Autrefois confinées au sein de la Capitale, les jeunes Orines développaient souvent une imagination débordante pour illustrer le monde extérieur qu’elles ne connaissaient qu’au travers de récits et d’histoires rapportées par les Muses et leurs mères. Au travers des Ères, les demoiselles ont d’ailleurs créé un vaste répertoire de contes et de mythes conçus de toutes pièces, pour la plupart, qui se transmettent désormais de génération en génération dans la cité des Arts. De ces fables découlent de nombreuses coutumes, fortement ancrées dans la tradition de ce peuple. Certaines de ces célébrations sont propres à Maëlith et ne peuvent avoir lieu que là-bas, mais d’autres sont exportées avec les Orines, bien que leur ampleur soit plus modeste qu’à la capitale.

Avec l'émergence d'Onikareni, le répertoire des coutumes et des fêtes a été largement augmenté, les Orines des Terres de Lua Eyael ayant particulièrement à cœur de fêter et d'honorer souvent les Dieux et les petits instants de la vie.

Période de l’année : Veille de la saison des pétales à Maëlith.
Tradition : Kami no enbu, aussi connu sous le nom de « valse de papier », est une journée regorgeant de mythes et de légendes, que les plus anciennes racontent à leurs disciples durant ce jour très spécial. Cette coutume a pour but de mettre à l’honneur le futur ou ancien maître des Orines, qui lui adressent des vœux. Les jeunes femmes écrivent, sur un papier, une prière pour porter chance à celui qui créera le Lien ou un souhait le concernant, puis élaborent un pliage plus ou moins complexe pour dissimuler leurs mots – si un morceau du message est visible, il faut recommencer en réfléchissant correctement au positionnement de leurs mots. Cet art, appelé Origami, est enseigné dès le plus jeune âge aux Fils et Filles de Mère Nature, leur permettant d’apprendre la concentration et la précision. Un pliage ne peut contenir qu’une seule prière et les Orines peuvent donc en faire autant qu’elles ont de souhaits. Selon la légende, la forme que donnent les artistes à leur création a une grande importance, puisque chaque conformation possède sa propre histoire et sera donc plus ou moins à même de porter la prière jusqu’à son destinataire. Par exemple, le bateau sera capable de porter le vœu par-delà les mers et les océans, la grue sera capable de porter les sentiments exprimés jusqu’au destinataire, etc. Une fois que la fin d’après-midi approche, les jeunes femmes dissimulent leurs origamis dans le village, et ce jusqu’à la nuit tombée. Le lendemain, lors de la saison des pétales, les pliages seront emmenés par le vent jusqu’aux Kitsune, les messagers et protecteurs du peuple, qui feront alors en sorte que les prières soient exaucées. Il est également traditionnel, pour les Hanatsu s’apprêtant à quitter Maëlith, d’écrire l’énigme qu’elles pensent poser à leurs prétendants, ainsi que la réponse à leurs devinettes. Il s’agirait d’un bon présage pour s’assurer que l’Aisuru réponde correctement. Bien sûr, il est rare que l’Orine pose la même énigme une fois le moment venu mais la tradition s’est instaurée au fil des siècles.

Légende de Maëlith : Il est dit qu’à la naissance de chacune de ses filles, Phoebe noue l’un de ses cheveux autour du cœur de sa protégée et de celui de son élu, celui qui deviendra plus tard son Aisuru. Ce lien ainsi formé serait le plus puissant de tous. Bien qu’invisible, il serait incassable et serait à même de guider chaque Orine jusqu’à l’homme qui lui serait destiné. Seule la personne liée par ce fil serait à même de répondre à l’énigme posée par la jeune femme, lui assurant de toujours trouver le partenaire parfait pour elle. Le fil, blanc de la naissance et jusqu’à l’élaboration du lien, changerait de couleur une fois que l’énigme aurait trouvé réponse. Cette couleur définirait la nature de la relation qui naîtrait entre les deux élus : de l’amour, de l’amitié, une mère de substitution… Chaque teinte possède son explication et il est dit que jamais le fil ne prendrait deux fois la même nuance, puisque chaque Lien est différent. Seul le Rouge, profond, pur, se verrait commun à toutes les Orines. Le cheveu se teinterait de cette couleur après le décès de l’âme-sœur.
Tradition : Une fois de retour à Maëlith, enceinte, l’Orine passe une nuit entière à méditer sur tout ce que lui a apporté cette relation. Durant cette nuit, elle se vêtit d’une tenue rouge et s’équipe d’une bobine de fil de la même couleur. Elle se rend alors dans la nature et noue le fil à une plante, qui peut être ce qu’elle désire : un arbre, une fleur, un buisson… La future mère doit alors tisser un réseau avec ce fil, autour de ladite plante, tout en exécutant une parade artistique. Cela peut-être du chant, de la danse, de la poésie récitée à haute voix ou tout autre art, du moment que la jeune femme est capable de faire les deux en même temps. Ce serait là le moyen de faire perdurer le lien qui unissait les deux êtres, et cela par-delà la mort. Cette nuit est réservée à la revenante et à celui à qui elle a voué sa vie, et personne n’est censé voir ce moment, tellement il se veut intime – mais elles sont nombreuses à être curieuses et quelques chipies se glissent discrètement derrière un rocher ou un arbre pour espionner en silence ce moment merveilleux à observer. Une autre version de la tradition, bien moins populaire et de moins en moins réalisée, veut que l’Orine nouvellement Liée noue un ruban ou un fil autour de sa main et de celle de son Maître. La couleur du lien serait à l’image de la relation à laquelle elle aspire. Les deux élus énonceraient alors quelques vœux et promesses fait à l’autre. Quelques rares Orines s’y prêtent encore mais elles sont rares, la version la plus connue restant indéniablement celle effectuée au retour à Maëlith.

Inspiration : Unmei no akai ito