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 Ça sent bizarre, non? | Solo

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Lun 10 Oct 2016, 17:19

Ça sent bizarre, non?
« L’Odorat des Traqueurs »

« Es-tu certain? » Me redemanda Rakim pour la énième fois, alors que nous longions les couloirs du Hédas, étrangement silencieux à cette heure du goûter.

Je passais l’une de mes mains sur mon visage, exhalant un soupir qui se voulait énerver: en l’occurrence, c’était la cinquième fois qu’il m’abordait avec cette question en moins de dix minutes.

« Je vais commencer à croire que tu veuilles me voir abandonner », me permis-je de ricaner.

Cependant, à l’instant où je relevais la tête dans sa direction, je remarquais que Rakim m’adressait un drôle de regard en biais, son œil unique et rouge m’avertissant en silence que ce n’était pas une question qui laissait place à l’amusement: la plaisanterie ne semblait pas l’avoir plu en somme.

« Je suis sérieux, Miles. Ce n’est pas une décision à prendre à la légère.

- Je sais… Lui répondis-je en esquissant un sourire plus léger, tentant d’adoucir l’atmosphère qui s’était brusquement imposée entre nous, mais sans avertissement au préalable, le borgne freina violemment son pas et je fonçais, bien malgré moi, contre son dos rigide et droit.

- Je n’en ai pas l’impression, répliqua Rakim d’une voix grave, que je ne lui connaissais guère, et qui m’obligea à ranger mon sourire dans les plis de mon faciès. On dirait que cette situation ressemble à un jeu pour toi.

- Ne me traites pas comme un gosse qui agirait sans réfléchir, simplement par caprice: je connais et comprends les risques auxquels je m’expose. »

Il eut un silence, lourd de sens, qui s’abattit sur nos épaules tandis que nous nous dévisagions du regard l’un et l’autre, comme si nous tentions de nous faire osciller mutuellement.

« Comme toi, comme vous tous: je ne comprends pas pourquoi ce serait différent pour moi. Vous étiez tous au courant de ce que cela impliquait de devenir Traqueur, et pourtant, vous avez accepté ces mutations de votre plein gré. Vous avez consenti à devenir ce que vous êtes devenus. Et moi aussi, je suis prêt à faire cela. »

Je ne reculais pas sous le poids de son œil, pupille rougeâtre et solitaire au milieu de ce visage balafré, qui avait vu passé devant lui plus d’un monstre affamé, dangereux ou enragé. Rakim n’était pas un Corbeau extraordinaire, mais il se distinguait du reste de la population à mes yeux. En apparence, il ne paraissait pas malin, mais sous ses airs d’ahuris et d’aéré, il semblait bel et bien avoir quelque chose d’autre que de l’air entre ses deux oreilles. Prendre connaissance de la nature de ce « quelque chose » était, par contre, le plus compliqué. Mais là n’était pas mon combat à l’heure actuelle.

Me confrontant à mon mentor avec toute l’arrogance, la témérité et l’espièglerie qui faisaient de moi plus que ce que j’étais, mais qui j’étais, je ne détournais pas une seconde mon regard du sien. Je n’étais peut-être pas le plus humble, ni le plus honnête, mais je me connaissais suffisamment pour savoir quelles étaient mes faiblesses, mes limites, mes souhaits… Et devenir un monstre ne me dérangeait en rien, enfin, risquer de le devenir pour être plus exact, et j’accordais beaucoup d’importance à ce dernier point. Je connaissais le danger de m’impliquer dans une telle entreprise et c’était mon choix de m’y impliquer, de devenir l’un des rouages de cette énorme machine. Évidemment, j’avais peur, peur des conséquences que cela impliquait, comme tous ces Traqueurs passés par là avant moi. Cependant, j’avais suffisamment d’assurance et de confiance en moi pour ne pas laisser transparaître cette peur enfouie au fond de mon cœur et, rien que pour me réconforter, je me disais que ça ne pouvait être aussi terrible que le borgne le prétendait, que j’obtiendrais plus de bien que de mal à la fin de cette histoire, aux frontières indéfinies et aux termes non-inscrits. La douleur, les nausées, les vomissements, je me persuadais que je pouvais encaisser tout ça sans trop de difficulté, que j’avais assez entraîné mon corps et mon esprit pour être paré à affronter les prochaines épreuves. Si Draug, avant de mourir, avait pu endurer des maux dont la gravité allait bien au-delà de celle que je ressentirais bientôt, je ne voyais pas pourquoi je n’en serais pas capable, que je fléchirais sous le poids de ce supplice que j’avais consenti à éprouver. J’étais confiant, la tête haute, le regard droit et pourtant, Rakim doutait quand même de moi.

