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 [Événement] - La révolte accidentelle

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Dim 08 Juil 2018, 23:21

La révolte accidentelle


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Enchainés, humiliés, dominés, dépossédés de toutes dignités… les Anges avaient tous perdu, plus mal en point qu’ils ne l’avaient jamais été par le passé. Seuls quelques survivants couraient encore dans les rues dans l’espoir de refonder un jour leurs patries. Une blague qui, bien loin d’en effrayer le souverain, s’attendait manifestement à une riposte de leur part. Il s’était préparé à de nombreux scénarios, comme l’insurrection d’une rébellion ou encore une utilisation frauduleuse des siens contre lui-même, mais parmi tous les cheminements possibles et imaginables, il n’y a rien qu’il ne pouvait anticiper. Les emplumés étaient devenus ses chiens, ses marionnettes sur lesquels il avait les pleins pouvoirs. Rien ni personne ne pouvait l’en empêcher. Du moins, rien hormis ses propres lubies. C’est dans une grande salle obscure qui renfermait une imposante table ovale que Zane fomentait ses futures manigances, accompagné de deux de ses meilleurs hommes. Ils étaient rassemblés autour d’une carte présentant plusieurs annotations. Toutefois, un messager les coupa dans leur entretien en surgissant en trombe dans la pièce, à bout de souffle et très légèrement prisée par quelques blessures qui semblaient lui avoir été infligées à l’instant.

« Maitre Azmog… vite… ils… » Le soldat peina à rester debout. Quand bien même, le Diable s’approcha de lui avant de l’empoigner férocement par le col et de l’élever dans les airs. « Que se passe-t-il ? Dépêche-toi. » Il était sur le point de tomber dans l’inconscience. « Les anges… la drogue… l’expérience à mal tourné. » Il n’en fallait pas plus pour qu’il comprenne. Sans pitié, il projeta le message au sol, prenant à peine le temps d’enfiler sa tenue pour sortir au grand air. Ses deux subalternes le suivirent jusqu’à l’entrée du palais où bon nombre de leurs ennemis semblaient effectivement avoir repris du poil de la bête. Le maitre des lieux fit usage de son don octroyé par l’œil pour enrichir sa vision au-delà de son territoire. Il voyait l’aura de ses Démons, en grande difficulté face à une menace qui venait de l’intérieur : Les Anges. « Qu’est-ce qui se passe ? » « Les Okan sont mes sujets d’expériences favoris. Compte tenu du monde qui nous sépare, je dois composer mes tests avec un regard différent, voir les choses sous un meilleur angle. Pourtant, ils ont beau ne pas répondre aux mêmes lois que les nôtres, nous sommes plus proches d’eux que de n’importe quelle race, ne serait-ce que biologiquement. » « Si je comprends bien, vous avez créé une drogue à l’aide du sang qui coule dans nos veines ? » « Pas du sang non. Des cellules. C’est du moins la base de la préparation. Toutefois, c’est davantage un problème de dosage que d’ingrédients. »

Alors même que cette région était habituellement inaccessible pour les Anges, l’un d’entre eux passa à l’attaque, les yeux révulsés et les veines apparentes. Son cri strident transperça le ciel tandis qu’il bombarda son bras en avant dans l’espoir d’abattre le souverain. Zane le stoppa cependant assez facilement au moyen du pouvoir suprême qu’il possédait ici, immobilisant ce dernier dans les airs grâce à la roche qui fit office de ligature. « Voyez-vous ça. Un Ange de rang inférieur et un trop plein de confiance ont fait de lui un kamikaze. » « Sa puissance est toutefois hors-norme, je la sens d’ici. » « Son apparence a légèrement muté, et cette rage, ça ressemble à… » « La forme démoniaque oui. On dirait qu’ils ont développé quelque chose de similaire. Celui-ci semble avoir perdu la raison, mais ce n’est pas le cas des plus chevronnés. » « Existe-t-il un moyen de les stopper ? » « A part attendre que l’organisme ait tout consommé ?  Je ne peux pas trop m’avancer pour l'instant, il me faut voir ça de mes propres yeux pour compléter la solution. » « Et laisser notre peuple se faire déshonorer ? » « Toute drogue est limitée dans le temps. Celle-ci finira par s’estomper lorsque Antima ne brillera plus de ses mille feux. Et puis… considérez qu’il s’agit d’une épreuve instaurée par notre Œil bien aimé. Ceci est comparable à une purge. Nous verrons qui est capable de survivre, et comment. » Il se tourna vers les deux hommes. « Je m’en vais en partance pour Sēneya. Poursuivez ce que nous avons commencé. De toute façon, aucun Ange ne s’approchera d’ici, l’Enfer y veillera. » La bête enclencha l’ouverture du portail vers lequel il sombra pour apparaitre dans un lieu chaotique où Anges et Démons s’affrontaient de nouveau, à armes égales cette fois-ci. Enfin, presque. L’Enfer étant une entité à part entière qui agissait à sa guise. Elle bravait également les combattants. Cependant, au lieu de neutraliser uniquement les Anges, certains messagers du mal se faisaient aussi exterminer par elle, comme si cette dernière était incapable de différencier ses alliés de ses ennemis. Le sourire carnassier du souverain illumina son visage. Que les jeux commencent.


792 mots

Explications


BONJOUUUUUUUUUUUUUR !!!

Alors bien entendu, les seules races autorisées à participer sont les Magiciens et les Lyriens les Anges et les Démons. En gros, les expérimentations qu’à accompli Zane sur la drogue ont quelque peu foiré, transformant les emplumés en des machines de guerre qui pètent tout sur leur passage, BWHAHAHAHA ! /SBAF Bon, c’est pas très drôle au final mais… Conséquence de tout ça, la tendance est inversé et la plupart d’entre eux ont pris le dessus sur les Démons. Voyez ça comme s’ils avaient été dopés aux protéines, aux stéroïdes, ou à ce que vous vous voulez. Grossièrement, c’est comme quand Mario mange un champignon ou que Sonic se transforme en Super Sonic  [Événement] - La révolte accidentelle  002 /sbaff. Bref, vous avez compris l’idée, c’est le plus important.

Objectif pour les Anges : Finir infirmes toutes leurs vies. Tout détruire autour d’eux, comprenant brisage de nuque de leur ennemi adoré. S’ils ont été rendus plus fort, les plus faibles sont aussi devenus incontrôlables ET corrompus (donc quelque part, c’est un combat entre Démons  [Événement] - La révolte accidentelle  1628 ). Là tout dépend des stats je dirais. Un niveau III/IV aura moins tendance à se laisser porter par la folie qu’un niveau II, forcément. Bien sûr, certains peuvent arriver à s’enfuir, mais ça reste assez rare malgré tout. Parce que faut pas déconner non plus, ils ont pas développer un gêne démoniaque.  [Événement] - La révolte accidentelle  0142

Pour les Démons : Puisque les rôles sont inversés et que la plus grande majorité d’entre eux sont dans la galère, tout ce qu’ils leur restent à faire, c’est de survivre et/ou de capturer les Anges, si possible.  [Événement] - La révolte accidentelle  2075401333  Evidemment, les plus puissants auront moins de difficulté, c’est toujours pareil ! Mais pour le coup, c’est un peu la panique général, donc le mieux c’est encore d’attendre que les grandes personnes s’en chargent !  [Événement] - La révolte accidentelle  85447

Note pour tout le monde : L’Enfer est capricieux et tape sur tout le monde, donc pensez-y ! /sbaff

Ce RP prendra fin le 08 Septembre 2018 à 23h59.  YEAPY

Gains


Pour les Démons :
900 mots = 1 point de spécialité.
Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots minimum = 1 point de spécialité supplémentaire.

Pour les Anges :
900 mots = 1 point de spécialité
Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots minimum = 1 point de spécialité supplémentaire.

[Vous ne pouvez pas cumuler les gains. Soit vous faites 900 mots minimum, soit vous faites 1350 mots minimum. Vous ne pouvez pas faire, par exemple 2 x 900 mots pour avoir 2 points de spécialité ou 900 mots + 450 + 450 pour en avoir 3].  


Ce RP prendra fin le 08 Septembre 2018 à 23h59.  YEAPY

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Lun 27 Aoû 2018, 02:09


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La petite démone passait le temps en ce dimanche paisible, étudiant la topographie de Sēneya, le royaume du Seigneur de la cruauté, ce péché qui est le sien. Le soleil était chaud et Catriona marchait lentement, balancier de ses hanches qui captent certains regards ici et là. La cruelle demoiselle souriait tandis qu'elle profitait de chaque instant, car pour l'heure sa vie était paisible entre deux entraînements avec son paternel mais l'on ne sait jamais ce que nous réserve le lendemain voir l'heure qui suit. Sa balade dans la ville devenait monotone, elle cherchait à avoir de l'action et rien autour d'elle ne semblait propice à accomplir son souhait. Même si elle avait opté pour bousculer le premier venue, il n'était pas dit que cela mènerait à la bagarre. Prenant son envol pour se laisser guider par son instinct, ce fut le tumulte de combat qui attira sans attendre son attention. Passant en vol stationnaire une fois à proximité, elle put voir ce dont il s'agissait avec une surprise non dissimulée sur son visage. «Mais comment ça se peut ! Il sont faibles les emplumés blancs ! Rahhh qui est l'imbécile qui a booster les pigeons au stéroïdes. C'est juste pas possible qu'ils aient le dessus sur nous...»

