant de raison et de sécurité. Devaraj s'était rabattu sur le bleu. Ce bleu qui était réconfortant, qui enveloppait doucement comme dans un cocon. Cela lui évitait de penser à Nidalu, à son cher Jun et à Edel, au pacte qu'il avait signé avec ce qu'il soupçonnait être un génie, au fait qu'il avait créé une centaine de clones en perdant le contrôle de sa magie... Bref, au chaos sans nom qui avait précédé ce moment de calme.

Lorsque la première Aurore s'était terminée, tous les peintres du pays avaient immédiatement voulu reproduire ce bleu, sans y réussir. Des centaines de nouveaux pigments avaient vu le jour, accompagnés de leurs dramatiques, merveilleuses histoires. Des recettes secrètes avaient été volées. Il y avait eu des mensonges, des arnaques, des trahisons. Les esprits s'était échauffés. De fausses Akésarlha avaient vu le jour. Certains en étaient devenus fous et l'histoire avait prit tellement d'ampleur que Devaraj avait été obligé de bannir ceux désignés par la Justice divine pour calmer les esprits. L'effet de cette punition sera passager. L'accès à la Connaissance dont son peuple venait de disposer si brutalement produira son lot de parasites et ce n'était que le début. Puisque le savoir signifiait souvent la puissance et le pouvoir, il devenait difficile de contenir les égoïsmes croissants d'une communauté qui avait pourtant été soudée depuis sa création. Devaraj plissa les yeux. Le brouillard se levait légèrement, suffisamment pour pouvoir distinguer correctement son entourage, pas assez pour redonner au monde vivant ses véritables couleurs. Sa relation avec Raanu était si florissante comparée à celles qu'il entretenait avec les autres Aetheri, qu'il préférait ne pas l'entacher ni faire de faux pas. Il savait ce qui se tramait. Le marché noir se trouvait bien loin de ses propres yeux mais il fallait être fou pour ne pas savoir que le Prince de la Démence avait des yeux partout. Le Chaman salua les chefs de tribu à ses côtés en se demandant lequel d'entre eux était coupable. Peut-être aucun d'entre-eux directement... Mais chaque Draugr était responsable des membres de leur tribu, et pour un sacrilège aussi grave que falsifier les biens de Raanu, l'erreur remonterait jusqu'à eux. Devaraj détestait les erreurs. Il regarda longuement Souw. Elle était probablement elle aussi au courant. Les yeux du roi en disaient long. Il y aurait trop de personnes à punir pour lui tout seul et le sujet était trop délicat pour le déléguer. Comme si Souw n'avait pas déjà assez de travail, il se demandait si le tribunal des esprits ne devrait pas étendre sa juridiction aux chamans.

Pour sa part, il savait déjà quelle serait la règle principale pour trancher. Ils n'avaient pas eu d'ordres directs de la déesse, mais il était évidant qu'elle n'avait pas donné toutes ces pierres pour que certains en fassent un marché de déshonneur. Par ailleurs le partage de savoir commencé par la déesse devra se perdurer entre les chamans. Devaraj expira lentement. Il allait lui falloir beaucoup, beaucoup, beaucoup plus d'espions s'il voulait être absolument certains que ces deux règles soient respectées par les deux millions de chamans existants. Il sourit. Cela lui rappelait un peu l’époque de la Guerre des Dieux, pendant laquelle il avait mené une grande une chasse aux hérétiques et aux traîtres. La longue liste des membres de la tribu Taom devenait difficile à retenir, mais le chaman n'avait jamais assez d'espions à son goût. Son appétit pour le contrôle était insatiable, envahissant.