Pourquoi? Qu’avais-je de si intriguant, de si troublant, pour qu’il se méfie autant? Je les avais pourtant suivis, lui et son groupe, lors de leurs dernières Chasses et, sans être un membre officiel des Corvus Æris, j’avais participé à leur travail, j’avais été témoin de leurs besognes et des différentes tâches qu’ils devaient accomplir au sein de leur équipe. On me considérait déjà comme un Corbeau avant même que je sois adoubé: n’était-ce donc pas des preuves suffisantes de ma bonne foi et de mon désir à vouloir m’impliquer? Que cherchait-il de plus? Que voulait-il que je fasse de plus? J’avais exploré de nombreuses contrées, m’étais acquitté de certaines tâches dans l’espoir d’y trouver une « place » qui aurait besoin de moi: ma place quoi. J’avais beau tout essayé, j’avais beau tout regardé, comme me l’avait conseillé, il y avait des lunes de cela, Asche lors d’une de nos promenades à Ciel-Ouvert, et je n’avais rien trouvé qui ait titillé ma curiosité comme l’avait fait les Corvus. Même au sein des Marcheurs, je n’avais véritablement trouvé ma passion, ma volonté, et je laissais cette vie, avec grand plaisir, à mon ami aux cheveux écarlates. Lui se plaisait dans les montagnes à mettre derrière les barreaux ceux qui avaient déjà mis à d’autres les menottes qu’ils habillaient dorénavant; moi, je me plaisais à me fondre dans le décor et à poursuivre des bêtes dans les lieux les plus inusités des royaumes dont étaient constitués les terres du Yin et du Yang. À chacun sa vocation et la mienne, je croyais l’avoir trouvé en ce lieu, m’attendant quelque part entre les murs du Hédas.

Malgré tout, malgré toute ma volonté, il restait un hic que je ne pouvais contrôler: ce que je percevais, au fond de moi, n’était pas nécessairement la même impression que sentaient les autres à mon endroit. Je pris une grande inspiration avant de détourner finalement les yeux de mon mentor, déclarant ainsi que j’avais été vaincu.

« Je n’ai pas peur des effets secondaires ni des conséquences et je ne m’enfuirai pas la queue entre les jambes au premier pépin, si c’est ce qui t’inquiète », concluais-je d’un ton las, énumérant simplement ce que je croyais être les raisons des doutes nourris par Rakim.

Cependant, ce dernier me considéra encore durant une longue minute, sans piper mot, avant d’étirer ses lèvres, modelant ainsi un rictus que je ne pouvais pas définir clairement sur le moment. Du moins, c’était juste avant qu’il délie de nouveau sa langue, d’un ton âcre:

« Ce n’est pas ça qui m’inquiète justement: ce sont tes motivations.

- Tu ne me crois pas loyal aux Corbeaux? Tu penses que je ne m’y impliquerai pas autant que je le fais croire?

- Est-ce que mes craintes sont justifiables? »

C’était à mon tour de le considérer longuement, sans piper mot, et mon sourire, après seulement quelques secondes, finit par s’adoucir.

« Tu l’as remarqué?

- Que tu bouges comme un électron libre, que tu ne sais pas où te poser? Oui. Et franchement, ce n’est pas très compliqué de le voir. Tu ressembles tellement à un gamin perdu des fois! »

Je fus aussitôt frappé par la perspicacité de l’Orisha borgne, ne le dévisageant plus avec scepticisme mais plutôt avec étonnement. Puis, petit à petit, je sentis que je me détendais, que le poids sur mes épaules s’évaporait, me soustrayant à cette masse invisible qui, pourtant, me pesait énormément. Pendant ce temps, je ne bougeais pas les lèvres une seconde fois pour répliquer, que ce soit pour confirmer ou infirmer ses dires: après tout, j’étais persuadé que lui comme moi savions que c’était vrai. Je bougeais au gré du vent, au gré de mes envies et c’était peut-être parce que je me laissais trop rapidement distraire par toutes ces pensées qui me vendaient ces rêves, que je n’étais pas en mesure de trouver cette place à laquelle j’aspirais tant. Peut-être n’en avais-je aucune; peut-être était-ce partout en même temps? Je ne le savais pas et pourtant, Rakim cherchait à comprendre. Ne me demandez pas pour quelle raison exactement: comme dit plus tôt, Rakim était un maître dans l’art de camoufler ses véritables pensées lorsqu’il désirait mettre en déroute autrui. C’est pourquoi, après cette nouvelle pause, que je repris la parole:

« Je ne suis pas ici pour créer des problèmes, Rakim. Crois-moi. Et si tu crois que je pourrais trahir les Corvus simplement parce que je suis aérien et nomade, tu te trompes gravement. Je sais à quel point les Corbeaux comptent pour plusieurs d’entre vous… »

Et pour moi aussi, eussé-je envie de rajouter, mais le reste de ma phrase se perdit dans un murmure, qui s’était éteint à la barrière de mes lèvres. Toutefois, ajout ou non, Rakim semblait s’être légèrement adoucie à mon bref discours, m’adressant même un sourire sur le bord de ses commissures, mais je perçus tout de suite qu’il y avait quelque chose d’étrange dans son comportement.

