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 L'Étoffe du Pouvoir [Niveau IV-III - Pv Lumi-Cally]

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mer 17 Aoû 2016, 23:00


Sa vie était à la fois mouvementée et paisible, aucun instant ne ressemblait à l'autre. Bien qu'il soit faisable que certaines choses se répètent inlassablement. Quand Mancinia n'était pas en voyage ou en mission, elle revenait entre ses murs pour reprendre des forces et travailler au Lux'or. Cette vie lui convenait, mais voyant l'inaction qui découlait d'une certaine insouciance et d'une coupure avec les réalités extérieures, l'Humaine avait en elle l'envie de faire plus. Pour se faire, elle songeait à embaucher quelqu'un pour s'occuper de sa mère lors de ses absences longues et souvent périlleuses, mais peu de femmes accepteraient de travailler là où elle vivait. Car même elle le ressentait, certains regards et les murmures la suivaient souvent. Ça l'inquiétait d'une certaine manière, mais qu'aurait-elle à craindre de ses semblables ? Ils étaient seulement curieux de sa réputation. Guerrière du peuple, amie des Magiciens, elle inspirait le respect aux plus jeunes. Ce qui faisait plaisir aux parents qui la voyait d'un bon oeil, mais estimaient que le récit de ses actions était souvent surestimé. Soit, tant que ce n'était pas des réactions négatives, cela ne la dérangeait pas. Secrètement, elle espérait même une nouvelle convocation de Messire Ehsan suite à son récent succès, ayant l'audace de croire qu'on lui confirait mieux ou plus important.

Ce ne fût pas une surprise de se voir à nouveau convoquée avec l'aide d'une missive, mais une certaine déception demeurait dans son coeur. Elle avait eu trop d'espoirs quant à l'intérêt qu'il lui portait et eu l'envie, durant un instant, de faire comme si elle ne l'avait pas reçue, mais ce serait inconvenant, en plus de prendre des risques inutiles. C'est qu'il s'agissait là d'une nouvelle demande bancale. C'était désagréable de se sentir au service de la Monarchie au même titre qu'un soldat de carrière ou une servante quelconque. Elle avait sa vie et son métier, bon sang ! Ce n'était pas la guerrière dévouée prête à tout et n'importe quoi sur le bon vouloir de quelques décisions imprudentes. Et c'est avec une certaine appréhension que la demoiselle fit sauter le cachet de cire, se promettant de refuser si cela la réduisait à nouveau au titre de larbin officieux. Sa surprise fût d'autant plus grande lorsque qu'elle vit une écriture fine et délicate d'une femme la conviant à un entretien. Mancinia reconnu le nom de l'émettrice comme étant la commanditaire de sa précédente mission : Parvaneh Vosgien. Cette dernière était désireuse de remettre de dignes remerciements pour ce qu'elle avait fait pour sa famille. L'Humaine demeurait songeuse un instant, réfléchissant à ce que cela pouvait impliquer pour elle de le lui refuser après sa récente promesse de la revoir. Surtout en ayant choisi de décliner une récompense impromptue qui lui aurait été utile, mais qu'elle estimait ne pas avoir besoin.

La riche marchande l'invitait à lui faire la conversation autour d'un thé et l'invitait également à la réception en l'honneur des fiançailles de sa cadette, qui se tiendrait dans la soirée. Mancinia eut un sourire à cette lecture. Bahareh avait fait son choix en acceptant Rostam comme époux. Au cours du trajet de retour, la jeune femme avait vanté les mérites de ce modeste marchand respectueux des traditions et désintéressé des vastes fortunes. La Noble avait sans doute choisi de lui laisser sa chance en acceptant ces épousailles plutôt que de courir après une chimère. Elle irait et se prépara en conséquence. Autant pour l'invitation de Dame Vosgien qu'en l'honneur des festivités. Choisissant une tenue humble, ne désirant guère mettre des richesses fictives en valeur. S'habillant d'un sari blanc dont le tissu était orné de broderies et de dentelle. A ses frais, elle y avait cousus quelques perles en provenance de la Cité Engloutie, car il s'agissait d'une tenue qu'elle se réservait pour les réceptions comme celle-ci. Seul un collier d'or trônait autour de son cou et des pendants à oreilles du même matériau. Confiant sa demeure à Kamiya, tel un fidèle chevalier, elle se mit en route. Sa tenue n'était pas aussi impressionnante que certaines riches dames en train de faire leurs courses dans les établissements les plus luxueux, ce qui dénouait le noeud qui se formait dans son ventre à l'idée de se faire remarquer.

