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 [Événement] - Les terres de l'île d'Orahza

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Dim 01 Avr 2018, 22:41



Les Terres de l'île d'Orahza


Il était de coutume que le Seigneur des Deux Rives possède de larges affaires à Sceptelinôst. Erza ne faisait pas exception. Pourtant, elle ne daignait réellement poser les yeux que sur les lourds ouvrages de comptes qui indiquaient noir sur blanc où en étaient ses recettes. Tant qu’elles augmentaient, elle ne mettait pas son nez dans la gestion de l’homme qu’elle avait nommé pour ce faire. Cela étant, on pouvait la voir de temps en temps dans l’une de ses tavernes, un endroit qu’elle chérissait particulièrement puisqu’elle y vendait une bière qu’elle fabriquait elle-même. Derrière le comptoir, la Reine se comportait comme une commerçante tout à fait ordinaire. La charcuterie était le deuxième élément omniprésent, souvent entourée de fromage et de pain. De temps à autre, la Réprouvée organisait des soirées un peu spéciales pour attirer les quidams des Terres du Yin et du Yang. Ce soir, il y aurait très certainement du beau monde puisqu’elle s’était mise en relation avec un homme bien mystérieux qui gérait dans l’ombre l’île d’Orahza et qui lui avait clairement expliqué que ceux à qui il avait légué des terres sur ce magnifique paysage n’avaient pas été choisis au hasard. L’énigme avait éveillé sa curiosité, d’autant plus qu’elle connaissait quelques Réprouvés qui étaient propriétaires de parcelles plutôt intéressantes. Le territoire était, pour l’instant, encore vierge, mais nul doute qu’il faudrait le surveiller de près. D’après l’homme, des Anges côtoyaient des Démons de par la proximité de leurs terrains. Elle trouvait le concept curieux et se demandait quelles étaient les motivations de celui qui l’avait rencontrée quelques lunes plus tôt. Même si, de base, elle n’avait pas été emballée par la perspective d’une sorte de vente détournée, il avait su la convaincre. Il avait une prestance non négligeable et un sens des affaires indéniable. En somme, il lui avait plu. C’était pour cela que, ce soir, la soirée promettait d’être particulière.

L’Impératrice des Deux Rives essuya un verre avec un torchon, fixant sa taverne encore vide. Elle était immense et possédait un étage et un sous-sol. Plusieurs jeux étaient disposés ici et là. Aujourd’hui, les invités devraient acheter des jetons et les miser dans plusieurs activités afin d’en récolter un maximum. Ceux qui en auraient le plus à la fin de la soirée seraient les heureux propriétaires d’une terre sur l’île d’Orahza. Le plus croustillant dans l’histoire était que l’individu lui avait remis une enveloppe contenant la liste de ceux qui gagneraient. Il savait à l’avance qui seraient les « élus » de la terre. Erza se demandait s’il était voyant ou s’il avait simplement essayé de l’impressionner. Elle verrait bien à l’heure de faire les comptes, de toute façon.

Comme elle avait voulu laisser une chance à tout le monde, il y avait moyen de gagner des jetons de différentes manières. Bien entendu, les jeux à boire trouvaient une place particulière dans l’ensemble. Il y avait également plusieurs endroits consacrés aux duels. Les individus pouvaient donc se mesurer les uns les autres dans des tournois de fléchettes, de bras de fer ou même d’échec. Le sous-sol était réservé au combat au corps à corps. La règle en ce qui les concernait était, justement, qu’il n’y avait pas de règles. Le vainqueur était celui qui couchait l’autre au sol, peu importe la manière. Les jeux de hasard peuplaient l’étage, sous toutes leurs formes, et quelques prostitués, homme comme femme, s’y trouvaient, leur rôle étant de choisir qui ils estimaient le plus séduisant entre deux individus donnés. Le gagnant remportait la mise. Les invités pouvaient également vendre leur compagnie pour quelques jetons, voir beaucoup plus si affinité. Aussi, sur plusieurs pâtés de maison, la Reine avait caché des jetons, chose qu’elle omettrait, bien entendu, de signaler à ses convives. Après tout, il fallait bien incorporer une part de hasard. De la même façon, elle possédait, elle, des jetons, ainsi que les Réprouvés qu’elle avait embauché pour la soirée. De ce fait, elle pourrait elle-même en donner aux personnes de son choix, tout à fait gratuitement, à l’image du personnel. Erza ne doutait pas que certains individus, attirés par le gain potentiel, le seraient beaucoup moins par les concours de nourriture ou par les combats au corps à corps. Certains jeux étaient, de ce fait, moins rustres. Les épreuves de logique avaient leur place et une pièce à l’étage était consacrée à une épreuve assez particulière. En effet, les participants étaient enfermés, en groupe, dans une pièce dont ils devraient trouver la sortie en résolvant des énigmes. Il s’agissait de l’un des quelques jeux coopératifs. Pareil, la jeune femme avait caché quelques jetons ici et là au sein même de la taverne. La soirée s’annonçait merveilleuse.

779 mots

Indications


Ploup <3

- Il s'agit d'un rp de groupe qui se tiendra jusqu'au 30 juin | Comme c'est le premier et qu'il y a la période des examens, je le fais volontairement plus long.
- Il s'agit d'un rp à multiples messages. Vous devez lire les messages des autres et interagir avec eux. Si je vois que vous faites des gang et que certains sont seuls, j'interviendrais avec mes PNJ pour faire bouger les choses.
- Vos messages doivent faire 720 mots minimum chacun | Marqué en bas de vos messages.
- Vous devez attendre 4 jours pleins avant de reposter dans ce rp [Exemple : si je poste le lundi, je ne peux reposter que le samedi. Il y a 4 jours entre lundi et samedi, à savoir : mardi, mercredi, jeudi et vendredi]
- Vous ne pouvez pas faire de double post. Il faut absolument que quelqu'un ait répondu entre deux de vos réponses.

Il s'agit d'un rp de groupe plutôt simple dans l'idée. Vous vous rendez dans une taverne. Au début vous achetez des jetons qui vous permettent de jouer à différents jeux (j'ai brassé pas mal dans mon premier message, vous pouvez en inventer si vous le souhaitez mais rien de trop extrême). Plus vous gagnez, plus vous obtenez des jetons. Ces jetons permettront à vos personnages d'acquérir une propriété sur l'île d'Orahza. Il y a 8 lots à pouvoir : 76, 42, 83, 99, 103, 11, 60 et 45. Je verrai comment j'attribue ça en fonction du nombre de participants. Ça ne se fera sans doute pas au nombre de messages uniquement. Je verrai ^^

Gains


Pour les gains je vais faire très simple pour le premier rp de groupe :

Participation : 2 points de rp
4 messages : 1 point de spécialité
7 messages : 2 points de spécialité

Les gains ne sont pas cumulables hormis celui de participation qui s'ajoute automatiquement. Si vous arrivez à 7 messages, c'est le gain des 7 messages qui s'applique. Vous n'avez pas celui de 4 messages. Pareil, si vous faites 14 messages, vous n'aurez pas deux fois le gain de 7 messages.

Voilà !  [Événement] - Les terres de l'île d'Orahza 46

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Lun 02 Avr 2018, 16:21


La dernière discussion qu’Edwina avait eu avec le Nylmord l’avait laissée songeuse. Une sorte de mélancolie l’avait gagnée doucement mais surement. L’homme avait raison sur bien des points. La Royauté était un cadeau empoisonné à de multiples niveaux. La vérité c’est qu’elle n’avait aucune notion de ce que pouvait être une véritable amitié. Les êtres qui tournaient autour d’elle lui étaient la plupart du temps soumis. Si elle le souhaitait, s’ils l’agaçaient, elle pouvait les congédier de toutes les manières possibles et imaginables. Elle n’avait pas besoin de faire appel à un tiers pour cela. À présent qu’elle était en pleine possession de sa magie, il lui suffisait de téléporter l’impertinent sur une île déserte au cœur de l’Océan. La plupart de ceux qu’elle rencontrait étaient bien plus fragiles qu’elle ne l’était et, pourtant, ceux qui la connaissaient un peu plus avaient toujours besoin de la protéger. Le Nylmord, lui, au moins, avait compris qu’elle n’avait guère besoin de ce genre d’attention. En réalité, tous ces pantins bien élevés commençaient à l’agacer. Elle voulait vivre, sentir son cœur battre dans sa poitrine et rattraper un retard indécent qu’elle avait pris sur ce qu’était la véritable existence. La Souveraine avait tellement de secrets qu’il lui était impossible de parler franchement avec quiconque. Pire, elle ne faisait confiance à personne, peu importe ce qu’elle pouvait bien raconter à ceux qui l’écoutaient un peu trop. La vérité c’est qu’elle n’avait jamais ressenti autant de colère, une rage sourde qui bouillonnait au sein de son esprit. Elle détestait voir tous ces regards tournés vers elle comme si elle avait la solution à tous les maux de l’univers. Elle détestait ces Anges extrémistes qui pensaient qu’elle finirait par attaquer les Démons. La vérité c’est qu’elle préférait nettement ces derniers aux premiers, totalement aveuglés par une conception du bien faussée. Elle n’avait pas envie d’être sage. Parfois, elle souhaitait être l’une de ces femmes aux courbes parfaites qui se comportaient comme si le monde leur appartenait et qui renversaient le plateau d’un regard déterminé. Elle souhaitait s’autoriser toutes les folies et, étrangement, plus le temps passait, plus elle les envisageait avec bien plus de sérénité. La mort prochaine du Nylmord l’attristait. Peu importe de qui il s’agissait, elle semblait condamnée à voir trépasser ceux qu’elle aimait un minimum. D’un autre côté, elle était si vieille et si habituée aux génocides que le sentiment qui était le sien lui paraissait fade. Sans doute s’était-elle prémunie contre ce genre d’événements des siècles auparavant, sans doute était-elle dans le déni. À force de voir les Ères s’effondrer au profit d’autres, le temps rendait l’existence sans saveur. Elle se demandait presque avec un certain cynisme qui serait le prochain génie du mal à vouloir tout détruire. La ritournelle se répétait inlassablement et, finalement, des nouvelles qui faisaient trembler les jeunes générations lui faisaient simplement hausser les épaules.

