Mœurs, concepts, coutumes

Totem chamanique :

Grand, mais maigre. Déchiqueté, menaçant. Tantôt baignant dans la pâle clarté de la lune, penché vers le spectateur qu'il juge de ses globes laconiques, tantôt disparaissant dans la pénombre pour réapparaître un peu plus sur la gauche, ou en arrière ? Le monstre bouge-t-il sa carcasse béante dès que les regards l'ignorent ? Le sang séché qui déforme une bouche penchée ne se met-il pas à couler de nouveau, comme frais d'une victime malheureuse ? Voilà qu'il descend le long de la pierre gravée, qui le boit avec avidité, tandis qu'au dessus, une lueur macabre illumine sa gueule. C'est un totem, il hante, il surveille. Il est toujours là. L'incarnation des méandres hallucinogènes d'un esprit en transe.

Un totem chamanique peut prendre autant de formes que de matériaux existants. Loin d'être toujours une sculpture en bois, il peut aussi prendre support sur une pierre dressée, un crâne, un arbre, un lampion. Il n'est pas toujours réaliste et figuratif. Il est le fruit d'une méditation du fabricant, qui le construit sous l'emprise de substances psychotropes. Seul ce dernier en connait les moindres significations, la raison des formes créées souvent biscornues et monstrueuses. Tous les chamans peuvent construire des totems personnels et officieux, qu'ils cachent généralement dans un coin de l'Île Maudite. Il existe aussi des totems officiels sur l'Île, qui appartiennent à la nation entière et dont la fabrication remonte à trop longtemps pour que l'on se souvienne réellement des significations. Mais ils servent de support à de nombreuses spéculations et légendes au sein de la race. Un totem est obligatoirement relié à un seul Æther, uniquement. Il ne le représente pas forcement, il peut aussi servir d'hommage à un acte, d'offrande, il peut être constitué d'un ensemble de symboles chamaniques [voir les topics en rapport] référents à une demande, une supplication. C'est un objet religieux et sacré. Porter atteinte à un totem signifie être un criminel devant être jugé, et l'on raconte de toute façon que ceux de l'Île Maudite sauraient parfaitement se défendre tout seuls, voire attaquer inopinément les intrus. Légende d'un imaginaire trop perché ou réalité, personne ne saurait trancher. Pour prier un totem, on le repeint, avec la ou les couleurs qui correspondent à l'intention et le sentiment de la prière.

Purification :

L'air étouffant draine les énergies malsaines, assomme le corps et permet à l'esprit de s'ouvrir aux messages chuchotées par les voix des divins. Se purifier, former un réceptacle ouvert et respirer la fumée forte qui s'infiltre et sème ses graines qui iront stimuler l'imaginaire.

La Purification est un acte commun qui berce le quotidien d'un chaman. Il a pour simple but de se mettre en condition idéale pour communiquer avec les Ætheri, afin de pouvoir participer à un rituel. Beaucoup de tribus possèdent une hutte de purification, qui fonctionne exactement comme un hammam, dont le foyer est agrémenté de plantes hallucinogènes qui brûlent et forment une épaisse fumée. Dans certains groupes, on fait brûler des bottes entières d'herbes, ou de simples bâtons d'encens, sans passer par la hutte. La fumée purifie ainsi un lieu, une personne, un objet...

Rêves et visions :

Un doux rêve dans les bras d'une amante, une vision de cauchemar qui réveille en sueur et terreur, un murmure acide, un hurlement strident, un écho du vent narcotique, quelques mots qui se glissent sous les paupières lourdes. Qui sait comprendre les tumultueux discours du sommeil et connait les chemins sinueux dans lesquels emportent les herbes, peut prétendre à s'élever au dessus des autres et faire grâce de son art en secourant les novices.

Les chamans communiquent avec les Ætheri par des visions hallucinogènes, mais aussi par des rêves. Ainsi tous les rêves -et les cauchemars- sont importants et peuvent être traduits en utilisant les symboles. Par exemple, si un chaman rêve d'un corbeau qui crache des flammes rouges, il pourrait penser qu'Ezechyel veut que du sang soit versé, que son plus jeune enfant doit être sacrifié, ou que demain, il y aura de la grêle. Les interprétations sont nombreuses, fausses ou vraies, par le fruit du hasard ou non. Cela dépend de l'intelligence de votre personnage, de son habitude à discerner un vrai message divin d'une blague d'un mage pouvant contrôler les rêves ou des murmures d'un esprit malicieux. Posséder ce savoir est signe de puissance dans la race et cela peut même être considéré comme un rôle à part entière, car il n'est pas rare que les débutants se tournent vers des sages expérimentés et reconnus pour leur demander d'analyser les signes.