Bien qu'elle n'ait rien à craindre, Mancinia ne pouvait s'empêcher de devenir anxieuse au fur et à mesure de sa progression. Elle connaissait peu la Famille Vosgien en dehors de Bahareh et, si elle avait le plaisir de croisé Rostam au cours de la soirée, elle ne serait pas vraiment seule tout du long. Une certaine amitié les liait depuis des années. D'une certaine façon, l'heure des félicitations était venue quant à leurs futures épousailles. Et surtout celles des rencontres et des mises au point. C'était bien la raison de sa venue, n'est-ce pas ? Montrer à tous qui elle était comme une bête de foire au cours de cette réception, montrer celle qui avait sauvé une demoiselle de la noblesse. L'opposition de deux mondes en faisant de l'Imprévisible Mancinia Leenhardt l'héroïne d'une soirée que tous aurait oublié le mois suivant. Cependant, la Matasif ne bouderait pas une telle réception compte tenu des avantages qu'elle-même pouvait en tirer. C'était une chance de se démarquer, d'étinceler aux yeux des nobliaux. D'essayer d'entrer dans leur monde. Sur le pas de la demeure, le domestique n'eut aucun mal à la reconnaître cette fois, il fût aimable au possible et conduisit la jeune femme dans le salon où la marchande recevait ses invités. Ces lieux lui paraissaient moins impressionnants que lors de sa première visite, à moins que ces appréhensions ne soient plus fortes que son émerveillement ?


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L'Étoffe du Pouvoir [Niveau IV-III - Pv Lumi-Cally] Chriss10
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Mar 30 Aoû 2016, 21:46


« Êtes-vous sur que c'est bien ce que vous voulez ? Je ne veux pas être médisant vis-à-vis de cette personne mais… Nous n'avons pas réellement besoin de nous mélanger avec les personnes de classe inférieur. » Un regard dur vient accueillir la remarque de l'homme qui tressaille « Vous avez raison, nous sommes déjà assez nombreux pour cette réception. Peut-être devrais-je remplacer votre nom par le sien sur la liste. Au moins de cette manière vous n'auriez pas à vous souciez de sa présence. Cette solution vous convient-elle ? » Assise dans un luxueux fauteil la femme croise les mains sur son ventre, ne lâchant du regard son intervenant. Au bout de quelques seconde ce dernier baisse la tête, incapable de soutenir la pression du regard de sa mère. « Je… M'excuse, ce n'est pas ce que je voulais dire. Juste... » « Écoutez » Impassible la mère regarde son fils, aucune trace d'énervement ne se lis sur son visage pourtant le petit salon ou les deux personnes sont présente se charge soudainement d'une tension palpable. « La matasif à fait plus de choses pour nous et les humains en quelques années que tu ne seras jamais capable de faire en toute une vie. » Silencieusement elle se lève, venant se placer en face de l'homme, le dominant de quelques centimètre. Alors que ce dernier regarde toujours fixement le sol elle place sa main sous son menton, le forçant à la regarder dans les yeux. « Madame Leenhardt sera parmi nous ce soir. Que cela vous plaise ou non. Si vous désirez ne pas la voir alors vous n'êtes pas obligé de participer à la réception. » Relâchant la tête de son fils la femme se dirige d'un pas mesuré vers la porte, s'arrêtant juste avant de la franchir. « Néanmoins, je tiens à être claire. Si je ne vous pas ce soir alors je ne veux plus jamais vous voir  vous présenter devant-moi. Et peut importe la raison de votre présence. » Sans un regard en arrière la femme sort du salon, se dirigeant vers un bureau adjacent.

Assise devant un secrétaire, plume en main la régente de la famille Vosgien prends un instant afin d'écrire sa missive. Pas de fioriture par rapport à un papier officiel cependant, tous les mots sont réfléchis pour ne pas laisser de place au doute quant à l'importance et l'objectif de cette invitation. D'un coup d'oeil rapide la femme se relis rapidement avant d'appeler un serviteur « Veuillez livrer ceci à la Matasif je vous pris. Et faites vite. Si jamais elle devait arriver en retard ce soir je vous en tiendrais pour principal responsable. » Avec un air apeuré le serviteur hoche la tête avec énergie. « Bien, si la situation est assez claire alors vous pouvez disposer. » Acceptant d'un timide petit signe de tête le domestique sort de la pièce, suivis de près par sa maîtresse.

Montant à l'étage de la vieille bâtisse la doyenne se dirige d'un pas rapide vers la chambre de sa fille, s'arrêtant de temps à autre pour parler aux domestiques, finissant de peaufiner les derniers détails de la soirée « Bahareh ? Non, ne vous dérangez pas, terminez ce que vous faites, je viens juste vous prévenir que la Matasif sera présente ce soir. » la porte de la chambre s'ouvre brusquement, laissant apparaître la jeune femme « Vraiment ? Je… Et bien… C'est une excellente nouvelle mais… Enfin… Puis-je savoir ce qui vous a décidé ? Vous… N'étiez pas réellement pour sa venue de ce que je sache. » « J'ai tout simplement changé de point de vue sur sa position. Cette femme ne mérite pas de rester à la place qu'elle occupe actuellement. Les travaux de sauvetage, de nettoyage ou que sais-je encore ne convienne pas à une personne comme elle. » Un sourire apparaît sur le visage de la jeune femme qui hoche doucement la tête. « Alors vous vous êtes donc décidée… Très bien, je suis heureuse que ce soit elle qui bénéficie de vos faveurs. Suis-je la seule à être au courant de cela ? » Un rictus amusé prend place sur le visage de l'aînée. « Non, votre frère en a été informé plus tôt dans la journée. Par ailleurs, je me permets de m'excuser en avance. L'ambiance de ce soir risque d'être quelque peu tendue suite à ma décision. » Le visage de son interlocutrice se teinte légèrement à cette nouvelle « Oui… Je comprends. Et je ne peux pas réellement dire être surprise par cela. Quoi qu'il en soit, je vous remercie d'avoir pris la peine de m'avertir. Et d'avoir pris le temps de réfléchir à propos d'elle. Si tout est terminé, puis-je retourner me préparer ? » Pavaniah répond d'un simple signe de tête avant de se retourner, retournant à ses affaires.

