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 [XXVII] - Pardonner nos péchés | Brethil

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Latone
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◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
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Mar 19 Fév 2019, 23:33

Catégorie de quête : XXVII. Event (malus/bonus)
Partenaire(s) : Brethil
Intrigue/Objectif : Le groupe du royaume de Babelsba, auquel Alix est rattachée, est composée essentiellement d'Humains fraîchement tirés du sommeil Rexhnou. Il est encore bien difficile pour eux tous de comprendre les conséquences de l'avènement du Dieu-Roi. C'est pourquoi plusieurs d'entre eux décidèrent de recontacter leurs protecteurs de toujours, les Anges. Des missives furent envoyées à l'adresse des Gardiens et un point de rencontre fut établi : les Jardins de Jhēn. Si ce voyage est l'occasion pour certains de retrouver leur être cher, d'autres se préoccupent de quelques malades parmi eux qu'ils peinent à soigner. Il est, pour eux, commun que les Anges sauront capables de soigner leurs maux, mais ils ignorent encore que Sympan ne fut point clément à leur égard… Cette quête signe tout particulièrement les retrouvailles d'Alix avec son Ange Gardien, Brethil.


Nous avons fait un long voyage pour arriver jusqu'ici. Alors que les majestueuses dunes commencèrent tout juste à nous manquer, nous faisions enfin halte vers notre ultime destination : les Jardins de Jhēn. Avec le peu de délicatesse qu'il lui restait, Alix signa sa phrase d'un singulier point final. Elle s'attela de ranger tout son matériel de scribe avant que le groupe ne pénètre sur le territoire des Magiciens et des Anges. L'Humaine releva les yeux et assista à un spectacle des plus magnifiques : les Jardins étaient envahis de couleurs chatoyantes, une atmosphère pure et délicate caressait leur peau foudroyée par l'impitoyable astre du Désert, la température douce de la saison de l'Empereur. Avant son Rexhnou, Petiote n'avait jamais eu l'occasion de fouler les terres Magiciennes, simplement accaparée à voyage au sein du Désert ou à être trimballée de droite à gauche selon le bon vouloir de ses antiques protecteurs. Aujourd'hui, alors qu'elle semblait encore plus dépendante d'autrui, elle se retrouvait seule avec les siens. " Moins vite, Lug. " Sa main tapota sur le pelage fantomal du félin, ce dernier obéissait aux moindres directives de sa maîtresse. Ils entraient à présent sur une parcelle qui ne leur appartenait point. Il ne leur restait plus qu'à maintenir profil bas.

L'arrivée du groupe ne fut pas discrète pour le moins du monde. Il n'était pas rare de voir débarquer des Humains, avec l'affluence des Anges. Mais bien vite, les Enfants de Sympan repartaient vers leurs terres. Son regard de jais confirmait ces dires en constatant l'importante masse de plumes immaculées parmi les apparats coutumiers des mages blancs. Tout ne semblait que pureté ici, ce havre de paix ne pouvait cacher qu'une certaine amertume, peut-être même une tension, dans le cœur des aliénés par les Démons. Brièvement, des souvenirs refirent surface en elle : lorsque les fils du Diable tentèrent d'envahir Utopia, le premier jour où elle commit le péché. Prendre une vie ; un Démon, mais tout de même un enfant. Elle resserra sa main sur le cache-misère, la quiétude des lieux ne devrait pas lui faire remonter de tels maux. Pourtant… " Shibosh est vraiment mal en point. Espérons que Purah ait répondu à son appel… " Aineef était un peu l'homme de la situation, celui sur lequel on pouvait s'appuyer. Une sorte de guide sans qu'on lui donner véritablement les rennes. Il était bon dans ce qu'il entreprenait, beaucoup comptait sur lui pour que Shibosh, l'un de leurs malades, soit remis sur pied grâce à Purah, son Ange Gardien, à qui on prêtait des vertus curatives remarquables. Puis, pour les autres infirmes, il était commun d'admettre que leur lien avec leurs Ange Gardiens respectifs les guérira en un rien de temps. Alix savait pertinemment, de toute manière, que renouer avec leurs relations ne serait que bénéfique pour tous. Sûrement même pour elle…

" Brethil Lemingway… L'Humaine souleva son attention en direction de la source. Aineef souriait de bon cœur, comme toujours, pour apporter son lot de positivité au groupe. Il avait fini par comprendre au fil des jours que la Mohr se démarquait par son caractère renfrogné, en retrait. Si je me souviens bien ? Alix toussota avant d'hocher de la tête.
- C'est ça. Elle balaya son regard sur la façade des premiers bâtiments qu'ils croisaient. Tout comme la plupart des membres du groupe, Alix avait envoyé une lettre à l'attention de Brethil pour la prévenir de ce qu'il s'était passé depuis leur dernière rencontre : le calvaire qu'elle avait vécu lors de la guerre, le sang hérétique qu'elle avait sur les mains, son sommeil au sein de la pyramide, pour finir par son réveil tout récent. L'Humaine avait grandi sur tous les plans, mais elle semblait encore plus mal en point qu'avant le Rexhnou. Un détail qu'elle avait volontairement omis dans sa missive ; son Ange comprendra par elle-même, de toute façon. En retour, elle n'eut aucune nouvelle de Brethil. Peut-être que sa propre lettre ne l'avait pas atteinte à temps, ou alors s'était-elle contentée de demeurer présente aux Jardins pour l'attendre. Dans tous les cas, Alix ne pouvait masquer son impatience de revoir un visage familier ; pour une fois. Elle qui était si indépendantiste, si peu encline à accepter cette main tendue. Usiu Raully ? Tenta-t-elle à son tour, arrachant un simulacre de rire au gaillard.
- Mon cher Usiu, c'est exact. J'ai bien hâte de… rattraper le temps perdu. " À lui seul, Aineef résumait l'humeur de tout le groupe. Une nouvelle fois, Alix concédait son influence.

