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 - Dix petits invités- ⫷ feat Callidora /o

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Lun 05 Sep 2016, 20:24


Livaï s’était arrêté de danser en voyant arriver devant lui l’impétueuse Vanille amoureuse du monarque des enfers.
Une apparition aussi surprenante que savoureuse qui figea le visage de l’humain dans un masque d’arrogance. Sa confiance en lui au moment même où elle le saisissait par la main, avait frôlé l’indécence.
Le bal disparu soudainement, remplaçant l’euphorie de l’ambiance survoltée et suffocante en un paisible silence et une bouffée d’air frais qui laissa Livaï désemparé et étourdi.
L’inconnue les avait téléporté à des lieux de la fête.
La douleur dans la gorge le fit subitement suffoquer comme si l’air frais venait tout bonnement de lui être redonné. Totalement perdu, pris dans une quinte de toux à s’en arracher les poumons, l’humain s’accrocha aux pans de la robe de la belle, la déchirant au passage en s’affalant à ses pieds. La main sur la poitrine, Livaï ne comprenait pas la sueur qui imprégnait sa peau, la douleur, ni même le sang qui recouvrait sa tenue.
Juste avant qu’elle ne l’emmène, il dansait… Que s’était-il passé entre-temps pour les mettre tous deux dans cet état?
Son regard implorant s’éleva vers l’intrigante jeune femme avant qu’il ne comprenne le malaise de la dame. Cachée derrière son masque, elle semblait manquer de souffle et ses vêtements recouverts de cendres et de marques sanglantes, traduisait le drame auquel elle avait échappé.
Mais qui aurait attenté de la sorte à sa vie? Et pourquoi? Autant de questions qui firent trembler le regard de l’humain pris au piège des reflets tourmentés de sa captive. Il se redressa juste à temps pour la soutenir avant qu’elle ne s’effondre. Son masque glissa de son visage laissant sa beauté se dévoiler au regard de l’humain qui déglutit péniblement en découvrant son véritable visage. Son bras encore fébriles peinaient à maintenir ce corps tremblant qu’il tenait à bout de forces et qu’il n’aurait jamais lâché pour tout l’or du monde. Tel était ce qu’il ressentait sans qu’il ne comprenne comment tout cela était possible.
Ses yeux parcoururent son corps dans une déglutition pénible alors qu’il retenait son souffle en mordant sa lèvre inférieure. Sa beauté n’avait d’égale que son tempérament acerbe dont le bon souvenir faisait encore battre le coeur de Livaï dans une bouffée d’adrénaline.
Il la redressa vers lui, l’obligeant à faire face à son regard charbonneux. Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire conquis, alors qu’il passait lentement sa main dans ses cheveux pour dégager sa vue et mieux se confronter à cette vision enchanteresse. Si le prix pour un tel rapprochement était la mort, alors il l’acceptait sur-le-champ, avec le doux espoir de pouvoir duper l'obscur passeur qui se risquerait à prendre son âme.
Il ignorait tout d’elle et s’étonnait de la retrouver après ce qu’elle lui avait fait. Pas peu fier d’avoir suscité l’intérêt d’une telle jeune femme, il recula de quelques pas en glissant ses bras autour d’elle. Sa main se logea avec douceur sur sa hanche, tandis que l'autre se risquait à faire tomber les derniers artifices qui cachaient ses cheveux noir de jais. « Ainsi dont, c’était elle; La vraie jeune femme derrière tout ceci ».
Du bruit attira soudainement son attention, l’obligeant à se défaire de l’hypnotique tourment dans lequel cette belle inconnue venait de le plonger. Avec une précaution particulière, il l’aida à s’appuyer contre un arbre, avant de l’abandonner sans un mot. Elle semblait avoir besoin d’assistance et elle était venue à lui dans un élan bien mystérieux que Livaï ne pouvait se résoudre à laisser ainsi sans réponse.
Il alla au-devant de la calèche qui venait à vive allure sur un chemin en contrebas du sous-bois, où ils avaient abandonné celle qui ne quittait plus ses pensées. Il se faufila au travers des bosquets et arrêta l’attelage en s’imposant sur le chemin manquant de renverser ses occupants; le couple fortuné qui faisait route vers la côte, fut tout d’abord surpris de trouver sur leur chemin un étranger masqué avant de comprendre les intentions de celui-ci. Sans états d’âme ni l’once d’un remords, l’humain se chargea de les délester de leurs tenues et leurs moyens de transport en usant de stratagèmes peu louables que forte heureusement, la belle inconnue n’eut l’occasion de voir.

