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 De Pêchés et de Vices [Test IV - PV]

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Dim 18 Nov 2012, 01:51

    Les Saveurs de Mes Pêchés



    Seul le bruit de mes pas brisait la quiétude du lieu. Il faisait sombre et froid, mais cela m'importait guère. J'avançais silencieusement à travers la grande allée du Monument Religieux, tout en écartant du bout des doigts quelques courtes mèches brunes et humides qui tombaient sur mon nez. J'étais trempée. Ce qui n'était pas si étonnant lorsqu'on savait que j'avais passé l'après-midi à courir, sans réellement savoir où j'allais, pour finir, une fois la nuit tombée, par entrer dans ce lieu de culte et de prière. Il paraissait que personne ne le voyait de la même façon, il s'agissait d'un bâtiment dont l'essence même était la magie, et qui s'offrait à la vue des passants sous la forme qu'au fond d'eux ils espéraient. Je n'avais pas le souvenir de l'avoir vu sous une autre forme que celle d'un temple au mur noir, aux vitraux représentants vices et pêchés. Il était moi et j'étais lui, nous étions tout deux en parfaite communion et sur la même longueur d'ondes. C'était surement pour cela que je l'aimais, il était mon propre reflet. J'étais d'autant plus soulagée de ne pas apercevoir l'ombre d'un croyant dans les parages, j'avais le Monument pour moi seule. Mais cela m'agaçait tellement de les entendre dire ô combien leur église était merveilleuse, à être autre pour chacun, ils aimaient discuter de ce qu'ils voyaient pour comparer leur point de vue. C'était horripilant, la plupart des temps, ce n'était pour eux qu'un lieu banal ou enchanteur. J'aimais le chaos, j'aspirais à la destruction et à la noirceur, et le Monument prenait pour moi son répertoire le plus funeste.

    Non. Non, c'était faux, je ne désirais ni mal ni apocalypse, je ne souhaitais que paix et sérénité. Paix et sérénité.. Les avais-je connu un jour? Oui, je m'en rappelais vaguement, de ma vie passée, cette existence paisible et douce sous laquelle j'étais fée avant que la mort ne vienne me fauché sans crier gare. Autrefois, j'avais été quelqu'un, une personne bien, aimée, et aimante. Certes, je n'en avais plus que quelques brides de souvenirs, et elles s'effaçaient peu à peu. Je perdais la raison, c'était une évidence. Pire, toute sagesse m'avait quitté le soir de ma déchéance. Je regrettais, que je regrettais amèrement. Deux ou trois larmes coulèrent doucement sur mes joues tandis que je sentais mes jambes faiblir. Je m'effondrais devant l'étrange autel, pleurant doucement, mon visage de poupée brisée cachée entre mes mains tâchées de sang. Je me haïssais. J'étais un monstre. Plus rien, pas la plus petite partie de mon être m'était supportable, que ce soit mes grands yeux roses qui faisaient fondre le premier imbécile ou ma mentalité déplorable. Pourquoi n'arrivais-je pas à être vertueuse? En des temps immémoriaux, je l'avais été. Je tenais à le garder en mémoire, avant que je me perde définitivement. J'étais morte plusieurs fois, déjà, que ce soit le jour où l'on m'arracha à la vie, comme le soir où, ange belle et douce, je décidais de commettre dans la même soirée quelques vices abominables, ou en ce moment même, je dépérissais à petit feu. Mon agonie semblait ne jamais vouloir s'arrêter.

    Comment était-ce possible de ressentir autant de culpabilité et de regrets, sans parvenir à cesser ses macabres agissements? A chaque fois que je me laissais toucher par un homme, que je me glissais entre ses draps, une partie de ce qui restait de mon âme s'embrasait, dès que j'enlevais froidement la vie à mon amant d'un soir, je m'en voulais. Pour le lendemain, recommencer, et laisser sans protester mes vieux démons me dévorer. J'étais malade. Et fort peu normale. Je le savais. Quelque chose dans ma tête ne tournait pas rond. Je voulais tant redevenir celle d'avant, la Haru gentille et passionnée de médecine. Pas cette folle qui se servait de ces anciens dons pour causer morts et malheurs. A cette pensée, je me vis rire. Bien sûr, je pleurais toujours si lamentablement devant l'autel, c'était au fin fond de mon esprit, que je riais. Pire encore, j'avais la nette impression de me voir en double. La même, mais pourtant différente, la moi d'autrefois, et celle que je promettais d'être bientôt. Telle les incarnations parfaites du bien et du mal, elles se battaient pour m'entraîner sur une voix plutôt qu'une autre. Et bientôt, elles causeraient ma perte. Je causerais ma perte.