La mādiga avait attrapé son marteau de combat et fonçait tête première vers l'échange musclé qui se passait sous ses yeux. Catriona ne pouvait laisser les siens se faire marcher dessus, quand bien même elle était encore une adolescente, elle avait un sale caractère et une trop grande dose de témérité selon l'avis de sa mère. Se posant à l'arrière de la ligne de combat principale qu'elle avait rejoins, elle se dirigea sans attendre avec un pas ferme vers le flanc droit. L'idée était de recevoir les ennemis par la gauche, les mobilisant de cette main tandis que le marteau frapperait avec l'autre qui est sa plus forte. La théorie avait ses forces, il lui restait à mettre en pratique pour ne pas en subir les faiblesses. Au passage, elle faisait signe à d'autres démons de la suivre, Cat se rappelait les enseignements de son père sur le combat. Le nombre est la force, l'isolement est la mort. Bien consciente que son charisme n'avait rien de motivant pour ces frères de sangs qui pour la plupart était bien plus puissant qu'elle mais l'adolescente avait du coeur au ventre et continuait d'avancer. La brunette marquait sa route à coup de marteau sur les crânes et les genoux de l'ennemi.  Lorsque le coup était un succès, l'une ou l'autre des options faisaient plier les genoux de l'ange qui devenait une cible de choix pour ceux qui suivait derrière elle. Sourire en coin, une application de la cruauté qui coule en son sein alors qu'elle laisse l'ennemi à la merci d'une meute enragé qui défend son territoire.

Catriona y prenait aussi sa part de coup, son bras gauche lui servait à contrer, elle tenait fermement une lame dans cette main et l'employait au mieux pour parer et contre-attaquer. Ne serait-ce qu'une écorchure sur l'adversaire, c'était une douleur qui perturbait la concentration des moins aguerri. Chaque seconde d'inattention pouvait mener à une mort délicieusement douloureuse... après tout c'est ce que mérite les anges. L'adolescente n'était pas folle au point de s'épuiser à mort dans l'altercation dont elle ne connaissait toujours pas l'origine, se trouvait un petit abris à l'écart pour reprendre son souffle et des forces. L'entraînement de son père portait ses fruits mais elle n'avait jamais eu l'occasion de se battre autre que pour humilier ses frères à son tour, Cat avait eu sa part de coups et d'échec plus qu'à son tour. Une lueur apparu à proximité et nul autre que le Bhūta Rāja fit son apparition à travers un portail, ses ailes immenses déployés, il y eut un instant où le temps semblait figer tandis que le silence devenait maître sur le champs de bataille. Les démons en guise de respect pour le Monarque qui arrive et les anges par stupéfaction. Ce fut très bref mais ô combien marquant pour l'adolescente qui n'était pas du tout supposée se trouver à cet endroit en ce moment.

Les combats reprirent de plus belles, les anges avait beaucoup trop le dessus sur ses semblables, comme si ils étaient animés d'une rage intense et subite. Eux que l'on savaient faible suite à leur déchéance, cette guerre démon contre ange que son peuple avait remporté au prix du sang de pertes précieuses. Son père et ses frères aînés lui avait conter plusieurs récits de ces événements qui symbolisait une page de leur histoire, de la satisfaction de l'Oeil face à Azmog qui méritait sa place au sommet de la hiérarchie. Catriona avait repris son souffle et se lançait à nouveau dans le combat, elle essayait de ne jamais encerclé par d'autre que ses semblables, elle reculant sans gêne face au surnombre angélique. La mādiga avait mis à mal plusieurs adversaires, elle frappait avec plaisir pour assouvir sa cruauté, répétant encore et encore le geste même si la cible était déjà inerte. Juste pour la satisfaction de faire encore plus mal et être, par la même occasion, bien certaine de ne pas le voir se relever dans son dos. La présence de Zane avait donné un nouveau souffle à sa horde, les plus fort d'entre eux avançant avec lui sous les ordres qu'il lançait avec précision. Il était le maître d'oeuvre de cette chorégraphie, la violence pour régler la violence, la puissance pure et dure pour mettre hors d'état de nuire ces anges à l'esprit assurément dérangé.

L'issue du combat n'était pas que résultat de ceux qui s'affrontaient en face à face, Catriona portait le plus d'attention possible à son environnement pour ne pas être prise au piège. Chaque conseil de Darius lui passait en tête pour ne rien oublier, beaucoup de réflexion au travers de la lutte mais elle considérait ceci essentiel à sa démarche. C'est ainsi qu'elle voyait des anges se faire engloutir par le sol, réponse de l'Oeil qui veillait aussi sur ses royaumes. Cat n'en était pas moins stupéfaite alors que des démons subissaient aussi ce châtiment, comme si une perturbation avait lieu. La jeune démone fermait les yeux par moment pour ne pas se laisser envahir par le doute d'y passer aussi. Elle avait fait le choix de joindre le combat au lieu de rester à étudier, elle se devait d'en assumer le risque et la réaction de ses parents à son retour. Ses vêtements portait de nombreuses marques de sang qui n'était pas le sien, mélange des deux races et de la violence qui l'entourait dans les instants où elle avait été le plus active au sein de la bataille. La démone partie soudain au pas de course pour rejoindre les plus forts qui reprenaient le contrôle, elle avait profité de sa petite taille pour se faufiler vers le front . Protégée par des plus gros qu'elle, elle avançait pour frapper et reculais aussitôt, aucune envie de quitter les lieux temps que ce ne serait pas à nouveau la quiétude et la soumissions des anges face à leur supériorité. À moins que ça ne tarde vraiment trop... elle ne voulait pas manquer le délicieux repas que sa mère était en train de préparer lorsqu'elle était partie faire sa promenade d'apprentissage. Ce serait un sacrilège de le manger froid alors que c'est son mets préféré ! Elle aimait bien le combat et laisser parler la cruauté mais un démon avec un estomac bien rempli était plus efficace que celui qui a faim. Bon d'accord, il fallait laisser au moins une heure de pause après l'ingestion mais ça en valait la peine...  «Ce serait terrible comme consigne de guerre, la trêve de deux heures pour les repas du matin et du soir !» Quelques têtes se tournèrent vers elle, ses joues rougissant alors qu'elle comprenait que sa pensée avait quitter ses lèvres. Des fou rires ça et là, des soupirs pour d'autres. Catriona serra les dents et se concentra uniquement sur l'issue du combat malgré la douleur qui s'emparait de tout ses muscles.

1425 mots
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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1712
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Mar 28 Aoû 2018, 12:09

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]   Depuis une heure ou deux, Lia ne faisait absolument rien de productif. Elle se contentait de manipuler son couteau favoris : une épave, une vieille lame rouillée et tout ébréchée. En réalité, il s'agissait de son couteau favoris car elle ne possédait que lui. Elle avait bien tenté d'en voler chez l'un des psychopathes du coin, mais avait failli y passer et n'avait pas renouvelé l'expérience. Alors elle se contentait de ce qu'elle avait, glandouillant chez elle, soit dans cette vieille baraque délabrée et abandonnée de tous. Lia faisait tourner l'objet dans ses mains et grattait la lame contre le bois de cette petite table bancale qui menaçait de s'effondrer à tout instant. Elle était dans une rêverie vide. Elle ne pensait à rien, comme assommée. Son cerveau était à l'état de légume. L'extérieur commençait à être bruyant, mais elle ne s'en rendait pas compte. Ce n'était qu'un bruit de fond. Les fenêtres condamnées ne lui permettaient pas de remarquer l'agitation extérieure. Elle ne fut réveillée en un sursaut, que lorsque les planches qui obstruaient l'une des deux fenêtres vibrèrent violemment dans un vacarme composé de claquements et de craquements. La gamine se leva de son tabouret pourri et passa son couteau dans sa ceinture. Comme à son habitude, elle portait une robe, salie depuis le temps qu'elle l'avait.

  -Hé oh ! S'écria-t-elle dans un ton qui se voulait autoritaire.

  Elle trottina jusqu'à la fenêtre et tenta de regarder par les quelques interstices.

  -Hé !