« Combien de jetons misez-vous si je vous convie à participer à ce jeu à boire ? » fit-elle à un homme tout en s’asseyant autour de l’une des tables. Elle s’était rendue à Sceptelinôst à dos de dragon. Sincèrement, il s’agissait d’une activité dont elle ne se lasserait sans doute jamais. Dans les airs, à des mètres et des mètres du sol, sentir l’adrénaline faire battre son cœur, avait ce petit côté fascinant. Lorsque l’animal descendait rapidement de quelques mètres, le sentiment qui s’imprégnait dans l’ensemble de sa poitrine était délicieux. Plus le temps passait, plus elle cherchait à ressentir la même chose auprès de ses interlocuteurs. Malheureusement, ils étaient si peu à pouvoir la surprendre. Elle n’avait que faire de la normalité. Normale, elle l’avait été durant des siècles. Elle voulait goûter au fruit défendu, être plongée dans l’adversité, devoir réfléchir vite, loin des encyclopédies, loin de sa zone de confort. Alors, puisqu’elle s’était rendue compte qu’elle déprimait bien trop pour son propre bien, l’autre n’osant même plus la déranger, elle avait décidé de laisser en plan ses responsabilités le temps d’une soirée, de sortir, de s’amuser un peu. De toute façon, son visage d’Impératrice n’était guère connu, à l’instar de ses traits véritables. Elle en était même parfois à espérer que les Taïmon finissent par la trouver. Au moins, sa vie serait-elle réellement en danger. Et encore.

Avec un petit sourire, elle attendit la réponse de son interlocuteur. Elle n’avait jamais bu dans d’aussi petits verres. L’objectif était de boire vite et elle se disait que ça n’allait pas être bien compliqué. Le fait est que l’alcool présent dans ces « petits » verres était bien plus fort que le vin qu’elle avait l’habitude de consommer. Entièrement vêtue de cuir, ses cheveux était la seule zone colorée de son corps.

765 mots

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Mar 03 Avr 2018, 17:18

Une fête. Une soirée où des gens venus de tous les horizons seraient réunis. Quelle meilleure occasion que celle-ci pour tenter de devenir un peu plus riche en faisant les poches des gens. Car même si cela se passait à Sceptelinôst, il y aurait forcément du beau monde. Ou tout du monde, des gens aisés. Après tout, s'ils venaient là, c'était pour jouer. Et pour cela, il fallait invariablement de l'argent. Jebediah ne pouvait pas rater ça. C'était l'endroit rêvé pour mettre du beurre dans ses épinards, comme on disait. Il fallait donc qu'il s'y rende. Bien évidemment, il y avait un problème de masse. Toujours le même. Et pas des moindres. Cela n'était pas pratique et avait de quoi lui rendre la vie difficile.

~ Pitié, faites qu'il y ait une cheminée dans cette taverne ! ~

Ce n'était probablement pas sain, mais il avait pris l'habitude de se parler à lui même depuis les événements qui l'avaient rendu aveugle et l'autre handicap. Généralement, les tavernes étaient équipées de cet infrastructure indispensable, mais on ne savait jamais. Il pouvait très bien y aovir des architectes ou des menuisiers farfelus ayant décidé que c'était superflu d'installer une cheminée. Il avait déjà rencontré le cas. Avant ça, il ne s'était jamais posé la question de savoir si un tel élément était récurrent ou pas. Maintenant, c'était presque devenu une philosophie de vie. Ca serait vraiment dommage de rater cette petite réunion juste pour un détail de cet envergure. Il fallait donc qu'il vérifie. Mais le Réprouvé n'avait pas non plus envie de monter sur le toit pour rien. S'il s'amusait à grimper là-haut, il voulait être certain qu'il pourrait rentrer à l'intérieur. Il entendit un passant approcher.

Excusez moi monsieur … Vous pouvez me dire si cette taverne à une cheminée ?

Une cheminée ?

Oui … Je suis malade … Une petite taverne bien chauffée me ferait le plus grand bien.

Le Bipolaire s'était quelque peu grimé pour l'occasion. Il ne savait pas si c'était vraiment réussi, mais ce n'était pas grave. Le principal, c'était juste que cela fonctionne. Le reste, ce n'était que bonus. Sous sa cape à capuche, il croisa les doigts très fort, priant les Aetheri pour que la réponse de son interlocuteur soit la bonne. Parce que sinon, c'était adieu la petite fête, retour à la casse départ et pas de chocolat pour ce soir. Ce qui serait bien évidemment dommage.

Hé bin … Etant donné que je vois de la fumée sortir du toit, je présume que oui, ils ont une cheminée.

Merci beaucoup mon bon monsieur … Passez une bonne soirée.

Comme quoi les Dieux écoutaient parfois … A moins que ce ne soit que le fruit du hasard. Quoiqu'il en soit, il pouvait s'inviter tranquillement … Par contre, le gars avait dit qu'il y avait de la fumée … Cela voulait dire âtre. Car le dicton disait bien « il n'y a jamais de fumée sans feu ». Et le fondement de Jebediah avait appris plus d'une fois à ses dépends que c'était quasi à coup sur véridique. Avant de jouer les acrobates, il fit le tour du bâtiment. Il y avait toujours une petite stalle pour accueillir les chevaux des clients … Dans la logique, il devait aussi y avoir un abreuvoir et un seau dans le coin. A force de tâtonnement, de jurons à se prendre les pieds dans un râteau mal rangé ou de se cogner le tibia dans le-dit abreuvoir, le Réprouvé trouva ce qu'il cherchait. Une fois sa besogne effectuée, il ne lui restait plus qu'à grimper sur le sommet de la bâtisse, avec son seau et sans le renverser. Evidemment, agile et adroit comme il était, il dut s'y reprendre à plusieurs fois. Mais finalement, à force de persévérance et de ahanement, il réussit. Avec parcimonie, il vida lentement le seau dans la cheminée. Il n'avait pas non plus envie d'inonder la pièce en bas ! Puis il entreprit sa descente.

Teuh teuh teuh … Pas d'inquiétude, m'sieur dame … teuh teuh teuh … j'suis juste le ramoneur … Tout va bien, la cheminée fonctionne parfaitement ... teuh teuh teuh … vous pouvez rallumer le feu.

L'inconvénient d'éteindre un feu avec de l'eau, c'était que cela faisait de la fumée. Et que lorsque l'on descendait par le conduit de la cheminée, on respirait généralement cette dernière. Si Jebediah avait eu des yeux, assurément qu'il aurait pleuré. En tout cas, à présent, il pouvait aisément se faire passer pour un Orisha au vue de toute la suie qui couvrait la moindre parcelle de son corps.

~ Et c'est partit pour la fête ~

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Mar 03 Avr 2018, 19:10




Accoudée à un large fauteuil qui donnait l’impression de l’avaler toute entière, la jeune femme relâcha sa plume. L’objet retrouva sa place d’origine, surplombant le bois parsemé de quelques gouttes d’encre. Le soin que son Créateur portait à ses possessions laissait quelquefois à désirait. Cela n’avait aucune importance. Un livre reposait sur le coin du bureau, ouvert à une page aléatoire. S’isoler pour étudier restait encore le meilleur moyen de lui échapper quelques instants, quand bien même elle ne posait pas les yeux sur l’ouvrage en question. Ses doigts refermèrent la lettre qu’elle venait d’achever. Hésitante, elle porta le papier à ses lèvres pour le bénir d’une prière. La superstition n’était pas un soutien à négliger. Sans perdre davantage de temps, elle attrapa le cachet de cire et scella la missive. Controverser encore et encore ne servirait qu’à retarder ses actes. Perdre du temps avait le don de l’agacer. La brune fit disparaître son œuvre, reprenant sa prétendue lecture en silence. Quelques minutes plus tard, la porte émit un léger craquement, pivotant doucement sur ses gonds. « J’ai besoin que tu ailles quelque part à ma place. » Le Vampire ne s’embarrassait plus de politesses comme autrefois et n’hésitait pas à lui imposer ses volontés. C’était désagréable. Lentement mais sûrement, leur relation se dégradait, et seule l’admiration qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre les empêchait de se déchirer véritablement. « Tu sais bien que je suis à ta disposition. » Sa bouche s’orna d’un sourire. Un jour ou l’autre, elle le lui ferait payer.

En vérité, la demande de Sayanel s’était révélée plutôt plaisante. Se rendre à Sceptelinôst pour négocier avec un homme dont elle ne savait rien lui offrait l’occasion de s’éloigner de lui en toute légitimité. La jeune femme avait dû choisir parmi ses chers enfants lesquels viendrait avec elle, et cela n’avait pas été aisé. Chacun d’eux chérissait les voyages en sa compagnie, à l’exception de quelques têtes rebelles qui ne résistaient jamais bien longtemps. Sa décision prise, elle avait levé les voiles vers la cité sans tarder. Cela faisait quelques jours que sa mission avait pris fin, et pourtant, elle ne se pressait pas de rentrer. Ce simulacre de liberté lui laissait sur les lèvres un goût de paradis. Une large cape couvrant son corps, elle errait toute la journée dans les rues, ne revenant qu’au crépuscule pour retrouver son descendant. S’émerveiller d’un rien était une occasion fabuleuse que seule la nouveauté pouvait lui offrir. D’humeur joviale, elle avait donc décidé de passer la soirée dans l’une des tavernes de la ville. Un exercice difficile pour l’autre. Le ménager n’aurait servi qu’à en faire un oiseau de basse-cour. Elle le voulait fort. L’ambiance joyeuse de l’endroit l’avait tout de suite ravie, et elle s’était dirigée vers l’un des jeux, curieuse de s’adonner à une nouvelle compétition. Du coin de l’oeil, elle ne quittait pas le Vampire du regard, suffisamment proche pour intervenir à la moindre bavure. Il lui avait déjà prouvé qu’il savait se tenir ; elle n’était pas inconsciente pour autant.