    J'essuyais lentement du bout des doigts mes larmes, contemplant mes mains habituellement si pâles, recouvertes du rouge du sang d'un homme que j'avais égorgé il y a peu. Vu l'heure, sa femme avait déjà du rentrer et voir le macabre spectacle. Cela devait être horrible de rentrer un beau soir pour voir son mari étendu dans le salon, mort, nu, et comprendre que c'était celle avec laquelle il avait passé un peu de bon temps qui l'avait tué. Une larme de plus s'échappa. Et un nouvel éclat de rire résonna dans les tréfonds de mon âme malade.
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Lun 19 Nov 2012, 00:03

De Pêchés et de Vices [Test IV - PV] Versus2


Spoiler:



«Je suis votre pire cauchemar, approchez, entrez dans ma vie. Vous n'en ressortirez peut être jamais.
La peur vous a-t-elle envahit? Très bien, je pourrais la faire dévorer votre âme ou bien la laisser s'échapper... Mon humeur en décidera.
Mes ailes sont noir, vous avez raison, je ne suis pas un ange, bien au contraire. Les pêchés et les vices sont encrés en moi. Le chaos reste ma plus grande obsession bien que la haine et les mensonges fassent partie de moi.
Faites attention car, si je vous trouve, votre vie changera à jamais...»

Spoiler:

Versus s'ennuyait depuis maintenant plusieurs mois, les femmes ne l'intéressaient plus. Leur mentir et les faire plonger dans la luxure était un jeu d'enfant qui, désormais, ne le passionnait plus. Ainsi, il voguait ici et là, pensif, désirant s'adonner à de nouveaux exercices.
* Que puis-je faire? Souiller un ange? Non, je l'ai déjà fait... *
Il marchait, encore et encore au dessus des collines, parmi les arbres des montagnes, dans les plaines désertes, dans le but de se trouver un passe temps digne de ce nom. Le déchu les avait déjà parcouru mais peu importait, il avait simplement besoin de s'éloigner, de s'échapper.
* Pardonne moi Lucifer, je suis une honte pour la race que tu as créé. *
Le jeune homme désespérait, il ne parvenait pas à trouver de nouvelles idées. A quoi était du ce mal être? Peut être désirait il se repentir? Non, ce n'était pas son genre.. Versus avait toujours proféré de mauvaises paroles et avait convaincu de nombreuses personnes pour qu'elles le rejoignent dans les délicieux pêchés originels pourtant, il semblait lassé.
Alors qu'il se trouvait maintenant devant le monument religieux, l'ancien ange passa l'une de ses mains dans ses cheveux gris et souffla longuement. Ici étaient sensées se trouver les personnes les plus pures, les prieurs les plus angéliques. Un instant, il se rêva différent; Que se serait il passé s'il n'était jamais plongé dans ses vices les plus noirs? Il aurait gardé la blancheur de ses ailes maintenant disparue, son âme ne serait plus rongée pas le désir de revanche et de destruction. De plus, son entrée en ces lieux ne serait pas considéré comme un blasphème.
Le regard bleu de Versus se posèrent sur la l'énorme porte de bois puis, il se décida à la pousser. A ses yeux, ce bâtiment était sombre et, un long corridor pouvait le mener à sept pièces. Six se partageaient d'un côté et de l'autre tandis que le dernier passage se trouvait face à lui. C'est sans hésitation qu'il se dirigeait vers le chemin qui s'offrait face à lui. Ce dernier était petit et tortueux. Ne parvenant pas à passer comme il le fallait, le déchu s'écorchait les ailes, laissant quelques gouttes de sang goûter le long des murs noirs. Bien que cet endroit lui ressemblait, il se sentait mal à l'aise, comme si sa personne le dégoûtait et avançait à petits pas.
*Je me trouve dans le reflet de mon âme, tout devrait être parfait, pourquoi ça ne l'est pas? Qu'ai-je fait pour mériter un tel châtiment? *
Le jeune homme réfléchissait bien trop, il se posait des questions sur son existence, sur les pires actes qu'il avait commis pour assouvir sa vengeance sur les femmes. Sa réflexion était intense, son esprit assiégé de souvenirs.
Il tourna la tête plusieurs fois lorsqu'il eut atteint une salle ronde et, la vision d'une déchu le sortit de ses propres confidences. Bien que l'apparence de cette dernière était très différente de celle des anges de pêchés et de vices, Versus sentait qu'elle était une personne de sa race seulement, il ignorait si son imagination lui jouait des tours en la voyant posséder des ailes blanches. Sa peau pâle ressortait sous de longs cheveux d’ébène, ses yeux roses-violets pouvaient sans doute ensorceler le plus sage des hommes. Vêtue de la couleur de ses ailes, la jeune femme semblait jeune et bénéfique. Était-ce une hallucination? Le lieux de culte changeait il la réelle apparence de cette personne?