- Mille excuses braves gens, soyez bien sûr que la charité de votre bon don sera amplement et surement bien utilisée. Argua t-il avec ironie dans une révérence théâtrale avant de s'enfuir au galop dans la nuit.
En quelques minutes, il retrouva la fugitive abandonnée aux pied de l'arbre. Elle n'avait pas bougée et l'avait attendu, hâtant Livaï à sauter de la calèche à peine arrêtée. Accroupi devant elle, il l’observait avec inquiétude. Elle semblait avoir retrouvé des couleurs plus humaines mais son état paraissait toujours préoccupant.
Lentement, il se redressa en faisant tomber son masque et retira la perruque qui le grimait encore sous les traits de l’empereur démoniaque. Si jusque-là il s’était amusé à incarner le démon qui semblait hanter la demoiselle, à présent il en était tout autre. Il désirait jouer franc jeu avec cette jeune femme qui paraissait encore troublée par ce pathétique tour de passe-passe.
Livaï n’était pas dupe et il se doutait bien que l’origine de son empathie à son égard était due à son déguisement.
Il soupira nerveusement en passant sa main dans ses cheveux désordonnés et laissa ses doigts trainer sur sa nuque dans un embarras palpable.

- J’ignore pourquoi nous sommes ici et ce qui s’est passé là-bas, hésita-t-il en esquissant un léger sourire. Mais… Reprenons depuis le début veux-tu?
Son sourire s’agrandit outrageusement tandis qu’il tendait sa main vers elle dans une bouffée de galanterie qui le surprit lui-même.

- Je suis Livaï, humain de mon état et pas peu fier de l’être. Et ceci… Souffla-t-il en tendant son autre main vers la calèche. Et un moyen de transport certes des plus courants mais fort appréciable, surtout dans ton état.


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Lun 12 Sep 2016, 10:08

Caresser le vide était une expérience audacieuse. Sans comprendre ce qu’elle faisait là, la brune se retrouvait en un lieu dépourvu de tout bruit et de toute lumière. Une sensation agréable se diffusait dans tout son corps, charriée par des veines dont elle ne percevait plus le tumulte. Le calme s’emparait d’elle, et avec lui, tout s’évanouissait. Quelqu’un avait-il enfin mis un terme à son existence insensée ? Un sourire apaisé prit place sur ses lèvres. Soudain, une affreuse douleur vint frapper sa poitrine. En tournant la tête, elle vit qu’elle tenait la main de quelqu’un. Ce n’était pas encore l’heure où tout prendrait fin. Ses doigts cherchèrent à se délier de cette incompréhensible étreinte. En vain. La souffrance fusait des phalanges de l’inconnu pour se déverser en elle. La peau de sa main brûlait, dévorée par une magie à laquelle elle n’aurait pas dû recourir. Quelques cloques apparurent sur l’épiderme. La Rehla voulut hurler, ne parvenant à rien. En silence, elle maudissait cet inconnu de la précipiter dans une telle situation. Une évidence heurta son crâne. Elle était la seule responsable de ce regrettable incident. L’impression asphyxiante que des aiguilles invisibles détachaient la membrane de son coeur la faisait suffoquer. À chaque seconde, le tracé se faisait plus profond, plus violent. Incapable d’en supporter davantage, elle ordonna à son corps meurtri de s’élancer vers une direction au hasard. Franchir la barrière du monde matériel aspira ses dernières forces. Aussi molle qu’une poupée de chiffon, elle tomba dans les bras de l’Humain.

Ses muscles ne la soutenaient plus, rongés par l’immobilité. La brune ne comprenait pas ce qu’elle faisait là, alanguie entre les mains d’un faux Roi infernal. Cela ne l’amusait pas. Sa vision était toujours la même, et pourtant, elle ne pouvait pas bouger les yeux. Chaque mouvement de sa rétine se révélait aussi douloureux qu’un coup de poignard. Toute cette histoire n’avait aucun sens. Ses lèvres paraissaient figées en un sourire inquiétant, et elle avait beau tenter de les remuer, elle ne parvenait à rien. Les lois de son peuple interdisaient toute intervention auprès des êtres du monde. Qu’avait-elle donc fait ? Le prix à payer pour son odieuse téléportation serait-il une paralysie définitive ? Un frisson passa sur son échine. C’était impossible. L’homme qui lui faisait face semblait fasciner par ce qu’il voyait sans qu’elle n’en perçoive la raison. Sans prévenir, il la déposa contre le tronc d’un arbre et tourna les talons pour s’éloigner du sous-bois. La brune s’affala contre son appui, incapable de supporter son propre poids. Sa bouche lui paraissait plus sèche que si quelqu’un y avait enfourné du sable. Malheureusement, elle ne pouvait accabler l’alcool de l’état dans lequel elle se trouvait. Ses réflexes revenaient peu à peu. Tant bien que mal, elle essaya de se redresser. Sa tenue couverte de cendres et de sang la laissait perplexe. Passant une main sur ses paupières afin de protéger ses iris de la lumière naissante, elle manqua s’endormir. Il lui fallait du repos.

