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 La livraison de thé [Babelda]

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Sam 03 Sep 2016, 08:14


Il y était enfin, les terres de Freïnd. Aussi appelées « la zone cruelle », elles se situaient en bordure du territoire interdit de Caelum. En tant que Chevalier de l'Ultimage, la régence de cette zone lui incombait désormais et durant le trajet pour s'y rendre, Andrzej avait reçu un grand nombre d'instructions et recommandations sur l'organisation à instaurer. Il avait cru comprendre que cet endroit avait reçu un nom mais que personne avant lui n'avait eu pour fonction active de le gérer, chose lui semblant hautement inconsidérée étant donné la nature dangereuse de ce qui devait être contenu. Etonnant pour des magiciens censés faire preuve de grande prudence à force de contempler l'avenir et jongler avec des forces dépassant l'imaginaire humain. Ou tout simplement personne n'avait été jugé assez brave pour assumer ce rôle en portant le lourd manteau de protecteur du royaume. Dans tous les cas, il y était et il voulait bien faire les choses.

Suivant le plan qu'il avait élaboré en chemin, il inspectait dans un premier temps l'espèce de petit château qui servirait de base d'opérations. Très rapidement, il constatait des points faibles dans l'enceinte et l'agencement général laissait à désirer. Il notait dans un coin de sa tête les remarques qui lui venaient. Un second serait presque obligatoire pour coucher sur le papier ses préoccupations architecturales. Ensuite vint le tour des hommes en garnison sur place. Étonnamment, il n'y avait pas beaucoup de soldats à proprement parler car on aurait pu les prendre pour des mercenaires indisciplinés ou des paysans armés. Après quelques conversations, il comprenait que les hommes et femmes présents ne l'étaient jamais pour longtemps car cette affectation était plutôt perçue comme une punition. A cela, l'absence de commandant s'ajoutait et on obtenait une escouade de cogneurs de moutons et de brigands. Il y avait beaucoup à faire. Andrzej voulait désormais faire un tour des environs à cheval pour connaître le paysage et voir de ses propres yeux cette fameuse terre interdite. Mais quelque chose l'en empêchait.

Un message. Une personne s’était présentée tout naturellement près de l’enceinte comme s’il s’était s’agit d’un facteur se rendant à l’entrée d’une maison normale en pleine ville pour donner une missive et repartir aussitôt sans prendre le temps de se reposer. Cet envoi avait quelque chose de très curieux. En effet, il était adressé directement à Andrzej, nominativement, alors que ce dernier était sur place depuis deux jours à peine. Quelqu’un, quelque part, savait exactement où le trouver et quand, exploit en soi étant donné que le bélua était toujours sur les routes et faisait profil bas dans la plupart. Hormis cela, la lettre semblait tout à fait normale et le guerrier la consultait en privé pour prendre connaissance du contenu.

« Salutations mon Seigneur Andrzej,

Nous avons suivi avec un intérêt grandissant vos péripéties depuis notre première rencontre dans le désert. Vous sembliez particulièrement apte à rejoindre nos rangs, aussi bien en termes de force que d’envie de parcourir le monde, mais vous aviez malheureusement refusé notre proposition. A notre plus grand regret.

Mais nous avons constaté que ce qui est négatif pour nous a été très positif pour vous. Vous voici Seigneur de terres magiciennes et vous grimpez dans les échelons de la hiérarchie sociale. Nos plus sincères félicitations. Toutefois, cela nous met dans une position légèrement délicate étant donné que nous avions pensé solliciter votre présence pour une mission particulière pour le bien de notre groupe.

Il n’y a aucun piège, aucune condition ou menace en cas de refus, il s’agit véritablement d’une demande amicale d’aide avant que votre vie de Chevalier ne devienne si importante à vos yeux que le temps vous manquera pour toutes autres choses. D’ailleurs, et pour faire preuve de transparence à votre égard, les détails complets de la mission se trouvent sur les deux autres pages que composent ce courrier.

Si vous acceptez de nous aider avec cette affaire en cours, je vous prie de vous rendre à Utopia pour rejoindre le groupe et débuter la mission en tant que telle.


Vos dévoués,
Les Voyageurs »

Il n’en revenait pas, cette lettre venait du groupe qu’il avait rencontré dans un premier dans le désert et ensuite à Basphel pour explorer les ruines naines. Effectivement, un recrutement en leur sein avait été évoqué mais jamais concrétisé car à ce moment-là de sa vie, Andrzej ne voyageait pas pour le plaisir. Il était guidé par une quête personnelle, il ne pouvait se permettre de gaspiller trop de temps avec des rassemblements et autres missions venant de la hiérarchie. Mais maintenant, il relisait cette lettre et en comprenait le sens. Il allait effectivement être très occupé avec ses nouvelles fonctions auprès de la race des magiciens et de l’Ultimage, il n’aurait donc jamais l’occasion de payer sa dette. Les voyageurs avaient pris soin de lui après qu’il fût perdu dans les vastes étendues de sable. Quel genre de Chevalier serait-il s’il oubliait ceux qui l’avaient aidé ?

Sans donner de grandes explications, il prenait quelques affaires avec lui, des vêtements classiques pour passer incognito et il repartait pour se rendre à Utopia au plus vite afin de se montrer présent. Il n’avait pas encore pris la peine de lire le reste du courrier et les détails de la situation car pour lui, une dette se devait d’être payée, peu importait la manière qui fût imposée au débiteur.

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Babelda
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Babelda
Ven 09 Sep 2016, 22:53

Ce fut d'abord un nez, suivit d'un front, d'un menton puis d'une main, et finalement un corps entier émergea du miroir. Babelda se rattrapa de justesse à un meuble, une commode à ce qu'il paraissait. Elle resta quelques instant immobile dans la pénombre, essayant de retrouver ses esprits. Ce mode de transport était relativement nouveau pour elle et elle ne s'y était toujours pas habituée, et chaque trajet nécessitait quelques temps pour qu'elle s'en remette totalement. Surtout lorsque les distances étaient aussi grandes, même si elle se savait capable de parcourir de longues distances, traverser la moitié d'un continent en un seul saut méritait quelques minutes d'adaptation. Sans oublier que ce miroir là n'était pas immobile mais se baladait bien à travers tout le desert... Tous ces paramètres semblaient rendre le trajet bien plus compliqué que ses simples allers-et-retours dans la ville rehla.

Une fois que la nausée fut disparue et que sa tête arrêta de tourner, la jeune femme s'accordant quelques pas, puis d'autres, et elle finit par traverser la petite caravane familière. Même dans la pénombre, elle reconnaissait les formes des meubles, elle discernait les bruits des horloges et la même odeur d'encens brûlé dlottait dans l'air. Avec un sourire penaud, elle s'approcha de la porte et, doucement, en poussa le battant. Elle déboucha sur la nuit fraîche, glaciale même, du désert. Le ciel était sombre, la nuit étant tombé, mais les feux du campement éclairaient les environs. Ses amis y étaient assis, se racontant des histoires, rigolant aux blagues ou dégustant le repas qui venait d'être servi... Elle arrivait juste au bon moment.

Discrètement, la rehla descendit les marches de la maison de voyage, et foula le sable de ses pieds. Elle résista à l'envie d'ôter ses souliers pour en sentir le contact, comme autre fois. Au lieu de cela, elle s'avança vers le feu le plus proche. Personne ne l'avait encore remarqué mais cela ne tarderait pas. Dès qu'elle sortit de l'obscurité et que les flammes dessinèrent des ombres grotesques sur ses traits, des visages se tournèrent vers elle. Certains inconnus, qui semblaient inquiets à sa vue, mais d'autres ravis et familiers, des personnes qu'elle avait côtoyé toute sa vie, toute son enfance... Des visages rassurants. Dès qu'elle les approcha, ses trats se détendirent et un sourire éclaira son visage. Lorsqu'elle était avec eux, elle n'avait pas besoin de se cacher derrière un masque. "Babelda !" chantonna Greymond, un vieil elfe faisant partie des des Voyageurs. Il se leva et écarta les bras, semblant vouloir prendre la jeune femme dans des bras. Mais il n'en eut pas le temps : un boulet lancé à vive allure lui piqua sa place et sauta sur la jeune Tilluiel. Celle-ci faillit tomber à la renverse sous l'impulsion de la plus jeune, qui riait et pleurait à moitié en serrant contre elle son aîné. "Bonjour Maika... Tu m'avais manqué." dit la rehla d'une voix douce,  caressant la tignasse rousse de la bélua  tout en posant un bras protecteur sur ses épaules.