«As tu honte de ta race? De ce que tu es, de ce que tu dégages

Spoiler:
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Dim 09 Déc 2012, 22:03

    Haru gardait sa tête enfouie dans ses mains tâchées de sang, ce liquide rouge qui coulait si souvent de son fait, qu'elle aimait rependre, qu'elle chérissait autant que les créatures de la nuit qui s'en abreuvaient. Son visage devait en être souillé, mais peu lui importait, tellement peu de choses comptaient. Perdue dans les méandres sombres de son esprit malade dont elle était prisonnière, elle ne pouvait s'empêcher, en ce lieu de repentir, de songer à ce que sa vie fut ces dernières décennies. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, jamais dans cette vie là n'avait-elle commis un acte dont elle aurait pu se vanter et être fière. Le temps de sa vertu était passé, il s'était retiré en même temps qu'elle mourut pour la première fois, qui fut très certainement un déchirement, l'une de ces blessures silencieuse et tacite dont l'on ne se remet jamais. Peut-être que si elle appréciait tellement son second prénom, c'était parce qu'il avait cette douce sonorité céleste qui lui faisait penser aux êtres pures et candides qui évoluaient dans l'infini douceur des lueurs des cieux. Elle aurait préféré qu'il soit son seul et unique prénom, celui qui la caractériserait le mieux, car elle était persuadé que l'appellation avait une influence sur la personne, de quelque façon que ce soit, parfait inattendue, parfois contraire. Mais ce n'était pas ainsi qu'elle s'appelait, elle n'était pas un ange, elle n'était pas Anju. Non, son prénom était Haru, qui signifiait le printemps, l'une des saisons, cette éternel recommencement, et cette belle renaissance qu'elle ne connaissait plus.

    Des bruits de pas brisèrent la quiétude religieuse des environs, mais malgré tout, Haru demeura immobile, cachant sa face entre ses mains d'où coulaient quelques gouttes de sang qui s'abattaient doucement sur le sol sombre du Monument Religieux. Pourtant, qu'elle détestait qu'on la voit ainsi, qu'elle répugnait qu'on la dérange dans ces moments là. De la solitude et du calme, c'était tout ce qui lui fallait. Ainsi, elle préféra simplement penser que ce n'était qu'un badaud, quelqu'un en quête de réconfort qui venait prier en ce lieu sacré. C'était après tout sa principale utilité. Mais le destin, le hasard ou la fatalité la poursuivaient jusqu'aux tréfonds de ses retranchements, et c'est ainsi que le jeune homme qui venait d'entrer vint près d'elle et prit la parole. Haru ne connaissait pas cet homme. Pourtant, elle ne l'appréciait déjà que fort peu. Sa voix était désagréable pour ses oreilles, ses paroles, tout autant, et en plus, il abordait un sujet délicat. Sans dire un mot, Haru laissa glisser ses doigts ensanglantées sur son visage qui l'était encore plus, puis courba très légèrement la tête pour enfoncer comme un coup de poignard ses yeux roses dans ceux de l'étranger. D'une voix douce et claire, lente et mesurée, elle murmura :

    « Honte de ma race ? Pouvez-vous affirmer avec sureté à laquelle j'appartiens? Mettrez vous votre vie en jeu que vous détenez la vérité? »

    S'il y a bien une chose qu'elle détestait, c'était bien les gens qui affirmaient détecter une race d'un simple coup d'œil. C'était difficile de faire la part des choses, et la plupart du temps, on ne voyait simplement que ce que l'on désirait.

    « Et au juste, pouvez-vous me dire qui je suis? Non, bien sûr que non, vous ne me connaissez pas. Et même si vous arrivez à prendre deux ou trois de mes traits, jamais vous ne me saisirez entièrement. Et qu'est ce que je dégage, aussi? Éclairez moi. Que voyez-vous. N'essayez pas de deviner ou de faire des hypothèses. Que voyez-vous. Que suis-je pour vous?»