La cohorte stoppa prêt de la place où le rendez-vous fut fixé. Les cavaliers descendirent de leur monture, les Humains firent en sorte d'optimiser le rassemblement pour ne pas gêner les habitants. Ils n'étaient présents que pour quelques heures pour la plupart, peut-être que certains prolongeront leur séjour, qui sait ? Quoi qu'il en soit, ils s'étaient tous mis d'accord pour repartir en direction de leur pyramide d'origine. Le royaume de Babelsba se construisait lentement, mais sûrement, ils ne pouvaient être que de la partie. " Que quelqu'un aide Petiote à descendre. " Aineef s'attelait d'habitude à cette tâche, mais il fut bien plus alerte au sujet des malades. On l'extirpa de la selle de Lug et on la déposa sur un tapis, l'un de ceux qu'on lui réservait ; à elle, la jeune femme incapable de se servir de ses jambes. La Mohr se serait bien contentée de rester "souffrante" à vie – son enfance fut si bien bercée par les quintes de toux et les bouffées de chaleur au lit – à croire que même une longue hibernation ne suffisait pas à calmer son mal. L'effroi qui la traversa lorsqu'elle apprit la nouvelle… Evidemment, elle pouvait se lever, mais tenir sur ses jambes et se déplacer devinrent si compliqué, si fatiguant. Ses doigts tout fins serrèrent la couche brodée, elle tremblota à l'idée de repartir en sanglots. Tout ce qu'il lui importait à présent, c'était de se lover à nouveau dans les bras de Brethil…


1049 mots ~



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Sam 23 Fév 2019, 04:23


« Brethil ? C’est moi. Je vais entrer. » Les doigts de la Prêtresse se déposèrent autour de la poignée, et, dans un geste délicat, vinrent ouvrir la porte sur une chambre au mobilier modeste. À droite de la pièce, tout près de la fenêtre, la disciple du Temple était installée sur son lit, le visage tournée vers la lumière qui nimbait ses traits cernés. Bien qu’Heili n’eut pas cherché à se montrer discrète, son interlocutrice réagit à peine à son arrivée. Elle n’avait même pas remué un muscle. Elle ne lui adressa pas non plus la parole, mais la servante d'Edel savait que son élève l’avait entendue. Malgré tout, ce fut à pas hésitants que l’Ailée se rapprocha de la jeune femme, avant de s’immobiliser au pied de la couche. Elle prenait toutes les précautions nécessaires pour éviter de toucher l’Okan, consciente de ce qu’elle risquait autrement. Peu après que la participation de Brethil à la Coupe des Nations eut été confirmée, cette dernière s’était volatilisée durant plusieurs semaines, avant de réapparaître presque miraculeusement dans l’enceinte des Jardins de Jhēn. Toutefois, depuis son retour, l’Immaculée n’était plus la même qu’auparavant. Son traumatisme se lisait parfaitement sur l'expression de son visage, mais en dépit de toutes ses tentatives, Heili n’était jamais parvenue à la faire parler des circonstances entourant sa longue absence. À l’inverse, l’Ànjonú avait assisté, impuissante, aux crises de panique répétées de sa protégée lorsque cette dernière se trouvait immerger dans la pénombre des salles de prière. En outre, l’apprentie s’était barricadée au cœur du silence, et passait ses journées à poursuivre la froideur de l'isolement, au détriment de la chaleur du contact humain. « Je suis venue t’apporter quelque chose. » La Prêtresse se pencha au-dessus du lit pour tendre une enveloppe devant le regard de l’Ange, espérant que le nom du destinateur puisse engendrer une réaction de sa part – et celle-ci ne se fit pas attendre. L’Immaculée vint brusquement saisir la lettre des mains de son mentor, rompant avec empressement le cachet qui la scellait. Après une lecture intensive de la missive qu’elle détenait, la tête de la jeune femme pivota en direction de sa supérieure, alors que ses iris s’inondaient progressivement de larmes émues. « Alix… C’est Alix qui m’a envoyé ça. » L’émotion resserra la gorge de l’Okan. Elle réussissait à peine contenir son soulagement, son euphorie d’allégresse, comme si la Vie était enfin revenue habiter les tréfonds de son âme. Heili était heureuse de revoir sa disciple s’animer par l'apparition d’un sourire aussi rayonnant. « Plusieurs Anges ont reçu des lettres semblables de la part de leur Protégé. La nouvelle a déjà fait le tour des Jardins. » Expliqua la messagère des Dieux d’une voix douce. Néanmoins, les yeux de Brethil refusaient de quitter les mots calligraphiés à l'encre de sa missive, relisant encore, et encore, les phrases qu’ils formaient contre le parchemin. « Deux jours. » Murmura-t-elle d’un air absent, rêveur. « Ils arrivent dans deux jours. » Répéta-t-elle, comme pour s’assurer que tout ceci était réel. La Prêtresse sourit tendrement, touchée par la candeur qui transparaissait de son émoi. « Ça te laisse assez de temps pour te reprendre un peu, et idéalement, retrouver toute ton ardeur. Tu ne voudrais pas qu'Alix te voit dans cet état, non ? » Tout en chassant les larmes qui pendaient à ses cils, l’Ailée acquiesça d’un vague hochement de tête, égarée à travers ses propres pensées. Jamais elle n’avait ressenti un tel bonheur depuis la fin de la Guerre, et pour être tout à fait honnête, cette sensation l'avait cruellement manqué.