Une désagréable sensation de fourmillement envahit ses jambes lorsqu’elle se redressa pour accueillir une calèche venant à son encontre. Surprise de voir l’homme encore déguisé s’en échapper, elle le regarda approcher d’un air empli de méfiance. Sans rien dire, elle le vit ôter son masque et se pencher vers elle. Les inflexions sauvages de sa voix la firent sourire. Qu’il tente d’user de ses charmes sur elle malgré son allure actuelle peu admirable était flatteur. Ne s’offusquant pas d’une pareille habitude là où elle aurait habituellement incendié l’imprudent qui aurait voulu la séduire, elle accepta sa main et se releva avec peine. « Merci. » Ce ne fut qu'un murmure à demi prononcé. Sa vulnérabilité lui interdisait de lui déplaire. Du moins, pour le moment. Se soucier du sort du jeune homme ne faisait pas partie de ses priorités. Soutenue par l’inconnu, elle se dirigea vers la calèche à pas hésitants. À une seule reprise, elle avait senti son corps atteindre ses limites de la même manière, et l’issue avait été autrement plus destructrice. Soulagée de sentir qu’elle pouvait se laisser aller, elle posa sa tête contre. « Je m’appelle Callidora. C’est tout ce que tu as besoin de savoir sur moi. Et estime-toi heureux que je sois trop fatiguée pour t'arracher la langue. » La jeune femme ne comptait pas lui en dire davantage. Dès qu’elle serait rétablie, elle prendrait congé de lui avec de chaleureux remerciements. Après tout, elle lui avait très certainement sauvé la vie. Un détail qu’il ignorait encore, visiblement.

S’apprêtant à le mettre au courant de ses récentes mésaventures, elle sentit la calèche s’ébranler sans crier gare. Personne ne conduisait pourtant les chevaux. Balayant d’un geste de la main la question qu’elle sentait venir de la part de son interlocuteur, elle prit la parole. « Puisque tu as l’air curieux et que je suis épuisée, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Le bal s’est transformé en un joyeux massacre dont j’ai bien peur de deviner l’objectif. Peu de gens s’en sont aperçus, vu l’alcool qui coulait dans leurs veines et l’illusion qui leur embrumait l’esprit. Je crains que tu n’aies fait partie des dupés. Je t’ai vu à la merci d’un couteau et… » La Rehla ne pouvait décemment pas lui avouer qu’elle avait agi sous le coup d’une impulsion incontrôlable dont le sens lui échappait. Ses méninges tournèrent à toute vitesse pour trouver une excuse suffisamment probante. Rassembler ses idées lui demandait un effort considérable. Son ton sec ne venait pas du comportement tout à fait délicat de l’Humain. Une forme de mépris affiché qu’elle destinait plus bien à elle-même qu’à son camarade. « À cause de la panique ambiante, ma magie m’a échappé. » Espérant qu’il ne demande aucune précision sur cet événement déplorable, elle chassa du plat de la main les traces de cette nuit sanglante qui s’attardaient encore sur sa peau. D’une certaine manière, elle vouait une admiration malsaine aux organisateurs du massacre. Personne n’avait rien vu venir. C’était un coup de maître dont elle appréciait la mise en scène malgré son caractère meurtrier. Une lueur enfiévrée passa dans ses yeux. Serait-elle capable d’accomplir une pareille prouesse, un jour ou l’autre ? Sa tête se secoua doucement. Penser à de telles ignominies était monstrueux. En remarquant le regard de l'Humain qui s'attardait sur elle, elle croisa les bras sur sa poitrine. « Pourquoi me regardes-tu ainsi ? » La réponse lui importait peu, à vrai dire. La Rehla se tourna vers la fenêtre. Sans qu’elle n’y fasse attention, plusieurs minutes passèrent. Le véhicule s’immobilisa sans prévenir. Écartant le fin rideau qui dissimulait l’extérieur, Callidora fronça les sourcils. « As-tu la moindre idée de ce que nous faisons ici, Livaï ? » Ne pas savoir ce qui se tramait dehors la troublait. La simple idée de recourir à sa magie la fit trembler. Frémissante et à bout de nerfs, elle souhaitait simplement se mettre à l’abri sous de chaudes couvertures.


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Dim 18 Sep 2016, 01:31

La jambe négligemment appuyée sur l’encadrement de la porte, Livaï observait les étendues de la nuit. Le jour venait de faire pâlir l’obscurité du lointain. La soirée avait été une épreuve en soi laissant à l’humain une certaine amertume en bouche. Il n’avait pas eu le temps d’apprendre l’identité de sa cavalière et il ne pouvait s’empêcher de penser à la bélua laissée sur place. Il espérait que cette toupie ne s’était pas encore mis dans de sales draps.
Callidora le tira de ses pensées en s’exprimant de nouveau. Ses dernières paroles avaient été non moins équivoques ce qui laissait présager du pire.
Il écouta attentivement en croisant ses bras, réalisant enfin ce qu’il s’était passé au bal. Il n’avait rien vu. Son absence cruelle de clairvoyance et son manque d’anti-magie le ramenaient au désagréable constat de son impuissance. Il se renfrogna en reportant son regard vers l’extérieur.
Il repensait à l’inconnue et à Helly en priant pour qu’elles se soient sorties indemnes du piège. Maintenant il était trop tard pour faire demi-tour. Le sort en était jeté. Il soupira en se renfrognant sur lui-même. Si Callidora avait agi d’instincts, il ne pouvait s’empêcher de se questionner sur le fait qu’elle était venue à lui. Était-ce du fait qu’il revêtait l’apparence de l’homme qui visiblement avait une emprise sur elle ou bien était-ce autre chose?
Son ego le forçait à porter un espoir sur le fait qu’il s’agissait bien d’un intérêt. Oui, mais lequel?

