La nuit tombait. Peu à peu, le ciel se dégradait en teintes rouges et orangées jusqu'à ce que l'astre solaire disparaisse totalement, ne laissant derrière lui qu'une vague lueur violette. Les étoiles se faisaient de plus en plus visible dans l'encre céleste. Aux abords de la rue commerçante, on entendait les rires joyeux des passants ainsi que de la musique sortant d'une taverne quelconque. Parmi tout ce beau monde, la jeune Alfar se sentait renaître. L'odeur enivrante qui s'échappait des restaurants, mêlée à celle des barils remplis d'alcools et de tabac lui caressait les narines tandis qu'elle marchait à travers la foule.
Korra n'avait connue que les alentours de Drosera, et pour la première fois de sa vie, elle goûtait à des plaisirs exotiques. Tout, ici, était différent, des denrées servies aux auberges, en passant par l’esthétique des bâtiments, elle découvrait un monde nouveau.
La jeune femme était arrivée dans le coin tôt ce matin, et avait passé la journée à visiter chaque boutique, à fouler chaque pierre que la rue offrait. Durant sa promenade, elle s'était offert divers bijoux qu'elle avait trouvé fort charmant, dont un magnifique collier serti d'une pierre rouge sang qu'elle portait contre sa peau laiteuse.

Ses bottes claquait contre les pavés à mesure qu'elle avançait. Pourtant, ses pas se faisaient de moins en moins rapides, la journée avait été longue et Korra n'avait pas songé à faire une pause. Lorsqu'elle aperçut une taverne entre deux échoppes, elle s'y dirigea avec joie, avide de dépenser quelques pièces d'or pour un bon repas.
La pièce dans laquelle elle entra était assez basse de plafond, éclairée par des bougies disséminées ça et là. Une femme se tenait derrière le bar. Un torchon posé sur l'épaule, elle discutait vivement avec des clients quelque peu éméchés, dont les rires gras emplissaient la taverne d'une ambiance jovial. Korra se rapprocha d'eux, commanda de quoi boire et manger, puis elle s'assit à une table légèrement reculée. Lorsque sont plat arriva, elle ne put contenir sa joie. Elle le dévora, tout en gardant une certaine tenue, et but de longues gorgées d'hydromel.
Une fois repu, elle laissa aller sa tête en arrière pour savourer la délicieuse sensation de l'alcool qui prenait peu à peu l'emprise de son corps. L'esprit embrumé, elle se fit servir de nouvelles pintes, histoire de continuer sur sa lancée, mais en faisant attention de rester un minimum consciente de ce qu'il se passait autour d'elle.

À mesure que les heures défilaient, la taverne se vidait peu à peu. Un silence, parfois troublé par des murmures et des bruits de verres s’entrechoquant, planait autour de Korra. La joie et l’excitation qui l'animaient plus tôt avait laissé place à la fatigue et à la mélancolie. L'Alfar observait le fond de son verre avec lassitude depuis une bonne dizaine de minutes, lorsque la tavernière déclara qu'elle fermait. Avec une certaine réticence, Korra se leva, le corps lourd. La fraîcheur de la nuit lui mit du rose aux joues. Comme elle n'avait aucune envie de dormir, elle déambula au travers de la rue commerçante qui était devenue incroyablement calme. Elle trouva, au détour d'une ruelle, un banc de pierre baignant dans la lumière argentée de la lune. Elle s'y assit, apaisée par la tranquillité du lieu, et se perdit dans la contemplation des astres qui trônaient au dessus d'elle.

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