Mais la femme chacal se détacha de son étreinte aussi vite qu'elle s'y était niché, reniflant avec dédain pour cacher que les larmes qu'elle avait laissé échappé lui serraient encore la gorge. "Qu'est ce qui t'as prit tout ce temps ? Tu nous a vite oublié une fois que tu es partie là bas !" Le ton était clairement accusateur mais Babelda ne s'en formalisa pas. Elle savait que la bélua n'avait pas totalement tort, cela faisait bien longtemps qu'elle n'était pas revenue ici, rejoindre sa famille... Avec un sourire désolé, la brune répondit finalement. "Tu as raison, j'ai trop tardé... Mais j'ai découvert des choses très... intéressantes et enrichissantes... D'ailleurs..." Babelda chercha dans une de ses poches et en tira un paquet emballé dans de la peau et l'entendit à son amie "Tu essayes de m'acheter ?" questionna son amie. Devant le sourire amusé de la jeune femme, la femelle ricana. "Ça marche. Tu me connais bien !" Elle alla s'assoir près du feu pour ouvrir son présent tandis que les autres voyageurs s'approchait de la revenante.

"Alors, où es-tu allé pendant tout ce temps ?" - "Oh ici et là, j'ai beaucoup voyagé, je suis allé de village en village... Mais dernièrement... je me suis trouvé un endroit tout à fait convenable... J'y ait désormais une demeure." Quelque chose de fort modeste mais la Rehla n'en était pas peu fière. Son premier vrai chez-soi. "Assis-toi, raconte nous tout !" Et c'est ce que fis la jeune femme, redevenue enfant. Elle raconta ses périples, ses anecdotes, ses souvenirs. Et bientôt la nuit passa, l'heure d'aller se coucher était déjà passé depuis longtemps lorsque les nomades retrouvèrent la chaleur de leurs lits.

Au matin, Babelda salua ceux qu'elle n'avait pas retrouvé la veille. Puis, une fois le ventre bien rempli, elle suivit un groupe se préparant pour une nouvelle livraison de thé. Son ancienne vie lui manquait et elle ne pouvait plus attendre de se remettre au travail. Elle suivit donc ses amis jusqu'à la cité humaine, où ils avaient rendez-vous avec un nouveau partenaire, un membre prestigieux de ce qu'elle avait compris. Ils devaient se retrouver dans une taverne à Utopia. Ils entrèrent donc dans l'endroit et attendirent que quelqu'un leur fasse signe.

Babelda ne s'imaginait pas un seul instant des étranges retrouvailles qu'elle allait faire.
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Sam 17 Sep 2016, 07:53

Habitué de la route, en particulier de cette région sablonneuse du nord du continent, il n'avait pas fallu beaucoup de temps pour rejoindre Utopia pour le bélua qui fût pris par la nostalgie en chemin. Alors qu'il arpentait les dunes et contournait les endroits d'apparence dangereux, il se revoyait quelques années auparavant avancer complètement au hasard, sans point de repère ni même de stratégie pour survivre à cet enfer de sable. Il était très motivé et sa persévérance n'avait d'égal que sa stupidité. La mort à laquelle il avait échappé de justesse avait été le dernier avertissement des Dieux concernant son imprudence et Andrzej ne voulait pas leur donner la moindre occasion de le faucher tel un enfant désobéissant. En quelques jours à peine, la capitale humaine était en vue et après en avoir passé les portes, le voyageur se rendait au point de rendez-vous. Il s'agissait d'une petite taverne qui disposait d'une poignée de chambres. Vu qu'il était arrivé avec une journée d'avance, il louait une pièce et se reposait.

Le lendemain, le maître des lieux avait préparé un déjeuner copieux, l'habitude d'avoir des marchands et autres habitués des voyages qui comprenaient à quel point un bon repas pouvait se faire rare. Andrzej était l'un d'eux et c'était avec un plaisir non dissimulé qu'il engouffrait la charcuterie, le pain et autres spécialités locales, faisant descendre le tout à renforts de carafes d'eau.

Alors que la matinée se passait et que le soleil se dirigeait lentement vers son zénith, le moment du rendez-vous arrivait. Faisant preuve d'une ponctualité digne des plus grands professionnels, le groupe des Voyageurs faisait irruption dans la taverne. Andrzej avait pu deviner leur identité car déjà ils se déplaçaient en groupe, ce qui dénotait avec tous ces explorateurs solitaires qui regardaient dans le vide en enquillant des pintes de bon matin. Ensuite, ils avaient l'air de scruter la pièce, cherchant à accrocher du regard quelque chose ou quelqu'un, ils cherchaient le contact. Enfin, il y avait cette femme. Andrzej se souvenait de ce visage et aussi de ses pieds qu'il avait piétiné honteusement lors de cette mystérieuse nuit dont il n'arrivait toujours pas à s'expliquer le sens ou même le déroulement. Le jeune homme se doutait qu'elle le reconnaîtrait aussi donc il faisait un signe discret à son attention pour les inviter à le rejoindre à sa table. A mesure qu'ils s'approcheraient, il ferait signe au tavernier d'amener quelques carafes d'eau de plus. Il ne savait pas d'où ils sortaient ni si leur trajet avait été long, la moindre des choses était de les inviter à se reposer quelques minutes et se désaltérer.

Bienvenue. Asseyez-vous. Il se levait et, faisant mine d'esquisser une révérence comme lors de leur première rencontre, il venait à la rencontre de la mystérieuse jeune femme en souriant. Quel plaisir de vous revoir, nous avons une danse à terminer.

Il était sincèrement content de revoir un visage connu car au moins une personne du groupe pourrait lui servir comme repère. D'un signe amical de la main, le jeune homme invitait les nouveaux arrivants à prendre place autour de la table tout en restant debout le temps qu'ils eurent fini de s'installer. Pendant ce temps, le tavernier n'avait pas chômé car la jeune fille qui l'aidait habituellement était partie en courant pour puiser l'eau et revenait déjà avec trois carafes en terre cuite et six petits verres. Elle semblait essoufflée mais déterminée à fournir un service de haute qualité la brave petite. Andrzej le remarquait et voulait alléger sa peine. Essayant de se faire discret, il l'interceptait pour lui glisser quelques mots de remerciement dans l'oreille et une pièce dans la main. Sa bonne action réalisée, il rejoignait ses futurs compagnons de route.

Mon nom est Andrzej et je ne suis pas officiellement ici. C'est pourquoi je vais me contenter de suivre vos instructions, les absents ayant toujours tort.

En effet, il ne voulait en aucun cas que cette mission ne fût assimilée à des actions officielles de la Reine Edwina. De toute façon, cette livraison était sous l'autorité des Voyageurs et de toutes les personnes présentes autour de cette table, il était le seul non membre. Il se contenterait de voir en détails les cartes et plans d'actions et les suivre à la lettre.

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Babelda
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Babelda
Sam 24 Sep 2016, 20:01

Babelda le reconnu aussitôt. Dès que ses yeux se posèrent sur lui, le souvenir de cette affreuse nuit lui revint en mémoire... "Les nuits pourpres" avaient laissé une très désagréable marque dans l'esprit de la rehla, qui en faisait toujours des cauchemars. Et pourtant, dans tout ce sang, cette terreur et ce brouillard, le visage de cet homme semblait comme... Une lanterne dans la plus froide des obscurité. Elle ne se souvenait plus exactement de ce qu'il s'était passé, mais elle savait parfaitement que cet homme, qu'elle avait alors prit pour un riche aristocrate, l'avait aidé à s'échapper et à sortir de cette épreuve en vie. Elle lui devait d'être encore parmi les vivants, une dette dont elle ne s'était pas encore acquitté. Peut être était-ce l'opportunité de justement l'aider en retour ?

La brune suivit le reste du groupe et s'avança donc vers leur jeune coéquipier. La révérence discrète qu'il lui fit suffit à faire comprendre à la rehla que lui non plus n'avait pas oublier cette nuit où ils avaient partagé une danse, où ses pieds avaient souffert de sa maladresse. À ce souvenir, la demoiselle baissa la tête sur ses souliers. "Ce serait avec plaisir, si vous me promettez de ne pas martyriser mes pieds comme vous l'avez fait la dernière fois." Elle releva la tête, un sourire taquin aux lèvres. Elle ne lui tenait absolument pas rigueur de cet épisode, à l'époque elle avait même trouvé mignon cette timidité et cette gène. Même s'il n'avait pas été le parfait cavalier qu'elle s'était imaginé, cela leur avait permis de passer un bon moment.