  Elle n'avait que ce mot à la bouche pour exprimer sa révolte. Elle ne voyait pas grand-chose d'ici. Tout semblait vide, et pourtant elle entendait des râles agressifs, des respirations palpitantes. Soudain une masse vînt de nouveau s'écraser contre la fenêtres, et à quelques centimètres de son visage. Lia recula par réflexe.

  -Hé oh ! Ca va pas la tête ? Oh !

  Pour toute réponse, elle n'eut qu'un plainte déchirante et quelques jurons marmonnés, suivi du bruit humide du sang qui gicle. Elle ne le savait pas, mais on venait de refaire la peinture extérieure.

  Lia continuait sa myriade d'onomatopées. Elle savait qu'il y avait quelqu'un pour l'écouter. De là où elle était, elle entendait toujours cette respiration enragée qu'elle attribuait facilement à un Démon énervé venant de casser la gueule à un autre Démon énervé, mais moins costaud. De nouveau, le vacarme retentit, mais plus fort encore que la fois précédente. La Démone se protégea les yeux. Le bois avait éclaté et elle avait reçut des poussières. Il avait même éclaté plus qu'elle ne l'avait imaginé. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant de comprendre – en réalité, elle ne comprenait toujours pas – ce qu'il venait de se passer. L'homme qui se tenait devant elle, poings et mâchoire serrés, venait d'entrer par la fenêtre. C'était un grand blond aux yeux terrifiants tellement ils étaient grands ouverts et injectés de sang. Lia se dit qu'ils devaient vraiment piquer très fort et elle avait mal pour lui. Il portait encore quelques lambeaux de son vêtement originellement blanc. L'homme était recouvert de crasse, de transpiration et de sang. Il était recouvert des pieds à la tête, en passant par ses ailes… blanches ? Lia fronça les sourcils.

  -Alors ça, ça ça m'énerve ! Non seulement tu détruis ma maison, mais en plus, t'es un Ange !

  Elle pointa un doigt accusateur en sa direction mais n'eut le temps d'en faire plus qu'elle volait déjà par terre. Ce mec était complètement déglingo. En plus, il ne disait rien ! C'était définitivement un animal. Elle ignorait que les Anges pouvaient être dans un tel état. Elle les avait toujours crus plus chiants. C'était pourtant ce que Kitoe lui avait dit, elle qui avait grandi parmi ces rats. La gamine se remit sur pieds et dégaina son arme. Il payait rien pour attendre, le bougre ! Le temps qu'elle se lève, il était déjà à sa portée. Elle agitait donc la lame usée dans toutes les directions. C'était moyennement efficace, et elle le savait. Mais elle voulait juste tenir cette vermine loin d'elle. Elle commençait aussi à avoir peur : la situation était loin d'être habituelle. Ce n'était pas logique, donc incontrôlable. Malgré tout, elle parvînt à le couper un peu. Elle n'était pas peu fière, même si elle était en net désavantage. Elle reculait doucement et lui avançait, toujours plus vite. Encore un peu et il allait lui sauter dessus. Lia se retrouva bientôt le dos contre le mur froid de la baraque. Elle se laissa glisser par terre. Elle était d'habitude si souriante dans ce genre de cas qu'elle souriait là aussi. Dans son esprit, elle commençait plutôt à ressembler à une enfant apeurée. La petite brandissait son couteau à deux mains. Ses yeux parcouraient la petite pièce, mais il n'y avait rien à sa portée. Le seul endroit où il y avait des trucs c'était… dans la cave ! Oui, la cave ! Mais elle n'avait pas la clef. Elle n'avait aucune idée d'où elle était. Elle soupçonnait Kitoe de la garder en permanence sur elle. Mais avec un peu de chance, elle pouvait peut-être défoncer la porte. Elle pariait que le bois était aussi pourri que celui de la fenêtre.

  Lia reçut un coup dans la figure. Elle gémit et roula par terre. Il faisait vraiment mal ! Il fallait qu'elle s'en aille. La voilà qui rampait à présent. Elle rampait vers la vie, cette entité qu'elle n'avait pourtant jamais respecté. Elle allait en avant, tandis que l'Ange lui attrapait les jambes pour la traîner en arrière. La gamine cria. Sa voix stridente se répercutait sur les murs dénudés. Elle avait perdu son arme en cours de route, alors elle agitait ses bras, tentant de griffer celui qui la frappait et cherchait à la prendre par le cou. Elle voulait appeler à l'aide mais n'y parvenait pas. De toute façon, ni Kitoe, ni Kraa, ni Ellie n'étaient là. Elles n'étaient jamais là quand il fallait de toute manière. Elle ne pouvait jamais compter sur elles et devait tout faire toute seule. Lia était totalement et en même temps pas du tout consciente de ce qu'elle faisait. Elle ne sut par quel miracle elle parvînt à s'extirper des griffes de son assaillant, mais elle y parvînt, rampant, tapant, griffant, mordant. L'enfant se releva avec toute la nonchalance du monde. A peine debout, elle courait déjà vers la sortie. La cave était au bout de ce couloir miteux en T. Encore un petit effort, et elle y arriverait sans…

  -Ah ! S'écrièrent la Démone et le nouvel Ange en même temps.

  Le même mot mais pas le même ton. Lia avait sursauté, tandis que ce nouvel ennemi montrait un sourire rayonnant de folie. D'où sortait-il ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Toujours était-il qu'il lui bloquait le passage et qu'elle allait devoir changer de direction. Elle allait devoir sortir et trouver une autre solution pour leur échapper. Dans sa course, elle faillit déraper et se rétamer contre le sol rocailleux. L'Ange numéro deux – il était brun – profita de sa maladresse pour saisir son bras. Lia tirait de toutes ses forces. Peut-être qu'avec la magnifique technique de la transpiration, elle réussirait à se glisser hors de son emprise. Après tout, il ne lui tenait que le poignet. Mais ça allait trop lentement ! Lia risqua son autre main : elle enfonça ses ongles dans la chair de l'emplumé. Cependant, il se fichait éperdument de la douleur. Elle ne pouvait compter que sur sa petite force… Sa petite force contre contre deux déchets hystériques. Tout ça commençait sérieusement à la saouler. La petite enrageait. Elle allait quand même pas crever à cause de deux Anges ! C'était la honte.

  -Laissez-moi TRANQUILLE !

  Elle beuglait, elle s'arrachait les cordes vocales. Elle avait des blessures un peu partout sur le corps à force de tomber et de se faire agripper. Ses bras étaient douloureux. C'était certain : demain, ils seraient complètement bleus. Elle recevait des coups des deux hommes mais continuait de se débattre. Ils allaient voir ce qu'ils allaient voir, ces *******s ! Pendant quelques instants, Lia sentit sa force se décupler. Ses bras avaient pris des proportions étranges, autant que ses jambes, mais elle était concentrée sur sa survie plutôt que sur l'analyse logique des choses. Elle repoussa les Anges et bondit. Elle ne les avait pas mis à terre, mais c'était mieux que rien. Maintenant, elle courait. Elle avait repris une forme normale. Son cœur palpitait tellement qu'il était prêt à faire un infarctus. Elle n'allait quand même pas crever d'un infarctus, c'était aussi la honte… Mais entre honte et honte, il fallait choisir. Elle continua sa fuite. Autour d'elle, les batailles avec des Anges fous faisaient rage. Elle se fichait éperdument de ces scènes tant elle pensait à autre chose. Il fallait qu'elle s'éloigne de tout ce bordel et qu'elle trouve un endroit calme… Genre là-bas par exemple.

  Lia s'écroula. Elle était dans un coin désert. Les drogués étaient certainement à sa recherche, mais elle avait besoin d'une pause. Elle riait nerveusement, peinant à reprendre son souffle. Elle bavait un peu, tremblait comme une feuille. Tout son corps était moite et poisseux. Elle reprenait doucement son calme, en même temps que le petit corps d'enfant se transformait en une vision plus morbide.

  Kitoe n'avait aucune idée de ce qu'elle foutait là. Elle était fatiguée. Elle avait l'impression d'avoir couru trois marathons sans même savoir pourquoi. Généralement, elle avait cette sensation lorsque Kraa passait un peu plus tôt. Mais peu importait si ce n'était une chose : se reposer. Et qui disait se reposer, disait rentrer à la maison. Kitoe entama le chemin inverse. Au loin, des cris de rage, de peur et de douleur, parfois des rires. Elle ne savait pas ce qu'il se tramait plus loin, mais ça risquait de la gonfler assez vite. Elle allait quand même voir, histoire de. Sa surprise fut plus grande que ce qu'elle avait prévu. Les Anges se rebellaient. Ces ******s d'Anges se rebellaient. Ils avaient l'air furax. Crevée comme elle était, ils avaient l'air redoutables. De véritables Démons. Observant de loin le carnage qui se déroulait près de chez elle, Kitoe soupira longuement. Oui, aujourd'hui, elle savait où elle allait dormir : dans la rue.