__________

Vêtue d’une tunique légère dont les pans se laissaient soumettre aux caprices du vent, la jeune femme patientait depuis plus d'une douzaine de minutes au lieu de rendez-vous, en compagnie d’autres Ailes Blanches. Alors que le soleil  se faisait de plus en plus pesant au-dessus des têtes, le bruit des montures foulant le sol s’amplifia vivement, jusqu’à ce que les ombres des animaux en tête finissent par s’esquisser à l’horizon. Le cœur de l’Okan bondit dans sa poitrine, s’accélérant ensuite à un rythme effréné, ivre d’exaltation. Pourtant, en dépit de l’impatience qui prenait peu à peu ascension sur elle, Brethil refusa de se mouvoir immédiatement, préférant attendre que les Humains eussent tous poser le pied à terre avant de se mettre en quête de la Petiote. L’Ange la repéra plutôt aisément parmi le groupe d’Enfants de Sympan, pour être la seule à avoir été choyée d’un tapis sur lequel s’assoir. Quand son regard rencontra le sien, toute la jubilation que la blonde avait accumulée explosa en une violente vague d’adrénaline. Les larmes aux yeux, l’Immaculée se jeta sur l’Humaine pour la couver au creux de ses bras, dans une accolade chaleureuse et maternelle. « Tu m’as manqué ! Tu m’as tellement manqué ! » La femme répéta ces mots à plusieurs reprises, incapable de contenir la tempête émotionnelle qui l’étreignait. Lentement, elle vint enfouir ses doigts à travers la chevelure sombre d’Alix : d’une main, elle lui peignait affectueusement la tête, tandis que de l’autre, elle lui caressait tendrement les lignes du visage. « Est-ce tu vas bien ? » Enchaîna-t-elle d’une voix tremblante en se remémorant le contenu de la lettre. Elle avait tant de choses à lui dire, à lui partager, mais si peu d’idées sur lesquelles commencer… Aveuglée par l’élan de sa joie, la jeune Prêtresse ne réalisa qu’une poignée de secondes plus tard le détail qui semblait clocher avec l’Humaine. « Tes jambes… Qu’est-il arrivé à tes jambes ? » L’angoisse se mêlait désormais aux effluves de sa réjouissance. Le regard confus, l'Ailée scrutait intensément les prunelles d’Alix, à l’attente craintive et coupable de la vérité.

947 mots – Post I
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Mer 27 Mar 2019, 18:00

Les premières accolades se succédèrent dans un torrent d'émotions. Aineef retrouva son compagnon de toujours, Usiu. Le contact fut si intime qu'ils masquèrent aisément leur joie contre l'épaule de l'autre. D'autres gardiens arrivèrent, la plupart heureux de tomber sur un visage familier, d'autres inquiets à l'idée que les amis de leur protégé ignoraient son sort. En cet instant, Alix aurait eu beaucoup à noter si la force de combattre refaisait à nouveau surface. Cependant, ainsi ratatinée sur place, ses lèvres se pincèrent alors qu'elle luttait encore. Pour finir par capituler lorsque l'inévitable survint : ses iris ferreuses croisèrent les perles luisantes de son gardien. Brethil se jeta sur elle avec une telle ferveur qu'Alix ne pouvait décemment pas résister. Ses joues furent souillées par le chagrin qui la rongeait, tout le manque accumulé par la distance avec l'Ange, toutes les fois où l'Humaine s'était également bornée à ne point accepter sa bonté. Certes, elle fut une enfant, comme tout le monde, mais en ce jour, Alix prenait bien conscience que le scarabée, qu'elle était, avait besoin de cette effervescence. Elle larmoya ainsi, ses maigres bras enchaînant l'Okan, de plus en plus fort à mesure que cette dernière répéta cette simple phrase gorgée d'amour. " Tu m'as manquée… " Parvint-elle à placer aussi, malgré elle. Alix ne comptait pas garder la vérité rien que pour elle.

L'enlacement soudainement atténué, la Kaaiji scruta davantage les traits de la Lemingway. Pour elle, c'était comme si elles s'étaient vues la veille : Alix retrouvait avec beaucoup de fidélité celle qui avait accepté la laborieuse tâche de la garder, tout en annotant quelques infimes détails qui trahissaient certaines aventures passées au cours de son Rexhnou. Mais pour ce qui était de leur nature, Alix n'aurait su les deviner. Finalement, elles avaient grandi chacun de leur côté, tout en demeurant des filles prêtes à se serrer les coudes. Rien qu'avec ça, la Mohr se savait comblée. Cela étant, il leur fut indispensable de passer au peigne fin tout le reste : en l'occurrence, la santé lancinante, pour sa part.
" Je vais… bien, comme tu peux le voir. Ce n'était clairement pas un mensonge ; de toute manière, Brethil connaissait déjà les aléas de sa vie. Tant qu'elle respirait encore et était capable de demeurer consciente, c'était que tout allait bien, non ? Et toi ? Les Anges étaient des êtres si parfaits que, même avec une pincée de jugeote, l'Humaine ne pourrait discerner ses plaies. Malgré tout, elle était déjà au courant d'une bonne partie des conséquences de la guerre avec les êtres démoniaques. Et plus que tout : il persistait un manque, comme une absence dans l'habituelle aura de Brethil. Pourtant, Petiote ne parvenait guère à effacer l'image de l'Ange dans sa tête. Même lorsque c'était cette dernière qui soulevait le principal problème qui sautait actuellement. Merci d'être venue… Inéluctablement, la jeune femme cherchait à éluder ses soucis pour se concentrer pleinement sur leurs retrouvailles. Elle-même savait que c'était faire preuve de lâcheté que de contourner, de se raccrocher péniblement à la cheville du premier venu. Sauf qu'ainsi affectée par les affres du Rexhnou – ou plutôt de sa fichue malédiction, comme elle se plaisait à l'appeler – comment aurait-il pu en être autrement ? Alix était condamnée à demeurer ainsi, à l'écart et faible. Tous ses efforts d'autrefois furent réduits à néant. Mes jambes… Répéta-t-elle piteusement, le regard absent en contrebas. Malgré son état apparent, elle n'en était pas au point de préparer sa potence ; cependant, elle s'était déjà dégoûtée à penser qu'être comme "ça", c'était pire que la mort. Je n'ai pas eu le courage de t'en parler dans ma lettre. Peut-être qu'au fond j'espérais aller mieux d'ici-là, mais je ne fais que me bercer d'illusions. Ses yeux ébènes soutinrent l'inquiétude de Brethil. Peu après la guerre, j'ai subi un long sommeil que mon peuple nomme "Rexhnou". J'ai… disons, à peine vieillie, mais la maladie a continué de grandir en moi. À vrai dire, sa lettre à son attention fut plus garnie en détails sur le fameux phénomène ayant touché de nombreux Humains, plutôt que son vécu à elle. Je ne ressens pas une fatigue plus prononcée qu'auparavant, mais pour ce qui est de mes jambes… Son regard parut fuyant un instant, néanmoins elle devait paraître plus forte que cela. Je tiens à peine debout. C'est devenu… trop pénible. Je n'ai réussi à courir qu'une fois, avant de me retrouver la tête la première dans le sable. Son sourire accentua ce petit excès d'euphorie. À présent, je n'ai d'autres choix que de passer le plus clair de mon temps au lit, ou en tout cas allongée, stationnaire, au risque de les perdre à jamais. Elle fixa l'Ange, intensément. Les jeux de cap et d'épée, ce n'est plus que du passé. Elle possédait encore cette fameuse armure en cuir et ce glaive dans ses affaires personnelles. Parfois, elle les admirait par nostalgie. Je respire encore, mais je suis devenue un poids mort en toutes circonstances. Je comprendrai si tu as… d'autres obligations. L'Humaine hésita à évoquer le sujet, avant de céder : Je craignais qu'il te fût arrivée quelque chose, avec toutes ces histoires qu'on entend. " Petiote eût son lot de Démons auparavant, à croire qu'il y en avait un en particulier qui la dévastait plus que tout autres.