Le jeune homme les invita à prendre place autour de la table, ce qu'il firent avec gratitude. Les voyages dans le desert étaient éprouvants, et les points de ralliement rares. Aussi, à chaque fois que l'on pouvait leur proposer de se rassasier et de boire à l'envie, les nomades ne s'en priaient pas : les occasions étaient trop rares pour les refuser. Pourtant, la discussion tourna vite autour de leur mission. Après tout, même s'ils s'accordaient une pause de quelques heures, le départ ne devait pas être retardé trop longtemps. Greymond, le chef de l'expédition, décida donc d'en profiter pour expliquer clairement leurs projets, une fois que les banalités d'usages et les discussions futiles se furent épuisées. "Nous avons donc une livraison à faire, nos clients nous attendent à Stenfek. Il nous faudra près d'une semaine de voyage avec les provisions. Nous passerons par ce point là, et celui-ci, pour laisser le temps aux bêtes de se reposer." expliqua l'elfe en indiquant des points sur la carte qu'il avait déplié sur la table. Il était un caravanier avant d'être un marchand, aussi se préoccupait-il du bien être des dromadaires autant que de celui de ses camarades.

Dès que le repas fut terminé, les voyageurs se retirèrent. "Si vous avez des affaires à apporter, c'est le moment d'aller les chercher. Nous vous attendront à la sortie d'Utopia avec les dromadaires déjà chargés." Babelda, après avoir adressé un sourire timide au jeune homme, se retira avec le reste du groupe, laissant à l'homme le temps de se préparer. Elle s'occupa de libérer les animaux qui avaient été attaché près d'un abrevoir à chevaux. Puis elle se mit en scelle, attendant que leur illustre invité ne les rejoigne. Des qu'il fut à son tour grimpé sur sa monture, mes voyageurs se mirent en route, quittant la ville humaine pour les contrées arrives du désert. Le voyage ne serait pas de tout repos, mais une fois qu'ils auraient quitté le paysage de dunes et de sable, le plus long et le plus difficile du périple aurait été accompli. Après cela, ils parcouraient les plaines verdoyantes des terres d'émeraude...

Alors que le groupe avançait, Babelda dirigea Esm'Rah, son dromadaire personnel, à côté de son sauveur. "Danseur de talent, haut dignitaire et maintenant voyageur... Vous cachez bien des cordes à votre arc, Sieur Baran... Je suis impressionnée. Quels talents possédez-vous encore ? Je serais curieuse de le découvrir..." Il est vrai que ce personnage l'intriguait. Il inspirait spontanément de la sympathie mais, en écoutant les récits des autres voyageurs, elle ne pouvait réfréner un sentiment d'admiration qui mettait une distance entre eux... Pourtant, elle désirait se rapprocher de cet homme.
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Mer 28 Sep 2016, 21:02

Elle l'avait reconnu. Mieux encore, elle se souvenait de leur première rencontre et de cet humour léger, subtil, qui leur avait servi de toile de fond. Il lui avait répondu à son sourire en se laissant aller quelques secondes durant lesquelles la joie qu'il arborait sur son visage n'était pas la plus intense mais la sincérité qui s'en dégageait était immense. Par la suite, et comme annoncé, il écoutait avec beaucoup d'attention celui qui serait le chef de l'expédition, un elfe d'âge mûr. Sans avoir rien de particulier à apporter aux plans de trajet, Andrzej se contentait d'acquiescer tout en jetant de brefs coups d'œil à Babelda pour tenter de déceler ce qui lui passait par la tête durant cette préparation. Dur de lire une femme. Une fois leur réunion terminée, chacun partait de son côté pour se préparer. Les Voyageurs avaient déjà quitté l'auberge tandis que le bélua restait quelques secondes à l'intérieur, prétextant le règlement de la note.

La préparation elle-même avait été plutôt rapide pour le jeune homme, sa vie tournait autour des voyages et de la découverte, son sac était toujours prêt de même que son matériel qui attendait sous le banc qui avait accueilli leur conseil. C'était donc assez vite qu'il rejoignait le reste du groupe de voyageurs qui préparait les dromadaires. L'un d'eux lui avait été désigné et sans plus de cérémonie, le groupe se mit en route. S'éloignant d'abord de l'auberge, ensuite de la rue, ensuite du quartier, ensuite de l'arrondissement puis enfin de la ville, Utopia la grande. Alors qu'enfin le voyage débutait réellement, la charmante danseuse approchait sa monture de celle d'Andrzej et, d'une tirade pouvant titiller  n'importe quel homme, initiait la conversation.

"Vous me donnez des titres et talents qui restent encore à prouver. Vous m'en voyez ravi et votre admiration me touche. Je veux donc bien vous montrer un talent dont vous ne vous doutez pas."

Il commençait déjà à se concentrer pour montrer à Babelda quel lien il entretenait avec la Nature mais alors qu'il allait commencer, il se stoppait net et disait quelques mots avec un sourire complice.

"Vos pieds n'auront rien à craindre cette fois, promis."

Andrzej se mit à fixer intensément la monture de sa compagne de route et, usant d'une petite part de sa magie, tentait d'aller puiser dans ses émotions un point d'accroche sois la forme d'un sentiment fort pour créer un lien émotionnel avec l'animal. Il se mettait au même rythme en partant de ce point commun comme s'il se mettait à vibrer avec lui pour savoir ce qu'il ressentait. En règle générale, il tentait de faire cela de manière discrète mais il s'agissait là d'une démonstration donc il ne cachait rien. Son visage arborait des expressions variées, parfois contraires et toujours chaotiques. C'était l'aléa de son pouvoir car même s'il lui permettait de ressentir ce que les animaux avaient vécu, il n'avait pas la possibilité de faire de l'ordre dans ces émotions. Une cacophonie de sons venait l'assaillir de toutes parts alors que des flash lumineux contenant des fresques figées d'instants fugaces venaient se transposer sur ses paupières à moitié fermées, laissant tout juste assez d'ouverture pour montrer ses yeux révulsés. Le lien était enfin créé.

Du bruit, de la musique, des éclats de voix. Plusieurs silhouettes se dessinent sur un fond de lueur orange-jaune qui vient se perdre dans un voile d'un bleu profond. Le dromadaire est calme, il apprécie cette musique qui retentit que dans les bons jours. Un feu de camp et des gens qui dansent. Il reconnaît une odeur familière, féminine. Cette même odeur lui avait déjà donné de l'eau auparavant. Il était excité, en voulait à nouveau. La fête le gagne. Il fait du bruit et s'agite. L'autre odeur qui vit avec les siens s'approche. Un homme. L'odeur lui caresse le cou et chuchote du vent près de son visage. Il ne comprend pas le vent des hommes, il est confus mais les caresses de l'homme l'apaise. Un flou. Du noir. Puis cette odeur de femme est là. Elle sourit. Elle a le visage du bien, comme les autres, seules les odeurs de la ville ont un visage du mal avec lui. Elle lui donne à manger, une carotte. Et de l'eau. Il est heureux. Il voudrait que cette odeur soit là plus souvent.

C'était comme lire un livre dont l'auteur changerait le thème à chaque page. Horreur, romance, comédie, suspense, abstrait. L'essence même de ce pouvoir était de recueillir des informations et tout le talent résidait dans l'interprétation.

"Vous prenez bien soin de votre dromadaire. Il en est reconnaissant. Et vos amis aussi semblent être des gens biens. Par contre, vous ne restez pas souvent avec eux je me trompe ? Quelles peuvent être les occupations d'une princesse voyageuse ?"