« Madame, la Matasif est arrivée. » Relevant la tête de son livre la marchande remercie le domestique avant de se lever, se dirigeant vers le salon réservé aux invités. « Je vous remercie d'avoir répondu positivement à mon invitation. J'avais peur que le temps vous prenne de cour néanmoins, je remarque que vous avez eu le temps d'être présentable pour nous rejoindre ce soir. » Se décalant d'un pas la femme désigne l'entrée de la bibliothèque d'un signe de la main. « Suivez-moi je vous pris, tous les invités ne sont pas encore arrivés et je tiens à m'entretenir avec vous avant que la cérémonie ne commence. » Sans attendre de réponse de sa part la doyenne retourne dans la pièce quitté quelques instant plus tôt, prenant place dans un somptueux fauteuil en cuir situé sous un fenêtre. Les murs de la pièce sont composés pour la plupart de bibliothèque remplis de livre et le centre de la salle n'est occupé que par la présence d'un tapis de soie. Le fauteuil, située en face de l'entrée et au fond de la pièce est bordé par un table basse présente à sa droite, sa gauche est occupée par un canapé du même matériau. « Prenez place je vous en prie. » D'un signe de main la femme appelle un domestique à qui elle confie la tâche de ramener du thé. «Matasif… Peut-être avez-vous des questions à propos de cette invitation, vous pourrez mes les poser dans un instant. Avant toute chose je désirerais vous demander de répondre aux miennes. » Fixant son regard émeraude dans celui océan de sa partenaire elle attend un instant avant de prendre la parole. « On vous appelle la Matasif. Un titre honorifique destiné aux guerriers. Cependant, n'êtes-vous réellement que cela ? Une guerrière au service de son peuple ? Les rumeurs sur vous vont bon train vous savez, et je ne peux pas croire qu'une femme aussi forte et... Particulière puisse se contenter d'un tel rôle. »Alors qu'un fin sourire prends place sur le visage de Pavaniah son regard se fait plus insistant, ses prunelles ne lâchant à aucun moment son interlocutrice, fixant, analysant et attendant chacune de ses réactions.

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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Jeu 01 Sep 2016, 23:43

Au fil de sa progression dans ce long couloir, Mancinia sentait son excitation prendre le devant sur sa conscience. Une certaine impatience pouvait se lire dans son regard, même si son anxiété était encore présente. Ces deux poids s'équilibreraient pour lui éviter de faire des erreurs, ou lui en ferait faire qui signeraient l'achèvement de ses ambitions avant même qu'ils n'osent imprégner son esprit. Elle essayait de contrôler sa respiration pour retrouver son calme. Un exercice laborieux. C'était le hasard qui l'avait conduit devant la route de la cadette de l'illustre famille Vosgien. Un hasard qui lui faisait une immense faveur et lui accordait sa confiance. C'était une chance unique, elle ne devait pas tout gâcher. Le domestique l'introduisit dans le même salon que lors de sa première venue, ainsi, l'Humaine ne serait pas immédiatement conduite dans la vaste salle où se tiendrait la réception. C'était sans doute une bonne chose. Dès l'instant où Parvaneh Vosgien relève son regard de sa lecture, ce fût pour croisé dans l'instant celui de Mancinia. Refermant d'un geste ferme l'ouvrage, cette dernière se redressa et de l'accueillit aimablement. Elle lui rendit son sourire.

C'est moi qui vous remercie de m'avoir conviée. Je vous avais promis de répondre favorablement à une éventuelle rencontre. J'honore toujours les promesses les plus intéressantes.

Mancinia avait choisi la carte de la sincérité. Elle avait tant vu de réceptions cette année qu'elle n'avait plus envie de s'y perdre sans une raison valable. Sans doute aurait-elle fait un effort pour Bahareh, qu'elle estimait grandement au vu du temps passer ensemble, mais ce monde de lumineux n'était pas le sien. Il lui était étranger et l'inconnu, au sein de sa propre vie, lui faisait plus peur que les paysages inexplorés de Taelora. Cet endroit où les monstres assoiffés de sang avaient pris une apparence décente était capable de vous broyer au moindre faux pas. Non, elle n'aurait guère eut envie de venir s'il en avait été autrement. La jeune femme s'était attendue à une remarque sur sa tenue, mais fût enchantée de savoir qu'elle était présentable. Intérieurement satisfaite de son choix. Parvaneh se redressa pour lui montrer un lieu d'une richesse dont elle n'aurait osé rêver. Une véritable bibliothèque, composée de dizaine d'ouvrages, certains sans doute aussi rares que cher. Sans un mot, elle la suivit. Cet endroit la mit à l'aise dès l'instant où elle y pénétra. S'asseyant dans un des larges divans, posant ses mains sur ses genoux en évitant de les passer sur des plis imaginaires. Elle écoutait les interrogations légitimes de la Dame. Comme elle en avait fait l'expérience, elle savait qu'elle ne pourrait pas lui cacher la vérité. Mancinia reconnaissait sa faiblesse à ne pas savoir mentir, ou du moins, d'être convaincante dans ses mensonges. Elle y remédierait, mais pas dans l'immédiat.

