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 Je veux et j'aurai (pv Lumi~)

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Jeu 01 Jan 2015, 20:50



Mon voyage jusqu'à l'Antre des damnés était bien morose. Depuis plusieurs jours, je parcourais mon chemin dans la solitude absolue ; Invinct et Monsieur Vautour avaient décidé de rester dans nos montagnes. Mes journées se résumaient ainsi : je marchais, je marchais et... je marchais encore. Parfois, quelques personnes avaient tenté de faire ma rencontre, mais je les avais toutes ignorées, après avoir constaté que leur mort n'était pas imminente.

En effet, quand j'avais un objectif en tête, je détestais être ralentie. D'autres personnes avaient également tenté de me tendre des embuscades ou des arnaques, mais je les avais toutes déjouées, la plupart du temps en me fondant dans les ombres environnantes, disparaissant tout bonnement aux sens de mes ennemis. Ainsi, j'étais comme une poussière qui se faisait indubitablement emporter par le vent : on ne me remarquait pas, je ne pouvais échapper à ma destination et j'étais sans vie. Mais un soir, lors d'une halte dans un village que je faisais dans le but de me poser quelques heures, lasse de marcher sans cesse au milieu de terres isolées, une conversation échangée entre quelques bougres ivres ne put m'échapper :

« T'vas voir ! J'vais emmener c'te petiote en haut d'la tour inconnue, moi ! »

« Vas-y demain, au cas où elle disparaisse, alors ! »

« Et sa mère te remerciera comme il se doit, pfah ! »

Les clients furent pris d'un rire gras absolument dégoûtant. A ce moment précis, j'éprouvai un véritable soulagement à l'idée de ne plus pouvoir être altérée par l'alcool. Si les humains avaient déjà une situation bien basse, elle devenait abyssale quand ils se trouvaient dans un état aussi lamentable. Néanmoins, cette couche graisseuse traversée, les paroles de ces hommes m'avaient fortement intriguée ; à la mention d'une tour inconnue, une légende de mon enfance me revint en mémoire. Selon cette dernière, il existait une tour magique qui apparaissait et disparaissait comme bon lui semblait. Selon elle, cette tour était extrêmement grande et dangereuse. En effet, elle était comme habitée par une âme qui en changeait toute sa composition comme il lui seyait. Ainsi, il était impossible de retrouver son chemin, et l'on racontait que des éternels perdus y avaient élu domicile, humains comme animaux ou créatures diverses... néamoins, je n'avais jamais su si c'était réel ou non.

Alors, sans plus réfléchir (comme à mon habitude), je me levai de ma place et rejoignis les hommes. Quand j'arrivai dans leur champ de vision, l'effet fut immédiat : leurs sourires hilares s'effacèrent en chœur, et leur regard se durcît. Si j'avais été une femme digne de ce nom, leur sourire ce serait certainement agrandi à cause de leurs hormones incontrôlables, mais pour une vieille souche comme moi, l'accueil n'était pas chaleureux. Au contraire, ils n'auraient pu devenir plus froids à mon approche. Quand j'arrivai à leur niveau, prête à leur parler, aucun d'entre eux n'esquissa un seul mot.

« Mes petits. » A ce mot condescendant, certains tiquèrent ; l'un d'eux voulut répliquer, mais son compagnon de beuverie l'en empêcha. « De quelle tour, et de quelle fille parlez-vous donc ? » Visiblement soulagés, certains recommencèrent à parler en buvant. Puis, celui qui semblait être le plus expérimenté me tendit une affichette.

« Voilà tout ce dont t'auras besoin. »

Je la pris, puis je tournai les talons aussitôt. Alors que je sortais du seul bar du village, je crus entendre ce dernier me lancer un "quelle trouble-fête...", mais je n'y portai aucune attention. Si je n'avais eu que ça à faire, je leur aurais volontiers appris quelques leçons sur l'abus d'alcool, mais d'abord, ce n'était pas le cas, et ensuite, leur cas à tous me semblait bien trop désespéré pour y porter plus d'attention.