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Je te laisse nous poser quelque part pour passer la nuit et se faire voler comme des bleus :p
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Babelda
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Babelda
Sam 15 Oct 2016, 12:34

Babelda regarda avec un grand intérêt la démonstration que lui fit le jeune mage. Même si elle avait rit à sa blague, concernant la sécurité de ses pieds, elle était vraiment curieuse de voir ce que lui réservait le nomade. Elle observa son visage se tordre sous diverses émotions qu'elle n'avait pas le temps d'interpréter,  ce qui le rendait plutôt comique et la rehla ne put s'empêcher un petit sourire en coin. Lorsqu'il reprit conscience et qu'il lui affirma que son dromadaire l'appriciait, elle fut touchée de le savoir et passa une main affectueuse sur le long coup de son animal. Elle était en revanche embarrassée de voir à quel point il avait réussi à la mettre à nue, en seulement quelques secondes... "Co...Comment... Vous avez lu ses pensés ? Vous êtes un Liseur ?" C'est ainsi que sa mère appelait les gens comme eux, ceux qui avaient la faculté d'interpréter et ressentir les sentiments et passé des autres. Sa mère avait toujours dit que ce dont était précieux, rare, car il exigeait du mage de s'oublier suffisamment pour pouvoir partager les sentiments des autres. C'est en cela qu'ils se différencient des télépathe.  Un sourire étira les lèvres de la jeune femme. C'était la première fois qu'elle en rencontrait un autre, quelqu'un de semblable à elle... Quoi qu'ils ne pouvaient pas exactement lire les mêmes choses, c'était tout de même réconfortant de rencontrer un autre Liseur.

"Oui, vous avez raison... Je ne vis plus ici depuis un certain temps déjà... Mais c'est ici que j'ai grandit, dans le Desert..." La demoiselle porta son regard sur l'étendue sablonneuse. Oui, malgré ce qu'elle pouvait dire ou penser, cet endroit serait à tout jamais une partie d'elle, c'était son chez soit, au même titre que la petite propriété qu'elle avait acquis à Lua Eyael. Mais elle avait finit par sentir qu'elle devait quitter le désert, qu'il était temps qu'elle vive sa propre vie. Elle ne savait pas exactement ce qu'elle devait faire, elle était à l'époque simplement persuadée que quelque chose l'appelait. Son Destin. Peut être s'était-elle trompée ? Peut être pas. Car en fin de compte, elle avait vécu plus de chose depuis qu'elle s'en était allée que durant toute la vie au désert. Mais elle avait espéré quelque chose de plus grand. Elle aurait voulu retrouver sa mère. Mais le monde était trop vaste, et elle, trop faible. Une certaine mélancolie dans la voix, elle continua. "Je suis simplement aller vivre ailleurs... Voir d'autres choses... Je ne suis pas sûre que ça m'ait vraiment réussi..." Elle adressa un sourire complice à son interlocuteur. "Mais j'ai pu faire des rencontres pour le moins... intéressantes. Vous devriez passer chez moi, un jour... Je serais ravie de vous accueillir. Je pourrais vous donner quelques cours de danse pour qu'aucun pied n'ait plus jamais à souffrir de votre maladresse." Une lueur espiègle lui sait dans ses yeux. Elle plaisantait, bien évidement. Elle n'était en réalité pas plus doué que lui en danse.

Finalement, ils marchèrent toute la journée. Lorsque la nuit approcha, Greymond decida de monter le camp. Un repas auprès du feu puis ce fut l'heure de se mettre sous sa tente, pour ne pas subir le froid. Babelda partageait la sienne avec Maika. Le voyage l'avait épuisée, aussi ne mit elle pas longtemps à tomber dans un sommeil profond, ou des rêves se succédèrent. Les étoiles essayèrent de la prévenir, les voleurs approchaient. Lorsqu'elle se réveilla, elle sut ce qu'il allait se passer. Pourtant, elle ne fit rien pour les en empêcher. Non pas par peur -quoi que ce facteur n'était pas negligeable- mais par devoir... Telle était le fardeau de sa race... Percevoir un futur qu'elle ne pouvait modifier... Les cambrioleurs étaient silencieux, agiles et rapides. Sans réveiller personne, ils s'emparèrent du thé. Ils s'éclipsèrent aussi rapidement qu'ils étaient venus. Babelda retomba dans le sommeil.

Se furent les cris de l'elfe qui la tirèrent de sa nuit, alors que le soleil se levait à peine. "Le thé ! Le thé à disparu ! Tout le monde, réveillez-vous !" La brune, toujours à moitié endormie, se précipita hors de sa tente. Les voleurs avaient en effet pris tout ce qu'ils avaient trouvé, il ne restait plus rien de leur cargaison. Prenant les choses en main, Greymond decida de séparer le groupe pour que chacun parte à la recherche du thé disparu. Babelda se retrouva à faire équipe avec Maika, un homme dont elle avait oublié le nom, et Andrzej. "Eh bien, par où partons nous ?"
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Mer 19 Oct 2016, 20:38

Un homme chauve, assez bien taillé et à la mine patibulaire chevauchait un cheval noir aux tâches blanches au galop. Il venait de passer les dernières dunes du désert très rapidement, habitué des lieux, et rejoignait en un temps record les terres d'émeraude. Sa cavalcade débutait à Utopia, cité du renouveau et menait vraisemblablement jusque Stenfek étant donné la trajectoire empruntée. Ce type de voyage n'était pas de tout repos car brigands et autres dangers inhérents à la route guettaient quiconque ne prenait pas ses précautions. Toutefois, pendant tout le trajet, il ne pensait pas une seule seconde à se reposer, manger, observer les environs ou même ménager sa monture. Non, son esprit ne cessait de revoir cette scène qu'il avait vécu quelques heures auparavant. Une aubaine, un coup de pouce du destin, un cadeau d'un Aether aimant ceux comme lui. Voilà ce qui avait été offert dans cette taverne ce jour-là.

Il n'avait rien demandé à personne pourtant, assis paresseusement sur le tabouret, au bar, à moitié affalé sur ce dernier. Il tentait de tuer l'ennui et le dépit dans une taverne utopienne à grands renforts de bière et autres alcools. Le verre rempli devant lui se vidait rapidement avant d'être remplacé par un autre, machinalement. Cela en était presque triste. Cependant, un événement illuminait la journée du soiffard quand un groupe de personnes aux allures d'originaux faisait irruption dans la grande salle. Il se souvenait s'être tourné pour reluquer sans grâce aucune la gente féminine qui se voyait accueillie à l'aide d'une révérence par un gars encapuchonné. Cela le marquait car il grommelait dans ses dents un commentaire sur le ridicule de la situation. Une fois ces gens installé sur la table, il retournait à son verre car la silhouette de la femme n'était plus vraiment visible de là où il se trouvait. Cependant, son attention était de nouveau attirée vers la tablée quand, malgré lui, il entendait les mots livraison et Stenfek. Les originaux n'étaient pas, d'après leurs manières, des saltimbanques mais bien des marchands ! Et ils devaient livrer quelque chose en plus ! Posant son verre, il adressait une rapide prière à l'Aether de la chance et écoutait attentivement le reste de leur conversation, en particulier les points prévus pour leurs arrêts. Juste avant les voyageurs, il se faufilait hors de la taverne et partait au galop pour prévenir le chef.

A la bordure entre l'émeraude et le sable, il se rendait dans leur tanière de brigands pour retrouver le reste de la bande qui avait l'air de célébrer quelque chose. Leur chef, un brun aux allures provoquant la méfiance, accueillait le nouveau venu avec une choppe de bière.

"Sers-toi mon ami ! On a fait un joli casse la nuit dernière ! Regarde !"

D'un geste ample, il désignait une série de caisses partiellement ouvertes contenant des tissus fins, quelques babioles, une poignée d'armes et une série d'instruments de musiques, fort probablement de facture elfique à en croire les motifs et l'apparente qualité. Pas vraiment intéressé par cela, celui qui venait d'Utopia prenait la parole pour que toute la bande fût à même de l'entendre.

"Si vous voulez plus, alors j'ai une bonne nouvelle ! On va voler une cargaison de marchands à pied. Je sais où ils seront et quand ils y seront."

Tout le monde s'approchait alors de la carte et salivait d'avance en imaginant ce qui pouvait bien composer cette livraison.

~*~

Pendant ce temps, la petite démonstration de l'empathie animale d'Andrzej faisait son effet car le dromadaire se voyait récompenser d'une douce caresse qui viendrait renforcer encore un peu plus son affection pour Babelda. Cette dernière faisait preuve d'un certain étonnement et qualifiait même cela de lecture de pensées et aussi donnait le nom de liseur au bélua. Un peu surpris par cette appellation, celui-ci apportait une précision.

"Je ne lis pas vraiment leurs pensées, je peux juste ressentir leurs émotions et certains sens. Par exemple, lorsque votre parfum était perceptible, je ressentais de la joie. Tout est question d'interprétation. Par contre... ce mot, Liseur, cela veut dire que vous êtes avec ce genre de pouvoir. Etes-vous ... ?"

