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 ~ A la croisée des destins | Snow ~

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Jeu 14 Nov 2013, 18:24


L'après-midi touchait à sa fin. Des pointes d'or et de feu illuminaient la ligne d'horizon qui bientôt serait aussi flamboyante que les flammes d'un bûcher. Et enfin, les ténèbres de la nuit recouvraient les terres et les avaleraient de ses grosses mâchoires avides. Mais avant le règne du soir, l'on se devait de profiter des derniers instants ardents de la journée. Il faisait bon, malgré l'heure qui se faisait tardive et quant bien même un petit vent frais soufflait un peu trop fort. Les oiseaux chantaient encore, et si leur mélodie s'atténuait au rythme des minutes qui défilaient, ils semblaient vouloir clamer jusqu'à la fin leur amour du printemps. Il flottait sur les territoires Béluas un délicat parfum boisé et fleuris. C'était plutôt agréable. L'épaisse forêt, sombre et mystérieuses, frémissait au passage intempestif des bêtes sauvages. Des loups hurlaient au loin, une meute se mouvait rapidement. La nature, à l'état brute, gardait sous contrôle l'environnement, offert aux grands yeux clairs de Vanille. Étrangement calme et sereine, la jeune femme contemplait les environs. De sa démarche légère et féline, elle voguait à travers le Rocher au Clair de Lune qui, majestueux, surplombait sans conteste les parages. Elle avait une vue imprenable de là-haut, et ne se privait pas de laisser ses prunelles d'un vert inimitable glisser sur les alentours si tranquilles. Le paisible qui régnait était reposant, loin des frasques que la demoiselle fréquentait de manière habituelle. Un peu de quiétude ne se refusait pas et soulageait les esprits encombrés de trop de pensées. Pourtant, la Sirène gardait ses lèvres roses acidulés légèrement pincées.

Un coup d’œil, même furtif, laissait à penser sans trop de mal que Vanille quittait tout juste une quelconque et énième réception. Bien qu'elle se présente toujours avec élégance, la robe qu'elle revêtait n'était guère adaptée à une balade ni même à une soirée banale, à moins d'être d'une prétention sans égal. Malgré son orgueil, la belle n'était pas assez poseuse pour faire de pareil costume sa garde-robe complète, d'autant plus quand on connaissait un peu les côtés sombres de son emploi du temps. Toutefois, elle était superbe en cet instant. L’astre du jour, qui déclinait, frappait de ses rayons incandescents la longue chevelure bouclée de l'Ondine, dont le cuivre sulfureux habituel se reflétait d'étincelles. Relevés en un chignon plutôt haut, seules quelques mèches étaient libres. En ce qui concernait la fameuse robe, elle était d'une infinie délicatesse, et l'on supposait sans mal qu'il fallait une certaine silhouette pour oser la porter. Faite de voiles superposés, de perles blanches et de diamants, c'était une tenue riche sans paraître pompeuse, qui conférait davantage des airs angéliques à la Dame des Abysses qui avait déjà une frimousse digne des créatures célestes. Elle avait réellement l'allure d'une princesse. Mais quoiqu'il s'était passé lors du bal, de toute évidence, Vanille n'était pas satisfaite, puisqu'elle était partie. Aussi, au fur et à mesure qu'elle se rapprochait lentement du bord du Rocher, elle se débarrassait de parures et ornements, sans ménagement. D'un geste, elle brisa son collier et le laissa s'effondrer par terre. Des perles sautèrent et roulèrent tout autour dans de petits cliquetis. Puis elle retira ses bracelets pour les jeter sur le côté. Deux bagues subirent le même sort. Et elle fit glisser ses pieds de ses chaussures claires aux talons extravagants pour les abandonner sur place. Elle arracha même la fleur qui décorait sa coiffure pour la laisser voleter à sa guise. Au moins pouvait-on la suivre avec les indices qu'elle laissait sur sa route.