*


Le lendemain, à l'aube, je sortis de la lisière de la forêt pour me diriger vers ce fameux village. Ma décision était prise : j'allais faire une légère halte de quelques jours, avant d'atteindre l'Antre des damnés. En effet, l'enjeu semblait de taille : non seulement j'allais enfin vérifier la véracité de la légende de la tour inconnue, mais en plus, j'allais pouvoir voir une de mes consœurs ombres récolter l'âme innocente d'une petite fille malade. Et ça, c'était une opportunité non-négligeable pour toute ombre qui serait bientôt vouée à accomplir ce genre de tâches. Selon l'affichette et quelques témoignages que j'avais recueilli en retournant dans le bar, j'étais certaine que la fille qui voulait qu'on réalise son dernier vœu allait bientôt mourir. Il ne me restait plus qu'à me servir de ma mortelle clairvoyance pour valider toutes ces informations.

Mais alors que je me dirigeais vers le jardin de la maisonnée de la petite fille, je vis qu'une humaine se dirigeait également vers ma destination. Qui était-elle ? Que voulait-elle ? Je n'avais aucun indice sur ces réponses, mais je ne pouvais prendre aucun risque : si jamais cette frêle femme voulait réaliser l'ultime vœu de la jeune fille, il fallait que j'intervienne avant que mon opportunité ne me passe sous le nez. Alors, je me dirigeai vers elle avec un air déterminé, puis je m'arrêtai sur les quelques mètres qui séparaient l'inconnue du portillon. Cette fois, j'attendais sa réaction, plutôt que de mettre les pieds dans le plat : il y avait un enjeu, et je ne voulais pas perdre cette négociation éventuelle.
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Sam 03 Jan 2015, 15:27

Cela faisait déjà quelques temps que je n'avais pas pris la route et même si je devais bien admettre ne pas avoir réellement d'objectif précis en tête je ne supportais plus de rester à ne rien faire. Et puis même sans cela, j'étais depuis trop longtemps sur le continent que matin calme à mon goût. J'avais beau vraiment aimer ce continent, s'en était trop pour moi. Certes, mon état n'était pas favorable pour les voyages et les aventures en tout genre néanmoins, cela n'allait qu'empirer avec les mois à venir. Si je m’interdisais déjà certaines chose, comme l'exploration par exemple, maintenant je ne voulais pas imaginer ce que j'allais faire plus tard. Posant ma main sur mon ventre, je fis pianoter machinalement mes doigts dessus. Que faire... Tout mon être me hurlait de partir, de profiter des rares moment que j'avais encore pour moi mais quelque chose que je n'arrivais pas à saisir me disais de rester la et de ne rien faire. Et sans que je sache pourquoi, alors que le premier appel était clairement plus puissant je ne pouvais pas m'y fier aveuglement. C'était peut-être cela être mère après tout. Faire passer ses enfants avant soit. Et ce pour le meilleurs et pour le pire. Un petit rire franchit mes lèvres. Je n'étais pas prête pour cela. Je n'étais pas prête à être sage et à gentiment me contenter de faire plaisir aux gens. Peut-être le futur me changerais t-il pour que je corresponde à cette vision que j'avais des parents néanmoins, ce n'était pas encore le cas. Et je contais bien en profiter encore un certain temps. Et puis, si jamais la situation devenais si compliquée, je n'aurai alors qu'à faire demis-tour.

