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 [Événement] - L'Équinoxe d'Estella

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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

~ Ygdraë ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 838
◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
◈ Âme(s) Soeur(s) : Mircella Rumblee
◈ Activité : Stratège
Ezechyel
Lun 20 Aoû 2018, 00:03

L'Équinoxe d'Estella


Crédit: The first of Spring by Jie Yin

Musique

Depuis peu, la froideur d’Eliël laissait place à la chaleur de Liraën. Sur la terre, la neige fondait, brisant son emprise sur la nature qui se révélait lentement sous le grand manteau blanc qui la recouvrait. À travers la boue qui maculait le sol gorgé d’eau, on pouvait apercevoir de jeunes plants s’y extirper, poussant avec aisance parmi les accumulations de feuilles et de branches mortes qui couvraient presque toute la surface. Ces nouveaux végétaux parsemaient la forêt d’une discrète couleur de jade qui s’opposait au teint grisâtre des arbres qui n’avaient pas survécu aux caprices de la saison froide. Certains avaient ployé sous le poids de la neige et reposaient à présent sur le sol, brisés, alors que la mousse envahissait peu à peu leur écorce humide et pourrie. Les autres avaient quant à eux perdu leur feuillage et se dressent, nus, dans le paysage à l’exception de quelques conifères qui brandissent encore fièrement leurs épines. Les lacs et les rivières se libéraient enfin de l’épaisse couche de glace qui les recouvraient, gonflant de leur lit à une vitesse prodigieuse – voire dangereuse – qui touchait un niveau élevé unique en cette saison. Néanmoins, les habitants de Melohorë étaient prêts : ils subissaient assez de crues pour savoir les gérer et s’inquiétaient donc peu de la menace d’inondations. Cela étant, les Ygdraës préféraient de loin investir leur temps à préparer un événement dont l’importance n’était plus à prouver à personne : l’Équinoxe d’Estella. Bien que les forêts de leurs Terres se soient extirpées de leur cage de glace, laissant les plants les plus robustes dominer, ils ne pouvaient pas s’épanouir complètement sans l’aide de la magie elfique pour amorcer leur croissance. Tant que le rite n’était pas accompli, les arbres étaient privés de leurs bourgeons, les jeunes arbustes étaient coincés à leur stade pousses et les pétales des fleurs demeuraient closes. Évidemment, les plantes agricoles n’étaient pas épargnées par ce cycle vital, et quel que soit le niveau d’intérêt que chaque race accordait à l’œuvre de Phoebe, tous en dépendaient pour leur prospérité. C’était une leçon que le peuple des forêts avait bien retenue, surtout après tous les incidents qu’il avait essuyé au cours des Ères précédentes.

Aujourd’hui, la renaissance du printemps se réalisait à la plus grande discrétion sur l’ensemble des Terres du Yin et du Yang pour éviter de nouveaux déraillements, une prudence dont Melohorë se gardait néanmoins de respecter. Ici, l’ambiance était dédiée à l’effervescence des festivités et à l’émoi incontrôlée qui accompagnait ce jour que tous avaient attendu avec impatience. C’était un luxe que les Elfes se permettaient de posséder, car les Enök et les Braskä veillaient partout sur le bon déroulement des célébrations. Si les sylvains ne causaient jamais véritablement de problème par respect envers ce que représentait cette fête, ce n’était pas toujours une certitude pour les gens venus de l’extérieur. On n’était jamais trop prudent, et c’est pourquoi aucun étranger n’était autorisé à poser le pied dans l’enceinte de Melohorë en cette occasion, à l’exception des Braskä et des Faes qui, depuis le début de la nouvelle Ère, s’étaient davantage rapprochées des occupants du territoire. Les rapports entre les deux peuples n’avaient jamais été mauvais, mais depuis que la malédiction du Créateur s’était abattue, les enfants de Méli n’avaient jamais autant dépendu d’eux. Par ailleurs, un groupe d’Erëla ayant spécialement fait le déplacement entre Ynys Sailanen et la capitale ygdraë, Dhrosca, s’étaient fait, comme à leur habitude, accompagner par des Sylaëth et des Lorona durant leur voyage.

Les Ygdraë s’étaient regroupés en cercle au cœur de la forêt, joignant leurs mains dans une position semblable à une prière. Quelques yeux curieux étaient posés sur eux, mais s’étaient à peine s’ils se faisaient remarquer. Les voix des Erëla s’élevèrent lentement dans les airs, d’abord douces, puis de plus en plus fortes, alors qu’ils entamaient un chant ancien en Hyriël qui rendait grâce à Estella et Phoebe. La magie se mit à couler à flot, se répandant comme une traînée de poussière à travers les champs et les bois de Melohorë. Ces derniers se recouvraient d’une éclatante couleur verdâtre saupoudré des magnifiques teintes colorées des fleurs et des bourgeons qui écloraient partout à foison sous le regard émerveillé des enfants. Quelques instants plus tard, le titillement caractéristique des cloches se mit à résonner, en parfaite harmonie avec la Nature qui renaissait une nouvelle fois, offrant ses plus belles merveilles aux habitants des nombreux villages. Ceux-ci commençaient à cuisiner leurs mets les plus succulents, tous fait à base de plantes, de légumes, de fruits ou de fleurs fraiches que les Déesses leur avaient généreusement donné. Par respect envers ces dernières, les Enök s’abstenaient exceptionnellement de consommer de la viande, profitant de ces heures de fête comme le reste de leurs congénères lorsque leur tour de garde s’achevait. Suivant les anciennes traditions des festivités, les enfants s’amusaient à peigner des coquilles d’œufs vides ou à tresser des couronnes de fleurs qu’ils iraient par la suite déposer dans les autels dédiés aux deux Aetheri, tandis que les plus turbulents couraient pieds nus dans les boisés en riant sous le regard bienveillant de leurs parents. En soirée, l’attention serait tournée vers les Faes et les Spectacles Féeriques qui promettaient d’être extraordinaire, ainsi qu’à des danses et de la musique encore plus fébrile qu’en journée. Yndris avait officiellement commencé.