L’humai se redressa en s’accoudant à la fenêtre. Plus le temps passait, plus son assurance concernant ce qu’il lui restait à entreprendre, devenait flou. Il doutait que les Ætheri avaient un plan pour lui.
La jeune femme en était la preuve vivante. Elle était venue à lui en en aimant un autre et lui éprouvait la curieuse envie de l’aider comme si tout était naturel. De quoi le déconcerter, alors que seul son nombril l’intéressait. L’humain ne servait que ses propres intérêts, mais depuis peu, il s’ouvrait au monde qui l’entourait, prenant en compte aux aléas de ses rencontres, les sentiments qui naissaient en lui. Ses yeux se détournèrent du paysage baigné par l’aube, pour se porter vers la jeune femme assise en face de lui. Sa beauté, révélée aux rayons de ce jour qui se levait à peine, laissait entrevoir le fébrile espoir de moments plus agréables. Livaï devinait sous l’amertume des paroles acerbes de la demoiselle, la détresse qui rongeait son âme. C’était facile, il se basait sur sa défensive et ce qu’il savait d’elle. Une femme bafouée dans son honneur, dans son coeur, de quoi laisser présager du pire. Il avait vu bien des femmes blessées dans leurs orgueils. Toutes réagissaient différemment, cela n’empêchait en rien de les rendre touchantes. Livaï croyait en l’amour même s'il n’en connaissait rien. Quelque part en ce monde, il savait qu’un jour il serait touché par une femme et que jamais plus il ne pourrait se défaire d’elle. Ses yeux profanèrent les formes qui s’offraient à son regard. Callidora était belle. Il n’y avait pas de mot assez puissant pour décrire la fragilité qui se dégageait d’elle. Et pourtant, sa force n’était plus à prouver. Cet équilibre parfait qui faisait des femmes de redoutables créatures .
Elle remarqua l’insistance de cette contemplation, obligeant l’humain à fermer les yeux. Il détourna son visage et ne put s’empêcher de sourire en entendant sa question.
Elle lui plaisait et elle lui faisait de l’effet, mais il ne comptait pas lui répondre.
La calèche s’arrêta enfin.
Après une longue balade, ils avaient atteint la côte. Livaï s’empressa de descendre humant le parfum des embruns. Cela faisait longtemps qu’il n’était pas monté à bord d’un bateau. Il reporta son attention vers Callidora et lui tendit son bras pour l’aider à descendre.

- Nous allons faire une balade… Je crois que tu as besoin de te changer les idées, souffla-t-il en se penchant vers elle.
Il la toisa d’un regard tout aussi sombre qu’espiègle et balaya de son autre bras l’étendue de l’océan qui s’offrait à leurs vues.
L’humai se redressa en contemplant le large.

- Tu peux refuser de m’accompagner, tempéra-t-il son enthousiasme. Mais parfois la vie met sur notre chemin des êtres et des choix que l’on ne devrait jamais ignorer.
Il se retourna avec lenteur et l’observa longuement avant de lever sa main vers son visage. Il s’immobilisa avant même de la toucher et se contenta de replacer une mèche de ses cheveux.

- J’ignore ce qui t’a poussé à venir à moi alors que le monde agonisait. J’ignore pourquoi ta magie t’a portée à nous téléporter ici… En faisant cela, tu nous as placés sur le chemin de cette calèche… De chaque action en découle une autre et c’est ce qui est le plus excitant. Continuons à provoquer le destin et voyons où les Ætheri ont choisis de nous mener.
Il étira ses lèvres en descendant un chemin escarpé qui menait à la grève. Après quelques pas, il se retourna vers elle en la dévisageant de nouveau.

- Si tu refuses, tu ne le sauras jamais… Vivre est la plus belle aventure, rectifia-t-il.
Sans attendre de réponse, il dévala la pente jusqu’au ponton où une barque les attendait. Il avait suivi à la lettre les instructions qu’il avait soutirées aux malheureux qu’il avait détroussés.
Callidora pouvait ne pas le suivre, c’était un risque. Mais l’humain avait l’habitude de jongler avec les paris osés, et si elle le suivait, elle serait à tout jamais sa plus belle victoire.
Livaï se retourna brusquement en levant les bras au ciel vers les hauteurs où Callidora se tenait au vent encore comme une figure de proue.
Il la regarda avant de hurler à son attention.

- L’avenir appartient aux audacieux Callidora.