945 mots ~



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Dim 31 Mar 2019, 05:21

Les mots de sa Protégée effleurèrent les oreilles de l’Ange avec une douce sonorité qui lui extirpa un sourire radieux. Une vague de bien-être sembla la happer à travers un torrent d’émoi, enlaçant son cœur dans l'étreinte d'un grand soulagement. Brethil avait peine à se remettre de son euphorie. Elle était si heureuse de revoir Alix qu’elle ne se souciât même plus de sa question restée sans réponse. Elle n’aurait jamais cru qu’entendre ces simples paroles la toucheraient ainsi, avec un tel élan d’allégresse, comme si elle les eut, inconsciemment, attendues toute sa vie. Du revers de la main, l’immaculée tenta d’essuyer l’eau qui imbibait ses joues rougies – sans succès néanmoins, tant le flot de ses larmoiements était devenu intense. Alix allait bien et, en cet instant précis, c’était tout ce qui lui importait réellement. Rien n’aurait pu arracher la jeune femme à la pureté de son bonheur. « J’ai passé des moments… difficiles. » commença-t-elle d’une voix tenue, dont le léger tremblement trahissait une part d’hésitation. L’Okan n’avait pas foi à mentir devant la Petiote. Cependant, l’évocation de son état demeurait un sujet sensible que, bien trop souvent, elle n’osait guère confronter. Ravagée par la cruauté du Destin, il s’agissait d’un miracle qu’elle puisse encore arriver à respirer, bien que son cœur la fasse indéniablement mal. Son esprit était lacéré de plaies béantes, de cicatrices qui, pour la majorité, continuaient à déverser de leur sang, tandis que les autres avaient tout juste amorcé leur processus de cicatrisation. Alors, est-ce que l’Ange pouvait, en toute honnêteté, prétendre aller bien? Non. Elle s’efforçait simplement de l’être. « Cela dit, j’essaie de m’en remettre et tourner la page pour de bon, mais ce n’est pas aussi facile. » poursuivit-elle, se remémorant sa rencontre avec cet Ànjonú aux cheveux blancs. « Alors, quand j’ai su que tu allais venir aux Jardins, ça a été un véritable soulagement, comme si je venais de me libérer d’une prison dans laquelle je suis restée enfermée trop longtemps. » Les phrases s’enchaînaient entre ses lèvres avec une fluidité exquise, regorgeant de l’innocence de sa sincérité. « Tu peux à peine t’imaginer comment je suis contente de te revoir ! Après toutes ces années, je… je… » Un tressaillis vint lui briser la voix, ému. « Je n’aurais, pour rien au monde, manqué nos retrouvailles. »

Alix avait incontestablement changé : l’Ange le voyait si clairement, alors qu’elles échangeaient, entre les larmes et les éclats de gaieté, les bribes de leurs vécus respectifs. De ce fait, en dépit de la pointe du regret qui l’étreignait peu à peu, la Prêtresse se laissa porter par le son du monologue de la Petiote, écoutant avec intérêt les aveux que cette dernière lui dévoilait. L’immaculée s’était assise en tailleur à ses côtés, accablée par le poids de l’amertume qui se dégageait des propos de sa Protégée. Son défaitisme troublait douloureusement l’ailée, alors celle-ci encaissait les mots de la Kaaiji de manière toujours plus personnelle, au fur et à mesure que cette dernière poursuivait sa lancée. Brethil se sentait de plus en plus coupable d'avoir été absente aux côtés de l’Humaine, lorsque celle-ci avait eu le plus besoin de son soutien. Tête baissée et silencieuse, la jeune femme semblait se morfondre dans la noirceur de ses pensées, telle une Pécheresse qui tentait vainement d’expier sa faute auprès des Dieux. Elle avait passé tant d’années à nourrir des pensées suicidaires, se laissant mourir à petit feu des affres de sa négligence, qu’elle en avait ignoré les maux de la Petiote qui souffrait plus que jamais de l’appétit vorace et dévastateur de sa maladie. Quelle Gardienne elle faisait. L’immaculée soupira, avant de se mordiller la lèvre inférieure, nerveuse, incertaine. Elle voulait dire quelque chose, mais les propos se bousculaient dans un tel chaos au creux de sa tête qu’elle n’osa pas, de prime d’abord, tenter de s’exprimer. Néanmoins, après un court laps de temps, une suite de mots parvint à franchir, lentement, la commissure de ses lèvres : « Je suis désolée. » Des propos qui, tout en étant gorgées de sens à ses yeux, cachaient également une vérité que la Prêtresse ne trouva guère la force d’admettre à l’Enfant de Sympan. La jeune femme arqua donc un sourire pour essayer de dissimuler au mieux son malaise, répondant doucement à chaque aveu que la Kaaiji avait prononcé.

