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 Sur les traces d'un Snow [Solo]

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Ven 22 Juil 2016, 21:16

「 Sur les traces d'un Snow 」

HRP:


Voilà quelques temps qu’Eärhyë avait songé à chercher une activité, pas un emploi mais une sorte de mission qui l’aiderait à combler la morosité ambiante et parfois morbide.
L’ennui, c’est qu’elle avait du mal à trouver un centre d’intérêt – expression bien meilleure que le terme « passion » car Eärhyë, par son impulsivité, ressentait bien du mal à se consacrer corps et âme à une seule chose. Il lui fallait un travail dynamique dans lequel elle dépenserait sa surdose d’énergie et d’impétuosité sans toutefois mettre en danger la vie d’autrui. Au vu des traitements et des persécutions qu’elle avait subi, ce n’était pourtant pas l’envie qui lui manquait mais la jeune femme ne souhaitait pas aggravait ses relations médiocres avec le reste de sa race, elle avait au contraire le besoin de prouver sa valeur en mettant ses qualités au service des Béluas. Etait-ce la naissance d’un début de maturité dans le pardon ?

Les qualités sont des notions ô combien subjectives et la jeune femme n’était pas certaine de partager le même point de vue que ses compères beluesques. A dire vrai, elle se doutait carrément du contraire.
Un soir de chaleur, couvée par le regard d’une Lune douce et bienveillante, la jeune Bélua attrapa vélin et plume pour inscrire ses défauts et qualité dans deux colonnes distinctes.


Bon, réfléchissons… Je suis impulsive, ce n’est plus à prouver. Un trait de caractère déplaisant pour la diplomatie où les décisions doivent être réfléchies avec sagesse et parcimonie.

La plume se portait déjà vers la colonne défaut mais une illumination l’empêcha de toucher le support.

Oui, mais cela peut également sauver la vie dans des moments plus dangereux… Après tout, impulsivité se porte garant de réflexes accrus...

Pensive, elle finit par noter l’adjectif sur la ligne verticale délimitant les deux colonnes.

Ensuite, je suis… heu… insolente ? Rebelle ?

Elle réfléchissait tout haut, ce qui était assez rare pour être soulignée, savourant cette solitude nouvellement retrouvée pour extérioriser sa personnalité par quelques termes bien flatteurs – selon son point de vue, du moins.

Oui donc diplomatie est vraiment à rayer, héhé. Il ne me faut pas un travail qui demande trop de servitude ou je risque de ne pas faire long feu dans le métier…

Son cheminement de pensées sembla la conduire vers des scènes d’action, des batailles épiques ou rangées, n’importe quoi qui lui permettrait de sentir l’adrénaline accélérer les battements de son cœur, souffle coupé.

Je dois être unique… Je reviens vers mes origines après avoir été témoin de l’éradication de tout un continent, et je rêve encore de combats. Je dois pas être taillée comme les autres…

Cette remarque lui valut une grimace de dégoût et une folle envie de déchirer sa feuille. En pensant cela, elle avait fait renaître les énigmes autour de sa conception, et Eärhyë en avait plus qu’assez de ressasser toujours la même chose.
Toutefois désireuse d’échapper à ce nouvel assaut de morosité, elle se leva tout en prenant grand soin de froisser le vélin de son poing fermé avant de reprendre le chemin de son chez soi. Il serait toujours de remettre sa recherche au matin.

Sa nuit fut agitée. Elle revoyait les prêtres courir, de l’eau jusqu’aux chevilles, et ses cris de personnes blessées et apeurées aux alentours. Eärhyë ne pouvait rien faire pour les sauver. Pis encore, elle tombait à terre pour ne plus se relever, dans cette indicible sensation d’avoir lamentablement échoué.
C’est en hurlant qu’elle se réveilla, les poings fermés dans l’intention de frapper. La sérénité de sa chambre et le silence ambiant la prit de court et elle se passa les mains sur son visage en sueur dans le but de retrouver ses esprits. Cela faisait un mois que le sauvetage des prêtres avait eu lieu. Elle ne s’en était toujours pas remise…

Désireuse d’entériner ses souvenirs malgré son rejet de l’alcool, elle s’habilla des premiers vêtements venus et prit la route de la taverne la plus proche. Commandant une pinte d’hydromel, ce sont les informations qu’elle apprit en ces lieux plus que l’effet des bulles qui la tirèrent complètement de sa nuit cauchemardesque.