    Ce n'était guère le moment d'importuner la déchue, étrangement bavarde, surement parce que à bout de force, et que son âme était au bord de valser vers un autre monde, quelque chose d'inconnu dont elle ne reviendrai jamais. Ce serait la fin, le point de non-retour pour elle, et elle était la seule à décider de son destin, en ce moment. Elle le tenait du bout des ongles, et pouvait choisir de le laisser se briser, ou au contraire, enserrer sa prise.
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Mar 25 Déc 2012, 21:01

De Pêchés et de Vices [Test IV - PV] Versus2


Troublé, le déchu n'osait plus bouger ni se prononcer. La jeune femme qui se tenait devant lui était tâchée de sang, son regard, d'une incroyable beauté, était tourné vers l'homme qui l'avait importuné.

«Honte de ma race? Pouvez-vous affirmer avec sûreté à laquelle j'appartiens? Mettrez vous votre vie en jeu que vous détenez la vérité?»

A vrai dire, Versus ignorait si le monument des dieux lui jouait des tours ou non. Comment savoir si l'illusion n'a pas pris possession de notre vision? Il était impossible pour lui de reconnaître s'il avait réellement à faire à une déchue, à une ange ou autre. Ici, rien était une évidence, les chants religieux hypnotisaient ceux qui venaient se recueillir, le bâtiment se déformait sous les pas de chacun pour se reformer avec les traits de leur personnalité.

«Et au juste, pouvez-vous me dire qui je suis? Non, bien sûr que non, vous ne me connaissez pas. Et même si vous arrivez à prendre deux ou trois de mes traits, jamais vous ne me saisirez entièrement. Et qu'est ce que je dégage, aussi? Éclairez moi. Que voyez-vous. N'essayez pas de deviner ou de faire des hypothèses. Que voyez-vous. Que suis-je pour vous

Malgré la douceur de la voix de son interlocutrice, le déchu prit ces mots comme une agression. Qu'avait-il fait?
Stoïque, il observait la jeune femme devant lui et ne répondait pas à ses attaques. Les bras croisés, il implosait. Psychologiquement, il ne supportais pas d'être rabaissé d'une telle façon, surtout par une personne du sexe opposé!

«Non, je ne peux affirmer mes propos. Je ne détiens pas la vérité mais à première vue, j'aurais cru que vous étiez comme moi. Je me suis sans doute trompé.
Maintenant, je peux vous faire un portrait de ce que je vois, de ce que vous m'évoquez avec vos phrases piquantes. Ce ne sont pas des hypothèses, loin de là, ce sont des affirmations de mon point de vue, de mon sentiments.
Vous êtes une enfant, une jeune femme de miel douce et forte à la foi, arrogante, vous m'époustouflez de part votre beauté physique mais votre esprit me renie, il me pousse dans mes retranchements. Vous êtes agressive et impatiente, vous pensant au dessus de tous les hommes sur Terre.
Ne vous méprenez pas, cela n'est qu'un premier avis, aussi succinct soit-il. Qu'il soit issu d'illusion ou de réalité, c'est ce qui ressort de vous


Un léger énervement pouvait se faire sentir dans la voix de Versus. Il s'était rendu dans ces lieux pour arracher la vigilance des femmes de foi, les faire entrer dans le pêché, s'ennuyer un peu moins, pas pour se faire agresser de la sorte par une inconnue. Pourtant, le déchu était content d'une telle présence. La différence de cette femme qui ne lui succombait pas était impressionnante, enfin il pourrait s'amuser un peu.
Alors que ses yeux ne déviaient pas, il passa l'une de ses mains dans ses cheveux gris avant de rire. Ses éclats résonnèrent alors dans le monument religieux, laissant apparaître de nombreux échos. Ces derniers ressemblaient aux fins murmures qui gouvernaient au dessus de la forêt des murmures , ils auraient glacé le sang des plus faibles, les aurait traumatisé et hanté.
Puis, il s'arrêta, laissant place à un lourd silence.
*Je ne suis pas un homme de vertu, je suis un cauchemar pour ceux qui croisent mon chemin mais à présent, je regrette, pourquoi? Donnez moi une réponse.. Comment puis-je renier ma famille, ce que je suis?*
Versus se sentait plus mal que jamais. Il était triste de ses positions mais ne souhaitait pas pour autant changer sa nature. Tout se mêlait dans sa tête. Était-il au final une bonne personne ayant commis des erreurs ou était-il fait pour plonger dans un néant profond?
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Dim 13 Jan 2013, 00:20