1707 mots


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Mar 28 Aoû 2018, 21:06

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« J’vais ramener le sac de viande moi-même, va t’amuser je-ne-sais-où. J’ai assez vu ta face, aujourd’hui ! » Xantha revenait du royaume de Laiṅgika, où elle avait chassé une bête très demandée pour le goût poivré et intense de sa chair. Elle allait se vendre cher, à la mesure des risques qu'ils avaient pris. Ce royaume était particulièrement dangereux, et Xantha était grisée par les chasses là-bas. Elle en revenait rarement sans quelque cicatrice, mais aujourd’hui en faisait partie. Elle avait même eu le temps de prendre du bon temps avec son collègue, Kleìrr. Spécialement pour les chasses à  Laiṅgika, les deux voyageaient ensemble et se partageaient la viande. Ils s’étaient battus de nombreuses fois en essayant de grapiller une plus grande part de viande, mais désormais, leurs différents avaient pris fin. Dans un monde où chacun était entouré par des ennemis, il fallait savoir poser les armes, parfois. À vrai dire, les relations charnelles aidaient beaucoup à leur entente ; c’était un bon moyen de mettre fin aux désaccords. Ou de passer le temps.

« Hm. Ouais. La prochaine fois, c’est moi qui la ramènerai, dans mon échoppe, alors. Demain, je viendrai pour la couper avec toi. » Xantha acquiesça, puis le binôme passa d’un royaume à l’autre, d’une façon presque imperceptible. Ils étaient de retour là où ils vivaient tous les deux : Ārthika. « J’te laisse là, je vais à Ānanda. À la revoyure. » Alors que le démon déployait ses ailes et s’apprêtait à décoller, Xantha lui lança une dernière remarque : « Encore ?! T'vas finir par connaître chaque prostituée du Royaume. » Ce dernier se retourna et la gratifia d’un sourire carnassier, avant de disparaître à l’horizon. Au fond, elle se persuadait qu’elle était son meilleur coup. Sur le chemin, elle hochait la tête en regardant le sol, comme si elle discutait avec un fantôme. Sans s'en apercevoir, elle était jalouse.

Xantha était tellement perdue dans ses pensées qu’elle fut prise par surprise quand une masse alla s’écraser contre son sac, en la projetant violemment parterre.
« Fils de chien ! Tu vas le payer... » Alors qu’elle se retournait en dégainant son couteau de chasse, elle fut horrifiée par la vision qui s’offrit à elle. La personne qui venait de tomber sur elle n’était pas un démon, mais un ange. Elle en était venue à cette conclusion en voyant ses ailes blanches, mais rien d’autre n’aurait pu lui mettre la puce à l’oreille : ce dernier ressemblait plus à une bête enragée qu’à un être doué d’intelligence. Il avait les yeux complètement révulsés, sa peau était rougie et même s’il pissait le sang de divers orifices, il était en train de se débattre avec le sac pour l’atteindre et l’agresser, comme s'il ne ressentait pas la douleur. « Qu… qu… qu’est-ce que... »

Elle voulait se défendre, mais son cerveau refusait de lui répondre ; elle restait immobile en essayant de comprendre ce qu’il était en train de se passer. L’ange en profita pour la prendre à la gorge. Il appuya sur sa trachée de toutes ses forces. Laissant tomber son couteau, Xantha ouvrit la bouche en essayant de respirer et se débattit de toutes ses forces. Elle agrippa ses mains et tenta de les desserrer, mais c’était comme si elles étaient faites de pierre : il ne flanchait pas et continuait à l’étrangler, alors même qu’il se vidait de son sang. Il était comme… une bête enragée. Xantha fut prise de convulsions et était prise d'un étourdissement. Cela faisait un mal de chien et elle ne pouvait rien y faire : la vie était en train de lui échapper. Et tout cela à cause d’un membre de l’espèce la plus méprisable qui existe. Sa famille ne lui rendrait pas hommage. Ses frères éclateraient de rire devant son corps sans vie. Étranglée par un ange. Quelle honte.

Soudain, sa gorge se libéra et Xantha n'eut plus de résistance pour écarter les mains de l’ange. Elle rouvrit les yeux et eut tout juste le temps de voir la tête de l'ennemi lui tomber dessus, en avalant une bonne partie du sang qui jaillissait de son cou telle une fontaine. Quand le visage de l’ange tomba sur elle, un bruit mou se fit entendre. Dès qu’elle put reprendre ses esprits, la démone se caressa la gorge instinctivement et se releva. Sur ses jambes se trouvaient une partie du corps de l’ange enragé, et juste à côté d’elle, sa tête décapitée. Elle était couverte de sang et quand elle en recracha, elle ne savait pas s’il s’agissait du sien ou un peu des deux.
« Sacrée douche », parvint-elle à articuler en secouant les bras.

En guise de réponse, elle entendit un rire guttural près d’elle : un démon se tenait en face d’elle, l’épée ensanglantée. Ce dernier venait de lui sauver la vie, et pourtant, la fierté mêlée de moquerie que laissait transparaître son regard lui donnait envie de lui faire avaler les yeux de l’ange. Honteuse, elle poussa d’un geste le cadavre et ramassa des bouts de viande qui s’étaient échappés de son sac.
« Je t’ai donnée plus de viande fraîche à couper, tu devrais me remercier, non ? » Xantha allait lui répondre que non, et qu’il aurait mieux faire de la laisser le tuer elle-même. Mais avant qu’elle puisse répondre, ce dernier s’envola vers deux silhouettes qui s’entremêlaient dans le ciel. Plus haut, un autre démon était en train de combattre un ange.

Si elle comprenait bien, l’Enfer était envahi par des anges drogués à quelque chose de puissant. La vermine angélique était-elle capable d’envoyer les siens dans cet état, juste pour désorienter leurs ennemis ? Peu probable. Elle n’eût pas le temps de poursuivre sa réflexion, car un cri épouvantable surgit de derrière les arbres. La réaction fut instantanée pour la démone : après avoir repris son couteau de chasse, elle s’élança à travers les arbres, vers l’origine du cri. Elle arriva devant une scène sanglante : un démon venait de se faire ouvrir les tripes par deux anges, qui continuaient à creuser à mains nues. Elle resta debout devant ce spectacle une fraction de seconde, juste assez pour se rendre compte qu’elle ne ferait pas le poids et qu’il fallait prendre les jambes à son cou.

Cette dernière se retourna et courut le plus vite possible. Derrière, elle entendit les bruits de pas des anges, qui s’élançaient à sa poursuite.
« Ils m'ont entendue... vite, vite... » Soudain, un mur de pierres s’érigea juste devant la fuyarde, qui se cogna violemment contre lui. Saleté d’Enfer qui n’en faisait qu’à sa tête… un ange réussit à la distancer et s’accrocha à son sac, en essayant de la tirer vers lui. Cette dernière lui trancha la main d’un coup sec, sa force étant décuplée par sa panique. Sans attendre, elle déguerpit sur le chemin de droite et reprit sa course à travers les bois sans savoir où elle allait : elle ne pensait qu’à courir, courir et courir encore, sans pouvoir réfléchir à autre chose. Elle évitait les troncs d’arbre de peu, manquait de trébucher sur les racines. La moindre erreur pouvait la mener à sa perte. Ses battements de cœur l'assourdissait. Un ange poussa un cri inhumain en la poursuivant. « Je n’ai pas le choix… »

Tout en courant, elle rassembla toute l’énergie dont elle disposait pour se transformer. En quelques mètres, ses pieds devinrent des griffes charnues, tout comme ses mains. Ses iris se colorèrent de jaune et son visage prit des traits bestiaux. Elle venait de prendre la forme de l’Autre. Elle pouvait distancer les anges par un seul moyen : le vol. Ses ailes avaient doublé de taille et la propulserait à une vitesse comme nulle autre. Cette dernière courut plus vite encore, puis ses griffes quittèrent le sol après qu’elle ait donné l’impulsion de son envol. Ses ailes se déployèrent et commencèrent à s’agiter. Elle gagna de l’altitude, jusqu’à dépasser la cime des arbres. Derrière elle, elle entendit les ailes des deux anges se déployer également. Xantha ne pouvait pas se tourner, car cela pouvait la ralentir, mais l’envie était presque irrésistible.

