Noir château ceint de froides forêts silencieuses, écrin merveilleux d'épouvante

Il se passait quelques secondes pendant lesquelles Maximilien ne bougea pas, observant simplement le chemin qui se dessinait à présent devant lui, avant qu'il ne fasse le premier pas. Si jusque là il était plein de volonté pour trouver le coupable de ce suicide de masse, une fois passé le portail toute son assurance c'était envolée. Tout était si calme. C'était à peine si on entendait le chant d'un oiseau. Il avait beau poser son regard n'importe où, malgré l'entretien des jardins entourant le manoir, un sentiment désagréable s'était emparé de lui à l'instant même où il avait pénétré le domaine, lui tordant l'estomac et lui procurant un frisson glacé sur l'échine, ce sentiment se faisant de plus en plus fort à mesure qu'il avançait en direction de l'imposant édifice. Était-ce réellement une bonne idée de continuer ainsi ? Le Kaa'hi fit tourner la clé dans sa main alors qu'il s'était arrêté face au perron de la demeure et la fixa un instant. On lui avait offert la clé pour pénétrer en ce lieu... Même si l'idée semblait risquée, cela ne pouvait dire qu'une chose : ce devait être ici qu'il devait se rendre. Il jeta encore une fois un regard à gauche, puis à droite. Aucun mouvement. Le soleil se levait à peine, ils devaient en être de même pour les habitants de ce manoir. « Allons-y... ». Rangeant la clé dans sa poche, il s'approcha de la porte et se saisit du heurtoir. Après une profonde inspiration, il donna ainsi trois coup sec et attendit. Pas de réponse. Il réitéra l'opération, plus fort. Un, deux, trois... Mais toujours aucune présence qui ne se manifesta. Le rouquin se risqua alors à tourner la poignée, pénétrant ainsi dans le manoir.

Une pensée traversa son esprit alors qu'il refermait la porte derrière lui. Flippant. Les lumières étaient encore allumées. En avançant dans le couloir, il s'attarda sur quelques meubles qui s'y trouvaient. Pas un grain de poussière. Les objets qui y trônaient n'étaient ni rongés par les mites, ni envahis par la moisissure. « Incroyable... », murmura-t-il. Même les fleurs étaient fraîches. Alors quoi ? Il devait bien y avoir quelqu'un ici pour que toute la demeure soit ainsi entretenue ! « Ohé ! Y a quelqu'un ?! ». Toujours aucune réponse... La bâtisse était grande, peut-être se trouvaient-ils de l'autre côté ou à l'étage et ne l'entendaient-ils pas ? Un rire cynique lui échappa. Vraiment ? Dans une si grande demeure, que tous les domestiques se trouvent comme par hasard au même endroit, au même moment, là où lui n'était pas, était-ce vraiment possible ?... « Tu es ridicule mon pauvre Max... », lâcha-t-il à lui-même en même temps qu'il jetait des regards appuyés aux différentes pièces devant lesquelles il passait. Mais il avait beau parler, il n'était pas serein. Il l'était de moins en moins au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans la bâtisse à la recherche d'une quelconque âme, ne serait-ce qu'un rat, rien que ça ce serait un début. Ce silence avait quelque chose d'oppressant qui lui glaçait le sang.

Le Kaa'hi avançait doucement, le cœur battant, la respiration forte. Rien ne semblait pourtant représenter un quelconque danger à première vue. Mais il n'arrivait pas à se rassurer. Il ne se sentait pas le bienvenu ici et avait l'impression qu'à tout instant quelque chose pouvait surgir de l'ombre pour lui faire payer cette intrusion. Et ce n'était pas ces nombreux courants d'airs fugaces qui lui frôlaient la peau qui lui ferait changer d'avis. La première fois, il avait fait demi-tour pour vérifier que la porte d'entrée était belle et bien fermée. Voyant que cette dernière n'avait pas bougée d'un iota, il se dit alors que ce devait être une fenêtre d'une des nombreuses pièces qui devait être restée ouverte... Il l'espérait. Il entendit un léger grincement derrière lui, le faisait se retourner subitement, le muscles tendus, la main sur le pommeau de son arme... Jusqu'à ce qu'il se rende compte que son esprit était beaucoup trop en alerte au point de s'inquiéter pour des détails. « Si t'es même plus capable de reconnaître le bois qui travaille... », se fit-il en observant la charpente au plafond avant de respirer profondément pour chasser la tension qu'il avait accumulé depuis son arrivé ici.