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Mar 18 Oct 2016, 09:48

La descente de la calèche lui offrit une vision à laquelle elle ne s’attendait pas, peut-être pour la première fois depuis des mois. Hors d’état de recourir à la magie pour savoir ce qui ne tarderait pas à lui éclater en plein visage, elle profitait de cet instant d’incertitude. Ses paupières se fermèrent doucement. Perchée au-dessus d’un vide qu’elle ne pouvait contempler, elle laissa une main étrangère et chaude la guider. Ce furent les paroles de Livaï qui la tirèrent de ce songe éveillé. Pour lui parler ainsi après le traitement qu’elle lui avait réservé, nul doute qu’il ne manquait pas d’audace. L’avoir sauvé ne représentait rien à ses yeux, et même s’il lui devait sans le moindre doute sa survie, elle se moquait éperdument des dettes de ce genre. Tout ce qu’elle désirait, c’était retrouver le confort d’un matelas et sombrer dans le royaume des rêves. La possibilité de lui jeter un sort pour qu’il oublie ce curieux épisode lui était malheureusement refusée. La simple idée d’utiliser ses pouvoirs en sa présence lui arracha un haut-le-coeur. Il fallait qu’elle s’accommode de cet Humain à moitié fou qui ne comprenait pas grand-chose à ses affaires. Au moins avait-il la décence de ne pas la questionner sur sa relation avec un certain personnage. Sa désinvolture avait cependant quelque chose d’appréciable. Avec précaution, elle emprunta le chemin qui s’étirait mollement vers la grève et s’approcha de la barque pour se planter face à lui. Ses doigts glissèrent vers la joue du jeune homme pour la tapoter doucement. Elle pencha la tête sur le côté, toute à sa réflexion. « Tu es tellement naïf. Peut-être devrais-je t’arracher les yeux pour que tu puisses voir. » Aucun sourire n’éclairait son visage, et pas le moindre signe de plaisanterie ne déformait ses traits. Dès que sa phrase prit fin, elle lâcha sa mâchoire qu’elle tenait entre deux phalanges avant de grimper à l’intérieur.

D’un air absent, elle contempla les vaguelettes qui déformaient la surface de l’eau, soulagée de pouvoir en mirer le fond. Cela ne durerait pas. S’engager pour un voyage en mer alors que la noyade la terrorisait ne faisait définitivement pas partie de ses meilleures idées. Seulement, elle ne parvenait pas à tourner les talons et à attendre qu’il s’éloigne pour retourner chez elle. Une telle attitude la contrariait. Sa curiosité avait toujours été la plus forte, quelles que soient les circonstances. Il lui fallait comprendre quel étrange mécanisme il avait déclenché en elle pour qu’elle se permette de briser les lois de son peuple. La barque s’agita d’elle-même pour les mener au bateau. La brune garda le silence tout le long du trajet, hypnotisée par les ondulations marines. Lui dire que venir avec lui ne signifiait rien pour elle aurait été un aveu du contraire. Son ventre se noua. Lorsqu’ils arrivèrent finalement à hauteur du bâtiment, un système de cordage inédit atterrit dans leur moyen de transport. Il s’agissait d’une sorte de sangle qui permettrait sans doute de les remonter. Un attirail bien modeste qui intrigua la Rehla. Sans se soucier de prétendues convenances, elle enroula les cordes autour de sa taille en un rien de temps et s’accrocha à l’une d’entre elles, laissant son camarade se débrouiller avec les siennes. Une fois hissée sur le ponton, elle se débarrassa de ses liens avec une relative aisance. L’homme qui lui faisait face ouvrit la bouche à plusieurs reprises, estomaquée de ce qu’il voyait. En apercevant Livaï, il sembla soulagé. « Messire, vous auriez dû me prévenir ! Je ne savais pas que votre femme était du voyage ! » Ainsi, ils avaient hérité de l’identité de nobles quelconques. Ne s’encombrant pas d’une formule de politesse, Callidora secoua la tête. Laisser une pareille occasion à l’Humain de fanfaronner était exclu. « Navrée de vous décevoir, capitaine. Je suis sa sœur, et je ne me suis décidée qu’au dernier moment. » L’amoureux de la mer se tordit les mains avec nervosité et fit un signe à l’un des matelots avant de faire quelques pas pour leur faire visiter les lieux.

