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 Les voies des dieux sont impénétrables... Vraiment ? (Test affranchissement - PV Wriir)

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Ven 16 Sep 2016, 23:03

Elle s'en était remise de ce fichu poison. Bien avant que la semaine de repos imposée par Lyzzie se soit écoulée d'ailleurs. Néanmoins elle n'était pas ressortie pour autant une fois sa convalescence forcée terminée. Elle avait fait tout au plus une petite escapade dans une région dominée par les magiciens. Incognito et secrète, elle n'avait rencontré aucun problème, aucun incident. Mais loin de lui avoir changé les idées, cela lui avait fait ressortir des réflexions insolubles, comme de nouveaux démons attirés par la place laissée libres par les anciens. Elle avait passé des jours assises dans sa bibliothèque, prostrée devant des piles de livres qui n'avaient su lui donner le moindre élément de réponse. Le mystère était complet, pire, il semblait ne cesser de s'épaissir, comme pour la décourager de pouvoir ne serait-ce qu'espérer trouver réponse à ses questions. Elle pouvait très bien vivre sans cela, se contenter d'exister comme si de rien n'était mais.... C'était trop facile. Même avec toute la bonne volonté du monde, ils étaient trop présents, et même omniprésents pour simplement lui accorder la grâce de l'oublie. Elle savait qu'en ce monde, les opportunité de perdre sottement la vie, ou de manière absurde étaient légion. Mais elle ne pouvait se résoudre à être un simple pion. Ou plutôt à mourir en pion ignorant.

Elle savait qu'elle ne pourrait pas s'élever au dessus de sa condition. Et à vrai dire elle n'en voyait pas l'intérêt. Elle avait déjà suffisamment éprouver les capacités de la puissance pour voir ce que ça faisait, et se rendre compte qu'elle n'y était pas plus addict que cela. Son fauteuil était tourné face à une grande fenêtre qui donnait sur le paysage gelée et reposant du Berceau Cristallin. Son regard se perdait sur ces étendues glacées qui lui étaient à la fois familières et rassurantes. Lyzzie veillait scrupuleusement à ce qu'elle s'alimente, car elle savait que lorsqu'elle partait dans ses réflexions, elle pouvait y passer des journées voir des semaines entières sans remuer le petit doigt. Elle tournait, et retournait cette équation dans sa tête, essayant de la mettre dans tous les sens pour trouver l'indice, l'idée qu'elle n'avait pas encore eu. Et si elle reprenait tout depuis le début ? Elle était entrain de se pencher très sérieusement sur cette idée, lorsque Yclipt vint pénétrer dans son sanctuaire de livre et de silence pour l'informer de renseignements que quelques espions restés fidèles leur avaient fournis. Et les nouvelles n'étaient pas bonnes. Pour ce qu'on lui rapporta, il semblait que le nouveau gouvernement s'ulcérait de recevoir régulièrement des arrivages de leurs meilleurs assassins débités en plusieurs morceaux, avec une préférence pour les têtes.

A l'entente du courroux de ce système transitoire, la vampiresse esquissa un sourire. N'avaient-il aucun humour ? Ou n'appréciaient-ils simplement pas celui de la vampiresse ? A moins que ce en fusse le constat habituel, voir perpétuel de leurs échecs constants qui les faisait enrager ? Tant de possibilité toutes plu savoureuses les unes que les autres et qui la faisait bien rire intérieurement. Les sombres idiots.... Pensaient-ils réellement pouvoir se débarrasser d'elle aussi facilement ? Croyaient-ils réellement qu'elle avait pu devenir aussi faible, juste en perdant le bout de métal qui avait fait d'elle une reine ? Innocence ou stupidité criante ? Sûrement un mélange des deux qui aurait presque pu en être mignon. Elle ne comptait plus le nombre de vampires qu'elle avait pu occire dernièrement, se demandant si elle n'était pas devenue à elle seule la première cause de mortalité vampirique.... Une idée qui la fit pousser un petit rire nerveux. Elle qui avait passé tant de temps et avait donné tant de soin à les protéger.... Voilà qu'elle détruisait elle-même ce qu'elle s'était évertuée à protéger. Une situation paradoxale qu'elle ne pouvait s'empêcher de trouver pathétique. Mais elle ne pouvait pas forcer les vampires à réfléchir et à voir plus loin que le bout de leur nez. Du moins, pour ceux qui s'acharnaient encore sur elle.


L'heure est grave Maj.... Mademoiselle. Cette fois ils ont détaché l'équivalent d'une petite armée. Trois cent hommes marchent vers la Forteresse, et ils devraient arriver d'ici quelques jours.

-Je ne compte pas leur accorder la faveur de me faire du souci pour une tentative grossière d'invasion. Cet endroit a été conçu pour protéger ceux qui y vivent des affres du monde extérieur.

Nous parlons d'une, certes petite, mais quand même armée de vampires Mademoiselle.... Vous savez très bien qu'ils sont entrainés pour cela, et surtout qu'ils connaissent les lieux.

-Et je sais aussi m'entourer Yclipt.... Je n'ai pas sollicité Edwina pour la beauté du geste. Je connais leur mode de réflexion.... Je sais à quoi ils pensent. Ils se disent que je suis seule ou presque dans ma tour d'ivoire, et que mes chimères protectrices sont vieilles à présent. Mais je compte bien leur rappeler que mes compagnons de toujours, sont bel et bien éternels. Et aussi que je ne suis jamais seule.... Contactez l'Ultimage, et faites lui savoir la situation. Nous n'avons pas besoin d'un surnombre de mages, demandons juste de quoi montrer son appuie et sa présence. Ils sont en colère, mais ils sont surtout désespérés. S'ils perdent cet ultime offensive, ce sera l'humiliation de trop pour eux, et ils réviseront leur position. De force..... Ils seront contraints d'annoncer que, dans leur grande mansuétude, ils me font grâce et me laissent en paix.... A défaut d'avoir réussi à m'éliminer.

Toujours aussi sûre de vous.....

-Il le faut Yclipt, en ces moments obscures le doute est un poison fatal. Je connais mes forces, et je connais mes faiblesses. Il est vrai que seuls, nous aurions surement éprouvés des difficultés à ce qu'ils ne pénètrent pas les enceintes de ces murs. Mais avec une aide extérieure, qu'ils n'auront de surcroît pas prévue, ils sont faits..... Je m'en vais visiter les résidents pour leur dire de se tenir prêts. Je vais également voir Iormungand, Baal'Iag, et notre charmante hydre liche.... La concurrence entre ces trois là sera rude.


Yclipt s'inclina légèrement, dans un mouvement devenu habituel depuis des siècles, mais qui faisait à présent lever les yeux au ciel à la vampiresse. Elle se leva, et alla mettre chacun au courant de la situation, tandis que l'ancien conseillé allait s'occuper d'appeler du renfort. Les jours défilèrent à toute vitesse.... Les magiciens avaient cet avantage de pouvoir voyager rapidement par divers sorts de téléportation, ce qui les fit arriver en avance à la forteresse. Un temps précieux pour les briefer et organiser avec eux plusieurs stratégies. Les résidents eux, s'étaient attachés à piéger consciencieusement et méticuleusement tous les alentours de la forteresse, aussi bien sur terre que des sceaux placés dans les airs. Finalement, en une semaine ils étaient parés, barricadés et armés. Au loin l'armée de vampire marchait et avançait rapidement. Rien que pour eux, ils avaient changé les pièges habituels, et déjà les premiers morts se déploraient.... La mort appelait la Mort. Elle allait donner un boulot monstre aux ombres, elle le savait. Et elle se demandait s'il allait être là.... Elle avait envie qu'il soit là. C'était peut-être le moyen le plus incongrue d'invité quelqu'un, mais après tout pourquoi pas ? Cette idée l'amusait beaucoup, tuer ses ennemis jusqu'à faire apparaître un Wriir.... Mais elle devait peut-être garder cela pour elle, car c'était là un sens de l'humour assez particulier.
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Sam 17 Sep 2016, 18:22

J'étais revenu dans mes pénates, comme les vivants s'amusaient à le dire, mon incartade sanglante terminée à Sceptelinôst. D'un simple rendez-vous intimiste à discuter de choses futiles, nous avions dû essuyer non pas un problème de couture mais de blessures. Cette bande de suceurs de sang avaient rendu la scène encore plus improbable qu'elle ne l'était déjà, et à bien des égards. La plus évidente était sans conteste une journée chiffons finissant en bain de sang, mais celle qui me titillait le plus était la formation des "camps" lors de cette escarmouche : J'avais pris sa défense, j'avais fait alliance avec une Vampire. Mes certitudes les plus absolues s'ébranlaient un peu plus encore qu'elles ne l'avaient déjà été quand j'avais accepté son invitation à Aeden, enfin Sceptelinôst..

A chacune de mes rencontres avec elle, je me prenais presque à me lier ... d'amitié ? pour cette femme en perdition, qui en d'autres circonstances, et surtout de race différente, l'aurait probablement été bien plus tôt, sauf que jamais rien n'était parfait en ce bas monde. Mon esprit me torturait alors régulièrement sur cette dichotomie de l'individu qu'elle était réellement et de ce qu'elle représentait à mes yeux de façon plus abstraite : Je m'étais attaché à elle, et la haïssait toujours au fond de moi.

Quoi qu'il en soit, l'instinct m'avait poussé à la ramener chez elle, dans un endroit sûr, où ses sujets avaient pu s'occuper d'elle alors que ses propres congénères voulaient faire d'elle une morte définitivement. Un comble, je protégeais du trépas une Vampire des siens, alors que je représentais la Mort. Restait-il seulement une once de logique ?

Plus d'une semaine s'était écoulée et en me remémorant les paroles de sa gouvernante Lyzzie, elle devait s'être rétablie. L'action rapide, et visuellement habituelle de ses gens y avaient fortement contribué. Elle m'avait proposé de la sortir des griffes de Lyzzie, mais j'avais refusé. Non seulement il était préférable qu'elle se repose, ce n'était pas comme si elle avait été blessée par une lame empoisonnée, mais aussi rien qu'à l'idée qu'elle ait sa gouvernante collée à elle à longueur de journée pour la réprimander de tout excès avait un côté presque jubilatoire à ne pas négliger. Enfin, j'avais aussi à faire, entre les morts à semer, et les vies à distiller. Sans compter mes études à Basphel. En fin de compte, pour un suicidé, mon emploi du temps était assez chargé.

La vie-mort suivait son cours donc, alternant mes passages entre Basphel et Umbrae, monologuant avec mon Shimi qui semblait pourtant presque content de me voir. Depuis la mort de ma fouine, il fallait dire que mon environnement n'était guère des plus joyeux.

Alors que je finissais de plonger les âmes recueillies dans le Fleuve du même nom, je reçus à titre indicatif la liste des vies et des morts prochaines. Dans un langage que seules les Ombres pouvaient comprendre, je parcourus cette liste, étonné par sa composition, ainsi que l'endroit où cela se passerait. Je me rapprochais d'autres Passeurs et vit avec surprise que bien des listes présentaient cette même composition, réfutant par là-même la simple coïncidence hasardeuse.

Je reprenais alors forme humanoïde, et décidai de me téléporter à quelques lieues de l'endroit indiqué. Niveau timing, les premiers morts ne commenceraient pas à tarder et moi ainsi que d'autres Passeurs arrivions sur les lieux. Tapis dans les ombres, de nouveau en forme éthérée, nous assistions à l'avancée furtive et agile d'éclaireurs vampires. Ils ne communiquaient que par gestes, brefs et connus, avant d'avancer pendant que son duo le couvraient. Il n'y avait pas à dire, il ne s'agissait pas de bleusailles à peine sortis de leur probable académie militaire.

Pourtant ... Au prochain mouvement, hé bien .... Celui qui avançait ne vit pas le glyphe préalablement et savamment disposé, et lorsqu'il posa le pied dessus, un cercle magique apparut tout en s'élargissant, libérant une onde d'énergie puissante, découpant le tronc du malheureux en deux, dans une gerbe de sang qui vint souiller la flore environnante. Je m'approchais du "un devenu deux", lui enlevant son âme alors que son Esprit sortait de son enveloppe corporelle. La scène ici et là se reproduisit à divers endroits, confirmant ce que je craignais. Il s'agissait bien d'un conflit armé, et pas d'une petite escapade militaire du côté du berceau cristallin.

Je recueillis encore quelques âmes dont le corps de l'hôte périt, rarement d'une façon noble et glorieuse, avant d'apercevoir au loin un nuage typique d'un mouvement de foules important. En m'approchant de plus près, je pus apercevoir une véritable armée, plusieurs centaines de guerriers, adeptes de magie et d'archers, sans compter quelques engins de siège facilement transportables. En suivant la direction qu'ils empruntaient, aucun doute sur leur destination. Je soupirais, retournant au Royaume des Abîmes pour y déposer ma prise de guerre, si je pouvais l'appeler ainsi.

J'hésitais ensuite longuement, me demandant quel rôle j'allais devoir jouer dans les heures, les jours qui allaient suivre. Le rôle premier de l'Ombre était de faire ce qu'on lui demandait de faire, mais le conflit divin avait changé cela. Nous pouvions agir, faire ployer la balance dans le sens que nous voulions, et dans ce cas précis, une armée de pro-Aetheri cherchait à provoquer le sang. Il m'était alors aisé de le faire couler d'une façon ou d'une autre, mais sûrement pas celui auquel ils pensaient. Et puis .... qui allait-il pouvoir haïr tranquillement si on lui enlevait ce plaisir.

C'était décidé, les règles étaient parfois présentes pour qu'on les contourne. Le moment était idéal, et il ne me fallut que quelques secondes pour réapparaître devant la forteresse que j'avais déjà visité à de nombreuses reprises. Arrivant devant le .... les gardes à présent de la herse, je demandai à voir la maîtresse des lieux. Le garde présent me fit poliment mais fermement comprendre que je n'avais rien à faire ici, mais la grille s'ouvrit d'elle-même, à la grande surprise de ce dernier.

- Merci garde, vous faites le bon choix, fis-je en saluant de la tête tout en avançant dans le jardin, avisant cette célèbre porte qui me menait là où il me fallait être. Quand je tournai la poignée et enjambai le bâtis, j'arrivais dans la salle où se trouvait Yulenka, seule. Peut-être devait-elle se préparer, ou se mettre à l'écart pour mieux réfléchir, mais en ouvrant la grille, elle savait déjà que j'allais la trouver.

- Hé bien, dans quel pétrin t'es-tu encore mis Yulenka. Je t'ai dit que c'était moi qui te tuerais, or voilà qu'une armée entière de tes congénères arriveront sous peu à tes portes, sûrement pas pour proposer une trêve.

D'un accord tacite, je pense que nous avions adopté sans s'en rendre compte le tutoiement. Je croisais les bras, avant de rajouter non sans un petit sourire au visage :

- Content de voir en attendant que tu te portes mieux que la dernière fois. Tu me racontes ?
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Dim 18 Sep 2016, 00:22

Elle dut réprimer un sourire qui aurait été peut-être un peu trop joyeux et surtout satisfait au vu des circonstances. Non, non, elle n'attendait pas sa venue, absolument pas ! A l'entente de cette voix qu'elle reconnaissait bien à présent, elle se tourna vers l'origine de celle-ci, lui adressant une expression contenue de plaisir. Dans une certaine complicité, elle lui répliqua.

-Que veux-tu, il semblerait que mon trépas soit devenu absolument irrésistible pour une bonne partie de ce monde. Pauvre de toi, tu aurais dû m'occire quand tu en avais l'occasion, la concurrence est rude à présent.

Elle venait visiblement de finir un entrainement, ayant encore son armure légère sur le dos, de même qu'une épée longue et un bouclier. Sa magie décidant de faire des siennes de manière aléatoire, elle avait mis un point d'honneur à être capable de ne compter que sur sa force pure. Néanmoins, il semblait que sa convalescence avait laissé quelques restes.... A moins que cela ne soit dû à ces jours de perdition cognitive, dans lesquelles, son esprit s'abandonnait à tout un tas de problème, négligeant son corps qui avait, entre autre, besoin de repos de temps en temps. Mais elle ne s'inquiétait pas pour autant. Elle n'était peut-être pas au plus haut de sa forme, mais elle savait que l'adrénaline du combat suffirait à effacer sa lassitude au moins le temps du combat. Lorsqu'il lui demanda de tout lui raconter, elle l'invita à le suivre, et ouvrant une porte, ils atterrirent dans un petit salon, quittant la salle d'armes. Elle l'invita à s'assoir pour tout lui expliquer.

-Quelques âmes charitables m'ont prévenue de la tentative désespéré du foutoir sans nom qui se dispute pour avoir le pouvoir au sein des vampires. Ils n'ont visiblement pas du tout apprécié de retrouver leurs meilleurs hommes en pièces détachées.... Et dire que j'avais pris le soin de leur retourner à mes frais, quelle ingratitude.... Toujours est-il que ma survie commence à faire sérieusement tâche dans les hautes sphères. Le nouveau pouvoir qui n'est pas fichu de se débarrasser des "vieilleries", ça doit sonner comme une marque de faiblesse dont ils se passeraient bien. Aux grand maux, aux grands remèdes.... Ils n'ont certes heureusement pas détachés toutes l'armée vampirique, mais j'ai quand même droit à tout un petit détachement rien que pour moi. C'est flatteur, hé hé hé !