Le rouquin fixa le bout du couloir quelques instants en silence. Un silence qui lui fit écho. Il était clair qu'il était seul ici... Il ne pouvait se cacher cette vérité éternellement. Il tourna alors son regard vers la pièce la plus proche. S'il ne pouvait demander à personne où il se trouvait, il devrait bien se débrouiller par lui-même. Peut-être pourra-t-il y trouver quelques informations utiles. Il se rapprocha de la pièce pour y trouver une bibliothèque. « Bien... Ça me fera de la lecture en attendant le maître des lieux. », fit-il sur le ton de l'humour en pénétrant les lieux. Pourtant il ne se sentait pas vraiment d'humeur blagueuse, ce frisson glacé ne l'ayant toujours pas quitté.

Noir château ceint de froides forêts silencieuses, écrin merveilleux d'épouvante.

Pénétrant la pièce, il fut stupéfié par les rangées de livres l'entourant. Il y avait quelque chose de certain à en voir la quantité de livre ornant les étagères, c'était que les maîtres des lieux n'avaient probablement rien à envier au reste du monde et avaient assurément les moyens de s'offrir tout ce dont ils désiraient. L'odeur des vieux livres poussiéreux qui avaient été lus et relus se mêlait à celle des plus récent dans un mélange que l'on ne retrouve que dans les grandes Bibliothèques. Des lieux où le Kaa'hi n'avait jamais eu l'occasion de se retrouver auparavant. Le rouquin se rapprocha du bureau qui se trouvait à proximité de la fenêtre. Éclairés par la douce lueur matinale, quelques livres avaient été laissés à l'abandon près d'une rose d'un rouge sanguinolent posée nonchalamment sur le bord du mobilier. Encore. Il devait y avoir une immense roseraie dans les jardins de ce château au vu du nombre de bouquet de roses qu'il avait pu remarquer. Maximilien s'en saisi délicatement, évitant les épines de la fleur, pour en sentir le délicat parfum. La protection du Désert avait ses avantages, mais il devait bien avouer que parfois les odeurs de la forêt au petit matin lui manquait. Reposant la fleur où il l'avait trouvé, il tourna quelques pages de l'un des livres. A cet instant, son visage se durcit. « Qu'est-ce que ?... ». Il était loin d'être connaisseur évidemment, mais même un idiot comprendrait que ce livre n'était pas un doux conte de Fae.

Il continua à feuilleter quelques pages, lisant en diagonale, afin d'être certain de ne pas avoir à faire à une blague, avant d'attraper le second livre et de faire de même. Sujet différent, mais tout aussi effrayant. Ses sens se remirent alors aussitôt en alerte. « Où j'ai atterrit putain... ». Des hôtes contre lesquels il serait bien incapable de faire quoi que ce soit si on le prenait à fouiller dans les affaires... Il tourna son regard vers l'une des immense étagère. C'était impossible que tout ces livres traitent de sujets comme ceux-là ? Si ? Dans ce cas-là peut-être valait-il mieux qu'il fiche le camp rapidement... Le rouquin alla se saisir de l'un des nombreux livres pour vérifier si ce qu'il pensait était vrai. Du bout des doigts, il se saisit du premier livre devant lequel il se trouvait, laissant tomber dans un effet domino ceux qui se trouvaient à ses côtés avant de l'ouvrir avec une pointe d'appréhension. Puis il poussa un soupir de soulagement en lisant le contenu. Un simple livre de science. Si on pouvait dire simple du coup... Il hésitait encore à quitter la demeure cependant, gardant en mémoire les deux premiers livres qu'il avait découvert. Il reposa le livre là où il l'avait trouvé et fit demi-tour, avant de s'arrêter sur le pas de la porte de la pièce. Ces deux livres étaient malsain, et dangereux. Pourtant ils venaient de lui donner une idée. Ce n'était pas un hasard s'il avait atterri ici, dans cette pièce. S'il cherchait encore un peu, probablement trouverait-il quelque chose sur ces mystérieux suicides ?