«Devaraj ?» Le Chaman était resté trop longtemps à contempler ses congénères, en imaginant un milliard d'accusations pour chacun d'entre eux. Peut-être que celui-ci mentait et que celui-là cachait des fausses pierres dans ses poches, et que celle-ci faisait semblant de rendre hommage à la déesse alors que la soif de savoir égoïste était son seul but. Satinka n'attendit pas la réponse et ouvrit la porte. Une flopée d'enfants de tout âge en sortit pour s'agglutiner autour du souverain, qui fut alors obligé de tenir sa parole. Il avait promit, sur un coup de tête mal placé, d'apprendre une astuce différente à tous ses enfants pour fêter l'Aurore et respecter la nouvelle tradition. Le Chaman prit son courage à deux mains, pendant qu'une file d'attente mouvementée prenait place devant lui. «Thor, c'est ça ? Qu'est-ce-que tu voudrais que je t'apprenne ?» L'enfant fit une moue indescriptible. «A me débarrasser de Jun'hor, il m'a piqué ma plaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaace !» siffla-t-il alors, les yeux brillants de haine. «Ah bon. On reconnait bien le père... Dans la vie, il ne faut jamais pardonner.» Finalement la journée promettait d'être amusante. Malgré sa maladresse légendaire lorsqu'il s'agissait de s'occuper de personnes en bas-âge, Devaraj aimait bien ses enfants. De temps en temps il les rassemblait comme aujourd'hui, puis il établissait un classement mental entre celui ou celle qui ira plus loin encore que son père et celui qui était le plus raté -la faute était toujours celle de la mère, bien sûr. Lorsqu'il n'en pourrait plus de ces mini-lui turbulents et beaucoup trop bruyants, il irait annoncer le résultat de la Coupe des Nations. Mieux valait prévenir que guérir et il ne voulait pas que cet illustre Sorcier se retrouve sacrifié sur un totem pour avoir mit un pied sur l'Île Maudite en essayant de le joindre. De ce qu'il pouvait en dire, les Sorciers pouvaient se montrer assez fous et imprudents. Devaraj était très curieux du choix de la déesse sur ses élus. Une Ygdrae, un Sorcier, des Chamans. Pourquoi pas un éléphant rose tant qu'on y était...

1354 mots | Merci  nastae

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Latone
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Latone
Lun 24 Juin 2019, 22:46

Souw'Ni n'en fit, une fois de plus, qu'à sa tête. L'adolescent foula les terres imparfaites de la toute dernière emprise des Chamans sur l'Île Maudite. Souw'Gar n'en était qu'à ses balbutiements, les membres de la tribu – ainsi que de nombreux Esprits détachés de l'Au-delà – s'étaient promis de terminer la construction avant que la nouvelle Aurore ne trônât au-dessus de leur caboche. Néanmoins, malgré tous les efforts, ils durent se relâcher pour honorer Raanu ; en grande partie sous l'insistance de sa mère, qui n'avait que faire d'avoir des centaines de bras affaiblis par orgueil. La Vallée Éthérée fut, ainsi, désertée durant le temps des festivités. Souw'Gar se dressera en temps et en heure, fièrement. Ou peut-être que les pupilles de Draaskag ne parvenaient pas à saisir toute l'essence de ce havre pour Souw ? Il n'était encore qu'un jeune Barnœska, sa sensibilité avec le monde spirituel loin d'être calibrée. Sans doute que Souw'Gar était, en réalité, en grande partie édifiée sur le plan des Esprits, et que ces derniers honoraient déjà les médiateurs pour leur hospitalité. Bientôt, ils seront légions à leur rendre visite pour que justice soit rendue.

Le Koërta vérifia une nouvelle fois ce qu'il transportait dans sa sacoche, avant de poursuivre son périple. Par une sorcellerie dont il ignorait la nature, le garçon était capable d'affirmer si sa génitrice se trouvait sur l'Île ou non. Au fil des années, il apprit à capter ce pendule qu'elle tissait avec son Hozro – la "folle bleue", comme il préférait la surnommer – et à anticiper les allers et venus de la Draugr. Fatalement, les festivités sur le pas de leur porte, la Souriante répondait présente. Draaskag s'aventura alors vers un recoin du chantier, l'armature d'une future maisonnée. Peut-être celle des Sùlfr, pourquoi pas ? Ce fut ce que l'adolescent se disait en repoussant doucement le rideau qui encerclait la pièce. Souw semblait méditer, assise près d'un autel. De par sa naturelle grande taille, le Koërta put apercevoir quelques babioles s'emmêler sur le petit sanctuaire improvisé. Un miasme indicible serpentait les contours de sa mère, aussi opaque que les cieux gorgés de nuitées. Il l'entendit soupirer, tandis qu'une faible lueur bleutée gagna en intensité dans le creux de sa main. C'est lors d'une rotation de son buste que le Souw'Ni remarqua alors que la main de Souw était dénudée de chair, littéralement squelettique. Un bref claquement des phalanges accompagna son geste pour masquer la lumière bleue, enfermée dans un petit flacon ; telle une luciole.