Elle s'accouda sur le bras du fauteuil pour mieux poser sa tête sur son poing avant de poursuivre.


-Ils veulent ma mort, coûte que coûte..... Ils ont déjà perdu beaucoup trop d'hommes pour une seule et simple cible. Leur crédibilité est en jeu, et s'ils ne parviennent pas à m'abattre, ils devront traiter avec moi. Et ça, leur fierté leur interdit. Ils ne le feront que s'ils perdent cette ultime tentative, ce qu'ils pensent impossible. Ils se disent que je suis seule, que mes gardiens sont vieux, et que personne n'osera venir m'aider face à une armée. Ils ne se doutent pas que j'ai le soutien d'Edwina. Ni qu'elle m'a elle-même envoyé un petit détachement pour m'épauler. Une petite guerre avant la grande guerre. Ayant été prévenue à l'avance, j'ai eu le temps de prendre mes prédispositions. Ils vont commencer par subir toutes une salves de pièges avant de venir ici.... Ensuite mes gardiens se déchaineront sur eux, dans leur traditionnelle compétition à qui en massacrera le plus.... Si cela ne suffit pas, mes résidents et mon soutien en magiciens se chargeront de les accueillir..... et pour les éventuels survivants..... je laisserais la forteresse jouer avec eux jusqu'à ce qu'ils en perdent ou la raison, ou leur non-vie. Tout un programme.

Elle se massa les yeux, la fatigue, bien que largement supportable et gérable, se faisait tout de même sentir. Surtout après un entrainement qui avait été tout sauf tendre avec elle. Elle plongea son regard dans celui de l'ombre un léger sourire en coin, lui demandant.


-Je risque d'accaparer plusieurs des tiens pendant quelques temps. Mais j'essayerai de faire vite. Bien que je ne doute pas que tu puisses trouver un certain confort dans la situation présente, j'ai peur que tu ne finisses par faire une indigestion de vampires, tant tu vas devoir en escorter vers l'autre monde. Toi qui semblais déjà en avoir marre la dernière fois, au point de m'avoir épargné tant tu n'en pouvais plus, dans quel état vais-je te mettre avec résolutions sanguinaires ? Hé hé, j'espère que tu n'avais pas grand chose d'autre de prévu, je ne voudrais pas que tu trouves là un prétexte à me bouder.


Dans un sens, elle n'avait pas demandé à ce qu'on lui casse les pieds. Mais de l'autre, l'idée que Wriir soit, dans une certaine mesure en tout cas, obligé de rester un certain temps à cause d'elle, avait quelque chose de particulièrement irrésistible à ses yeux. L'inviter pour X ou Y raisons aurait certes étaient plus simple.... Mais peut-être trop simple en réalité. Son esprit tordu trouvait de la distraction dans parfois peu de choses. Comme la conception de cet heureux "hasard" qui les réunissaient une fois de plus tous les deux...... Dans des situations relativement extraordinaires. Son sourire en coin, elle rajouta.


-L'avantage c'est qu'ici, tu n'auras pas à te mettre en danger techniquement. Enfin, la notion de danger est relative, disons que tu ne risques pas d'être blessé ou de souffrir même temporairement. A moins que tu ne prennes des risques en faisant ta récolte, mais ça m'étonnerait. Cela dit, je me demande si l'envie de pouvoir exterminer du vampire ne te serait pas tentante.... Hé hé hé, ne fais pas attention va, tu pourrais croire que je tente de t’enrôler, alors que je n'ai pas la prétention ni la volonté de te mettre dans un posture qui pourrait t'être délicate.

Affronter quatre ou cinq vampires, c'étaient une chose, plusieurs centaines c'en était une autre ! Même si Wriir ne pouvait mourir, elle ne souhaitait plus le voir souffrir comme elle avait pu le faire auparavant.
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Dim 18 Sep 2016, 11:50

Je m'attendais à dire vrai à tomber, alors que je tournais la poignée de la porte du jardin, à tomber dans une salle de Conseil, du trône ou dans l'antichambre de ses appartements. Vêtue en mode impériale, le port noble et l'allure altière.

Pourtant, contenant comme je pus un froncement de sourcils, rien de tout cela ne se dressa devant moi. Ce qui me poussa à engager la conversation, ne serait-ce que pour aviser dans quel état d'esprit elle se trouvait. Elle me répondit sur le même ton décalé que le mien, ce qui ne m'avança guère : elle pouvait être morte de trouille qu'elle n'oserait jamais l'avouer. Me l'avouer en tout cas.

- C'est le souci de jouer les reines enfermées dans une forteresse. Ça attire les jaloux, les cupides, les preux chevaliers venus te libérer, les amoureux éconduits, la liste commence à être longue. C'est pour cela que tu as changé de tenue ? Tu es passée de la robe Empire à la robe en acier ?

Je la détaillais de haut en bas. Si le port d'un bouclier et d'une épée, le tout surmonté d'une armure enlevait indéniablement le côté féminin de ses tenues habituelles, il n'en était rien de sa prestance. Même vêtue d'une toile de jute, un simple regard suffirait pour craindre la puissance qu'elle exsudait.

- Et puis je t'ai dit que je te réservais une mort honorable, au moment le plus opportun. Quatre - cinq vampires dans un magasin de chiffons ne t'auraient pas rendu justice, aussi détestablement attachante sois-tu, concluais-je d'un fin sourire.

D'un geste de la main, elle m'invita à passer dans une pièce qui n'aurait en tout logique aucun lien avec celle où nous étions, et nous atterrîmes évidemment dans un petit salon où une chaise m'attendait. Une fois installés, Yulenka m'expliqua que le pouvoir vampire en place semblait bien décidé à se débarrasser des anciens vestiges couronnés une bonne fois pour toute. Conscients d'avoir sous estimé la Vampiresse qui se tenait devant moi, ils avaient déployé les gros moyens pour qu'à un contre trois cents, l'issue du combat penche en leur faveur. Très courageux de leur part.

- J'ai pu voir rapidement de quoi cette armée avait l'air, et autant dire qu'ils n'ont pas lésiné sur les moyens pour assouvir leur volonté de te voir morte pour de bon. Je comprends mieux pourquoi il y avait des pièges aussi éloignés de ta forteresse. Comme tu avais été mise au courant, tu as pu préparer ton bal des Vampires.

Je la laissais continuer, songeant que son réseau était bien plus tentaculaire que je ne le croyais, cette forteresse n'étant pas son territoire, mais juste l'épicentre de la toile qu'elle avait dû tisser depuis un demi millénaire. Pourtant, alors qu'elle m'expliquait la vision de ses adversaires conquérants, je ne pus m'empêcher d'hausser les sourcils en l'entendant évoquer l'Ultimage qui avait dépêché un détachement pour l'aider à se défendre.

- On parle bien de la Souveraine des Magiciens là ?... Celle qui est enceinte et qui dirige Caelum, celle-là même ?... Je la regardais songeur alors qu'elle me le confirmait d'un signe de tête, avant de poursuivre. Tu es pleine de surprise pour avoir réussi en tant que Vampiresse à obtenir le soutien d'une Magicienne, Souveraine de surcroît. J'opinais plus pour moi-même, étonné une fois encore des ressources cachées dont elle disposait. Sur un ton plus détaché, je confirmais ce que j'avais déjà vu. Comme je te disais oui, j'ai déjà pu assister au déclenchement de quelques pièges, je doute que le chef des éclaireurs devienne ton ami. Ils ne sont pas morts très.... "proprement".  C'est rassurant de savoir que tu as un soutien magique en tout cas. Comment se porte la tienne d'ailleurs ? Tu m'avais dit que ta forteresse était régie par ta magie. Si celle-ci te fait défaut à un moment crucial, j'espère que tu as un plan de secours. Sans magie, tout ceci ne reste que de la pierre inerte après tout. Il faudra aussi à l'occasion que tu me racontes comment tu connais l'Ultimage et qu'elle te confie ses hommes pour ta défense.

Je savais bien que j'évoquais un sujet sensible, mais il me fallait savoir. Elle n'était pas une frêle femme sans défense si elle était dépourvue de magie, loin s'en fallait, mais entre le moment où elle exterminait les vampires d'un claquement de doigts, et celui où elle reçut une vilaine estafilade empoisonnée au ventre, la seule raison à cela était la perte de son pouvoir magique. Ses traits étaient tirés, bien moins confiants et posés à chaque fois que nos routes s'étaient croisées.

- Ne t'en fais pas pour les miens, nous sommes toujours là où il faut que nous soyons. Là où finalement, nous ne sommes désirés que par une moitié, qui varie selon celui qui meurt, et celui qui vit. J'haussais les épaules, j'avais acquis un tel détachement des horreurs que je pouvais voir que ça en aurait presque pu devenir inquiétant. A titre plus personnel, même si je ne peux que te remercier de t'inquiéter de l'état dans lequel tu vas me mettre, - je lui glissais un petit sourire ironique en coin -  tu devrais plutôt te soucier de celui dans lequel tu ne dois pas finir. Si cette armée représente un baroud d'honneur et une mort héroïque, je tiens encore pour l'éternité qui me reste à t'entendre dire que j'ai souvent raison au point de t'énerver.

Souriant un peu plus franchement, elle me répondit avec cette même expression sur le visage. Ça en devenait presque drôle, cette petites piques qui n'en étaient pas réellement. Je trouvais ses phrases tellement décalées avec la situation, que j'attendais qu'elle termine pour lui répondre. Étais-je en train de rêver ?

- Yulenka, serais-tu en train de .... t'inquiéter pour moi ? Une armée de vampires arrive à tes portes, décidée à rayer de la carte tout ce qui touche de loin ou de près à ta personne, incluant probablement cet édifice et tes gens, et tu te soucies de moi, l'Ombre qui n'est présente que parce que d'une manière ou d'une autre toi et tes copains en avez décidé ainsi ? Je portais la main à mon cœur, comme touché. A mon tour de te donner un conseil : Ne te focalise pas sur moi mais bien uniquement sur ta survie. Conserve ta magie pour les vivants, pas pour les morts. Ne gaspille pas ton énergie pour autre chose que le seul but qui compte : poser ton pied sur la tête de ton dernier ennemi mis à bas.

Pour autant, j'étais quand même flatté par la petite allusion au fait que je puisse être blessé ou pire encore. Je devais bien le reconnaître et lui en faire part.

- Je ne devrai même pas être ici tu sais. Je prends parti dans ce combat, pour des raisons qui me sont personnelles. Tout est question de choix quand on y pense, le tout est de se battre pour ses convictions, correctes ou non. Que ce soit pour sa race, sa Foi, ses principes : ça nous donne en quelque sorte l'impression de vivre par le peu de libre arbitre que l'on s'accorde, tu ne trouves pas ?
Post n°2 : 1 270 mots.
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Dim 18 Sep 2016, 23:47

Elle se mit à rire légèrement à sa liste non-exhaustive, secouant la tête avant de lui rétorquer

-Eh bien, les valeurs se perdent, les seules visites non prévues auxquelles j'ai droit sont toutes à visée délétères. Les preux chevaliers et les amoureux éconduits doivent préférer les princesses aux reines ! Mais tu as raisons, ces rustres sont parfaitement insensibles à la beauté des tissus, et comme ils ne comprennent que le langage de l'acier, et surtout en travers leurs gencives de préférence, je me suis adaptée..... Je n'ai pas non plus sortie l'armure lourde forgemagée, parce qu'il ne faut pas exagérer non plus. Mais celle-ci convient parfaitement. Elle est résistante et légère, tout ce qu'il me faut pour le terrain. En plus le forgeron m'a offert le luxe de la faire particulièrement seyante ! Je ne vais vraiment pas me plaindre.

Elle laissa échapper un doux rire à sa remarque sur sa mort, chose à laquelle elle répliqua.

-Je suis touchée de toute ta délicatesse à l'égard de ma mort, vraiment ton souci du détail est adorable, aussi profond que l'estime que tu me portes.


Son regard se perdit un instant dans le vague, et alors que son expression s'était figée dans un sourire, elle lâcha, comme si elle avait laissé échappé une pensée.

-Si tu dois un jour décider de ma mort, fais moi une faveur, et offre moi une mort douce, à l'écart de ce monde..... Loin des yeux de tous. Si je dois un jour mourir définitivement, j'aimerai que cette fois, ce soit dans la paix et la quiétude....

L'art et la manière de parler de sa propre mort un sourire aux lèvres, l'air songeuse, et pourtant terriblement sérieuse dans son intonation. Elle était éternelle, elle était surement parmi les puissants de ce monde, mais.... Elle était convaincue qu'un jour ou l'autre, la vampiresse qu'elle était disparaitrait. Mais c'était là le genre de considération qu'elle trouvait facile d'avoir. Le genre de phrase convenue aussi profonde que "après la pluie vient le beau temps". Elle sortit de ses rêveries lorsqu'il vint à commenter ses prédispositions en matière de pièges.


-Ils savaient que j'allais en mettre, le soucis des vampires c'est qu'ils connaissent mes habitude en matière de combat. Du coup j'ai dû innover..... J'ai remplacé pratiquement tout les pièges mécaniques par des pièges magiques. Je leur souhaite bien du courage pour arriver à les éviter ! Plus je peux réduire leur nombre avant mes murs, et moins ils seront susceptibles de faire des dégâts.

Elle esquissa un sourire lorsqu'il avoua sa surprise à la voir capable de s'attirer les grâces d'Edwina, chose à laquelle elle répondit en souriant.

-J'ai pu voir plusieurs fois Edwina en dehors des conseils, à chaque fois de manière succincte mais.... C'est l'une des rares reines qui a réussi à s'attirer ma sympathie, et aussi ma compassion en quelque sorte. Je ne sais pas trop comment l'expliquer..... C'est juste que.... elle a cet espèce de bon fond.... Et cette sorte de fragilité paradoxale avec sa puissance démesurée.... Je ne la trouve pas corrompue d'orgueil et de prétention, comme les autres. Elle n'est pas quelqu'un de léger, quelqu'un qui s'abandonne à ses vices sous prétexte qu'elle est reine et qu'elle fait ce qu'elle veut. Combien furent souverains par orgueil, pour le simple plaisir du paraître et de dominer, mais qui en terme d'implication et de bienveillance envers leur peuple, étaient juste parfaitement incompétent. Ces rois et reines décoratifs.... Et en plus ce sont souvent eux qui ont les caractères les plus infectes, et une absence cruciale de courage. J'en ai entendu des mauvaises langues vomir leur venin sur le dos d'Edwina..... "Une reine sotte", "Une reine ahurie", "Une reine distraite", "Une reine faible", "Une reine manipulable"...... Alors que je trouve qu'elle était la seule digne de confiance et gage de bravoure parmi tous les autres. Certains peuvent bien penser qu'elle n'en "impose" pas assez pour être une reine. Mais je trouve que tenir son royaume, avec brio par ailleurs, avec ses doutes et sa sensibilité, c'est une preuve de courage et de puissance que certains ne parviendront jamais à avoir. Je doute qu'elle sache ce que je pense d'elle, et dans l'absolue je préfère qu'elle ne le sache pas. Garde cela pour toi..... Edwina m'a en estime également, peut-être pas autant, mais suffisamment pour m'avoir accordé sa faveur. Je suppose que ma présumée froideur ne l'a pas inquiété, et que certains aspects simples de ma personne, que l'on m'a si souvent reproché, l'ont au contraire séduite.....

Quelque part en ce monde, il devait y avoir une pléthore de personne des "hautes sphères" qui avaient dû avoir les oreiller qui sifflaient jusqu'à la surdité. Elle se perdit une fois de plus dans ses pensées, comme si parfois son cerveau déconnectait.... Puis brusquement elle ajouta dans un sourire.

-Ou alors elle a fait ça dans le simple but de se faire bien voir de mon père pour le séduire, hé hé ! De ce que j'ai cru comprendre, il lui fait de l'effet..... Et malheureusement elle aussi.... J'espère que ça lui passera.

Elle n'y croyait absolument pas, mais après tout, tout était possible en ce bas monde. Lorsque Wriir vint aborder l'état de sa magie, la vampiresse laissa échapper un soupire profond.

-Hélas.... ça ne s'arrange pas. "Madame" a réussi à se douer d'une personnalité, d'un libre arbitre, et d'une raison. Elle a décidé de ne faire que ce qui lui plaisait la plupart du temps. Elle m'obéit si ça le contrarie pas trop.... Son soutien est complètement aléatoire de ce fait. Parfois elle agit toute seule, sans que je ne lui demande rien..... Mais pour ce qui est de la forteresse je ne m'inquiète pas. La magie de la forteresse se gère toute seule, et continue de m'être fidèle.... ELLE !

Elle venait très clairement de s'adresser à sa magie, lui faisait un reproche explicite que cette dernière se contenta de snober purement et simplement. Poussant un énième soupir, elle reprit.

-J'ai pris grand soin de remettre à jour mes aptitudes au combat, et je ne me sépare désormais plus de mes armes. Outre toi, personne n'est au courant, je ne veux pas qu'ils s'inquiètent encore plus pour moi. Ils seraient fichus de me faire prisonnière de ma propre demeure.