J'étais arrivé à cette conclusion dans la chambre que je louais à l'auberge cependant, simplement dire que j'allais me mettre en marche ne faisait pas tout. J'aimais marcher certes mais pas sans un but précis en tête. Et c'était afin de trouver ce dernier que j'avais déambuler dans les rues de la ville, réfléchissant à tous les lieux peuplant cet endroit et à ce que je pouvais trouver sur chacun d'entre eux. Alors que je marchais, le regard perdue dans le vide, lorgnant les murs, plus rarement les gens et presque tout le temps rivé sur le ciel. Je l'avais vu. Une petite affiche, placardé sur un mur. Elle aurait pu être comme toutes les autres affiches et j'aurais pu passer devant sans jamais la voir mais ce n'était pas le cas. Elle avait quelque chose. Un quelque chose qui, alors que je regardais pas devant moi, m'avait fait la voir. M'approchant doucement je l'avais arrachée du mur afin de la lire. Prendre cette affiche en main et la lire me tira un petit sourire. Je ne pus m’empêcher de repenser à Reaven, ce pauvre ange qui s'était vu octroyé ma protection. Je pris quelques secondes à me remémorer tout ce qu'il s'était passer avant de me concentrer de nouveau sur ma lecture. Une jeune fille souhaitant toucher les nuages. La demande était de taille. Mais ce n'était pas ça le pire. Elle voulait escalader la tour inconnue afin de réaliser son rêve. Je ne savais pas grand chose sur la tour mais en tout cas suffisamment pour savoir que cela allait être très risqué et que son rêve avait de grande chance de rester à ce stade.

Cette fois-ci, je n'avais pas eu à me battre contre moi même pour savoir quoi faire. Cette enfant était malade. C'était tout ce qui importait. Et si la tour était vraiment magique et capable de ressentir les choses alors elle n'hésiterait sans doute pas à simplifier le passage à une jeune femme attendant un enfant et à une petite fille aux portes de la mort. C'était en pensant à cela que j'avais pris la direction de la maison de la petite. Alors que je m'approchais du portillons de ça demeure quelque chose me fit m’arrêter Non, pas quelque chose. Quelqu'un. Une femme se tenait face à moi et semblait me barrer le chemin. Il n'était pas bien dur de deviner la raison de sa présence ici cependant, je n'étais pas décidé à lui laisser le champ libre pour satisfaire cette petite. Soupirant, je me repris. Tout cela n'était que des suppositions, je ne savais pas ce qu'elle voulait, je ne risquais donc rien à lui adresser la parole et à lui demander. Il serait toujours temps de trouver une solution une fois on objectif établis. « bonjours ? Je peux savoir ce que vous désirez et la raison pour laquelle vous me barrez la route ? » J'avais peut-être était un peu direct dans mes questions mais je ne voulais pas perdre de temps. Si cette femme était une ennemies ou une concurrente alors j'allais le savoir tout de suite. Et si ce n'était pas le cas et bien, je sauras comment me comporter avec elle à l'avenir. Dans les deux cas sa réponse allait-être intéressante et pleine d'information pour la suite des événements.
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Dim 18 Jan 2015, 12:33



J'observai attentivement la démarche de l'inconnue qui venait vers moi. A mesure qu'elle s'approchait, ses traits se précisaient : elle avait l'air d'une jeune femme des plus banales, et surtout, la proéminence de son ventre barra définitivement ses chances de représenter un danger pour moi. Si elle était enceinte, ses capacités devaient être bien entravées. Néanmoins, mon intérêt pour cette femme grandit alors que ma mortelle clairvoyance s'affolait. Je n'avais jamais ressenti cette sensation auparavant : un sixième sens se précisait, me donnant presque la vision de la silhouette qui se cachait dans son ventre. Et plus je me concentrais, plus je devinais l'avancée de sa grossesse, ainsi que l'approche relative de son aboutissement. La découverte de cette facette de mon pouvoir d'ombre me donnait envie de suivre cette femme, de vérifier si j'arrivais vraiment à deviner le moment de l'arrivée de ce bébé au monde... mais mes yeux durent se détacher de son ventre quand elle m'adressa la parole, sans faire preuve d'un grand tact. Elle me demanda simplement pourquoi je lui barrais la route. Une question des plus logiques, mais que je ne m'étais pas attendue à entendre aussi tôt.