« Depuis le temps que nous nous connaissons, tu dois savoir qu’il en faudra plus pour me convaincre de t’abandonner. Ta condition peut te paraître insurmontable en ce moment, mais tu es battante Alix, tu l’as toujours été. Tu ne renonces jamais à rien lorsque tu as une idée, un but derrière la tête, même si le sort semble constamment jouer en ta défaveur. Tu veux savoir pourquoi ? » posa-t-elle en lui renvoyant l’intensité de son regard. « Parce que ta Force ne s’est jamais limitée à l'usage de tes jambes : elle provient avant tout de là. » affirma-t-elle en pointant le cœur de la Petiote du doigt. « Ne perds surtout pas Espoir, ma belle. Je suis là maintenant. Nous trouverons une solution pour contrer ta maladie, ensemble. Je t’en fais la promesse. » Elle plaça le poing de sa main devant elle – devant son cœur. « Alors en retour, promets-moi de rester forte, d’accord ? Fais-moi confiance, fais-toi confiance. C’est très important. » L’Ange nourrissait une assurance presque aveugle à l’égard de sa Protégée. Pourtant, elle hésitait encore à lui faire mention de la malédiction du Créateur, bien qu’une pointe d’anxiété persistât à transparaître dans ses intonations. L’Aile blanche croisa les doigts, tentant de masquer les secousses qui parcouraient ses mains. Sa gorge sembla s’être bloquée, tandis que les souvenirs de ce fatidique jour en Terre Blanche l’assaillaient brusquement. « Les blessures que nous ont infligé les Démons sont, pour la plupart, effacées de nos corps. Cela dit, dans nos esprits, elles demeurent bel et bien présentes, comme si le massacre de la Citadelle s’était déroulé hier. » Elle s’interrompit. « Non, je dirais plutôt comme si le massacre ne s’était jamais terminé. » corrigea-t-elle, la voix chevrotante. Toutefois, l’immaculée se refusa d’aller plus loin dans son récit, restant volontairement vague au cours de son élocution. Son faciès avait, en l'occurence, considérablement pâli malgré tout. Ses plaies étaient trop fragiles, trop délicates pour qu’elle fût en mesure d’en discuter plus ouvertement, sans sombrer au cœur d’un cauchemar éveillé en conséquence. Alix ne faisait pas exception devant la barrière de son subconscient.

1 075 mots – Post II
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Lun 22 Avr 2019, 11:33

Inconsciemment, Alix retrouvait quelques couleurs sous l'aile de sa gardienne. Un effet placebo ou une véritable bénédiction du serment, il lui était difficile de nommer la nature de cet élan, ce souffle qui gonflait un peu plus ses muscles et ses poumons. Finalement, c'était intuitif les Jardins en eux-mêmes qui leur apportaient un bien-être fou. Le séjour demeurera court mais ô combien apprécié. Le Désert possédait son lot de rudesse, pourtant c'était bien chez eux. Au fond, Petiote retrouvait un semblant d'adrénaline à l'idée que la troupe Humaine repartirait au galop, pour la gloire des cinq Royaumes. Une nouvelle aventure pour une nouvelle vie. D'ici-là, la jeune femme devait continuer de goûter au fruit de l'allégresse, de cette accalmie auprès de la femme qui avait juré de lui apporter tout son soutien. En intrépide rebelle, ce n'était sûrement pas dans ses plans de laisser la Lemingway porter tout le fardeau de leur lien, mais que cette bénédiction leur soit profitable pour toutes les deux ; le principe fondamental de l'équité. D'autant plus – exactement comme elle s'en était douté – Brethil souffrit des dernières décennies. Les excuses provenaient d'elle alors que l'Humaine aurait pu tout autant être considérée comme lâche, traîtresse. De près ou de loin, les frictions entre les Ailes Blanches et les Ailes Noires les affectaient tous. " Ici, personne ne doit d'excuses à quiconque. Ses yeux de jais détournèrent son attention. Ne prononce plus ces mots en ma présence, s'il te plait. Qui leur devait des excuses ? Les charognards de leur vie. Démons, Sorciers, pourritures de ces terres, les noms n'importaient peu tant qu'on retenait que leurs actes abjects. Nous passerons outre ces épreuves… ensemble. " Encore une fois, Petiote n'osa point rendre son regard. Néanmoins, n'étant plus une gamine bornée, elle acceptait pleinement le soutien qu'on lui offrait. En se rapprochant de Brethil, Alix parviendra à effacer leurs ténèbres respectives. Une certitude déconcertante que même l'enfant ne parvint à saisir… Ses erreurs pesaient tant sur sa conscience ; peut-être que c'étaient elle qui lui avait broyé ses jambes.