La forme de l’Autre consommait son énergie à une vitesse record, et elle savait que son temps de vol était limité. Déjà, ses paupières se faisaient lourdes et son corps la brûlait de toutes parts. Que faire ? Soudain, le vent changea de direction et gagna une force violente. Sa trajectoire en fut affectée et elle percuta la caillasse d’une falaise, en ayant à peine le temps de freiner en projetant ses ailes vers l'avant. Une pierre pointue s'enfonça dans sa joue, en laissant un trou béant quand elle recula son visage. Son corps entier fut pris d’une violente secousse et elle perdit la forme de l’Autre. Une seconde plus tard, les deux anges aussi s’écrasèrent contre la falaise, mais de façon bien plus violente que pour la démone. L’un d’eux eut le temps de lui agripper la cheville avant de tomber de plusieurs mètres.
« Aaahhh ! » La démone secoua les bras en espérant ralentir sa chute, mais cela ne fit que lui écorcher la peau. Alors que le sol s’approchait dangereusement d’elle, Xantha eut le temps de voir une racine dépasser de la roche, un peu plus bas. Elle réunit ses bras en espérant s’y accrocher. Quand ses bras s'écrasèrent contre la racine, tout son corps lui sembla peser des tonnes. Mais elle parvint à stopper sa chute. « Fiuuuuu... »

Elle regarda en-dessous d’elle. Une dizaine de mètres plus bas, les deux anges venaient de s’éclater contre le sol, du sang se déversant autour de leur corps. Cette fois, ils ne bougeaient plus : Ezechyel les avait emportés. La démone rassembla sa salive puis balança son plus beau crachat en direction des deux cadavres. Le mouvement de son corps qui l'accompagna fit tressailler la racine, qui émit un craquement. « Oh… non non non… » Elle se rapprocha de la falaise à la force de ses bras et eut tout juste le temps de trouver des prises sur des cailloux, que la branche tomba en lui rebondissant dessus. Son aile droite était percée, ce qui rendait son envol impossible. En outre, elle saignait de la joue, des genoux et des bras et son énergie s'échappait de seconde en seconde. Elle était bloquée et ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle lâche prise.

« Xantha ! » Cette voix était celle de Kleìrr. Quand elle aperçut un bout de son aile, elle eut l’impression d’assister à une intervention divine. « Je vais… tomber… » Ses doigts glissaient à mesure que ses forces s’amenuisaient. Alors que le démon s'approchait de la démone, elle sentit son odeur d'herbe mêlée à la transpiration. Elle adorait cette odeur. Kleìrr la prit dans ses bras et remonta, pour la poser au bord du ravin. Alors qu’elle tentait de se relever péniblement, allongée sur l’herbe, il retourna vers le ravin pour une raison inconnue. Puis il remonta avec le sac de viande. « Je t’ai vue te faire attaquer, mais j’arrivais pas à te rattraper. ‘faut dire que j’ai hésité aussi. Pis t'es rapide... bref  ! La viande est à moi. À plus. » Il balança le sac derrière son dos, prit son envol et disparut dans l’horizon. Autour d’eux, tout était redevenu calme, autant que cela puisse l’être en Enfer, en tous cas. Xantha était à bout de forces et s’évanouit.
Mots : 1940
Merci pour cet événement ! ça m'a un peu trop inspirée, apparemment !
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Ven 07 Sep 2018, 11:16





Spécialités :
- Agilité : 4
- Force : 10
- Charisme : 9
- Intelligence : 8
- Magie : 6

Physique : Vêtements sombres tâchés de sang et de poussière. Hallebarde attachée dans le dos.

Pouvoirs :
- Le Pacte Démoniaque
- Le Reflet de l'Autre
- La Tentation du Diable
- Contrôle des ombres
- Contrôle du feu



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La moiteur des environs rendait l’air difficilement respirable. D’un pas rageur, Saül louvoyait entre les différentes ruelles, les sens en alerte. Personne ne paraissait néanmoins s’en prendre à lui. Avec douceur, une charmante créature lui tendit même une sucrerie. De mauvaise humeur, le Démon l’envoya valser sur les pavés, ne se souciant guère de la colère de la vendeuse. Cela faisait plusieurs jours que le jeune homme avait remis les pieds en Enfer, à la recherche du moindre indice concernant l’être qu’il avait dérobé à ses geôliers en toute innocence. Ne pas savoir le rendait fou. Néanmoins, la prudence lui enseignait de ne pas évoquer le sujet en compagnie de ses congénères afin d’éviter tout incident ; une qualité que sa mère ne lui avait pas appris en vain. Bien qu’il n’eût aucune piste concernant l’identité de sa victime, un pressentiment le tenaillait quant au sort qu’on lui réserverait si son enlèvement était découvert. Cependant, les rumeurs ne lui apportaient pas l’information tant espérée : le Monarque n’avait pas quitté les parages et vaquait à ses occupations habituelles. Il ne s’agissait heureusement pas de son père. Plus sournoise que le soulagement, une légère déception avait pointé le bout de son nez lorsqu’il l’avait compris. Malgré lui, il savait que sa puissance n’était qu’une brise d’été en comparaison des ouragans auxquels son géniteur pouvait donner naissance. S’en rendre compte le mortifiait.

De telles contrariétés éveillaient en lui des désirs familiers. Une envie sauvage s’emparait de son bas-ventre, et il ne demandait qu’à s’y abandonner. Par bonheur, l’Enfer regorgeait de paradis perdus où les sens s’oubliaient. Quelques minutes plus tard, il vit apparaître la silhouette chaleureuse du Passiflore. D’allure modeste, la bâtisse représentait néanmoins toute la subtilité des délices de la chair. Ce qu’il aimait en ces lieux, il ne le savait pas vraiment ; mais il revenait toujours, comme une bête égarée qui trace le chemin son refuge. Franchir les portes de l’établissement lui offrait l’occasion d’oublier la douleur amère de sa défaite. Une atmosphère étouffante régnait à l’intérieur. Le Démon prit place sur l’un des divans, décidé à apprécier le spectacle avant de faire le moindre choix. Hésitante, une jeune femme s’approcha de lui. Le tremblement de ses doigts faisait sursauter le plateau, égayant la pièce de vibrations de terreur. Une voix discrète l’interpella. « Votre… boisson, monsieur. » Saül tourna la tête. Une pièce de tissu à demie arrachée couvrait à peine sa poitrine. Par réflexe, il saisit l’un des verres, fascinée par l’Ange qui se dérobait tant bien que mal à ses œillades. Terni, son regard bleuté fixait obstinément le sol. Trop vite, elle s’éloigna ; il faudrait qu’il songe à en demander le prix. La pudeur brisée qui l’enveloppait toute entière lui plaisait. Confortablement installé, il revint au spectacle. La détresse d’une femme lui faisait toujours perdre la raison.

Il ne fallut pas longtemps avant qu’un problème de taille ne survienne. Occupé à suivre les courbes de Marla, le Démon n’entendit pas immédiatement le tumulte qui envahissait l’extérieur. Ce fut un tout autre élément qui le tira de son fantasme. Des bruits de verre brisé résonnèrent à l’étage, suivis de cris d’une intensité surprenante. Étonné, il leva les yeux vers la balustrade. Un de ses congénères se tenait contre la barrière, une lame contre la gorge. D’un geste bref, l’Ange lui sectionna la carotide avant de le pousser d’un brutal coup de pied dans l’abdomen. Abasourdi, le brun vit un corps s’échouer du ciel sur la scène. Le hurlement de Marla signa la fin des réjouissances. Une panique indescriptible s’ensuivit lorsqu’un deuxième Ange surgit dans les escaliers, le corps couvert de sang. S’agissait-il d’une rébellion? Dépossédés de leurs armes, les clients luttaient pour accéder à la réserve tandis que les filles essayaient maladroitement de mettre un terme à la progression des meurtriers. Furieux de la tournure des événements, le Démon se releva. Des picotements familiers parcouraient sa chevelure. Quelquefois, il lui semblait que ses mèches obéissaient à une volonté qui n’était pas la sienne, avide de sentir la vie disparaître sous leur étreinte sacrée. Il s’immobilisa près de l’Ange et croisa les bras sur son torse. De funestes lianes s’enroulèrent autour de la gorge gracile de la coupable. « Tu n’aurais pas dû gâcher le spectacle. » Sans ménagement, il resserra davantage son emprise. Sentir une femme lui céder le comblait à chaque fois.