« Êtes-vous venue pour satisfaire à l'annonce de la jeune fille malade qui voudrait toucher les nuages ? Si oui, c'est la raison pour laquelle je vous barre la route. »

Alors que je lui parlais pour la première fois, mon instinct me donna une pichenette. Si je voulais vraiment obtenir ce que je voulais -à savoir, faire la quête toute seule, il faudrait que je m'y prenne autrement. Les gens étaient bien plus réceptifs à la courtoisie inutile, plutôt qu'à une demande directe. Il fallait l'enrober. Encore peu habituée à la communication en tant qu'ombre, je réfléchis pendant un bon moment à un moyen de l'évincer de la course. Une seule solution ne cessait de s'imposer à moi : employer la force. Mais c'était tout aussi risqué, finalement, et ce serait mal de l'employer sans avoir tenté de régler la situation autrement... en réfléchissant, une dernière solution me parut être la meilleure : couper la pomme en deux. Prenant l'air le plus aimable que j'étais capable de prendre, je me présentai à l'inconnue :

« Oh, mais je ne me suis pas présentée... je m'appelle Maelström, et je suis un arbre. » à voir l'expression de mon interlocutrice et aux indices que m'apportait mon pouvoir d'empathie, je devinai que ma présentation était encore à travailler. Voulant y couper court, j'enchaînai :

« Je me disputerais volontiers avec vous pour être celle qui emmènerait la jeune fille accomplir son rêve. Mais dans un moment aussi tragique pour elle, j'aurais honte de laisser place à des sentiments aussi bas. Ainsi, je vous propose de faire cette quête avec moi. »

Il était sûr et certaine, maintenant, qu'elle était venue chercher la même chose que moi, alors autant ne pas passer par quatre chemins. De plus, malgré mon air courtois, mon sourire n'atteignit pas mes yeux, ces derniers lui faisant comprendre qu'il s'agissait plus d'un ordre que d'une proposition. Maintenant, je lui avais donné les cartes en main ; le tout était qu'elle abatte la bonne, dans son intérêt. Si elle refusait, qu'elle soit enceinte ou pas, je ne m'empêcherais pas d'utiliser la force pour atteindre mon nouvel objectif. Et ce n'était pas mon âme maudite qui s'en sentirait coupable.
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Mar 10 Fév 2015, 16:55

En une fraction de seconde, mon regard passe de la surprise à l’incompréhension. Finalement, après une brève hésitation, je me retrouve en train de me retenir de rire. Ce n’est pas que je me moque d’elle, au contraire, sa présentation ma tellement surprise que c’est la seule chose que je parviens à faire. Un arbre. Elle se présente en étant un arbre. Pour quelqu’un ne s’y attendant pas, la situation ne peut que faire rire. Fermant les yeux, je prends quelques secondes pour retrouver mon calme. Ce n’est pas le moment de rire. Nous sommes toutes deux présentes pour la même chose, et de toute évidence aucune de nous deux ne désire laisser faire l’autre. Lui proposer de m’accompagner serait le meilleur choix possible, et est sûrement le seul vraiment acceptable. Mais… mais je ne parviens pas à me convaincre que ce choix est le bon. Tout en elle me dit de me méfier, de prendre mes distances et de ne jamais lui tourner le dos. Après tout, comment faire confiance à une personne se présentant comme étant un arbre. Surtout quand cette même personne porte de nombreuse, trop nombreuse, trace de brûlure et autre marque partout sur son corps. La dévisageant calmement, je me m'est à réfléchir. Elle ne peut pas être quelqu'un vivant pour le combat ou pour faire le mal. Après tout, elle est la pour aider une enfant mourante à accomplir son rêve. Comment une telle personne pourrait-elle être doté d'intention néfaste ? Finalement, ses dernier mots me parviennent. Faire cette quête à deux. Je ne peux pas vraiment dire que cela me convient mais, ais-je vraiment le choix si je veux pouvoir aider cette enfant. D'autant plus qu'il est inenvisageable pour moi d'employer la force, ou tout autre moyen y ressemblant. Je suis enceinte, et il est hors de question que je mette en danger cette enfant. Le simple fait d'envisager escalader cette tour est, en soi suffisamment dangereux.