L'ombre vint s'étonner de la faculté de la vampire à se soucier des autres là où elle devrait très clairement se soucier d'elle-même en priorité. Elle laissa échapper un petite rire à cette remarque en secouant doucement la tête.

-Ho tu sais sur ce point, je crois qu'on ne me changera plus. J'étais déjà ainsi enfant, ce trait de caractère a survécu à ma première mort, et à mon règne..... A ce stade je suis irrécupérable hi hi ! Et pour ce qui est de ma magie.... Ça tombe bien, mes ennemis sont tous déjà morts au moins une fois, je ne pouvais pas rêver mieux ! Mais rassure toi.... Il est absolument hors de question que je laisse une armée de gamins vampiriques vexés dans leur fierté, venir me prendre mon éternité ! Ils n'en sont pas plus dignes que leurs prédécesseurs. Même si cela m'accable et m'use de devoir massacrer encore et encore ceux que j'ai si longtemps choyés et protégés.... Même si cela me laisse un goût amer en bouche de les voir utiliser les manœuvres militaires que je leur ai enseigné contre moi. Je ne pourrais pas leur pardonné leur faute à mon égard. Je n'accepterais pas de leur laisser quoique ce soit, alors que je les trouve indigne de mon héritage.

Elle marqua une légère pause avant de rajouter dans un rire à moitié étouffé.


-Tu auras l'occasion d'avoir encore souvent raison pendant longtemps.... Si longtemps..... L'éternité aura tout loisir de te contenter.... Peut-être même te lasseras-tu de me voir me désespérer à toujours t'entendre avoir si souvent raison. Heureusement que ce n'est pas tout le temps sinon ça serait infecte et prévisible.

Elle s'enfonça un peu plus dans le siège suite à ses derniers propos. Elle resta là un instant, pensive, les sourcils légèrement froncés.

-Tu ne devrais pas être là ? J'espère que je ne te causerai pas d'ennuis alors.... Je me demande ce qui a décidé ton choix.... Je dois t'avouer qu'en ce moment..... Je ne sais plus. Tout cela est si confus dans mon esprit. Est-ce que le sentiment de libre arbitre n'est pas lui-même une chimère inventée pour mieux nous contenir, nous manipuler ? Est-ce que nous avons seulement une chance de pouvoir influencer de nous-mêmes sur nos existences, d'avoir un minimum de choix, ou est-ce que chacune de nos décisions sont déjà prises en aval, et que tout ne soit pas régit comme une partition ? Tant de questions obsèdent mes pensées dernièrement.... Et jamais de réponses..... J'ai du mal à trouver le sommeil. Ce n'est pas ce dont j'ai besoin en ce moment....

Elle se massa les yeux, sentant le poids de sa fatigue venir lui rappeler qu'elle était là et qu'elle ne l'avait pas oublié. Quand elle en aurait fini avec tout ce cirque, elle pourrait peut-être trouver suffisamment de paix et de tranquillité pour réfléchir..... Et surement sombrer davantage dans cette folie et cette frustration qui l'accompagnait, à évoluer constamment dans un océan de mystères qui harcelaient son esprit en soif de compréhension.
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Lun 19 Sep 2016, 20:56

Pour une situation ni plus ni moins que très préoccupante, nous prenions quand le temps de saupoudrer nos premiers échanges d'un culot de légèreté. Une petite pique ici et là, une insouciance pour enrober la chose et cerise sur le gâteau les dernières tendances mode sur les armures féminines.

- Je ne suis pas très au fait des règles nobiliaires en la matière, pourtant une reine semble être un meilleur parti qu'une princesse non ? A moins que ta sympathie légendaire et ton sens de l'accueil inné leur faisaient trop peur ?... Un fin sourire moqueur fendit mon visage, avant que je ne poursuive. Il n'y a bien que les femmes qui veulent qu'une armure soit seyante. Quoique, je suis mal placé pour parler vêtements et protection.

Même si le ton restait léger, nous évoquâmes quand même le trépas qui pouvait survenir à tout moment, et cet instant en était un suffisamment dangereux pour en discuter. Ses propos me surprirent, car je commençais à déchiffrer les airs qu'elle pouvait prendre en fonction de son émotion du moment. Je la sentais partir vers un point imaginaire, un futur indéterminé qu'elle rêvait s'approcher sans oser le toucher du doigt. D'une voix plus douce, je lui répondit alors ma façon de voir les choses, plus .... pragmatique.

- Sans rentrer dans des détails que tu n'as pas à savoir, ce n'est pas aussi facile que cela. Les probabilités que je sois celui qui t'accompagne dans ce chemin sont minces, mais si cela venait à arriver, je verrai ce que je peux faire. Te mettre dans un endroit isolé pour que tu n'embêtes plus personne, je serai considéré comme un héros ! Enfin, un héros inconnu malheureusement. Du coup, évite de mourir dans les prochains jours, car côté paix et quiétude, je doute que les hurlements et les bains de sang soient le lieu que tu désires tant.

Je passais la main dans ma tignasse, prenant conscience que je reprenais ce tic du temps où j'étais encore vivant. A l'époque, mes cheveux étaient crasseux, lieu privilégié des poux et autres vermines, aussi le peu d'heures qui m'étaient allégués durant ma captivité consistait à me gratter en espérant tuer quelques uns de ces parasites. Or là je n'avais plus ce problème : j'étais devenu en quelque sorte le parasite de ce monde, un pied entre la Vie et la Mort, sans qu'il ne me soit laissé l'opportunité de choisir.

- J'ai vu quelques uns de tes pièges oui. Tout dans la .... "finesse", je suis impressionné. Rien de tel pour engager de la meilleure manière qui soit des pourparlers me suis-je dit à ce moment-là. Puis là tu m'apprends que tu es de mèche avec ni plus ni moins que la Souveraine des Magiciens. Je vais de surprise en surprise avec toi !

Quand elle me la décrit, le respect qu'elle lui témoignait transpirait de chacun de ses mots. Elle la trouvait noble, mais cette noblesse dans le sens le plus pur du terme, et non celui de l'hérédité ou d'une banale couronne posée sur la tête. Je l'écoutais attentivement, me demandant ce que moi, je pouvais bien penser de cette Souveraine. Je me rendis compte alors que je ne pensais rien d'elle, je m'en fichais même éperdument. Cette platitude censée être mon cœur m'assignait un profond désintérêt pour la presque totalité de la population foulant cette terre. A l'image même de l'insignifiance qu'avait été ma vie, celles des autres se résumaient à un réceptacle de chair qui en contenait un autre magique. A de rares exceptions certes, et ce qui avait le don de m'énerver, c'était que cette foutue vampiresse devant moi en fasse partie.

- Je vois ce que tu veux dire. Je ne la connais pour ainsi dire pas. Je l'ai déjà entraperçue, mais je n'ai jamais discuté avec elle. Il faut dire que je me montre plutôt discret en général, et je ne suis qu'un type lambda parmi des milliers d'autres. Cependant, je porte à croire que le peuple a le Souverain qu'il mérite, et les Magiciens ne sont pas faibles, encore moins sots. Si tous les qualificatifs dont ses détracteurs l'affublent étaient vrais mais représentaient la plus grande partie de sa personnalité, nul doute qu'elle aurait déjà été destituée. Et puis, l'ennemi le plus dangereux est souvent celui dont on se méfie le moins. Quant à garder cela secret, je pense que l'expression "muet comme une tombe" ne peut pas mieux tomber vu notre duo.

Je préférais ne pas évoquer le sujet de l'Ultimage avec le père de Yulenka, totalement profane en la matière pour ce genre de sentiments. Déjà que je ne savais pas gérer mes propres émotions, alors celles des autres. Le sujet sur la magie par contre, la sienne capricieuse en particulier, était un sujet bien plus neutre et sur lequel je pouvais avoir mon mot à dire. Quand je lui posais la question de savoir si le problème était réglé, la réponse ne me plut pas du tout.

- Comment cela est-ce possible ?... Depuis quand la magie peut-être s'approprier une personnalité propre ?... Ne serait-ce pas comme Saphir et Rubis tu crois ? J'espère en tout cas qu'elle aura l'intelligence de t'apporter son soutien comme tu dis quand ta peau sera en jeu. La fois où nous avions dû affronter les vampires à Sceptelinôst, son caprice aurait pu te coûter plus cher. Si tu me dis que la forteresse se régule sans ton intervention, c'est déjà ça de pris.

Vu la magie qui entourait cette demeure, les assaillants auraient fort à faire pour s'en emparer, en essuyant de toute façon des pertes disproportionnées pour capturer ou tuer une seule personne. A moins qu'ils n'aient dans leur rang un lanceur de sorts de la trempe de Yulenka. Tout était possible après tout.

- Comme pour Edwina, je n'ébruiterai pas ton léger ... dysfonctionnement avec ta magie. Il n'y aurait plus de preux chevaliers et d'amoureux transis à ta porte si ça se savait, mais des chasseurs de vampires, or je veux garder ce petit privilège entre nous tu te doutes bien. Un fin sourire vint ponctuer la fin de ma phrase, marquant un petit temps de silence. Je l'entendais définir un trait de caractère que je n'aurai pas cru chez elle la première fois que je l'avais rencontrée bien malgré moi. Cette femme si austère de prime abord semblait encline à se soucier de son prochain. Cependant, elle ne tolérait pas la trahison et ses anciens protégés allaient en faire les frais. Je souris de nouveau, mais pas pour les mêmes raisons cette fois. La Vengeance est aveugle, et se révèle être autant un formidable moteur qu'une piètre conseillère. Cette armée est guidée en partie par ce sentiment, cette soif de revanche pour tous les affronts que tu leur as infligés. Ils vont défier leur Destin, cela même s'ils y perdront la vie. Du moins, ceux qui ont été désignés par les têtes pensantes de ton peuple, trop "importants" pour aller se risquer dans cette bataille.

Le courage des faibles couronnaient de gloire la couardise des forts. Les batailles remportées encensaient le leader, resté sagement assis à envoyer à l'abattoir ses troupes, pour sa gloire et la trace qu'il laissera dans l'Histoire. Pathétique.

- Je ne suis pas très au fait de la flatterie en tout cas, mais je dois bien reconnaître que je ne suis pas certain de me lasser que toi, la grande Yulenka, tu puisses pour des siècles et des siècles louanger ma sagesse légendaire. Je lui fis un clin d’œil entendu, avant de me lever de ma chaise. Je regardais par la fenêtre donnant sur les jardins, constatant que par l'effet de la magie, nous étions à l'étage. Tout semblait si calme en ce moment, qui aurait pu prédire ce qui allait se produire dans quelques longues heures ?... Je me tournais ensuite vers elle, répondant à son interrogation.

- Nous ne devons pas intervenir dans les conflits des vivants. Nous sommes des exécutants, pas des acteurs. Je me porte à croire cependant que ça ne doit pas faire pas de nous pour autant des pantins sans libre arbitre. Les Dieux existent, c'est un fait, une évidence. S'ils avaient le plein contrôle sur nous, pour tout, à tout moment, en serions-nous là en ce moment ?... Je fis un geste de la main, fouettant l'air comme le ferait un coup d'épée dans l'eau. Ma haine des vampires et les doutes que toi, fichue Yulenka, fais s'immiscer dans mon esprit, est-il le fruit pré-déterminé d'une volonté supérieure ? Pourquoi perdraient-ils leur temps pour de si infimes détails, pour de si misérables vies, à l'échelle du monde où nous vivons ?... Nous devons croire que nous avons une Liberté incompressible, une volonté d'agir qui nous est propre et qui dictera le chemin sinueux ou non que nous prendrons. Sinon à quoi bon vivre ?

Je sortais la dague que j'avais dans le fourreau attaché au flanc de ma ceinture. Le faisant sauter dans ma main, je le tendis manche vers elle. Hmmm, à quoi bon vivre Yulenka si rien de tout cela n'a de sens, à part amuser les dieux ?
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Mar 20 Sep 2016, 13:20

Il fallait bien un Wriir pour apporter un peu de légèreté à une situation qui avait le mauvais goût d'être aussi pesante. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire à ses petites piques, secouant doucement la tête.

-Tout dépend de la reine et de la princesse, mais le terme princesse inspire plus à une jolie demoiselle, là où une reine fait davantage penser à une femme plus mûre. Quand à mon hospitalité, sa réputation n'est plus à refaire ! Je suis le genre de personne qui se rend acceptable pour ceux qui de base la détestent, et bonne à abattre pour ceux qui au départ la suivaient ! Je crois que je n'ai pas mon pareil pour plaire aux autres. Je conviens tout à fait que ce que je demande à une armure n'est pas d'être belle, mais bien de me protéger efficacement. Mais si en plus de cela elle peut être jolie, pourquoi se priver ou bouder son plaisir ?


Même lorsqu'elle en vint à parler du sujet de sa propre mort, il trouvait le moyen de la faire rire par ses remarques.

-Héros inconnu, pauvre de toi va.... J'espère que tu seras celui qui viendra ce jour là. Je préfère voir ou sentir une présence connue, qu'un être qui ne m'inspirera rien. Et avec un peu de chance, je pourrais même voir ton visage revêtir le sourire radieux du plaisir que tu auras à me faire taire définitivement. Peut-être qu'ainsi, je partirais un sourire aux lèvres. Ce serait une belle mort..... Paisible. Je vais devoir esquiver tes collègues jusqu'à ce que je tombe sur toi ! Mais je t'accorde que ce ne sera pas pour tout de suite. Je voudrais voir ce que donnera l'issue de cette guerre des Dieux. Je ne peux pas mourir maintenant.


Au moins elle avait une motivation à défendre sa vie, en plus de celle de ne pas vouloir leur faire ce plaisir. Il souleva à quel point elle faisait dans la délicatesse en terme de piège et de combat, chose qui inspira une certaine fierté chez la vampiresse.

-J'ai eu tout le temps d'étudier et d'analyser les meilleures manières d'exterminer les indésirables ces derniers siècles. Les pour-parler sont bon lorsqu'on estime qu'il peut y avoir négociations, auquel cas je les aurais tous piégés dans des sables-mouvants..... Oui, parce qu'il n'y a rien de pire que des négociations qui trainent lorsque l'on est en plein affrontement, donc les sables-mouvants incitent les gens à réfléchir vite et à se montrer conciliants. on gagne en temps et en efficacité.

L'art des négociations selon la vampiresse.... Elle écouta ses remarques sur Edwina et acquiesça en silence à ses propos, en réfléchissant à sa théorie selon laquelle, les peuples avaient le souverain qu'ils méritaient. Est-ce que son peuple l'avait mérité, et puis finalement, ne la méritait plus à cause de leur caprice ? Après tout, pourquoi pas.... Est-ce que le peuple de l'ombre méritait le souverain qu'ils avaient actuellement ? Personnellement, elle le trouvait un peu mou, mais à vrai dire, elle ne le connaissait pas plus que ça. C'était peut-être une bonne chose pour son peuple qu'il soit ainsi.

-Trouves-tu que tu mérites ton souverain ?


Cela faisait longtemps qu'elle ne lui avait pas poser ce genre de question délicates qui mériterait qu'on laisse l'interrogé réfléchir longuement à la question. Elle afficha un sourire satisfait lorsqu'il lui fit comprendre qu'il garderait précieusement ses confidences, mais alors qu'elle venait de finir de lui confier un secret, elle renchainait sur un autre, celui de l'état de sa magie. L'ombre se demandait, de manière légitime, comment il était possible que sa magie puisse brusquement décider de n'en faire qu'à sa tête. La vampiresse poussa de nouveau un soupire, son visage affichant une moue contrariée.


-Je n'ai aucune certitude sur le sujet.... Mais je sais que ce n'est pas comme Rubis ou Saphir. Elles sont toutes deux des parties intégrantes de moi.... Elles savent qu'elles sont issues de moi et que ensemble, nous formons un tout en quelque sorte. Même si nous avons des différents, nous allons généralement dans la même direction, et nous avons souvent les mêmes goûts. Mais ici.... C'est comme s'il s'agissait d'un étranger dont je connaitrais toute l'existence, jusqu'à la moindre parcelle de son être.... Mais dont l'esprit m'est interdit. Je n'ai jamais pu contrôler la croissance de ma puissance. Surtout magique. Lorsque j'étais plus jeune, et que j'ai bâti cette forteresse..... Je pensais que pour l'alimenter en magie, cela allait épuiser presque toutes mes réserves, ou en tout cas suffisamment pour employé l'excédant. Mais.... Cela fait longtemps qu'elle ne suffit plus. Ma magie a continué de croître, encore et encore.... Et finalement, elle a du trouver elle-même le moyen de s'utiliser.... De se dépenser. Peux-tu seulement imaginer..... La puissance qu'il faut.... Pour créer quelque chose de vivant, uniquement par magie ? Même moi, j'ai du mal à le concevoir. Ce genre de prodige..... est normalement réservé aux dieux. Enfin selon moi. Mais je ne suis pas une déesse.... Je n'ai pas le contrôle et les connaissances nécessaires pour créer la vie par la magie. Je n'avais que la puissance, l'énergie brute..... Résultat, elle s'est "faite" toute seule.... Pour se donner une utilité. Et je ne peux pas contrôler ce que je n'ai pas désirer créer..... Je ne sais même pas quelles sont ses intentions par rapport à moi. Peut-être me trouve t-elle indigne et cherche t-elle à se débarrasser de moi. Ce qui expliquerait qu'elle me laisse en mauvaise posture même dans les situations critiques.