    Haru ne se préoccupait guère de la pointe d'agacement et des paroles plutôt acerbes que prononçaient l'homme qui se tenait si près d'elle. Trop près d'elle, d'ailleurs, elle n'appréciait pas cette trop grande proximité, elle n'avait jamais aimé sentir quelqu'un de sexe masculin qu'elle ne maîtrisait pas, à cette distante. Les hommes qu'elle côtoyait ne survivaient pas plus de vingt-quatre heures, car elle se contentait de les charmer par l'innocence qu'elle dégageait et par sa beauté sombre de poupée brisée avant de se blottir dans leur bras et leur drap. Et la mort frappait, silencieux, quoique ne faisant pas dans la dentelle. Toujours à genoux face à l'autel, la déchue gardait les mains jointes face à son visage d'une pâleur opaline quoique toujours ensanglantées. Muette, paupières closes, elle semblait oublier la présence de l'étranger à ses côtés. Pourtant, elle finit par hocher doucement la tête en rouvrant les yeux. Avec une grâce et une fragilité émouvante et déconcertante, elle se releva sans s'aider de ses bras ou de ses mains avant de se retourner pour faire face au jeune homme. Haru était largement plus petite que lui. Ce n'était qu'un brin de femme, mais un sacré brin, en réalité. Plantant le rose de ses yeux dans ceux de son interlocuteur, elle murmura d'une petite voix : « Vous me faites rire. » Paradoxale en vue des traits lisses et inexpressif de la demoiselle. Pas une once de bonne humeur, de rire, de moquerie ou de quoique ce soit de ressemblant. Mais par ces quatre mots banaux, la jeune femme soulignait simplement ce qu'elle pensait de son interlocuteur aux premiers abords, et ce n'était rien de bon. « Et la clairvoyance est loin d'être l'une de vos qualités. Je dirais même que vous êtes aveugle.» Certes, il était dur de se faire une opinion sur une personne en quelques instants, cependant, se tromper à ce point était d'un ridicule déroutant. Ma foi, il était joli garçon, à croire qu'un homme ne pouvait avoir que soit la beauté physique, soit l'intelligence.

    Haru tourna les talons et fit quelques pas. Elle s'arrêta ensuite pour tourner très légèrement la tête pour apercevoir du coin de l’œil la silhouette du drôle d'inconnu : « Je ne dirais pas où vous vous êtes trompé, j'aurais trop de choses à dire. Alors relevons simplement les points où vous avez vu juste, c'est tellement plus rapide, il n'y en a aucun.» Et elle détourna sa bouille d'ange pour continuer à avancer dans les grandes allées du monument. Quelques longues secondes qui semblaient chacune être une éternité s'écoulèrent dans le plus grand silence. Même les pas d'Haru ne faisaient pas le moindre bruit. Elle finit par ajouter, la tête courbée vers la coupole et le regard pensif et troublé : « J'exagère, vous aviez raison sur une seule chose, celle sur laquelle je vous ai fait changer d'avis. Je suis bel et bien une déchue.» Ils faisaient donc partie de la même race. Haru n'avait pas l'habitude de voir ses semblables, aussi surprenant que cela pouvait paraître, elle ne côtoyait jamais les siens. Elle n'en avait que faire, ils n'avaient pas leur place dans son quotidien ni dans ses jeux malsains. Elle s'était simplement renseignée sur qui était ses dirigeants, affirmer sa fidélité pour ne plus jamais mettre les pieds à Avalon. « Que faites vous ici? » finit-elle par lâcher. « J'ai mes raisons d'être ici, mais vous ? » Elle s'interrogea quelques instants sur ce que pourrait être ses intentions. Sûrement mauvaises, il était assez rare que les déchus viennent prier dans ce genre de lui, ce n'était pas des plus communs. Mais si on admettait que cet homme était un vrai déchu qui aimait faire sombrer les autres avec lui dans son plongeon du pêché...

    Haru se retourna lentement et articula avec lenteur entre ses lèvres : « Les femmes, était-ce pour ça que vous êtes venu ? L'idée de vous attaquer à des petites saintes vierges attachées à leur principe vous plaisait?» Elle espérait se tromper. C'était à cause de personnes comme lui, d'homme agissant de la sorte, qu'elle était devenue ce qu'elle était aujourd'hui. Mais d'un autre côté, c'était étrange de ne pas cautionner ce type de comportement, car ces agissements à elle étaient bien pire. Petits pas par petits pas, la jeune femme se rapprochait du déchu en le contemplant de ces immenses yeux clairs de cette couleur si étrange et envoûtante, le visage plus angélique que jamais malgré le sang qui coulait le long de ses joues, et qui lui conférait même un aspect de princesse en détresse. « Qui êtes vous?» Peut-être était-ce le moment de commencer à s’intéresser de plus près à sa race. Pourtant Haru n'en avait guère envie, mais la curiosité la poussait à être plus loquace qu'habituellement.