Prenant une profonde inspiration, il se tourna une nouvelle fois vers la bibliothèque avant de se diriger à nouveau en direction de l'étagère d'où il venait. Frôlant du bout des doigts les livres ornant le mobilier, s'attardant sur les lettres capitales gravés sur le cuir de chacun, il finit par en attraper un. S'adossant au bois de l'étagère, il lui fallu quelques secondes pour tourner les premières pages. Après avoir feuilleter rapidement le grimoire, il le ferma d'un coup sec et le laissa de côté au sol pour en chercher un autre. Il réitéra l'opération, feuilletant quelques pages avant de le refermer bruyamment et de le laisser tomber à côté du précédent avant d'en récupérer un troisième où il effectua les mêmes gestes. Puis il se saisit d'un quatrième... Qu'il n'ouvrit même pas, laissant ce dernier glisser de sa main alors qu'il appuyait son front contre la bibliothèque dans un rire nerveux. « Y en a c'est des grands malades... ». Les mots qu'il avait capté défilait dans sa tête en une valse macabre dont il n'arrivait pas à mettre fin. Finalement, c'était une mauvaise idée qu'il avait eu. A présent il s'en rendait compte. Peut-être qu'il était temps de quitter les lieux avant qu'il ne fasse vraiment une mauvaise rencontre. D'ailleurs il s'étonnait que ce ne soit pas déjà arrivé. Sortant de la pièce, un nouveau frisson le parcouru. « Sérieux, c'est une véritable maison des horreurs cet endroit... », fit-il en même temps qu'il prenait la direction de la sortie. Soudain une vérité lui frappa l'esprit, l'arrêtant dans son mouvement et lui déclenchant une crise de rire. Quelle idée, quitter cet endroit ! Il ne savait même pas où il se trouvait, comment pouvait-il savoir quelle direction prendre sans se perdre encore plus ou finir dévorer, lacéré ou pire, par une quelconque bête ? « Je crois que j'ai pas vraiment le choix finalement... », conclut-il alors en se tournant vers l'intérieur du manoir.

Noir château ceint de froides forêts silencieuses, écrin merveilleux d'épouvante.

La main appuyé sur le pommeau de son arme, Maximilien avançait d'un pas peu assuré le long du couloir. Aux aguets, non pas contre les poutres cette fois-ci, depuis qu'il avait quitté la bibliothèque il avait compris qu'il devait rester méfiant envers les habitants de cette demeure. Le cœur battant comme un tambour, il ne comptait même plus le nombre de fenêtre devant lesquelles il était passé. Arrivant devant un escalier, il hésita un instant avant d'en gravir les marches sous le regard accusateur des personnages présents dans les différentes peintures. Avant de continuer plus loin, il s'arrêta un instant, à l'affût de quelques bruits significatifs d'une présence humanoïde. Il ne reçut que le silence en réponse. Toujours le silence. « Ils se sont évaporés les gens ici ou quoi ?... », rétorqua-t-il, la mâchoire serrée, à cette effroyable absence de vie en reprenant sa route.

S'arrêtant devant une porte au hasard, il en tourna la poignée, mais n'obtint rien d'autres qu'une résistance inébranlable de la menuiserie. Ça ne lui était pas arrivé en bas. Probablement était-ce une chambre, raison la plus logique pour laquelle cette porte en particulier ne daigne pas bouger d'un millimètre. Il l'espérait au plus profond de lui alors qu'il songeait une nouvelle fois à sa récente lecture. Il s'arrêta alors face à cette porte, observant celles qui longeaient ce couloir. A présent qu'il s'était retrouvé face à une porte fermée, il se demandait si continuer ici était utile. Toute les portes de l'étage devaient peut-être être fermées après tout. Il essaya tout de même la deuxième, pour voir si c'était le cas. Il ne put retenir une exclamation en découvrant ce qu'il se cachait derrière cette dernière. Une armée de pierre se tenait face à lui, chaque statue figée dans des positions plus étranges les unes que les autres. Le Kaa'hi s'avança, filant en silence entre les sculptures plus réelles encore et dérangeante une fois à proximité. Approchant son visage de l'un d'entre eux, un frisson glacé lui parcouru la nuque, le faisant reculer subitement, percutant au passage la statue qui se trouvait derrière lui. Plus rapidement qu'il ne s'en était rendu compte, il s'était retrouvé encerclé de ces hommes et femmes de pierres qu'il n'osait plus quitter du regard dans la crainte que, dès l'instant qu'il aurait le dos tourné, l'une d'entre elle prendrait vie pour lui briser la nuque. « Calme-toi Max... T'es encore en train de t'imaginer des trucs improbables... », se chuchota-t-il pour se rassurer. Mais l'étrangeté de ces sculptures n'avaient rien de rassurant. Aussi, pas à pas, il se rapprocha de la sortie le plus rapidement possible, évitant inconsciemment tout contact avec ces étranges statues.