Néanmoins, la traîtresse ne paraissait pas d’humeur à apaiser ses ardeurs. En d’autres circonstances, une telle fougue aurait enchanté le Démon. D’un geste plein de rage, sa lame fouilla la chevelure du brun pour sectionner quelques fibres, désespérée de se libérer d’un tel enchevêtrement. Cependant, l’air ne tarda pas à lui manquer. La rougeur que la colère conférait à ses pommettes s’évanouissait peu à peu, cédant la place à un teint de porcelaine. Seul le bleu des veines hésitait à s’attarder sur cette chair de statue. L’Ange abandonna finalement, sombrant dans l’inconscience. L’infernale chevelure se détacha sans tarder de sa gorge. Il lui faudrait revenir se venger d’un pareil affront envers son peuple. La dirigeante apparut sur la balustrade, le visage fermé. « Nos sœurs sont mortes. » Pareil constat enflamma le sang des danseuses. Aucune clémence ne fut accordé au coupable ; le corps de l’autre rebelle se soulevait par à-coups, un liquide poisseux ruisselant sur l’escalier aux marches brisées. De multiples dagues sortaient du cadavre, déchirant les entrailles pour mieux revenir les fouiller. À les voir s’acharner ainsi contre un être de pureté devenu monstre, Saül demeura quelques instants admiratif. Cela l’excitait. Une fois la fureur retombée, il désigna l’Ange inanimée du menton. « Gardez-la au chaud. Je m’en occuperais personnellement. » Son intervention avait beau l’avoir fatigué, il savait que sa mise en scène improvisée ne manquerait pas de lui offrir l’obéissance des filles.

Son ouvrage achevé, le diable en herbe décida de partir sans tarder et poussa la porte de l’établissement. Abasourdi, il marqua un temps d’arrêt sur le seuil avant de s’avancer dans la rue. Manifestement, les esclaves du Passiflore n’avaient pas été les seuls à se rebeller. C’était un spectacle de toute beauté. En face de lui, un bâtiment en flammes signait la fin de sa gloire, la folie se propageant aux édifices alentours. Où que se pose son regard, il voyait des Démons se débattre avec des emplumés, certains périssant sous leurs coups ravageurs. Un ruissellement sanglant s’étalait sur les pavés en filaments funèbres, signe d’un chaos dont les siens se nourrissaient. Des blessés s’échappaient ça-et-là ; d’autres ramassaient armes et trésors sur les cadavres de leurs congénères. C’était là le divertissement dont il attendait la venue depuis une éternité. Voir l’Enfer se consumer sous les assauts de ceux qu’il avait réduit à néant le rendait extatique. Assurément, en ce jour sinistre, l’Oeil les couvrait de sa bénédiction. S’éclipser en pleutre ou affronter la destruction ; un choix qui n’en était pas un. Soudain, il sentit une force colossale s’abattre sur son dos. Des doigts s’accrochaient au coton délicat de sa chemise pour le projeter en arrière. Démuni, il sentit son corps arraché à sa propre volonté, désormais soumis aux caprices d’un autre qu’il devinait ennemi.

La douleur transperça son épaule sitôt que le fer entra en contact avec sa chair. Un cri bestial sortit de ses lèvres lorsqu’il sentit le métal s’insinuer entre ses tissus. Aveuglé par la souffrance, il lui semblait qu’un voile rouge se déposait sur ses prunelles pour les noyer de sang. Un violent coup dans la mâchoire chassa la sinistre impression. D’un geste rageur, il écrasa son poing contre le visage de son adversaire. Sonné, celui-ci recula de quelques pas. Néanmoins déterminé à en découdre, il se précipita sur un cadavre à proximité pour récupérer une arme. Gracié par un sursis de quelques secondes, le brun essaya de se dégager de la pointe sournoise. Le plus petit mouvement lui donnait l’impression que son épaule allait se détacher. Le sang coulait de la blessure en une mare immonde qui obscurcissait le monde. Des gouttes de sueur perlèrent sur son front. Peut-être n’était-il pas digne des honneurs de l’Enfer. À cette pensée, son orgueil se révolta. Toute lutte abandonna son corps. Immobile, il inspira longuement. Pas le moins du monde étonné de ce manque de combativité, l’Ange approcha, un poignard dans les doigts. Une fureur démoniaque animait ses traits. Dévoré par la rage, il se précipita vers son ennemi. Sans crier gare, les flammes d’un édifice s’accordèrent pour fuser dans sa direction. L’Ange n’eut pas le temps de s’écarter. Le feu les enveloppa tous deux en une étreinte chaleureuse. Un hurlement échappa à l’autre qui abandonna sa cible et se mit à courir à travers la rue dans l’espoir illusoire d’éteindre ce qui le rongeait. Avec nonchalance, le brun laissa la folie incendiaire prendre fin. Une grimace au visage, il se détacha du métal qui l’enclavait et secoua sa chevelure en un geste élégant. Légèrement plus sensible, sa peau se teintait de rose, unique signe de sa dernière rencontre. Un sourire mauvais s'empara des lèvres de Saül. Il était temps de se faire une place parmi les siens.

1 508 mots




(c)LOKIA
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Sam 08 Sep 2018, 12:56

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Des chaînes pendaient à ses poignets, brisées. Quand l'effet de la drogue avait commencé à se manifester, elles n'avaient pas résisté longtemps. Tout comme les barreaux de la cellule dans laquelle on le retenait. L'Ange avait pensé que c'était là l'opportunité de quitter ce lieu et surtout de changer sa condition, de redevenir un homme libre et de regagner le monde. Mais cela n'avait pas duré. Car au fur et à mesure qu'il avançait, il avait senti la noirceur le gagner, corrompre ses cellules et son esprit. Et il avait compris que ses espoirs étaient vains. Qu'il n'aurait jamais la force de lutter contre ce qui coulait dans ses veines et d'y faire face jusqu'au bout. La dernière pensée raisonnée qu'il eut, tandis qu'autour de lui, des Anges, devenus des bêtes, affrontaient des Démons, c'était qu'il ne voulait pas devenir l'un d'eux, qu'il ne voulait pas être à l'image de ses bourreaux même s'il les haïssait. Après ça, quelqu'un le bouscula et il bascula physiquement et dans la folie. Son esprit n'était plus qu'un petit noyau dur au fin fond de son cerveau, entouré d'une marée rouge de rage et de fureur.

Tout ce que la partie de son cerveau qui avait pris les commandes savait, c'était qu'elle avait envie de voir du sang. De sentir les chairs d'autrui s'écraser sous ses poings. De voir la peau s'ouvrir et s'éclater comme un fruit trop mûr. Et si cela pouvait être celle des bourreaux qui s'étaient amusés à ses dépends depuis qu'il s'était réincarné, c'en était que mieux. Mais avant de s'en prendre à quelqu'un, sur le chemin pour l'extérieur, le tatoué s'était mis à saccager chaque pièce qu'il traversait depuis qu'il était remonté de la cave dans laquelle il avait été retenu jusque là. Tout détruire sur son chemin, mettre à mal la vie du Démon qui s'était abrogé le droit de vie et de mort sur lui. Ce n'était que des dégâts matériels, rien que l'Aile Rachitique ne pourrait réparer et racheter avec du temps et de l'argent, mais c'était aussi une petite victoire. Et puis, de toute façon, le Sonu était à cet instant, incapable de raisonner correctement. C'était juste un forcené qui détruisait tout sur son passage. Si un Ange était passé par là à ce moment-là, rien n'était moins sur qu'il ne s'en soit pas pris à lui aussi. La distinction ami-ennemi ne se faisait plus dans sa conscience même s'il était plus attiré par les Cornus.


Ici ! Il y en a un !

Un Démon venait de surgir dans la pièce dans laquelle se trouvait Eraël. C'était l'un de ceux qui travaillait ici en temps normal. Occupé dehors par les affrontements qui y avaient lieu, il était revenu quand il avait entendu le vacarme des objets brisés. Il balaya la salle des yeux avant de reposer son regard sur le drogué. Deux autres Démons firent leur apparition derrière lui, les vêtements chiffonnés et déchirés, tâchés de sang.

Oh, c'est toi ! Le maître ne va pas être content de voir ce que tu as fait, quand il va revenir. Tu ne veux pas retourner gentiment dans ta cage, en bas ?

La seul réponse qu'obtenu le Démoniaque, ce fut un cri de rage de la part de l'Immaculé. Ce dernier lui fonça dessus, tête baissée, comme s'il était un taureau prêt à l'encorner. L'homme s'écarta à temps mais ce ne fut pas le cas des deux gars qui se trouvaient derrière lui, dans l'embrasure de la porte. Eraël les percuta de plein fouet et ils valdinguèrent tous les trois dans le couloir de la demeure, finissant leur course dans un mur. Un peu de poussière leur tomba dessus mais ils étaient bien trop occupés à se battre pour s'en rendre compte. L'un des adversaires ne s'était d'ailleurs pas relevé. La chute lui avait brisée la nuque. Cependant, deux Démons étaient déjà bien suffisants pour donner du fil à retordre à l'Ange. Ce dernier avait beau être dopé et avoir ainsi acquis une force supérieure à celle qu'il possédait habituellement, ce n'était pas non plus devenu un être hyper puissant. Le seul avantage qui pouvait faire pencher la balance de son côté, c'était qu'ils le voulaient vivant alors que lui-même s'en moquait, de l'état dans lequel il les mettait.