J'aurais aimée être une érudite qui enseigne aux autres l'histoire de mon peuple, mais les études prestigieuses n'étaient pas à la porter de ma bourse. J'ai alors mis mes autres talents en avant.

L'Humaine était curieuse de connaître la teneur des rumeurs dont Parvaneh lui parlait. Elle avait ressenti les regards sur sa personne, ces derniers temps, mais elle mettait cela sur des faits connus de tous. La reconnaissance de son Roi, ses participations guerrières au nom des siens, mais aussi le prestige qui lui venait d'en dehors du territoire. Elle était vraiment à part de la norme, non ? Sans doute un peu trop. Un véritable électron libre.

Je suis tellement libre que même la Reine Blanche m'a décorée récemment.

Mancinia regarde son interlocutrice avec un petit sourire.

Je présume que vous le saviez.

Ce n'était pas qu'une rumeur, mais un fait. Elle avait été, d'une certaine manière, reconnue pour des faits d'armes au nom de la Reine des Magiciens et avait pris position dans le Duché d'Arkas en titre de courtoisie.

Je suis bien plus reconnue chez les Magiciens que chez les miens. Une différence de moeurs, mais aussi une certaine acceptation des Mages Bleus en ce qui nous concerne. Une certaine curiosité aussi. Certains d'entre eux m'ont soutenue dans les montagnes de l'Edelweiss Enneigée, durant les escarmouches avec les Démons. Nous étions si peu à défendre nos valeurs.

Ce constat la rendait amère.

Si les Démons avaient envie de nous envahir demain, nous ne pourrions pas leur résister. Et qui d'autre que les Anges viendrait nous aider ? Personne. Parce que nous préférons encore nous terrer dans un coin du Désert plutôt que de nous rendre sur les territoires frontaliers pour leur montrer que nous sommes une nation unie et qu'ils feraient bien mieux de nous avoir comme amis.

Ça y est. Elle s'était emportée et une certaine rancoeur envers la politique de son pays la trahissait, mais elle avait conservé un calme de circonstance. Un silence suivit ses paroles lorsque le domestique revint avec de l'eau bouillante et lui servi un thé dans des tasses de porcelaine, avant de lui tendre la tasse avec une eau frémissante et une agréable odeur d'orange et de vanille. Des pâtisseries furent déposées devant elles avant que l'homme ne se retire. A quoi songeait son interlocutrice à l'écouter parler ? Qu'elle était vraiment stupide et rustre, sans doute. Elles ne vivaient pas dans le même univers. Mancinia s'était battue durant une partie de sa vie pour survivre, alors que Parvaneh devait sans doute grandir loin du tumulte. A moins que son esprit ne devait être plus accaparer par les préparatifs de la réception de ce soir, suivit des épousailles de sa cadette dans quelques semaines. Le mariage était un duo, ou un duel selon. Mancinia s'interrogeait sur l'idée que son tour viendrait. Et qui aimerait-elle épousée ? Son coeur n'était pas en faveur d'un Humain, comme elle se l'était promis jadis. Et elle hésitait sur la suite de la relation instable qu'elle menait avec Neah. Il ne savait rien de ses sentiments, peut-être n'étaient-ils pas partager ? Mais chacun avait à faire pour s'y attarder. En l'occurrence, elle se devait d'oublier ses sentiments confus durant un certain laps de temps.


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Mar 06 Sep 2016, 16:34


Les jambes croisées, le bras replié, sa main soutenant sa tête, Parvaneh écoute la jeune femme sans mot dire. Au fur et à mesure que la discussion avance le sourire de la femme s'accentue. Pas de mensonge dans les paroles de son intervenante, juste une envie d'avancer. « Bien peu de choses m'échappe. Je pense même connaître des rumeurs, des "on-dit", que vous même n'avez jamais entendus » Les traits de la doyenne s'assombrissent à la suite de cette déclaration. Les rumeurs font parties des fondements d'une ville et une citée en a besoin pour avancer. Ce sont elles qui aide les gens à avancer, à douter de certaines personnes, à se fier à d'autre. Cependant, elles peuvent aussi être la cause de l'effondrement d'un empire. Ou d'une carrière prometteuse. Comme la sienne.