888 mots

Explications

Bonjour ~

Cet événement s’adresse aux Ygdraës, aux Faes et aux Braskä assignés à Melohorë.

Pour faire court, c’est la renaissance du printemps à Melohorë seulement, puisque le temps ne passe pas de la même façon sur l’ensemble des Terres du Yin et du Yang. Bref, les festivités ont officiellement commencé et l’ambiance est à la joie o/ J’ai déjà mentionné quelques activités auxquelles votre personnage peut participer dans mon post, comme la décoration d’œufs (que j’ai pris direct’ de Pâques, sans regret) ou la confection de couronnes de fleurs qui seront éventuellement déposées sur un autel dédié soit à Phoebe, soit à Estella. Évidemment, si vous voulez faire autre chose, vous pouvez, pourvu que ça reste cohérent avec les valeurs/lois elfiques XD Sinon, les Löth sont toujours cantonnés dans les temples sous haute-surveillance. Ils profitent néanmoins des festivités de la même manière que les autres, à la seule différence qu’ils sont prisonniers entre quatre murs :D Pour les Ygdraë de Niveau III, les tests des Enelyë se déroulent à la fin des célébrations ^^ Si vous le désirez, vous pouvez faire une ellipse dans votre post pour les expliquer, mais n’oubliez pas de mentionner que ce sont les Cyraliel qui choisissent votre branche InRP. Vous pouvez faire ce que vous voulez avec ces tests, tant qu’ils demeurent, encore une fois, cohérents avec la fiche de race.

Pour les Braskä : votre rôle consiste principalement à surveiller les frontières ou les Elfes, mais vous êtes autorisés à vous amuser un peu aussi. Tout dépend du travail qu’on vous assigné en fait, mais en règle générale, vous n’avez aucune restriction mis à part celle qui s'applique tout le monde (comme l'interdiction de manger de la viande).

Pour les Faes : vous êtes libres de vous rendre partout où vous voulez à travers les Terres de Melohorë (incluant la capitale) à part dans les lieux qui sont normalement interdits à tous les étrangers (c’est-à-dire près des temples des Löth XD) La soirée vous est également dédiée avec des Spectacles Féeriques en vedette, accompagnés par des danses et de la musique traditionnelle elfe (si vous voulez avoir une idée du genre de musique qu’ils jouent, prenez exemple sur la musique celte ^^) Si vous avez une Fae mâle, vous pouvez profiter de l’occasion pour féconder quelques fleurs et faire des petits bébés =3 L’Équinoxe d'Estella s’étale sur plusieurs jours.

Vous avez jusqu'au 19 octobre 2018, 23h59, pour poster.

Gains

Ce sont les mêmes gains pour tous les participants, peu importe la race ^^

Pour 900 mots minimum :
• 1 point de spécialité au choix

Pour 450 mots de plus (donc 1350 mots minimum) :
• 1 point de spécialité au choix

Bonne écriture ! nastae

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Dim 26 Aoû 2018, 21:20

[Événement] - L'Équinoxe d'Estella KY8DTE7

Quand le soleil pointa à l’horizon et qu’il réchauffa les gouttes de la rosée matinale, Alice se réveilla. Aujourd’hui, la plus belle des saisons allait reprendre ses droits, par la grâce des Aetheri et par l’union des faes et ygdraë. Elle s’étira et manque de tomber de sa branche. Non loin d’elle, elle remarqua Etincelle, nichée dans le creux du tronc de l’érable qui avait fait office de lit pour la nuit. La fae dormait encore profondément, mais il était temps de se préparer pour l’Équinoxe d’Estella.

« Ahhh… » Alice reposa sa tête sur le bois humide de la branche et regarda un moment les feuilles tressaillir dans la fraîcheur de l’aube. Puis, avant de se lever, elle prit une grande inspiration. C’était un concert magnifique qui se déroulait autour d’elle ; le vent déterminait le rythme, les arbres et les ruisseaux suivaient, mais la vedette étaient sans conteste les chants des oiseaux. C’était un concert qui ne s’arrêtait que dans de rares moments où le vent tombait. Le reste du temps, les jours et les nuits avaient leur propre mélodie, ainsi que chaque saison, qui amenait avec elle une faune différente. C’était magnifique.

Un bruissement d’ailes ramena Alice à la réalité ; une autre fae venait de se réveiller. En ouvrant les yeux, elle s’aperçut qu’il s’agissait d’Arvel. Cet illuminae suivait Etincelle partout où elle allait. À chaque fois qu’Alice avait un moment avec sa mentor, il était là, et cela l’agaçait profondément. Ce dernier alla sortir Etincelle de ses songes. En le voyant prendre les devants sur ce qu’elle voulait faire, une pointe de jalousie pinça son cœur. Mais elle ne pouvait rien y faire.
*

La journée avait été très longue, et à la fois très courte. Alice n’avait pas eu une minute à elle ; les Sylaëth étaient sous sa responsabilité. Le groupe avait visité les plus beaux quartiers de Melohorë, guidé par des ygdraë généreux. Mais la fae n’avait pas pu apprécier les paysages de la ville, puisqu’elle passait son temps à surveiller les autres faes. Combien tentaient de changer de chemin ou s’arrêtaient dans leurs contemplations, en ignorant l’avancée du groupe ? Alice avait été élevée dans la rigueur, et ces comportements l’agaçaient. Mais elle restait cordiale et un enthousiasme sans pareille régnait sur le groupe de visiteurs. Les ygdraë, eux aussi, étaient curieux des coutumes des faes ; malgré la proximité des deux Peuples, certains n’avaient encore jamais discuté avec des faes. Alice se sentait comprise quand elle parlait avec passion de l’éclosion des fleurs et de la sortie de terre des bourgeons. La flore, elle aussi, était différente à Melohorë et les guides leur racontaient tout ce qu’il y avait à savoir sur les plantes propres à la région. Cette journée était emplie d’harmonie et d’espoir, à l’image du printemps. Et Alice était heureuse.
*