" Approche, Kewa'Enre'O. Rares furent les fois où le jeune homme tressaillit en présence de sa génitrice. Ses frissons ne l'empêchèrent toutefois pas d'obtempérer. Léto tourna son visage en sa direction, et lui sourit. Ses peintures faciales tiraient vers les tons célestes, avec de fines touches ombragées, droites et fermes. Sans qu'il ne puisse lutter, le jeune homme s'attarda avec furtivité sur la fameuse main qu'il avait entraperçu tantôt : elle était de nouveau "vivante". Les mots lui brûlaient la gorge, tant la magie à laquelle s'adonnait sa mère l'intriguait. Léto reposa tout son attirail sur place et se releva, empoignant les épaules de sa progéniture. Tu grandis vite, tu dépasseras peut-être Kaine un de ces jours. " Draaskag ne releva pas la remarque, étant très peu proche de ses frangins de par-delà la Mer Maudite. De plus, sa curiosité fut happée par cette couronne funeste qui venait de se dissiper dans le brouillard.

" C'est qu'il recommence à être grognon. Enchaîna la Sùlfr en quittant les lieux délaissés par la tribu, suivit de près par son seul enfant Chaman. MOMO, LE TAMBOUR ! S'époumona-t-elle à la plus grande gêne du Koërta, qui ne supportait clairement pas qu'on lui martelât les tympans.
- Pitié, non… ! Il alla enfouir sa main dans ses bibelots, paré à contrecarrer cette affreuse situation. Enfin, il doutait que l'Orine soit dans les parages. J'ai quelque chose pour vous. Le taciturne piqua à vif la Draugr en lui offrant une pierre, certes minuscule, mais on ne peut plus importante pour leur peuple. Léto scruta le moindre recoin de l'Akésarlha avec attention, digne d'une médiatrice de son rang. En fin de compte, sa mère reposa la relique entre ses mains et l'invita à la suivre jusqu'au bord d'un précipice, offrant une vue imprenable sur les eaux horrifiques.
- Jette-moi ça par-dessus les récifs. L'effarement se lut sur son visage.
- Jamais je ne blasphèmerai un Æther ! Léto lui caressa ses cheveux châtains, si longs et parsemés de plumes et breloques.
- Tu es naïf. Tu lui as déjà fait un grand honneur en me montrant ceci. Crois-moi, elle n'attend plus que je te guide. Kewa'Enre'O scruta de nouveau l'artefact entre ses mains, de moins en moins charmé par sa trouvaille depuis que sa mère lui ait tenu ces propos. Il hésita longuement, pour finir par se rapprocher du vide. Lance-la le plus loin possible ! " L'encouragea-t-elle avant qu'il n'obéît. Son lancer fut plutôt timide et faiblard, un moyen comme un autre pour Léto de s'assurer de la bonne croissance de ses descendants.

~~~

La Grande Baie était déjà bien bondée, alors que la présence de Raanu imprégnât la voûte céleste. Le bleu couvrit son être entier, elle ressentit la même sensation que lorsque son Hozro s'insinuait dans son Âme. Léto ne pouvait qu'être confiante en cette nouvelle ère qui accueillait son peuple, vers sans doute des horizons moins tumultueux. Enfin, ce serait sûrement ce qu'elle penserait si elle n'était pas Souw. Elle croisa brièvement le regard de Kazak sur son passage, les membres de sa tribu s'adonnant à des râles annonciateurs, lorsque les festivités atteignirent leur culmination. " Tu as fini de faire de l'œil à la jeune Syrkell ? Nos frères t'attendent. " Draaskag n'eut guère le temps de protester avant d'être bousculé par sa mère. La Nyam'Wa avait beau raviver les ardeurs de son fils, il lui restait encore beaucoup à apprendre avant de se livrer à ce type de confrontations. Les affres de l'amour, elle ne les connaissait déjà que trop bien, et préférait qu'elles ne les atteignissent que lorsqu'il sera fin prêt.