Il laissait sa question en suspens de peur de mettre sur le tapis un sujet qui pourrait s'avérer délicat. Andrzej s'imaginait en effet quelles pourraient être les réactions habituelles face à cette découverte. Méfiance, curiosité déplacée, peur. La brusquer était bien la dernière chose qu'il voulait accomplir. Fort heureusement, la jeune femme abordait un sujet moins joyeux mais parvenait tout de même à finir sur une note espiègle en l'invitant pour des cours de danse.

"Cela sauverait en effet un grand nombre de pieds même si je n'ai pas beaucoup de cavalières en réalité. Mais je vous remercie pour l'invitation et vous rend la courtoisie, vous serez la bienvenue à Caelum quand vous le souhaitez."

Les deux voyageurs continuaient de parler, d'échanger des politesses et ne rataient aucune occasion pour apprendre à se connaître un peu mieux. Andrzej s'en voyait ravi car ce qu'il prenait pour une mission corvée, un moyen de payer une dette, se révélait être un agréable voyage en fort aimable compagnie. Une fois arrivé au premier point de ralliement, chacun mettait en place sa tente pour se reposer et passer une nuit douce. Toutefois, le réveil s'avérait brutal. Des voleurs avaient dérobés la cargaison pendant la nuit ! Prenant les choses en main, le meneur de la petite compagnie assignait des groupes pour retrouver les malfrats. Babelda se retrouvait avec le jeune homme et se demandait quelle serait la marche à suivre.

"Bonne question... Je vais voir si je peux trouver des indices."

L'éternel voyageur devait faire appel à son expérience de naturaliste sauf qu'au lieu de traquer des animaux pour les observer il allait devoir pister des brigands et retrouver une cargaison. En regardant le sol, il tournait autour des charrettes qui servaient au transport de la livraison. Le bélua était à la recherche de traces et les trouvait bien vite. Deux séries de pas se dirigeaient vers le même endroit puis s'éloignaient, par contre, les traces étaient plus marquées, plus profondes. Ils transportaient une des caisses, aucun doute là dessus.

"J'ai une piste. On pourrait essayer dans cette direction."

Sans consulter les autres, il prenait la tête du groupe pour continuer à suivre les traces des brigands et, jetant un dernier regard derrière lui, il voyait que l'autre homme, digne anonyme, fermait la marche. Aussi silencieusement que possible, afin de ne pas alerter leurs proies, les chasseurs du moment avançaient à travers la maigre végétation et se dirigeaient vers le sud. Autour d'eux se trouvaient des arbres, quelques buissons et herbes hautes, ils se trouvaient déjà en bordure avec la région verdoyante. Cela ne leur faciliterait pas la tâche car les brigands disposaient de bien plus de cachettes potentielles, fort heureusement ils étaient ralentis à cause du butin. Andrzej avait alors une idée, il demanderait à Babelda si elle disposait de capacités particulières pouvant les aider. En effet, elle avait suggéré, à mi-mots, qu'elle disposait de pouvoirs sur l'esprit, peut-être l'un d'eux serait utile. Le jeune homme se retournait. Ses yeux s'écarquillaient d'un coup et en un battement de cœur, il se trouvait en position de combat, bras en position défensive. Il ne disait pas le moindre mot mais le reste du groupe s'en rendrait vite compte. Ils n'étaient plus que trois.
1278 mots
Alors, le mec en queue s'est fait assommer et planquer dans un petit buisson pas loin par un elfe aux vêtements de style asiatiques et vraiment doué en arts martiaux qui nous pistait (en suivant nos traces de pas). Ce sera futur compagnon elfe qui nous prend pour les voleurs (car ils ont piqués des instruments de musique elfiques). Je te laisse la main dessus si tu veux le faire agir. Je vais aussi t'envoyer un MP avec sa fiche (elle est pas encore postée car ... voilà :p)
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Babelda
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Babelda
Ven 04 Nov 2016, 22:30

Babelda suivait son compagnon sans parler. Elle se sentait inutile. Elle qui avait su ce qui allait se passer, n'avait rien pu faire, et désormais, elle ne pouvais plus les aider pour réparer son tort. Un nouveau soupire souligna son agacement face à son impuissance, et cela n'échapa point à son amie. "Quelque chose ne va pas ?" questionna-t-elle. Babelda mentit et prétendit que la fatigue et la frustration de s'être fait volé sans s'en être aperçu la rendaient de mauvaise humeur. Ses yeux verts se posèrent sur le nomade. Il avait parlé d'une maison à  Caelum. Peut être pourrait-elle rentrer là bas avec lui, une fois qu'ils auraient fini cette livraison ? Cela lui donnerait l'occasion de revoir son vieux père. Il l,attendait avec hâte pour la fête des lumières. Elle aussi avait hâte d'y être, ce devait être tellement beau à voir... Lorsqu'elle était enfant,'son père l'y avait emmené une fois. Elle se souvenait des milliers de lampions s'élevant dans les cieux... Bien sûr ces souvenirs remontaient il y a longtemps, elle ne ressentirait sans doute plus les choses avec autant d'émerveillement désormais. Mais elle souhaitait quand même se rendre à cet fête, pour lasser un peut de temps avec le mage blanc.

Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, elle ne remarqua pas tout de suite qu'Andrzej s'était arrêté et qu'il avait adopté une drôle de posture. La tête tournée vers la pleine, elle lui aurait foncé dedans si la bélua ne l'avait pas retenue par le bras. "Que se passe-t-il ? Quelque chose ne vas pas ?" Pour essayer de trouver la source de cet étrange comportement, la brune regarda autour d'elle. Elle ne mit pas longtemps avant de comprendre ce qui avait alerté le mage, et il n'eut pas besoin de s'expliquer. L'inconnu de leur groupe... Il n'était plus là. Dans un geste protecteur, Babelda attira Maika à elle et la força à s'accroupir à côté d'elle. Elle mit un bras sur ses épaules et, comme elle avait anticipé que son amie se mettrait à râler, elle plaqua une main sur sa bouche. "Shh... Quelqu'un à disparu." murmura-t-elle tout bas devant le regard perdu de la Voyageuse. Celle-ci sembla comprendre et dégagea sa bouche. "Peut-être s'est-il arrêté pour aller faire pipi ?" proposa la jeune femme. Cela semblait peu probable. Il les aurait prévenu. Non, Babelda soupçonnait quelque chose d'autre. Une fois, lorsqu'elle s'était rendue sur le territoire des Réprouvés, non loin d'ici, elle avait eut affaire à un bélua monstre... Se pourrait - il qu'une nouvelle créature trouble la paix des êtres d'émeraude ?

Lentement,  essayant de faire le moins de bruit possible, Babelda décrocha sa montre à gousset de son pendentif. Elle tourna le mécanisme et une lame sortie de l'engin. "Reste là, ne bouge pas." ordonna-t-elle en se redressant. Elle s'aprocha de son camarade, vigilante, regardant les alentours pour apercevoir une quelconque menace. "Surveillez mon amie, je vais jeter un coup d'oeil un peu plus loin..." Sans attendre son accord, la rehla fit demi-tour et s'avança dans les hautes herbes. Elle ne voyait pas bien devant elle mais le chemin qu'ils avaient empruntés avait entassé l'herbe et elle n'eut aucun mal à avancer sur leurs pas. Elle remonta jusqu'à tomber sur un coin d'herbe piétiné, bien plus que là où ils s'étaient contentés de marcher. Babelda s'acroupit pour inspecter les lieux. Quelque chose s'était passé ici. Pourtant elle doutait qu'il y ait eut lutte : personne n'avait rien entendu et, même si le disparu trainait parfois un peu derrière, il était resté suffisamment près d'eux pour qu'ils puissent entendre les bruits causés par un combat. Babelda chercha un objet qui aurait pu tomber mais ne trouva rien sur le sol. En revanche, elle remarqua qu'une autre traîné s'éloignait dans une direction qui n'avait pas été la leur. Elle se redressa et, hésitant un instant à appeler du renfort, elle décida de suivre la piste toute seule : si l'auteur de ce kidnapping était toujours dans les parages, elle ne voulait pas qu'il sache qu'elle était sur ses pas, et peut être toute proche.

