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 Quand souffle la Vengeance, souffre l'Ombre traîtresse [Mission n°2 Niveau VI]

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Mar 06 Déc 2016, 21:43

Un sourire s’étirait le long de mon visage. Nullement ce genre de faciès joyeux qui accompagnait les vivants dans leurs moments heureux, mais plutôt celui de la froide satisfaction du devoir accompli. Cette salle vide que j’avais visitée, arpentée il y a plusieurs longs mois déjà était désormais mienne. Je fermai les yeux, inspirant longuement cet air inutile en emplissant mes illusoires poumons, faisant gonfler mon torse avant d’expirer dans un sifflement ténu. Je n’étais plus le fruit de la Vengeance, j’étais la Vengeance dans son appareil le plus simple : celui qui conduit à la Mort. Il existait probablement un Aether qui s’occupait de ce domaine, mais je détenais désormais un pouvoir que j’aurai pu imaginer il y a un peu plus d’une année. La persévérance, l’abnégation, la poursuite sans cesse d’un objectif plus haut : la méritocratie payait au sein des Ombres. J’avais pour ainsi dire était baigné dans une sphère de chance alors que le précédent Sanctus se retirait. Il avait reçu l’extrême délivrance, le Requiem que nul ne peut entendre sans mourir ensuite. Avant cela, j’avais été mandé afin que l’on m’informe – à ma grande surprise je devais le reconnaître – de ma nomination au sein des Gardiens des Sceaux. Les autres Gardiens ou presque étaient présents, et nul ne se permit de me juger selon mon « jeune » âge ou mon expérience. Si j’étais devenu Sanctus, alors je méritais ce poste. La corruption ou le piston n’avaient pas cours avec la Mort.

On m’avait alors remis une partie du Requiem, sorte de chant à la fois limpide et incompréhensible, une partie essentielle d’un Tout qui l’était encore plus. J’absorbais ce nouveau pouvoir en même temps que le poids des responsabilités m’assaillait. Désormais, seul l’Esprit de la Mort pouvait me commander, outre une éventuelle intervention divine que je ne saurai contester.

Si je souriais cependant en cet instant précis, c’était à cause de cette petite étincelle supplémentaire, comme un cadeau caché que je sentais croître en moi. Une transgression à l’ordre général qui me susurrait d’agir, d’asseoir son autorité pour se détacher de celle de l’ancien et vieillissant Sanctus. La Vengeance ne devait pas faire d’exceptions, même auprès des siens. Pourtant, nul indice sur la provenance de ce surplus de confiance, d’énergie et de pouvoir que je sentais bouillonner en moi. Était-ce là un privilège réservé à Sanctus, aux Gardiens des Sceaux en général ou seulement aux méritants ? Non … ce n’était pas si général que cela, ce don avait un lien direct avec ce pouvoir que j’avais perfectionné au fil du temps. Lilith en avait été la première victime, même si je l’avais utilisé pour des fins de Vie et non de Mort. Difficile à dire si elle s’en était sortie ou pas. En frottant mes doigts les uns sur les autres, je pouvais presque palper ce frisson qui me rendait presque aveugle à tout le reste. Un objectif qui m’obnubilait, un désir ardent de réparer le mal causé à notre race, toute immortelle était-elle.

Certains avaient choisi l’immobilisme, la passivité, la peur du changement. Comment pouvait-on gagner cette guerre alors même que nos rangs étaient disparates, gorgées d’une poignée de poids mort voulant nous tirer vers le fond de nos tourments. J’avais été le premier à jurer sur le livre que l’Esprit de la Mort, enfin Edelwyn si je m’en référais à ce que je savais désormais, nous avait offert. Il nous avait été possible d’amoindrir un peu les douleurs de notre quotidien et pourtant, certains d’entre eux avaient refusé ce cadeau. Cette offrande pouvait être empoisonnée, évidemment, mais qu’avions nous à perdre ?... Il m’importait peu de toute façon de connaître les raisons les ayant poussées à refuser la main qui leur avait été tendue, mais pour prendre part à ce conflit divin et faire partie du camp des vainqueurs, il fallait purger la lie de notre propre race avant de s’occuper de celle des autres.

Tout Gardien du Sceau que j’étais, je n’avais pas plein pouvoir pour dispenser vie et mort à ces traîtres. Mais gorgé de ce nouveau pouvoir, je pourrai leur faire comprendre ce qu’il en coûtait de s’opposer à l’ordre établi.
Je restais enfermé un long moment dans mes appartements, désormais au château bien à l’abri des regards indiscrets. Je passais jour et nuit à modeler, à fusionner, à créer la symbiose parfaite entre mon pouvoir de vengeance envers les vivants et celui me permettant de l’apposer sur mes congénères. En avais-je le cran ?... La question n’était finalement pas là, je devais et allais le faire.