« Tu sais, avec cette Guerre divine qui sévit, plus moyen de se voir les uns les autres comme des amis. Même au sein de notre propre fratrie, les tensions sont de plus en plus palpables, voire même virulentes à certaines occasions. Et j’ai appris que tu te battais ardemment pour la cause du Dieu-Roi…

- Et tu as cru que j’étais venu chez les Corbeaux uniquement pour mettre le zouc? M’offusquais-je en fronçant des sourcils.

- Je ne veux surtout pas apprendre qu’un nouveau, mon apprenti de surcroît, mette le feu aux poudres.

- Ça, pas besoin d’être Corbeau ou Traqueur pour le comprendre… »

Nous nous fixâmes avec intérêt, chacun essayant de percer les pensées de l’autre pour parvenir à le sonder, en vain: nous percevions seulement le silence qui nous répondait, partiellement interrompu par l’activité qui reprenait son plein au sein du Hédas. Le goûter était à présent terminé. Pas grave, ce qui m’attendait me coupait, de toute façon, toute appétit vorace.

« Tu ne nous causera aucun problème? Voulut s’assurer Rakim, comme un contrat ou, mieux encore, une garantie de mon honnêteté.

- Aucun. Fais-moi confiance. Je ne me considère pas encore comme faisant partie de la « famille », mais la fraternité qui règne, les gens que j’ai rencontré et l’ambiance: je pourrais facilement m’attacher à tout ça, sans difficulté.

- Et tu es certain de vouloir subir ces expériences pour l’entreprise?

- Pour notre entreprise, rectifiais-je en lui adressant un sourire en coin. Oui, et je suis plus que certain. »

Le borgne dû lire dans mes yeux ce que j’avais moi-même de la difficulté à dire ou à exprimer, car il garda de nouveau le silence pendant une minute ou deux, tout en me scrutant, avant d’esquisser un sourire que je pourrais presque qualifier de chaleureux.

« Dans ce cas, j’ai hâte de te présenter Dame Tania. »


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Miles Köerta
Lun 10 Oct 2016, 18:06

Ça sent bizarre, non?
« L’Odorat des Traqueurs »

Dame Tania…
Une bien étrange femme… Dès que nous avions posé le pied dans son atelier, aux allures d’antre pharmaceutique avec toutes ces armoires et ces fioles qui en composaient les tiroirs, j’avais tout de suite porté une attention particulière aux deux appendices couleur peau qui ressortaient de sa chevelure. Une Elfe. À quoi aurais-je dû m’attendre, pour celle que l’on surnommait affectueusement la « Maman » d’après ce que m’avait raconté Skha, le premier soir que j’avais passé au Hédas? D’un ton visiblement enjoué, il s’était amusé à me présenter les différentes têtes de l’école, leur donnant à chacun un petit surnom lié à leur physique ou à leur caractère, ce qui me permettait, d’une certaine façon, de me souvenir d’eux sans pour autant me souvenir de leur nom. Et cette femme, je me souvenais parfaitement d’elle. L’Apprenti Chasseur me l’avait décrite comme étant une personne particulièrement froide et distante, comme si tout contact avec les étrangers la rendait nerveuse et qu’elle n’osait pas approcher qui que ce soit, à l’exception de son mari, « La Griffe », comme me l’avait présenté Skha, alors que nous avions aperçu le Seigneur de Guilde au croisement d’un chemin. En pleine discussion avec un autre Corbeau, nous n’avions pas osé le déranger dans son entretien, mais mon regard, par simple évidence, s’était posé sur le bras gauche du Maître et je m’étais mis à l’examiner, à le jauger, plus que ce qui était nécessaire. Cependant, avec une patte aussi poilues, surmontée de telles griffes acérées, il y avait de quoi rester figé quelques secondes sous le coup de la surprise, vous ne pouviez le nier. Et c’était en référence à ses griffes de prédateurs carnivores que Skha l’avait rebaptisé ainsi, sans étonnement.