Abordé par une femme à l’allure des plus charmantes, le jeune homme ne savait où se mettre. L’alcool ne faisait décemment pas partie de ses boissons de prédilection, et il se voyait mal demander à l’inconnue si elle ne préférait pas qu’il se serve au creux de sa jugulaire. « Je… Vous... Je... » Il lui semblait que le contrôle acquis à la sueur de son front ces derniers mois s’évanouissait dans la nature. Le Vampire ne voulait pas la décevoir. Une main se posa sur son épaule. « Louis ? N’importune pas cette dame. Je t’ai demandé d’être sage, tu te souviens ? » Le regard doré de sa Créatrice se planta dans le sien. Son autorité soufflait toute sauvagerie. Penaud, il baissa la tête. Le rouge lui monta aux joues. « Va donc chercher Lucie, et raccompagne-la. » Considérant la question close, la jeune femme se tourna vers la brune et pencha la tête sur le côté. Jamais elle n’aurait dû amener Louis en ces lieux. Malgré ses attentes, il était encore trop tôt. « Veuillez m’excuser. Il est encore jeune, il a du mal avec les inconnues. » Sans plus attendre, la Vampire s’installa en face de sa nouvelle interlocutrice, ne se souciant guère de savoir si elle la dérangeait ou non. Lorsqu’elle vit Louis attraper le bras de Lucie pour se diriger vers la sortie, elle poussa un soupir de soulagement. « Peut-être s’en sortirait-il très bien sans moi. Je ne peux m’empêcher de le surveiller. Vous savez ce que c’est, avec les enfants. » Haussant les épaules, elle baissa les yeux vers les jetons achetés plus tôt. Il ne fallait surtout pas penser à eux. La mélancolie était son ennemie. En revanche, la compétition avait toujours fait partie de ses activités favorites. Son regard dériva vers les verres. Le goût serait affreux. « Vous vouliez donc parier, n’est-ce pas ? Êtes vous si sûre de gagner ? Dans le cas contraire, votre vie est sans doute bien terne pour que vous vous jetiez ainsi vers la boisson. Cela dit, ça n'a pas vraiment d'importance. Il se trouve que j’ai un sérieux penchant pour le jeu. Je suis prête à tous vous les donner, sauf un. » Elle poussa les jetons dans sa direction. Enthousiasmée par la perspective de se mesurer à quelqu'un en de si étonnantes circonstances, la brune se pencha en avant pour s’approcher de sa nouvelle adversaire. Son bras s’enroula autour du sien pour porter le verre aux lèvres de la jeune femme. Une pratique qu’elle avait souvent observé dans ce genre d’établissements. Souriante, elle défia l'autre du regard. « Que la meilleure gagne. »

907 mots




(c)LOKIA
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Mar 03 Avr 2018, 20:49


La prochaine enquête le mena directement aux portes de Sceptelinôst. Les réprouvés et sa nation n’entretenaient pas de rapports belliqueux, mais on ne pouvait pas non plus les définir comme étant au beau fixe. Au mieux, ils restaient indifférents, au pire ils se toléraient jusqu’à la prochaine bataille. Toutefois, Zane se souvenait du camp qu’ils avaient favorisé lors de la guerre les confrontant aux Anges. Par conséquent, ils étaient davantage promis comme des gens sur qui il fallait taper plutôt que d’embrasser jovialement comme de vieilles fréquentations. Le Diable avait néanmoins quelques affaires à régler dans le quartier. L’un de ses informateurs devait l’attendre dans une sorte de gîte qui comportait bon nombre de jeux. Un bar dirigé par une tenancière qu’il ne connaissait ni d’Adam ni de Ève. Toutefois, il ne faisait plus aucun sens de se fier aux visages des gens, à présent. Lui-même avait emprunté l’apparence d’un guerrier ancestrale. Un aspect qu’il avait déjà exploité une fois sur une île de survivants. Sous cette forme, personne ne serait censé le reconnaitre, et personne ne le ferait puisqu’il comptait bien se tenir à carreau cette fois-ci. Son caractère changeant sans pour autant être complètement altéré, l’homme enfonça la porte d’un grand coup de pied pour faire part de sa présence.

Beaucoup de monde étant déjà entassé à l’intérieur, certains d’entre eux le dévisagèrent, tandis que d’autres, plus attentifs, poursuivaient leurs quêtes de pouvoirs dans les activités proposées sans se laisser décontenancer par l’individu. Avant de se lancer dans le vif du sujet, Hanzo — de son nom de scène — scruta le périmètre, après quoi il s’installa à une place vide du comptoir, non sans bousculer quelqu’un au passage. « Une Tequila. Sans glaçons. » Peu volubile, l’homme ignora la question de son voisin sans même se soucier de ce qu’il désirait. Plus préoccupé par tous les concours sans queue ni tête qui prenaient vie comme un tableau sans âme, le conquérant ingéra sa mixture d’une traite en reposant vigoureusement le verre contre le bois du comptoir. Après quoi, il remarqua la présence d’une jeune femme à quelques chaises de lui. Pour une raison inexplicable, il avait cru la reconnaître l’espace d’un instant, mais ce fut vraisemblablement une faute de jugement un brin précipitée. De toute façon, elle venait tout juste de défier quelqu’un sur une version édulcorée d’un jeu qu’on pratiquait en Enfer et qu’ils appelaient communément le « tout risque ». Mais avec davantage d’attention, il reconnut la seconde… Callidora. Son sang se mit à bouillir ténébreusement. S’il n’était pas ici en repérage incognito, il aurait certainement levé son arme pour lui trancher la gorge sur-le-champ. Des gonzesses et de l’alcool… ça n’avait aucun foutu sens de toute façon. Finalement, il y avait surement de quoi s’occuper, le temps que ce type débarque. Dans tous les cas, soit il se lançait, soit il pionçait. La première option étant sans doute la plus prolifique à l’heure actuelle, le géant tatoué se hissa de sa chaise. Puis lorsqu’il passa à côté des deux femmes, il jucha sa main sur l'omoplate de la rouquine. « Bonne chance, ma belle. Tenez. C’est cadeau. » Il envoya une vingtaine de jetons s’égarer devant elle. En vérité, il encourageait surtout cette inconnue par dédain envers l’autre. Un grognement laconique passa ses lèvres quand il la dévisagea avant de la brusquer frugalement avec son coude en partant.

Il se dirigea ensuite vers une table où des bras de fer avaient lieu. « Je prends le prochain et je mise tous mes jetons. » Qui était au nombre de dix. Hanzo en avait dérobé à cet individu qu’il avait légèrement heurté au tout début. Il n’avait rien perdu de sa dextérité de magicien sous laquelle il s’était représenté à plusieurs reprises. Lorsque le gagnant fut déclaré, il prit donc la suite. Les bras de l’adversaire étaient imposants, mais ça ne suffisait pas à juger de la force d’un individu. D’ailleurs, s’il s’acharnait à bien vouloir faire durer le suspense, cela était vite devenu lassant. À la dernière seconde, il rabattit son bras et étala son adversaire. Suite à cette victoire, le samurai dompta les duels successivement. Il boxa à l’arrière-salle, enchaina quelques mouvements et l’emporta. Il continua sur un jeu mêlant logique et stratégie, pour arracher les pièces avec la même diligence. Le poker, gagné. Les fléchettes, gagnées. Le bonneteau, gagné. Sa consécution de victoire lui fit assurément empocher ce qui était certainement l’un des plus gros rassemblements de jetons de tous les candidats présents. Toutefois, il se fichait bien de pouvoir en tirer parti. Son objectif premier consistait à écouler du temps, non pas devenir le numéro un d’une taverne miteuse. À ses yeux, il s’agissait ni plus ni moins que de divertissements adaptés pour les jeunes bambins où l’enjeu était moindre tant il lui paraissait impossible de perdre. Cependant, l’accès à l’étage supérieur l’intrigua un peu plus que les précédents. Un simulateur de prison confondant énigme et rapidité. Pourquoi pas après tout. Autant s’y essayer. Quelque part, il s’agissait de son dernier espoir. À moins que d’ici là, un adversaire à sa hauteur ne daigne se pointer.