~Que tu es mauvaise langue ! N'as-tu pas fini de te plaindre ? Je ne t'ai pas attaqué que je sache !~

~Oui c'est vrai, tu es trop bonne tiens.....~

~Enfin tu le reconnais !~


La vampiresse poussa un soupir exaspéré avant de préciser.


-Elle vient de me faire savoir qu'elle était déjà bien bonne de ne pas m'attaquer.... Je ne sais pas pourquoi mais je sens que ce point là ne va pas être aussi catégorique.

Si elle devait en arriver au point d'affronter sa propre magie, elle allait très clairement en baver ! Wriir lui assura de garder une fois de plus le secret, revendiquant son monopole en qualité d'exterminateur de Yulenka, chose à laquelle elle répondit souriante.


-Ho ? Tu serais jaloux au point de ne pas vouloir ainsi laisser les autres tenter leur chance ? Je vais être flattée.

Au jeu de la flatterie justement, il avoua l'être dans le sens où elle reconnaissait qu'il avait souvent raison. Ce qui lui arracha un petit rire, avant qu'elle ne rétorque.


-Je vois, attention à ce que ta sagesse ne vienne pas assombrir ta modestie, mon cher éclat de nuit.

Elle se doutait bien qu'il était un un milliard de lieux de prendre la grosse tête, mais la taquinerie l'y obligeait. Elle écouta la réponse de l'ombre assez surprise par quelques unes de ses révélations.


-Tu comptes agir de toi-même ? Je pensais que tu attendrais simplement que mes ennemis se fassent occire pour "valider" leur mort, pas que tu t'impliquerais personnellement.... Je ne vais pas m'en plaindre bien sûr, mais fait bien attention à toi....


L'ombre traita le sujet des dieux selon son point de vue, soulevant avec justesse que pousser le vice jusqu'à paramétrer les détails les plus insignifiants de la vie des êtres de ce monde, était quand même exagéré. Mais en était-ce pour autant impossible ? Après tout, tordus comme ils l'étaient, ce n'était pas impensable non plus pour la vampiresse. Si ce déterminisme inéluctable était réellement..... L'ombre souleva la question qui allait de paire avec ce déterminisme. A quoi bon vivre ? Et pourquoi les gens n'en finiraient pas tous une bonne fois pour toute ? La réponse vint immédiatement à l'esprit de la vampiresse. Mais elle ne lui plaisait pas à dire, surtout pas à Wriir en fait. Cela dit.... Il n'était pas stupide non plus, et surement savait-il déjà ce qu'elle allait répliquer. Elle prit la lame que lui tendait Wriir, l'observant songeuse, avant de répondre doucement....

-Parce que la plupart des gens l'ignorent et n'y pensent pas..... Et pour ceux qui poussent la réflexion à ce stade.... Et qui voudraient au moins jouir de leur vie en prenant le droit de se l'ôter..... Les dieux ont tout prévu.... Et instauré le pire des châtiments à ceux qui oseraient les défier..... Ceux qui voudraient quitter cette infâme partie où ne nous sommes que des pions.... Ceux qui ne voudraient plus être leur jouet.....


Elle tourna la lame vers Wriir, comme le désignant en même temps qu'elle la lui rendait, appuyant son geste de son regard, qui était un peu désolé de le prendre ainsi en exemple.

-..... N'est-ce pas ?
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Mer 21 Sep 2016, 20:52

Je tapotais mon menton de l’index, songeur, réfléchissant à la subtile mais néanmoins importante nuance entre reine et princesse, finissant par opiner aux propos de la Vampiresse.

- Oui, je vois ce que tu veux dire. Entre une fraîche princesse et une reine d’un demi-millénaire, on préfère le fruit qui va mûrir à celui déjà blette. Je retenais difficilement mon envie de sourire plus franchement après avoir déclamé cette comparaison peu flatteuse. Mieux encore, j'en rajoutais une petite louche. Ils ont peut-être peur aussi de souffrir de la comparaison avec tes précédents harems aussi. Finalement tu n’as pas la position la plus enviable je te l’accorde. Mais ne peux-tu pas redevenir princesse maintenant que tu t’es déchargée de tes responsabilités de Souveraine ? Vu ton sens inné de la sociabilité, impossible que ta forteresse ne devienne pas le nouveau lieu tendance. Si bien sûr la horde qui va s’amasser sous peu à tes portes ne la détruise pas avant.

La forteresse, et elle par la même occasion, les deux étant intimement liés. Même si nous conversions sur le ton de l’humour, cela n’écartait pas l’éventualité d’une défaite du camp que j’avais choisi d’épauler à ma façon. Les Ombres n’étaient jamais perdantes, elles devaient juste plus travailler dans un camp que dans l’autre. Je le fixais un instant, cette discussion paraissait tellement surréaliste. Pour la toute première fois de mon existence, je palabrais sur les modalités de sa mort, non pas en tant que triste spectateur, mais bel et bien comme partie prenante à celle-ci. Je ne faisais pas partie de son entourage, de sa famille ou amis proches, et pourtant, malgré nos différences, nos coups de gueule et plus encore, elle plaisantait sous couvert d’un soupçon plus sérieux de la façon dont elle voulait quitter ces terres. Paisiblement et de mes mains. Surréaliste oui, assurément.

- Connu ou non, je ferai un très mauvais héros. Je ne suis pas bâti pour endosser ce rôle. Quant à esquiver mes collègues comme tu dis, je crains fort que cela ne suffise plus désormais. Tellement de choses changent, tellement … Je ne voulais pas poursuivre, autant par respect du Secret que par volonté de ne pas m’hasarder sur ce terrain-là. Personne ne connaissait la prise de position de notre race dans le conflit divin. L’immense majorité ignorait jusqu’à notre existence, et les quelques restants ne devaient pas savoir. Notre prétendue neutralité était notre force. Il y a bon nombre de mes congénères plus puissants que moi, mais d’avenir tu venais à périr, je tâcherai de t’accorder ce souhait. Je dois bien reconnaître que tu es la première, et vraisemblablement la seule qui m’a fait et me fera pareille demande. Je peux bien déroger aux règles pour toi, je tâcherai de sourire à ce moment-là.

Mon regard était ailleurs, perdu dans des pensées trop obscures même pour moi. En temps normal, j’aurai pu d’un simple regard sonder son âme pour connaître précisément le moment où elle finirait par trépasser, mais tout était faussé à présent. Notre libre arbitre nous avait aussi coûté le déterminisme implacable de la vie à trépas.

En attendant que ce moment funeste arrive, sa vision des négociations m’arracha un sourire. L’idée de négocier dans des sables mouvants était aussi stupide que géniale. Pas le temps de tourner autour du pot, d’amadouer pour mieux tromper, il fallait être rapide, concis et aller droit au but. Bien des conflits auraient pu être évités ainsi …

- Je doute cependant qu’ils acceptent de confier leur sort à tes caprices géologiques. Cet affrontement aurait tellement été plus rapide. J'haussais les épaules, les choses ne se passaient jamais comme prévu. Quand la discussion s'orienta vers nos Souverains respectifs, je réfléchis un instant, cherchant et soupesant les mots que j'allais employer pour lui répondre convenablement, sans trop en dire. Il m'est difficile de qualifier l'Esprit de la Mort comme un Souverain. Certes, en tout point il en est un, entendons nous bien. Mais quand je le compare à ceux des vivants, ça n'a absolument rien à voir. Je reste pourtant persuadé que nous avons le Souverain que nous méritons, à charge pour quiconque de faire bouger les choses s'il n'en est pas convaincu.

Je l'écoutai parler longuement de sa magie, ses caprices, le lien avec ses deux autres personnalités enfouies, sans compter l'histoire de sa forteresse. Je ne saurai dire combien de personnes étaient en courant de ce qu'elle m'avouait sans gêne. Je ne comprenais toujours pas comment nous en étions arrivés là, à bavasser à l'aube d'une guerre sanglante avec ses pairs, et révéler des pans de sa personnalité que même un ami intime pouvait ignorer. Au travers ses mots, je réalisai surtout à quel point j'étais ignorant sur sa réelle puissance. Certes, cette petite escarmouche entre les robes m'avaient déjà donné un aperçu de ce dont elle était capable, mais j'imaginais cela comme l'infime partie visible de l'iceberg qu'était son réel pouvoir. Cette femme était un concentré de mort, une destructrice, que seule la raison et sa compassion d'un autre temps empêchait de déchaîner sur quiconque osait se dresser contre elle. Je comprenais mieux pourquoi trois cents âmes vampires au moins avaient été mobilisées contre elle : elle était une réelle et implacable menace.

- Je ne suis pas aussi puissant et expérimenté que toi pour donner un avis utile sur la question. Peut-être faudrait-il trouver la raison pour laquelle ta magie s'est mise à se "manifester" à ce moment-là, et pas avant ni après, ça pourrait te donner une piste de compréhension non ?

Pendant que je lui parlais, visiblement une autre discussion s'animait, entre les deux concernées, la Vampiresse et son pendant autonome magique.

- Jaloux, moi ? Oh non, je veille sur mes intérêts stratégiques plutôt, nuance !! Je pense t'avoir suffisamment flattée par le passé par mes réactions non contrôlées pour que j'en rajoute une nouvelle couche. Tu vas devenir sinon comme ces reines imbues qui pètent plus haut que leur fondement. Déjà que tu n'en es pas très loin, je ne veux pas être celui qui t'aura fait franchir cette barrière la !!

Je fis mine de regarder ailleurs, le sourire aux lèvres avant de me lever, la laissant saisir la perche, que dis-je le tronc que je lui tendais sur mon faux ego surdimensionné. Je levais légèrement les bras en signe d'impuissance.

- C'est un travail harassant oui, mais c'est le prix de la perfection, que veux-tu .... achevais-je dans un soupir las expiré à la perfection.

Cependant, tout parfait laissais-je sous entendre, le moment présent ne l'était guère. Dans quelques heures, le sang coulerait, les lames s'entrechoqueraient, la magie se déverserait sur un champ de bataille qui finirait en ruine fumante. Toujours la même chose, toujours les mêmes erreurs, les gens n'apprenaient rien de l'Histoire. Cela étant, en nous rebellant contre les Aetheri, nous autres Ombres ne commettions pas exactement la même erreur. Nous nous dressons contre une entité supérieure, pour une entité supérieure inconnue ? Où était la logique, où était notre erreur ? Allions-nous seulement y gagner quelque chose ? Je repris mes esprits, écoutant les différentes questions qu'elle me posait. Là encore, il était préférable que je n'en dise pas plus que le nécessaire.

- C'est ce que j'ai dit oui, peut-être pas de la façon que tu escomptes. Qui sait, en fonction du côté où la balance penche, j'appuierai un peu plus de ton côté. Je n'ai pas eu la fin de mon cours sur les robes, tu m'avais même promis un défilé. Si tu crois te débiner en m'annonçant que trois cents des tiens veulent ta mort, tu te trompes lourdement.

Je voulais y mettre cette touche de légèreté habituelle que nous avions entre nous, entre deux morts, deux êtres contre-nature maudits pour ne pas avoir su résister à plus fort que soi. Le cœur n'y était pas cette fois. Elle s'était emparé de la dague que je lui avais tendu, et bien que la gardant à distance raisonnable de mon corps illusoire, elle me poignarda en plein cœur, faisant resurgir des spectres enfouis mais qui jamais ne disparaîtrait. Tout me paraissait si lointain, et pourtant je sentis à cet instant la même douleur que lorsque le porte étendard me transperça les entrailles, la gravité me faisant glisser lentement et par à coup en teintant le bois d'une couche rougeâtre.
Pourquoi me rappelait-elle cela, pourquoi ressasser l'expérience la plus traumatisante de ma vie, ce passage à l'état de maudit, de tueur en série sans état d'âme, juste parce que je voulais en finir ? Petit être inutile qui n'allait manquer à personne, absolument personne....

Je me retournais pour la fixer, cette petite lame métallique entre nous.

- Tu n'as pas besoin de me rappeler ce que j'ai fait, le châtiment que j'ai eu en retour me le rappelle chaque jour, chaque nuit qui passe, lui rétorquais-je d'un ton froid, distant. Parce que tu as subi un sort aussi peu envié, tu devrais mieux le comprendre que quiconque. Je marquais un temps de silence, puis ma voix se radoucit un peu. Peut-être ne sommes-nous que des pions oui, de la chair à magie, une fourmilière faisant l'objet d'une expérience qui nous dépasse complètement. A moins que le seul le chaos nous dirige, et que nous tentons tant bien que mal d'y trouver une logique pour nous rassurer, nous dédouaner des erreurs commises, des décisions non prises. "Tout vient d'en haut !! Ce n'est pas de ma faute !" On peut retourner cette problématique dans tous les sens, il faut quand même avancer, et avoir le moins de regrets possible. Pour ma part, je dois vivre avec mon suicide, que je le veuille ou non. C'est ainsi. Certains se complaisent dans cette non-vie tourmentée, s'arrêtant au bord du chemin. J'ai décidé d'aller de l'avant, de prendre des décisions, commettre des erreurs, assumer les conséquences.

Je me saisis alors de la lame, avant de tracer un fin filet de sang sur la paume. C'est peut-être la seule façon que j'ai trouvé pour me sentir vivant.

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Mer 21 Sep 2016, 23:41

La voilà qui se mettait à avoir son sourire de chipie, ce qui ne présageait absolument rien de bon pour la pauvre ombre, et ce qui devait arriver arriva....

-Blette tu dis ? Cela ne doit pas me concerner alors, car je me souviens très bien avoir été en mesure de troubler au plus haut point jusqu'à une ombre elle-même ! N'est-ce pas là un exploit des plus flatteurs ? Elles qui sont réputées si froides, si distantes.... Mes charmes sont suffisamment affutés et éternels pour se moquer des affres du temps.

Voilà qui était fait, et le pire était qu'avec ces deux là, ça n'était souvent que le début. Pour l'instant, la conversation restait légère, mais elle n'empêchait pas les confidences, et la demoiselle éternelle lui dit alors.

-Une princesse ? Même si on me prête une prestance royale, je n'ai absolument aucune ascendance royale dans mes veines. Je suis fille de deux personnes tout à fait ordinaire, je suis née dans les Montagnes de l'Edelweiss, dans un petit chalet familiale. Mon père est forgeron et ma mère était dans le domaine des enchantements magiques. Je n'ai même pas de sang noble, rien du tout. Je ne peux être, et je ne suis pas une princesse. Ou alors la princesse de Rien, hé hé c'est un concept. Et pour ce qui est de mon harem.... Je sens que tu abordes là un sujet dont tu ne sais pas grand chose, n'est-ce pas mon petit éclat d'ébène aussi pure et chaste qu'innocente ? Hélas pour toi, ce genre de détails est impossible à cacher à un vampire.....

Pour une fois que quelqu'un la prenait pour une tombeuse, pour une fois dans toute son éternité ! Elle qui n'avait jamais eu droit qu'à "La Reine Vierge" ou encore "La Vierge de Sang", en ce jour, il y avait eu une personne pour lui prêter un semblant de sexualité ! Une mini victoire pour la vampiresse, enfin si tenté était qu'elle accordait de l'importance à ce genre de choses. Elle trouvait cela mignon que Wriir soit peut-être la seule personne de ce monde à ne pas se douter de sa virginité hors concours. Elle décida de préserver le peu d'innocence qu'il avait, c'était trop rare et attendrissant pour ne pas y faire attention. Elle ne se prononça pas pour la horde, car même si à ses yeux, il n'y avait aucune chance qu'il puisse gagner, elle savait que le risque zéro n'existait pas. Elle ne répliqua pas non plus quand à sa capacité à esquiver les autres ombres. Elle ne pouvait pas les voir, comme tout le monde. Mais si elle le voulait, elle pouvait se focaliser sur les auras de chacun. Et à partir de là les identifier à distance. Elle n'avait jamais essayé dans l'absolu. Mais dans la théorie, ça restait jouable. Elle se contenta de sourire à sa réponse, où il lui affirmait faire ce qu'il pourrait pour lui accorder ses ultimes faveurs.

-Merci de bien vouloir m'accorder mes dernières volontés, c'est noble de ta part.

Elle poussa un léger soupire à sa réplique, entrant dans son jeu.

-Eh oui mon pauvre Monsieur, dans quel monde existons nous ? On leur propose des solutions, mais ils choisissent toujours la perte de temps et d'effectif, un vrai scandale.

L'ombre se montra très évasive sur son propre souverain, ce qui sembla curieux. D'ordinaire, les gens avaient tous un avis ou une idée bien précise sur leur souverain. Mais là.... Il n'était juste pas comme les souverains vivants à ses yeux et c'était tout. La réponse lui paraissait bien maigre. Elle s'attendait à entendre s'il était juste, s'il était froid, méchant, bon, ou juste l'incarnation de la neutralité absolue dans ce qu'elle avait de plus plate et ennuyeuse. Mais non, juste du mystère. Elle aurait bien voulu insister, mais elle s'abstint. Les ombres étaient tenues au secret sur bien des égards, et elle ne voulait pas le mettre en position délicate juste pour assouvir sa curiosité. En vint la conversation sur sa magie, où l'ombre était aussi désœuvré qu'elle. Wriir s'interrogea sur la cause de cette dissociation de sa magie et d'elle, chose à laquelle la vampiresse répondit.