Mais pour revenir à Dame Tania, on me parlait d’elle de manière péjorative, mais jamais les mots n’étaient dits avec mépris ou colère à son encontre, car elle avait beau avoir des airs glaciales et insociables, elle n’en restait pas moins, selon les autres Apprentis et Corbeaux avec qui je m’étais entretenus, l’un des membres les plus attachés à la guilde. Comme une mère, elle s’occupait de tous les membres de ce grand groupe pour veiller à ce que chacun dorme paisiblement, sur leurs deux oreilles, sachant que leur esprit et leur corps reprendraient bientôt du poil de la bête grâce aux remèdes et aux divers élixirs de la grande Alchimiste elfique.

C’est pourquoi je voyais mon mentor si enjoué en sa compagnie et ce, même si elle ne paraissait pas l’être de son côté. Rakim avait beau lui parler, elle ne lui répondait pas ou alors, manifestait-elle son intérêt très peu marqué par quelques hochements de la tête par-ci, quelques redressements de sourcils par-là, mais aucun mot ne filtrait entre ses lèvres pincées et rigides. Pourtant, malgré son manque flagrant d’attention, le borgne continuait de converser avec elle, de tout et de rien, tandis que la grande Alchimiste concoctait la potion qui amorcerait mes débuts officiels chez les Corbeaux. Je portais une attention toute particulière à ses mouvements et à ses gestes, observant avec intérêt le changement de couleur qui s’opérait suite à la réaction. Tout me semblait fascinant, mais incroyablement terrifiant. La peur, comme un cheval au galop, reprit du terrain, me tordant l’estomac. Cependant, je restais droit, ne vacillant pas sous cet assaut, me convaincant que tout se passerait bien, que rien de si terrible que cela allait pouvoir m’arriver. Et ce fut à cet instant que les yeux de Dame Tania se posèrent sur moi. Lorsqu’il remarqua ce mouvement, Rakim se tut enfin, balayant nos visages, à nous deux, avant d’étirer ses lèvres en un sourire satisfait:

« C’est prêt? » Demanda-t-il à la jeune femme, qui acquiesça lentement avant de se lever et de me tendre le flacon dans lequel reposait la potion.

Je ne pris pas tout de suite la préparation dans mes mains, mon regard se perdant dans l’iris particulier de la grande Alchimiste, mais après un temps, je finis par baisser les yeux vers le flacon, l’attrapant délicatement entre mes doigts, comme s’il se serait agi de la plus fragile des porcelaines.

« Bois cul-sec », dit-elle sans crier gare, et à l’entente de sa voix, je sursautais légèrement, mon regard se portant irrémédiablement dans ses pupilles.

Je lui adressais un léger sourire en coin avant de tourner, discrètement, mon regard en direction de Rakim. Lui aussi me fixait, attendant certainement que je me lance, que je me jette à l’eau, que je passe le cap du non-retour. Peut-être évaluait-il ma propre résolution? Pas question de le décevoir. Surtout pas après lui avoir dit tout ça… Je fermais les yeux, entrouvrant ma bouche avant de porter le flacon à mes lèvres. Et de renverser ma tête vers l’arrière.

Gulp!

Cul-sec, d’une traite, comme elle me l’avait conseillé.
Le liquide était tiède, légèrement acide, un peu gluant sur les bords, mais rien de bien écœurant, que ce soit dans la texture ou dans le goût. Je pris une profonde inspiration, déposant le flacon sur le dessus d’une table, à proximité, avant de tourner mon regard vers l’Alchimiste et le Traqueur. Ce dernier, d’ailleurs, s’avança à la hauteur de Dame Tania, ne me quittant pas des yeux, une lueur curieuse dansant dans le fond de sa pupille.

« Comment tu te sens? »

Battant des paupières, essayant de percevoir le moindre changement en moi, je finis par lui répondre après quelques secondes d’hésitation:

« Bien… J-Je me sens bien… »

J’étais déconcerté, surpris et satisfait à la fois. Cependant, une inquiétude, aussi soudaine que spontanée, me fit frissonner de la tête jusqu’aux pieds et je me mis à balayer les visages des deux Corbeaux devant moi.

« Est-ce que c’est normal que je me sentes bien?! Paniquais-je alors, mais Rakim esquissa un sourire à mon attention, posant sa main sur mon épaule.