La Petiote fixa à nouveau l'Ange lorsque celle-ci reprit le flambeau du monologue. Elle gravait tant de vérités sur son Âme que l'Humaine ne pouvait qu'acquiescer religieusement, comme si elle était en présence d'une entité divine. À vrai dire, Alix avait toujours placer sa Force dans sa capacité à soulever ce fameux glaive émoussé et cette armure détériorée par les affres du temps. Elle ne s'en séparait pas pour cette raison, par peur d'être dépouillée de toutes ses ressources ? Sûrement touchée par la candeur de son amie, celle-ci parvint à lui arracher elle-même un sourire, sincère bien que discret.
" Mon handicap attendra son remède en temps et en heure. Je resterai forte avant tout pour autrui. Elle balaya un maigre instant une œillade du côté des autres Humains, tantôt larmoyants, tantôt emprisonnés dans l'euphorie et les accolades de leurs partenaires angéliques. J'ai encore besoin de temps pour… m'habituer à ma condition. De retour auprès de Brethil. Toutefois, je resterai battante jusqu'au bout. Exactement comme on le lui avait inculqué, et comme l'Ange lui remémorait bien. Je me souviens t'avoir dit une fois que je resterai toujours debout. Permets-moi de nuancer cette déclaration émise par une petite fille… Elle bomba le torse afin de pouvoir se rapprocher un peu plus, à hauteur de l'Okan. Je resterai toujours droite ; même si je dois ramper, ce ne sera pas dans un lit, entravée par des draps douillets. Alix ne sera jamais une malade obéissante, son état lancinant ne pourra attaquer que son Corps, pas son Esprit. Tant qu'on lui laissait tout le loisir d'assumer ses choix, alors elle hissera ses espoirs toujours plus hauts. Face à la détresse apparente de Brethil, l'Humaine tendit sa main pour saisir la sienne. Il lui paraissait clair que le Mal gangrénait encore en chacun des immaculés. Elle-même regrettait de ne pas avoir pu prêter davantage son aide avant le Rexhnou, bien que cela n'avait plus d'importance à présent. Une fois de plus, Alix remerciait les Ætheri d'avoir épargné son Ange-Gardien et de leur offrir une nouvelle chance. Ce n'est à l'évidence pas le bon moment pour en parler. Émit-elle doucement, consciente que le moindre mot au sujet de cette triste nouvelle risquait de blesser son amie. Remettons cette conversation à plus tard. Plus que d'épargner davantage de tourments, Alix remarqua une certaine agitation à l'autre bout du groupuscule. Les Humains commencèrent à se rassembler autour des interlocuteurs, l'échange insaisissable pour les deux jeunes femmes. Puis-je emprunter ton épaule quelques instants ? "

" Vous dites que Purah… ne viendra pas ?
Maintenue debout grâce à son Ange, Petiote s'approcha un peu plus de la cohue pour mieux entendre Aineef se débattre face à la situation alarmante.
- Je crains que… cela fait trop longtemps que nous n'avions pas vu Purah aux Jardins de Jhēn. Le mutisme plutôt oppressant des Ailes Blanches n'aida pas à calmer la détresse des Humains. Alix commençait déjà à craindre le pire.
- Ce que Douma essaye de dire, c'est que Purah a probablement disparu. L'officieux chef de la bande fixa Usiu, attentif à la moindre bride d'informations. À cause des Démons. Les Terres Arides furent brièvement évoquées, malgré tout le principal fut déjà transmis. L'Humain se gratta frénétiquement la crinière face à cette nouvelle qui commença à inquiéter ses comparses.
- Nous avons une tonne de malades sur les bras, et Shibosh est celui qui a le plus besoin d'assistance et de soins. Il se rapprocha de son gardien. Le plus besoin de Purah. Corrigea-t-il avec véhémence, mais cet appel n'aida en rien à leur cause tant les Anges se morfondaient simplement en excuses. Alix écouta le silence des protecteurs, décontenancée par l'ambiance qui régnait. Agir, parler, n'importe quoi de la part de leurs gardiens était plus qu'essentiel. Elle se tourna vers l'Okan, la voix assez basse.
- Brethil, est-ce que tu peux faire quelque chose ? "


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Dim 14 Juil 2019, 18:40


Brethil retrouvait une part de réconfort à écouter les convictions de l'Humaine, comme si son esprit s'autorisait finalement à s'accorder un instant de répit en apaisant les tourments qui avaient commencé à le gagner. Irrémédiablement, les traits de l'Immaculée s'adoucirent, chassant peu à peu les ombres les ayant voilé lorsque le génocide avait brièvement été évoqué. Ses doigts ne tremblaient plus sous les poings qu'elle avait étroitement fermé, bien que la résistance de son emprise les empêchassent de reprendre leurs couleurs. Un sourire, discret mais franc, trouva de nouveau son chemin sur son visage, tandis que ses yeux contemplaient sa Protégée avec allégresse, touchée par la maturité dont elle faisait à présent preuve. Sa conscience s'était sans doute endormie durant une éprouvante décennie, mais l'Ange pouvait néanmoins affirmer qu'Alix avait incontestablement grandi. Il n'était plus vraiment question des changements que sa psyché avait subi, mais plutôt de la réalisation que la Petiote n'était désormais plus l'enfant qu'elle avait connu jadis : devant elle, se tenait bel et bien une femme accomplie. La prise de conscience était frappante, d'autant plus que la nostalgie servait à en embellir le portrait. « Tu as raison. » Fit-elle en creusant davantage la courbe de son sourire. Elle le savait parfaitement et pourtant, sa culpabilité ne cessait de revenir la hanter. C'était plus fort qu'elle, mais la prêtresse se sentait tout de même responsable des maux ayant presque terrassé l'ensemble de son peuple, comme si son choix à lui seul aurait pu les préserver de la désolation. La pensée était naïve, certes, mais son fardeau pesait lourd sur sa poitrine déjà bien comprimée sous un éventail de regrets qu'elle arrivait à peine à supporter. Le traumatisme était encore trop récent dans sa mémoire pour qu'elle puisse enfin tourner la page et ce, malgré la véracité des mots émanants des lèvres de la Kaaiji. « D'accord. Cependant, si tu me le permets, je tiens à t'adresser une dernière fois mes excuses ou plus exactement, je te remercie de m'aider à ouvrir les yeux. » Il n'y avait que les Démons à blâmer pour leurs afflictions : ils en étaient les principaux instigateurs après tout. À leur suite progressait les Mages Noirs, les Alfars ainsi que toutes les créatures, affiliés de près ou de loin au Mal, qui tiraient jouissance à semer la destruction sur leur passage. Les alliés du Bien se faisaient malheureusement rares en ce début de nouvelle Ère et l'Ange se demandait sérieusement si l'Équilibre pourrait, un jour, être rétabli. « Oui... ensemble. » Répéta-t-elle, faisant écho aux paroles de l'Humaine. La vertueuse essaya de capter le regard de cette dernière – en vain – jusqu'à ce qu'elle vienne s'accaparer du tour de la parole.