Sans trahir le moindre mot, Hǫfðingi lui confirma, hélas, ses craintes. Le plus irritant pour elle, c'était d'être démunie de toute liberté. Tant que les complaintes des défunts ne lui parviendront pas, Léto n'aura guère le soutien de leur Æther pour agir. Peut-être que l'instigateur de cet affront l'avait déjà fait rire, peut-être même l'avait-elle déjà embrassé. Peut-être… Peut-être était-ce là, tout simplement, l'épreuve que Raanu confiait à leur peuple ? Car telle était leur vocation : se battre encore et encore pour perdurer, à la Vie comme à la Mort. Ses subordonnés finirent par se rassembler autour d'elle, une occasion inespérée pour eux de passer du bon temps avec leur cheffe. Cette fois, ils ne lui apportaient pas une pile de paperasse mystique, mais des tonnes d'Ashï. Souw se livra à une accolade avec ses deux favoris, Lver et Obany, et pria intérieurement que toutes ces braves personnes la suivissent dans sa danse. Ils discutèrent longuement, rirent et se chamaillèrent tout autant, les boissons et mets fusèrent comme si leur enveloppe charnelle criait famine. Des Esprits en ébullition qui profitaient de leur bref interlude sur l'Île, cet éclat de vie qui pétillait le cours de leur existence de justiciers d'outre-tombe. Avec tous ces facteurs, la tête de Léto serait déjà sur le point d'exploser. Telle la battante qu'elle était, la Chamane trouvera le moindre prétexte pour satisfaire sa soif de suprématie. Il lui venait déjà une idée pour rendre hommage, dignement, à l'arrivée de la Déesse de la Mémoire…



1350 mots ~
Merci pour cet évent ♫



By Jil ♪
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Jeu 27 Juin 2019, 21:36

[Événement] - Bruyante accalmie Natsum10


Et maintenant, tu repasses la corde dans la boucle en faisant une autre boucle … Mais non pas comme ça !!! Mais c'est pourtant pas compliqué ! C'est pas possible, tu le fais exprès.

Je te prierai de baisser d'un ton, s'il te plaît ! Non, je ne le fais pas exprès. Je n'y arrive tout simplement pas. Dois-je te rappeler que j'ai handicap majeur, à savoir ma cécité ? Que malgré toute la bonne volonté du monde, tous les savoirs ne sont pas faits pour tout le monde ? Donc, pour apaiser les mœurs et ne pas offenser les Dieux en ces jours de fête, je pense qu'il est préférable pour nous d'eux d'arrêter là. Ne t'en fais pas, tes compétences ne sont nullement remises en cause. Il y a simplement certaines choses qui doivent rester comme elles sont. Tu peux donc reprendre tes cordes et je te souhaite bonne continuation ailleurs. Merci bien et que Raanu te guide.

Purée … C'est bien parce que Synk est attiré par tout ceci, par tout ce qui concerne la mer que j'ai fais l'effort d'essayer d'en apprendre plus. Mais il faut croire que tout ce qui est lié de près ou de loin à l'océan n'est absolument pas fait pour moi. Bon, ceci s'étant avéré être un échec, il faut que je trouve autre chose avant que la déesse du Savoir et de la Connaissance ne me rende amnésique ou pire encore. … Je pourrai apprendre à dépecer un animal ou un truc dans le genre. Quelque chose qui puisse servir à la survie … Je suis certain que Dazia ne verrait pas d'inconvénient à me montrer comment faire. Enfin, encore faudrait-il que j'arrive à mettre la main dessus. Avec ses activités, elle est toujours fourrée à droite à gauche et même les esprits ont parfois du mal à la retrouver quand je veux lui transmettre un message ou avoir de ses nouvelles.

De toute manière, il n'y a pas de raison que je ne trouve rien à apprendre. La vie a toujours quelque chose à nous enseigner, que cela soit d'un importance capitale ou bien anecdotique. Au final, ce qui compte, c'est le fait d'apprendre quelque chose, d'avoir un nouveau bagage de savoir. Il est vrai que plus la connaissance est important, mieux on sert Raanu. En même temps, il est vrai qu'on dit bien que le savoir, c'est le pouvoir. Qui me dit qu'un jour, soir faire du tricot ou encore tondre un mouton ne me sera pas utile dans l'une de mes missions ? Personne ne peut me le dire, à part peut êre ceux connaissant l'avenir ou encore les Aetheri. En attendant, ce n'est pas en restant planté là réfléchir sur pas grand chose que je vais pouvoir découvrir de nouvelles choses. Si je veux que la chance me sourit, il faut que je commence par aller la chercher car elle ne viendra pas à moi toute seule si je ne povoque pas un peu le destin.