Alors que le ton de Mancinia change Parvaneh relève la tête. Plus de doute sur son visage, plus de sourire serein juste de l'intérêt. Le même intérêt que celui ressentit lors de la première entrevue. Calme en apparence la jeune femme semble animée d'une force nouvelle. « Vous n'êtes définitivement pas faite pour être une guerrière. » Les paroles de l'aînée flotte dans l'air comme un murmure. Sans un regard vers elle la femme se tourne vers le domestique revenue avec l'eau chaude pour le thé. Calmement, mesurant chacun de ses geste elle se verse une tasse, buvant le mélange aromatisé, inspirant pour ne pas sourciller devant la chaleur du breuvage. « Les Magiciens, les Fae… Vous avez fait beaucoup pour les humains néanmoins, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu droit à votre miséricorde. Si dans le dernier cas vous ne possédez que la nationalité de ce peuple, nous ne pouvons pas en dire autant pour les Magiciens. » Reposant sa tasse elle laisse un instant planer le silence dans la salle, s'enfonçant plus profondément dans son fauteuil, ne lâchant pas du regard la personnes lui faisant face. « Pourquoi faites-vous cela ? Peut-être est-ce dans un soucis de compensation. Vous jugez ne pas recevoir les honneurs qui vous sont dus au sein de votre propre peuple alors vous allez chercher ailleurs. »

Se relevant la doyenne se dirige vers la fenêtre, tournant volontairement le dos à Mancinia, profitant toute fois du reflet de la glace pour continuer à observer ses réactions. « Les imbéciles avides de reconnaissances sont nombreux. Toujours à la recherche du moindre compliment, de la moindre preuve qu'ils sont utiles à la société. Que cela concerne leur peuple ou bien un autre. Ces gens sont près à tout pour bien se faire voir aux yeux des gens et de leur gouvernement. Et lorsqu'on leur accorde un tant soit peu d'importance, qu'on pense pouvoir utiliser leurs compétences pour nous aider, on se rends compte de ce qu'ils sont. Des incapables, qui ne savent rien faire de leurs dix doigts, trichant et mentant pour arriver à atteindre leurs objectifs. » Les traits de la femme se tirent légèrement et une expression contrariée prends place sur son visage. Pendant un instant elle ne dit rien, perdue dans ses pensées. Quand elle reprends la parole sa voix a perdu son timbre calme et posé pour se charger d'une teinte de reproche. « J'espère sincèrement que vous ne faite pas partis de ces gens Matasif » Le titre semble presque craché, empli de tout le dédain qu'elle porte à l'égard des gens cités précédemment. « Je n'irais pas par quatre chemins. Si à un moment vous me semblez pencher dans cette voix alors je mettrais immédiatement un terme à toute relation que nous pourrions avoir. »

Se retournant elle sourit amicalement à Mancinia, un sourire faux dégageant un sentiment de malaise. « Néanmoins, je ne pense pas que vous soyez de ce genre-la. Ma fille ma suffisamment fait l'éloge de vos compétences pour que je comprenne que vous êtes réellement à l'origine de ce qui vous concerne… Même de choses dont vous-même n'avez pas conscience. » Ses traits s'apaisent et sa voix reprends lentement son timbre calme et posé, ce timbre si caractéristique, montrant aux gens qu'elle est celle qui décide de la direction que doit prendre une discussion et surtout qu'elle est celle qui dirige la situation. « Concernant les anges je vous accordes que vous avez raisons. Nous n'étions pas assez nombreux à leur venir en aide. Cela doit venir du fait que les humains ne sont pas nombreux de manière générale. » Portant doucement sa tasse à ses lèvres elle boit une gorgée de thé avant de reprendre la parole « Il est indéniable que nous avons fait des erreurs durant cette guerre. Néanmoins, avions nous réellement le choix ? Prenez le temps de réfléchir à cette question, à ce que nous aurions pu gagner et ce que nous aurions pu perdre et répondez moi. Sacrifier notre peuple pour prouver aux anges que nous sommes avec eux peut importe la situation était-il réellement un meilleur choix qu'attendre en laissant les personnes comme vous participer à la guerre. »

Les bras croisés elle jauge la femme lui faisant face. « Nous et les anges sommes lié. Pensez-vous réellement que c'est leur faire un cadeau que de sacrifier le peuple qu'ils sont censés aider et protéger. Après tout, vous l'avez dis vous même. Si les démons venait à nous attaquer nous ne pourrions nous défendre. Cependant, en sachant cela, que se passerait-il si nous qui sommes incapable de nous défendre venions à mener une attaque ? »

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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Mer 07 Sep 2016, 23:57

Mancinia ne pouvait que croire les paroles de son interlocutrice concernant les informations qu'elle avait en sa possession. L'Humaine n'était pas sans savoir certaines des rumeurs qui courraient à son propos, mais veillait à n'y prêter qu'une oreille et un sourire de circonstance. Même si son désir aurait été de faire cesser certains des cancans, personne ne savait comment arrêter ces vagues en plein essor. A part les ignorer et attendre qu'elles passent. Son existence n'était pas l'unique centre d'intérêt du peuple, on l'oublierait bien vite au profit de véritables exploits. Mais dans ce flot ininterrompu de paroles et de nouveautés, une nouvelle retenait son attention en particulier, car elle était l'oeuvre de Bertolt. Il lui avait promis de raconter leurs aventures dans la Crypte du Sanctuaire, de raconter sa légende. Dissimulant son nom, ne la présentant que comme l'une des rares exceptions de ce monde. L'histoire de celle que la magie avait reniée avant de s'imprégner dans ses chairs et de lui offrir un don absolu. C'était plaisant et amusant de se savoir au centre de ce récit, croyant naïvement qu'elle aurait pu dissimuler ce fait. C'était une erreur. Ils étaient nombreux à être des utilisateurs de magie au-dessus de la norme en ce monde et la discrétion qu'elle avait désirée à ce propos s'était soldée par un échec cuisant. Ses pires adversaires devaient tous être conscients de la menace qu'elle représentait.