- Ne t’en fais pas. C’est normal. Les effets vont prendre quelques minutes avant de se faire ressentir. »

Je ne pipais mot, déglutissant difficilement, sentant encore le parfum et le goût de la potion couler le long de ma gorge, comme si je venais d’avaler une nouvelle gorgée de la concoction alchimique. Puis, Tania me fit un signe du menton, désignant un lit qui se trouvait dans un coin de la pièce, un peu à l’écart de tout. J’hésitais à bouger les premières secondes, persuadé qu’un seul mouvement de ma part pourrait accélérer le processus qui allait s’opérer en moi, mais tiré par la poigne de mon mentor, je fus forcé d’avancer. Un premier pas. Terrible, angoissant, effrayant j’oserais même dire. Mais rien ne se produisit. Ni au deuxième, ni au troisième, ni au quatrième pas et ce, jusqu’à ce que je rejoigne la couche et le coussin gavé de plumes. Tout allait bien. Je n’avais pas de vertige, pas de nausée, pas de subits maux de tête. C’est tout? Me surpris-je à songer, alors que je m’assoyais sur le bord du lit, incapable de saisir si c’était normal que je me sente si… bien. Pourtant, Rakim m’avait averti: les effets se feront attendre quelques temps avant d’être ressenti. Sûrement en raison d’un truc avec l’organisme, d’absorption, d’habitude et que savais-je encore: ce n’était pas moi le spécial en la matière. Rakim restait auprès de moi, dans l’attente d’une quelconque réaction, mais après un temps, Dame Tania vint le rejoindre pour poser sa petite main sur l’épaule du borgne et ils n’eurent besoin que d’un seul regard pour se comprendre. Puis, Dame Tania se retira et Rakim allait la suivre quand, brusquement, je sentis une vive douleur dans mon nez. J’avais l’impression qu’un vent surpuissant venait d’être jeté dans mes narines tant l’air qui y traversait était fort, inhabituel. Rapidement, je plaquais mes mains sur mon nez, tentant d’inspirer et d’expirer le moins possible, mais des effluves, des odeurs que je ne reconnaissais pas le moins du monde, se mirent à se batailler à l’entrée de mes narines pour être analysées, respirées, toutes en même temps. Mes yeux s’écarquillèrent, et je relevais la tête vers l’Orisha pour qu’il m’explique la situation, mais au lieu de quoi, il ne me fit qu’un vague signe de la main, ouvrant la porte devant lui et une nouvelle gifle de parfums vint remonter jusqu’à ma gorge, gorge que j’aurais bien voulu m’agripper si je n’avais pas déjà mes deux mains collées sur mon visage en feu.

« Nous reviendrons bientôt, histoire de ne pas t’accabler de plus d’odeurs », dit-il tout simplement, refermant aussitôt la porte dans son dos, sans me fournir plus d’explications, alors que ma tête tentait d’analyser tous ces nouveaux parfums, toutes ces odeurs que je peinais à retenir hors de mes voies nasales.

Bordel! Mais qu’est-ce que c’est que ça?! Il y avait des odeurs putrides, des odeurs plus délicates, d’autres plus épicées et encore d’autres qui tenaient plus du salé que du sucré. Ne me demandez pas comment je pouvais savoir tout ça: je le sentais, c’est tout. J’avais l’impression de sentir la moindre petite particule d’air qui s’infiltrait dans mes narines et chaque nouvelle inspiration me causait un mal crânien des plus terribles. Mon cerveau avait de la difficulté à tout emmagasiner, à tout évaluer. Je fus alors pris d’un puissant vertige qui me força à m’écrouler sur le lit. Mes poumons me brûlaient, ma poitrine semblait me serrer au point de me faire exploser. C’était comme si un tsunami étouffait mes poumons à toutes les fois que j’inspirais; c’était comme si le tsunami se retirait à toutes les fois que j’expirais. Mais la sensation revenait tout le temps, inlassablement, car il m’était impossible de retenir ma respiration dans cet état. p*tain… p*tain… Ça fait mal… m*rde… m*rde… Ça brûle… Ça chauffe… Ça brûle! J’enfonçais mon visage les tissus de la couche, espérant freiner cet assaut incontrôlable: peine perdue. Même le tissu, je le sentais comme jamais auparavant. J’étais capable de sentir les odeurs qui s’étaient posées ici, avant moi, de fines particules ayant subsisté dans les filaments du lit. Et même si les odeurs étaient moindres, elles restaient tout de même vives et innombrables, à mon sens. Je fermais les yeux, essayant de me calmer, de refréner l’agitation qui me secouait de part en part. Calme-toi. Concentre-toi. Calme-toi et respire. Doucement… Doucement… Ne t’affole pas. Prends le temps d’analyser chaque odeur. Chaque parfum. Chaque bouffée d’air que tu inspires et que tu rejettes. C’est bien. Calme-toi. Ressaisis-toi. Ça va aller. Tout va bien. Il n’y a pas de mal. Il n’y a pas de mal. Tu vas t’en sortir. Tout va bien aller. Respire. Respire.