-Parce qu'elle ne cesse de croître.... Encore et encore.... Cela faisait un moment à présent que je ne parvenais plus à employer suffisamment de magie pour parvenir à la canaliser. Et le pire.... C'est que même maintenant où elle est séparée de moi..... Je sens qu'elle continue inlassablement de grandir.... Je ne sais pas comment tout cela va finir. Je ne sais pas ce que va donner toute cette puissance. Mais elle ne compte pas s'en arrêter là....

Retour à des sujets plus légers, alors qu'il lui rétorquait des énormités plus grosses que lui. Un sourire en coin, elle lui répondit.


-Sois sûr que cela n'est pas près d'arriver puisque je ne suis plus reine ! Par ailleurs, c'est peut-être bien les réminiscences de ces moments incontrôlables qui font qu'aujourd'hui, tu ne souhaites pas que quiconque puisse me ravir à toi ! Mais rassure toi, je n'ai pas besoin de tes confessions pour deviner et comprendre ton inclination naturelle envers moi.

Elle avait eu du mal à ne pas pouffer de rire sur ses dernières phrases tellement elle poussait le bouchon loin. Cela dit, elle ne put contenir davantage son rire en l'entendant placer ses bêtises sur sa perfection.

-Ne brille pas tant voyons, tu vas m'éblouir !


Elle poussa un rire plus léger lorsqu'il prétexta être lésé de ne pas avoir eu son défilé.


-Je ne vais pas me plaindre de tes résolutions. Mais soit, soit, rien que pour toi, quand nous en aurons fini, j'organiserai un défilé d'une demi journée entière rien que pour toi !


Même elle ne le supporterait pas et deviendrait folle à voir des jupons et autre robes défiler pendant des heures devant elle. Elle voulait juste voir la tête de Wriir à l'idée de rester prisonnier à endurer pendant des heures des démonstrations de fanfreluches, qui en plus étaient encore moins intéressantes pour un homme. Mais la conversation se refroidit brutalement. La réplique de Yulenka avait été de trop, elle le savait, elle l'avait senti dans l'intonation et dans l'attitude de l'ombre, qui lui faisait lui même comprendre d'ailleurs, Elle détourna le regard, gênée de sa maladresse, se contentant alors de lui dire.

-Je suis désolée, je ne voulais pas t'accabler davantage.....

Elle ne releva pas son retour de bâton, s'intimant le silence lorsqu'il lui souligna qu'elle n'était franchement pas mieux. Si cela pouvait l'apaiser un peu de lui faire mal, il pouvait bien y aller. Elle n'était plus à ça près. D'ailleurs il avait fini par se radoucir, même si elle se disait qu'elle devait quand même se montrer précautionneuse. Un accident, pas deux.


-Je ne pense pas qu'il puisse y avoir de chaos à l'origine. Tout est bien trop encadré, jusqu'à notre mort, notre après mort, même l'Au-Delà semble être une sorte d'existence après la mort..... La vérité, s'il y en a une, est surement bien plus profonde et complexe que cela....

Elle se leva, s'approchant de Wriir, en faisant distraitement glisser son doigt sur son éraflure qu'elle soigna comme l'effaçant par le passage de son indexe, avant de finalement dépasser l'ombre.


-Il faut du courage pour continuer à avancer dans nos conditions. Ta volonté est noble et toute à ton honneur. J'espère que tu te sens vivant ainsi. Et que cela suffise à guider et soutenir tes pas le long de ton éternité.

Elle se rendit finalement devant la porte, et posant sa main sur la clenche, elle ajouta.

-Connaissant les vampires, demain matin, ils seront quasiment à nos portes. La distance est parfois un leurre, et je leur ai appris à user de magie et autre subterfuge pour pouvoir usurper l'espace pour avoir un avantage sérieux. Ils voudront attaquer là où ils pensent les résidents les plus faibles. Je dois essayer de dormir pour être en forme demain et les accueillir comme il se doit. Si tu le veux tu peux t'installer ici le temps de la bataille, et te balader où bon te semble. Kaly sera ravi de te revoir. De toute façon si tu as besoin de quoique ce soit, tu n'auras qu'à me trouver, ou Lyzzie. Demande à la forteresse.

Il lui fallait dormir, il lui fallait être en forme pour la bataille. Elle allait devoir se forcer, trouver un moyen. Mais il fallait qu'elle se repose. L'aube promettait d'être bien carmine demain.....
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Jeu 22 Sep 2016, 20:42

Le retour de bâton dans toute sa splendeur. A trop titiller une adversaire de taille, il était évident que la contrattaque n’allait pas se faire attendre. Celle-ci me percuta comme un bélier sur une grand porte, mettant à mal mon impassibilité alors mes joues se colorèrent un peu, m’agaçant au plus haut point. J’étais une Ombre, je n’étais que Magie, je devrai pouvoir contrôler cela !! Je me raclais la gorge légèrement, il me fallait trouver une issue, même courageusement fuyante, pour m’extirper de ce terrain glissant.

-  Simple prise au dépourvu, ni plus ni moins ! J’étais venu pour un vampire adepte de jeune fille sans défense, et je me retrouve nez à nez avec une prétendue jeune femme presque nue qui dévoile ses charmes au premier assassin venu !! Mauvaise foi, moi ? Si peu ! J’enrobais juste la vérité à mon avantage. Elle aurait été dans la tenue qu’elle portait aujourd’hui la première fois que j’ai croisé son chemin, elle aurait été tout autant impressionnante, mais bien moins séductrice. Et puis les Ombres n’ont aucune réputation, car aux yeux du monde, nous n’existons pas ! Ces vampires je vous jure, toujours à glorifier leur ego ! terminais-je en roulant des yeux, l’air amusé.

Nous ne pouvions cependant pas nous arrêter en si bon chemin, et le sujet de la noblesse glissa sensiblement sur le succès lié à ce charme. Je fus surpris d’apprendre qu’elle n’avait aucun sang noble. Doublement surpris car quand j’avais fouillé son passé, j’aurai dû m’en rendre compte, sauf qu’à ce moment-là, je cherchais une information qui la fasse souffrir et non qui la confortait dans la position de supériorité qu’elle avait sur moi. J’haussais un peu les sourcils alors qu’elle évoquait ma prétendue pureté et innocence. Comme pouvait-on l’être avec des mains aussi souillées du sang des autres ? A moins que … chaste ? Se pouvait-il qu’elle parle de ce sujet-là ?... Vu mes derniers propos, cela me semblait cohérent, mais mon ignorance était-elle à ce point évident pour qu’elle en fasse mention sans le moindre indice probant. J’en venais presque à me demander s’il n’y avait pas des lettres magiques  inscrites sur mon front informant le monde entier de ma virginité.

- Hé bien, accéder aux hautes sphères du pouvoir par la méritocratie est bien plus gratifiant. Ne faire que profiter du nom de ses ancêtres pour acquérir un pouvoir non mérité me dérange grandement. Le pouvoir ne devrait jamais être un dû. Un peu comme ceux qui se maintenaient au pouvoir alors qu'ils n'en avaient plus envie, ou plus l'étoffe. La souveraineté n'était pas un aboutissement, mais un chemin que nous ne pouvions qu'emprunter seul. En attendant, je me demandais le sentiment qui devait m'habiter sur ce secret qu'elle avait décelé sans que je ne lui en donne le moindre indice.

- Quel est ce pouvoir étrange que vous autres avez ?... Pourquoi un vampire a-t-il besoin de connaître la sexualité d’une personne qui se trouve devant elle ?... J’étais pour le moins perplexe, cherchant la logique magique derrière tout ça. J’avais beau avoir été plus de deux décennies sous le joug d’un vampire, les seules relations que j’eues avec lui se résumaient à brimades, tortures et humiliations. Rien d’autre. Je finis par hausser les épaules, posant des mots sur ses sous-entendus à peine voilés. Effectivement, mon passé, et mon état actuel ne m’a jamais permis de connaître l'acte charnel, je suis bien mal placé pour donner un avis, à part sur la base de ce que j'ai pu voir ou entendre au cours de mes voyages. En y réfléchissant bien, tu dois être la première à le savoir, même si tu l'as .... "deviné" sans me demander mon avis. Ca me rappelle quelque chose tiens. fis-je le sourire moqueur aux lèvres. Elle ne manquerait pas de se rappeler la situation inverse lors de notre première confrontation, même si les choses avaient bien changé depuis. Quoi qu'il en soit, si j'ai pu comprendre chez certains peuples ou états d'esprit que cela pouvait être honteux à mon âge, je dois bien dire que cela me laisse totalement indifférent de ce qu'ils pourraient en penser.

J'opinais simplement concernant ses dernières volontés, nous n'en étions pas encore là de toute façon. Je n'étais pas superstitieux, mais il ne fallait pas non plus trop attirer le mauvais sort alors qu'une guerre se préparait à quelques pas d'ici. Comme d'ailleurs pour les négociations qui n'allaient de toute façon pas avoir lieu. La seule réponse qu'ils accepteraient sans passer par la voie des armes serait une reddition complète et sans condition de Yulenka, autant dire qu'ils pourraient attendre longtemps avant que ça n'arrive.

Quand sa magie chaotique fut mis sur le tapis, elle m'expliqua alors que la croissance de sa magie ne lui permettait plus de la contenir et de l'utiliser suffisamment pour lui faire garder une contenance contrôlable. Pire encore, même dissociée, elle conservait cet appétit d'en vouloir toujours plus.

- C'est inquiétant, autant pour toi que pour autrui. Elle finira peut-être par se "détacher" de toi, ayant alors sa propre conscience, sa propre liberté, ses propres décisions, et te laissant sans magie ou presque. Je réfléchis alors une possibilité, sans même savoir si cela pouvait fonctionner. Je lui proposais au cas où, libre à elle d'accepter ou non. J'ai un pouvoir qui pourrait, peut-être, t'être utile, encore que ... J'ai la possibilité d'absorber l'énergie d'autrui, aussi avec un peu d'entraînement, je pourrai siphonner le trop plein de magie histoire d'éviter un débordement trop rapide ? Maintenant, ce serait une expérience jamais testée avant, si l'idée titille ta curiosité. Ça ne coûtait rien de demander, je ne risquais normalement pas de la tuer de toute façon. Cependant, quelle que soit sa décision, le phénomène m'inquiétait, combien de temps serait-elle capable de lutter, et d'avoir le dessus sur sa némésis magique ?

- Briller, une Ombre ? Allons bon, je signerai ma perte ! C'est comme si je disais que je te trouvais pâlotte et que tu devrais prendre le soleil plus souvent ! En tout cas, je ne pensais pas que tu aurais accepté de porter à la chaîne pendant une demie journée des robes pour me les expliquer ensuite. Une presque Reine qui accepte de s'adonner à cet exercice, je suis honoré ma chère ! Ton harem imaginaire en crèvera de jalousie !! Je lui fis un clin d'oeil, avant que le fil de discussion ne s'enfonce dans ce que nous étions elle et moi : des ténèbres. Elle regretta ses propos, et je la crus sincère dans ses excuses.

- Nous n'en sommes plus à ce stade là n'est-ce pas ? La crue franchise reste bien souvent préférable à la mielleuse hypocrisie. Ne t'excuse pas pour cela. Quant à cette vérité justement, parfois la solution la plus simple est celle qui se révèle exacte. Nous nous reposons trop sur nos esprits torturés pour ne plus nous laisser guider par notre instinct, notre logique primaire : Peut-être que tout ceci, il y des milliers et des milliers d'années était structuré, ordonné, régi, encadré. Avant de devenir un bordel chaotique. Chacun y joue dans son bac à sable, fourmi ou enfant qui l'écrase, jusqu'à ce qu'un ou l'autre se lasse et aille voir ailleurs. Toi comme moi, nous avons un passif suffisamment lourd pour ne jamais nous autoriser à stagner, ou nos propres sables mouvants se feront une joie de nous rappeler l'insignifiance de notre existence.

Je secouais la tête, réalisant que j'étais le seul à ne pas avoir besoin de sommeil, aussi hochais-je la tête alors qu'elle indiquait vouloir se retirer.

- Oui, va te reposer, demain tu devras être en pleine possession de tes moyens. Je vais peut-être aller voir Kally. Ensuite, je ne sais pas quand nous nous reverrons. Puissent les ténèbres t'apporter le repos Yulenka. Je la saluai et empruntai la porte pour me retrouver dans le jardin, comme je l'avais souhaité par la pensée. Je me dirigeai, comme la toute première fois, vers le plan d'eau où j'avais servi de jouet d'équidé. Le lac était calme cette fois, et je finis par l'appeler d'une voix qui porte.

Après quelques secondes, l'eau fit des remous, et Kally en sortit, moins joueur, l'air plus grave et altier.

- Hé bien hé bien, ne serait-ce pas là un cheval bougon, hmm ? Tu as l'air de t'inquiéter pour ta maîtresse n'est ce pas ? lui dis-je en lui flattant les flancs, alors que la tête de l'animal se levait et s'abaissait en renâclant. Si tu veux vraiment l'aider, reste tel que tu es, et protège la. Même si nous avons toutes nos chances de remporter ce combat, aidés des magiciens, il y a des combats dans les combats et il arrive qu'on y perde plus malgré la victoire. Il suffit d'une disparition et la victoire a le goût de l'eau salée ...

Je quittais la forteresse, rejoignant certaines de mes consœurs qui ramassaient les âmes des malheureux piégés. Déjà tant de morts, et ce n'était que le début.
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Ven 23 Sep 2016, 14:43

-Je n'étais pas nue, j'étais simplement en tenue légère voyons. Après ce que tes fantasmes ont pu te faire imaginer en revanche.... Petit pervers va !

Elle ne lui accordait même pas la grâce de la fuite, se conduisant comme un fauve qui avait bondit sur le pauvre petit lapin qu'il était, avant de mieux l'achever en lui prêtant des pensées perverses qu'il n'avait pas..... Ou peut-être pas. Elle n'avait pas encore le pouvoir de lire dans les pensées, et dans un sens il valait peut-être mieux pour elle. Qui sait ce qu'elle pourrait y découvrir.... Elle profita de sa dernière réplique pour ajouter une précision.

-Les ombres n'existent plus au yeux du monde que depuis quelques temps. Ces derniers siècles chacun connaissait votre existence, de même que celle des lecteurs d'étoiles. Aussi, même si elle est pour l'heure oubliée, ton peuple a sa réputation, qu'il retrouvera lorsqu'il perdra cet anonymat artificiel. Et les vampires n'ont pas besoin de glorifier leur égo, les autres le font très bien pour nous !


Et c'était reparti ! Néanmoins entre deux petites piques, Wriir allait de découverte en découverte. Il semblait apprécier les origines modestes de la demoiselle, qui n'avait pas dû son rang à un quelconque sang royal, mais à son travail et à une prise de pouvoir plus ou moins mouvementée. Elle sembla réfléchir aux propos de l'ombre sur la question avant d'ajouter.

-Que ce soit par le mérite ou par le sang, à mes yeux seul le résultat compte. Si un parvenu réussie à prendre le pouvoir pour mieux se complaire dans l'oisiveté et la médiocrité, qu'il ait dû travailler ou pas pour y parvenir il ne vaut rien. Si un prince devient roi, mais qu'il a reçu une éducation et un enseignement lui permettant de diriger son royaume avec brio et bienveillance, alors il fait honneur à son rang. Peu importe l'origine, seule la sagesse et l'investissement compte. Malheureusement que ce soit d'un côté ou de l'autre, c'est là une denrée rare.

La royauté était un sujet aussi vaste que complexe pour qui s'y vouait sérieusement. Un curieux paradoxe d'évolution continue, tout en gardant des sortes de bases inaltérables dans le temps. C'était comme concilier les valeurs et les principes du passé, tout en essayant de s'adapter aux changements et à l'évolution du monde. Un vrai casse-tête.... Mais retour à un peu de légèreté avec la révélation vis-à-vis de la virginité de Wriir. Comme elle s'y attendait, la pauvre ombre était un peu perturbée par cette révélation sortie d'il ne savait où, et lui demanda d'où venait ce "prodige". Un sourire en coin la vampiresse lui expliqua.


-Ce que les autres peuplades en pensent ne s'applique qu'à eux. Chez un déchu ça serait une tare incompréhensible. Chez un ange un signe de pureté et de bonnes mœurs. Pour ma part, je trouve absurde d'avoir honte de cela. La vie sexuelle ne regarde que l'individu en question, et il n'a pas à s'adonner à la bagatelle simplement pour le plaisir normatif d'autrui. C'est idiot. Il le fait quand il en a envie, ou l'occasion pour ceux en situation particulière et voilà tout. Les autres critiquent ta situation ? Tu as bien raison de ne pas y prêter la moindre importance, c'est ta sexualité, qu'ils s'occupent de leur fesse, ça nous fera des vacances et ça leur évitera peut-être d'attraper toutes les cochonneries du coin.


Voilà qui était dit, il fallait dire qu'on lui avait tant de fois casser les pieds avec ce sujet qu'elle en était rodée. Et poursuivit avec la relation entre virginité et vampire.