Les coups s'enchaînaient, tout comme les attaques magiques. Les blessures s'accumulaient et malgré le temps qui passait, aucun des deux camps n'arrivaient à prendre l'avantage. Un cri de rage retentit, faisant se retourner Eraël. Le propriétaire des lieux était rentré et il venait de découvrir l'état dans lequel avait été mis son domicile. Il s'était d'ailleurs transformé, prenant l'apparence de l'Autre. Sans laisser le temps à quiconque de réagir, il se jeta sur l'Immaculé.


Il est à moi !!!

Instinctivement, les deux autres Démons se retirèrent de l'équation, restant tout de même en périphérie du combat qui s'annonçaient. Les veines de l'esclave saillaient sous sa peau, déformant son physique, lui donnant une allure presque aussi monstrueuse que celle de son adversaire. Il était passé à un stade où il était à présent incapable de réfléchir, juste une bête folle de rage, une machine à tuer. D'une certaine façon, c'était ce que le propriétaire avait toujours voulu faire de lui, dès l'instant où, pour la première fois, il l'avait vu combattre dans l'arène. Les possibilités qu'offraient la drogue étaient une aubaine à ses yeux. Il fallait juste trouver une façon de supprimer les petits désagréments des effets secondaires. Le Démon espérait bien que le Bhūta Rāja allait continuer ses petites expériences. S'il voulait des cobayes, il était même prêt à lui prêter son poulain, comme il aimait à l'appeler. Mais en attendant, il fallait qu'il le ramène dans les rangs !

Tu veux te battre ? Vas-y, je t'attends ! Viens !

L'Ange rugit et fonça sur son adversaire, comme une bête qu'il était à cet instant. Malheureusement pour lui, la personne qu'il affrontait avait encore tout son raisonnement et était bien plus expérimenté et puissant que les Ailes rachitiques qu'il avait affronté jusque là. Les choses n'allaient pas être aussi facile qu'auparavant. Et insidieusement, les effets de ce qu'on lui avait insufflé commençaient à s'estomper. La drogue perdait peu à peu de son emprise, en train de s'éliminer naturellement de son organisme. Les fondations de la maison tremblaient sous les attaques puissantes et répétées qui résonnaient entre ses murs. Ce n'était pas certain qu'elle s'en sorte indemne mais les deux protagonistes s'en moquaient. Tout ce qui comptait à cet instant, c'était l'autre et surtout le fait de le battre. Prendre le dessus, l'écraser à terre et lui faire comprendre qui était le plus fort, qui était le maître.

Eraël vacillait, le contrecoup de la chute de la drogue dans son organisme. Le monde tournait autour de lui et devenait même parfois noir. S'il n'avait pas retrouvé toute sa raison, il n'était cependant plus habité par cette rage de destruction et de sang. Cependant, il n'était pas du genre à abandonner et encore moins devant cet homme qui se servait de lui comme d'un animal de compagnie, d'un chien de combat. Le Démon lui donna une attaque, l'envoyant valdinguer contre un mur. Avant qu'il n'ait le temps de se relever, à moitié sonné, une avalanche de coups de poing s'abattit sur ses épaules et sa tête. Il était incapable de se relever, l'arrêt des effets de la drogue l'ayant vidé de ses forces. Sa vision était floue, incapable de se fixer sur un point précis. Une tête monstrueuse, celle de son maître, se pencha au dessus de lui, comme une impression de déjà-vu.


Tu t'es bien battu. Mais tu es à moi ! Et tu ne t'échapperas jamais !

Il se tourna vers les deux autres Démons, en retrait, reprenant sa forme humaine.

Ramenez le en cage. Et renforcez ses chaînes. Que cela ne se reproduise pas !

1 442 mots
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Sam 08 Sep 2018, 23:58


« Allez on se remue la copie ! Tu as passé bien assez de temps dans ce bordel ! La drogue ne va pas se vendre toute seule, on a jusqu’à demain pour l’écouler sinon le capo nous demandera de nous couper deux phalanges et Dieu sait à quel point elles te sont utiles sur les catins qui t’entourent ! » Dramskia, confortablement affalé dans un sofa et entouré de deux filles de joie peina à se lever « J’allais te contredire mais… » un sourire malicieux se dessinant sur ses lèvres «  ton dernier argument a fait mouche, je préfère faire le larbin une journée plutôt que de perdre mon doigté… » Le regard toujours aussi sévère, Skiadram répliqua « Bien, puisque tu as fini de forniquer nous partons sur le champ ! » Dramskia embrassa langoureusement ses putains puis se hâta de rejoindre son gémeau au dehors du bordel. Ceci fait ils se mirent en route et Dramskia ne tarda pas à interroger son homologue « Qu’est ce qu’on vend aujourd’hui ? » Skiadram énuméra machinalement « Puisque nous sommes à Ānanda nous avons surtout du poppers à liquider. Mis à part ça nous avons une étrange drogue que nous devons livrer à un laboratoire d’expérimentation sur les anges, c’est le dernier de la ville à ne pas avoir encore été fourni apparement, je me demande à quoi… » « Dis moi tu ne trouves pas les gens agités ? Regarde, plusieurs bordels ferment leurs portes et plusieurs démons se dirigent vers le centre ville, ils sont armés qui plus est ! » Skiadram s’arrêta un instant pour observer « Effectivement il y a quelque chose d’alarmant… » « Ah ça tu peux le dire ! Regarde cette bombe à droite, celle avec la hache de guerre ! Fiouuuuu quel déhanché ! Et quel cul ! » « Cesse de baver dépravé ! Nous n’avons pas de temps à perdre, pense à tes phalanges et dépêchons nous de rejoindre le laboratoire ! » « Waaaaa et mate cette bonnasse avec des ailes blanches ! Celle qui éventre un type d’une main et qui lui arrache la carotide de l’autre ! Minute. » Nos deux sosies se dévisagèrent l’air déconcertés « Ailes blanches ? »

La femme ailée - si on peut encore appeler ça une femme - se déchaînait frénétiquement sur le cadavre encore chaud du démon qu’elle venait d’éliminer. Arrosée de sang et l’écume à la bouche, elle arrachait et jetait les tripes autour d’elle dans un hurlement de fureur. Nos deux démons demeuraient interdits. Trois Mādiga se dressèrent alors face à la femme. Armés respectivement d’une lance, d’un fléau, d’une hache et chacun revêtu de son apparence démoniaque, ils se jetèrent sur elle dans un beuglement bestial « Il y a supériorité numérique, ils vont la mettre en pièces, quel gâchis ! » « Ne parle pas trop vite… » La femme esquiva d’un habile salto arrière puis elle hurla à s’en déchirer les cordes vocales, provoquant une grande et inquiétante prise de masse musculaire sur l’ensemble de son corps « Non ! Non ! Non ! Elle ne ressemble plus à rien ! Qu’est ce que c’est que cet infâme tas de muscles ?! Rendez nous l’ancienne forme ! » « Ferme la ! Profitons de cet affrontement pour nous éloigner et rejoindre en vitesse le laboratoire ! » « Pas question ! Regardons le combat jusqu’au bout, je veux en voir la fin ! » Un Mādiga se précipita une nouvelle fois sur la colombe musculeuse et il n’en fallut pas plus pour qu’elle lui attrape fermement la tête d’une main épaisse, la broie en un instant, l’arrache d’un mouvement brusque puis la projette violemment sur la tête du deuxième dont la nuque se brisa aussitôt. Skiadram et Dramskia écarquillèrent grand les yeux. Le troisième et dernier Mādiga pris peur d’emblée et entama une fuite effrénée mais son sort était déjà scellé : en un éclair la femme plongea sur lui, l’attrapa, le plaça sur ses omoplates massives puis tira fortement des deux côtés de son corps. Un craquement lugubre se fit alors entendre et la colonne vertébrale brisée, le Mādiga poussa un cri déchirant avant que la femme le jette sauvagement au sol dans un nouveau craquement d’os « Qu’est-ce que… Mais qu’est-ce que c’est que ce monstre ? Depuis quand les anges sont aussi puissants ? Non ça ne peut pas être un ange… Non définitivement ils nous sont trop inférieurs… » Skiadram eut à peine le temps de terminer sa phrase qu’il vit, au ralenti, Dramskia, un large sourire enfantin au visage, jetant une boule de Noël multicolore sur l’ange… La boule s’éclata sur le crâne de l’ange… Et le silence fut.

Skiadram resta sans voix et la femme tourna lentement la tête vers eux. Elle les fixa de ses grands yeux injectés de sang, tellement injectés qu’ils en étaient presque totalement rouges. De grosses veines apparentes sur le front, sa mine se renfrogna affreusement. D’une voix désespérée, Skiadram s’adressa à Dramskia « Qu’as tu fait ? » Et la colombe sprinta dans leur direction.