Ouais, j’ai appris qu’ils recrutaient encore par là-bas… Du coup, je me suis dit pourquoi pas…
Ahah, mais tu rigoles, j’espère ? s’esclaffa un autre. Qu’est-ce que tu voudrais qu’ils fassent d’un lapin à la Garde de Nuit ?
Eh bien, je pourrais toujours servir d’appât, se glorifia le premier en bombant le torse. Il faut du courage pour se porter au devant du danger !
Du courage, toi ? Je suis certain que tu as pissé de terreur quand tu as vu pour la première fois le gouffre de ta femme !
Et le groupe qui les entourait, les deux compères compris, tomba dans une hilarité horripilante selon les goûts d’Eärhyë. Cependant les renseignements sous-jacents à ce flot de taquineries avaient trouvé écho en elle et elle partit en emportant sa pinte avec elle.

Se doutant bien de la marche à suivre pour rencontrer un membre de cette fameuse garde, la jeune Bélua occupa sa journée en quelques activités oisives.
A la tombée de la nuit, ses pas la conduisirent à la sortie du village d’où elle put voir un groupe s’éloigner et une voix forte répartir les veilleurs. Courant presque pour les rattraper, elle s’infiltra dans le groupe sans plus de préambule jusqu’à atteindre celui qui semblait commander.


Je veux en être, déclara-t-elle simplement en toisant le gradé de toute sa froideur coutumière. Elle savait que ce ne serait pas simple de faire sa place dans ce milieu où même les camarades étaient hostiles envers soi, d’autant plus qu’elle avait pu recenser le nombre peu élevé de femmes dans le groupe. Elle devrait batailler pour obtenir ne serait-ce que la possibilité de faire ses preuves.
Elle reconnut le chef comme étant Oksy, un Bélua dur dans son caractère mais pas au point d’être aussi hostile que les autres envers elle.


Ne commence pas, Erhy. Ta place n’est pas ici.
Seuls mes amis ont acquis le droit de m’appeler de la sorte, et j’ai le regret de te dire que tu n’en fais pas parti…
… t’avais qu’à porter un nom prononçable
, maugréa le gradé, un air apitoyé dépeint sur le visage.
… mais je veux aider la communauté alors laisse-moi intégrer la garde de nuit, acheva-t-elle sans faire plus ample attention à sa répartie futile.
Tu sais bien que tu es dangereuse et incontrôlable ! s’emporta l’autre.
J’ai voyagé depuis quelques temps, j’ai acquis de l’expérience et une meilleure maîtrise de moi-même, expliqua-t-elle posément. Je t’assure que j’ai compris la relation avec l’esprit Totem. Ce n’est plus un ennemi, c’est mon égal.

Oksy l’observa, estomaquée par cette révélation dont Eärhyë se serait bien passée.

Je lui accorde volontiers sa part de liberté et il concède à me laisser tranquille. Une entente cordiale pour une meilleure osmose entre le Lynx et moi.

Comme d’habitude, elle avait prononcé le nom du félin avec un respect tangible, foudroyant le gradé sur place par cette simple marque de reconnaissance. Son air absent semblait reconnaître qu’elle avait mûri en son for intérieur et la jeune Bélua se surprit à espérer qu’elle obtiendrait gain de cause.
Elle sut qu’elle avait gagné lorsqu’une ride sinueuse barra le front de l’homme auquel elle faisait fièrement face.