Sacrifice et rapport à la mort :

Silhouette courbée, ployant sous la soumission de la lame qui déchire ses entrailles, le sacrifié est déjà avec les esprits, abandonne son corps torturé et mourant, offre son sang pour que les prières de ses proches soient entendues. Les couleurs s'effilochent, palissent et tout devient terne. Sa gorge se sert dans un gargouillis sanglant, ses oreilles s'assourdissent. La douleur ravage son être entier et pourtant il n'a pas peur. Il peut déjà se voir, flottant, grâce éthérée qui se mouve pour rejoindre le monde des spectres.

Les chamans ne voient la mort que comme une étape de plus dans leurs vies. Ils connaissent le Cycle, ils savent qu'ils peuvent devenir esprits ou se réincarner. Ils n'ont pas peur de la mort, sauf quand cela concerne la Malédiction d'Ezechyel [voir rituels] qui les condamnent à devenir Ombre à jamais. La mort, comme la vie, sont vénérés à égales valeurs. Quand un chaman se porte volontaire pour un sacrifice humain, c'est le supplice en question et l'abandon de son enveloppe charnelle, qui sont vantés comme preuve de force et de courage. Son nom sera honoré et son esprit respecté.

Précision : le sacrifice volontaire étant une forme de suicide, les chamans sacrifiés par ce moyen sont exemptés de la réincarnation en Ombre.

Percussions et danses :

Le coup retentit. Il lance une symphonie indomptable et spontanée, qui fait vibrer le sol et les âmes. Mués par ce rythme redoutable et dans une synchronisation presque parfaite, les corps s'élancent avec ardeur, s'assouplissent, rejoignent le sol dans une chorégraphie sensuelle vidée de pudeur. Spectacle bariolé aux voix graves et sérieuses dont chaque pas est lourd d'une signification légendaire.

Grosse caisse, caisse claire, tambour, timbales et tambourin sont les principaux instruments utilisés par les chamans, avec en minorité quelques xylophones et idiophones -maracas, par exemple. Peuvent s'y rajouter des instruments à cordes ou à vent, selon les tribus et leur style. Le tambour, qui possède lui aussi différentes versions, est décoré par son propriétaire en suivant les codes de la tribu. C'est un objet important, qui doit se mériter. Celui qui joue le rythme d'un rituel possède un rôle aussi important que le prêtre qui sacrifie. Il doit s'entraîner sans relâche et n'a pas droit à l'erreur. En conséquence, les grands joueurs de tambours qui officient pendant les cérémonies importantes, sont toujours des professionnels qui en ont fait leur métier.

A contrario, les danses chamaniques sont un terrain plus ouvert et nuancé. Il existe un cercle restreint de danseurs professionnels, qui sont toujours proches du prêtre et qui sont là pour montrer l'exemple, afin que toute l'assemblée puisse recopier leurs gestes. Ils servent de meneurs à ceux qui souhaitent se mêler à la mélodie. Les danses et les rythmes musicaux varient tous selon les tribus. A l'exception d'un ou deux rituels qui sont extrêmement codés [voir rituels]. Il existe beaucoup de styles de danse, en duo, en cercle, en solo, lent, brutal, érotique,  silencieux, bruyant. Les danseurs meneurs sont toujours nus et peints. Ils sont sélectionnés sur critères de beauté physique dans certains groupes, il y a autant d'hommes que de femmes et tous doivent avoir réussi le passage à l'âge adulte [voir rituel] pour pouvoir danser en public lors d'une cérémonie.

Vous pouvez donc agrémenter vos rp avec les danses que vous souhaitez, mais gardez à l'esprit que le but d'une danse est uniquement et obligatoirement religieux, ne sortez pas de l'ambiance de la race -plutôt sauvage et brutale- en réinventant la salsa.

La Justice :

La Justice selon les lois chamaniques est rendue par l'autorité religieuse la plus puissante de la tribu. Pour les grands crimes, les fautifs sont gardés prisonniers et amenés à comparaître devant le Souverain -élu des Dieux- pendant les Solstices. La justice et les lois de la race se superposent à la religion et le sort d'un prisonnier est en réalité remis entre les mains des Ætheri, voilà pourquoi les juges sont les prêtres, qui servent d'intermèdes avec les divins. Chaque tribu peut avoir quelques lois qui différent concernant des comportements de société, les châtiments peuvent être plus ou moins sévères. Néanmoins, porter atteinte à un concept, un objet, une personne considérée sacrée, mène bien souvent à la torture, le déshonneur et la mort. Il existe plusieurs cérémonies de mise à l'épreuve pour juger un coupable, dont l'utilisation du Labyrinthe ou la danse de Xulxulchio [voir rituels].