Sa lame pointée devant elle, la brune s'avança sur le chemin tracé par les herbes tordues et piétinées. Après une ou deux minutes à suivre sa piste, elle finit par tomber sur le corps inconscient de l'homme qu'elle cherchait. Son estomac se serra. Etait-il mort ? Tremblante, elle s'aprochaine du corps allongé sur le sol. Alors qu'elle se penchait pour voir s'il respirait encore, quelqu'un l'attrapa par derrière et essaya de la faire taire, mais elle eut le temps de crier avant que l'on ne mette sa main devant sa bouche. Paniquée, elle se débattit et finit par parvenir à mordre son agresseur qui, surpris, lâcha prise le temps qu'elle puisse appeler au secours : "À L'AIDE VENEZ M'AIDER !"
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Dim 20 Nov 2016, 08:41


Cette traque avait été longue, semée d'embûches et éprouvante pour les nerfs mais enfin elle touchait à sa fin. Toute une journée et toute une nuit il avait parcouru les plaines et collines pour retrouver les malfrats qui avaient osé dérober les précieux instruments de musique de ses congénères. Même s'il foulait cette terre depuis presque un siècle entier, il n'était encore qu'un enfant parmi les siens, parmi les elfes, il n'avait donc pas encore reçu d'éducation formelle sur les arts musicaux et encore moins le droit d'utiliser un instrument. Voler ce qu'il avait placé au statut de sésame convoité constituait un outrage à ses anciens et une insulte à sa culture. A grand renfort de fougue juvénile et d'arguments emplis aussi bien de passion que de discipline, Dio parvenait à convaincre les dirigeants de son village de partir à la recherche des brigands. Et il venait de trouver leurs traces.

Ils étaient quatre. Un homme avançait d'un pas décidé en tête de file, il avait l'air d'un guerrier vu la démarche. Juste derrière lui, une jeune fille accompagnée par ce qui semblait être une jeune femme d'apparence douce, fort probablement un duo de cambrioleuse, l'apprentie et sa maîtresse. Enfin, fermant la file, un second homme. Dio en était sûr, c'était ce petit groupe qui avait commis le méfait et désormais ils essayaient de retourner vers leur planque. Confiant en ses capacités mais pas imprudent pour autant, il attendait, tapis dans les herbes hautes et buissons, que l'arrière-garde fût légèrement éloigné du reste du groupe pour fondre sur lui tel un rapace. Cela se passait très vite, usant de l'effet de surprise. Un coup sec sur la partie droite du cou sonnait en un instant le voleur qui chutait au sol. L'elfe amortissait la chute pour étouffer le bruit et traîner le corps un peu plus loin. Il formait de manière volontaire un nouveau chemin en aplatissant l'herbe à son passage afin d'entraîner les brigands dans un piège et les avoir un par un pour les interroger ensuite. Son plan fonctionnait à merveille quand, quelques secondes plus tard, la cambrioleuse présumée s'approchait du corps de son associé criminel. Profitant de l'aubaine, il se faufilait derrière elle pour l'assommer à son tour mais la fourbe lui mordait la main et criait à l'aide. Inspectant la trace de morsure pendant quelques instants, Dio restait planté juste là, à quelques à peine de Babelda, et s'exprimait dans sa langue natale sur un ton hautain, presque haineux.

"Dis moi où se trouvent les instruments, voleuse, avant de regretter tes actions et leurs conséquences."

Un cri venait de retentir au loin. Immédiatement, Andrzej comprenait que quelque chose ne se passait pas comme prévu, qu'un danger guettait Babelda. En moins d'une seconde, il avait posé sa main contre le dos de Maika pour la pousser à le suivre et rester tout proche en cas de danger. Durant ce même instant, il regrettait d'avoir laissé partir sa cavalière seule dans une situation dangereuse. Au pas de course, le bélua fouillait les environs et tentait de se guider à l'oreille et la mémoire, tentant de deviner la source du cri et la retrouver au plus vite. Mille et une pensées traversaient son esprit et si le moindre mal était fait à sa compagne de route, le sang coulerait, la colère le prenant déjà peu à peu. Une fois sur place, le chevalier tombait nez à nez avec l'elfe. Ce dernier se tournait lentement vers le nouvel arrivant sans montrer un quelconque signe de surprise. Bien que sa taille était inférieure et sa carrure aussi, il restait droit, fier, respirait la confiance en lui et le mépris. Toujours en utilisant l'elfique, comme s'il ne daignait s'abaisser à parler dans la langue commune, celle des brigands, il s'adressait à Andrzej.

"Pas un pas de plus..."

Incapable de comprendre l'Hyriël, la confusion s'installait dans les esprits. Peut-être que Babelda ou peut-être Maika aurait des connaissances de base dans cette langue étrange mais pas le bélua qui ne pouvait s'empêcher de se laisser guider par son instinct. Ses poils se hérissaient, ses sens étaient en alerte et son côté animal prenait le dessus, cela se voyait, cela se sentait dans l'air. Dans sa conception des choses, l'elfe qui se trouvait devant lui faisait partie du groupe de voleurs qui avaient pris le thé durant la nuit et était resté en arrière pour protéger la fuite de ses associés. Aucun pardon n'était possible, surtout pas après avoir tenté d'attaquer Babelda. Sentant la situation devenir plus sérieuse, Dio se mettait lentement dans une position de garde, ultime provocation et acte d'extrême confiance en lui. Ne se faisant pas plus prier, Andrzej fonçait droit sur lui et, comptant sur sa force et l'ascendant qu'il avait en matière de puissance brute, il tentait de le tacler au sol pour l'immobiliser et lui faire tout avouer. Malheureusement, le plan ne se passait pas comme prévu car dans une pirouette très habile, il évitait non seulement la charge du bélua mais se mettait dans une position telle qu'un croche-pied était un jeu d'enfant, envoyant le puissant mais lent guerrier valdinguer au sol. Profitant de cet ascendant, l'elfe décochait un coup de pied qui se devait vicieux et suffisamment fort pour mettre hors d'état de nuire son adversaire mais celui-ci, guidé par son instinct et son expérience martiale, parvenait à éviter l'attaque de justesse et se relever très vite. Restant toujours entre cet ennemi parlant une langue étrange et Maika, Andrzej était de nouveau debout, en garde mais plus prudent.

"Babelda, on doit le capturer vivant. Il pourra nous indiquer où le reste des brigands se trouve avec notre livraison."

Interloqué par ce qu'il venait d'entendre, Dio fronçait le sourcils. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Pourquoi un voleur désirait le capturer lui afin de trouver une livraison ? Quelque chose ne tournait pas rond. Baissant légèrement les bras, il s'adressait à la femme tout en gardant son regard planté dans celui, froid comme l'acier, d'Andrzej.

"Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?"

1066 mots
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Babelda
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Dim 11 Déc 2016, 12:52

Une fois libre de ses mouvements, Babelda se laissa glisser au sol et se jeta sur la lame qu'elle avait, sous l'effet de la panique, lâché. Elle marcha à quatre patte le plus rapidement qu'elle le put, essayant de mettre de la distance entre elle et l'inconnu, mais les pans de sa robe la gênait pour avancer. Une fois qu'elle eut dépassé le corps inconscient -elle refusait de croire qu'il soir mort- de son camarade, elle se retourna pour faire face à son agresseur et, toujours assise au sol, elle darda son arma dans sa direction. Il s'agissait d'un homme, à l'apparence jeune et inoffensive. Mais il fallait se méfier des apparences, il venait après tout de montrer qu'il était plus dangereux que ses traits doux ne le suggéraient. Tremblante, la demoiselle en détresse essaya de dissuader le criminel : "Pas un pas, je suis armée !" Elle aurait voulu cacher les tressautements de sa voix, et les larmes qui remplirent ses yeux, tous deux prouvant à quel point elle était effrayée. C'était elle qui était intimidée, et elle savait que ce n'était pas en se montrant aussi pitoyable qu'elle parviendrait à maintenir son ennemi loin d'elle. Contrôlant un peu mieux sa voix, elle enchaîna : "Il y a des gens avec moi, je suis certaine qu'ils m'ont entendu et qu'ils ne vont pas tarder à arriver pour me sauver." La rehla prenait justement soin de parler fort pour indiquer sa position espérant qu'ils l'entendraient et qu'ils la retrouveraient plus facilement.