À dire vrai, leur exploration du navire se révéla plus plaisante que prévu. Au-delà de son apparence massive et de sa coque de bois sombre, dès lors que l’on pénétrait à l’intérieur, on se sentait presque à la maison. Un confort tout à fait convenable semblait régner, et les voyageurs disposaient même d’une salle commune où ils pouvaient se détendre. Le parfum du sel ne masquait plus celui des cendres. Le capitaine renifla une effluve de brûlé et se tourna vers eux. « Par Aylidis ! Ça sent comme si quelqu’un a essayé de vous faire rôtir ! » Callidora n’attendit pas la réponse de son supposé frère pour réagir. « Des contrariétés en chemin, rien de bien grave. Seulement, les malfrats ont dérobé nos quelques affaires. Auriez-vous quelque chose à nous prêter pour que nous puissions nous changer ? » L’homme hocha la tête et se dirigea vers sa cabine sans plus attendre, visiblement soucieux du bien-être de ses invités. Lorsqu’il revint, il portait deux tenues tout à fait modestes mais qui conviendraient parfaitement et arborait un air penaud. « C’est affreusement gênant. Quilel vient de me prévenir à l’instant. Il ne reste qu’une seule cabine. Vous allez devoir faire chambre commune. » La jeune femme haussa les épaules, indifférente à cette nouvelle. Il suffisait de dormir chacun à son tour, et cela ne poserait aucun problème. L’homme s’avança vers l’escalier pour remonter sur le ponton et vaquer à ses occupations matinales. Après tout, un navire n’était rien sans son capitaine. Avant de disparaître, il leur adressa une dernière remarque. « Il est encore tôt. Allez donc vous changer et vous reposer un peu. Le déjeuner sera servi d’ici deux heures. » La brune ne se fit pas prier et ouvrit aussitôt la porte de la cabine. Sans la moindre considération à l’égard de son camarade, elle referma le battant de bois, tournant la clé dans la serrure. Livaï ne ressemblait pas aux goujats dont elle fuyait la compagnie, mais elle préférait éviter de se retrouver dévêtue en sa présence. Une fois qu’elle eût enfilé la tenue beige d’une simplicité appréciable, elle déverrouilla la porte pour laisser entrer le nouveau membre de sa famille. Ses muscles la faisaient souffrir. La Rehla grimaça avant de se tourner vers la couchette. « Il faut que je dorme. Tu peux te changer si ça te chante, Messire, je ne regarderais pas. » Refusant d’ajouter quoi que ce soit, elle se tourna vers le mur de planches et ferma les yeux, prête à succomber aux bras enchantés du sommeil.


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Lun 07 Nov 2016, 17:55


Livaï se réjouissait de voir que ses paroles avaient fait mouche.
Sans donnait plus d’importance à la prise de décision de Callidora, il l’observa le rejoindre et embarquer sur la barque.
Dire que cela ne l’amusait pas aurait été un honteux mensonge. La victoire venait de l’agiter intérieurement dans une euphorie qu’il peinait à réfréner dans des gloussements stupides.
Callidora l’intriguait, depuis qu’elle l’avait contraint à sa volonté, pliait à genoux dans une douloureuse mascarade qui avait mis à mal sa fierté. Et pourtant, il se tenait maintenant assis face à elle.
Quelle étrange jeune femme pleine de paradoxes et de contrastes qu’il ne se lassait plus d’en admirer l’étendue. Elle était comme l’océan qu’ils s’apprêtaient à affronter. Instable et profond, agité par des courants indomptables qui menaçaient à chaque instant de l’entrainer vers des abimes sans fond. Inédit et diablement tentant, une chose à laquelle il ne pouvait se résoudre d’échapper. Elle incarnait à elle seule le danger qu’il se plaisait tant à provoquer habituellement.
Les yeux perdus sur elle, il voyait au travers elle, au-delà de son apparence aux courbes enchanteresses, au-delà de son déplorable caractère d’impétueuse princesse, c’était bien de la fragilité qu’il y voyait.
Comment une femme aussi forte avait pu perdre pied face à la tromperie d’un déguisement? Qu’avait accompli le monarque des enfers pour troubler pareille femme?
Livaï se posait des questions mais les réponses ne l’intéressaient pas plus que cela. Quelle que soit la vérité, ce qui comptait était le moment présent. Et à cet instant c’était bien lui qu’elle avait suivi, c’était encore lui qu’elle avait sauvé et c’était déjà bien suffisant pour faire bouillir son sang d’adrénaline.
Ils montèrent à bord du bateau et leurs identités dérobées leur permirent de bénéficier des bons soins du capitaine.
Callidora menait le jeu d’une main de maitre. Livaï suivait le mouvement ravi de la tournure des événements. Il n’avait rien à faire si ce n’est de se laisser porter par les envies de son indomptable nouvelle « soeur ». Elle voulait prendre les rênes, elle serait reine, elle voulait couler le navire dans un bain de sang, elle serrait servi sur un plateau d’argent. Livaï se moquait des répercussions, la destination lui importait peu, tout ce qu’il voulait se trouvait à portée de regard, à quelques pas de lui, derrière cette porte qu’elle avait refermée pour des pseudos formes qui ne manquèrent pas de l’amuser.
Il lui avait semblé qu’elle n’était pas femme à s’accommoder des règles mais visiblement, il se trompait. Encore une surprise des plus intéressantes qui força davantage ses lèvres à s’étirer dans un indéfectible sourire.
Il recula de quelques pas et s’adossa à la cloison dans un lancinant soupir.
Cette jeune femme l’enfermait dans une enivrante emprise qui était à des lieues de ses habituelles envies. Mais que cela ne tienne, s'il devait y avoir une première fois ou un manquement aux règles qu’il s’était juré de préserver, alors que cela soit avec elle, sa farouche sirène tourmentée par les brumes du passé. Il saurait l’extirper à tout cela, ou bien il échouerait lamentablement mais là encore, cela n’avait que peu d’importance, du moment qu’elle existait dans son monde. Livaï se gorgeait de ses rencontres fortuites, il arrivait toujours à s’en sortir plus grand même au travers d’un cuisant échec, alors qu’importait la manière dont elle et lui s’y prendraient, puisque tout était joué d’avance et par les Aetheri. Vivre et mourir par la volonté des dieux, c’était là tout ce qui importait.
Au bout d’un instant elle ouvrit de nouveau la porte, l’obligeant à se redresser. Leurs regards se croisèrent un instant avant qu’elle ne se retourne et formule de nouveaux ordres.
C’était bien la première fois depuis longtemps qu’il s’exécutait pour une femme ou tout autre personne. Il se dirigea vers la penderie, sans un mot, et tira d’un cintre une tenue plus confortable.
Faire disparaitre tout ce qui pouvait subsister du démon était libérateur. Sans masque ni artifice, il était maintenant pleinement lui.
Les vêtements glissèrent sur le sol et lorsqu’il se retourna la belle Callidora s’était endormi.
Livaï soupira longuement. Il jeta un rapide coup d’oeil à la cabine, observant chaque recoin et après avoir reconsidéré le fait de dépouiller le capitaine de quelques objets de valeurs, il se laissa tomber dans un fauteuil.
Affalé de tout son long, il s’accouda dessus et bailla profondément avant de s’assoupir à son tour.
Un bruit sourd à la porte le tira de son sommeil, l’obligeant à se soustraire à la position douloureuse dans laquelle il s’était assoupi.
Il se dirigea en tirant sur sa nuque vers la porte et l’ouvrit sur un homme d’équipage.