Cette menace n'était pas tant dans l'utilisation d'une magie aberrante, mais plutôt son existence même. Une Humaine capable d'user de dons de guérison ne manquerait pas d'attirer la convoitise. Ses ennemis souhaiteraient l'abattre sans attendre, certains voudraient s'en faire une amie avec intérêt et d'autres la regarderaient de travers. Dans un sens, Mancinia était un monstre. Elle, dans tout ceci, se sentait invincible. Unique en son genre. C'était complexe de rester terre à terre lorsqu'on détenait une telle force tout en restant conscient de ne pas avoir la force de sa vanité. Elle maîtrisait peu sa magie et s'effondrait de fatigue après une utilisation abusive. Devait-elle mentionner qu'un coup d'épée bien mit mettrait un terme à sa vie ? Rien ne changeait vraiment. Elle était toujours aussi faible et bu une gorgée de son thé pour chasser le goût amer dans sa bouche. Scrutant Parvaneh en oprtant pour le mutisme. Avait-elle envie de savoir si cette histoire était vraie ? Car malgré son réseau, elle ne devait pas savoir qu'il s'agissait d'un fait avéré et que cette Humaine capable de prodiges miraculeux se tenait devant elle. Mancinia se garderait bien de le lui dire ouvertement. A la fois fière et craintive quant à ce qu'il pourrait se dire. Parvaneh eut un étrange regard suite à cet échange. Elle avait le don de mettre ses interlocuteurs mal à l'aise. Une chose fort utile dans le domaine commercial.

La demoiselle se sentait comme un prisonnier attendant la sentence. Quand elle lui fit savoir qu'elle ne la voyait pas en guerrière, la surprise coupa sa répartie en deux pour laisser Parvaneh développer ses impressions. Ses interrogations étaient légitimes, mais Mancinia ne se souvenait pas qu'elle l'ait fait en espérant obtenir des avantages. A moins que ses ambitions d'alors ne soient inconscientes ? Mancinia n'était pas de ces tricheurs ou stratèges sans connaissances aucune du terrain autre que celles apprises dans des ouvrages. Elle avait tout appris à la force du poignet ou à grands coups de pieds dans les fesses. Mais après tout, elle aussi pouvait très bien trébucher sur les longs tapis de ces chemins méconnus. L'expression que prend Parvaneh semble indiquée qu'elle n'aimait pas que l'on soit décoré sans raison. La voyait-elle comme une opportuniste ? Ses paroles lui indiquèrent le contraire, mais elle n'était en rien épargnée. Savoir que Bahareh l'avait soutenue mit du baume au coeur de l'Humaine. Sans doute n'était-elle pas étrangère à l'intérêt que les Vosgien voyaient en elle. Après tout, Mancinia avait hésitée à la ramener de force ou à la laisser s'enfuir encore plus loin dans les terres magiciennes. Les paroles de son aînée étaient remplis de bon sens, mais elle demeurait l'Imprévisible.

Les Anges doivent nous protéger à cause d'anciens liens qui nous unissent à eux, mais nous ne sommes pas tous des enfants tremblants de crainte dès que la nuit tombe. Nous ne pouvons pas nous cacher derrière notre faible taux de natalité pour dissimuler la couardise de nos combattants. Lors des combats de l'Edelweiss Enneigée, nous suivions les directives de l'Ultimage, mais certains de mes compatriotes n'étaient pas des militaires. Ce n'était que des chasseurs ou des artisans qui se refusaient d'attendre une possible conclusion de la Conquête aux portes de notre ville ! Nous nous sommes enfuis d'Utopia pour mieux la défendre. C'est ce qu'on se persuade, du moins.

Ce qu'elle disait avait quelque chose de dangereux, mais elle était aussi têtue qu'une pierre et n'avait pas l'intention de changer d'avis quant à la politique trop pacifique des siens.

Il y aura toujours des forts qui défendront ceux qui n'en sont pas capables, mais on ne doit pas attendre d'être au bord d'une nouvelle extermination pour se réveiller.

Parvaneh la voyait-elle mener une guerre en plein territoire démoniaque ? L'idée lui plaisait, mais ce ne resterait qu'une chimère. Autant ne pas s'y accrocher. Ce n'était pas envisageable. Elle leur avait assez fait payer la chose. Et Zane Azmog n'était pas à prendre à la légère. Pour l'avoir rencontrer de manière successive lors de son ascension dans le monde démoniaque, elle savait ne pas faire le poids face à un adversaire de son envergure. Et que dire de ceux qu'il dirigeait désormais ?