-Et pour ce qui est des vampires..... En fait, c'est une aptitude que l'on pourrait dire raciale. Les vampires sont capables de sentir si quelqu'un est vierge ou pas. Cela nous est utile car le sang d'une personne vierge est beaucoup plus intéressant pour nous que celui d'une personne lambda. On se prête à dire qu'il est plus pur. C'est vrai qu'au goût, ça n'est même pas comparable tant il est plus appréciable. Mais il a également des vertus particulières chez nous. Plus nourrissant, plus énergisant, ce genre de sang a même des effets sur notre magie. Notamment sur notre maîtrise des ombres. Cela nous permet de décupler notre contrôle et aussi.... de leur donner "vie" on va dire. Même si généralement, ce don sert surtout à la création de monstres de ténèbres plus ou moins cauchemardesques, pour mieux accabler nos adversaires.

Elle observa Wriir un instant et poussa un petit rire avant de se demander à voix haute.

-Et si je buvais du sang de vierge, est-ce que je pourrais te contrôler pour te transformer en créature cauchemardesque ? N'est-ce pas là une belle promotion ? Tu te cacherais sous le lit des enfants pas sages pour leur faire peur !

Elle se mit à rire en imaginant Wriir jaillir de dessous un lit pour effrayer un vilain rejeton. En cet instant la crédibilité de l'ombre en prenait un vilain coup. Même si ce n'était que temporaire, puisque après tout, elle ne faisait que balancer des boutades complètement absurdes. Mais la légèreté s'estompa au profit de la gravité de sa situation magique. Wriir énonça tout le sérieux de l'affaire, surtout concernant cette croissance insatiable. Yulenka poussa un soupire presque désespérée, elle ne savait visiblement plus quoi faire, et le dit très clairement.

-Je ne sais plus quel subterfuge trouver pour pallier ce problème. A moins d'assujettir un humain et de le garder constamment auprès de moi, je ne vois rien pour contrer cet effet. Non seulement il peut lui prendre l'envie de se détacher complètement de moi.... Mais en plus, qui sait ce qu'elle pourrait faire ? Elle serait parfaitement incontrôlable.... Je n'ose imaginer ce qu'elle pourrait faire à elle seule dans la nature. Quant à moi.... Même si je me retrouvais dénuée de magie je pourrais toujours compter sur ma force brute. Je me fournirai davantage en armes forgemagées pour contrebalancer la perte.... Mais ça sera étrange pour moi de vivre sans magie. Je suis née avec....


Elle était bien embêtée, mais elle ne pouvait rien y faire hélas. Wriir lui proposa une solution, une sorte de saignée magique pour l'aider à juguler cette inexorable puissance. La vampiresse y réfléchit un peu, et finit par conclure.

-Si on peut faire cela sans te mettre en danger, on pourrait essay....


Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une déferlante de glace vint recouvrir les alentours, et emprisonner le corps de Wriir jusqu'aux genoux ! Yulenka observa cela avec de grands yeux ronds, stupéfaite, avant de se mettre en colère.

-Non mais tu as perdu l'esprit ?!!! Relâche-le immédiatement, tu m'entends ?!


~Qu'il ose..... Qu'il ose essayer de s'en prendre à moi celui-là.... Et il verra de quelle puissance j'irradie.~

-Tu es complètement folle ! Je t'interdis de le toucher ! Si tu as envie de te défouler, il y a une armée qui arrive dehors, alors cesse de gaspiller tes assauts avec lui, et concentre toi plutôt sur un vrai danger !

~Je ne compte pas laisser une petite ombre avoir l'insolence de me nuire. Immortel ou pas, je suis en mesure de l'accabler au-delà même de sa raison.... Je te conseille de surveiller tes "amis", ou tu en auras bientôt un de moins.~

-Je ne le permettrais pas ! Pour qui te prends tu ?! Ma patience a ses limites et si tu as peut-être l'ascendance magique, je suis la seule garante de ta puissance, ne l'oublie pas !


Comme pour ponctuer ses propos, elle vint briser la glace qui en apparence retenait Wriir prisonnier, d'un coup de poing rageur. La glace s'échoua au sol avant de finalement disparaître. Sa magie avait stoppé son influence de glace, l'air renfrognée, la vampiresse ajouta.

-Elle semble ne pas du tout apprécier ton idée.... De la magie qui menace une ombre, j'aurais tout vu......

Elle retrouva un peu le sourire lorsqu'il pensa qu'elle allait défiler devant lui, et surtout à l'idée que son harem en soit vert de jalousie. Mais elle le corrigea.


-Je n'ai jamais dit que c'était moi qui défilerai, je laisse ça à des professionnelles..... Navré de briser tes rêves un peu fou.

Changement de discours et de rythme. Wriir encaissait plutôt bien le choc, relativisant comme sa condition le lui avait appris. Néanmoins la vampiresse se permit d'insister.

-Ce n'est pas parce que c'est vrai que ça n'est pas douleur. La vérité ne justifie pas toutes les souffrances. Un peu d'égard pour l'autre dans nos existences impitoyables est un luxe que l'on se doit d'accorder. Même si la délicatesse n'est pas forcément mon point fort.... Tout aussi futile nos existences peuvent-elles être. La douleur n'est jamais chimérique elle....

C'était sur cette conclusion qu'elle partit se coucher, ou du moins essayer de dormir. De son côté Kaly était sur ses gardes, surveillant son territoire comme jamais, prêt à conduire à un trépas certain le premier insolent qui viendrait le défier. Un simple coup de sabot de sa part, et même un Brujah voyait son crâne être réduit en purée. Les casques étaient souvent impuissant face à sa force. Quand il ne noyait pas purement et simplement ses proies. Pour l'instant tout était calme, mais l'animal était tendu, et occire quelques intrus lui aurait permis de se détendre. Mais ça ne venait pas..... c'était à la fois imminent et lointain. Une voix vint l'arracher à sa surveillance. La reconnaissant, il vint à la rencontre de l'ombre, pas fâché de voir un visage qui pour lui était amical. Il sortit de son domaine laissant l'ombre lui flatter à loisir sa robe si particulière, entre écaille et pelage. Son côté joueur absent, il semblait beaucoup plus menaçant et sauvage que d'ordinaire. Il écouta l'ombre qui avait deviné sans peine ce qui pouvait bien le tracasser. Et dans sa manière à lui, il acquiesça. Avec la vampiresse, Ils avaient déjà décimé le village de ces ordures qui avaient détruit son habitat naturel. Aujourd'hui, il était hors de question qu'on détruise de nouveau sa maison, et sa vampiresse. L'ombre le quitta rejoindre les siens.... La nuit tomba, mais l'activité habituelle de la demeure était bien factice cette fois. Chacun se reposait pour le lendemain sous les consignes de la maîtresse de maison.

A l'aube chacun était déjà éveillé et sur le pied de guerre. Les rugissements rauques de Iormungand et de Baal'Iag résonnaient comme des sirènes graves et assourdissantes d'alertes. Le dragon d'eau infini déjà se dressait fier et courroucé face aux vampires. Peu d'entre eux avaient pu le voir se hisser aussi haut, et peu pourraient en témoigner, le dragon commençant déjà à faire des ravages dans les lignes ennemis. Tout les vampires qui essayaient d'employer des sorts de feu se retrouvaient complètement coupés dans leur élan, non nombres se faisaient aplatir ou écrasés par des attaques surprises faites au hasard. Certains étaient éjecter dans les douves d'où ils ne ressortiraient jamais.... Bien sûr, certains essayaient d'user de la foudre et de l'électricité Pour essayer de repousser la bête. Mais les magiciens intervinrent à ce moment là, présent en haut des remparts, à l'abri derrière des boucliers magiques ou simplement derrière les mâchicoulis. Ils renvoyaient ni plus ni moins les sorts à l'envoyeur, ou les déviaient simplement, avant de lancer à leur tour tout une pléthore de sortilèges aux dégâts colossaux.

Les archers vampires essayaient de concentrer leurs efforts sur Baal'Iag, qui était une véritable catastrophe aérienne pour eux, le dragon-félin vomissant des mers de glace hérissées de lames ou en déferlantes de piques. Il attaquait à distance, de très haut depuis les cieux, sa vitesse lui permettant d'éviter les flèches en prenant de l'altitude après chaque attaque. Il prit un soin tout particulier à mettre à mal les armes de sièges que les vampires avaient pris soin d'amener. Certaines de ses armes étaient destiner à catapulter les vampires directement à travers les murs de la forteresse, certains bien décidé à rentrer en usant les sortilèges de leur confrères pour rendre la matière intangible. Mais de l'autre côté des murs, c'était Yulenka qui les attendait, épaulée par l'hydre liche cauchemardesque. L'horrible créature vomissait acide et poison, quand ses innombrables ne venaient pas dévorer ceux qui passaient à porter. Yulenka de son côté usait de sa force et de sa rapidité, son arme atypique se déployant avec une célérité rare pour frapper dans tout les sens. Elle dégageait de puissantes ondes de chocs, faisant chuter les vampires, et lorsque la chaines aux piques acérés se resserrait sur un vampire, c'était pour le démembrer ou le couper en deux sous la force exercée. La "tueuse de vampires" n'avait jamais aussi bien portée son nom. La mère de la vampiresse avait-elle su que sa fille aurait eu besoin de cette arme lorsqu'elle l'avait enchanté après que son mari l'ait construite ? Seule elle le savait.... La bataille faisait rage, et le sang inondait les terres blanches et gelée des alentours, les souillant d'une couleur carmine. Et pourtant, ce n'était que le commencement....
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Sam 24 Sep 2016, 14:49

- Tttttt, n'enlève pas les mots de ma phrase qui t'arrangent pour ensuite me faire dire des choses erronées. J'ai dit presque nue, pas nue, même si dans ton cas la frontière était faible. C'était presque une incitation à la débauche, j'en étais limite choqué !!

Je posais ma main sur le cœur, fermant les yeux en reprenant ma respiration défaillante. Il me fallait être fort pour surmonter, cette épreuve, assurément ! Par contre, je les rouvris bien vite alors qu'elle m'indiquait que notre race n'avait pas toujours été secrète, comme les Rehlas d'ailleurs. Deux interrogations me vinrent à l'esprit : Comment faisions-nous si le Secret ne masquait pas nos pas, alors que nous fauchions et donnions la vie, sans compter les suicides qui devaient être impossibles à obtenir ! Mais surtout, comment étions nous parvenus à redevenir secret, quelle magie puissante aurait pu faire oublier notre existence au commun des mortels et immortels pour que personne ne sache aujourd'hui que les Ombres existaient ?

- Ce que tu me dis là est pour le moins étonnant. J'imagine mal le mode de fonctionnement des Ombres si tout le monde connait notre existence. Je n'arrive pas à comprendre comment nous parvenions à faire ce que nous faisons aujourd'hui alors que ... je suspendais ma phrase, jamais je n'aurai cru cela possible. Le voudrais-je d'ailleurs si l'opportunité m'en était offerte, là, maintenant ? Je n'en étais pas persuadé. Le Secret était une force puissante car on ne la soupçonnait justement pas. Je ne sais pas si c'est le meilleur moment pour cela, mais il faudra que tu me racontes quand cela a eu lieu, et comment les choses fonctionnaient à cette époque. Vraiment stupéfiant ....

Étaient-ce nos Créateurs qui avaient décidé de nous révéler aux mortels, à moins qu'il ne s'agisse d'une décision de l'Esprit de la Mort ?... J'étais réellement curieux de ce qu'elle aurait à me dire à ce sujet, si cette décision s'était révélé si catastrophique pour nous replongions de nouveau dans le secret quasi absolu.

- Vu comme ça, je suis d'accord avec toi. Je voulais juste dire que tout le monde a le droit à sa chance s'il le mérite et s'il se montre digne d'occuper le poste. Qu'il soit d'ascendance riche ou pauvre, se reposer sur ses lauriers et céder à la facilité est indigne du poste qu'il occupe. Ce qui fait justement des Souverains compétents une denrée rare oui. Nous avions pour notre part un Souverain sans visage, aux multiples facettes qui se devait de cultiver l'anonymat même auprès des siens pour diriger de la façon la plus neutre qui soit. Vis-à-vis des autres peuples, c'était encore pire. En y songeant de plus près, pouvoir tout faire sans jamais se le permettre était un fardeau aussi lourd que les tourments liés à notre suicide.

Quittant un instant les affres de ma race pour m'intéresser aux standards des autres races, j'opinais aux propos que la Vampiresse me tint.

- Je te rassure, je me fous complètement de ce que les gens que je ne connais pas peuvent penser à mon égard. Leur sexualité ne m'intéresse pas plus que la mienne n'a à le faire. Peut-être m'y intéresserais-je quand l'éternité m'ennuiera au point de savoir si telle ou telle personne a déjà consommé le fruit défendu ou pas. J'avoue cependant que ta réponse sur le pouvoir que vous avez m'intéresse. Je l'avais en effet questionnée sur l'intérêt pour eux de connaître la sexualité des personnes face à elle. L'explication le fut tout autant, voilà qu'elle prêtait au sang de vierge des propriétés magiques renforçant ses pouvoirs. Haussant un sourcil d'étonnement, je n'aurai jamais cru cela possible, avant d'y trouver un moyen de la taquiner un peu.

- Ah oui, c'est votre version officielle, bien pensé ! Alors qu'en fait vous assouvissez votre luxure en jouant à qui est vierge et qui ne l'est pas d'un simple regard. Bien pensé oui, vraiment. Je ne me départais pas de mon sourire en coin, même quand elle suggéra l'idée de me contrôler après s'être repue du sang d'un vierge. Je doute que cela fonctionne, navré de mettre à mal ton fantasme de me contrôler de la sorte. Même si nous avons une forte affinité avec les ombres, nous n'en sommes pas à proprement parler. Je suppose qu'Ombre - dont je modifiais l'intonation pour accentuer la majuscule de notre race - a été un raccourci approprié pour parler de ce que nous sommes. Une race secrète qui s'y terre. Quant à aller effrayer les enfants sous leur lit, j'espère que tu m'aurais employé à plus utile que ça hmm ?

Quand elle évoqua l'idée d'assujettir un humain pour contrôler sa magie, je ne pus retenir une grimace de dégoût, et à double titre. Pour ce que les humains étaient et représentaient, des nids portatifs d'anti-magie qui nous affaiblissaient, mais aussi parce que j'avais toujours en sainte horreur l'idée de l'asservissement.

- Oublie l'idée de l'humain, sauf si l'idée de dormir, te laver, voyager en toute intimité est secondaire à tes yeux. Je m'en voudrai presque d'avoir tué l'un des tiens pour sauver une demoiselle si tu te mets à jouer les esclavagistes derrière. Nos relations s'en verront ... fortement dégradées je le crains. Quant à mon pouvoir, c'est effectivement sans garantie que ça fonctionne, ni que cela n'affecte pas l'un ou ......

Je ne pus terminer ma phrase, me retrouvant emprisonné jusqu'aux genoux dans un cercueil d'une fine couche de glace, apparue de façon aussi rapide qu'inattendue. Était-ce l'avertissement sur les conséquences d'asservir un humain qui ne lui avait pas plu ? Apparemment non, car sans s'en rendre compte elle parlait à voix haute à ce qui devait être la raison de sa magie, que je n'entendais pas. J'étais la preuve vivante qu'elle commençait déjà à ne plus avoir l'ascendant sur celle-ci, qui se montrait capricieuse même à l'égard des alliés de la Vampiresse. Cette dernière, après une petite joute verbale qui me parut être un monologue, vint briser la pellicule gelée qui entravait mes jambes. La regardant d'un air songeur, elle résuma la situation laconiquement.

- Si je comprends bien, je vais devoir mesurer chacun de mes propos pour ne pas froisser la mademoiselle en toi. Elle a un petit nom d'ailleurs ? Une fois les vampires dehors gérés, ce problème-ci devra devenir ta préoccupation majeure Yulenka. Je ne peux mourir, mais ce ne doit pas être le cas de tout ceux qui t'entourent. Il ne faudrait pas que tu puisses être coupable d'une tuerie que tu ne maîtrises même pas. Quoi qu'il en soit, je vais voir si le défilé tient toujours, si tu n'y mets pas du tien et laisse des inconnues faire ce que tu devais faire à ta place. Ca perdrait toute la saveur de la journée vois-tu. Je souris à mon tour, l'imaginant fort mal se prêter à ce genre d'exercices pour lui.

Alors qu'elle soignait ma main, elle fit bien la différence entre la vérité et les souffrances qu'elle occasionne. Évidemment qu'il fallait mentir autant pour soi que pour l'autre. Malheureusement certains en avaient fait leur credo, au point de s'oublier eux-mêmes dans la toile de mensonges qu'il avait inlassablement tissés.

- Tu sais, ce n'est pas à une Ombre que tu as de rappeler l'importance du mensonge. Nous vivons dedans au moment même où nous avons décidé de commettre l'irréparable.

Sur cette note aussi mélancolique que sombre, l'heure était aux adieux temporaires, Yulenka ayant besoin d'un sommeil réparateur et indispensable vu ce qu'il allait se tramer. Pour ma part, je rejoignis les autres Ombres présentes à la récolte des âmes, unilatéralement du côté des ennemis de celle avec qui je venais de converser. Le petit moment passé avec Kaly avait certes été solennel, mais m'avait fait plaisir quand même.