Cela me prit une bonne heure avant de me faire aux odeurs qui s’échappaient du lit et, une fois habitué, elles ne m’apparaissaient pas si monstrueuses que cela. Il ne fallait qu’un peu d’adaptation, et le tour fut joué. Voilà, à présent, je pouvais sortir mon visage des draps… Mais je n’en fis rien sur le coup, incapable de me faire à l’idée que je serais, de nouveau, assailli par tous ces effluves à la manière d’une tour assiégée par les troupes ennemies.


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Miles Köerta
Ven 14 Oct 2016, 17:33

Ça sent bizarre, non?
« L’Odorat des Traqueurs »

J’avais mal, affreusement mal, comme si mille aiguilles venaient d’être piquées dans mon nez, mais en même temps, j’étais curieux. J’étais curieux de voir où tout cela pourrait me mener, jusqu’où je pourrais mener, par moi-même, mon potentiel avec cette nouvelle capacité. C’est pourquoi, après plusieurs minutes d’hésitation, qui me parurent s’écouler comme des heures, je me décidais à retirer mon visage des draps du lit. Doucement. Méthodiquement. Et malgré toute la minutie que je déployais dans ce simple mouvement, l’assaut des odeurs, comme escompté, fut terrible et violent, pire qu’une gifle, qu’une vague m’emportant, qu’une avalanche me percutant. Mais je choisis de résister à la puissance de l’attaque, de me concentrer, de ne pas paniquer. Je devais me tenir debout face à cette vague et ce, peu importe l’intensité du courant. Je devais résister et gérer le passage de tous ces parfums qui se fracassaient aux portes de mon sens. La tâche était ardue, épuisante, mais surtout très difficile à maintenir sans se plier en deux contre un effluve plus puissant que les autres, plus écœurant que les autres, plus agressif que les autres… Des sueurs froides coulaient le long de mon front, trouvant passage jusqu’à ma nuque et tombant le long de la ligne de mon dos. Je peinais à tout analyser, à tout trier. Ma mémoire faisait de son mieux pour tout enregistrer dans les moindres détails, mais il y avait trop d’informations, trop de nouvelles informations qui se percutaient entre les quatre murs de mon crâne. J’essayais, encore et encore, de dompter ces odeurs aux parfums de plus en plus irritants, mais après un temps à me battre contre l’immatériel, contre l’impalpable, je compris qu’il ne s’agissait pas d’un combat à proprement parlé, comme je me l’imaginais depuis le commencement de mon simili entraînement, mais plutôt d’une espèce de relation portée sur le mutualisme. D’accord, dis comme cela, c’était vraiment étrange, mais depuis le début, je tendais à donner à ces odeurs des intentions de domination, comme si leur seul objectif était de m’écraser pour mieux me soumettre, moi, à leur volonté, alors que ce n’était pas ça du tout en vérité. Mais alors pas du tout… Et c’est en comprenant cela que je me sentis véritablement con, con de m’être sentis « menacé », « attaqué », « malmené » par de simples particules aériennes qui flottaient tout autour de moi. Elles ne me lançaient pas une offensive à la manière d’un assaut ennemi. Elles n’étaient pas quelque chose que je pouvais à proprement dit maîtriser, car des odeurs, des particules, de simples molécules ne pouvaient être domptées comme l’on domptait une bête pour s’en faire respecter. Ici, j’étais le seul que je pouvais moi-même contrôler. Je devais me faire maître non pas des odeurs que j’accusais, à tort, de m’agresser, mais de moi-même. J’étais le seul à me contrôler, le seul à pouvoir me dompter. Je devais, à tous les coups, m’adapter à cette nouvelle capacité.