Alors que le soleil rasait l’horizon, la lumière roussissait les feuilles des arbres qui accueillaient en leur sein les festivités de l’Équinoxe d’Estella. Au-dessous des arbres, ygdraë, faes et bräska dansaient ensemble et priaient pour un printemps fructueux. Mais plus loin, un autre événement se préparait : le spectacle féérique. Alice n’allait pas réellement briller pendant ce spectacle, puisqu’elle avait passé la journée entière à veiller sur les Sylaëth qui avaient récemment passé le Rite du Soleil. Elle-même n’était pas encore Lorona, mais elle en était proche, et elle avait pris beaucoup de responsabilités. Ces dernières devenaient désorientées dès qu’Alice leur tournait le dos ; encore traumatisées par leur passé de Kirottu, elles avaient besoin d’une épaule à tout moment. Mais il n’y avait pas que ça : tels des enfants, certaines ne pouvaient pas être quittées des yeux quelques instants sans faire quelque farce maladroite ou prise de risque inutile.

D’un autre côté, Etincelle était inquiète et ne cessait de faire les cent pas. « Où est-il ?! Je ne comprends pas ! » En effet, Arvel avait disparu un peu avant le début des festivités féériques. Même s’il ne pouvait prendre part au spectacle, il était censé venir voir Etincelle avant pour l’encourager, mais il n’était pas venu. Alice restait près d’elle et la rassurait, mais un sourire secret manquait de franchir ses lèvres. « Il est peut-être occupé. N’y pense donc plus ! Il faut te concentrer sur le spectacle féérique. » C’était à cause d’elle qu’il n’était pas venu : à cette heure, il était en train de visiter un quartier de Melohorë, guidé par une ygdraë qu’Alice avait légèrement influencé à l’aide d’illusions. C’était un moindre mal pour avoir Etincelle à elle toute seule un moment. Malheureusement, cette fois, c’était Alice qui était trop occupée pour en profiter pleinement.

« Hana ! Viens ici, je t’ai dit, enfin ! Veux-tu réellement le faire, ce spectacle ? » Sa patience était déjà épuisée depuis un moment mais, quand elle s’énervait, la fae avait l’impression de se prendre un mur. Elle avait beau prendre une grosse voix et lancer des éclairs de son regard, cela ne faisait pas son effet. Pourtant, quand cela venait de Lilly, qui avait la même fonction qu’elle, cela touchait  ses interlocuteurs sans qu’elle ait besoin de hausser le ton, car tout était dans le regard. L’autorité naturelle de Lilly lui manquait, mais toutes les faes n’avaient pas pu venir jusqu’à Melohorë, même pour cette occasion si chère à leur Peuple. Elle faisait partie de celles qui restaient sur place à remplir leurs fonctions. « Si je te reprends une fois à embêter les bräska, tu n’iras pas voir les épreuves du Regard des Enelyë. Compris ? » À cette menace, le regard de la jeune fae changea. Bon, peut-être que cela avait enfin fait son effet… plus loin, au cœur des festivités, la musique se stoppa et Alice entendit : « ...que le spectacle féérique commence ! » La musique recommença, mais elle était différente. Les instruments à vent démarrèrent la mélodie, puis les violons. Il était temps pour elles d’entrer en scène.

Alice s’envola en même temps que les autres faes, puis elles arrivèrent au-dessus du public. Elles commencèrent à virevolter, en déversant leur poussière sur les invités. La poussière d’Alice était rouge comme une tulipe, de la même couleur que ses ailes. Au rythme lent de la musique, elle faisait des cercles dans tous les sens. Elle s’approchait d’un spectateur, puis elle lui tournait autour, accompagnée de Hana qui avait enfin décidé d’être obéissante. À elles deux, elles formaient des cercles de poussière rouge et blanche, qui flottaient dans l’air jusqu’à s’essouffler en s’approchant du sol, tes les flocons de neige qui s’évanouissent dans le sol glacé.

Quand la musique s’accélérait, elles remontaient plusieurs mètres vers le ciel puis dansaient entre elles. Alice frôla Etincelle et se mit à la poursuivre, jusqu’à ce que cette dernière se retourne. Les deux faes s’engagèrent dans une valse volante, puis elles se séparèrent une nouvelle fois pour aller voler au-dessus des fleurs, déjà écloses grâce à la magie des ygdraë. Alice s’amusa à en rendre certaines plus grandes, jusqu’à tripler leur taille ; derrière elle, Hana tenta de l’imiter, mais elle ne maîtrisait que peu sa magie et peinait déjà à ajuster sa trajectoire de vol. Cette dernière alla se poser parmi les invités, très fatiguée par l’exercice. Mais Alice, elle, restait haut dans le ciel et effectuait des pirouettes gracieuses. Les faes musiciennes n’étaient pas mises en avant, mais elles constituaient une part essentielle du spectacle ; elles s’étaient elles aussi envolées pour jouer de leur instrument en l’air. Mais certaines n’étaient pas assez douées pour le faire et restaient au sol. Pour terminer sa course, Alice se dirigea vers ces faes et alla les enchanter de sa poussière rouge.