Restait la façon dont j’allais m’y prendre. Fort heureusement, le nombre d’Ombres dissidentes était relativement faibles, bien qu’il y en avait trop pour ne pas ne pas s’en occuper. Du temps encore proche où j’étais Passeur, il n’était pas rare d’entendre ici et là une Ombre regretter la position officielle de l’Esprit de la Mort, craignant le courroux des Aetheri que nous priions depuis des ères et des ères.  Avant de voir grand, il fallait commencer petit et je me souvenais très bien de l’identité de l’une de ces Ombres, un Grand Faucheur au demeurant aussi aigri qu’arrogant. Fort de mon rang de Gardien du Sceau, je le convoquais là où il y a plusieurs mois à peine, je m’étais retrouvé à sa place.

Je restais patiemment assis sur le siège haut austère et robuste tandis que la grand porte s’ouvrit, laissant apparaître l’Ombre brumeuse qui prit forme humanoïde une fois devant moi.

- Sanctus, vous m’avez demandé ?
Le pauvre ne savait rien de la raison pour laquelle il se trouvait devant moi, mais le simple air suffisant qu’il osait prendre devant moi confortait mon choix de l’avoir sélectionné.
- Effectivement Molgred, je t’ai demandé de venir car je vais avoir besoin de toi.

Ce dernier haussa un sourcil, étonné d’avoir attiré l’attention d’un Gardien, de surcroît celui de la Vengeance. Son air se fit plus calculateur, il puait presque l’orgueil de se sentir supérieur aux autres. Tout ce que j’aimais …. Je me levais du siège pour marcher d’un pas lent, veillant bien à ne pas croiser son regard.

- Il y a comme tu le sais une règle fondamentale au sein de notre race, outre le Secret, la connais-tu ?...
Molgred mit un certain temps avant de répondre, le ton légèrement hésitant. Les mains dans le dos, je le fixais à présent intensément, écoutant la réponse qu’il me proposait.

- La malédiction ? J’haussais un sourcil, déçu d’une si piètre réponse.

- La malédiction qui nous touche n’est pas une règle, c’est un état de fait qui nous est commun. Non, je pensais à l’unité. Penses-tu notre race unie, Molgred ? Je m’avançais de quelques pas, toujours attentif.
- Bien sûr Sanctus, bien sûr que nous le sommes.
- Je vois …. Il est toujours bon de se l’entendre dire. Comme tu le sais, je suis le Gardien du Sceau de la Vengeance, aussi il m’appartient de déterminer qui a droit de vie ou de mort dès lors qu’il est nécessaire d’assouvir, ou non, cette Vengeance. Marquant un temps de silence, je vis l’incompréhension naître dans le regard de mon interlocuteur. Je posais alors la main sur l’épaule de mon confrère Faucheur, la tapotant avant de la retirer.Tu peux t’en aller, Molgred.

Je lui tournais le dos et m’éloignait sans lui accorder le moindre regard, ni le moindre mot supplémentaire. Impossible pour lui de voir le sourire froid qui une fois encore barrait mon visage.

Ce pouvoir amélioré était presque jubilatoire, d’autant plus qu’il m’était possible de ne pas l’activer immédiatement. Ce geste anodin, cette tape m’avait permis de placer ma graine vengeresse dans l’âme même de l’Ombre, et bientôt, bientôt, la revanche sera mienne.

Quelques jours plus tard, quand je fis semblant de croiser par inadvertance Molgred au sein d’Umbrae, j’avais pu augmenter la puissance de mon sort, pour le dispenser à plus grande échelle. Il me fallait cependant un catalyseur, un échantillon de ce à quoi ressemblait l’âme de ces traîtres. Je n’avais pas modifié celle de Molgred, je n’en avais pas le pouvoir, je l’avais juste … coloré d’une certaine façon. En combinant le pouvoir du livre sur lequel j’avais juré fidélité à Sympan et celui qui m’était accordé, l’âme que je voyais au travers de Molgred s’était comme teintée d’une faible couleur orangée, imperceptible pour qui n’était pas au courant. Si je ne savais pas qu'il s'agissait d’une illusion, je me serai presque délecté de l’aura incolore et indolore qui se dégageait autour de moi, teintant tous ceux proches de moi de la même couleur que l’âme de Molgred, pour peu qu’il y ait eu l’outrecuidance de choisir le mauvais camp.
Il me fallut plusieurs semaines, de longues semaines à attendre car tôt ou tard les Ombres finissaient par revenir de leurs missions, qu’il s’agisse de suicide ou d’âme à transporter jusqu’au Fleuve.