855 mots


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Mar 03 Avr 2018, 21:35

   Zoé entra dans la taverne, prenant bien soin de claquer la porte comme une porte se devait de l’être. Cependant, elle prit à peine le temps de vérifier que cette dernière était bien fermée. Cette négligence l’agaçait elle-même, mais il n’y avait plus le temps : là, maintenant, tout de suite, elle avait surtout envie de se descendre une bonne pinte pour se remettre d’aplomb. Une bonne vieille pinte dans une bonne vieille taverne de cette bonne vieille ville qu’était Sceptelinôst. Le berceau de son enfance et de son adolescence, aussi douce avait-elle pu ne pas être. Les souvenirs, quels qu’ils soient, la mettraient de bonne humeur. Ici, elle en était sûre, elle se remémorerait les copains et les bastons, ceux qui crient et ceux qui saignent, ceux qui trouvent un paquet d’Uriik’Dov et se le font chourer dans la même journée... Elle se débarrasserait de cette humeur moisie, qui venait tout juste de la prendre à cause d’une simple phrase prononcée par un inconnu qui lui, apparemment, devait la connaître. « Qu’est-ce que tu fous là ? », qu’il lui avait dit. C’est vrai, tiens, qu’est-ce qu’elle foutait là ? Elle était pas supposée être à Gona’Halv par hasard ? Frappée par sa propre confusion, Zoé avait rendu la pareille à cet homme en loin balançant son poing dans la figure. Elle avait enchaîné avec quelques coups de pieds, puis avait repris sa route à la cadence adaptée, l’esprit inondé par toutes ces questions soudaines et troublantes. Elle avait déambulé sur quelques centaines de mètres, ne sachant plus trop s’il fallait qu’elle se rende au lieu des festivités, perdue par le sens de tout ce voyage. Quelle idée l’avait prise de refoutre les pieds ici ? Un coup de tête à la con, une brise de nostalgie digne d’une pâquerette. Revivre une enfance qui n’existait plus... C’était débile, puisqu’elle ne connaissait plus grand monde ici… Et un bateau aussi. Et des cons sur ce bateau, SON bateau, qui ne l’avaient pas empêchée de lever l’ancre. Trois imbéciles qui regretteraient son absence sur le chemin du retour. Emergeant de ses pensées, Zoé intercepta quelqu’un. Il fallait qu’elle sache.

  -Hé, vous pensez que c’est une bonne idée ?

  Certainement que cet individu ne savait pas du tout de quoi elle parlait. Mais bon. Elle aurait parié qu’il n’avait pas dormi depuis des lustres, et son esprit devait être en compote. Ce mort-vivant lui dirait la vérité.

  -Je sais pas vraiment, mais j’dirais qu’oui… Faut toujo…


  -Ok merci.

  Et elle partit, à la fois déçue et rassurée par sa réponse. Mais toujours aussi énervée, la mâchoire serrée et prête à lâcher des injures à tout va. C’était ainsi qu’elle s’était retrouvée là, dans cet établissement où on avait organisé des trucs. Ouais, des trucs. Paraissait-il qu’on pouvait y gagner gros. En toute honnêteté, l’appât du gain avait été sa motivation première. Mais peu importait à présent. Elle était juste ici pour boire. Les jeux dont il était question l’emmèneraient là où ils devraient l’emmener. Le hasard ferait ce qu’il avait à faire. La Réprouvée s’avança au comptoir et fit l’effort d’accepter les jetons qu’on lui proposa d’acheter. Si au départ, elle ne souhaitait en prendre de quelques-uns, elle finit par se laisser tenter par la douzaine. Son visage s’était soudain illuminé : elle avait repéré la table. Celle qui était destinée à la descente de son alcool favori : la bière. Elle se leva de son tabouret. Le bruit provenant de la cheminée ne la dérangea pas, jusqu’à ce qu’elle aperçoive du coin de l’œil l’individu qui en sortait. Un individu sans dessus-dessous, couvert de suie. Il représentait un manque de rigueur qui avait encore pour don de l’énerver. Cette colère la tuait. Il allait la rendre folle si elle n’agissait pas. Dans un élan inattendu, elle se vit l’aborder et le diriger de force vers ce jeu qu’elle attendait, autant qu’il l’attendait. Elle incita l’homme à s’installer à la table avant de s’assoir lourdement en face, les mains plaquées contre le bois usé, regardant son adversaire dans le blanc des yeux – du moins, c’était ce qu’elle avait cru faire avant de découvrir que ça n’était pas possible. A croire que rien n’allait chez cet idiot.

  -A nous deux. Déclara-t-elle sèchement et un peu fort.

  Bordel, il allait lui en falloir des coups pour se détendre et ne plus psychoter sur l’asymétrie de ce mec… Heureusement, elle était plus déterminée que jamais à se prendre une grosse cuite.

~745 mots~
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Sam 07 Avr 2018, 19:06

Une fête chez les Réprouvés. Et lui, il devait jouer les livreurs. Ca ne l'avait vraiment pas rendu jouasse de faire tout ce trajet depuis Avalon juste pour donner un colis à un type et se taper de nouveau le chemin retour. Mais petite victoire personnelle, Ignis avait réussi à prendre sur lui. Et puis surtout, il avait refourgué Lémon à son patron le temps de son absence. Il fallait dire que cela changeait aussi de son travail habituel qui consistait à s'occuper des écuries et des basses besognes de l'auberge dans laquelle il était employé. Le pigeon voyageur avait rendez vous dans cette taverne. Il n'avait absoluement aucune idée de la tête que pouvait avoir le bonhomme. Il savait juste que le gars viendrait à lui. Lui ne savait pas à quoi il ressemblait. Par contre, ce n'était pas le cas du client. En même temps, les types à moitié cramé, ça ne devait pas courir les rues. Ca ne plaisait pas à Ignis. Mais pas du tout. Savoir qu'il serait repéré sans pouvoir identifier son interlocuteur le mettait quelque peu mal à l'aise.

Son patron lui avait dit de ne pas s'inquiéter, de profiter de la soirée et que, quand ça serait le moment, le gars viendrait à lui. Cependant, il avait oublié de lui parler d'un détail. Et comme le dicton disait, le Diable était dans les détails. Ce que l'aubergiste d'Avalon n'avait pas mentionné, c'était que pour profiter pleinement de la soirée, il fallait des jetons. Jetons qu'il fallait commencer par acheter. Ca n'aurait pas étonné le Brûlé qu'il soit un Avare, même s'il savait que ce n'était pas le cas. C'est donc en ronchonnant et en grinçant des dents que le Pécheur commanda quelques uns des fameux jetons. Il ne pouvait s'empêcher de regarder chacun des visages qu'il croisait, d'observer tout le monde, à la limite de la paranoïa, comme si cela pouvait l'aider à mettre la main sur son interlocuteur. Ce qui était évidemment peine perdue. Il ne savait même pas qui s'était. Comment aurait-il pu le reconnaître parmi la foule des gens présents ? Il n'aurait jamais dû accepter. Mais on ne pouvait pas dire qu'il croûlait sous l'or. Et maintenant, il avait une autre bouche à nourrir en plus de la sienne.

Ignis soupira et fit le tour des différents jeux proposés. Il aurai pu picoler. Ca aurait au moins eu le mérite de passer le temps d'une façon qu'il connaissait bien. Lui et l'alcool étaient devenus de bons amis ses dernières années. Mais ce n'était peut être pas une bonne idée de se saouler la tronche juste avant un rendez vous et d'être ivre si le gars venait le trouver. Non. Il valait mieux qu'il reste sage au niveau de la bibine et qu'il trouve autre chose. Les activités physiques, on pouvait oublier. Même s'il avait légèrement plus de facilité qu'avant, on ne pouvait pas dire que l'élasticité de sa peau était suffisante pour s'amuser à la torturer. Il finit par monter les escaliers pour se retrouver au premier étage. Apparemment, ici, il y avait des jeux un peu plus intellectuels … Ou en tout cas, qui ne demandaient pas de devoir mettre en action ses muscles. Les jeux de hasard. Pourquoi pas. Il n'aurait pas à se casser la tête vu que c'était du hasard. Sauf que ce dernier ne devait pas être de cet avis car le Déchu poussa la mauvaise porte. Lui qui ne voulait pas se faire de nœud au cerveau, voilà qu'il venait justement de tomber dans un jeux où le but était de faire fonctionner ce muscle.


Bordel de m*rde !

Le poing de l'Abjecto vint frapper la paroi de bois qui aurait dû être une porte. Bien mal lui en prit. Ce n'eut que pour seul résultat de lui casser la main. Il savait pourtant qu'il n'était pas fait pour ça, que son corps était loin d'être résistant, contrairement à celui du type baraqué qui se trouvait dans la même pièce que lui, parmi d'autres gens. Se tenant le membre blessé, il se mit à faire les cent pas s'éveillant tel un fauve prêt à partir en chasse. Il fallait qu'il sorte d'ici ou qu'il trouve quelque chose pour canaliser sa colère, faire qu'elle ne s'échappe pas dans tous les sens mais qu'elle soit sous contrôle, sous son joug.

Quelqu'un a une idée de ce qu'il faut faire ?

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Sam 07 Avr 2018, 19:31

Il avait touché le fond. Il n'aurai pas cru possible de descendre plus bas qu'il ne l'était déjà, mais à présent, c'était chose faite. Lui qui avait donné toute sa vie pour sa famille venait ni plus ni moins d'être banni par les siens. Déshérité et renié. La journée avait pourtant bien commencé. Il était dans une optique optimiste et avait décidé de passer voir son père, de lui rendre compte des avancées de sa rééducation. Mais pour une raison qu'il n'arrivaitpas à se rappeler, ils en étaient venu à s'engueuler. Son père avait fini par ui balancer à la figure ce qui le rongeait depuis qu'il avait appris ses mutilations. Que lui, Anak, n'était plus rien. Qu'il ne pourrait plus jamais faire honneur à la famille Qo'Worr. Qu'il était même limite une honte pour eux. Chacun de ses mots avait frappé le Réprouvé comme s'il s'était agi d'une lame. Le coup fatal avait été porté quand le Paternel lui avait annoncé qu'il le répudiait purement et simplement de la famille. Il avait tourné les talons sans un mot de plus, lui laissant à peine quelques minutes pour dire adieu au reste des membres de la famille qui était présent. Car dès l'instant où l'handicapé franchirait la porte de la demeure, il n'existerait plus à leur yeux.