Soudain, son regard se porta vers un bébé qui rigolait en tendant les bras. Il voulait voler ? Et pourquoi pas ? Cette dernière augmenta sa taille jusqu’à être aussi grande qu’une humaine, puis elle alla se poster devant la mère de l’enfant, d’un air interrogateur. La mère eut un hochement de tête après réflexion et lui tendit le bébé. Alice le prit contre elle. Il était chaud et sentait la groseille. « Tu es prêt ? » Il lui répondit par des sons incompréhensibles, mais approbateurs. Elle s’envola tout doucement, en toisant la réaction du bébé. Puis elle fit le tour de la mère de l’enfant en volant. Ce dernier rigolait et poussait des cris d’amusement, alors que sa mère le regardait, pleine d’émotions. Elle lui fit faire un tour au-dessus des fleurs, puis elle se retourna et alla le reposer près de sa mère. Très fatiguée par l’exercice, elle aussi, elle posa les pieds au sol et eut une révérence pour les spectateurs, qui applaudirent d’excitation. La journée n’était pas encore finie ; après, ce serait au tour des danses traditionnelles ygdraë. Alice alla s’asseoir et regarda les faes terminer le spectacle féérique, essoufflée. Son corps la suppliait de dormir, mais elle ne voulait pas que cette journée se termine. Elle voulait que cela ne se termine jamais.
Mots : 1 502
Merci pour l'événement !
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Lun 27 Aoû 2018, 02:20

[Événement] - L'Équinoxe d'Estella Bzhl

❦ ❦ ❦

Ashana n'avait presque pas dormi de la nuit. Tout comme sa mère, les deux femmes ressentaient excitation des festivités qui commençaient déjà à marquer l'air de Melohorë. Dans cette douce matinée, l'agitation frappait déjà chaque être qui se préparait pour un seul et unique évènement. L'équinoxe d'Estella, l'Æther des Saisons allait pouvoir faire son œuvre, ramener le printemps et avec l'aide des espèces qui se trouvaient ici, ils allaient pouvoir affectueux le rite qui allait ranimer la vie végétale sur le continent. Cependant, pendant les réparations festivals, dans les pavillons qui servaient de maison commune aux deux Ygdraës, une tout autre agitation s'annonçait.

Elle était cloîtrée dans sa chambre, la jeune Ygdraë tournait en rond. Une agitation bien différente de la joyeuse fébrilité ambiante, frappait son corps. Une expression pensive était accrochée à son visage. Ashana déambulait au travers les pots de fleurs non germées, son regard mauve se promenait sur la décoration parfaitement contraire à la personnalité renfermée de la femme, sans vraiment qu'elle ne les remarque. Elle fit claquer sa langue contre son palais pendant qu'elle se tournait instinctivement vers l'énorme lit qui était vide. En cet instant précis, elle aurait tellement apprécié que son compagnon animal soit présent, elle s'imaginait déjà se laisser tomber sur le lit et enfuir son visage dans son pelage chaud.

C'est à cet instant précis qu'un coup sec résonna à la porte de chambre, ébranlant pendant un instant le silence d'or qui régnait dans la pièce. Sans même attendre une réponse de sa fille, Keshena ouvrait quelque peu les portes de style française, laissant apparaitre son visage à l'expression neutre. Déjà en habit de travail, la femme avait immédiatement reconnu l'anxiété qui pouvait parfois frapper sa fille. D'ordinaire, les portes de sa chambre n'étaient jamais fermées. La mère et la fille s'observèrent un instant avant que Keshena ouvre complètement les portes et s'approche de sa fille qui s'était figé comme un petit animal apeuré.

''Ma chérie, tout va bien ?'' Résonna lentement la voix de l'adulte. ''Je crois que oui...'' Murmura simplement Ash. ''Tu sais que tu n'as jamais été une très bonne pour cacher tes émotions.'' Continue Keshena en s'approchant du lit pour y prendre place. Elle fit ensuite signe à sa fille d'y prendre place. ''Je... Je ne sais pas ce qu'il y a...'' Murmure cette dernière en prenant place sur le lit. Si elle avait compris une chose, c'était qu'on ne contredisait pas sa mère. Il y avait peu de moment de ce genre entre les deux femmes et les rares fois où Ashana avait pu avoir la chance de se confier à sa mère, elle l’avait toujours saisi à deux mains. ''Je suis troublée... À l'intérieur... Je ne sais pas comment le mettre en mots ou simplement expliquer le sentiment que je ressens, mais c'est mélangé. Je suis heureuse pour l'équinoxe, ce qui veut dire que je vais pouvoir recommencer à jardiner, mais en même temps... Il y a quelque chose qui me trouble.'' Termine-t-elle dans un souffle.

Keshena l'observait en silence sans même laisser une quelconque émotion apparaitre sur son visage. Intérieurement, l'adulte était bien embêtée par la situation, ignorant quoi faire ou même quoi dire. Après la mort de son mari, beaucoup de choses avaient changé et elle réalisait que l'éducation sociale était l'une des choses qui avaient pris le bord avec bien d'autres trucs. L'Ygdraë qui n'avait toujours pas quitté sa fille des yeux finit par laisser échapper un petit soupire, ne sachant vraiment pas quoi dire et le mieux qu'elle put faire c'est de se lever du lit. ''Calme toi, aujourd'hui c'est L'Équinoxe d'Estella, ne pense qu'à ceci et chasse tes autres émotions. Ta pensée doit seulement être tournée vers l'Æther des Saisons et le rituel. Va te purifier, manger et ensuite va en ville pour accueillir les Erëla qui ouvriront la saison. Va profiter des activités, essaye de te lier avec les autres...'' Elle se tut un instant, regrettant presque d'ignorer le besoin de sa fille de se confier à quelqu'un. ''Ce soir les Faes vont offrirent les spectacles féeriques, nous irons les regarder ensemble après mon tour de garde... La journée passera vite et tout redeviendra en ordre.'' Termina-t-elle simplement avant de quitter la pièce et de laisse Ashana seule avec elle-même.

Une fois seule avec elle-même, Ash retournait les paroles de sa mère en tête, espérant que tout serait aussi facile. Au même moment, une petite boule au pelage bleuté vient sauter sur elle, s'accrochant à ses mains pour se laisser pendre un peu dans le vide. Le petit singe aux grands yeux vert et la queue aussi longue que l'avant-bras d'Ashana poussa un petit cri de bonheur. Ce petit animal à l'apparence inhabituelle était l'animal de compagnie qui s'occupait du rangement des objets de petite taille. Il s'était également lui qui s'occupait de trier le courrier et de retrouver les objets perdus. Il avait été recueilli par Keshena durant son retour vers les nouvelles terres des Ygdraë et depuis, il s'était montré très utile. Le visage bouffi aux grands yeux brillant donnèrent immédiatement le sourire à Ashana, chassant comme par magie les émotions qui la torturaient. Pendant que la petite bête aux poiles mi-long, enroulait sa longue queue de singe autour de son bras, elle se levait pour suivre les conseils de sa mère et elle prit la direction de la salle commune pour se purifier et manger.