Trouvant enfin la porte, il se tourna vers la poignée en sentant le bois dans son dos. « J'avais fermé ?... ». Peu importe, du moment qu'il quittait cette pièce. Ce qu'il s'empressa de faire en refermant la porte derrière lui, sans même un dernier regard vers ces œuvres des plus incongrues, alors qu'il en franchissait le seuil. Il lui fallu alors une petite seconde pour remarquer un détail qui expliquait alors la porte fermée. « Une porte annexe... », fit-il dans un soupir. En cherchant la sortie la plus proche, le rouquin n'avait pas fait attention qu'il y avait une deuxième porte. Au lieu de retourner dans le couloir, il avait simplement changé de pièce... Il fit un tour de la pièce du regard et vit qu'ici aussi il y avait une deuxième porte. Au moins il n'aurait pas à traverser une nouvelle fois la forêt de pierre humaine. Il se dirigea vers ladite sortie et à l'instant de tirer la porte se retrouva bloqué par le bois et coincé à l'intérieur. « Génial... », siffla-t-il en songeant qu'il devrait passer par la pièce d'à côté. Cependant, alors qu'il tentait d'ouvrir la seconde porte, la même chose se produisit. Il fut incapable de l'ouvrir, alors qu'il venait, pour ainsi dire, de la traverser sans difficulté il y a une minute de ça. Il n'en fallait pas plus pour qu'un vent de panique s'empare de lui. Donnant un coup de pied dans la porte en jurant, Maximilien commença à tourner dans la salle comme un lion en cage avant de poser ses mains à plat sur la seule table qui trônait au centre de la pièce, la tête baissée. De toute évidence, le bois ne cédera pas sous la violence et s'agiter ne servait à rien. Il devait donc prendre le temps de se calmer. Il tourna la tête pour voir sur le mobilier deux roses arrangées avec soin dans un fin vase de verre, ou de cristal. Il l'ignorait même s'il pariait plus sur le second matériaux. Il nota alors autre chose sur les propriétaires du manoir. Ou du moins, au moins l'un d'entre eux. « Je parie qu'il s'est marié avec lui-même. », fit-il sur le ton de l'humour en se saisissant du miroir se trouvant à côté du vase. Tout comme les fleurs, ce n'était pas le premier qu'il voyait, d'où cette conclusion. Il finit par lâcher l'objet nonchalamment là où il l'avait trouvé, avant de pousser dans un soupir en scrutant la salle de ses prunelles émeraudes, « Mais c'est pas ça qui va me sortir d'ici... ».