- Commandant, nos rapports font état de quatre-vingt huit tombés. Les pertes sont énormes.

- Qu'espérais-tu face à l'ancienne Souveraine de notre race ?... Qu'elle prenne le thé avant de se rendre sagement. Nous avions conscience des pertes que nous allions subir, même si je suis étonné par la résistance dont elle fait preuve.

- Nos espions rapportent avoir vu des magiciens sur les remparts de sa forteresse. Non contents de bloquer certaines de nos magies, ils déferlent la leur sur notre troupe. Les chiens de garde de la Vampiresse font des ravages, la plupart n'avaient jamais vu pareilles créatures

Le Commandant de cette armée tapa d'un poing raveur la table où une représentation magique des troupes et de la forteresse qu'il est censé capturer, ou détruire. S'il voulait bien se faire voir des Seigneurs Vampiriques, l'échec n'était pas permis. Il jeta un nouveau coup d’œil sur les troupes engagées, et un sourire cruel se dessina sur ses lèvres. Il pointa à son second les petits groupes disséminés autour de la forteresse, à distance raisonnable, immobiles et n'ayant pas engagé le combat. Dissimulé par une magie de camouflage d'un des leurs, chaque groupe comptait un vampire assis en tailleur, psalmodiant des paroles inlassablement. Un rai magique rouge partant de deux côtés sortait lentement de là où il était assis, se dirigeant chacun vers les autres groupes les plus proches de là où il se trouvait. D'ici quelques minutes, les rais se seraient tous rejoints, et l'heure de la revanche aurait sonné.

- Des sacrifices utiles, continuez de concentrer son attention sur nos troupes visibles. Une fois le cercle d'entrave achevé, nous verrons si elle et ses amis continueront de se moquer de nous impunément.


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Sam 24 Sep 2016, 23:59

-Choqué vraiment ? Pourtant tu avais eu du mal à détacher ton regard de l'objet de ton mépris..... Comme si ce que tu voyais te plaisait, ou éveillait en toi un intérêt certain....

Elle savait très bien qu'il n'avait pas du tout méprisé ses formes, ni de près ni loin, ni avant et ni maintenant. Mais le bonheur de le titiller surpassait tout, encore plus la raison et la bonne foi. Une fois qu'elle eut terminé de jouer avec les penchant inéluctables de la masculinité hétérosexuelle, elle s'attacha à donner réponses à ses questions, bien que cela lui sembla compliqué.

-Pour être honnête, même si vous étiez "connus", vos méthodes et votre manière de fonctionner étaient déjà méconnues avant. Je n'arrive pas à me souvenir comment vous en êtes venus à sombrer dans l'oublie collectif, c'est curieux, mais cela je l'ai oublié. Toujours était-il que, pour ceux qui avait les moyens de se renseigner ou l'idée de se pencher sur la question, votre existence était avérée, bien que mystérieuse. Déjà en ce temps là vous étiez discret. Je n'aurais pas eu mon père en ombre, je pense que je ne saurais rien de ton peuple.


Elle était d'un naturel curieux, mais pas indiscret outre-mesure. Si une peuplade préférait vivre dans le secret, tant qu'elle ne gênait personne, Yulenka respectait ce genre de choix. Les deux compagnons acquiescèrent quant au fait que quiconque se montrait digne pouvait prétendre à la fonction royale. Même si chez les vampires, c'étaient un peu différent. Les coups d'états étaient légions, et il n'y avait pas toujours eu de monarques compétents. C'était avant tout une affaire de charisme et de standard. Quand les vampires en avaient marre, ils changeaient de souverain.... Comme de chemise. C'était presque culturel. Étrange, mais c'était ainsi. Elle se demanda sur quoi son ancien peuple allait tomber comme régent à présent. Quelque chose lui disait que ça allait être gratiné.... Mais elle aurait tout le temps de voir ça, pour l'heure elle devait déjà y survivre à son peuple ! En parlant de son peuple Wriir en découvrait un peu plus sur et ne manqua pas de l'asticoter sur leur relation avec le sang de vierge. Lorsqu'il parla d'assouvir leur luxure par ce petit jeu, la vampiresse éclata de rire, avant de lui préciser avec un aplomb et une assurance déconcertante.

-Assouvir notre luxure ? Les vampires sont asexués voyons, ils n'ont aucun moyen de prendre plaisir dans l'acte charnel.

Cela dit, ce n'était pas pour autant qu'on lui avait épargné des brimades sur sa virginité hors norme.... Elle poussa un long soupir appuyé lorsqu'il lui "apprit" qu'elle ne pourrait pas le contrôler comme les ombres qu'elle dominait en temps normal, avant de lui souligner qu'il aurait aimé une fonction un peu plus utile que punition pour marmot pas sage. Elle laissa échapper un petit rire avant de dire.


-Vois comme tu y mets de la mauvaise volonté ! Mais je note que si je parvenais à te mettre à mon service, tu aspirerais à des tâches plus importantes.... Voyons, voyons, qu'est-ce que je pourrais faire de toi ? Outre faucher des âmes, que sais-tu faire de mieux ? Ho non je sais ! Pour une fois on va prendre la question à l'envers ! Qu'est-ce que tu aimerais faire pour moi ?

Quitte à partir dans des délires grotesques, autant assumer sa bêtise et y aller jusqu'au bout. Elle esquissa un léger sourire, alors qu'il mettait tout en œuvre pour la dissuader d'asservir un humain, l'idée de contrainte lui étant particulièrement insupportable. Elle ferma les yeux alors qu'il finissait son discours, levant une main à son attention.


-Ne te fatigue pas, cette idée n'est de toute manière pas viable. Déjà parce que comme tu dis, je ne supporterai jamais d'avoir constamment quelqu'un de collé aux basques, et ensuite parce qu'il faudrait au moins que je capture l'ancien souverain lui-même ! Autant dire que l'idée ne m'a jamais vraiment convaincu.

Leur échange ne put durer plus longtemps sous l'intervention de la magie de Yulenka. Wriir lui notifia à quel point elle pourrait être dangereuse pour son entourage, chose qu'elle savait pertinemment, mais elle essaya de dédramatiser.

-Pour l'heure personne d'autre n'est au courant, donc personne ne pourrait la vexer, aussi le reste de mon entourage ne risque rien.... Pour l'instant. Un nom ? Pourquoi voudrais-tu qu'elle ait un n....

~Chrysaline !~

-Quoi ?!

Yulenka s'interrompit l'air abasourdie.

~Mon nom est Chrysaline ! Je me le suis choisi moi-même ! Je trouve que ça sonne bien.~


La vampiresse répéta incrédule.

-Chrysaline ? Mais c'est moche !

Ce fut au tour de la vampire de se retrouver les jambes figées dans la glace, sous l'effet de la colère de ladite Chrysaline. Elle poussa un long soupire,avant de se dégager.

-Et elle a un caractère épouvantable en plus....

~Tu veux qu'on parle du tien, malpolie ?!~

-..... Sans commentaire.

Retour au sujet des chiffons, Wriir s'accrochant à l'idée que Yulenka face elle-même les défilés, ce qui lui arracha un rire.

-Non seulement je ne te donnerais pas l'opportunité de pouvoir rire de moi entrain de me ridiculiser, mais en plus c'est impossible, le temps entre chaque enfilage de tenue serait beaucoup trop long pour rendre le défilé viable. Ou alors il me faudrait tricher.


Elle n'en dit pas plus gardant pour elle un atout dans sa manche. Wriir lui rappela qu'il était peut-être le mieux placé pour manier la thématique du mensonge, puisque lié au secret de nature. La vampiresse acquiesça avant de se retirer, laissant les événements se poursuivre. L'aurore était pourpre, et la matinée encore plus sanglante. Baal'Iag avait fini de mettre à mal les armes de sièges, et s'occupant maintenant de massacrer le plus de troupe possible, Iormungand se payant une fois de plus la part du lion dans leur concours morbide. Les magiciens restaient consciencieusement à l'abri, leur sécurité prévalait sur les dégâts qu'ils pouvaient causer. Ils étaient monstrueux en force de frappe, mais ils n'étaient guère endurants. Leur position étaient cela dit idéale, en hauteur et bien protégés, ils pouvaient inonder les assaillant de sorts plus funestes les uns que les autres. De son côté l'hydre s'amusait à faire des passes entre ses têtes avec les différentes prises qu'elle avait pu faire. Encore un peu et elle pourrait même jongler avec les cadavres de ses victimes, dont les corps continuaient de se ronger même après leur mort. Devant l'enceinte la situation était catastrophique pour les vampires. Les assauts répétés de Iormungand avait inondé les terres environnantes plus que de raison, les détrempant et rendant le sol boueux sur plus d'un mètre. Les machines étaient empêtrées, les progressions déjà difficiles étaient stoppées, le moindre mouvement devenait compliqué. La boue s'agglutinait aux jambes qui commençaient à peser lourd et qu'il fallait pourtant soulever bien haut pour espérer ne serait-ce que se dégager.

Le bilan meurtrier ne cessait de s'alourdir, les forces ennemis diminuaient à vue d’œil. De son côté Yulenka continuait de laisser son arme répandre une mort certaine pour tous ceux qui étaient à portée. Elle voulu amener à elle le sang des vampires tombées, du moins ceux qui n'étaient pas contaminé. Mais Chrysaline n'était pas disposé à la servir, trop occupée à profiter du spectacle se demandant si elle allait intervenir ou pas, et si oui ce qu'elle ferait. Yulenka pestait de ne même pas pouvoir simplement s'abreuver sans se mettre en danger, juste parce que Mademoiselle en avait décidé autrement.


-Chrysaline ! Ce n'est pas le moment !

~A t'entendre cela ne l'est jamais de toute manière, alors....~

Elle avait envie de l'étrangler, mais elle n'en avait ni les moyens, ni le temps. Une seconde vague d'assaut pénétra dans l'enceinte de la forteresse, et elle fut tout aussi bien accueillit que la première. Razyel, le fossoyeur, apparut aux côtés de Yulenka, avec son apparence de créature zombiesque. Aussitôt la vampiresse lui demanda.


-Où en sont les préparatifs ?

Les trébuchets sont en place, et Kaly les charges. Les magiciens se tiennent prêts à influencer les projectiles pour augmenter les dégâts. Baal'Iag s'est éloigné de l'espace Aérien ciblé, et Iormungand à réduit son amplitude pour être hors du champ de tir. Nous attendons votre feu vert.


-Feu à volonté....

Dans les airs, des mastodontes de pierre s'envolait de manière incongrue, passant par dessus les remparts pour venir s'écraser lourdement dans les lignes ennemis. Kaly usait de sa force pour tracter et déplacer rapidement les projectiles qui pesaient parfois plus d'une centaine de kilos. Ce qui permettait d'adopter une cadence de tir tout à fait redoutable. Même s'ils allaient être limités en munition, cela serait suffisant pour affaiblir considérablement les troupes adverses. Yulenka était plutôt contente de ces trébuchets. Depuis le temps qu'ils prenaient la poussière..... Heureusement qu'ils avaient été conservés dans un endroit sec. Elle avait râlé quand Athos en avait ordonné la construction d'une bonne dizaine, mais finalement elles servaient dans autre chose que des exercices de manœuvre ou de parade. Et elles faisaient bien leur travail ! Mais pour combien de temps....
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Lun 26 Sep 2016, 18:30

- Il y a tant et tant de manière d’être choqué. Parfois par la fuite, parfois la tétanie ou encore le repli sur soi, il y a presque autant de façon que de raisons de l’être. Maintenant je conçois que les vampires aiment même indirectement qu’on flatte leur ego, mais tu avais mis tes avantages  physiques tellement en … « avant », presque devant mon nez, qu’il était difficile de ne pas réagir malgré moi. Je suis une victime ne l’oublie pas !

Un fond de vérité dilué dans une once de mauvaise foi, voilà la seule recette que je pouvais lui proposer. Certes, je ne voyais pas qui pouvait rester insensible à ses courbes, sauf à aimer les hommes ou être aveugle, et ce sur quoi mon regard était tombé n’avait rien eu de déplaisant bien au contraire. Pour autant, se sentir esclave de ses sens était assez dérangeant, surtout quand sa raison n’avait vu en elle à l’époque qu’une ennemie, et que son cœur pensait à quelqu’un d’autre.

En ce qui concernait le rôle moins secret des Ombres avant que je n’en devienne une, Yulenka ne put m’en dire plus. De ce que j’arrivais à comprendre, notre race était peut-être connue, mais notre fonction bien moins. Nous devions être un stade maudit aux yeux des vivants, sans pour autant qu’ils ne sachent quel acte ignoble avions-nous commis pour en arriver là, ni nous servions à autre chose qu’un signal funeste d’une ligne inconnue à ne pas  franchir.

- Pour ma curiosité personnelle, j’irai me renseigner à l’occasion auprès des plus anciennes Ombres, car je suis vraiment curieux de savoir comment nous fonctionnions avec une plus grande connaissance des vivants de notre existence. Cela me rassure un peu que même « connus », nous restions secrets dans nos agissements. Le contraire m’aurait vraiment étonné.

Quand elle me parla d’une spécificité de sa race, j’en fus assez surpris. Asexués, rien que cela ?... Nous autres Ombres étions maudits, et sauf à fréquenter les hauts rangs de notre race, nous n’avions aucune émotion positive susceptible d’égayer nos journées. Autant dire que les plaisirs charnels n’entraient pas en considération. Les vampires semblaient logés à la même enseigne, si ce que Yulenka disait était vrai. Pourquoi me mentirait-elle sur ce sujet-là, alors même que je lui avais avoué m’en foutre complétement de tout ce qui touchait à ce rapprochement des corps.

- Finalement, votre réputation de séducteur ne vise qu'à un objectif plus mordant et plus sanglant si je comprends bien. Moi qui pensais que vous tiriez un double "plaisir", j'en apprends encore sur vous même après plus de deux décennies de captivité chez l'un des tiens.

Quand j'entendis son long soupir presque déçu de ne pouvoir me contrôler par une magie où j'excellais déjà également, elle s'égara en conjonctures sur l'utilité que je pourrai avoir si cette hypothèse avait été plausible. Visiblement, elle n'arrivait pas à me trouver un rôle bien défini, et me renvoya la balle en devant lui trouver une raison de se servir de moi. Je lui lançais un regard qui montrait clairement mon sentiment de "Tu ne te foules pas trop sur ce coup là", avant de poser le doigt sur mes lèvres, réfléchissant quelques instants.

- En partant d'une hypothèse qui n'arrivera jamais - car autant te dire que j'ai assez en horreur la notion de subordination, de surcroît avec une vampire - je me verrai bien .... hmmm .... assassin ferait un peu trop évident, donc .... voyons voir .... Conseiller tiens, peut-être pas sur tous les sujets car je suis assez inexpérimenté dans bien des domaines, mais ça fait toujours bien d'être Conseiller. Celui qui te chuchoterait dans l'ombre ma grande sagesse ou des bêtises innocentes, terminais-je en souriant légèrement.

J'en aurai presque révisé sur la proposition utopique de la vampiresse de conserver un humain à ses côtés pour contenir sa magie, alors que cette dernière avait décidé de faire de moi la première statue de glace vivante. Il m'aurait suffi de rendre éthérée ces dernières pour me libérer mais le poing de Yulenka fit tout autant l'affaire, faisant voler en éclat la glace m'entravant.

- Charmant ... vraiment, charmant .... Que je sois le seul à le savoir ne changera guère à ton problème, je pense qu'elle n'en fera qu'à sa tête plus tôt que tard, et sauf à endosser à chaque fois la responsabilité des actes déraisonnés qu'elle commettra, il te faudra soit l'avouer et passer pour une folle, soit trouver une solution pour que vous restiez en .... "bons termes".

Yulenka pour sa part n'avait pu finir sa réponse, se retrouvant de nouveau en pleine discussion - monologue extérieur avec son pendant magique. Apparemment, ma question sur l'identité de la capricieuse avait eu une réponse ! Chrysaline serait son prénom, qui n'était pas du goût de la Vampiresse, se retrouvant dans le même état gelé que moi. La situation ne s'y prêtait, aussi contenais-je un sourire qui se serait targué d'être franc et visible. C'en fut trop quand le caractère exquis entra en ligne de compte.

- Qui se ressemble s'assemble il semblerait. Deux forts caractères que beaucoup considérerait comme particulièrement pénible oui. Interdiction de me geler la moindre partie du corps je vous préviens !! Par contre, qu'on aime ou qu'on aime pas, Chrysaline colle assez avec celle qui le porte. Ca fait penser à chrysalide, il faut juste que ton papillon magique ne s'échappe pas trop loin de son cocon, si tu vois ce que je veux dire....

Je fis légèrement rouler mes yeux dans leurs orbites, mon sous entendu n'en étant finalement pas un. Je devais quand même composer avec un élément chaotique qui agissait de son propre chef et qui avait un tempérament assez sanguin, alors même qu'il n'avait pas été invité à notre discussion privée. Plutôt que titiller cet élément perturbateur, il était préférable pour l'instant de dévier vers un sujet plus léger. Celui qui avait fait l'objet d'un court échange épistolaire était parfait pour cela. Quand elle m'annonça qu'elle allait déléguer les essayages à d'illustres inconnus, je fis une mine faussement outrée.