Seul un médaillon qui pendait au bout d'une fine chaîne d'or survit à son étrange colère muette. Et toujours aussi silencieuse qu'un chat, Vanille s'assit au bord du Rocher dans un soupire, pensive. Les coins de ses lèvres frémirent. Puis un sourire les orna, et elle se mit à rire, une main sur ses yeux. Elle se fichait pas mal d'avoir l'air d'une démente. N'était-elle pas censée être seule ? Et si un Bélua osait venir troubler sa paix, il serait reçu comme il se doit. Décidément, la jeune femme n'aimait pas cette espèce qu'elle trouvait bien trop peu raffinée, jusque dans l'architecture de ses édifices. « Tu n'as pas l'impression d'être parti vite ?» demanda une voix inhumaine, grave et caverneuse, ponctuée de grognement sourd. Un immense tigre, qui devait bien frôler le mètre quarante au garrot, sortit de sa cachette pour scruter sa maîtresse de ses yeux jaunes. « Je pense que cela valait mieux. Qui sait ce qui aurait bien pu se passer dans le contraire.» répondit-elle de sa voix douce et claire dont les intonations chaudes laissaient présumer de sa race, celle des filles des eaux. « Je suis persuadé que tu as une petite idée sur l'issu.» - « En effet, mais cela m'aurait compliquer l'existence. J'ai besoin d'elle. Pour l'instant, du moins.» - « Je me demande ce qui se passera le jour où son utilité sera moindre.» - « Tu t'en doute bien, mon chaton.» - « Oui, c'est vrai.» - « Et cela ne te gêne point.» Plus une constatation qu'une réelle question. « Pas vraiment.» - « Hum. J'en serais presque troublée. Mais où est donc passée ta légendaire humanité mon ami ?» - « Elle a été dévoré.» C'était plutôt une bonne chose. Vanille rêvait de parvenir à faire redevenir sauvage son animal de compagnie. « Tu as pourtant été élevé avec elle.»  « Mais c'est avec toi que je vis depuis bien trop longtemps.» Vanille haussa doucement les épaules. « Soit.» - « Pourquoi traînes-tu ici ?» - « Je ne sais pas.» murmura-t-elle. Un pressentiment. Une vision floue d'un avenir probable. Vanille était curieuse. Et elle voulait savoir.

Le silence se fit. Le tigre alla se coucher dans un coin, tapis sous une flore abondante, et la Sirène ne bougea pas. Une jambe repliée, l'autre se balançait dans le vide. Et elle regardait les cieux se voiler.
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Sam 16 Nov 2013, 18:17

La rencontre des opposés, quand le destin s'amuse à allier beauté et malice.




La journée touchait à sa fin. Tout juste lavé dans un coin d'eau avoisinant le lieu qu'il hantait malgré lui, Snow déambulait au rocher au clair de lune, sans réel but. Il connaissait les moindres recoins des environs de cette imposante structure de dame nature, et il en était las. Un jour peut-être aurait-il la force de courir ailleurs, de redécouvrir les terres du Yin et du Yang. Il l'espérait fortement en tout cas.
Toujours vêtu de la tenue que lui avait offert son étrange bienfaitrice, une tunique doublée de fourrure salie par l'usage et le temps, il accueillait tout sourire le vent qui lui caressait le visage de sa douce patte. Le soleil terminait peu à peu sa course, baignant les environs de ses rayons aux chaudes et flamboyantes couleurs. Snow resta là, à une cinquantaine de mètres du rocher, caché en son ombre, à contempler le spectacle, bien que quotidien, que lui offrait l'astre solaire lors de son coucher. Ce fût le graillement caractéristique de sa corneille qui le tira subitement de ses rêveries.

    * Regarde en haut. *

Suivant l'invitation de son amie, le bellâtre leva les yeux au ciel. De là où il était, il ne voyait que le dessous de la pointe du rocher, et dans un soupir accompagné d'un haussement d'épaule, il redonna toute son attention au soleil qui continuait sa lente et magnifique représentation.