ATTENTIIIIIOOOOOOON …. AAAAHHH

C'était quoi ce boucan ? Que vient-il donc de se passer exactement ? J'ai entendu crier, avant qu'un courant d'air me frôle et qu'un acré raffût ne se fasse entendre, comme si quelque chose accompagné d'un être humain s'était renversé à grande vitesse.

Ca va ? Rien de cassé ? Que t'es-t-il arrivé ?

Oui, oui, ça va, rien de grave, juste quelques égratignures …. C'est mon système de freinage qui a laché …. Avec la pente et la vitesse que j'avais, on va dire que le contrôle était un peu plus compliqué … Heureusement,, je ne t'ai pas percuté.

Le système de freinage ?

Mais qu'est ce qu'il raconte ? Aurait-il finalement pris un coup sur la tête qui l'aurait sonné à ce point qu'il ne sait plus ce qu'il dit ?

Oui … Celui de mon vélo …

Oh … C'était donc ça … Ca n'a pas l'air très fiable et stable, comme engin.

Oh si. C'est un peu comme tout, il faut juste savoir en faire et après, c'est parti pour l'aventure. Il peut y avoir des petits aléas de temps en temps, mais c'est ce qui pimente la vie … Ca fait parti des épreuves que les Dieux mettent sur notre chemin pour nous tester … Tu n'en as jamais fait ?

Non.

Allez, viens, je vais t'apprendre.

Hein ? Quoi ?

Tu n'as pas à t'inquiéter, ça va très bien se passer.

Il est sérieux ? Il veut vraiment que je mette mes fesses sur ce machin qui ne tient pas debout tout seul ? D'autant plus qu'il vient de se casser la figure de dessus ?

Tu ne disais pas qu'il 'avait plus de freins ?

Pas d'inquiétude, je répare ça en un tour de main. C'est déjà fait d'ailleurs. Aller, viens, tu vas voir, c'est simple !

Par tous les Aetheri, j'espère que mon heure n'est pas encore arrivée, je vous en supplie. Je sais que si cela doit être mon destin et que vous en avez décidé ainsi, il en sera ainsi mais je pense que je peux encore être utile à bien d'autres choses ici bas, sur cette terre et dans l'Au-Delà, en tant que Chaman vivant plutôt qu'en tant qu'esprit. Encore, si l'occasion d'apprendre à faire du vélo m'avait été présentée dans d'autres circonstances …. Mais là il vient à peine d'échapper à un grave accident avec son engin défaillant et il veut maintenant me faire monter dessus en me disant que c'est bon, tout est réparé ? Je sais que j'ai tendance à virer paranoïaque mais quand même, il y a un peu de quoi là !

Voilà, c'est ça ! Tu passes tes pieds de chaque côté des barres. Faut que tu puisses t'asseoir sur la petite selle au milieu. Ensuite, tu mets ton pied sur les pédales et tu appuies dessus pour les faire tourner. Après, le truc, c'est juste de faire jouer ton équilibre pour garder le tout droit. Bon, au début, personne ne va jamais droit c'est pour ça que je vais rester à côté de toi si tu veux, comme ça, je pourrai t'aider et surtout te rattraper si ça part en vrille.Mais une fois que l'on a le coup de main, tu vas voir, c'est marrant.

Marrant marrant j'en sais rien … Pour le moment, c'est plutôt flippant oui. Quelque chose me dit que j'aurai dû refusé. Mais en même temps, qui me dit que ce n'est pas une épreuve mise sur mon chemin pour que je la surmonte ? La voix des Dieux est parfois tellement impénétrable. Il me faut prendre mon courage à deux mains et y faire face, je n'ai pas le choix.

D'accord, d'accord … Je comprends le principe. Et si j'ai besoin de ralentir, au cas où qu'il y ait un problème ? T'es sur de bien avoir réparé ?

Ne t'en fais pas pour ça, tu peux me faire confiance. Tu appuies ici pour ralentir et si vraiment ça va pas et qu'il y a une urgence, tu peux toujours utiliser tes pieds en les mettant par terre. Aller, on commence ! Tu te débrouilles pas mal dit moi. Continues comme ça, voilà. Reste droit, regarde où tu vas … 'fin … Tu comprends ce que je veux dire.

Oui oui … C'est bon, t'en fais pas, je vais pas te maudire pour ça.