- Peu importe la triche, je ne concevais pas qu'il soit autrement qu'une représentation privée de robes qui n'iront bien que sur toi voyons. Tu éclipserais de ta simple présence ces pauvres êtres qui feraient tout pour se mettre en valeur. Tu ne serais pas si cruelle que cela tout de même si ?... Vile flatterie, à peine exagérée, avant de lui révéler quelque chose. Je sais que tu dois avoir sur toi quelque objet magique te permettant de te changer immédiatement. Tu m'avais déjà fait le coup quand Kaly t'avait trempée près du lac. Je ne vois pas par contre pourquoi je rirais de toi, tu m'expliques ?




Le second avait la mine des jours inquiets. Sans avoir vidé le contingent complet, il y avait autant des recrues prometteurs que des corps d'élite dans la mobilisation de cette armée, destinée à une seule personne. Jamais il n'oserait le prononcer à haute voix, mais celui qu'il admirait depuis si longtemps n'avait-il pas perdu la tête, à se lancer dans cette mission destinée à le couvrir d'éloges, alors qu'ils subissaient une véritable correction ? Certes, il n'avait pas fallu longtemps avant de réaliser l'ampleur de la défense qui leur faisait face, mais ces quelques minutes de surprise avait décimé une bonne partie des troupes au sol. Pire encore, outre les créatures magiques et les renforts inattendus des magiciens, la cible principale, celle à abattre avait le culot de se battre en première ligne, faisant couler le sang des siens comme on fauchait les blés lors de la moisson. Pourtant, alors qu'il jetait un regard en biais vers son Commandant, il n'en fut que plus inquiet en le voyant sourire d'un air satisfait. Il n'avait pas été mis au courant de cette stratégie audacieuse qui se mettait en place tout autour de la forteresse, n'étant pas assez gradé - ou digne de confiance ? - pour être dans la confidence.

Le Commandant ferma les yeux, recevant un message télépathique de celui à qui il avait confié cette tâche cruciale.

- Commandant, les préparatifs sont prêts, il semblerait que nous n'ayons pas été découverts pour le moment. Où devons nous concentrer l'attaque ?

Le chef des armées pianota des doigts le plan détaillé qui s'étalait devant lui. Il n'avait pas le droit à l'erreur, car la force de frappe qu'il allait déchaîner profiterait de l'effet de surprise. Il ne savait pas s'il aurait une deuxième chance. Il pouvait attaquer un flanc moins bien protégé de la forteresse, obligeant les troupes ennemies à se disperser et affaiblir l'entrée principale. Non, il fallait frapper fort, avec panache et éclat, montrer à ses troupes qui il était et qu'il ne craignait rien ni personne.

- Commandant, vos ordres ?...

- J'avais bien entendu la première fois. Frappez l'entrée principale, au niveau des remparts proches de la herse. Bon nombre de magiciens y sont concentrés, ils feront un excellent catalyseur.

- A vos ordres Commandant.

La communication mentale se stoppa, et la Commandant sortit de sa tente magiquement protégée. Il voulait voir le spectacle de ses propres yeux. Il n'eut pas à attendre longtemps, quand un rai rouge, nourri par le cercle tout autour de la forteresse vint frapper l'endroit exact qu'il avait ordonné de viser. La forteresse magique aurait dû aisément bloquer cette magie, mais le Commandant connaissait très bien la force magique légendaire de son adversaire. Aussi avait-il imaginé une magie de base peu puissante, mais qui se "nourrissait" de la magie de la cible, une sorte de signature vampirique magique. Il trouvait ça presque poétiquement violent. Face à une telle concentration magique, le rai se propagea tel une sangsue sur le bouclier qui fut vite remplacé par un écran de  couleur ambrée. Les magiciens derrière, surpris, lancèrent des sorts qui ne firent que renforcer le voile jusqu'à les recouvrer. Toute la troupe de magiciens posté sur ces remparts furent prisonniers de ce cercueil orangé, et il était difficile à dire si les victimes étaient en état de stase ou morts asphyxiés. Le Commandant savait lui. Le poids que constituait cette formidable arme nourrie, gavée de magie finit par avoir raison des pierres sans vie qui constituait l'entrée principale de la forteresse. Les gravats remplacèrent ce qui était il y a quelques minutes à peine l'entrée inviolable de la demeure de la traîtresse. Les choses commençaient enfin à devenir intéressantes.

Le second qui avait suivi le regard ébahi la contrattaque, retrouvait un second souffle d'espoir et de victoire.
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Lun 26 Sep 2016, 21:41

-Victime de tes propres pulsions et penchants inavoués, oui en effet.....

Elle lui adressa un sourire malicieux de chipie qui  était très fière de ses bêtises. Elle se garda bien de dire qu'à ce moment là, elle n'avait pas mesuré outre mesure la vue qu'elle lui offrait, et qu'elle s'en était sentie gênée une fois la situation plus clairement établie. Mais peu lui importait à vrai dire. L'important était qu'aujourd'hui elle pouvait en rire sans arrière pensée. Elle haussa des épaules en l'entendant dire qu'il était rassuré que leur méthode de fonctionnement de même que leur mission soient restées secrète au fil du temps.


-De toute manière cela n'aurait pas changé grand chose. On ne peut empêcher l'inévitable, et si mort doit y avoir, mort il y aura. On ne peut pas vous tuer, ni vous repousser, pas même vous sceller. A la limite les humains pourraient être gênant avec leur anti-magie, mais les anges ne les laisseraient pas bafouer le cycle de la vie et de la mort. Leurs principes le leur interdiraient.

Elle esquissa un sourire lorsqu'il lui avoua en apprendre malgré son interminable captivité chez les vampires. Lui qui s'était imaginé ce que beaucoup se plaisaient à penser des vampires en fait....

-Et non ! Un vampire peut éprouver un plaisir certain à séduire autrui, un autre encore plus fulgurant et puissant lors de la morsure, mais c'est uniquement l'acte de mordre qui peut nous prodiguer des sensations que l'on pourrait assimiler à un orgasme basique. Cela dit, il paraîtrait que ce plaisir dépasse de très loin celui de l'acte charnel commun.


Jamais elle n'avait entendu un seul vampire se plaindre de ne plus éprouver de plaisir à faire la bagatelle, une fois qu'il eut goûter à celui d'une morsure passionnelle envers un être aimé. Encore un avantage sur le reste du monde, mais celui-ci était bien moins connu, comme si les vampires gardaient jalousement ce secret.

A son regard qui lui reprochait la flemmardise de sa démarche, elle lui répondit par un franc sourire confiant, qui était encore plus éloquent qu'une banderole bariolée où elle aurait marqué en gros un "Et j'assume !!!". Elle l'observa réfléchir avant d'écouter sa réponse. Un conseiller ? Il ferait donc de la concurrence à Yclipt ? Cette pensée l'amusa, mais elle la garda pour elle, préférant plutôt lui répondre.


-Pourquoi ne pas faire les deux, conseiller et assassin ? Cela aurait le mérite d'être original. Surtout que je ne doute absolument pas de ta capacité à me chuchoter les pires bêtises dans les moments où il me faudrait être la plus sérieuse !

Comme s'il se prenait au jeu, il commençait déjà à lui donner des conseils vis-à-vis de sa nouvelle relation avec Chrysaline. La vampiresse soupira en l'entendant, ce genre de chose n'étant vraiment pas son fort. Les négociations.... Ho bien sûr avec autrui, elle n'avait pas de mal à s'adonner à l'exercice. Mais là.... Avec quelque chose qui normalement ne devrait même pas exister. Qui venait d'elle, mais dont elle n'avait aucune emprise. Elle ne savait même pas ce qu'elle voulait, la seule chose que Chrysaline lui disait était qu'elle voulait faire ce qu'elle voulait. En cela elle n'avait pas besoin de la vampiresse pour avoir ce qu'elle désirait ou pas..... Et comme pour ne rien arranger, Wriir, en remit une couche, enfonçant le clou à propos du caractère de la vampiresse. Celle-ci lui adressa une mine renfrognée, et se tournant vers lui, elle lui attrapa les joues pour les tirer légèrement, comme si elle voulait lui faire faire des grimaces. Elle lui adressa alors un sourire carnassier en ajoutant.

-Qui se ressemble s'assemble hein ? Je n'ai donc pas à me questionner sur ce qui nous lie tous les deux !

Retour à l'envoyeur, dans les règles de l'art. Néanmoins elle acquiesça à sa métaphore, même si en cet instant, elle se sentait bien incapable d'un tel prodige. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas senti un sentiment d'impuissance aussi concret. Dernière touche de légèreté, le retour aux chiffons qui finalement suscitait une certaine passion chez l'ombre, qui ne manqua pas de renchérir sur le sujet, y allant de sa flatterie éhontée.

-Eh bien si la tricherie t'importe, je verrais ce que je peux faire pour toi alors. Et je parlais de moquerie parce que l'art de défiler correctement n'est pas une chose offerte à tout le monde. Même s'il n'y paraît pas, cela demande une certaine maîtrise dans le pas, des positions précises, un rythme stricte..... Bref tout un panel de détails qui, s'ils ne sont pas respectés, on la particularité de rendre la personne qui défile parfaitement ridicule. D'où le fait que je veuille laisser cela à des professionnels de base. Je ne promets rien quant à mes compétences à la matière. Si je fais n'importe quoi ou que je tombe pitoyablement, tu pourrais bien rire de moi.


La thématique des chiffons n'était plus, le seul rappel consistait en celui des étendards levés. Pour l'instant, Yulenka parvenait à plutôt bien gérer la situation, qui était clairement en sa faveur. Ils avaient perdu facilement plus d'un quart de leur effectif, de manière gratuite, les pertes n'étant pas encore à déplorer pour la vampiresse. Mais plus pour longtemps. Le ciel s'empourpra soudainement de rouge, et en l'espace de quelques secondes, les magiciens furent hors jeu, et la partie frontales de ses remparts détruite. Yulenka fronça les sourcils. On ne détruirait pas sa demeure impunément, elle en fit le serment silencieux. Pas le temps de se désoler sur les pertes, elle aurait tout le temps pour cela plus tard. Les troupes ennemis se sentaient pousser des ailes, et se réunirent pour passer la brèche.... A cela près que le trou béant ne réglait pas le problème des douves. Iomungand n'ayant pas apprécier l'audace, il ne permettait pas à la moindre, corde, la moindre échelle ou planche, d'être tendue par dessus son lit. Il fit des ravages parmi ceux qui traversaient à l'aide de magie pour se rendre de l'autre côté. A ce stade des opérations, les forces armées vampires avaient bien perdu un tiers de leur troupe. L'hydre de l'apocalypse fut elle très satisfaite. Enfin elle allait pouvoir rattraper son retard sur ses compères, et ses têtes se mirent à vomir de l'acide à n'en plus finirent, dans toutes les directions empruntées par les vampires. L'air en devenait irrespirable, faisant tousser ceux qui pénétraient les lieux sous les émanations d'acide. Yulenka elle-même fit signe à son gardien d'y aller plus doucement sans quoi elle allait finir par y passer aussi. Il y avait déjà pas loin d'une cinquantaine de vampire qui avaient passé les douves, et qui se ruaient sur elle. Les autres étaient encore de l'autre côté. Elle empoigna son arme, et banda ses muscles autant que sa volonté.

Un groupe de cinquante, cela allait être tendu mais jouable. Par contre elle ne pourrait pas se mater tout le reste à elle seule. Bien sûr Baal'Iag, Iormungand et l'Hydre pouvait se charger d'eux dans l'absolu. Mais cela les exposeraient à des dégâts sérieux, chose qu'elle préférait éviter. Elle aurait eu sa magie, elle leur aurait simplement ri au nez. Mais là, la situation devenait critique. Elle devait agir..... Elle devait convaincre Chrysaline..... Mais comment ? Son regard se porta sur le dôme qui l'avait privé de ses magiciens. Et une idée lui vint.

~Tu as de quoi être fière, cette attaque là t'était destinée.~

~L'attaque ? Le dôme magique ?~


~Oui, il suffit de voir son mode de fonctionnement pour comprendre qu'il a été conçu pour te maîtriser et te réduire au silence en un claquement de doigt. Et il faut bien reconnaître que c'est réussi....~


Comment ?!

Yulenka esquissa un sourire. Chrysaline avait parlé à voix haute en s'emportant, elle avait donc réussi à toucher un point sensible.

~Admets-le, que peux-tu faire face à ce dôme ? La moindre attaque de ta part dessus, et il gagnera en puissance. Non, non je suis désolée ma chère, mais là ils t'ont eu.~

~Foutaises ! Ils ne font que se noyer dans leur orgueil infâme ! Me réduire au silence ? Juste avec ça ?! TSAH ! Je vais le faire payer cet affront !~

La vampiresse esquissa un sourire, attendant le moindre signe lui indiquant ce que sa magie allait faire. Razyel apparut de nouveau à ses côtés, pas loin d'être paniqué au vu de la situation. Les tirs de trébuchets empêchaient les vampires envahisseurs de progresser trop rapidement, mais ce n'était qu'une question de temps. Il demanda fébrilement à l'éternel demoiselle.


C'est la débandade ! Que faisons-nous ?!

Yulenka lui fit signe d'attendre un instant, visiblement très concentrée.... Puis un fin sourire se dessina sur ses lèvres.

-Razyel.... sais-tu quel est le premier élément que j'ai appris à contrôler ?

Assez stupéfait de cette question qu'il estimait hors sujet, le pauvre survivant bredouilla.

Euuuh.... la glace ? Enfin l'eau ?

La vampiresse secoua lentement la tête en signe de négation, avant de dire lointaine.

-Le vent se lève.....

Pardon ?


-Sonne le repli immédiat de toutes les troupes.


QUOI ?!


-Je veux que tout le monde se mette à l'abri à l'intérieur de la forteresse. Tous ceux encore en vie doivent être évacués, laissez les trébuchets sur place, que Iormungand et Kaly se terrent dans leurs eaux, que Baal'Iag se réfugie dans les souterrains, et que tous les résidents soient évacués vers les plus bas niveaux. Nous avons à peine quelques minutes pour cela alors pars maintenant.

Bien majesté !


-Je ne suis plus rei..... Rhaaaa !

Razyel s'était déjà estompé tel un songe pour mener à bien sa mission. Il informa chacun des ordres et alla sur le terrain aider les éventuels blessés à être évacués. Pour les vampires adversaires, c'était une victoire, un signe de reddition. Ils criaient déjà leur joie et se sentaient transcendaient par leur victoire et pourtant..... Le vent se levait oui..... Violent, furieux, hurlant.... Le plus étrange était qu'il semblait venir de partout et nul par à la fois..... et bientôt les cris d'horreur remplacèrent ceux de joie. partout tout autour de la forteresse, ce n'était ni plus ni moins que des tornades qui se réunissait en un point de converge, sur la rive opposée à l'imposante brèche de l'enceinte. Rapides et indomptables, les tornades se rapprochaient comme des prédatrices fondant sur leur proie, dans une formation qui ne permettait aucune fuite aux vampires. Yulenka elle-même se dépêcha de se mettre à l'abri et de reculer au maximum, là où son hydre elle-même s'était placée pour éviter d'être aspirée par les tornades. Les débris du mur effondré vinrent se mêler aux vampires aspirés, faisant l'effet de broyeur pour ceux qui n'étaient pas morts assez rapidement. Certains se faisaient disloquer dans les airs, d'autres violemment expulsés sur des kilomètres plus loin, d'autres périssaient lapidés sous les débris ou sous la suffocation. Certains vampires avaient bien essayés d'amoindrir un minimum les tornades en usant de leur propre magie. Mais Chrysaline demeurait absolument intraitable, ne leur laissant pas le moindre nanomètre de manœuvre.

~Et maintenant ? Tu as toujours l'impression qu'ils ont réussi quoique ce soit ? Outre le fait de se faire exterminer comme de vulgaires fétus de paille ?~

~Mmmh moui, je dois admettre que c'est particulièrement efficace, mais est-ce que ce sera suffisant pour faire disparaître ce dôme impie, ça par contre.....~

~S'il n'y a plus un seul vampire pour générer ce truc, il disparaîtra !~

~Voyons si les tornades suffisent à tous les tuer alors.~

~Ceux qui auront le mauvais goût de survivre recevront mes foudres divines.....~

~Ça promet ! J'espère juste que tu ne m'auras pas tué avant, histoire que je puisse assister à cela.~


~Tant que tu ne seras pas dans mes pattes, tout ira bien pour toi.~

Yulenka était satisfaite, mais ne put s'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur. Si elle avait pu commencer par la directement, tout se serait terminé bien plus vite, et elle aurait pu éviter bien des pertes et des dégâts..... Mais les choses étaient ainsi. C'était déjà une chance qu'elle ait pu réussir à motiver Chrysaline à agir. Mais quelque chose lui disait qu'elle n'attendait en réalité qu'un prétexte pour pouvoir se défouler elle aussi. Mais ça, elle ne le saurait certainement jamais.
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Les voies des dieux sont impénétrables... Vraiment ? (Test affranchissement - PV Wriir)

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