Dramskia dégaina vivement son chachka, prêt à en découdre, il n’avait malheureusement aucune conscience du danger. Skiadram, lui, cherchait promptement un moyen de s’échapper mais sa vitesse de réflexion, d’un niveau encore trop moyen, lui faisait défaut. Il décida donc de frapper l’air de sa lame des anciens, pensant que les bourrasques provoquées pourraient repousser la bête ailée. Ce fut vain. La colombe était trop lourde et trop puissante pour ciller. Arrivant à portée de frappe, Dramskia porta un coup transversale dans un hurlement de joie guerrière mais la créature l’attrapa durement au poignet et le balança brutalement contre le mur d’un bordel. Skiadram en profita pour utiliser son pouvoir Châtiment sur l’ange bestial : une fumée noire malsaine se dégagea de ses mains et vint entourer la bête qui, incessamment, rugit de douleur. Skiadram eut un sourire triomphant mais la colombe, dans un mouvement brusque et aveugle, le happa à la gorge et le catapulta avec rage contre la façade d’un autre bordel. Dramskia se releva difficilement, toussotant du sang et chancelant, suivi bientôt de Skiadram, se dégageant des débris de la terrasse, en meilleur état mais légèrement assommé. « Héhé… Tu m’as l’air en forme. » peina à formuler Dramskia, maintenant toutefois son ton cynique habituel « J’ai eu le temps de former une densification osseuse sur mon dos, sans ça j’aurais eu la colonne pulvérisée. Toi par contre tu sembles avoir souffert… Crétin de clone. » « Haha ! Toujours aussi acerbe ! Je crois que j’ai quelques côtes en miettes mais… ça devrait aller. » « Hunhun… Finissons en avec cette garce. » Les gémeaux s’adressèrent un sourire complice « Avec plaisir. »

Dans un nuage sombre, Skiadram et Dramskia revêtirent leur forme de l’Autre : Deux grands corps braiseux de trois mètres, l’un noir charbon, l’autre blanc albâtre, surmontés chacun d’un crâne de loup respectivement blanc et noir et muni de grands bois de cerfs. Sur leur torse, animé de bruyants battements, un joyau rougeâtre pour le premier, bleuâtre pour le deuxième. Se dressant ensemble face à l’ange bestial, ils se mirent tous deux en position de charge. Après quoi, dans une vocifération commune et inhumaine, ils foncèrent cornes baissées pour embrocher la colombe, entraînant une volée d’éclats de braises rouges et bleues sous leur impulsion. L’ange tenta de s’envoler mais, ses ailes hypertrophiées par le gain de muscles, l’en empecha. Elle s’apprêta donc à réceptionner les bois de nos deux démons et quelques trois secondes plus tard, le choc se produisit : L’ailée parvint à bloquer d’une main les bois de Dramskia, dont la force - même sous forme de l’Autre - restait bien moins forte que son original. En revanche, ce ne fut pas le cas pour Skiadram, dont la charge avait quant à elle balayé la main de la colombe et transpercé son flanc droit. Ainsi empalée, Skiadram souleva la bête du sol et avec courroux, la projeta à son tour contre la façade d’un bordel. Oeil pour oeil, dent pour dent. Dramskia, qui n’avait pas encore brillé jusqu’à maintenant - si ce n’est de par sa brillantissime connerie - bondit sur la colombe pendant qu’elle était à terre, lui ouvrit les tripes à grands coups de griffes et d’une bestiale morsure, lui arracha un sein. D’une voix d’outre tombe Skiadram interpella son gémeau « Dramskia, retrouvons notre apparence maintenant. Si nous utilisons davantage cette forme nous n’aurons plus aucune énergie. » Le clone, qui ne maîtrisait pas assez cette forme pour pouvoir parler, acquiesça de la tête. Le corps de nos deux démons s’enveloppa à nouveau d’un nuage sombre et ils reprirent leur apparence classique dont la peau était maintenant striée de veines noires. À côté, gisant dans une mare de sang, l’ange agonisait, essayant vainement de remettre ses intestins à l’intérieur de son ventre. Skiadram s’en approcha et désireux d’en finir rapidement, enfonça prestement sa lame dans le crâne de la colombe. Quelques spasmes suivirent puis son corps s’immobilisa.

« Je suis lessivé ! » « Moi de même mais pas le temps de se reposer, coupons par le centre ville nous atteindrons plus rapidement le laboratoire. » Dramskia fit la moue « Pffff, bon très bien mais c’est bien parce que je tiens à mes phalanges… » Nos démons reprirent donc leur route mais à mesure qu’il approchait du centre ville, un étrange tumulte se fit de plus en plus fort « Hé pourquoi on est on est tombé sur cette emplumée au juste ? Et pourquoi à mesure qu’on avance les cadavres de démons jonchent le sol ? On voit plein de démons armés aller vers le centre ville, j’aime pas ça. » Skiadram répondit d’un ton ferme « Autant de questions que je me pose également mais le fait est qu’on a pas le temps de chercher des réponses. Nous sommes presque au centre, il suffit de tourner tout de suite à droite et… » « Que… » À peine sorti de la ruelle qu’un spectacle apocalyptique se dessinait sous les yeux de nos gémeaux : Une centaine d’anges sous stéroïdes mettaient une raclée monumentale aux démons présents, pourtant en supériorité numérique. Partout hurlements de douleur, giclées de sang, utilisations de pouvoirs, tintements de métal, volées de flèches, de cailloux, d’excréments, cris de guerre et grognements bestiaux. Tandis que les anges démoniaques (terme antithétique mais juste) arrachaient des membres par-ci par-là et que les démons essayaient d’en isoler pour pouvoir les capturer, une autre puissance se manifestait sur le champ de bataille : l’Enfer lui même. D’infâmes bouches monstrueuses et dentées s’ouvraient parfois sur le sol et dévoraient les malheureux qui mettaient pied dedans « Demi-tour. Je répète : demi-tour. DEMI-TOUR. » « Bordel de merde. » De la sueur coulant le long des tempes, Skiadram et Dramskia reculèrent discrètement dans la ruelle. Totalement décontenancé, Skiadram chercha un sens à la situation « Je… Mais… Que… Hein ? Pourquoi putain ? » Un sourire sarcastique aux lèvres et prenant un ton ridicule, Dramskia répondit « Autant de questions que je me pose également mais le fait est qu’on a pas le temps de chercher des réponses. » Skiadram fronça les sourcils « Cesse tes railleries ou je t'éclate tes côtes restantes. » Un cadavre de démon vint se fracasser contre le mur de la ruelle, juste à côté de nos protagonistes, sûrement un ange qui faisait joujou « Moi je propose qu’on se barre en vitesse. » « Voilà qui est drôle, n’est-ce pas toi qui a les côtes en miettes et qui se plaint tous les cinq mètres ? Bon plus sérieusement, on perd du temps mais il va falloir contourner le centre ville » Dramskia croisa les bras « Ça sert vraiment à quelque chose qu’on fasse la livraison et les ventes ? Ça tombe sous le sens on arrivera à rien avec ce chaos. » « Les poppers ne sont pas importants. La drogue pour le labo en revanche… ça vient d’en haut. Ça ne se refuse tout simplement pas. » Dramskia soupira « Si ça vient d’en haut… »

Une heure plus tard

« C’est fou à cette distance on entend à peine le conflit au centre… Heureusement que nous n’avons pas croisé d’emplumés. » « D’après les renseignements du capo, le labo est juste ici. » Dramskia fronça les sourcils et examina le décor « Ruelle paumée et étroite, façade sale et moche, porte décrépie… C’est moi ou l’État a un budget de merde ? » Skiadram, fatigué aussi bien physiquement qu’à cause de son clone, répondit lassement « Qu’importe. » Skiadram vint toquer à la porte et le judas s’entrouvrit « C’est pour quoi ? » « Nous sommes venu livrer la drogue de laboratoire, en voici les sachets » « Ah enfin ! Je dois être le dernier du royaume à les recevoir ! Je vais pouvoir exécuter l’expérience demandée par le roi, quelle hâte ! Je vais tester immédiatement, vous voulez y assister ? » Skiadram dévisagea Dramskia qui se contenta d’hausser les épaules « Navré mais nous avons d’autres priorités et qui plus est, nous n’avons aucune autorisation d’assister à un tel projet. Je ne fouinerais pas là où je ne devrais pas. » « Très bien comme vous voudrez. » L’homme referma le judas « Bon en route la copie, à présent il faut qu’on s’éloigne du conflit et attendre que ça se tasse, pas question de jeter nos vies aux orties. » « Voilà une charmante proposition ! Proposition que j’accepte volontiers, je te suis. » Nos deux démons firent quelques pas avant que Dramskia fasse remarquer « Je ne sais pas pourquoi mais… j’ai l’étrange impression qu’on a jeté de l’huile sur le feu. »

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[Événement] - La révolte accidentelle

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