Après ça, Anak avait tout plaqué. Il avait fuit, quittant l'île. Il avait besoin de se perdre, de se plonger dans la débauche pour oublier. Il savait que même si son père avait parlé sur le coup de la colère, il ne reviendrait pas sur ses paroles. Il était beaucoup trop fier pour ça. Il venait ni plus ni moins de perdre l'un des piliers de sa vie. Son optimisme avait claqué la porte était partit en vacances sans lui, laissant toute la liberté à sa négativité pour refaire surface. Sceptelinôst. Son point de chute. Le lieu qui lui ferait balayer les derniers événements. Il avait déjà commencé à boire. Et il espérait bien continuer mais il venait de se faire foutre dehors de la taverne où il se trouvait après avoir déclenché une énième bagarre. L'arcade sourcilière en sang, une pinte encore à la main, il déambula dans les rues à la recherche du prochain établissement où choir. Une concentration de personnes faisant la queue pour rentrer dans une taverne attira son attention comme la merde attirait les mouches. Il ne savait pas pour quelle occasion de telles réjouissances étaient organisées, mais une chose était certaine, il y aurait de l'alcool. Et des filles. Et peut être même de la bagarre. Tout ce qui lui fallait.

Le Bipolaire pénétra donc à son tour dans l'établissement. Il découvrit qu'il fallait acheter des jetons pour pouvoir participer à divers jeux qui permettaient de gagner des jetons. Et tout ça pour qu'à la fin, ceux qui en aient le plus deviennent propriétaire d'un terrain perdu il ne savait où. Devoir dépenser de l'argent pour ça alors qu'il se moquait du gain le fit grincer des dents mais quitte à utiliser ses pièces, autant le faire ici. Au moins, il pourrait quand même picoler en jouant. Et s'il avait un peu de chance, il gagnerait d'autres jetons et aurait ainsi encore plus de possibilité d'oublier. Il y avait les jeux purs et simples d'alcool dont le but était de boire avec un adversaire et de voir celui qui tiendrait le mieux ou qui picolerait le plus. C'était une bonne méthode pour ce qu'il avait l'intention de faire mais il y avait déjà beaucoup de monde. Ou alors, il participait à un jeu habituellement lambda où l'on avait ajouté que le perdant et/ou le gagnant, au choix, buvait à chaque fois. Ca pouvait le faire. Le bras de fer, il pouvait oublier, ce n'était même pas la peine d'y penser. Il finit par se décider pour les fléchettes. Autrefois, il était bon tireur … Mais il était droitier … Il n'avait pas eu l'occasion de tester du bras gauche jusqu'à présent. De toute façon, maintenant, il n'avait plus vraiment le choix dans ses options de bras. Il y avait plus de chance que ses fléchettes finissent par se planter dans quelqu'un plutôt que dans la cible mais en fait, il s'en foutait. Pire, il avait même limite envie que cela se produise. Voir le sang couler et savoir que c'était de son fait ! Il commença donc à lancer ses projectiles, certains se perdant en cours de route et n'arrivant jamais dans la cible.


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Sam 07 Avr 2018, 19:33

Une soirée organisée chez les Réprouvés, à Sceptelinôst. Dis comme ça, ce n'était pas vraiment suffisant pour que Raeden porte son attention dessus. Il devait certainement y avoir des centaines d'événements dans ce genre à chaque lune, que cela soit chez les Bipolaires ou parmi d'autres peuples. Il ne pouvait pas se permettre de perdre du temps à s'y rendre. Il aurait du prendre du temps de temps en temps pour se détendre, mais ce n'était pas son genre. Il avait donc balayé l'information d'un geste de la main quand Bream le lui avait annoncé. Mais le chien n'était pas idiot. Il connaissait l'Ange depuis longtemps. Ainsi, il savait qu'il changerait d'avis dès l'instant où il lui annoncerait qu'il y avait des parcelles de terres, des territoires vierges à gagner. Et cela n'avait évidemment pas manqué. L'Ailé ne pouvait sciemment pas passé à côté d'une telle occasion. Absolument rien ne lui garantissait une victoire mais s'il ne tentait pas, il se poserait toujours la question « et si ? ». Les Anges avaient besoin de nouvelles terres. Plus le temps passait et plus cela devenait urgent. Ils ne pouvaient rester indéfiniment sur le territoire d'autrui. Rien ne garantissait que les lots étaient assez conséquent pour accueillir une ville mais ca pouvait déjà possiblement faire un avant poste. C'était un territoire vierge à construire. On pouvait en faire ce que l'on voulait.

Raeden poussa donc la porte de la taverne ce soir là. Il ne savait pas exactement à quoi s'attendre. Il était donc parti sur le principe de s'attendre à tout et n'importe quoi. C'était plus simple ainsi et il n'y aurait pas de surprise. Il s'arrêta un instant sur le seuil, son regard balayant la salle devant lui et les gens qui étaient présents. Il y avait déjà du monde et les activités avaient déjà commencé. Bientôt, il en ferait partit. Mais avant ça, il devait acheter des jetons, précieux sésames qui lui permettrait de participer aux jeux.Il y avait évidemment bon nombre de jeux à boire. Au vu du peuple organisateur de cette soirée, ce n'était que peu étonnant. S'il pouvait éviter de s'y adonner, cela serait pour le mieux. Normalement, il avait une plutôt bonne résistance à l'alcool mais il préférait garder les idées claires et l'esprit limpides le plus longtemps possible. Un type venait de rentrer par la cheminée … L'Ange fronça les sourcils, ayant l'impression de le reconnaître, mais il n'eut pas vraiment le temps de le voir, entre le visage couvert de suie et le fait qu'une fille l'avait déjà attrapé pour l'emmener plus loin. Ce n'était pas grave, il n'était pas là pour ça. Les jetons en poche, il devait à présent se décider sur le premier jeu qu'il ferait pour commencer. Certaines personnes charismatiques peuplaient la salle, ce qui annonçait du beau monde.

Raeden descendit à la cave. On lui avait annoncé qu'il s'y trouvait un lieu pour des combats au corps à corps. Il allait débuter ici. C'était probablement l'un de ses points forts même si ce n'était pas pour ça qu'il ne devait pas se méfier et considérer la chose acquise. Tous les coups étaient permis et il n'était pas le seul gars costaud dans le coin. Surtout qu'il n'y avait pas de règle. C'était au plus rapide qui couchait l'autre au sol. La force n'était pas forcément la plus avantagée. L'agilité et la vitesse pouvaient jouer beaucoup aussi. Et étant donné que tous les coups étaient permis, la magie pouvait logiquement être utilisée, ce qui rajoutait une autre difficulté. Les Réprouvés n'étaient pas reconnu pour être des fervents utilisateurs de magie mais il n'y avait pas que des Bipolaires. Il réfléchissait, c'était trop casse-tête. Il fallait simplement qu'il laisse faire son instinct et ses réflexe acquis au fil des siècles. C'était le moment d'arrêter de penser et seulement d'agir. Il fit donc un signe à l'arbitre des combats pour signaler sa présence comme concurrent. Enlevant son manteau et son haut qu'il posa sur une chaise mise à disposition pour ça, il resta immobile telle une statue de marbre tout le reste de l'affrontement qui précédait le sien.

C'était à présent à lui. Il avait entendu des gens parlaient d'un homme qui était passé un peu plus tôt et qui avait fait visiblement forte impression pour avoir remporté plusieurs affrontement, que cela soit ici ou bien autour d'autres jeux. Mais il était parti. L'Ailé ne pourrait donc pas se mesurer à lui. Se mettre des objectifs, se fixer des challenges de temps à autre ne pouvait pas faire de mal. Et puis, ce n'était pas parce qu'il était venu ici dans un but bien précis et sérieux qu'il ne pouvait pas non plus profiter du moment, se détendre un tant soit peu s'amuser. Bon, ces termes étaient assez limités quant il s'agissait de Raeden. Cela faisait bien longtemps qu'il avait perdu la définition de s'amuser. Mais ce n'était pas le moment d'y penser. Là, c'était place au combat. [/i]

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Mer 11 Avr 2018, 12:16


« Je comprends tout à fait. » répondit l’Impératrice Blanche. Il y avait encore quelques décennies… à moins que cela soit des siècles… elle bégayait à chaque fois qu’une personne lui adressait la parole. Elle ne se sentait tout simplement pas à la hauteur. Ce passé avait été enterré sous d’épaisses couches d’enseignements et d’entraînements. Certains sont faits, sans doute dès la naissance, pour régner. D’autres non. « J’ai bien peur que non. » souffla-t-elle doucement. Les enfants… en bas âge ou adultes, cet univers ne lui disait rien. Bien sûr, elle était mère mais s’occupait de sa progéniture à la même fréquence qu’elle buvait du thé, c’est-à-dire jamais. C’était au-dessus de ses forces. Les enfants la déprimaient, elle ne savait pas comment s’y prendre et leur fragilité l’effrayait. Elle n’était pas faite pour ça. Le simple fait de penser à l’accouchement lui donnait des sueurs froides. Aussi, elle préféra ne plus aborder le sujet, ne s’interrogeant pas plus sur le lien qui unissait le fameux Louis à son interlocutrice. Après tout, chez les peuples qui ne vieillissaient pas, il était délicat de déterminer qui était le parent de qui. Elle-même était si vieille, sans que le poids du temps n’ait pourtant jamais terni ses traits. Elle finit par sourire devant la remarque. « Je ne suis certaine de rien. Nous verrons bien. ». Elle trouvait cette femme culotée de juger ainsi de sa vie. N’avait-elle pas le droit de tenter l’expérience sans forcément être certaine de gagner ? Cela dit, perdre ou gagner un jeu à boire, Edwina s’en fichait bien. Elle avait d’autres combats plus importants à mener, de ceux qu’il ne valait mieux pas perdre, sous peine de finir dans un état bien pire que le mal de tête qu’elle voyait déjà se profiler à l’horizon.