Reviens me voir demain, même endroit, même heure, concéda-t-il en levant une main autoritaire pour réclamer silence et ensevelir les protestations qu’il savait d’avance venir. Tu as des cernes sous les yeux et tu n’es pas armée. Sans repos et sans arme physique autre que ton esprit Totem, tu ferais une bien piètre période d’essai. Sois en forme demain et n’arrive pas en retard. La moindre erreur signera la croix sur ton souhait d’entrer dans la Garde de Nuit.

Et sans plus attendre de réponse, il se détourna et emporta ses effectifs dans son sillage.
Eärhyë allait exploser, mais elle ne savait pas encore si c’était de bonheur d’avoir droit à un essai ou d’indignation à cause de cette attente. Désireuse de faire bonne figure, elle prit le chemin de sa chambre. Sa nuit ne fut pas moins affreuse que les précédentes, mais au moins avait-elle trouvé une occupation qui la détournerait de ses sombres pensées pour les nuits à venir.



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Dim 24 Juil 2016, 17:38

「 Sur les traces d'un Snow 」
« S’occuper l’esprit pour les nuits à venir », oui, elle aurait de quoi faire pendant sa période d’essai, comme elle se complaisait à penser. Seulement, il fallait encore qu’elle patiente toute une journée et son impulsivité était soumise à rude épreuve.
Eärhyë était une jeune femme bouillante d’énergie, malgré son air toujours froid lorsqu’elle croisait des gens. Devoir rester tranquille une journée entière en attendant l’action était un supplice dont elle se serait bien passée, d’autant plus quand les doutes l’assaillaient.
Serait-elle une bonne gardienne ? Probablement. Après tout, c’était avant tout un travail de pistage et c’était son activité favorite. S’il survenait un problème, cela ne proviendrait pas forcément d’elle.
Y’aurait-il de l’action ? Mmmh, le pistage était avant tout une affaire de discrétion et de patience. L’action était engendrait par une partie de chasse ou une invasion. Si Eärhyë espérait en avoir, les autres ne seraient peut-être pas du même avis.
S’épanouirait-elle véritablement ou ne serait-ce qu’une occupation comme une autre ? Tout dépendrait de l’accueil des autres Béluas, si bien qu’on arrivait, enfin, à la question essentielle et la plus grande peur de la jeune femme : les autres Béluas l’accepteraient-ils enfin dans leur communauté grâce à cette volonté d’apporter son soutien ?

Le plus étrange dans tout ça, c’était que jusqu’à maintenant, la blonde n’avait pas ressenti ce besoin d’être reconnue par ses pairs. Or, depuis peu, la solitude dûe aux voyages la gagnait peu à peu et elle ressentait enfin cette nécessité d’appartenir à un groupe. Ce sentimentalisme aurait pu l’exaspérer voire l’agacer mais elle commençait à mûrir pour de bon, et à « devenir chiante » comme elle se qualifiait de temps en temps lorsqu’elle en prenait compte. Et le Lynx qui ricanait comme une hyène…


Bon, assez prélassé, il est temps de se mettre en forme pour ce soir, s’évertua-t-elle en délaissant la chaleur de son lit.
Réprimant une furieuse envie d’aller pister, elle qui ne souhaitait pas s’épuiser d’avance pour sa soirée, elle s’obstina à déambuler en ville avant d’atterrir dans une taverne prise au hasard pour ingurgiter une unique chopine, histoire de se désaltérer et, surtout, donner le meilleur d’elle-même en soirée. C’était sûr, elle allait être marquante de cordialité et de servilité.