Objets - La Pipe Sacrée :

La Pipe Sacrée est obligatoirement et uniquement utilisée lors des rituels officiels. Elle est unique à chaque tribu et possédée par le grand chef. Elle possède un gardien attitré -rôle honorable et important- qui se charge de veiller sur elle dans un coffre spécial qu'il garde dans sa tente, placée à côté du chef. Autrement, les chamans possèdent des pipes plus petites pour leur usage privé.

Objets - Plumes :

Une plume représente un combat de tout type (physique, mental, contre-soi-même, contre quelqu'un ou quelque chose d'autre) gagné ou perdu. Elle est peinte selon le langage des couleurs et des symboles pour signifier la nature du combat, puis taillée pour signifier la façon dont s'est terminé le combat :

- Non taillée : perdu
- Tailladée : gagné avec acharnement
- Tranchée en deux dans la largeur : gagné d'un coup
- Trouée au milieu : gagné avec conciliation

Masques/Peintures de cérémonie

Le masque chamanique est un moyen de rassembler plusieurs symboles pour une danse précise sans avoir à se débarrasser de ses propres peintures corporelles. Il représente une sur-couche utilisée pour des occasions précises et répétitives, comme celui des Solstices. Il est l'égal d'une peinture, en plus pratique. C'est un objet utilisé par ceux qui officient les rituels.

Voilà une liste non exhaustives des peintures et masques de cérémonie :

Nom et prénom d'un chaman - Hiwa

Principe :
Lors de sa transformation, le chaman abandonne son ancienne race et identité. Il obtient donc un prénom sacré, appelé Hiwa, propre à la race, qui est utilisé comme pour faire preuve de respect, pendant les grandes occasions. L'Hiwa est immuable, choisi par le Maître Chaman, qui prend en compte la Lune de naissance de l'individu. Ce dernier se verra ainsi lié à un végétal ou minéral qui décrit hypothétiquement sa personnalité, les Chamans pensant que la Lune de naissance peut influer sur le caractère d'une personne. Il est interdit de dévoiler un Hiwa à quelqu'un extérieur à la race. Certains racontent que c'est un sacrilège, d'autres que cela porte malheur à la victime, d'autres scandent que l'Hiwa porte avec lui les secrets de la personne et qu'il serait dangereux de le révéler à des non-initiés. Pour la vie quotidienne, le chaman garde un prénom de la langue commune, donné par ses parents et ses proches et qu'il peut changer comme il le souhaite.

Construction :
Chaque Lune possède un préfixe, ainsi que deux dimensions (végétale ou minérale) qui prennent la forme d'un suffixe. Pour construire l'Hiwa, le Maître Chaman prend le préfixe correspondant à la Lune de naissance du chaman. Puis il choisit une seule des deux dimensions, avec son suffixe. Les syllabes entre les deux sont libres et dépendent de sa fantaisie. Entre chaque partie, on rajoute un apostrophe, pour signifier une fin brute et une légère pause dans la prononciation.

Prononciation :
L'Hiwa d'un chaman peut prendre plus de dix secondes à être prononcé, surtout que l'on rajoute normalement tous les titres honorifiques derrière. Il est très mal vu de l'écorcher, on le prononce très lentement en articulant beaucoup.

Exemple :
Machin est né pendant la première Lune (Kah), avec la dimension végétale (Am). Son Hiwa sera donc : Kah' [blahblahblah] 'Am. Ce qui peut donner, Kah'Zignar'Am Suprême de l'Au-Delà, ou encore Kah'Ali'Am Médiateur des Morts, ect.

Les Lunes se calquent sur le climat de l'Île Maudite.