« Très bien, si c'est ce que vous voulez, alors nous serons deux à aider cette enfant. Cependant, je vais me permettre de vous faire une petite demande si cela ne vous dérange pas. Enfin, deux demandes serait plus juste » je la regarde dans les yeux, un sourire moqueur commençant à naître sur mes lèvres. Elle est libre de refuser ce que je vais lui demander néanmoins, quel que soit son choix, il me permettra d'en apprendre beaucoup sur elle. Si elle refuse, cela me conforteras dans mon opinion que je ne peux pas lui faire confiance, et si elle accepte, alors peut-être pourrais-je envisager de lui céder une partie de ma confiance. « Premièrement, si nous sommes deux à faire cette mission, cela signifie que nous devons toutes les deux faites attention à l'autre. Mais, je ne vous apprend rien je pense en vous disant que je suis enceinte. Et cela inclus que je dois forcement faire plus attention à moi que à vous. Voici donc ma demande. Si nous nous retrouvons dans une situation de combat, vous vous chargez de celui-ci. » Mon sourire ne fait que s’agrandir en même temps que les mots sortent de ma bouche. Je ne la connais pas, je ne sais pas comment elle va réagir, et en sois, je ne serais presque pas étonnée si elle venait à me laisser seule ici. Mais, c'est ainsi depuis toujours, je ne peux pas m'empêcher de tenter de pousser dans leurs dernière limites les gens que je côtoie.

« Et voici ma deuxième demande. Je vous rassure, elle n'est en rien semblable à la première, et je ne pense pas qu'elle vous sois réellement dure à accepter. » Je me tais de nouveau, laissant le temps à son esprit d'imaginer tout ce que je pourrais être susceptible de lui demander. Je laisse ainsi flotter plusieurs secondes avant de reprendre la parole. « Cette deuxième demande, la voici. Je veux juste que nous nous tutoyons et fassions des présentation concrète avant de nous lancer la dedans. C'est la moindre des choses venant de deux personnes voulant escalader la tour inconnue, ne pense-tu pas ? » Relâchant son regard, je fais quelques pas tout en faisant mine de réfléchir. Dans le même temps, ma mains vient se poser sur mon ventre. Je ne peux m’empêcher d’espérer sincèrement qu'elle ne tenteras rien contre moi. Si c'est le cas, je ne pourrais sûrement pas faire grand chose contre elle, malheureusement. « quoi qu'il en soit, que tu veuille m'en dire plus sur toi ou non, je vais me présenter. Cela ne peux pas faire de mal n'est-ce pas ? » je me retourne, lui souriant timidement. « je m'appelle Lumi et je suis une humaine. Enchanté de te rencontrer. Maelstrom. » j'ai prononcé le nom de ma race avec force. Je suis une humaine, c'est un fait. Et de surplus un fait que je ne peux pas cacher. Comment cacher à quelqu'un une aura détruisant la magie après tout. Alors, au lieu de me cacher, je préfère me vanter de cette appartenance. Et si cela ne lui plaît pas, et bien, je ne viens que de lui donner une raison de plus de ne pas vouloir gravir cette tour avec moi.
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Lun 23 Fév 2015, 08:54



Quand l’inconnue accepta ma proposition, je m’en satisfis. Au moins, cela nous éviterait plusieurs complications éventuelles… la simplicité était toujours la meilleure. Même si je ne pouvais plus être fatiguée par tout cela, j’appréciais tout de même quand il n’était pas nécessaire de se compliquer les choses. C’était aussi pour ces raisons que je mis fin à tous mes espoirs quand la jeune femme mentionna des « demandes ». Ah, elle voulait négocier, finalement ? En feignant une expression de curiosité, je penchai ma tête sur le côté et j’attendis ce qu’elle souhaitait me demander. Finalement, cette dernière fit une simple demande de protection. Cette demande, d’un côté, me paraissait raisonnable, mais de l’autre, je me demandais alors comment elle aurait fait toute seule. Peut-être qu’elle était plus puissante qu’elle en avait l’air, puissance qu’elle souhaitait lui cacher ? Méfiante, je lui souris et lui répondis :

« Requête acceptée. »