C’est de cette façon que je commençais donc à inspirer avec plus de confiance, moins de crainte, même si mes voies nasales souffraient toujours autant le martyr à l’entrée et à la sortie de l’air. Pourtant, je devais faire abstraction de ce mal pour ne pas me faire surprendre, car ces odeurs étaient comme les forces de la Nature: indomptables et imprévisibles, pouvant surgir de nulle part et de partout à la fois. En somme, il me fallait rester vigilant et habituer mon corps à ces odeurs, comme nous devions adapter nos corps aux épreuves auxquelles nous confrontait la Nature à chaque instant. Le changement ne pouvant s’opérer que dans un sens, je me devais de devenir ce changement et de ne pas tenter de dominer les odeurs, mais d’en faire une part de moi-même, un membre de ma propre chair, à la manière d’un Élémental qui se faisait non pas contrôleur des Éléments, mais bien amis de ceux-ci. Au début, c’était vachement compliqué, compte tenu que les seuls rapports que j’entrevoyais avec les odeurs étaient ceux de dominateur et de dominé, mais petit à petit, je m’imprégnais de ces odeurs, je les joignais à mon être pour qu’elles deviennent des membres à part entière de ma personne. Je me faisais toujours autant crapahuter par les odeurs, cela ne changeait pas, comme si les odeurs formaient un bouillon homogène duquel je ne pouvais faire ressortir les éléments que je désirais véritablement cibler, mais je maîtrisais mieux mon pouvoir qu’il y a presque trois heures, voire quatre, voire cinq… En fait, je n’en savais rien, le temps s’écoulant d’une si drôle de façon ici, coincé entre les murs de l’antre de Dame Tania, à rester assis, immobile comme une statue, sur le matelas du lit et à garder les yeux obstinément fermer pour une meilleure concentration. J’avais l’impression d’être un moine méditant en haut de sa montagne, mais la sérénité qui devait les envahir, eux, n’était pas trop la même que je m’évertuais à ressentir, moi. Je cherchais un moyen pour faire copain-copain avec tous ces parfums, mais la tâche n’était pas des plus benêts, car le monde des odeurs était si gigantesque, si terrifiant, tant il m’était inconnu. Comment les autres faisaient-ils pour contrôler tout ça? Je me le demandais sérieusement… Je pensais à mon petit frère, notamment, qui possédait un odorat plus sensible que la majorité des gens: comment parvenait-il à vivre avec tout un tas d’odeurs comme celles-ci? Que faisait-il comme thérapie pour ne pas virer complètement fou avec autant de trucs qui flottaient autour de lui? Il est plus doué que moi. Ou alors sa condition de Bélua l'avantage vraiment! Bon, ce n'était pas que ça, mais j'avais un entraînement à parfaire, de nouveaux horizons à explorer: le monde des odeurs n'avait aucune frontière. Je pris une faible inspiration, détendant mon corps pour en retirer toute la rigidité qui le coinçait, puis j'expirais profondément, les yeux fermés.

Les heures s'écoulèrent sans que je les sente passer. J'étais si concentré à ma tâche que je perçus, plus que je l'entendis, la porte de la pharmacie s'ouvrir. Un amalgame d'odeurs vint à ma rencontre. Instinctivement, je me pliais en deux, mon nez se crispant à ce nouvel assaut. Par réflexe, j'enfonçais mon nez à l'intérieur de ma main, ouvrant un œil pour voir de qui il s'agissait. Une silhouette se découpait dans les ombres de la pièce, une haute et costaude silhouette.

« Rakim? Questionnais-je prudemment, tentant de renifler son odeur, de me l'imprégner et de ne plus la lâcher.

- Comment ça avance, Miles? »

C'était bien lui. Lentement, je me redressais, reprenant ma position initiale avant de balayer la salle du regard.

« Bien… Je présume… »

Je marquais une pause durant laquelle je plantais mes yeux céladon sur le visage de mon mentor, qui attendait patiemment sur le seuil de la porte, son épaule appuyé à l'embrasure.

« C'est difficile de s'y faire… Juste dans cette pièce, il y a plus de cent odeurs et encore, elles ne cessent de se mélanger, de disparaître, de s'affaiblir, de grandir… C'est vraiment étrange. Comme si je n'avais plus besoin de mes yeux pour savoir ce qui se tient devant moi. Je n'ai qu'à fermer les yeux, prendre une grande respiration, et un monde complètement différent de celui que je vois d'ordinaire apparaît derrière mes paupières.

- Et qu'est-ce que tu vois dans ce monde? »

Qu'est-ce que c'était que cette question? Et Rakim dû sûrement lire mon interrogation au fond de mes yeux, car un sourire narquois fendit ses lèvres en deux.

« Pourquoi ne me le décris-tu pas, ce monde que tu aperçois?

- Ça ne se décrit pas avec des mots. Il faut que tu le sentes pour pouvoir le comprendre, finis-je par répondre en retirant ma main, lentement, de sur mon visage. D'ailleurs, en parlant de senteur, il était bon le ragoût du cuistot? »

Il eut un silence, jusqu'à ce que le rire de Rakim vienne le faire vibrer de par son hilarité.

« Et tu peux me dire à quelle saveur était ce ragoût? »

Je me redressais sur ma couche avant de m'avancer jusqu'au borgne. J'avais beau respirer l'air, le diviser en autant de parfums qui le composaient, je n'étais pas capable de mettre un nom sur cette odeur particulière que Rakim, forcément, voulait que j'en découvre la nature. Je fis abstraction de toutes les autres senteurs qui embaumaient la pièce de Dame Tania, me focalisant uniquement sur l'odeur que portait Rakim sur lui. C'était vraiment bizarre, mais on s'y faisait à la longue, croyez-moi.

« Un ragoût au… c'est quoi cette odeur? Du Chiki?