Tiens … Je ne l'entends plus derrière moi …

Hé .. T'es là ? Ouh ouh ? !

Mince … je perds le contrôoooooollleeeeeee.

AAAAAAHHHHHHHHH.

1 359 mots
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Dim 30 Juin 2019, 12:01

[Événement] - Bruyante accalmie Kai-ch10
Evey's born by Kai Chang


Les aurores étaient un spectacle auquel Dina n'arrivait pas à se détacher. Elle avait vu un certain nombre de choses dans sa petite existence mais il y avait en avait assurément qui surpassaient toutes les autres, comme cette couleur bleue qui embaumait tout, qui envoûtait tout et tout le monde. Dès l'instant où les dernières nuances s'étaient volatilisées, une frénésie à laquelle elle n'avait pu échapper s'était emparée de tout le monde. Chacun voulait reproduire cette couleur, l’arborer fièrement, en faire étalage pour faire honneur aux Dieux. C'était à celui qui mettrait le plus en avant sa ferveur des Aetheri sans pour autre en faire trop. Il fallait attirer leur attention et leur grâce mais pas leur courroux. Un raclement de gorge fit se retourner la jeune femme. Raguä'Ebanoa'Ok se tenait dernière elle. Sa mentor l'avait laissé quelques instants à ses rêveries avant de la faire revenir au temps présent. Elles avaient des choses à faire toutes les deux. Même si c'était période de fête, il ne fallait pas pour autant en oublier d'honorer les Immortels et notamment Raanu. L'apprentissage faisait partie de la vie de tous les jours de la jeune Alséa pour parfaire ses connaissances et faire d'elle une chamane à part entière.

Suis-moi ?

La Barnœska ne se fit pas prier et emboîta le pas à Léana. Après quelques pas cote à cote, Dina finit par ouvrir la bouche.

Ou allons-nous ?

La jeune fille était curieuse. C'était l'un des traits de caractère qui la caractérisait. Son mentor avait d'ailleurs encourageait ce trait de personnalité, parmi d'autres. Car après tout, si elle voulait apprendre, il fallait qu'elle soit ouverte sur le monde ou en tout cas sur ce qui l'entourait. Les Chamans étaient peut être des êtres secrets vis-à-vis de l'extérieur, s'amusant à mettre les autres sur de fausses pistes. Ils étaient très protecteurs et avares d'informations à leur sujet et en même temps, ils étaient avides de connaissances des autres peuples, du monde. Pour le moment, l'apprentissage de la Alséa était principalement concentré sur le culte d'Ezéchyel, les différents rites et coutumes au sein de sa tribu et tout ce qui était commun à l'ensemble des Chamans. Elle répétait certains gestes ou certaines leçons, inlassablement. Elle étudiait, jour et nuit, observant et assistant à chaque cérémonie, chaque rite, chaque sacrifice. Elle était assidue et savait que le jour viendrait où sa mentor l'enverrait à la recherche de son hozro. Mais en attendant, elle devait juste continuer et persévérer.

Pour connaître la Mort et honorer Ezechyel, il faut connaître la vie. Je t'emmène à un accouchemment. Tu ne feras pas qu'observer … Aujourd'hui, tu seras au service d'Edel et de ses disciples et tu feras ce qu'elles te diront et t'enseigneront.

oh … Bien.

Le reste du trajet se continua en silence. Dina réfléchissait à ce que Léana venait de dire et à ce que cela impliquait pour elle. Elle avait déjà assisté à des mises à mort, des sacrifices. Il y en avait presque tous les jours, quotidiennement, pour rendre grâce au Dieu. Ils n'étaient peut être pas parmi les plus importants, comme la fois où son père s'était porté volontaire pour être un sacrifié, mais ils servaient à parfaire son savoir, ses connaissances, sa maîtrise. Elle avait même donné la mort, plus d'une fois. C'était son avenir, sa destinée. Mais il était vrai qu'elle ne s'était jamais réellement attardée sur l'autre facette, l'autre extrémité de la corde. Elle n'était pas ignare, elle connaissait évidemment le processus – les coïts étaient monnaies courantes chez son peuple, même si elle même ni avait encore jamais participé – mais n'y avait jamais assisté. Et voilà qu'aujourd'hui, elle allait être jetée directement dans le grand bain et faire la théorie et la pratique en même temps.