Puis, j’attends sa seconde demande, qu’elle dit pire que la première, en tentant de deviner ce que cela pourrait être. Serait-ce de partager les gains, s’il y en aura ? Non, elle n’a pas l’air de ces gens purement opportunistes. Et elle est enceinte. Je secoue la tête ; alors que j’essaie d’étudier son comportement, je m’aperçois que mon jugement est biaisé par la grosseur de son ventre. Comment une femme qui porte un autre être en elle peut-elle être vue comme ayant un seul défaut, un seul vice ? C’est comme si une aura m’aveuglait, et je ne voyais que ce qui était clair en elle. Alors que j’étais en train de me perdre dans mes pensées, sa voix féminine ramena mon attention : elle me demanda un tutoiement, et une présentation « concrète ». Comment peut-on se présenter « concrètement » ? Je ne pensais pas pouvoir faire plus précis que ma précédente phrase. Alors que j’attendais des précisions de sa part, je me rendis compte qu’après s’être présentée de la même façon, elle se tut, me laissant la place pour reprendre le dialogue. Là, j’étais perdue. Les rapports humains étaient vraiment devenus trop compliqués pour moi. J’aurais certainement dû descendre de ma montagne plus tôt, avant d’oublier tout cela…

« Euh… donc… tu t’appelles Lumi. D’accord. Voilà. Je pense que nous allions plus nous connaître tout en faisant la connaissance de cette pauvre petite fille. Les actes signifient plus que de simples mots, n’est-ce pas ? »

Maintenant, ce dialogue devait trop long à mon goût. Le soleil commençait à être particulièrement haut dans le ciel ; on était certainement en fin de matinée, et si je n’avais jamais mis les pieds dans la tour inconnue, j’en avais assez entendu parler pour savoir que son ascension allait facilement nous prendre plusieurs heures. Or, la petite fille voulait « toucher les nuages », comme m’avaient dit ces bœufs de l’auberge : de nuit, le paysage n’est certainement pas intéressant. Quoique, elle pourrait toucher les étoiles. Elle pourrait même faire les deux, si nous arrivions en fin d'après-midi. Bref… il fallait que j’y mette fin, mais je ressentais que Lumi n’était pas de cet avis. Elle ne me faisait pas confiance. Comment endormir sa méfiance ? Soudain, une idée me vint à l’esprit.

« Tu sais quoi ? En allant voir cette fille, on a qu’à faire comme si j’étais ton garde du corps. Je serai au second plan et je veillerai sur vous, tout simplement. Après tout, je ne m'y connais pas vraiment, en matière d'enfants » Ni en matière d'êtres vivants tout court… « …et je pense que toi… enfin… non pas car tu es enceinte, mais tu as l’air d’être douce, ça la rassurera plus qu’un arbre embrasé, après tout. Je ne veux pas lui faire peur. »

Puis, imitant ces majordomes que j’avais imaginé dans les livres, j’ouvris le patio de la petite maison et m’écartai sur le côté.

« Après toi. »
.
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Jeu 28 Mai 2015, 09:00