Son regard se porta un instant vers un homme qui venait de passer par la cheminée. Certains savaient soigner leur entrée. Elle se pinça la lèvre, s’empêchant de rire de l’état dans lequel ce dernier se trouvait. Ses yeux remontèrent vers sa « rivale » du moment. Alors qu’elle allait se prêter au jeu, elle sentit une main dans son dos. Elle inspira plus rapidement, un frisson parcourant son échine. Elle tourna la tête sans doute trop rapidement, fichant ses mires sur le tatoué. Elle plissa les yeux puis, après quelques secondes, la pression qui avait commencé à naître dans sa poitrine se relâcha doucement. Sans un mot, elle le regarda s’éloigner, fixant sa silhouette d’un air pensif. « Un ami à vous j’imagine ? » finit-elle par lâcher. Reprenant une posture plus propice au défi qui l’attendait, elle avança les jetons qui lui avaient été gracieusement donnés d’une main et prit un verre dans l’autre, imitant le mouvement de la brune. « Que la meilleure gagne alors. » répéta-t-elle sans savoir que, de toute façon, elle partait perdante. Après que le liquide eut coulé dans sa gorge, elle se mit à tousser. Rien à voir avec le vin. Elle avait juste l’impression que l’on venait de lui brûler les entrailles. Y avait-il réellement des êtres qui consommaient cette boisson pour le plaisir ? Elle ne voulut pas s’arrêter pour autant. Après tout, même si elle ne se sentait pas en avaler plus de cinq, elle pouvait tout de même tester sa résistance un peu plus longtemps. Elle en but donc un deuxième. « Avez-vous prévu quelque chose ce soir ? Hormis de me battre à plate couture ? » demanda-t-elle alors en souriant, préférant en rire, avant d’entamer le troisième. Alors que l’alcool passait ses lèvres, son regard s’attarda sur la présence d’un homme qu’elle ne connaissait que trop bien. Raeden. Elle fut prise d’une envie soudaine de le rejoindre, envie qui fut bien vite stoppée par le souvenir de sa condition actuelle. Il ne la reconnaîtrait pas sous cette apparence et elle se voyait mal l’aborder sans raison valable. Le quatrième verre passa un peu mieux, sans doute parce qu’elle était plongée dans ses pensées, oubliant légèrement le goût immonde. Cependant, son estomac lui rappela bien vite la situation et elle finit par avoir un haut le cœur. Elle s’immobilisa un instant et finit par reposer le verre qu’elle s’apprêtait à offrir à sa compagne. « Si jamais vous le recroisez, dîtes lui qu’il faut toujours tester la jument avant de parier dessus. » fit-elle en se levant, trouvant après coup son commentaire bien tendancieux. « Cela dit, toutes mes félicitations pour la victoire. Il semble que vous soyez la meilleure. » rajouta la jeune femme avant de tourner les talons. Finalement, elle allait retrouver Raeden. Elle ne savait pas encore ce qu’elle ferait une fois qu’il se trouverait devant elle mais peu importait. Elle se connaissait. L’ivresse ne lui allait jamais très bien. Soit ses penchants maléfiques ressortaient, soit elle se sentait fragile et désespérée, à la recherche de bras compatissants. L’un dans l’autre, il valait mieux se trouver à proximité d’un Ange. Les risques étaient moindres. À vrai dire, vu son état actuel, elle penchait plus pour la seconde solution.

Se frayant un chemin parmi la foule, elle monta un étage et fit chou blanc. Elle descendit donc au sous-sol, retrouvant l’homme de ses pensées. Il y avait autre chose qui la titillait depuis quelques longues minutes mais elle laissait ça de côté, certaine que le temps lui apporterait les réponses qu’elle désirait. Sinon, elle les provoquerait. Elle n’attendit aucun signal et s’érigea elle-même en adversaire de l’Ange. Il lui avait simplement suffit de murmurer son vœu dans l’oreille de celui qu’elle venait de remplacer pour qu’il lui obéisse. Devant l’homme, elle se demanda quel effet cela produirait si elle retirait elle-aussi son haut. Cette pensée l’amusa, telle une adolescente un peu niaise, et elle l’oublia pour se concentrer sur le duel. Puisqu’il risquait de lui mettre des déculottés à l’avenir, autant qu’elle lui en mette une bonne maintenant en prévision. « Si je gagne, vous retirez le reste de vos vêtements et vous restez nu pour la soirée. » dit-elle au préalable pour plaisanter.

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Sam 14 Avr 2018, 15:59



Je regardais le large. L’océan nous encerclait. Le bleu de l’eau se reflétait dans le turquoise de mes yeux. J’avais l’impression que nous étions seuls au monde. C’était effrayant. Jamais je n’aurais dû embarquer sur ce navire... Et si nous venions à nous échouer ? Et si je venais à me noyer ? Et si l’eau regorgeait de requins prêts à me dévorer ? Des tremblements me parcouraient.  Pourquoi diable avais-je décidé d’embarquer alors que la mer me terrifiait ? Était-ce parce que mon goût pour l’aventure était trop prononcé ? Ma curiosité trop aiguisée ? Ou était-ce car l’on m’avait dit que mon promis se trouvait au-delà les mers ?

« Hey ! » Une femme s’approchait en m’aboyant après. « Où vous avez vu que l’on pouvait rêvasser ici ? On travaille dur sur mon navire ! » Elle me jeta un balai. Comme je n’étais nullement préparée, l’objet finit sa course sur le sol. La femme soupirait. « Mais qui m’a refilé ses empotés... » « Je... » « J’imagine que tu dois être la gamine qui nous a payé pour embarquer. » D’un signe de tête, j’approuvais. « Bon… Jusqu’à ce que nous accostions, tu ne ferras pas la plante verte ici. » Je ramassais le balai puis la regarda. « Eh bien, allez ! Au boulot ! Mon bâtiment doit être rutilant avant que nous arrivions à Sceptelinôst. Jack-le-sans-dent va s’en prendre plein les mirettes ! » J’ignorais qui était ce monsieur mais je n’avais pas le courage de poser la question. « Tout le plaisir est pour moi, madame ! Je serais donc à votre service le temps de notre voyage ! » Elle grimaça. « Eurk… » Après ça, elle me laissa seule. Je commençais mon service avec le sourire. Le travail me permettait d’oublier que nous étions au milieu de nulle part, à la merci d’Eoda et possiblement dans le viseur d’Ezechyel.

Bien que les premiers jours fussent assez durs, l’équipage m’accueillait peu à peu. Leurs plaisanteries crues et légères me faisaient rire et, je fus presque attristée, après une semaine de voyage, que nous arrivions à terre. Cependant, j’étais bien trop heureuse de quitter le lieu hostile qu’était l’océan pour cela.

« Eh bien ! C’est bien ma veine ! Nous accostons de nuit ! » Un rire secoua les épaules d’une vieille matelote. « La cap’taine pourra pas se la frimer avec son beau rafiot ! » « Silence vielle écrevisse ! » Je franchissais avec la plus grande des prudences la planche de bois qui servait de pont entre le bateau et le port. « Hey, la grande brune ! Tu nous quittes déjà ? » « Oui, je vais aller en ville. Je dois retrouver quelqu’un. » Deux jeunes hommes, d’à peine quelques années, se regardèrent. « La mam’zelle a un quelqu’un ? » « Doit être bien inconscient pour la laisser embarquer avec des pirates ! » « Hey, dis-nous, c’est quoi son nom ? On le connaît peut-être. » Je leur souris, pleine d’espoirs. « Malcolm Mynceria ! Ça vous dit quelque chose ? » Comme lié par une âme commune, l’ensemble de l’équipage, ou presque, haussa les épaules. « On le connais pas mais on peut le devenir, ton Malcolm. » « Silence les boutonneux. Tu devrais te rendre à la grosse soirée qui est organisée ce soir. S’il se trouve sur la presqu’île alors, il y sera surement. » « La grosse soirée ? » Lauren, la capitaine du bateau, hochait la tête et me donna des indications pour que je puisse m’y rendre. Je n’y tardai donc pas.

La taverne était bruyante. Il y avait tellement de personnes que je ne savais pas par où commencer. Je me contentais donc de suivre le mouvement et alla échanger naïvement mes quelques pièces contre des jetons. Avec mes quatre jetons en mains, je me doutais que je n’allais pas aller bien loin dans tous les jeux présents. Cependant, jouer n’était pas mon but bien que cela m’intriguait.

Je me déplaçais ensuite à travers la taverne en dévisageant tous les hommes qui croisaient ma route. Peut-être que celui de Malcolm se révèlerait comme étant une évidence. Mais l’évidence ne se montrait pas au rez-de-chaussée où j’évitais même, de peu, l’accident en sentant une fléchette perdue passer tout près de mon visage. Aussi, à choisir entre descendre dans la cave où des rugissements presque bestiaux retentissaient et monter à l’étage, ma décision fut vite prise et je grimpais doucement les marches d’un escalier. Je choisis d’entrer dans une pièce sans prêter attention aux personnes qui regardaient, amusés, la porte que j’avais passée. « Je parie 1 jeton qu’ils y arriveront. » « Quoi ? Je te parie 2 jetons qu’ils ne sortiront jamais à temps ! »

La pièce était plutôt lugubre. Elle m’arracha un frisson. A l’intérieur se trouvaient quelques personnes dont un homme tatoué aux muscles saisissants. Un autre homme calciné entra par la porte quelques instants après moi. Mon regard ne s’attarda ni sur l’un, que j’avais peur de vexer en regardant ses brûlures omniprésentes, ni sur l’autre qui m’intimidait dans cette pièce exiguë.