❦ ❦ ❦

Quand elle arriva sur la place centrale, les puissantes voix des Erëla s'élevaient déjà dans l'air, remplissant ce dernier d'une sublime magie qui donnait immédiatement vie à la végétation des alentours. Malgré le malaise qui frappait Ashana, cette dernière fut immédiatement fascinée, tout comme à chaque année. La jeune Ygdraë ne se laissait jamais de voir la nature prendre vie et ce à une vitesse incroyable. Sans oublier les magnifiques voix des Erëla qui étaient toujours autant fascinante. Elle était envoûtée par la vision de la nature qui reprenait vie, Ashana n'entendit aucunement l'approche de son professeur Selewae qui se glissait doucement dans son dos. Miss Roseseeker était légèrement habillé d'une robe d'été aux tons pâles bleus et jaunes avec très peu de décorations physiques, il y avait une simple et délicate fleur mauve coincé dans ses cheveux. Elle posa doucement une main sur l'épaule d'Ashana, mais comme elle le savait, la gamine sursauta au simple touché. Elle laissa échapper un petit rire. Ce simple rire rassura immédiatement la concernée qui posait un regard soulagé sur elle.

''Bonjour Liena, tu vas bien ?'' Demanda-t-elle. ''Heum... Oui, je crois...'' Répondit seulement Ashana. Selewae comprit immédiatement que quelque chose la dérangeait. ''Tu es sûre ma lapine ? Tu sais que tu peux tout me dire ?'' Demande doucement Selewae. ''Je sais... Mais j'aimerais profiter de la journée de l'équinoxe, allons profiter des festivités et des activités.'' Répondit très rapidement Ash. ''D'accord, écoutons la fin du chant des Erëla puis allons cueillir des fleurs pour faire des couronnes et avec un peu de chance, nous aurons aussi la chance de décorer quelques oeufs.'' Termine Selewae qui entraînait Ashana dans son sillage. La professeure vient leur trouver une agréable place tout près d'une fontaine où elles finirent d'apprécier le chant magique tout en observant les enfants courir, les couples se prendre la main ou encore les oiseaux voler joyeusement le ciel bleu. Quelques petits animaux venaient même jouer avec les enfants ou s'offrir le luxe de la nourriture qu'on leur offrait.

Selewae et Ashana allèrent ensuite profiter de la nourriture qui était offerte. Elles discutèrent un peu de la nouvelle faune environnante. Ashana partagea son envie pressante de reprendre le jardinage, Selewae lui parla d'une nouvelle plante qu'elle avait réussi à créer en croisant plusieurs gènes et de fil en aiguille elles finirent au poste de couronne de fleurs. Pendant qu'elles choisissaient leurs couleurs respectives, la professeure se risqua. ''Alors... Tu veux en parler ?'' ''Je ne sais pas... Je ne sais même pas comment expliquer ce que je ressens... C'est étrange... Je me sens heureuse et en même temps mal...'' Souffle-t-elle pendant qu'elle se concentre sur le tressage de fleur bleue au jaune. ''Je dois avouer que c'est particulier comme sensation. Est-ce que tu en connais un peu la source ?'' Demande-t-elle en cueillant des fleurs mauves. Ashana secoua simplement la tête, gardant le silence face à tout ceci. Il était vrai qu'elle n'avait pas pensé à trouver l'élément déclencheur de son ''malaise ". Toujours pensive, elle vient habilement donner forme à la couronne de fleurs aux tons de bleu et de jaune qui se mariaient à la perfection avec la robe de Selewae.

La brunette se tourna ensuite vers Selewae et lui tendit la couronne. La professeure sourit doucement avant de pencher la tête pour qu'elle lui mette sur la tête. Puis à son tour, Selewae lui tendait sa propre couronne aux fleurs mauves. Elles éclatèrent dans un rire joyeux avant que Selewae le lui attrape le bras et la guide vers un stand de peinture. Elles colorèrent quelques oeufs qu'elles offrirent ensuite à des enfants qui se sauvèrent en courant riant joyeusement. Elles profitèrent ensuite du restant de l'après-midi pour vagabonder et profiter des biens faits de la nature avant qu'être rejoint, plus tard dans la soirée, par Keshena qui vient profiter des spectacles féeriques et des festivités nocturnes.


1549 mots
Merci, c'était sympathique comme évènement.
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Lun 03 Sep 2018, 18:29

" On ne reste pas planté là, allez ! La frénésie des enfants dévoraient la patience des adultes, ces derniers à deux doigts de leur vriller le crâne tant qu'ils n'auront pas compris l'importance de cet événement. Le printemps était appelé, éclairant les ombres de Melohorë. Mais ne pouvant les chasser indéfiniment. Le corbac fixa d'un œil avide la charogne s'entasser, exalter ses lueurs vitales avant le trépas. Cela vaut pour toi aussi, Vantelme ! " Il appuya son regard sur l'intrus, un sourire trônant sur ses babines. Le descendant des Ygdraë se laissa choir le long de son perchoir, nourrissant les supplices silencieux du dominant. L'ensemble du troupeau s'activait en chœur pour rendre grâce à la déesse qui les avait maints fois épargné de l'ultime chute. Parmi le fatras des insignifiants, le jeune Jusilthil rejoignit les autres Eskët qui formeront son groupe d'exploration. De futurs compagnons, des proies en sursis. Il salua gaiement ses homologues, l'un d'entre eux lui tapotant l'épaule comme s'il allait lui déboîter les ligaments, une autre rougit à son arrivée à la limite de s'immoler par sa propre candeur. Et tout autour de ces canailles, les mastodontes veillaient au grain. Vantelme frappa d'ailleurs du poing le plastron calciné de Lucora, un Bräska qui continuera d'être son frère d'arme ; mais cette fois, pour les prochains jours, ils partageront autant de perles lacrymales que vermeilles.