Le cœur de la Gardienne fit un bond dans sa poitrine lorsqu'elle se rendit compte que ses encouragements avaient porté fruits, entrant en résonance avec les sentiments qu'éprouvaient Alix vis-à-vis de sa maladie. Elle ne renonçait guère aux préceptes de la Force et continuerait vaillamment de lutter tant et aussi longtemps que sa volonté vivrait, que son cœur battrait. Cette inflexibilité à se soumettre à ce lui étant destinée inspirait indubitablement l'Immaculée à s'acquérir elle-même de cette combativité – qui fut autrefois sienne, avant de périr en Terres Blanches. Malgré le temps qui les avaient gardé loin de l'autre, leur Lien n'avait pourtant rien perdu de sa puissance d'antan ; il s'était renforcé. Assurément, si l'Humaine décidait d'embrasser la Vertu de Sarina, Brethil ne pouvait qu'en ressentir les effets, gagnant inexorablement en confiance et en assurance. Elle se tenait droite à présent, paraissant soudain allégée de ses entraves. Son expression était devenue plus tendre, moins renfrognée, tel un reflet au visage souriant de sa douce Protégée, aussi imperceptible soit-il. « Je sais » Murmura-t-elle simplement. Deux mots, mais qui, pourtant, en disait long sur ses espérances à l'égard de la Petiote. Si Alix l'affirmait, alors elle le pouvait. L'Okan n'avait aucun doute là-dessus. « Pourtant, c'est l'esprit rebelle de cette petite fille que j'aperçois devant mes yeux. » La taquina-t-elle. Il ne s'agissait pas d'une mauvaise chose cela dit et au fond, la femme en éprouvait un sincère soulagement. « Tant que je serai là, tu n'auras jamais besoin de ramper. Si tu tombes, je te rattraperai ; si je perds le pied, tu me remettras aussitôt debout, comme nous l'avons toujours fait. » La Kaaiji était une intrépide, une battante. Elle n'obéirait jamais aux affres de son mal, tant bien même que sa Gardienne lui aviserait du contraire. C'en avait toujours été ainsi, l'âme de leur Lien. « Merci. » Souffla-t-elle, reconnaissante. « Un jour, je trouverai la force de t'en parler. » Elle n'avait jamais révélé son expérience du génocide à quiconque. Évoquer la tragédie n'était que source de douleur, un véritable cauchemar dont elle préférait largement s'épargner les tortures.

Cela étant dit, le tumulte d'une agitation finit par retomber aux oreilles des deux femmes, bien que les propos qui s'échangeassent leur restaient indistincts. Coulant une œillade à sa Protégée, Brethil consentit naturellement à sa demande, lui offrant sans hésiter l'appui de son épaule avant de se rapprocher de l'origine du remue-ménage. Des Anges, visiblement mal à l'aise, tentaient de calmer le trouble de quelques Humains étant venu s'acquérir de la situation d'un certain Gardien, Purah, absent à ces retrouvailles. Inconsciemment, le corps de la prêtresse se tendit. Le mutisme de ses semblables était amplement révélateur de l'état de cet Ailé disparu et le sujet des blessés ne contribua qu'à renforcer leur humeur maussade et embarrassée. Toutes les Ailes Blanches rassemblées ici, sans exception, connaissaient la vérité. Seulement, personne n'avait encore osé faire mention de la malédiction du Créateur aux voyageurs venus du Désert. L'Okan déglutit. Elle essayait de trouver les mots justes afin d'expliquer la problématique à l'Humaine tout en évitant de l'accabler sous la lourdeur de la désespérance. « Je crains bien que non. » Admit-elle entre ses dents serrées. Elle fit soudain pivoter sa tête pour regarder Alix droit dans les yeux. « Écoute-moi bien. » Poursuivit-elle à voix basse. « La stérilité n'est pas la seule malédiction que le Sympan a fait subir aux miens. » Elle marqua une pause, les traits hésitants, déchirés. Puis, elle inspira une grande quantité d'oxygène au creux de ses poumons, avant de tout relâcher. « La magie angélique ne parvient plus à soigner les Humains. Comme tu le sais, le Ma'Ahid n'a aucun effet sur nos pouvoirs – et cela n'a pas changé durant la nouvelle Ère – à l'exception d'une seule chose : nos dons curatifs. » Son ton était grave. « Il ne s'agit pas d'une question de Ma'Ahid en vérité, car peu importe la puissance qu'atteint l'Humain, notre magie demeure inefficace. Nous ne pouvons que recourir aux méthodes non-magiques afin de panser vos plaies et guérir vos maladies désormais. Autrement dit, ce que les plantes, les herbes médicinales et les concoctions ne peuvent soigner sont condamnées à rester incurables. » Elle en était profondément navrée.