J’offris néanmoins un grand sourire à l’homme brulé. « Je pense qu’il faut que l’on s’échappe ! » Ma réponse était surement des plus inutiles puisque l’ensemble des personnes ici présente avait déjà dû deviner mais toutes questions méritaient réponses ! Et, comme je n’avais nullement la solution pour sortir d’ici, c’était la seule réponse que je pouvais fournir. « Il reste juste à savoir comment ! » Mimant une intense réflexion, je commençais à faire les cents pas. Cependant, mon esprit était plus focalisé sur la localisation de mon promis que sur le déroulement du jeu. Je ne me demandais même pas si nous avions un temps limite pour réussir ou ce qui se passerait si nous ne parvenions pas à nous échapper.
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Mer 18 Avr 2018, 13:27




Quelle plaie.
Quelle plaie de devoir sortir de son île pour aller supporter la présence des impies... Enfin bon. Personne ne l'y obligeait, si ce n'était sa jalousie maladive. Personne ne lui avait demandé d'aller s'asseoir en cachette dans une taverne de Sceptelinôst. Seulement un de ses espions lui avait fait remarquer la présence de sa chère épouse en ces lieux et il n'avait pas pu s'empêcher d'abandonner temporairement ses responsabilités pour aller fouiner dans les affaires de Lilith. Le chaman fixait sa pinte de bière d'un air orageux. La dernière fois qu'il était entré dans une taverne, c'était il y a une dizaine d'années et il n'en était ressorti qu'après avoir égorgé la totalité de ses occupants... Parfois cette époque lui manquait. Aujourd'hui, il n'avait plus la liberté d'arracher les yeux de tout ceux qu'il croisait. En voilà une de triste affaire, qu'il allait noyer dans sa bière tout de suite. Heureusement, les Réprouvés faisaient partis de ceux qu'il haïssait le moins. Leurs mœurs n'étaient pas si loin des pratiques de l'Île Maudite, si bien qu'il en arrivait à apprécier leur compagnie. L'alcool amer ne le détendit pas. Partager son corps avec un psychopathe qui cherchait constamment à le réduire en poussière et ce avec une puissance terrifiante n'était pas une situation qui s'arrangeait avec trois pintes. Pourtant il avait besoin de fusionner avec son hozro s'il voulait que son apparence reste secrète. Ainsi revêtu des traits d'un homme à la peau basanée, bien plus jeune, aux cheveux cours d'un blond très clair, portant un pantalon en toile brune et une tunique ouverte bleu azur aux rayures dorées, il était bien loin de ressembler au Suprême de l'Au-Delà. Tant mieux, parce-que ce dernier n'avait absolument rien à faire ici. Officiellement, il n'était que l'ami de Kazak, qui elle, avait bien été conviée à la fête. Ses yeux de bronze étaient noircis par la colère de Gideon, parsemés d'éclats verdâtres qui n'avaient rien de naturel. Son sourire était doux mais pincé de douleur et des gouttes de sueurs perlaient le long de sa nuque. Ce n'était pas la chaleur du lieu qui le faisait souffrir mais l'ouragan interne qu'il contenait à grand peine. Au fond, Devaraj ne se plaignait pas et prenait un plaisir malsain à combattre le parasite qui gangrenait son âme. Sur les milliards d'esprits disponibles, il fallait qu'il en choisisse un parmi les pires et les plus dangereux. Incorrigible... Il en vint à agrandir son sourire et se leva pour parcourir les salles, n'ayant aucun intérêt à participer aux jeux. Ce qu'il voulait, c'était sa femme.


[Événement] - Les terres de l'île d'Orahza 11091610

Ce n'était pas le cas de Raguä' TalosKerusAmaGuama 'Ok Kazak, qui s'amusait à défier n'importe qui à prononcer l’entièreté de son prénom et grade sans bafouiller. La Médiatrice des Morts et chef des Kazak se faisait croire espiègle et taquine. En réalité la capitaine corsaire n'était pas prête à céder un de ses jetons et ne prendrait pas de gants pour tricher par tous les moyens possibles. Elle et quelques uns de ses acolytes avaient fait le voyage avec le Hǫfðingi et l'accompagnaient officieusement dans ses déplacements, ainsi gardait-elle un oeil prudent sur l'homme qui cachait son souverain. Enfin, son équipage ne se privait pas pour prendre du bon temps. Sceptelinôst était une ville appréciée par l'ensemble de la tribu et beaucoup en profitaient pour agrandir leurs collections, que ce soit avec les dents de leurs adversaires ou les pièces d'or acquises de façon douteuse. La chamane tenait en haute estime certains des habitants de la ville et parlait même quelques mots de Zul'Dov -principalement des insultes. La jeune femme confia ses jetons à ses hommes, qui excités par le défi ne se lasseraient pas de participer à tous les jeux possibles. Si les corsaires avaient un fort esprit de compétition, il aimaient par ailleurs beaucoup les trésors de toutes sortes et encore plus les lopins de terre à posséder. Kazak s'installa à une table libre, s'amusant de la gêne que pouvait provoquer la nudité de son torse musculeux, recouvert du sang frais d'un sacrifice fait juste avant d'accoster près de la ville... Il y avait de toute évidence beaucoup d'étrangers conviés à cette soirée. Elle commanda du saucisson et une pinte, prévoyant de quoi calmer sa faim tout en attendant les rapports des esprits qu'elle avait envoyé en quête d'informations spéculaires et d'opportunités commerciales. Mais étant plus guerrière que marchande, la chamane prenait beaucoup de temps à conclure des accords et manquait d'optimisme concernant l'issue de cette soirée. D'ailleurs, elle se demandait avec curiosité à quoi rimait cette pseudo-vente de terrains... Certainement pas à ce qu'on leur laissait croire.


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Vous ne pouvez pas reconnaître De- *mur*.  Et sinon j'ai ramené un PNJ niveau V membre du gouvernement chamanique.
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Sam 21 Avr 2018, 09:22

La discrétion était bien loin d'être son fort. Autrefois, il aurait certainement pu faire les poches d'une bonne partie des personnes présentes sans que quiconque ne s'en rende compte. Mais aujourd'hui, il était aussi discret et élégant qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Pendant un instant, Jebediah crut qu'il avait réussi à faire une entrée tout en douceur et que le boucan de son passage n'était que dans sa tête. Rapidement, cependant, il fut démenti dans ses convictions. Quant il sentit une poigne l'agriper, il se dit que c'était foutu pour lui, que c'était certainement les malabars de la sécurité ou un truc du genre qui allaient le foutre dehors. Après tout, il n'avait rien pour payer quoi que ce soit et il n'avait pas d'invitation. Et en plus de cela, il était loin d'avoir la gueule de l'emploi, quelque soit l'emploi. Il fallait qu'il essaye de négocier ou de se sortir de ce étrin d'une façon ou d'une autre. Ce soit devait être son gagne pain à lui aussi.

Hey salut ! Comment ça va ? J'vous jure, si j'avais pu rentrer par la porte d'entrée, je l'aurai fait. Je suis sur qu'elle est très belle en plus. Je ne voulais pas lui manquer de respect, je vous jure. A vous non plus d'ailleurs hein.

Puis Jeb comprit enfin qu'il s'était trompé sur la personne qui s'en était pris à lui. Déjà, il n'y avait qu'un seul être, et c'était une fille. Mais surtout, elle ne le menait pas vers la sortie. Au contraire, elle le força mêmeà s'asseoir à une table. Il s'attendait à un savon, une engueulade ou n'importe quoi dans ce genre là. Au lieu de ça … elle le provoquait en duel à boire. Même pire, elle ne lui laissait pas du tout le choix. Comme si, parce qu'il était un Réprouvé, il devait absolument picoler. Non mais franchement, il y avait des fois, c'était à ce demander ce que les gens avaient en tête avec tous leurs amalgames et leurs raccourcis bidons.

C'est vraiment gentil à vous ma p'tite dame de me proposer à boire mais j'ai pas de quoi payer. Puis surtout, j'voudrai pas avoir les doigts qui aient la tremblote. Vous comprenez, ça entacherait un peu la réussite de mon projet et ce n'est pas le but recherché. Vous méprenez pas hein, c'est absolument pas contre vous. Vous êtes certainement charmante et d'agréable compagnie mais voyez, j'ai des gens à dépouiller moi si j'veux pouvoir manger correctement ce soir. J'peux comprendre que vous ayez besoin de compagnie, vous en faites pas, ça m'arrive à moi aussi de ressentir ce genre de chose. Une autre fois, ça aurait été volontier que j'aurai accepté. Même un peu plus tard dans la soirée, pourquoi pas, quand j'aurai quelques petits objets sonnants et trébuchants dans les poches. … Bon aller, si vous insistez et que vous payez, je veux bien quand même prendre le premier verre avec vous. Ainsi, ça vous évitera d'être déprimée que je doive vous quitter par la suite. Mais c'est bien pour vous que je fais ça hein. Puis je dois reconnaître que ce n'est pas tous les jours non plus que l'on m'invite à boire sans me laisser le choix. On peut dire que par là, vous êtes particulière et surprenante. Aller, trinquons !

Le Bipolaire était en train de s'embrouiller dans ses explications. Au début de son speech, il savait où il voulait en venir et ce qu'il voulait faire. S'éclipser le plus rapidement possible pour vaquer à ses occupations premières. Sauf qu'à force de parler, d'essayer de mettre les formes et tout, voilà à présent qu'il se retrouvait à accepter de picoler avec son interlocutrice du moment. C'était lui tout craché, à se faire avoir ainsi tout seul alors que la femme n'avait à peine pipé trois mots. Il avait juste senti son regard insistant posé sur lui qui lui annoncé qu'elle n'était pas vraiment d'humeur à accepter un refus ou toute autre récrimination. Puis … Si on lui proposait de la picole, qui était-il pour refuser. Au moins, ainsi, même s'il n'avait aucune nourriture consistante dans le bide d'ici la fin de la journée, aurai-il eut quelque chose à se mettre dans le gosier. Tellement enthousiaste, au final, de trinquer, Jebediah ne prit pas la peine de vraiment chercher où était la choppe de l'autre. Ou plutôt, il y alla quand un bourrin, Réprouvé maladroit qu'il était. Ainsi, lorsque les récipients se rencontrèrent, un tsunami se produisit et une certaine quantité, voire même une quantité certaine d'alcool se retrouva étalée sur la table … Et sur les deux convives.