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Le Kaa'hi s'était tourné vers la fenêtre, cherchant une issue alternative. Beaucoup trop haut. Le seul résultat qu'il obtiendrait serait une chute libre et un atterrissage mortel. Il avait également essayé sa clé, sans succès. Il commençait alors à faire les cent pas dans la pièce, cherchant une solution. Quelque chose lui disait que plus il s'attardait ici, moins c'était de bonne augure pour lui. « Réfléchis, réfléchis... Il doit bien y avoir une clé quelque part ! ». Il s'arrêta alors au milieu de l'immense pièce, posant son regard partout avant de murmurer, « Mais où... ». Il se mit alors à fouiller dans tout les tiroirs jusqu'à trouver au bout de quelques minutes une petite boite de verre. A l'intérieur se trouvait une clé. Il laissa s'échapper un soupir de soulagement jusqu'à remarquer que la boite ne s'ouvrait pas. Il finit par la jeter au sol afin de briser le verre, mais le matériaux ne bougea pas. « Sérieux... ». La récupérant il l'observa de plus près. Il n'y avait ni verrou, ni cadenas. La bande dorée était juste décorative. « C'est dans ce genre de moment que je hais le Kan'Ghar... », finit-il par siffler comprenant le problème. Il posa alors la boite sur la table, aux côtés du vase, et la fixa intensément, cherchant le moyen de récupérer son trophée, jusqu'à ce qu'une partie de la dorure s'illumine dans des dessins étranges. Dans un sursaut, Maximilien se saisit de la boite. Au même instant, tout s'effaçait. « Quoi ?! ». De colère, il jeta une nouvelle fois la boite. Après quelques instants, une partie de la dorure s'illumina à nouveau. Cette fois, le rouquin se mit à plat ventre pour observer le phénomène. Ce n'était pas au même endroit que ça brillait cette fois. « Réfléchit, bon sang, réfléchit !!! », se hurlait-il mentalement après s'être relevé, fixant toujours la boite. C'est après plusieurs minutes qu'il comprit, se tapant le front du plat de la main. « T'es vraiment un imbécile, j'te jure... », se fit-il en même temps qu'il reposait la boite sur la table, plus en avant cette fois-ci avant de se saisir du miroir à main. Avec un seul puis de jour, les jeux de lumières étaient nombreux à Qaixopia et on comprenait rapidement leur fonctionnement. Ça ne devrait pas être trop difficile. Il commença alors à faire refléter le rayon qui l'avait mit sur la piste pour qu'il aille sur la boite. Et alors qu'il pensait avoir enfin réussi, un rire cynique s'échappa de ses lèvres en voyant une serrure se dessiner à un endroit de la dorure. « Ç’aurait été trop simple, hein ?... ». Il se remit alors à chercher une nouvelle clé, cherchant des indices partout, y compris sur la boite. Ce n'est que bien plus tard qu'il réussit à mettre la main dessus, lui offrant enfin la liberté.

Il y avait un point plutôt positif à cette expérience. Il avait été tellement agacé que la solitude et le silence n'affectait plus son esprit. Il n'avait plus hâte que d'une chose, que celui qui habitait les lieux se montre enfin pour expliquer cette mauvaise blague. Il en avait presque oublié la raison qui l'avait mené jusqu'ici. Du moins, ça c'était jusqu'à ce qu'il ouvre cette porte. Probablement la plus grande salle sur laquelle il avait pu tomber. Un nouveau frisson d'air frais. Il se retourna vivement, mais il n'y avait rien, ni personne. Qu'est-ce que ça pouvait être ?... Il revint vers la salle qu'il venait de découvrir. Allait-il entrer ? Étant donné ses dernières expériences il en doutait légèrement. Pourtant quelque chose lui disait qu'ici il ne risquait pas de jouer les détectives. Une salle de réception n'est généralement pas fermée, si ? Il ne savait pas trop, ce n'était pas le genre d'endroit qu'il fréquentait... D'un pas peu assuré, il mit un pied, puis un autre, avant de s'arrêter sur le pas de la porte, observant derrière lui. C'était toujours ouvert, il y voyait le fond du couloir... Après une profonde inspiration il s'avança plus à l'intérieur de la salle jusqu'à son centre, tournant la tête à droite et à gauche, captant les informations présentes. La pièce était richement habillée, mais aussi étrangement décorée. Un rire s'échappa de ses lèvres. Depuis qu'il était entré dans le manoir, tout lui semblait étrange ici. Il fit un tour complet sur lui même, observant tout ce qui l'entourait. Tout comme le reste du manoir, du sol au plafond, c'est comme si le ménage avait été fait à l'instant et les installations posés quelques heures à peine avant son entrée. Il se rapprocha des murs, intrigué par ces masques qui entouraient la salle et s'en saisit d'un pour le voir de plus près avant de se tourner vers les tables. Des roses, toujours. Celui qui habitait les lieux était soit une personne fragile, soit quelqu'un dont il valait mieux se méfier. Le rouquin penchait plutôt pour la seconde option avec tout ce qu'il avait pu voir jusqu'à maintenant. « Dans quoi je me suis encore fourré... ». Il devait bien s'avouer qu'il avait une étrange tendance à se trouver facilement les ennuis même s'il cherchait à les éviter de plus en plus. Et quelque chose au fond de lui se disait que cette fois-ci, il se trouvait dans un endroit dans lequel il n'aurait jamais dû être en temps normal. Et, fixant le masque qu'il tenait entre ses mains, il finit par chuchoter, « Où j'ai atterrit ? Où ils sont tous ? », ajouta-t-il en se tournant vers la fleur aussi fraîche que si elle venait d'être cueillie. Ce qui devait probablement être le cas.