Alors Eärhyë, paraît qu’t’as prévu de faire des étincelles ce soir ? l’apostropha le tavernier alors qu’elle gagnait sa table favorite située dans une alcôve plongée dans l’ombre, idéale pour passer inaperçue.
Les nouvelles circulent vite, répondit-elle obligeamment en retenant un roulement des pupilles vers le plafond.
C’est qu’on surveille le moindre de tes bêtises, il ne faudrait pas qu’on en oublie une sur ton tableau des trophées.
Cette remarque prononcée sur un ton malicieux eut le don de la faire sourire mais les glapissements moqueurs de certains habitués des lieux annihilèrent tout amusement.
Moi au moins, je fais quelque chose de mes journées, je perds pas mon temps à boire ! leur cracha-t-elle à plein nez avant d’aller s’asseoir.

Le tenancier soupira, désolé. Il aimait bien le caractère de cette petite malgré son instabilité. Il aurait cru que les aléas de ses aventures la calmeraient et lui feraient gagner en sagacité mais il fallait croire qu’il avait rêvé éveillé.

La journée se déroula ainsi, dans la morosité et l’agacement, si bien qu’Eärhyë accueillit la tombée de la nuit avec un indéniable réconfort et un plaisir assuré.
Suivant les directives à la lettre, elle se rendit à l’orée de la forêt en attendant l’arrivée des veilleurs de cette nuit. Oksy se porta à sa rencontra en hochant la tête, que la jeune femme interpréta comme une appréciation de sa ponctualité. Toujours un point de plus pour moi, je ne cracherai pas dessus…


J’en ai discuté avec les autres, ta période d’essai s’étalera sur une semaine. Ca devrait te laisser le temps nécessaire pour prouver tes capacités. Eärhyë serra les poings en s’indignant, prête à râler après ce changement de durée, mais là encore, Oksy leva la main pour faire taire toute protestation. Tu es farouche, et les supérieurs craignent ton incapacité à te soumettre aux ordres, aussi simples soient-ils qu’un « ne bougez pas » ou « fuyez », si cela s’avérait nécessaire. Tu devrais prendre conscience du cadeau qu’ils te font et apprendre à brider ton impulsivité. Tu sais très bien que tu ne seras pas acceptée si tu ne te comportes pas correctement. La jeune femme hocha la tête en gardant le silence. Bien, apprécia le gradé. Pour ce premier soir, tu vas rester près de moi… Déjà Eärhyë ouvrait la bouche, et le Bélua dut froncer les sourcils pour la réprimander en silence. Affichant une moue boudeuse, la jeune femme ne proféra pas un mot pour montrer son désappointement. Suis-moi. Silencieusement.

Le visage d’Earhyë s’affubla d’un sourire plein d’assurance moqueuse alors qu’elle suivait Oksy comme son ombre. Elle serait prête à n’importe quoi, dans la limite de la décence bien sûr, pour prouver sa valeur.
Le gradé donna ses ordres au petit groupe puis il s’intéressa de nouveau à la jeune blonde.


On a repéré des traces inquiétantes au cœur de la forêt, non loin des frontières avec l’Edelweiss. La Nature semble perturbée, il faut qu’on en trouve la cause, expliqua-t-il dans un murmure, entrouvrant à peine les lèvres comme si ses mots pouvaient à eux seuls faire fuir le mal des lieux.
Eärhyë, désireuse de ne pas se faire remarquer, hocha la tête pour signifier qu’elle comprenait.
Ils s’enfoncèrent entre les troncs, dans un silence complet.


Eärhyë apprécia plus qu’elle ne l’aurait cru ce qu’elle assimilait à du pistage en compagnie d’autres Béluas, plus doués que Mirra pour le silence.
Elle savourait la moindre caresse sur les végétaux d’où gouttaient une humidité rafraîchissante, elle adorait se baisser pour étudier la moindre empreinte, mêler en un simple regard ses connaissances avec Oksy. Malgré le danger qu’ils relevaient, elle était incapable de contrôler cet enthousiasme et ce bonheur pur qui la caractérisaient à chaque sortie dans la forêt.
Pourtant, la multitude de traces de bottes, de différentes tailles, les inquiétaient de soirée en soirée. Incapable de mettre un nom sur la race des individus invisibles, la garde de nuit avait mené son enquête. Aucun Bélua n’avait emprunté les jours précédents les pistes méconnues où les empreintes avaient été aperçues.