    * Rapproche toi de moi, imbécile ! *

Le regard emplit des foudres qu'il vouait à son amie qui l'interrompait sans cesse dans sa contemplation, Snow écouta cependant les consignes de la corneille, et s'éloigna ainsi du rocher. Il leva de nouveau les yeux vers sa pointe pour y découvrir une fine silhouette qui dominait les environs de sa présence. Serait-ce là la mise en scène d'un suicide proche ? La curiosité du bellâtre fut piquée au vif, d'autant plus que les rayons du soleil se reflétèrent sur ce qui semblait être un caillou qui chutait allègrement du haut du rocher. Pour qu'il réverbère les derniers rayons de l'imposant roi de toute vie, ce petit caillou devait être une perle ou un diamant des plus riches apparats. Il n'en fallait plus pour rendre la curiosité du bellâtre insoutenable. Qu'il s'agisse d'un suicide ou non, cette silhouette devait posséder des richesses non négligeables. Et aux vues de sa tenue unique, il ne lui ferait aucun mal d'en acquérir, d'une manière ou d'une autre, ne serait-ce qu'une infime partie.

    " Joins toi à moi. "

D'un regard entendu entre les deux compères, accompagné d'un fin sourire sur les lèvres de l'ombre, Shadow se tatoua sur son cou, dévoilant de la sorte son plus beau profil. Snow entra alors à nouveau dans les ombres du rocher, et s'y effaça complètement, devenant invisible aux yeux de tous. A une vitesse folle, il gravit les parois ombragées de l'imposante roche, pour enfin se retrouver à son sommet. Il y retrouva sa forme humaine, posant un premier pas assuré sur l'imposante structure, face au soleil. La silhouette qui avait tant attisé sa curiosité était là, dos à lui, assise sur la pointe du rocher, pieds ballants au grès du vent. Il détailla alors celle qui l'avait poussé à monter si haut. Une chevelure flamboyante qui reflétaient à merveille les rayons de l'astre solaire en fin de course, une taille fine couverte d'une robe aux richesses dévoilées. Le sourire de Snow s'attisa un peu plus, dévoilant à la fois sa mesquinerie et sa beauté sans égale. Une perle vint heurter fragilement son pied, forçant le damoiseau à regarder le sol. Il la ramassa délicatement, avant de marcher d'un pas silencieux vers la demoiselle qui lui tournait le dos. Sur son chemin, il collecta les soeurs de la précieuse perdue, jusqu'à se trouver à un petit mètre derrière cette rousse en quête de solitude.

    " Je crois que vous avez perdu ceci durant vos périple. "

La main droite, emplie de perles, tendue en avant, le bellâtre s'argua de son plus beau et malicieu sourire. Ses yeux plissés pour se protéger du virulent soleil, il regardait sans cesse le chignon de la demoiselle, qui ne s'était encore retourné pour lui faire face.

    " Que peut bien faire une riche et majestueuse demoiselle telle que vous à un endroit aussi reculé et perché que le rocher au clair de lune ? "

Curiosité non voilée, le bellâtre était bien décidé à prendre les rennes de cette rencontre. Mais qui sait ? La belle qui lui tournait le dos saurait peut-être le prendre à contre-pied ? Quelles pouvaient bien être les surprises que le destin avait placé sur cette rencontre ?
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Dim 17 Nov 2013, 23:10


Pensive et rêveuse, Vanille demeurait immobile à contempler paisiblement les paysages sombres que lui offraient les hauteurs du Rocher. Le silence, délicatement ponctuée de la respiration ronronnante du tigre, était un soulagement. Si la belle était une femme d'action, impulsive et infatigable, elle appréciait de temps à autre de brefs moments de calme où elle pouvait réfléchir à sa guise de ses prochains méfaits. C'est pourquoi elle avait choisis très tôt, alors qu'elle était encore une toute jeune fille, de devenir bibliothécaire, pour se retrouver dans la tranquillité sereine des livres et de leur contenu d'une infinie richesse, quant bien même elle avait les compétences nécessaires pour devenir médecin, ou ce qu'elle voulait. Elle mettait ses talents aux profits d'une tout autre profession, bien moins noble, et évidemment officieuse. Du bout des doigts, elle écarta doucement une boucle cuivrée qui rebondissait près de sa joue pour la placer derrière une oreille. Et elle se raidit, mouvement presque invisible tant il était menu. La Sirène avait simplement sentit un léger frisson parcourir son dos, comme un courant d'air glacé qui aurait remonté le long de sa colonne. La mort planait désormais dans les parages, son odeur pestilentiel avait empli ses poumons, avant de s'en aller aussi vite qu'elle était venue. Une étrange sensation, qui n'avait pas du durer plus d'une seconde, avant que l'allégresse reprenne en main le lieu envoûtant. Mais le message était on ne peut plus clair, et la jeune femme savait qu'elle n'était plus seule. Par erreur ou par hasard ? Allait-on l'éviter soigneusement ou bien la retrouver ? Les réponses viendraient en temps et en heure.