1238 mots – Post III
Désolée pour la longue attente >.<
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Mer 28 Aoû 2019, 14:11

Chaque affirmation de son Ange Gardien lui fit l'effet d'un coup de poignard, suffisamment bien placé pour ne pas endommager les points vitaux, mais assez pour ressentir la douleur. D'ultimes réponses à leur détresse, les protecteurs perdaient leur fonction d'égide pour la plupart des Humains sur place. Toutes ces formules de négativités ne lui plaisaient absolument pas. Le regard d'Alix parut plus noir, comme si son visage s'éteignait et s'enfermait dans des ténèbres oppressantes. Ses iris fuirent sa protectrice. Toujours accrochée à elle, Alix ne pouvait décemment pas rompre le contact ; à moins de se donner un spectacle, ce serait d'une futilité abyssale. Personne ici présent n'avait besoin qu'on alourdît leurs maux. " Comment avons-nous pu tomber si bas ? Murmura-t-elle suffisamment fort pour Brethil. À qui faisait-elle réellement référence, là était toute la question. Quoi qu'il en soit, malgré elle, l'Okan mit à mal la volonté de la Petiote. Les yeux de cette dernière se plissèrent, avant de balayer son attention sur l'assemblée. Plus personne ne s'écoutait vraiment : des Humains se plaignaient, d'autres émettaient des hypothèses de secours, les Anges ne savaient plus où se mettre, et quelques-uns firent en sorte de contenir l'agitation. Bientôt, celle-ci s'estompera lorsque les "grands" de chaque parti daignera prendre la lourde responsabilité de se décider. D'ici-là, Alix préférait se confier auprès de sa plus grande amie. Tu ne m'abandonneras pas, n'est-ce pas ? La Kaaiji eut l'impression d'avoir poser cette question un milliard de fois, toutefois c'était une façon comme une autre pour elle de démontrer toute sa confiance. Malgré le maléfice qui nous accable tous, ces gens ont toujours besoin de vous. Elle agita le bras en l'air pour se faire entendre. Aineef ! Nos malades n'attendront pas que Sympan nous pardonne. Les Jardins sont grands, notre tribu guère conséquente. Quémandons de l'aide auprès des locaux. " L'Humain approuva silencieusement et discuta brièvement avec Usiu pour entamer les préparatifs. Dans le même temps, Alix pivota vers Brethil et lui sourit, un bref mouvement de tête lui fit comprendre de la ramener près de ses affaires.

Doucement mais sûrement, chaque blessé fut pris en charge et rapatrié vers les lieux les plus appropriés. Depuis l'affluence des Humains en dehors des pyramides, la Mohr ne doutait pas un seul instant que les Anges s'étaient préparés à cette situations, les Magiciens auront sûrement prêté le concours à la tâche, aussi. Trêves de suppositions, Alix préférait agir et finir par se convaincre que Shibosh et les autres seront entre de bonnes mains. Elle invita Brethil auprès de Lug, l'imposant félin au pelage mystique.
" Tu te souviens de Lug ? Alix rompit l'accolade pour se raccrocher à la croupe de l'animal. Il n'a pas changé d'un poil depuis toutes ces années, il a veillé près de ma pyramide. La monture approcha un chouïa sa truffe de l'Ange, son reniflement fut bref et se termina par une sorte de regard juste, bien que sévère. Je te proposerai bien un tour avec lui, mais je ne crois pas qu'il nous supporterait toutes les deux. L'Humaine peinait à garder un semblant d'équilibre sur ses jambes, pourtant elle se débrouillait parfaitement pour monter en selle ; toutes ces années à jouer du glaive finirent bien par payer. Enfin… Quand on a des ailes, est-ce toujours intéressant de chevaucher ? Demanda-t-elle avec une curiosité tout à fait sincère. Tout en assurant son accroche, la Kaaiji se pencha sur le côté pour saisir des documents dans l'une des sacoches de voyage. Elle feuilleta une sorte de journal qui se présentait comme un recensement du groupe d'Humains, avec diverses informations manuscrites en Alikir. Si tu connais des guérisseurs compétents en cette cité, n'hésite pas à nous en faire part. Elle posa son regard sur elle, l'une des rares fois où elle paraissait plus grande que sa bienfaitrice. Je préférerais trouver en priorité un lit pour nos enfants et nos aînés. Shibosh sera sûrement pris en charge par Aineef, il voudra en savoir plus sur Purah. Du haut de sa monture, Alix fixa l'horizon, toute l'étendue des terres du Lac Bleu. Elle s'y perdit un instant, l'air mélancolique. Partir à sa recherche serait… futile… Après tout… Ses yeux ferriques cherchèrent un soutien dans le regard azuré de Brethil. Nous ne sommes pas des soldates. " La cavalière enjoignit Lug à faire demi-tour, accompagnant ainsi un groupe de bambins Humains en proie à des quintes de toux persistantes.

Le détachement de Babelsba se décomposa dans les multiples rues chatoyantes de la cité. Avec l'assistance des natifs, Alix put confier des jumeaux à un couple tenant une modeste clinique. Les propriétaires s'attelaient déjà à remettre sur pied Ayn et Nya, qui occupaient leurs derniers lits, dormant à poings fermés suite aux soins. L'Humaine prit appui à la fenêtre : ce n'était vraiment que le début de l'après-midi. Elle remarqua l'un des siens toquer à une porte pour recevoir de l'aide : un don, un lit, des remèdes, n'importe quoi. Dans un coin de la pièce, on avait disposé les tapis d'Alix, à la fois grands et confortables, pendant que les enfants subissaient leur diagnostic. Les hôtes proposèrent également leurs services à elle, mais la brune préféra s'en passer, se contentant de quelques coussins supplémentaires. L'Humaine se tourna vers sa protectrice, braquant son attention sur elle. Brethil était si belle, d'une douceur palpable et bienvenue. Alix baissa les yeux en rejoignant ses tapis où elle s'allongea sur le côté, ses jambes à moitié fléchies.
" Tu résides dans les parages ? Je m'en voudrais si je t'ai fait venir de loin. La jeune femme soupira, sa main caressa dare-dare ses cheveux lisses de jais. Parlons. Souhaita-t-elle prestement. Pour qui ou quoi œuvres-tu ces temps-ci ? " Tout en tendant une oreille attentive, elle attrapa sa gourde et but une maigre gorgée ; la grimace tirée prouva que l'eau devrait être changée. À peine réveillée du Rexhnou, Petiote ignorait encore quel parcours emprunter. Cependant, peut-être que les occupations actuelles de Brethil l'inspireront, en plus d'en profiter pour rattraper le temps perdu et se redécouvrir mutuellement.


1073 mots ~



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