Ce ne fut que le quatrième jour, au bout de plusieurs heures de vaines recherches, qu’Oksy et Eärhyë rencontrèrent, par hasard, un indice qui en égrèneraient d’autres. C’est la jeune femme qui le vit, et elle cacha mal sa fierté. Quelques gouttes de sang frais sur un arbuste et plus loin sur la mousse recouvrant un tronc d’arbre.


Ce n’est pas un animal, chuchota-t-elle. Aucun d’entre eux ne serait capable de déposer du sang en hauteur, d’autant plus s’il est blessé.

Oksy acquiesça silencieusement. Surpris de découvrir l’étendue des connaissances de sa jeune compagne sur le pistage, il appréciait néanmoins le regard nouveau qu’elle apportait et ne doutait pas, malgré leurs recherches infructueuses, de sa réussite.
Inconsciente de la fierté de son « mentor », elle courba l’échine et laissa le Lynx étudier les alentours à travers ses yeux d’humaine. Le Lynx renifla puis indiqua nonchalamment une direction, si tant est que le félin puisse être réellement nonchalant, notamment dans un tel moment.
D’un signe de tête, elle indiqua à Oksy de la suivre, ce qu’il fit sans discuter. Il fallait croire que la confiance se développait enfin.

Le problème est qu’elle ne vit pas le danger. Un corps s’écroula sur Oksy et ce dernier bascula dans les fougères. Eärhyë se retourna subrepticement pour entrevoir les couleurs de crocs pointues ensanglantées.


m*rde ! grinça-t-elle. Tu l’avais pas vu, celui-là, engueula-t-elle son Lynx intérieurement.
Le félin gronda avant de lacérer le néant. Eärhyë ne se fit pas prier : l’humaine bondit, le Lynx atterrit sur sa proie, lacérant le dos en laissant libre court à sa fureur d’avoir été trompé.

D’une force surhumaine, le Vampire attrapa le félin de ses mains pâles et l’envoya valser contre un tronc d’arbre qui se brisa légèrement sous le poids propulsé. Le félin, sonné, gronda légèrement, se redressa sur ses pattes en gigotant vaguement la tête avant de se concentrer de nouveau sur l’intrus.
Dans ses pensées, Eärhyë s’étonna de ne pas voir réagir Oksy mais la flaque de sang qui s’étendait sous sa tête donna une réponse à ses interrogations. Le chef avait du percuter un tronc ou une racine, quelque chose d’assez dur pour lui ouvrir la boîte crânienne…
Le Lynx n’y prête pas attention. Dans le désir d’obtenir vengeance, il s’élança ardemment et planta solidement ses griffes dans le dos de sa proie. Celui-ci hurla de douleur, tenta d’attraper de nouveau le corps sauvage agrippé à lui. Mais le félin s’y était préparé, il passa une patte au niveau de la jugulaire, prête à la sectionner d’une griffe au moindre faux mouvement. Le Vampire, dans un ultime effort pour se libérer de ce danger ambulant, repoussa son dos contre un tronc d’arbre dans le but de désarçonner le Lynx mais celui-ci, rugissant, tint bon. Finissons-en ! implora la conscience de la Bélua, qui sentait les forces et surtout la résistance de son esprit Totem s’amenuisaient dangereusement. Alors le Lynx avança sa gueule vers la nuque du Suceur de sang et, dans un horrible bruit d’os brisés, mit fin à la non-vie de ce dernier.

Affalé comme une poupée de chiffon, le Lynx rugit pour marquer sa fierté et son honneur avant de courber l’échine, laissant l’humaine reprendre le contrôle.
Aussi nue qu’à sa naissance, celle-ci vérifia par acquis de conscience le pouls du Vampire avant de s’occuper d’Oksy, inconscient.


m*rde, m*rde, m*rde ! jura-t-elle, des plus inquiètes.
Elle passa un des bras du gradé sur son épaule et le sien au niveau de la hanche du Bélua pour le redresser et commença à le tracter vers leur village. Même inconscient, Oksy gémissait de douleur et Eärhyë serrait les dents en peinant sous le poids de sa charge.