La Lune enneigée (Kah) :
- Végétal : Tremble, la tradition (Am)
- Minéral : Cristal, la clarté (Az)

La Lune des eaux silencieuses (Zi) :
- Végétal : Bouleau, l'équilibre (Ir)
- Minéral : Grenat, le sens de l'adaptation (Ial)

La Lune des plaines endormies (Raguä) :
- Végétal : Liseron, l'enracinement (Om)
- Minéral : Ambre,  le mystère (Ok)

La Lune de la forêt mouillée (Zeli) :
- Végétal : Pin, la sincérité (Yl)
- Minéral : Bronze, l'énergie (Ya)

La Lune des fruits murs (Mo) :
- Végétal : Violette, la douceur (Uk)
- Minéral : Agate, la stabilité (Udo)

La Lune des récoltes (Lyz) :
- Végétal : Noyer, l'écoute (Erz)
- Minéral : Améthyste , la guérison (Er)

La Lune venteuse (Soa) :
- Végétal : Lavande, la sagesse (Ao)
- Minéral : Fer, l'enseignement (Ha)

La Lune tempétueuse (Zäm) :
- Végétal : Jonc, le courage (Io)
- Minéral : Émeraude, la bonté (Iou)

La Lune qui tremble (Ré) :
- Végétal : Violette, la tendresse (Wa)
- Minéral : Grès, la justice (Wo)

La Lune colérique (Wom) :
- Végétal : Joubarbe, la cordialité (Yo)
- Minéral : Marbre, l'union (Yé)

La Lune glacée (Hoh) :
- Végétal : Jonc, la croissance (Wi)
- Minéral : Obsidienne, l'amour (We)

La Lune destructrice (Kewa)  :
- Végétal : Saule, la communication (O)
- Minéral : Pierre de Lune, le rayonnement (I)

Crimes et Exploits

Crimes du moins grave au plus grave & punitions

- Parler l'Oddelegy devant des étrangers de façon répétitive | langue coupée
- Dévoiler la signification des symboles chamaniques à un étranger | langue coupée
- Blasphémer | pèlerinage ou sacrifice selon la gravité
- Outrage à un objet, une personne ou un lieu sacré | pèlerinage et temps d'exil
- Dévoiler la position géographique de l'Île, ou donner une description de la faune ; flore | malédiction d'Ezechyel sur le coupable et sa famille
- Faire entrer un étranger sur l'île sans alliance diplomatique | malédiction d'Ezechyel sur le coupable et sa famille
- Dévoiler le secret du Cycle | malédiction d'Ezechyel sur le coupable et sa famille

A noter qu'il n'existe pas de système de dénonciation pour les blasphèmes et outrages. Il s'agit plutôt d'une démarche personnelle et intime à respecter pour ne pas s'attirer le mauvais œil des autres chamans et pour s'assurer que l'affaire ne devienne pas un sacrilège à part entière.

Cela exclut évidement les intrigues diplomatiques, les besoins pour la politique et les volontés divines. Ce sont des lois qui sont adaptables et qui sont là plutôt pour le contexte général vécu par la plupart des Chamans et pour la vie quotidienne.

Exploits dans l'ordre croissant
- Lancer des rumeurs déroutantes au sujet de la race, falsifier des informations existantes ou effacer des traces
- Participer à la mise en place et la continuité de l'autonomie économique de l'Île
- Participer à la récupération des Morts et à la vente d'informations aux Vivants [plutôt réservé aux membres Aylimr, Souw & co]
- Dénoncer un traître
- Protéger le secret du Cycle dans une situation critique
- Comprendre la signification d'une pierre de connaissance
- Retirer une science utile aux Morts de l'Au-Delà (ingénierie, artisanat, sciences naturelles et médecine)

Les récompenses peuvent varier entre des titres nobiliaire, des possessions sur l'Île Maudite ou le soutien pour une création de tribu. Un exploit peut faire l'objet d'une mission de montée de niveau.

Calendrier

Une ère
Une durée indéfinie pendant laquelle l'Île Maudite prend la forme d'un symbole divin. L’ère prendra le nom de l'Æther en question et une attention spéciale lui sera dédiée lors des rituels. Les reliefs de l'Île sont modifiés afin de former le symboles, ce qui entraîne une période de reconnaissance géographique et de sécurisation des Temples et des habitations.

Une année
Une durée qui peut contenir plusieurs fois toutes les saisons de l'Île Maudite. Le temps qui s'écoule est calculé par rapport aux nombre d'aurores observées [voir Rituels], qui doit s'élever à quatre pour passer à l'année suivante.

Une lune
Une durée d'un mois. Il en existe douze qui sont nommées comme ci-dessous.

- La Lune enneigée (Kah)
- La Lune des eaux silencieuses (Zi)
- La Lune des plaines endormies (Raguä)
- La Lune de la forêt mouillée (Zeli)
- La Lune des fruits murs (Mo)
- La Lune des récoltes (Lyz)
- La Lune venteuse (Soa)
- La Lune tempétueuse (Zäm)
- La Lune qui tremble (Ré)
- La Lune colérique (Wom)
- La Lune glacée (Hoh)
- La Lune destructrice (Kewa)

Les années sont numérotées par rapport à l’Ère, par exemple : an deux-cent après Nidalu, an trois après Ezechyel, etc...