    « Nous sommes seuls » continua-t-elle « L'heure est peut-être à ce genre... de confidences, même si le mot n'est vraiment pas le bon.»
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Sam 09 Fév 2013, 00:53

De Pêchés et de Vices [Test IV - PV] Versus2

La belle brune répondait avec piquant. Elle s'affirmait avec grâce malgré un visage sombre et fermé. A première vue, elle semblait sûre d'elle et des plus arrogante, en répondant à Versus d'une telle façon aussi. Elle l'agressait, ce qui avait tendance à vexer le jeune homme. Son amour propre était touché, son égaux légèrement rabaissé.
*J'aurais préféré que la nature m'efface la vue.. Le regard des personnes que j'ai assassiné ne me hanterait pas ainsi, vos yeux ne m'inciteraient pas à replonger dans la luxure...*
Le jeune homme ne prononçait pas un mot. Il écoutait celle qui s'adressait à lui sans l'interrompre et l'observait alors qu'elle marchait avec légèreté. Ses pas ne faisaient aucun bruit si bien que lorsque la demoiselle fermait la bouche, un lourd silence s'installait.
Enfin, elle questionna le déchu qui hésita un instant avant de répondre. Elle émit même une hypothèse relativement sensée puis se rapprocha petit à petit de Versus. Troublé, ce dernier plongea ses yeux dans ceux de sa magnifique comparse qui continuait ses interrogations. A son tour, il s'avança et se permit un geste quelque peu osé. Habituellement, les femmes lui faisaient la cour et s'adonnaient au ridicule qu'il leur réservait mais il savait que celle-ci était différente, elle semblait plus forte, pourvue d'une plus grande conviction. De plus, contrairement aux autres, il n'avait pas envie de profiter d'elle sans même s'en soucier, il désirait la connaître et l'intéresser alors, il se délecta de son parfum et murmura d'une façon à peine audible.

«Je serais celui que vous désirez, celui dont vous abuserez, celui que vous essaierez de détruire, celui dont vous arracherez le cœur. Je serais votre pantin, votre jouet d'un soir.. Votre ami, votre amant, votre victime.»

La jeune déchue avait réveillé en cet homme des sensations disparues. Les mois et les années l'avaient lassé, l'immortalité le désespérait seulement, avec elle, il désirait jouer. Elle était un défi, une certaine manière de recouvrer son côté obscur, sa déchéance.
Le sourire au lèvre, il s'éloigna et se retourna vers les murs du temple qu'il souillait et se délecta du spectacle qui s'offrait à lui. Les murs sombres et abîmés représentaient parfaitement ses doutes à propos de sa race, de sa reine et de ses adjuvants. De nombreux graphismes y étaient dessinés. Fins et élégants, ils devaient sans doute être le souvenir qu'il avait de sa vie passée, sa vie d'ange et d'humain. Aujourd'hui, il avait bien changé, le noir s'était engouffré et avait conquis chaque partie de son corps, son âme avait été dévorée par de sombres cauchemars.
Alors qu'il repensait à ses instants glorieux, il se retourna et baissa la tête avant de répondre réellement à la jeune femme. Son comportement était étrange.. Un coup joueur, charmeur, l'autre désespéré, empli de regrets..

«Je errais parmi les ombres, cherchant désespérément le chemin qui m'est destiné. J'avoue que l'idée de désinhiber les femmes de fois m'a effleurée seulement je l'ai déjà fait, j'ai déjà commis de nombreux pêchés et je ne comptais pas recommencer en ces lieux

Bien qu'hésitante, sa voix résonnait et son écho était des plus pathétiques. Il ne désirait pas parler plus longtemps, sa confiance restait très restreinte et l’arrogance refaisait toujours surface. D'une certaine façon, le charme et le jeu étaient pour lui une cachette, un refuge derrière lequel il pouvait glisser sa facette sombre et son désespoir, son désir de retrouver l'humanité.
Lorsqu'il releva la tête, il sourit de nouveau du coin de la bouche, laissant entrevoir ses dents blanches parfaitement alignées.

«Et vous alors, pourquoi vous aventurer dans cette maison religieuse?»
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