Me claque pas entre les mains, bordel ! grogna-t-elle.
Elle tomba une première fois, se redressa, puis perdit le compte de ses chutes. Elle ne s’était pas rendue compte à quel point ils s’étaient éloignés de leur village, leur chez eux… Tout ce qu’elle sait, c’est que c’est à genoux, tirant le corps d’Oksy derrière sans plus prendre garde aux aspérités du terrain embusqué, qu’elle atteignit enfin la lisière de la forêt. Elle cria alors après des secours, qui ne tardèrent pas à la rejoindre pour cueillir le blessé.

Elle n’eut que le temps de se rendre compte que l’aube était levée avant de s’écrouler face contre terre, évanouie.



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Mar 26 Juil 2016, 17:28

「 Sur les traces d'un Snow 」
Eärhyë émergea dans une chambre qui lui était, au premier abord, inconnue. Son premier réflexe fut d’attraper sa dague, qui reposait toujours près d’elle lorsque la jeune femme s’endormait. Son geste lui soutira une vive douleur avant qu’elle atteigne son arme, qui n’était en réalité pas là à ses côtés, et la Bélua ne put que gémir, incapable de contenir cette sensation de déchirure dans tout son corps.
Le Lynx se recroquevilla en elle, désolé de lui faire subir tant de douleurs…
Un mouvement sur sa gauche empêcha toutefois la jeune blonde de réfléchir davantage. Ouvrant brusquement les yeux, l’intensité de la lumière fit grimacer son joli minois, elle n’eut donc qu’une vision fugace de l’individu présent dans la pièce.


Ce n’est que moi, Eärhyë. Tout va bien, ne t’affole pas.

Confuse, la convalescente mit quelques secondes à parvenir à mettre un nom et un visage sur cette voix pourtant familière. Pourquoi si familière ? Et pourquoi était-elle dans un lit, dans une chambre qu’elle ne connaissait pas qui plus est ?

Eärhyë, dis-moi que tout va bien, supplia la voix masculine, avec une note d’inquiétude saillante comme une plaie béante. En temps normal, l’interpellée aurait réagi sous ce timbre de voix des plus déplacés compte tenu de leur relation distante jusqu'à lors, mais le malaise était trop grand pour qu’elle réfléchisse à ce sujet.

La mémoire revint alors à la pauvre interpellée gisante dans son lit. Par saccades, les images des cinq derniers jours se bousculèrent, faisant naître une vague nauséeuse. Elle se contraignit à rouvrir les yeux, prête à affronter le supplice lumineux plutôt que ce malaise croissant.
Elle découvrit alors le veilleur, et le bandage lui ceinturant la tête d’où l’on pouvoir voir germer une petite tâche vermeille la fit se sentir mal.


Oksy…

Car c’était bien à lui qu’appartenait ce timbre de basse, provenant tout droit d’un coffre fort de chair.
La voix de la jeune femme s’était voulue inquisitrice, ce ne fut qu’un filet narguant qui s’échappa des lèvres gercées. Si la jeune femme avait pu penser correctement, elle aurait gerbé de s’entendre si fragile, frêle petite chose dans un corps merdique.


J’ai… mal… articula-t-elle avec difficulté, ressentant comme des piqûres dans l’ensemble de sa cage thoracique.
Un rire sans joie lui répondit.


Tu n’es pas passée loin d’une commotion cérébrale, tu as plusieurs côtes cassées, le Lynx a puisé dans tes forces et tu as achevé le reste en me traînant jusqu’au village, annonça Oksy avec une émotion palpable. Il ne fallait pas t’attendre à autre chose.