Correspondances avec la chronologie officielle
-  De la création des chamans jusqu'à l’ère de la Renaissance du Dieu-Roi : ère d'Ezechyel
-  De l'ère de la Conciliation : ère de Nidalu

Cette façon de mesurer le temps est communément appelée le Calendrier de Raanu.

Demencia & Drogues

-  La Demencia est une puissante drogue provenant du volcan de l'Île Maudite. Elle ne fait effet que sur les personnes possédant des troubles mentaux et leur sert à apaiser leurs maux. C'est un cristal orangé de base, mais il est dérivé en plusieurs formes : poudre, onguent, liquide, fumée. On le retrouve aussi très souvent incrusté dans des bijoux ou des ornements sur les Totems.

-  L'Herbe à pipe [Ashï] est cultivée dans la Vallée du Lac-Rouge, puis fumée, réduite en poudre dans des sels de bains ou bien ajoutée comme épices dans les recettes. Elle est aussi distillée en eau de vie ou liqueur et donne son nom à une boisson très convoitée : la bière Ashï.

Monnaies

Dans l'ordre de valeur croissant
-  Troc de biens divers et variés
-  Échange contre biens médicinaux [drogues ; onguents ; herbes ]
-  Troc de services divers et variés
-  Échange contre prières
-  Échange contre pigments de peinture [certaines couleurs étant très rares et difficiles de fabrication]
-  Échange contre des Wäz [Demencia sertie dans des pièces de bois, bronze, argent, or, cristal]
-  Informations en échange de Fusion [pour les Morts]

Les Wäz datent de l’ère de Nidalu et leur fabrication est limitée.

Yumimeya
Saint-Valentin

Yumimeya (signifiant " Dans le cercle " en Oddelegy) est une jeune tradition qui prend racine dans d’antiques coutumes. Les Chamans formant un peuple hétéroclite, le rituel au sein du Cercle emprunte différentes pratiques au fil de l’Histoire. Ses origines remontent aussi loin que les premières études sur le don majeur des Chamans, à savoir la Fusion des Deux Esprits. Certains érudits s’intéressèrent aux propriétés de ce pouvoir et comment les contrôler, les amplifier. L’avènement de nouveaux types d’Esprits dans le monde suggéra une possible évolution de la Fusion. Personne ne saurait affirmer comment la coutume est née, qui en étaient les précurseurs. Cela étant, les tribus Raoni et Alsea entretinrent le rituel et le répandirent au sein des autres groupuscules au fil des brassages. Bientôt, la coutume fut adoptée par les mœurs chamaniques. Une fois de plus, le peuple créa quelque chose de nouveau et de surnaturel.


Principe
Yumimeya ne se pratique qu’à deux, car elle tient son essence de la Fusion des Deux Esprits. Le principe est de contourner les barrières corporelles pour s’unir non pas à un Mort, mais à un Vivant. La Fusion est un phénomène propre aux Chamans et qui régit leur quotidien : apprentissage, assimilation, grandir, se surpasser, découvrir, entrevoir… Les Esprits les guident à travers leurs connaissances et leur vécu via cette union magique. Avec la coutume, le partage se réalise entre deux personnes, dans le but de s’unir aussi bien corporellement que spectralement. Généralement, elle prend place au sein d’un couple amoureux pour approfondir leur lien et le renforcer pour le futur. Yumimeya est interdite dans un cadre familial pour supprimer l’inceste, de même qu’elle ne se fait qu’entre adultes. À noter qu’il est possible de provoquer la Fusion avec un étranger, tant qu’il y a au moins un Chaman dans le duo. Au-delà de l’expérience, le but de Yumimeya est d’honorer la Vie et la Mort, ensemble.


Déroulement
Les prérequis sont les suivants. Les unis doivent s’isoler et personne – Vivants comme Morts – ne doit les déranger avant la fin du rituel. Les deux personnes doivent se dénuder entièrement et se peindre mutuellement de gris et de rouge, il est obligatoire que ce soit l’autre qui peigne son partenaire. Un cercle – dont les motifs et les couleurs sont à la discrétion du duo – doit être tracé au sol, suffisamment grand pour accueillir le couple. Ensuite, à l’intérieur du cercle, de préférence près des rebords, une arme à double lame est laissée : une dague avec un tranchant de chaque côté du manche ; il est possible de se contenter de deux dagues normales, ce qui est plus rare. Enfin, des encens hallucinogènes sont déposés autour du cercle pour éveiller les esprits et démarrer le début de la coutume.