Finalement, elles arrivèrent dans une petite crique à côté de la Grande Baie. Quelques tentes étaient installées, éparses. Les deux femmes se dirigèrent vers l'une d'entre elles, aux teintes chamarrées. Sans prévenir d'aucune façon,  Raguä'Ebanoa'Ok écarta le voile d'entrée et s'écarta légèrement pour laisser passer son élève. Quand cette dernière passa à son niveau, elle l'arrêta d'une main sur l'épaule.


Fais honneur à la tribu.

Après quoi, elle lui fit signe de continuer son chemin et laissa retomber le rideau derrière elle. Dina était à présent seule avec les accoucheuses et la mère. Au total, ils étaient quatre, si elle se comptait dans le lot. L'atmosphère était moite, étouffante, du fait du feu qui crépitait dans un coin et de la marmite d'eau qui était en train de bouillir dessus. D'ailleurs, la femme sur le point d'accoucher était nu et il en était quasiment de même pour ses sages femmes. Le travail avait déjà commencé. En fait, l'Alséa avait été amenée pour le final. C'était surtout cette partie là qu'elle devait apprendre et retenir. Il y avait encore un peu de temps avant que le bébé ne vienne au monde mais les premières contractions avaient fait place à une cadence un peu plus soutenue. L'apprentie avait donc le temps de se préparer un peu psychologiquement avant d'être jetée directement dans le grand bain.

L'une des sages-femmes lui fit d'ailleurs signe de venir s'installer à côté d'elle. Pendant que l'autre continuait de s'occuper de la mère, elle lui expliqua les tâches qui seraient siennes, les étapes qui auraient lieu. Elles refirent le tri et le décompte du linge bouilli et du tissu qui restait encore à préparer. Il y avait toujours au moins l'une des deux aidantes qui chantait et psalmodiait une prière à l'encontre d'Edel pour l'enfant à venir. De temps en temps, des mots de réconforts, d'encouragements et d'indications étaient soufflés à la mère. Dina prit place aux pieds de la femme enceinte. L'appréhension et l'adrénaline coulaient dans ses veines. L'excitation de d'aider à donner la vie et en même temps la responsabilité de bien faire pour qu'aucun de ses gestes ne puissent attenter à la vie du Chaman en devenir. Elle essuya une goutte de sueur qui coulait le long de sa tempe. Les contractions s'étaient encore accélérées. Ce n'était à présent qu'une poignet de minutes.

Le reste se passa quelque peu dans un flou de concentration pour l'Alséa. Tout ce qui se trouvait était occulté par la tâche qu'elle était en train d'accomplir. Les cris de la femme se mêlaient aux chants des accoucheuses, au crépitement du feu. Les gestes devaient être nets et précis ; les mains de la jeune femme tremblaient de temps en temps. L'une des sages femmes venaient alors poser sa propre main par dessus la sienne pour la guider, comme pour lui insuffler son propre calme. Le nourrisson commença à sortir, apparaissant des entrailles de la terre mère, incarnée par la chamane. Par touches délicates, sous les conseils des deux femmes qui l'entouraient, la plus jeune aida le nouveau venir à continuer son chemin vers le vaste monde. La libération advint enfin et avec le premier cri du nouveau né, fort et clair, comme pour faire savoir au monde qu'il faisait à présent parti de cette terre. Celui-ci fila droit au cœur de la Barnœska et s'y fixa. Elle battit plusieurs fois des paupières, luttant contre les larmes qui s'accumulaient derrière. Elle ne comprenait pas ce soudain excès de sentiments. Un mélange de joie d'avoir aider à la vie, ce cri qui lui faisait bien plus de chose que ce à quoi elle s'était attendu et la pression qui retombait, la laissant vidée de ses forces.

Lentement, maladroitement, presque titubant, elle regagna l'extérieur de la tente. Dehors, il faisait meilleur. Une petite brise légère vint caresser son visage, atténuant les rougeurs qui s'y étaient installées. Comme si elle n'attendait que ce signal, Léana apparut à ses côtés. Elles se regardèrent et échangèrent un sourire. Puis la mentor entraîna sa protégée vers les eaux de la baie où elles prirent un bain purificateur et bienvenu. Le but de l'existence de Dina était la Mort mais aujourd'hui, elle venait d'apprendre la Vie.


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[Événement] - Bruyante accalmie

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