Un silence éloquent accueillit le diagnostic. Eärhyë referma ses pupilles pâles, encaissant le coup comme le Lynx avait subi les attaques répétées la… Quand l’affrontement avait-il eu lieu, d’ailleurs ?

Combien de…

Deux jours, la devança son mentor, devinant bien la question que la turlupinait. Tu étais au bout du rouleau quand ls villageois nous ont trouvés. Heureusement que tu avais la force de crier, nous serions morts tous les deux à quelques mètres des premières maisons, sinon…

Le choc de cette annonce fut moins brutal à supporter que celle de son état.
Eärhyë chercha à se redresser mais ses côtes se rappelèrent à son bon – enfin, façon de parler – souvenir. Elle gémit en retombant mollement sur sa couche.


Reste tranquille, je vais appeler le médicastre.

La Bélua n’entendit rien de ses paroles ; elle était retombée dans l’inconscience, trop faible pour supporter la réalité de la situation : elle serait emprisonnée dans cette pièce un bout de temps.

Les jours se succédèrent de cette manière. Elle se réveillait pour découvrir Oksy à son chevet, sans s'expliquer sa présence au quotidien, mais la douleur insoutenable la propulsait dans l’inconscience au bout de quelques minutes.
Néanmoins, au bout d’une semaine, le médicastre l’obligea à ce qu’elle se lève.


Vos côtes devraient aller mieux mais il ne faut pas non plus que vos membres se raidissent au point de ne plus savoir marcher, avait-il dit avec douceur, sachant bien les épreuves que cette affirmation allait engendrer.

Depuis lors, contenant ses hurlements de douleurs à grande peine, eärhyë s’obligeait à des exercices quotidiens, s’acharnant à repousser toujours ses limites pour retrouver son ancienne agilité. Elle puisait également dans la force tranquille que dégageait le Lynx pour parvenir à ses objectifs toujours plus grands, et Oksy, qui veillait sur elle constamment  - il ne pouvait reprendre son poste à la garde de nuit, vu qu’il était encore faible après son coup à la tête – s’étonnait d’être témoin de ce petit miracle.

Un jour que la douleur devenait qu’un pâle souvenir au royaume des limbes, Eärhyë demanda à réintégrer la garde de nuit le soir même. Cela fait plusieurs jours qu’Oksy avait repris ses fonctions au sein de la garde, elle voulait refaire de même, d’autant plus que l’aide apportée au gradé avait contribué à une meilleure réputation au sein de la communauté.


Eärhyë, ce n’est pas prioritaire, protesta-t-il calmement. Tu commences seulement à guérir et…

Faux, mes vieux os ne grincent plus au moindre mouvement et je peux tenir sur mes jambes quelques heures. Promis, je ne forcerai pas et m’arrêterai en chemin pour reprendre mon souffle s’il le faut, mais je réintègrerai la garde de nuit cette nuit, que tu le veuilles ou non.

Un petit mensonge n’était que peu de choses, s’il pouvait être bénéfique à son bien-être.

Espère de folle, avait soupiré son interlocuteur. Mais il dut deviner que discuter ne serait qu’une perte de temps, au vu du tempérament rebelle de la jeune femme. Alors il céda.
Il n’avait que cela à faire, de toute façon…

La nuit de tous leurs maux, ils avaient, enfin elle avait occis un Vampire parmi tant d’autres. Tout un groupe sévissait dans la forêt et la Nature protestait de ces mauvais traitements.
Ils mirent un mois à éradiquer ces traîtres et Eärhyë se démena comme une diablesse pour grossir son tableau de chasse.

Progressivement, elle prit goût à cela, au point que cela devenait une obsession que la garde de nuit ne parvenait plus à combler. D’abord le pistage, cette activité qu’elle adorait par-dessus tout lui permettait de faire le vide en période de surmenage ou d’incertitudes. La traque s’ensuit alors que les premières traces sont repérées. Découvrir sans être découverte, observer sans être vue en retour. L’appel du sang, synonyme de vengeance, acte libérateur qu’elle commençait à apprécier, malgré des débuts difficiles refoulées en des nuits obscures et vibrantes de sueur.
Oui, la Garde de Nuit ne lui suffisait plus, même si elle jouissait d’un statut qui la protégeait des récriminations dûes aux résultats de ses… pistages.