Ce serait ridicule d'attaquer la bête à la gorge après lui avoir mordillé la cheville. Je ne sous-estime pas les Démons. Et encore moins celui qui règne sur eux. Pourtant, il est inconvenant d'imaginer que les Humains ne possèdent rien qui leur soit propre. Si c'était le cas, nous serions encore dispersés aux quatre vents.

Mancinia ne croyait pas qu'il s'agissait là de ce que désirait la Reine Violette lorsqu'elle à rassembler les Humains et construit Utopia. Peut-être voulait-elle un lieu de rassemblement, mais devaient-ils tous rester stagnant ? Devaient-ils se contenter de rester dans l'unique ville qu'ils possédaient ? Non. Ils devaient voir plus grand !

Je crois n'être qu'une imbécile avide de reconnaissance.

Mancinia bu une autre gorgée en laissant ses paroles suspendues.

Peut-être seulement d'un autre genre. De ceux qui savent avoir besoin des autres pour accomplir des miracles. J'ai fait certaines choses, mais elles ne sont pas uniquement de mon propre fait. Je ne les aient pas accomplies seule et c'est ce qui m'a fait prendre conscience que mes camarades étaient tous exceptionnels. Je crains ne pas être capable de les rattraper malgré toute ma bonne volonté. D'une certaine manière, c'est une vérité qui me fait enragée.

Elle marqua une pause.

Le hasard m'a conduit sur un chemin m'ayant permis de mettre ma contribution au profit d'autres races. J'ai saisis l'occasion, même si mon but initial n'était pas de m'illustrer pour en retirer une certaine gloire. On m'a donné ma chance et...J'en ai payé le prix. J'ai acquis mon titre de Matasif sur les cadavres de ceux qui n'avaient pas survécus. Il n'y a aucune gloire malgré la fierté. Juste l'envie que cela ne se reproduise plus.

L'Humaine ferma les yeux un instant avant de les rouvrir.

J'ai envie d'atteindre des sommets et de faire de nombreuses choses pour mon peuple, mais les moyens me manquent et c'est un monde qui me semble encore plus hostile et complexe que les Enfers eux-mêmes. J'ai envie d'être un exemple pour ceux qui grandissent entre ces murs, qu'ils aient envie de soulever des montagnes pour atteindre des contrées inexplorées que nous n'avons pas encore atteintes. Je n'ai pas la prétention de savoir le faire seule.

Elle prit une grande inspiration.

On dit que l'ambition est le dernier refuge de l'échec. Je ne peux cacher que derrière mes désirs et ma bonne volonté se cache une femme qui est seule, ne connaissant rien de la difficulté des hautes sphères depuis son quartier et qui se contente de se plaindre sur son sort. Je suis usée de me plaindre en restant assise à ne rien faire. C'est une preuve de facilité et de lâcheté. Je n'ai qu'à apprendre si je suis stupide. Je n'ai qu'à m'entourer pour ne plus être seule. Je n'ai qu'à devenir plus forte pour abattre les difficultés. Je n'ai qu'à me tenir debout au lieu de rester assise.

Mancinia regarda Parvaneh avec un petit sourire. Elle avait l'impression d'avoir vidé son coeur.

J'en ai assez d'être une imbécile avide de reconnaissance. J'ai envie de changer et d'emmener tout le monde dans mon sillage.


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L'Étoffe du Pouvoir [Niveau IV-III - Pv Lumi-Cally] Chriss10
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Mar 29 Nov 2016, 12:12




Face aux paroles pleines de fougue de la jeune femme, Parvaneh était sceptique. Certes, elle semblait dotée d’un potentiel plus conséquent que la majorité des membres de sa propre famille, qui, confits dans le luxe et la tranquillité, se paraient régulièrement d’une mollesse désobligeante. Seulement, elle ne pouvait pas fonder son choix sur des impressions. La réputation de la Matasif avait beau être exemplaire, elle n’avait rien fait seule, comme elle-même venait de le souligner. Et la force de sa jeunesse risquait de se transformer en ennuyeuse paresses ou en caprices à répétition. Si cela advenait, elle savait qu’elle ne ferait preuve d’aucun scrupule à la faire redescendre sur terre, et ce, de manière définitive. Son hésitation restait cependant imperceptible, et elle affichait un visage de marbre. À travers la glace, elle scrutait chacune des réactions de l’invitée sans que cela ne parvienne à la décider. Se faire un avis sur ses invités au premier coup d’oeil, avis qui se confirmait dès lors qu’ils ouvraient la bouche, était lassant, après tout. Cela méritait davantage de réflexion. « Il est manifeste que cette guerre n’a servi à personne. Chaque camp a subi bien plus de pertes que de victoires, et je doute que la présence des Humains aurait pu changer significativement la donne. Aucune instruction militaire digne de ce nom n’est dispensée à nos congénères, comme vous le soulignez. Pensez-vous sincèrement qu’il aurait été plus malin de participer massivement à une guerre qui nous aurait affaiblis pour être ensuite à la merci de nos ennemis ? Ce n’était pas plus raisonnable que de ne pas intervenir du tout. » La dame haussa les épaules avec une fausse indifférence. La politique des Humains se révélait quelquefois déplorable, et elle devait avouer que des années d’immobilité à attendre un développement qui ne venait qu’à grand-peine était sans doute une erreur considérable. Le choix de leurs ancêtres avait été d’une grande sagesse, mais le temps avait passé, et aujourd’hui, leur nation semblait s’accommoder d’une curieuse stagnation. La réflexion de son invitée, elle l’approuvait en partie tout en préférant garder le silence à ce sujet. Souvent, elle avait été confronté à de jeunes gens plein d’espoirs et d’envies de façade qui se réduisaient au silence dès lors qu’ils goûtaient à un peu de confort, comme si la tranquillité faisait fondre leur belle détermination. Un rire doucereux échappa à Parvaneh lorsqu’elle mentionna une éventuelle attaque à l’encontre des Démons et avait-elle pris le temps d’envisager différentes options. Au moins n’était-elle pas complètement idiote, ce qui avait le mérite de la placer au-dessus de la majorité des gens venus frapper à sa porte. Malheureusement, ses aspirations ne requéraient pas seulement de savoir se servir de sa tête. Le monde des grands n’épargnait personne.

