Un pacte avec la Mort

Musique

Catégorie de quête : C. Intrigue d'empire
Intrigue : Première vraie discussion entre Ezechyel et Iseult au sujet des plans du Dieu, plans qui conduiront vers la création d'un Empire.

« Ces points lumineux représentent la vie. ». Je restai silencieuse, sachant pertinemment ce que cet étrange homme me racontait. Il était mystérieux, empli d’une énigme qui, étrangement, créait une certaine envie d’en savoir plus en mon cœur. C’était si rare. « Ces vies seront amenées à s’éteindre, un jour ou l’autre. La magie du cycle en quelque sorte. ». Il tournait autour du pot. Était-il si sûr de vouloir me confier cette fameuse tâche, celle dont il ne m’avait pas encore parlé ? Il ricanât, comme s’il devinait mes pensées. Un simple geste de sa part me fit entrevoir des horizons que je ne pensais jusqu’ici guère possible d’atteindre. Ma magie n’était pas assez puissante pour me donner accès à l’ensemble des Âmes. Le paysage autour de nous venait de se noircir et les Terres du Yin et du Yang m’apparaissaient en petit format, dans cet univers de ténèbres. « Comment est-ce que vous avez fait ça ? » dis-je à un homme qui avait disparu de mon champ de vision. Je le sentis pourtant revenir, dans mon dos. Un long frisson parcourut mon corps d’Ombre. Était-il l’Esprit de la Mort pour posséder pareil don ? J’étais loin de la réponse. « Je suis un Dieu, je fais ce qu’il me plaît. » souffla-t-il à mon oreille. « Je souhaite vous confier cette mission mais j’ai besoin de vous entendre dire que, peu importe les dangers et la finalité, vous m’obéirez, au détriment d’Edel. ». « Pourquoi devrais-je tourner le dos à la Déesse de la Vie ? » demandai-je. Ce qui devait être frustrant avec nous, les Ombres, c’est que notre faculté à être impressionnées naturellement était moindre. Je sentais qu’il pouvait me soumettre et me tétaniser mais peut-être cela lui faisait-il du bien de se retrouver face à une personne qui gardait son sang froid malgré la situation. Je ne faisais que supposer. J’étais morte et plus rien ne me rattachait au monde des vivants si ce n’était mon travail quotidien. Je venais de refuser de vivre sur les Terres d’Edel et cela lui prouvait bien que la vie ne m’intéressait plus. Je voulais subir, être plongée dans cette rivière de damnation éternelle. J’arrivais à la combattre, à la rendre plus douce, mais je ne voulais pas l’annihiler à jamais. Ma faute, mon suicide, devait trouver une conséquence. Si les délinquants n’étaient jamais punis, il était à parier qu’ils recommenceraient, encore et encore. Chaque société avait ses règles. Même chez les Sorciers, des actes étaient considérés comme malfaisants à l’égard de la société et devaient être punis. La notion de Justice m’était peut-être plus chère que je ne le pensais. « Parce qu’elle est fausse. » répondit-il comme si cela était évident. « Fausse ? ». Il soupira, visiblement contrarié. L’était-il vraiment ? Après avoir vécu des siècles dans le monde ombragé, j’avais appris que les illusions hantaient nos vies. Faire croire aux vivants que nous faisions partie de leur quotidien demandait des talents de comédien hors pair. « C’est compliqué. ». « Si vous souhaitez que je vous aide, je souhaite, moi, que vous soyez honnête. Ne me cachez pas des données. Expliquez-moi, même si je ne suis pas apte à comprendre pour le moment. ».

Mes yeux parcouraient le monde. Il y avait tant d’endroits non explorés, des terres parfois vides de toute vie. Était-ce une machination des Dieux ? Comme si le Créateur avait voulu préserver la nature de l’activité des Hommes, ou, au contraire, leur donner des défis supplémentaires à surmonter. J’avais envie de lui poser mille questions mais me retenais. Moi qui étais censée n’être que les bras d’Edel et d'Ezechyel, voilà que je me mettais à penser. « Je suppose que vous ne me laissez pas le choix. » dit-il d’un ton qui montrait clairement qu’il s’amusait de ma demande. Il n’était pas forcé mais il allait le faire pour le bien de notre coopération. « D’abord, ne doutez jamais du fait que je sois un Æther. ». « Sinon ? ». « Sinon je serai obligé de vous montrer que j’en suis un. Je me tiens actuellement à un niveau de puissance qui permet cette discussion. Je pourrai aussi bien vous écraser sous le poids de ma prestance. Seulement, puisque j’ai besoin de vous, je consens à vous traiter plus ou moins en égale et puisqu’il s’agit pour moi avant tout d’une coopération, vu les risques qui se profilent pour vous, vous en tirerez également des avantages. D’accord ? ». « D’accord. ». Que répondre d’autre ?

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