Deux mois s’étaient écoulés depuis qu’elle avait intégré la garde de nuit mais c’est seulement maintenant qu’Eärhyë osa évoquer son choix envers Oksy, celui qu’elle considérait et considèrerait toujours comme son mentor. Un de ses mentors, probablement.


Tu m’étonneras toujours, Erhy…

La jeune femme sourit. Elle avait finalement permis qu’il l’appelle par son surnom affectif car leur relation, d’abord cordiale, s’était mue en une franche amitié, qu’elle espérait voir perdurer dans le temps, malgré certains choix décisifs dans une vie.

Cela tombe bien, j’aime être surprenante et imprévisible, sourit-elle gentiment.

Mais là, ton imprévisibilité taquine le paradoxal. Qui a dit qu’un garde n’était pas doué de traits d’esprit ? Te rends compte que tu me suppliais de te réintégrer dans la garde de nuit alors que tu aurais du rester en convalescence encore quelques jours et qu’à présent tu m’annonces ta démission ?

Mon retrait, pas ma démission. Si tu as besoin d’un coup de mains pour occire quelques vilains envahisseurs, tu sais que tu peux compter sur moi.

Je me débrouillai très bien sans toi avant
, maugréa son mentor sur un ton bourru. Mais Eärhyë ne se laissa pas prendre, elle savait que sa décision l’affectait. Elle souhaitait juste qu’il s’en remettrait rapidement. Le soldat soupira mais poursuivit, hochant la tête comme pour accepter l’inéluctable.
Puis-je au moins savoir la raison de cette soudaineté ? D’autant plus que tu commençais à être appréciée par nos pairs… ajouta-t-il en l’accusant du regard.

Ils s’en remettront, et je m’en accommoderai. J’ai vécu 19 ans en subissant leur véhémence, ça me manquerait presque.

C’est cela, et prends-moi pour une mule en détournant la conversation de ma question…


Les pupilles de la jeune blonde se teintèrent d’innocence toute malicieuse.

Un besoin irrésistible de repartir sur les routes en quête d’aventures et de rencontres plus extravagantes les unes que les autres.

Ce n’était qu’un demi-mensonge. Elle repartait réellement sur les routes en quête de quelque chose, mais la raison était plus sombre que l’extravagance citée.

Quelle poétesse, ironisa Oksy. Ramène-moi des écrits quand tu passeras nous voir.

Promis ! sourit-elle, et c’était bien là une promesse qu’elle comptait tenir, ne serait-ce que pour faire plaisir à cet homme d’apparence bourrue mais au coeur d’artichaut. Puis une idée lui vint en tête, et c’est avec quelques rougeurs au niveau des joues qu’elle partagea sa demande.
Oksy… Est-ce que tu accepterais de récolter les lettres que je pourrais possiblement recevoir ? Je pourrais demander à Mirra mais il est constamment sur les routes et je ne connais personne d’autres de confiance…
Bien sûr, Erhy, accepta-t-il volontiers. Et puis cela te donnera une bonne raison de venir me voir, alors plutôt deux fois qu’une !
On dirait que tu ne me fais pas confiance, s’amusa-t-elle. Prends garde, tu risques de crouler sous les déclarations de mes admirateurs…

Se juchant sur la pointe des pieds pour couper court à toute réplique taquine, elle se permit une bise légère sur la joue mal rasée, puis elle recula pour admonester la touche finale, un clin d’œil charmeur avant de se retourner sans un regard en arrière.
Son choix l’attendait devant elle, la jeune femme n’avait pas de temps à perdre à lorgner sur le passé.



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