Oups …

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Mar 24 Avr 2018, 10:19

Mon voyage continuait inlassablement. J'avais l'impression de ne jamais voir le bout de cette mission personnelle. Le fait de retrouver mes souvenirs était quelque chose d'important pour continuer de vivre dans ce monde. J'avais besoin de savoir qui j'étais. Mais pour cela, je devais absolument retrouver des personnes qui me connaissaient avant la grande guerre des Dieux. Cependant, ce n'était pas gagné ! Je ne savais pas où je devais commencer mes recherches. Devais-je trouver un endroit ? Un lieu ? Une maison ? Une personne spécifique ? Où devais-je commencer dans une bibliothèque pour trouver quelque chose sur ma personne ? Étais-je une personne influente ? Importante ? Aucune idée ! J'étais dans les ténèbres... Alors, je décidais d'aller dans des lieux regroupant un grand nombre de personnes, et peut-être qu'une de ces personnes pourraient m'aider.

À force de marcher, je m'étais retrouvée dans une grande taverne, lumineuse où de nombreuses voix sortaient. Je m'arrêtais un moment à quelques mètres de la porte en bois pour l'observer l'architecture. C'était vraiment une belle taverne et cela me tardait de rentrer à l'intérieur, au chaud et rencontrer des personnes. A mon avis, il devait y avoir quelque chose d'inédit pour qu'il y ait autant de monde et de voix concentrés en un seul point. Je devais sauter le pas. Je poussais donc la porte en chêne, j'entrais à l'intérieur pour me réchauffer un peu et me poser en même temps. Une fois à l'intérieur, je ne m'étais pas trompée, il y avait déjà beaucoup de personnes. Je vis des personnes discutées entre eux, formant de petits groupes dans les coins de la Taverne. Je les regardais attentivement, en espérant avoir des flash de mémoires. Mais rien pour l'instant. Il y avait toute sorte de personnes. Ils étaient bien habillés pour cette soirée ... Je me demandais ce qu'il se passait au juste.

Je décidais d'aller voir le personnel de la taverne pour demander des explications. " Veuillez m'excuser, monsieur ! Y-a-t-il un événement spécial ce soir ?" - " Oh bien sûr que oui, Mademoiselle ! Ce soir, ce sont les jeux hasard qui est mis à l'honneur ! Venez prendre quelques jetons pour jouer avec les autres joueurs !" Holà ! Dans quoi je m'embarquais maintenant ? Je ne savais pas bluffer, je ne connaissais pas les règles du jeu et je ne savais pas mentir aux autres. Je soufflais un peu, mais je décidais d'acheter quelques jetons pour pouvoir jouer aux différents jeux de hasard mis en place pour cette soirée. Je devais quand même bien participer, je n'allais pas rester dans mon coin à ne pas côtoyer les autres personnes. Je me demandais si j'avais pleins d'amis ou bien si j'étais l'une de ces personnes solitaires qui ne voulaient s'attacher à personne ...

Je secouais la tête rapidement pour m'enlever ces idées de mon esprit. Je remerciais l'homme de m'avoir donné des jetons. Je les ramassais délicatement avant de les mettre dans ma poche avant de m'enfoncer dans le grand salon. Déjà, je vis qu'il avait de l'animation, une personne avait bousculé deux convives sur une table. Je croisais les doigts pour qu'il ne se passe rien de dangereux durant cette soirée. La bar m'attendait, je pris un siège pour commander une boisson. Cela me ferait du bien de me rafraîchir après ce long voyage. J'avais marché pendant des jours entiers, sans jamais m'arrêter un seul instant. Je découvrais des paysages, ou redécouvrais plutôt. Je sentais que je connaissais ces paysages, mais tous avaient été bien modifiés depuis le passage de la Grande Guerre.

Donc, j'avais perdu mes repères. Je soufflais avant de prendre une gorgée de ma boisson alcoolisée. L'alcool avait un effet dévastateur, puisque je ne supportais pas l'alcool. Il ne fallait pas que j'en abuse de trop dans cette soirée. Je décidais me mêler à la foule pour essayer d'avoir une petite conversation ou bien de commencer à jouer aux jeux de hasard. Je pris un siège et je pris quelques jetons pour pouvoir commencer à jouer et à relever des défis de tailles. Et peut-être que je trouverais une personne qui pourrait m'aider à avancer dans ma quête sans fin.
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Mar 24 Avr 2018, 21:22

   Bien que l’impatience commençât à monter, Zoé s’appliquait à aligner ses pintes dans un ordre qui lui semblait déterminé. Il fallait savoir être méthodique lorsqu’il s’agissait d’enchaîner les descentes. Surtout une fois qu’on était cuit : être capable d’attraper le prochain verre. Zoé l’avait appris dès lors qu’elle avait découvert le bel univers qu’était la délinquance, soit autour de ses dix ans. Elle jetait des petits coups d’oeil agacés et perplexes à celui qu’elle avait désigné comme adversaire.

   -Non, ça va pas. Et j’men fous que tu sois clochard et sobre. Fais pas ta fillette.

   Entre les mots « ma p’tite dame », « tremblote », et le fait qu’elle suivait pas la moitié de son discours, ce gars touchait le fond. Déjà, depuis quand on refuse un verre, et en plus elle se demandait s’il comprenait son propre discours. Elle se retînt de le lui demander. Elle l’aurait fait si elle avait eu le temps. Là, il n’y en avait plus.

   -Ouais, c’est ça, trinquons.

   Zoé attrapa l’anse de la première chope – celle qui se situait tout à sa droite – et la brandit vers celle de l’homme. Le choc fut plus violent que prévu, et ce fut autant de sa faute que de celle de l’autre à vrai dire… Enfin, surtout celle de l’autre. Fallait pas déconner non plus, il était aveugle. Le bras en l’air, le reste de sa bière se balançant d’un bord à l’autre du récipient, la Réprouvée se figea, le temps pour son esprit de se mettre en alerte. Les yeux grands ouverts, elle observait le liquide se répandre sur la table. Bordel, c’était vraiment pas le moment. Ce mec allait en bouffer. Elle prit une inspiration et commença à boire, cul sec. Boire, boire, boire. Oublier le reste. Boire quitte à se noyer, depuis le temps qu’elle attendait ça… Bah tiens, c’était décidé : quand elle mourrait, si tant est qu’elle mourrait un jour, ce sera noyée dans sa propre bière. Ce fût avec l’espoir d’être un peu plus détendue que Zoé reposa lourdement sa pinte vide sur la table trempée. Elle contempla de nouveau la flaque. Etait-ce du désespoir ou une forme d’anormale indifférence qu’elle ressentait ? Sa réaction aurait peut-être été pire, si seulement quelques gouttes étaient tombées. Quoiqu’elle aurait pu nettoyer à ce moment-là…

   -Dis-moi, est-ce que tu te foutrais pas un peu de moi depuis tout à l’heure ?

   Elle entamait déjà la deuxième tournée, mais s’assura avant que ce double borgne de mes deux faisait de même. Il allait voir, lui, le « premier verre » de rien du tout. Il allait boire, lui... Elle but de nouveau d’un trait et rabattit son verre, comme elle l’avait fait avec le précédent. Sa main glissait déjà en direction du suivant. Elle regardait son adversaire avec reproche.

   -J’ai un problème avec toi, j’essaie de le régler et tout ce que tu trouves à faire, c’est empirer les choses. Elle s’enfila la troisième. Elle buvait trop vite pour encore sentir les effets de l’alcool. Mais en contrepartie, la transition serait violente. C’est pas possible d’être borgne, plein de suie et avoir deux mains gauche à la fois… Maintenant, c’était cette aile blanche toute noircie qui la déconcentrait. J’aimerais éviter de te péter la tronche, même si ça serait cool… Allez, bois.

   Et elle but encore. Son estomac était plus que plein et sa tête commençait à tourner. Sacré nom, qu’est-ce que ça faisait du bien ! Elle avait beau continuer de planter ses ongles dans le bois de la table, elle se sentait drôlement mieux. Y’avait plus qu’à gagner à ce jeu et à attendre d’être bourrée. Ca n’allait pas tarder. Zoé s’adossa à la chaise et soupira. Cette maladie, cette folie ou elle ne savait trop quoi… enfin, ce problème allait finir par la tuer. Elle se demandait d’ailleurs comment elle était parvenue à survivre jusque-là. Et aussi, pourquoi avait-elle ce problème alors qu’elle avait vécu toute sa jeunesse dans cette même ville, capitale du bordel ? Elle avait beau chercher, elle ne comprenait pas. Des années durant, elle avait usé de toute sa patience pour l’ignorer. Ca n’avait pas marché. Le seul moyen qu’elle avait trouvé aujourd’hui, c’était de combattre le mal par le mal. Ne plus le fuir ni lui obéir en faisant le ménage partout, mais le regarder bien droit dans les yeux comme un vrai bonhomme et lui faire des doigts. Cet homme en face d’elle, elle voulait toujours lui arracher les ailes et lui remettre ses yeux dans ses orbites, chose qu’elle ne pouvait pas vraiment faire. Alors il fallait qu’elle supporte sa présence, qu’elle supporte cette connerie qu’il avait répandu sur la table et qu’elle le regarde pour s’habituer à son existence. Avec un peu de chance, c’était peut-être un autre de ces bougres sympas. Un de ces gens qu’on finit par pardonner parce qu’ils ont ce truc qui fait qu’on les pardonne. Tu me diras, Zoé n’as jamais été difficile en termes de potes.

~830 mots~

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[Événement] - Les terres de l'île d'Orahza

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