Les yeux glacés de l'agresseur se posèrent soudainement sur Babelda, tandis qu'il laissait la main qu'elle avait mordu pendre de nouveau le long de son corps. La brune, tétanisée, ne parvenait plus à réfléchir. Il s'adressa à elle dans un dialecte qu'elle ne comprenait pas. Si elle n'avait pas été soumise à autant de pression, peut être aurait-elle pu émarge les oreilles pointues de l'elfe, mais tout ce qu'elle voyait en cet instant, c'était le monstre qui s'apprêtait à lui faire du mal. Heureusement, elle avait réussi à gagner suffisamment de temps, et ses deux camarades arrivèrent pour lui prêter secours. Un combat s'engagea entre le chevalier et le voleur. La quinquagénaire, loin de l'esprit de l'escroc, tira le corps de voyageur loin de l'agitation. Elle se baissa sur sa poitrine pour s'assurer qu'il était toujours en vie, et une fois qu'elle fut rassurée, elle se redressa, pointant toujours sà lame vers le brigand.

En entendant la remarque de son sauveur, Babelda hocha la tête. Elle ne pourrait pas faire grand chose, ses capacités en matière de combat étant inexistantes. Ses dons ne lui seraient pas non plus d'une grande utilité. Leur réussite reposaient donc entièrement sur les compétences du bélua, mais la brune ne se donna pas la peine de le lui faire remarquer, cela n'aurait fait que mettre en confiance leur agresseur, au lieu de l'intimider. Pourtant, les paroles du chevalier semblèrent troubler le voleur, qui s'exprima à nouveau, mais cette fois-ci dans le langage commun. "Tu n'es pas en position de force pour poser les questions ! Nous sommes trois, et tu es seul !" Cette affirmation était peut être fausse et Babelda, dans le doute, jeta un regard circulaire pour s'assurer qu'aucun autre ennemi ne les entourait. Personne ne semblait venir secourir le scélérat. Se reconcentrant sur l'homme, la rehla passa à l'interrogatoire. "A nous de poser les questions. Qui es-tu et pourquoi avez-vous volé notre thé ?" Il était après tout de très bonne qualité mais elle doutait que les voleurs puisent tirer un bon prix. "Combien étiez vous et où sont partis tes acolytes ?"

La Voyageuse regarda son amie. Elle espérait qu'elle avait comprit ce qu'elle avait essayé de faire, et en voyant les yeux fermés de Maika, la jeune femme sut que si plan fonctionnait. Maika était capable de lire les pensés des gens. En posant ses questions, leur prisonnier serait obligé de penser à la réponse et même s'il essayait de mentir, Maika serait capable de s'en rendre compte. Pourtant, les questions qu'elle avait posé seblaient et dérouter son prisonnier, et le froncément de sourcils de sa partenaire ne rassurèrent pas non plus la rehla. "Ce n'est pas l'un des voleurs... en réalité, il les cherchait aussi, et il pensait les avpirates trouvé..." expliqua Maika en regardant leur groupe.
765 mots


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Mer 14 Déc 2016, 22:05

La situation actuelle était telle que des réponses étaient requises. Un doute, très simple, avait fait irruption et il fallait le dissiper au plus vite. Il avait questionné celle qui s'accrochait avec désespoir à une lame en s'attendant à des réponses mais tout ce qui sortait de sa bouche était une mise en garde. A cette menace, Dio se contentait de lancer un regard dédaigneux à la jeune femme. Certes, il était confiant en ses capacités et pleinement apte à se battre si cela s'avérait nécessaire mais il ne pouvait se permettre d'engager un combat de front avec plusieurs adversaires aux compétences inconnues, surtout que l'un d'eux avait l'air expérimenté et sûr de lui. La spécialité de l'elfe était la surprise. Celle du guerrier face à lui semblait être la force brute, cela aurait été du suicide d'entrer dans son propre terrain de jeu. Prenant son temps pour observer les couloirs de retraite qui s'offraient à lui, il jetait de rapides coups d'oeil sur les environs. Mais alors qu'il jetait son dévolu sur un sentier menant droit vers de hautes herbes et buissons feuillus, ce que la voleuse disait l'interpellait. Elle le traitait comme un vulgaire voleur. Elle osait le confondre avec ces mêmes personnes qui avaient dérobé les instruments de musique de son village. Comment osait-elle agir de la sorte ? Quelle minable ruse essayait-elle de mettre en place ? Prise de faiblesse elle faisait appel à la ruse pour embrouiller son esprit ? Mais cela venait corroborer sa théorie du malentendu qui avait germé dans son esprit après avoir entendu le guerrier. Que ces deux personnes furent de connivence et furent en mesure un tel plan de manipulation mentale sans concertation préalable était tout simplement inimaginable. Dio devait se plier face à la vérité, il avait fait une erreur et attaqué d'autres victimes de la bande de voleurs. Honteux mais pas pour autant dénué d'honneur, il parlait en elfique de sa voix monocorde, sans émotions.

Je comprends, vous ...

Il se stoppait net et envisageait alors cette possibilité que sa sublime langue natale fût inconnue pour ces êtres. Ne voulant rajouter plus de tensions au sein d'une situation déjà très délicate, il prenait une posture neutre, baissant totalement sa garde et offrait plusieurs ouvertures au guerrier pour que ce dernier fût en mesure de comprendre sa coopération. Mais cela n'était malheureusement pas suffisant et c'était à l'aide d'un grand effort sur lui qu'il s'abaissait à parler la langue commune. D'ailleurs, son accent elfique était très prononcé. Il roulait ses "r" et le son qu'il émettait en exprimant les "f" sonnait plus comme une inspiration qu'un véritable souffle, mais cela restait compréhensible.

Le véritable ennemi se trouve ailleurs. Je veux comme vous retrouver un bien volé. J'ai perdu trop de temps avec vous.

Sans dire un mot de plus, il s'apprêtait à bondir en direction du sentier repéré plus tôt pour ensuite bifurquer en direction de cette seconde piste qu'il avait remonté, il fléchissait les jambes mais il se figeait. Un mouvement, rapide, attrapait son regard à cause d'une ombre furtive, une sensation étrange de malaise le saisissait suivie l'instant d'après par une légère rafale de vent venant caresser son visage. L'énorme, du point de vue elfique, masse du guerrier venait de se rapprocher avec une fulgurance insoupçonnée. En quelques pas chassés, profitant de son inattention passagère, ce monstre avait creusé l'écart et se tenait à portée de bras. Avec une pareille vitesse alliée à une puissance physique évidente, cet homme aurait été un adversaire terrible pour Dio, insurmontable même. Le Bélua, par contre, s'était juste rapproché pour se poster près de l'elfe et bloquer sa fuite. Confiant en lui, le guerrier s'exprimait avec un sourire sur le visage.

La dame a posé une question. Si tu ne nous as pas volé, qui alors ? Et ne pense pas que je me montrerais doux avec toi après avoir attaqué l'un des nôtres, que tu sois innocent ou non.

L'elfe était outré par ce comportement. Un homme puant la bête et la mort le menaçait ouvertement ! Et sous quelle prétexte ? Un des leurs, un faible, n'avait pas réussi à se défendre. En quoi la faiblesse d'un autre serait la source de son repentir ? La faute n'incombait-elle pas à celui qui, conscient de son manque d'aptitudes, avait choisi une vie d'aventure ?! Dio et toute sa fierté raciale bouillonnait, cela se voyait, mais il devait toutefois prendre ces menaces avec sérieux car celui qui les avait proférée avait les moyens de ses ambitions. Ravalant sa colère et son honneur, il se décidait alors à collaborer avec le groupe en leur racontant toute son histoire. Maika se montrait sensiblement plus rapide et expliquait le malentendu brièvement. Voulant ajouter des détails, Dio parlait. 

Il y a deux nuits, un groupe de voleurs est venu dans mon village pour y dérober plusieurs caisses. L'une d'elles était très importante. D'après les traces, ils étaient cinq et se dirigeaient par ici. Je suivais deux pistes, l'une étant la vôtre, la seconde doit être la leur. 