Bâti comme un roc par les plus colossales poignes de la capitale, le fleuron de ces malandrins s'attela bien vite à la tâche qui lui était incombée : fêter l'Yndris comme il se doit. Noirceur et espoir se tiraillaient mutuellement pour faire place au changement. Se laisser noyé par ce dernier faisait partie des enseignements d'Estella. Tout n'était qu'un cycle.
" Qu'est-ce que tu fais encore là, à rêvasser ? Héla le fameux Lucora, dont la macabre apparence évoquait des cauchemars modelés par Elzedor en personne. Ton manque de vigilance causera la désapprobation de tes aînés.
- Es-tu tout aussi attentif, Lucora ? Cette pause qui s'installa dans leur échange paraissait être aussi lourde que la présence d'Ezechyel. Tu as toujours été là pour moi… Se remémora Vantelme en se massant ce menton glabre. Pourtant, j'en sais si peu sur toi. Le Bräska inspira si fort sous son armure qu'il semblait rendre son dernier souffle, une agonie animale.
- Ton peuple m'a accueilli depuis bien longtemps. J'ai été suffisamment "attentif" pour te repérer, toi. Le guerrier se pencha sur son protégé, les bestiales pupilles masquées par les plates de son heaume. Et je ne cesserai d'être attentif, car telle est ma raison de vivre. L'Ygdraë se prêta au jeu du titan, une plaisanterie qui était le fruit de leur étrange alchimie.
- Ta raison de vivre, c'est de franchir les frontières de Melohorë pour n'en revenir que bien plus tard. Comme moi. "

Emportés par leurs lugubres conspirations, le duo de futurs aventuriers se fit bien vite interpelle ; non pas par un quelconque Enelyë qui réclamerait leurs talents et leur bienveillance, mais des amis de longue date des Jusilthil. Étant l'unique survivant de la fratrie à la suite des supplices subies par sa maternelle, Vantelme commençait tout juste à être légitimement considéré comme un descendant de bon augure. Il connaissait parfaitement les fils et filles des autres familles, à force d'avoir été une canaille capricieuse en quête de gloires et de toujours plus de découvertes. Il n'avait jamais franchi la ligne du trouble-fête : au contraire, il s'apparentait à un Ange Gardien pour ces Ygdraë approximativement de son âge. Une comparaison qu'il avait trouvé amusante après s'être renseigné sur la lubie du peuple Humain. On ne reprochait pas ses exactions qui auraient tôt fait de rendre davantage crayeux les gardiens des Yggdrasil, mais les parents louaient son ingéniosité, sa tendance à deviner rapidement les cachettes des enfants. Les recoins parfaits pour enfouir les plus inavouables secrets. " La petite Hyëlith est toujours aussi tempétueuse. Commenta-t-il suite à la demande des Liëthinë, les ascendants de la fameuse Ygdraë. Heureusement… Il leva l'index en l'air, en direction des guirlandes fleuries qui masquaient les cieux étouffés peu à peu par la pénombre. Je sais où la trouver. Il se tourna vers le colosse. Je vais encore devoir m'absenter quelques instants, alors que la vénérable Viën est en train de finaliser son onctueuse boisson…
- Eh ! Dépêche-toi de ramener la terreur ou il n'y en a aura plus pour toi. "
Une révérence à l'attention des parents plus tard, et le Jusilthil s'était déjà éclipsé.

Rien qu'avec son don inné fraîchement développé, les moindres parcelles de Melohorë n'avaient plus aucune once d'allégresse. Un oiseau dans une cage dorée, nourrie et choyé, mais jamais satisfait. Les chaînes de l'élite elfique étaient bien trop lourdes pour de si frêles épaules ; malgré tout, à quoi bon, puisque l'adolescence était jonchée d'insouciance ? Vantelme n'était pas un rebelle, personne parmi son entourage n'était engeance ou anomalie. Ils étaient le renouveau de spectres d'antan, le second souffle d'un peuple sur les tertres de leurs ancêtres. Cette perspective l'avait toujours obnubilé : qu'est-ce que les anciens Elfes pouvaient penser de tout cela ? Earudien était si loin, des ères lourdes en souffrances et injustices. Hurlaient-ils vengeance à travers leurs cimes ou Phoebe était parvenue à apaiser leurs peines ? Le Jusilthil secoua la tête, Lucora l'avait prévenu de nombreuses fois : ne pas se laisser engloutir par ses propres abysses. Elles sont si noires que s'y aventurer n'était pas simplement de la folie : c'était une finalité. Il retira sa main du vénérable arbre qui avait partagé son égarement, reprenant la route pour ne pas perturber davantage le repos des Elfes.