- Le repas est servi.
Livaï se retourna vers Callidora encore endormie. Il passa sa main derrière sa tête et soupira dans un sourire embarrassé.

- Ma soeur dort… Et je dois bien avouer que vu ses ronflements… Mieux vaut ne pas la réveiller. Elle a un caractère… Enfin quand elle a mal dormi, c’est un vrai ours mal léché… Et personne n’a envie de passer un mauvais moment en sa compagnie.
Le marin sourcilla avant de hausser les épaules.

- Nous pouvons lui préparer un plateau.
- Parfait, souffla Livaï en frappant dans ses mains.
- Dois-je en faire préparer un pour vous?
Livai etira ses lèvres dans un sourire d’arrogance.

- Ai-je l’air de mauvaise humeur? Non moi je serai ravie de partager la table du capitaine… Allons-y… J’ai hâte d’en savoir plus sur notre destination… Avez-vous déjà appareillé à… Mince comment est-ce déjà… Ce nom m’échappe toujours…
- L’antre de la dame, soupira le marin.
- Oui c’est bien cela. Curieux nom… Ma soeur a toujours eu de drôle de gout. Dites moi tout…

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Dim 11 Déc 2016, 11:22

Lorsque le sommeil délivra enfin la jeune femme, il lui offrit un présent dont elle se serait volontiers passé : une douloureuse migraine encerclait ses tempes et ralentissait considérablement ses méninges. Une seule question tournait en boucle sous son crâne. Qu’allait-elle faire, désormais ? Retourner le problème sous différents angles ne servait à rien d’autre qu’à accentuer la pression qui pesait autour de sa tête. Callidora n’était pas assez idiote pour imaginer une seconde que l’Humain accepterait de s’en aller loin d’elle. D’un autre côté, elle savait qu’il ne la laisserait pas partir de sitôt, et même si sa magie lui permettrait de l’y contraindre, elle ne voulait pas se risquer à recourir à ses pouvoirs après la catastrophe qu’avait été la téléportation. L’extrémité de ses doigts en souffrait encore : la chair à vif l’empêchait de toucher quoi que ce soit. Avant toute chose, il fallait qu’elle trouve quelque chose pour confectionner un bandage. Cela lui éviterait d’avoir à fournir des explications aux membres de l’équipage. Sans prêter davantage d’attention au sort de Livaï, elle remarqua un plateau de nourriture posé à même le sol. La faim ne tenaillait pas son estomac, mais ii aurait été malvenu de refuser. La fraîcheur de la fourchette apaisa un instant la brûlure avant que le contact ne devienne lui aussi douloureux. Agacée, elle mangea rapidement et se releva pour sortir. Derrière elle, le hublot dévoilait des flots sauvages et profonds dont elle préférait oublier l’existence.