• Les deux Chamans se placent au sein du cercle, assis ou à genoux. Ils doivent se faire face et unir leurs Corps. Cela implique donc l'étreinte la plus forte pour que le maximum de surface corporelle se touche, ainsi qu’une position sexuelle qui favorise cette étreinte (exemple : la position du Lotus est la plus commune). Ainsi liés de manière charnelle, les Chamans doivent se parler. Il est question d’entremêler leur vécu, leur présent et leur futur. Les sujets varient selon les couples, mais il est toujours question de mettre en évidence les points communs, les aspirations communes, ce qui les complète et les rapproche, le passé qui les a unis, le possible avenir qui les attend, le tout dans le but d’honorer la Vie, leurs existences tissées ensemble. Une fois tous les points possibles abordés, le coït à proprement parler peut continuer dans le silence – sans briser l'étreinte et le face-à-face – et la Fusion est entreprise. Le cercle commencera à s’illuminer. Les deux unis ferment les yeux. Ils doivent se concentrer sur le phénomène et capter les souvenirs, les pensées et le contrôle du corps de l’autre. La coalescence peut prendre plus ou moins de temps, dépendant de la Magie de chacun et de leur capacité de concentration.
  
  
• Au bout d’un certain temps, le cercle s’éteindra. La Fusion est alors complète. Les yeux se rouvrent et peuvent s’observer mutuellement. Les Chamans ne font plus qu’un et contrôlent les deux corps à la fois, dans une entente et une symbiose parfaite de leurs Esprits ; ils deviennent les Deux. À partir de cet instant, la suite du rituel ne dépend que de la Fusion des Deux en place. Les voix superposées peuvent parler à l'unisson et évoquer une prophétie qui les lie, un désir à assouvir ou une destinée que les Deux chercheront à accomplir. Le coït peut aussi se poursuivre selon les goûts et les fantasmes des Deux, afin de ressentir tous les aspects de l’acte. Les Deux peuvent tout autant communier pour rendre grâce aux Ætheri, Yumimeya étant l’une des plus belles offrandes que les Chamans puissent proposer. Le tout étant qu’aucun corps ne doit dépasser du cercle, au risque d’interrompre la Fusion. Pour finaliser la coutume, les Deux saisiront l’arme et se replaceront en face-à-face. De la manière de leur choix, ils se tueront mutuellement ; soit en plantant la dague contre leur cœur et en s'étreignant une ultime fois, soit en tuant l’autre simultanément. L’important étant d'honorer la Mort ensemble, dans un ultime souffle.

Peu de temps après, les Chamans se réveilleront dans leur corps d'origine et la cicatrice persistera à jamais sur eux. Le Lien Fusionnel est ainsi établi et béni par les Ætheri.


Conséquences
Le Lien Fusionnel permet aux unis d'être plus puissants ensemble. De manière générale, l'un parviendra à dépasser ses peurs ou ses doutes en présence de l'autre. Cette force est accrue lorsque les deux corps se touchent, très généralement en se tenant la main. Étant de retour dans leur enveloppe personnelle, leurs Corps font barrière à une nouvelle Fusion des Deux, mais les Esprits parviennent à s'entremêler par le biais du simple contact. De même, la moindre liaison intime leur fera ressentir les mêmes effets que la Fusion des Deux durant le rituel accompli. Enfin, s'ils sont confrontés à une situation menaçant leur relation, le Lien Fusionnel les unira spectralement : les deux Corps disparaissent et les Esprits prennent leur place, fusionnés et palpables. La coalescence agit selon la volonté des Deux telle une Fusion classique, durant un court moment. Ceci est une manifestation rare mais est une preuve que les Chamans sont unis par la Yumimeya, pour l'éternité.

Des effets secondaires peuvent également s'opérer lors du rituel. Si celui-ci est échoué, le Lien Fusionnel ne se crée pas. Toutefois, si l'égarement se produit lorsqu'ils deviennent les Deux et avant la Mort mutuelle, il arrive que les Esprits échangent de corps. Pour inverser le processus, il faut recommencer le rituel depuis le début et le réussir. Aussi, lors de la Mort mutuelle, les Esprits ne quittent jamais les Corps car le Cercle les protège de ce destin funeste.