Obstruée par quelques insolents branchages, sa vue parcourut péniblement les lieux qu'il avait repéré pour la récolte de précieuses fleurs. Outre la quadricentenaire Viën, d'autres artisans demeuraient intéressés par certaines espèces végétales pour perpétuer leur art. Ces chasseurs arrachaient sans vergogne la vie pour enjoliver la leur. Cette tradition s'était naturellement répercutée sur la toute jeune Hyëlith. Vantelme la surprit d'ailleurs à s'adonner à cette manie, insouciante du danger extérieur. Avec les Bräska, les Enök, et la bénédiction des Ætheri de la Nature, cette maigre pitance en sursis ne courrait aucun risque. Mais le jour où Melohorë ne pourra plus rien pour elle… Ce jour arrivera bien avant pour moi. L'Ygdraë descendit de l'arbre et attira toute l'attention de la fillette, son visage s'éclairant face au minois du jeune homme.
" Une fois n'est pas coutume, tes parents sont à ta recherche. Il s'agenouilla à ses côtés, les bibelots pendant à son haut s'animèrent en vrac à chacun de ses mouvements ; avenants comme hostiles. Tu penses qu'ils ont fini par m'adopter à force de faire le grand frère avec toi ?
- Ce serait trop bien !
S'émerveilla la petite en se jetant – inconsciemment – sur son ravisseur. Ayant depuis toujours été dans le même pétrin, Vantelme conserva ce naturel envers les petits pour leur faire oublier les embarras, leur chuchoter que tout n'était pas perdue. Doucement, il se métamorphosait en cette incarnation d'un Yggdrasil, pour le plus grand soulagement des survivants. Je voulais juste cueillir des fleurs pour aider à la fête… Finit-elle par se justifier toute seule, habituée à être rattrapée par la dextérité du Jusilthil.
- C'est ainsi que tu honores Phoebe et Estella ? Il souleva la récolte, certes fructueuse, mais terriblement indigne. Il ne faut pas cueillir les fleurs par le réceptacle, mais à la base du pédoncule. Il s'empressa forcément de lui faire une démonstration. Comme ceci… " L'Ygdraë arracha la martyre à sa source, lui conférant milles souffrances dans son agonie, alors que sa main était si douce, si délicate. Attirée par la beauté du phénomène, Hyëlith suivit et fit abattre une hécatombe sur ce recoin si énigmatique aux yeux des jeunes pousses. Des ouïes aiguisées capteront aisément toute la désolation que la jeunesse faisait subir, toute la douleur exaltée en ce jour tant merveilleux. Simplement, Vantelme, lui, était encore aveugle.

Nullement préoccupés par les délais, la cueillette prit le temps qui leur semblait adéquat, avant que l'éphèbe traqueur en décidât autrement. Toute la bonne intention de la jeune Ygdraë ne la privera pas de quelques remontrances de la part de ses parents. C'était à travers des enfants comme elle que Vantelme comprenait toute l'importance des liens familiaux, et de leurs racines encore plus profondes, qu'elles soient honorables et teintées d'infâmie. Les Spectacles Féeriques allaient prendre bientôt prendre le relais lorsqu'ils rentrèrent au bercail, là où les artistes en herbes se servaient de la dépouille végétale pour concevoir des couronnes enchanteresses. À peine revenu comme un héros que les Eskët l'enjoignirent à suivre le mouvement : l'une de leurs plus gargantuesques dégustations avant le grand jour. Santé et capacités, Vantelme Jusilthil réunissait tous les critères pour braver ce monde aussi impitoyable que captivant. Mais pour l'heure, Yndris réclamait encore son souffle de vie.



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By Jil ♪
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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Sam 08 Sep 2018, 17:56

Mon réveil fut écourté par les cris incontrôlés qui surgissaient de l’extérieur. Brusquement, je me redressai, les sens encore embrouillés par la fatigue qu’ils n’étaient pas parvenus à évacuer. De ce fait, ma vision était floue et mes membres légèrement engourdis par mon inaction prolongée. Instinctivement, j’allai me frotter les yeux avec le revers de ma main avant de m’étirer pour apaiser les fourmillements de mon corps. Puis, je me mis debout, pivotant ma tête vers une large fenêtre. Aussitôt, je plissai les paupières, aveuglé par la lumière que dardait l’astre du jour. Lentement, je m’avançai en direction du verre translucide, posant mes paumes sur l’accoudoir en bois installé juste en bas. Alors que mes yeux émeraude s’habituaient à la clarté intense qui baignait dehors, le bruit d’une série de pas précipités me fit abruptement tourner la tête. Sans crier gare, la silhouette d’Elyot apparut dans le cadre de la pièce. Les cheveux pêle-mêle, il était à bout de souffle, respirant bruyamment d’une manière saccadée, hachée. Aussi, pour ne pas perdre l’équilibre, il s’appuyait contre le mur, le dos légèrement penché vers l’avant. Néanmoins, en dépit de son épuisement apparent, un énorme sourire venait barrer son visage rougeâtre. Il avait couru pour se rendre jusqu’ici et espérait obtenir ce qu’il était venu chercher. « Tu es réveillé papa! Enfin! » Sa voix était hachurée, mais son impatience demeurait parfaitement perceptible. Dans ses yeux azurés, je pouvais aisément lire l’excitation qui s’y reflétait, m’arrachant un sourire aux coins des lèvres que je fus incapable de retenir. La joie était un sentiment remarquable qui possédait cette mystérieuse faculté de se répandre sans même que nous en soyons conscients. Loin d’être désagréable, j’avais déjà l’impression d’être plus détendu et prêt à affronter la journée qui se profilait devant moi. Face à mon silence, le jeune Eblaë se précipita à toute vitesse dans mes bras, murmurant entre ses lèvres : « Tu n’as pas oublié ta promesse? » Il semblait inquiet, resserrant son étreinte que je lui rendis avec tendresse. « Bien sûr que non. » Étonnamment, le sourire de mon fils parvint à s’agrandir. Il était rayonnant d’une bonne humeur qui attendrissait mon cœur. J’avais passé ces deux derniers jours à assurer mon rôle de garde du corps, surveillant étroitement un groupuscule de Löth dans le cadre des festivités. Bien plus qu’une fête, la renaissance du printemps était un rituel dont l’importance exigeait une protection adéquate. Les mœurs avaient évolué depuis la fin des guerres divines et si l’événement était scrupuleusement encadré pour empêcher les étrangers de pénétrer sur nos terres, cela ne justifiait pas un relâchement dans la sûreté des réincarnations des Yggdrasil. Mon travail avait été pénible, comme à toutes les fois, et quand j’étais enfin rentré chez moi, je m’étais tout simplement effondré pour me réveiller près de midi. Cependant, je me rappelais avoir promis à Elyot de participer avec lui à quelques activités, faute d’avoir été présent bien plus tôt. Je voulais rattraper le temps perdu, et pour une fois que mes responsabilités en tant qu’Aslak n’empiéteraient plus à travers mes engagements de père, j’en profitai sans regret.