Finissant ma phrase je la regarde un sourire sur les lèvres. Je ne m'attends pas réellement à ce qu'elle réponde à ma demande cependant, j'ai le droit d'essayer non ? Je ne peux qu'avoir une réponse plus clair que 'je suis un arbre'. Enfin, je l'espère, je ne veux même pas imaginer ce que pourrais être une réponse moins clair que celle la. Quand elle prend la parole c'est en hésitant et pour me répondre que l’ascension de la tour nous serviras à faire plus ample connaissance. Mon sourire s’agrandit alors que je secoue la tête. Cette femme est un mystère complet. En dehors de son nom je ne connais au final pas grand-chose. Haussant les épaules je décide de laisser couler. Elle a raison, les actions seront bien plus parlante que quelques paroles. Alors si c'est le cas, si c'est ce que nous pensons toutes les deux, pourquoi suis-je encore ici en train d'essayer de la comprendre. Je hausse doucement les épaules. Je n'en ai pas la moindre idée et pour tout dire cela m'importe peut au final. Relevant la tête je me rend compte qu'elle a repris la parole. Finalement, elle semble bien plus enclins à parler que ce que je pensais au début. Et plus important, son idée en plus d'être drôle et de me faire sourire est intéressante. « C'est une bonne idée, je n'y avais pas pensé. Cependant, ce n'est pas parce que tu fait semblant d'être notre garde du corps que tu ne dois pas lui parler. Cela pourrait-être une bonne expérience pour toi si tu n'est pas vraiment à l'aise avec les enfants. » Et cela le sera aussi pour moi. J'hésite un instant avant de décider de taire cette partie de la phrase. Elle n'a pas forcément besoin de savoir que j'ai choisi de venir voir cet enfant dans le but de me familiariser avec leur contact avant la naissance du mien. Si elle a proposé cette idée, je ne dois pas la décevoir. Je dois au moins essayer de ne pas la décevoir. Lui souriant une nouvelle fois alors qu'elle s'incline en m'ouvrant le patio je fais de même en retour tout en faisant semblant de soulever les bords d'une robe invisible « Je vous remercie bien. »

Frappant à la porte de la maison, nous attendons pendant quelques minutes avant que quelqu'un vienne nous ouvrir. Je jette un rapide coup d’œil à Maelstrom avant de me retourner vers celle qui semble être la mère de l'enfant. C'est probablement elle qui a fait courir le bruit dans la ville que sa fille cherche à toucher les étoiles cependant, cette histoire semble la toucher au plus haut point. Peut-être est-ce normal en même temps, peut-être serais-je dans le même état si des inconnus venait me voir afin de réaliser la dernière volonté de ma fille. « Heu… Bonjours madame. Nous sommes ici concernant l'annonce au sujet de votre fille » Je me tais et laisse quelques secondes s'écouler afin de lui permettre de considérer notre offre. J'ai bien conscience qu'un femme enceinte et… Un arbre comme elle se plaît à s'appeler n'est pas vraiment le groupe rêvé pour accomplir la dernière volonté d'une fille mourante cependant, dans cette situation je me permet d’espérer que mon état ne soit pas un handicap. Une femme attendant un enfant sembleras sûrement plus apte à prendre soin d'une fillette qu'un guerrier en armure. Un long soupir me fait sortir de mes pensées. « Malheureusement je me doute que vous êtes ici pour cette raison. Qu'est-ce qui pourrait pousser deux inconnues à venir frapper à ma portes en dehors de ça. » Son regard me juge un instant avant d'aller s'attarder sur Maelstrom. « Vous faîtes un drôle de couple toutes les deux, je ne vais pas vous mentir ni vous surprendre je pense en vous disant que j'ai du mal à vous imaginer atteindre le haut de la tour. » Lui offrant un grand sourire je me tourne légèrement vers maelstrom « Et pourtant vous avez tort. Je ne ressemble pas à une combattante cependant, ce n'est pas le cas de mon amie la-bas. Elle est largement capable de gravir cette tour et nous protéger en même temps. » Suite à cette déclaration le regard inquiet de la mère reste quelques instants rivé sur maelstrom. Après quelques secondes d'hésitation elle se retourne vers moi. « Bien, suivez moi à l’intérieur, ce n'est pas moi qui vais décider de si vous faîte ou non l'affaire mais ma fille. Et pendant qu'elle réfléchiras j'aurais quelques question à vous poser. » La dernière partie de sa phrase est portée à l'intention de ma compagne de fortune. Sans un mot de plus la mère fait volte face et retourne chez elle, nous invitant à la suivre. Me retournant une dernière fois vers Maelstrom je hausse les épaules. Je ne sais pas ce qu'elle va vouloir lui demander mais j'espère du fond du cœur qu'elle parviendra à prononcer des réponses plus compréhensible que celle auquel elle m'a habitué. Néanmoins, le seul moyen de savoir si elle y parviendras ou non est d'enter dans cette maison. Chose que je m'empresse de faire, ne souhaitant pas perdre une seconde de plus.
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