Et sans la moindre délicatesse et en absence totale de mise en scène, il se mettait à marcher en direction de cette piste dont il parlait quelques secondes plus tôt. Sa considération pour l'épanouissement intellectuel des représentants des jeunes races avait une priorité basse dans sa liste de préoccupations et Dio ne daignait participer à ce simulacre d'entraide que par la menace et le calcul. En effet, un détail qu'il omettait de préciser était la quantité précise d'objets volés, importante, qui suggérait soit un grand nombre de voleurs ou des spécialistes initiés aux arts des arcanes, même s'il penchait plutôt pour cette seconde option étant donné qu'ils avaient grugé la vigilance des siens. Après quelques minutes de marche, il voyait ce grand guerrier le suivre d'un pas rapide et assuré, quelle plaie celui-là.

xXx

Andrzej avait assisté à la prise de décision rapide de leur ancien assaillant et nouvel allié temporaire sans réagir. Il l'avait vu se mettre en marche mais ni sa cadence ou démarche n'indiquait qu'il tenterait de s'échapper en courant. C'était pour lui un signe suffisant de sa bonne foi, d'autant plus que Maika avait hoche vivement de la tête quand leurs regards se croisaient un instant. Sans un perdre un de plus par contre, il accourait auprès de Babelda qui semblait secouée par cette rencontre. Le bélua mettait genou à terre et essayait de se montrer aussi délicat que possible en posant une main amicale sur son épaule et baissant lentement la lame à laquelle elle s'agrippait de toutes ses forces.

"C'est fini. Je suis là, je suis là. Tu vas bien ? Tu n'es pas blessée ?"

Il avait inconsciemment abandonné le vouvoiement formel pour un tutoiement protecteur. 

"Je suis désolé de ne pas avoir pu être là plus tôt pour toi."

Il se redressait doucement et, en lui tendait une main, l'invitait à se relever en prenant appui sur lui. Un peu maladroitement, sa marque de fabrique auprès de la patiente rhéla, il tentait de l'aider à remettre ses vêtements en ordre et les dépoussiérer en donnant quelques petits coups en évitant autant que possible de toucher uniquement le tissu sans effleurer la femme en dessous. A un moment, il tournait la tête et voyait la silhouette menue l'elfe dédaigneux disparaître un peu plus chaque seconde au milieu des herbes tandis qu'il remontait cette deuxième piste. 

"Je pense que nous ferions mieux de le suivre. C'est la piste la plus concrète qu'on a pour retrouver la livraison... Tu pense que ça ira ? Tu peux rester ici si tu préfères." Il se tournait en direction de Maika. "Et tu pourrais rester ici pour prendre soin de ton ami inconscient."

Il ne voulait pas mettre en avant la dangerosité de cette expédition et provoquer en passant un refus tout juvénile, l'envie de faire quelque chose naissant de son interdiction. Andrzej laissait bien sûr le temps à sa partenaire de route de se décider, il ne voulait pas la brusquer, mais une décision devait être prise rapidement car l'elfe n'était bientôt presque plus visible. Dans tous les cas, il le suivrait, même seul.

1423 mots
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Babelda
Sam 17 Déc 2016, 11:02


Babelda regarda l'échange de dialogue se produire sans intervenir. Elle aussi commençait à comprendre ce qu'il se passait, et à envisager le malentendu. C'était la seule explication valable pour justifier la découverte de la jeune bélua. Finalement, l'agresseur passa aux aveux et admis avoir été la victime des mêmes brigands. Lui aussi était à leur recherche, et il avait peut être déjà une piste pour retrouver les malfrats... Doute. Soulagement. Incertitude... Babelda ne savait s'ils pouvaient faire totalement confiance à l'elfe. Il avait après tout essayé de les attaquer... Mais d'un autre côté, il était parvenu à les retrouver, il devait être un excellent chasseur... Jusqu'ici, Leur groupe n'avait pas réussi à trouver une aussi bonne piste que lui. Peut être pourraient-ils s'allier le temps de retrouver leurs biens ? Peut être n'était-il pas aussi dangereux qu'elle l'avait cru ?

Mais le temps n'était pas à la réflexion, car l'être sylvestre reprenait déjà la route, ne souhaitant probablement pas perdre de temps, ne pas perdre la seconde piste qu'il avait réussi à trouver. Babelda le regarda s'éloigner, ne baissant toujours pas sa garde. Elle n'osait pas baisser son arme, de peur que l'elfe ait réussi à les duper et qu'il ne décide de les rattaquer par surprise. La crainte était plus grande que la raison.

Mais son ami s'approcha lentement d'elle. La main qu'il posa sur son épaule la fit sursauter, et elle le regarda enfin en face. Il posa ensuite une main sur son arme et la força à baisser sa lame. Les yeux toujours remplis des larmes qu'elle avait contenu, elle l'observa, bêta. Ses questions la forcèrent à penser à quelque chose d'autre que l'attaque qu'elle avait subit, et cela l'aida à se détendre un peu. Lorsqu'il lui demanda si elle était blessé, elle fit rapidement une analyse de son propre corps, cherchant une zone douloureuse, mais à part les mains qu'elle avait serré trop fort, elle ne sentait rien. Elle secoua la tête.

Les excuses du chevalier laissèrent une drôle d'impression à la jeune femme. S'en voulait-il vraiment ? Ne se rendait il pas compte qu'il lui avait sauvé la vie, et qu'elle n'aurait pas pu espéré un meilleur sauveur ? Bien évidemment elle avait trouvé le temps extrêmement long, avant qu'il ne vienne jusqu'à elle, mais ce n'était en rien sa faute. C'était elle qui s'était jeté dans la gueule du loup et elle ne pouvait rien reprocher aux autres, encore moins à son sauveur. Elle secoua à nouveau la tête. "Non, ce n'est pas votre faute... vous avez fait aussi vite que vous pouviez... Et je vous avait déjà demandé de veiller sur Maika, ce que vous avez fait." Elle essaya d'afficher un sourire mais il ne fut pas très convaincant. S'aidant de la main que lui tendait l'homme, elle se remit sur pied. Puis il l'aida à dépoussiérer ses vêtements,  avec les mêmes gestes maladroits que le jour de leur rencontré, ce qui amusant la rehla.

"Je suis du même avis que vous. Nous devons le suivre, il nous conduira probablement jusqu'à eux. Il prétend après tout avoir une piste, chose que nous n'avons pas..." Babelda s'approcha de ma plus jeune et posa une main sur l'épaule de son amie. "Reste ici et prend soin de notre malade. Lorsqu'il se réveillera, retournez auprès des autres. Andrzej et moi allons continuer nos recherches, d'accord ?" La bélua fit la moue mais hocha la tête. Elle savait que Babelda ne la laisserait pas revenir. La brune donna son arme à l'adolescente. "Mais, et toi ?" Babelda sourit. "J'ai un chevalier pour me protéger." répondit-elle en souriant au bélua.

Mais ils ne devaient pas traîner et le duo se mit en route, se dirigeant sur les traces du jeune elfe. Ils mirent quelques minutes pour le retrouver et lorsqu'ils furent à sa hauteur, leur compagnie sembla l'agacement, même s'il ne dit rien pour essayer de rester seul. Babelda trottinant derrière les deux soldats, qui avançaient d'un pas soutenu. Elle était obligé de se dépêcher pour maintenir leur allure. Elle remarqua qu'ils retournaient en arrière, sur leurs pas. Étonnée, elle ne put s'empêcher de demander : "Où nous amenez vous ? Nous retournons en arrière." Sa question sembla agacer le traqueur. "Je retournes à l'endroit où vos pistes se sont séparées. Je reprendrais la piste de là bas." La question semblait en effet évidente,  et Babelda baissa la tête sur ses pieds, se sentant idiote.

Ils marchèrent en silence, ou tout du moins sa's dire un mot, car on ne pouvait pas dire que Babelda soit discrète ou silencieuse. Même elle se rendait compte du rafus qu'elle faisait en comparaison des deux autres, qui semblaient réussir à se déplacer comme s'ils volaient au dessus des herbes. Pourtant, personne ne lui avait encore fait de remarque. Elle espérait que cela continuerait ainsi et qu'on ne lui demanderait pas de rebrousser chemin pour rejoindre les autres membres du groupe, sous prétexte que sa maladresse puisse les faire repérer... Finalement, ils arrivèrent là où le traqueur avait choisit le mauvais chemin. "Bien, à partir de maintenant, vous suivez mes ordres à la lettre." Le jeune elfe semblait trop confiant et cette directive ne plus pas à la rehla, mais elle ne pouvait après tout pas le contredire : c'était lui le plus apte à trouver les charlatans. "Je passerai en premier, pour suivre la piste. Vous me suivrez silencieusement." Il appuya sur le dernier mot tout en fixant ma femme. "Ils ont dû prendre beaucoup d'avance. Il faut se dépêcher."


Merci Kyra nastae

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