« Génial ! On va commencer par fabriquer des couronnes de fleurs ! Non, par décorer des œufs ! Et puis, on ira prier devant l’autel de Phœbe et d’Estella aussi. On, mais je ne veux pas manquer les Spectacles Féeriques. On ira voir les Fæs, hein papa? Dis oui! » L’énergie de l’enfant était inépuisable : il voulait tout faire, mais craignait à la fois de ne pas en avoir le temps nécessaire. Visiblement, il était mitigé sur la problématique qu’il s’était créé, m’arrachant un soupir alors que je me massai les tempes. « Nous avons encore plusieurs jours devant nous. Ne sois pas aussi pressé.» - « Mais tu es toujours occupé. » Bougonna-t-il en gonflant les joues. « Pas aujourd’hui. » Je souris d’un air enjoué : je ne voulais pas me faire abattre par des sentiments négatifs. « Laisse-moi me changer et nous irons rejoindre ta mère et ta sœur, d’accord? » Aussi vite qu’un coup de vent, Elyot retrouva le sourire. « D’accord! » Et il courut dehors. Prenant des vêtements confortables que j’enfilai rapidement, je rejoignis mon fils qui trépignait d’impatience. Décidément, l’Eblaë n’était pas familier avec la tempérance… « Maman est partie dans le temple de Phœbe avec Elyë. » - « Tu veux les rejoindre? » Il secoua la tête. « Allons décorer des œufs avant. Comme ça, les Déesses seront plus contentes! » Son visage affiche une expression de fierté qui me ravit. Le jeune Ygdraë avait toujours été extrêmement dévoué aux Ætheri, et il ne ratait jamais une occasion de les honorer à leur juste valeur. Il n’était pas un fanatique, et sa saine dévotion plaisait énormément à Mircella et à moi-même qui avions vécu et participé, jusqu’à différents degrés, à l’horreur qu’un tel aveuglément pouvait causer. « C’est toi qui mène. » - « Je sais. » Fébrile, le garçon m’entraîna vers un lieu où d’autres Elfes s’affairaient à peinturer des œufs vides dans une ambiance conviviale. Ils suivaient tous une tradition de longue date dont ces coquilles symbolisaient le renouveau, comme le Liraën qui renaissant enfin des glaces de l’Eliël. La chaleur printanière était agréable à sentir sur la peau et l’odeur fraîche des plantes apportait une douce sérénité à l’ensemble de la saison.

Humant le parfum des fleurs naissantes, j’allai m’installer aux côtés d’Elyot qui avait déjà commencé à décorer ses œufs. Il ne parlait pas, concentré à dessiner un motif complexe ygdraën qui représentait la bonne fortune. Je souris, entamant à mon tour ma propre création sur les coques dures et blanches. Je priais pour que la rune guide efficacement sa protection au jeune Eblaë, de même que les trois Déesses protectrices de notre peuple. C’était mon vœu le plus cher et inconsciemment, je me retrouvai à peinturer le même symbole que lui avec une finesse hautement plus travaillée qui capta son attention. Émerveillé, l’Elfe déposa son pinceau en tendant la tête vers mon œuvre. « C’est beau! Dis, comment t’as fait papa? Montre-moi! Montre-moi! » Sorti brusquement de ma bulle, je baissai les yeux vers les prunelles du curieux dont les cheveux dorés trempaient légèrement dans sa peinture. « C’est simple. Tu commences par tracer les traits du dessous avant de revenir sur les autres pour former tes boucles. Ce n’est qu’une question de perspective. » Doucement, je pris la main d’Elyot pour la guider sur la surface de la coquille, l’aidant à peigner le symbole avec plus de facilité. Une fois cela fait, le jeune garçon arqua un petit sourire de satisfaction. « Il est plus beau que celui que j’ai fait. » - « Mais tu étais déjà sur la bonne voie. » Le regard de l’Elfe s’intensifia. « Je veux en faire un autre. » - « Pourquoi? » - « On ne donne jamais assez de bonne fortune. » Surpris par sa réponse, je laissai échapper un rire. Je m’étais attendu à ce qu’il valorise les principes de la pratique, comme cela lui avait toujours plu de faire. Combien de fois l’Ygdraë était-il rentré à la maison en criant à tue-tête tout ce que ses professeurs lui enseignaient? Il aimait particulièrement citer les mots du Braskä qui gérait ses entraînements physiques, prenant presque toutes ses paroles du pied à la lettre sans vraiment chercher à les questionner. Elyot était encore jeune et donc, il était tout à fait naturel qu’il lui reste encore de nombreuses choses à apprendre, aussi bien que sur le plan physique qu’intellectuel. Cependant, sa spontanéité enfantine possédait une élégance différente de la rationalité qui caractérisait pourtant si bien notre peuple. C’était une forme d’innocence qui arrivait à soutirer un sourire ou des éclats de rire joyeux dans presque toutes les circonstances, même auprès du Cyraliel le plus désagréable que je connaissais. L’enthousiasme dont mon fils faisait preuve était contagieux, comme pour tous les autres enfants. C’était durant ces journées que je réalisais, plus que tout, à quel point la naissance d’Elyot était l’événement le plus merveilleux qui ne me soit jamais arrivé. « Tu as sans doute raison. » Lui concédai-je en ébouriffant sa masse de cheveux. « Mais cette fois, je ne t’aiderai pas. » - « C’est pas drôle… » Rétorqua-t-il en essayant, en vain, de se protéger la tête. « Il faut bien que tu apprennes à le faire par toi-même, non? » Le jeune Ygdraë soupira. « Dépêche-toi si tu ne veux pas manquer ta mère et Elyë. Elles ne resteront pas devant cet autel éternellement. » Cela suffit amplement au garçon pour le motiver. Il s’activa à dessiner la rune elfique avec une énergie toute neuve, dégageant par ce fait même le cœur de la beauté de l’Yndris. Je me sentais en vie, pouvant enfin respirer le nouvel air du printemps.

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[Événement] - L'Équinoxe d'Estella

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