- Meilleure chance la prochaine fois: c'était un ragoût au poulard! »

Je restais quelques secondes interdit, à simplement renifler l'air. Un poulard… Est-ce que ça sentait vraiment comme ça? Rakim, alors, déposa sa grosse paume sur le haut de mon crâne avant ébouriffer ma tignasse.

« Est-ce que ça serait s*laud de te demander de me suivre pour quelques heures encore?

- Quelques heures?! Mais pour faire quoi?

- Pour faire ce que tout bon Traqueur chez les Corbeaux fait. Et pour voir ce que tu vaux vraiment… »


Ce que je valais vraiment, ce que je valais vraiment…
Je lui ai montré ce que je valais vraiment, à ce mhëister de Rakim.
Il m'avait traîné jusqu'à l'extérieur et là, dehors, les Lunes se trouvaient déjà bien haut dans le ciel. À ce constat, je m'étais mis à me demander combien d'heures, exactement, j'étais resté dans l'antre de Dame Tania. Il était à peine passé midi lorsque nous avions pénétré dans le local de l'Alchimiste alors que maintenant, la position de la Lune et l'obscurité qui drapait le ciel m'informaient qu'il était passé plus de la moitié de la nuit. En me voyant si stupéfait, Rakim avait exhalé un petit rire.

« Maintenant, enfile ce bandeau. »

Le borgne m'avait tendu un bout de tissu que j'avais enroulé autour de ma tête, me privant ainsi de ma vision. Rakim me l'avait dit: pour évaluer mon niveau de maîtrise, je me devais de me plier à cet exercice, qui constituait à me lâcher dans les bois pour que je poursuive un animal. Lequel? Je ne le savais pas encore, mais je l'appris bien assez tôt.

« Je t'explique un peu comment ça va fonctionner, Miles. Avant de te voir, j'ai relâché dans la forêt une dizaine de Chiki. »

J'avais pivoté mon visage dans sa direction, un sourire sournois aux lèvres. Alors, il sentait vraiment le Chiki… Je n'avais pas halluciné.

« Et j'en ai gardé un avec moi. Prends-le et imprègne-toi de son odeur », avait-il poursuivit.

J'avais alors attrapé une petite boule de poils entre mes doigts et m'étais mit à renifler l'animal. Son odeur, son odeur, son odeur… Je ne savais pas qu'est-ce que je devais cibler exactement, mais après quelques secondes d'analyse et de reniflements aussi dérangeants pour lui que pour moi, l'Orisha avait fini par m'ordonner de le lâcher, et le Chiki, en un éclair, avait disparu dans les bois.

« Ton but, cette nuit, c'est de retrouver ce Chiki en particulier. Pas les autres, et ce, en te fiant uniquement à ton odorat », m'avait averti Rakim avant de me lancer une claque dans le dos, me signalant ainsi que je pouvais partir; me signalant ainsi que la traque pouvait commencer.

Elle avait duré toute la nuit, sans déconner. J'étais sortit des bois à l'aube, alors que les premiers rayons du Soleil trouvaient un passage dans les ombres conférées par la nuit. Le Chiki en main, je m'étais avancé jusqu'à mon maître qui attendait mon retour, adossé au tronc d'un arbre. Lorsqu'il m'aperçut sortir du feuillage, il m'avait adressé un sourire en coin, me faisant signe de lui porter l'animal. Je fis ce qu'il me demanda, déposant à ses pieds le petit Chiki, qui fonça sur lui pour avoir le morceau de pomme que le borgne lui tendait.

« Alors? » Voulus-je m'enquérir en expirant une grande bouffée d'air.

Je sentis l’œil de Rakim me fixer intensément, dévisageant mes vêtements rapiécés et les quelques écorchures que je m'étais fait aux bras. Disons que la traque en forêt, surtout lorsqu'un bandeau te couvrait les yeux, n'était pas l'activité la plus simple à faire sans risquer d'être blessé. Pourtant, malgré les heures que cela m'avait pris pour retrouver la piste du petit rongeur, le Corbeau me félicita chaleureusement, me disant que c'était la première fois que l'un de ses apprentis faisaient si rapidement pour retrouver le Chiki.

« D'habitude, je dois poireauter ici pendant presque une journée! »

Gonflé de fierté, je me mis à sourire à mon maître, me laissant tomber à genoux contre le gazon. Essoufflé par la course, fatigué par cette nuit mouvementée, je n'attendis même pas que l'on soit retourné entre les murs de l'école pour fermer les yeux et m'assoupir, au grand dam de Rakim qui dû me traîner jusqu'à ma couche, dans les dortoirs parce que je ne voulais pas me réveiller, l'odeur de l'herbe mouillée, couverte de rosée, m'accompagnant dans mon sommeil rempli de parfums variés.


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