Parvaneh releva la tête lorsque la jeune femme déclara être une imbécile. S’enveloppait-elle d’une fausse modestie, ou s’agissait-il de quelque chose de plus profond ? Sans la presser, elle fit quelques pas dans la salle. Le parfum du thé l’enivrait avec douceur, et l’espace d’une seconde, elle rêva de s’allonger sur une banquette et de passer le reste de la journée à se reposer. Son attention défaillante se porta bien vite vers la Matasif. Admettre sa dépendance aux autres être faire preuve d’un certain courage, il fallait le reconnaître. Peu d’individus dans les parages en auraient fait de même, et elle le savait. Malgré le découragement qui pouvait en résulter, la lucidité était une qualité qu’elle appréciait. Était-ce son enfance bénie de soleil qui avait ainsi gonflé son coeur de feu ? Lorsque Mancinia eut terminé, Parvaneh laissa une mèche de cheveux camoufler une partie de son visage. « Le monde est vaste, et nous ne sommes tous guère plus que des fourmis dans le grand jeu des rois et des dieux. J’ai peur qu’il ne faille quelque peu refroidir vos ardeurs, Matasif. Vos attentes et vos envies sont honorables, et je ne peux que les louer, mais je crains que cela ne suffise pas. » Sa voix fut peut-être un peu plus cinglante qu’elle ne l’aurait voulu. En vérité, susciter chez la jeune femme des émotions contradictoires était volontaire. Rien n’était plus intéressant à observer qu’un être qui perdait le contrôle de la situation. Des actes et des paroles qui suivaient, tout s’éclairait. La dame décida néanmoins de rejoindre son invitée et de reprendre sa place. La tasse qu’elle reposa émit un léger tintement. Elle sentait presque la tension parcourir le corps de Mancinia. « Il n'y a pas de honte à vouloir la reconnaissance de ses congénères. C'est un moyen comme un autre. J’aimerais croire que vous êtes en mesure d’accomplir un tel miracle. Changer un peuple en une vie est impossible, à moins d’en faire le sacrifice. Seriez-vous prête à vous abandonner pour vos semblables, et ce jusqu’à ce que la mort caresse votre gorge ? J’ai eu des élans qui ressemblaient aux vôtres, autrefois. » La dame s’interrompit quelques secondes. Les fantômes du passé dansaient devant ses prunelles fatiguées, et l’affreuse impression de n’avoir pas pleinement atteint ses rêves lui brûlait les paupières comme une marque de fer. Avec les années, elle avait appris à ne pas se laisser emporter par de tels souvenirs. La fermeté la sauvait de bien des manières. « Si vous voulez devenir cette femme que vous fantasmez, votre dévotion ne devra connaître aucune limite. Le peuple ne tolère ni les failles ni les échecs, et si vous n’êtes pas à la hauteur, vous serez abattue sur-le-champ. De multiples facteurs pourront transformer vos tentatives en véritables cauchemars sans que vous n'ayez le moindre contrôle là-dessus, et serez la seule à devoir en supporter le poids. Votre enthousiasme est touchant et vos intentions sont louables, mais les tigres qui rugissent le plus fort sont toujours les plus faibles. Je ne peux qu’apprécier votre volonté de devenir meilleure que ce que vous êtes aujourd’hui. C'est un souhait admirable. Cependant, avant de vouloir apprendre, il faudrait peut-être que vous sachiez ce que vous voulez apprendre, et où cela vous mènera. Et je doute que vous le sachiez vraiment. » Se hisser dans les hautes sphères comportait son lot de désavantages lorsque l'on n'y appartenait pas. Obtenir un titre était déjà une belle prouesse, mais nager dans des eaux empoisonnées par des requins dont on ne savait rien était une toute autre affaire. Parvaneh leva la tête en direction de Mancinia. Sa décision tardait à venir, et elle n’aurait su dire s’il s’agissait d’un bon ou d’un mauvais signe. La soirée l'aiderait à faire son choix. C'était là la seule certitude qu'elle pouvait raisonnablement avancer.


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