Une fois à l’extérieur de la cabine, elle s’efforça de se repérer dans le bateau. À droite comme à gauche, elle ne voyait qu’une série de portes indifférenciées, en dehors du chiffre qui ornait le bois. Manifestement, il s’agissait d’un bateau prédisposé aux voyages. Callidora prit une seconde pour réfléchir. Sa robe avait souffert de la morsure des flammes, et les divers objets qu’elle y fourrait en toute occasion avaient disparu. Trouver un passager amical restait le meilleur moyen d’en apprendre davantage. Quelques minutes passèrent sans qu’elle ne bouge. Mieux valait attendre que quelqu’un descende plutôt que de prendre le risque d’attirer des curieux. Une demoiselle surgit soudain dans un rectangle de lumière, lui montrant la direction à suivre pour sortir. Avec un air plein de candeur, elle lui fit signe d’approcher. « Je suis navrée de vous déranger, madame, mais j’ai un problème. Mon frère serait furieux s’il apprenait que ces bandits que nous avons croisé en chemin m’ont fait du mal. Je ne veux pas le contrarier alors qu’il rêve de ce voyage depuis des semaines. Auriez-vous un morceau de tissu pour que je puisse bander mes mains ? » Désormais toute proche, la blonde lui jeta un regard légèrement inquiet, s’assurant que personne ne se trouvait dans les parages. « Bien entendu. Venez avec moi. » Reconnaissante, la Rehla suivit sa nouvelle cible jusqu’à sa cabine et se laissa faire sans protester lorsque celle-ci insista pour l’aider. Il ne fallut pas longtemps à la brune pour découvrir ce qu’elle désirait savoir. L’ingénuité de la blonde lui offrait toute la marge de manœuvre nécessaire, et elle décida de s’en faire une amie, espérant que Livaï serait plus enclin à la laisser tranquille s’il la voyait en bonne compagnie. Cela dit, elle ne se faisait que peu d’illusions.

C’est ainsi qu’elle apprit la destination de leur fameux périple : l’Antre de la Dame. La jeune femme ne savait pas grand-chose au sujet de cet endroit, en dehors du fait qu’elle n’avait pas la moindre envie d’y mettre les pieds. Là-bas, elle ne connaissait personne, et la perspective de se rendre en terre inconnue avec une magie qui ne lui obéissait plus à cause de son impulsivité idiote la mettait profondément mal à l’aise. Tirer partie de son environnement lui serait toujours possible, mais elle n’était pas rassurée quant à la suite des événements. Seulement, elle ressentait une vive panique à l’idée de se téléporter de nouveau, et elle était forcée de suivre le mouvement jusqu’à nouvel ordre. Quoi qu’il en soit, Claudia se révéla tout à fait charmante avec elle, et elle finit par lui proposer une promenade sur le pont qu’elle accepta avec joie. Cela faisait longtemps que Callidora n’avait plus le mal de mer. Cependant, elle craignait la vision des vagues déchaînées. La noyade était tout sauf une expérience agréable. Le coeur au bord des lèvres, elle sentit une main invisible enserrer sa gorge pour la priver d’oxygène. La sensation était affreuse, et elle dut agripper au bastingage pour ne pas tomber. Inquiète, Claudia se précipita vers un des matelots. « Bah, ne vous faites pas de souci. La petite dame doit avoir le mal de mer, c’est pas grand-chose. De toute façon, on va bientôt accoster. » Sa réponse pleine d’indifférence scandalisa la blonde qui ne manqua pas de le lui faire remarquer. Hors d’état de suivre leur petit échange, la brune remarqua la présence de Livaï à quelques mètres. Avant qu’il n’approche trop, elle préféra l’en dissuader. « Oui, tout va bien. » Cela n’aurait pas dû l’affecter avec tant de violence. La suffocation devenait intolérable, et son regard ne quittait pas l’écume qui roulait en flots insidieux. Un instant, elle eut l’impression que de l’eau envahissait sa bouche. Callidora toussa, mais rien ne s’échappa de ses lèvres. Son visage d’une pâleur de lune blanchit encore. Seule la douleur de ses doigts blessés qui serraient avec force le rebord de bois l’empêchait de sombrer. Et puis, soudain, tout se calma. Pantelante, elle battit des cils avant de détacher ses mains. Le rouge maculait légèrement les bandages improvisés, et elle se tourna vers l’Humain d’un air amusé qui contredisait en tous points sa récente crise. « Je pensais que tu serais déjà passé par dessus bord pour échapper à ma colère. Visiblement, tu es plus idiot que tu en as l’air. Ne t’en fais pas, je vais bien m’occuper de toi. » Un clin d'oeil ponctua sa promesse. Un rire léger s’empara d’elle. Peut-être pouvait-elle profiter de la situation pour le malmener un peu. Après tout, c’était sa faute si elle se retrouvait dans ce cauchemar. Claudia revenait avec un linge humide, essoufflée par la course. « Claudia, je te présente Livaï, mon petit frère. » La blonde le salua d’un geste de la tête avant de tendre son bien à la jeune femme et de manifester son soulagement. D’un œil soupçonneux, elle examina l’Humain qui lui faisait face, se disant qu’il ne ressemblait en rien à sa nouvelle amie. Cela dit, la nature faisait parfois de drôles de caprices avec les membres d’une même famille. Une voix surgit de nulle part pour interrompre les présentations. « Terre en vue, terre en vue ! » Callidora poussa un soupir. En fin de compte, l’Antre de la Dame se révélait plus accueillante que prévu.


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