Nīḍalu est une lueur dans la nuit, un feu d’artifice aux couleurs multiples qui se déplacent devant les yeux ébahis des promeneurs du soir. La peinture aux multiples teintes semble vouloir souffler quelques mots à ceux qui le fixent trop longtemps, captivés. Ses lèvres rose et bleues remuent mais lorsque l’esprit a compris ce qu’elles disent alors il est trop tard. Nīḍalu est l’Æther de la Folie, il rend ceux qui le croisent paranoïaques, insuffle au fond de leur être des idées sans fondement qui les hanteront jour et nuit. Distillant sournoisement la persécution et les desseins abstraits, les motifs de son corps sont autant de formes psychédéliques qu’hypnotiques. Nīḍalu annihile la raison au profit des méandres de la maladie psychique. Ceux qui le distinguent se perdent et ne se retrouvent le plus souvent jamais, pris dans le dédale de leurs propres pensées. Nīḍalu rend fou et son rire chaud et grave résonne pour l’éternité dans le crâne de ses victimes, victimes qu’il a attrapé d’une main de fer et qu’il ne souhaite plus lâcher. Prié avant tout par les races maléfiques et par les Déchus, le Dieu est également celui de l’Avarice, une folie bien amère qui peut conduire l’individu qui y est atteint, autant que son entourage, à sa perte. Il condamne ses cibles à amasser toujours plus de richesse sans jamais les utiliser, se privant pour toujours des plaisirs qu’elles auraient pu leur apporter. Ces trésors accumulés sont retirés aux autres, à ceux qui en ont besoin, et dans les périodes de grands maux où la famine et la maladie font rages, les avares peuvent être la cause de l’extinction d’un groupe et du trépas d’un village. Symbolisé par une pièce en or sur laquelle figure une pince sertie de pierres précieuses, Nīḍalu est autant prié pour intervenir sournoisement que dans l’espoir qu’il relâche son étreinte. En règle générale, les Avares sont les victimes des Fous à qui ils ont tout pris. Véritable fléau, Nīḍalu ne rend jamais ses victimes heureuses car, même poussées dans la folie la plus profonde, elles savent au fond de leur être qu’elles ont perdu pied et qu’elles ne pourront plus jamais retrouver la sortie du chemin obscure qui les a avalées. Amoureux des Chamans, il cherche depuis la création de la race à se faire une place au sein de leurs croyances. C’est la raison pour laquelle il use de peintures, afin de les attirer lentement mais surement à lui et d’instaurer une douce folie en eux.