Enfin … Enfin l’heure était venue pour moi de faire un exemple à grande échelle. Sous l’impulsion de cette voix magique qui me poussait à agir, je réunis les Ombres de tous rangs, de la simple Ombre au Passeur, dans la grand salle où j’avais moi-même passé mon rite d’initiation au Gardien du Sceau.
La salle était remplie et le silence se fit alors que j’approchais d’un pas lent et décidé.

- Chères Ombres, avant toute chose je vous remercie d’être venues et d’avoir retardé de quelques instants ce que vous deviez faire. Je ne serai pas long soyez rassuré. Je fis encore quelques pas, rassemblant le courage nécessaire à ce que j’allais faire, mais aussi les bons mots à formuler pour que le message soit gravé dans leur mémoire.

- Je ne suis Sanctus que depuis peu, mais j’ai à cœur de remplir mon rôle à la perfection. Nous venons de tous horizons, nous sommes de tous âges, et c’est aussi en cela que réside notre force. Nous connaissons tout, sur tout, à tout moment. Mais …. Je levais le doigt, patientant quelques secondes avant de reprendre, cette liberté ne doit pas être synonyme d’anarchie. Notre force doit avancer dans une seule et unique direction et nous ne pouvons nous permettre d’être freiné par des éléments qui nous tirent vers l’arrière.

J’entendis quelques murmures réprobateurs ou interrogateurs, mais je n’en avais cure. Il était déjà trop tard pour eux, comme pour moi, de reculer à présent. Je me frayais un passage vers le centre de la pièce, sentant des centaines et des centaines d’yeux me darder comme autant de prédateurs face à une proie esseulée. Si seulement ils savaient ….

- Je n’apprécie pas les traîtres, les profiteurs, les peureux qui n’osent pas et qui se complaisent dans la médiocrité au point d’infecter ses proches. Certains …. Certains à l’un des moments probablement le plus important de notre existence maudite, ont continué à préférer notre condition misérable et dénué de la moindre émotion positive, pour des raisons que j’ignore encore et en contradiction avec la position même de l’Esprit de la Mort. C’est inadmissible.
L’agitation se faisait plus importante, des voix commençaient à s’élever.

- SILENCE ! hurlais-je sèchement. La plupart d’entre vous ont suivi cette voie certes incertaine mais ambitieuse. Les autres …. Ceux qui ont renié le soutien que pouvait nous accorder le Créateur, l’Unique, il est temps de payer votre inconscience. Je levais les bras au ciel, laissant mon aura recouvrir la salle entière. La plupart n’y virent là qu’un effet de manche sans le moindre changement apparent, mais les autres, les traîtres, se mirent à hurler de douleur, se recroquevillant au point de se transformer en brume.

- Soyez maudits pour ce que vous vouliez nous faire subir, maudits par la Puissance de Sympan. Vous avez osé défier l’ordre et l’Équilibre de notre race par couardise, aussi désormais vous allez rentrer dans le rang. Vous ne vouliez que rien ne change. A votre guise, vous allez travailler, encore, et encore, pour l’éternité, et ne croyez pas y réchapper, vous êtes marqués. Fuyez et la souffrance que vous vivez actuellement ne sera qu’une douce caresse à côté de ce que vous allez endurer. Ne songez pas à vous venger, je ne pense pas être en mesure d’intercéder à votre requête.

Je m’éloignais du centre entre le silence et la stupeur de Pro-Sympan, et les gémissements de douleur des Pro-Aetheri. Avant de quitter les lieux, je me tournais une dernière fois pour m’assurer  que le message soit bien passé.

- N’oubliez pas qui vous êtes et ce à quoi vous pouvez aspirer. Faites le mauvais choix, empruntez le chemin de la dissidence et vous subirez le courroux de ceux qui agissent dans l’intérêt commun. Vous pouvez disposer.

Je quittais la salle alors qu’elle se vidait progressivement, ma démonstration j’en étais sûr avait non seulement convaincu les potentiels hésitants, conforté ceux qui avaient choisi le chemin juste, mais surtout puni les Ombres qui s’étaient dressées dans une vaine tentative de laisser les choses dans l’état catastrophique où elles étaient.

La Vengeance est Délivrance, je ne l’avais jamais été autant depuis ce jour.
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