Pas feutrés et tintements clairs. Vanille n'eut pas même à se retourner pour savoir que quelqu'un ramassait les perles éparpillées. Elle ne s'en formalisa pas. Après tout, si elle les avait sciemment jeté, ce n'était pas pour aller reconstituer son collier dans les minutes à venir. C'est ainsi qu'elle répondit sans même regarder le jeune étranger de son habituelle voix claire et chaude, au rythme mélodieux : « Désire-t-on retrouver ce que l'on a abandonné ? Ces pierres ne sont plus miennes. Disposez-en à votre guise, leur sort n'est plus mien, que vous décidez de les garder ou de les offrir au vide.» Et doucement, elle tourna la tête pour contempler son interlocuteur, plantant avec une délicatesse paradoxale ses grands yeux verts dans l'argent des mires d'un jeune quoique illustre inconnu aux cheveux blancs. Il était plutôt bel homme, avec une apparence hivernale et un sourire craquant. Typiquement le genre d'hommes dont la Sirène appréciait la compagnie, le temps d'une nuit passée entre des draps. Mais les amants n'étaient jamais au courant du sort qui attendait la majorité d'entre eux au petit matin. C'était un secret, et une partie tout aussi agréable pour la jeune femme que l'étreinte, ce qu'elle se gardait bien de préciser, et dont on ne pouvait se douter. Qui oserait mettre en doute pareil visage angélique ? Fiers étaient les hommes qui croyaient avoir attraper une innocente proie dans leur filet. Après, ils n'étaient plus rien. Car ils étaient morts. Et peu lui survivrait, car elle n'en voyait simplement pas l'intérêt.

« Qu'est-ce qu'une demoiselle tel que moi ?» enchaîna-t-elle en détournant la tête pour rester perdue dans les cieux et les ténèbres du sol. Un très léger sourire étirer ses lèvres roses, pour orner son visage d'ange d'une touche de lumière. Une question pareille pouvait déstabiliser, car il fallait faire attention à la réponse, et l'ignorer était une autre façon de s'exprimer. « J'ai simplement fui une bien mauvaise compagnie, à qui j'ai largement préféré le chaos naturel des paysages béluas, à défaut que sa population soit cordiale.» Une joyeuse bande de rustres, ces hommes animaux. Mais leur attitude facilitait bien souvent le travail de la Sirène. « Et qu'est-ce qu'un corbeau blanc fait dans les parages ? » Un peu plus loin, Kesmos s'étira. Ce tigre était vraiment immense, et terriblement imposant. Ses pattes étaient énormes, et on imaginait sans mal le dégât de ses griffes sur le corps humain. Il ouvrit les yeux et le posa sur le nouvel arrivé, et grogna. Il n'aimait pas ce genre de personnes. Il devrait être mort, et se désolait qu'il ne le soit pas. Alors il se retourna pour se coucher une nouvelle fois, prêt à bondir à tout instant si on lui donnait l'autorisation ou l'ordre de dévorer cette chose.

Vanille se releva lentement, sans s'aider de ses mains, avec l'élégance naturelle et féline qui la caractérisait, le tout sans décrocher son regard du jeune homme aux yeux clairs. Le vent faisant virevolter le maigre tissu aérien qui lui servait de robe. Elle posa donc ses mains le long de son corps. La pudeur était loin d'être le propre des Sirènes, encore moi de celle ci en particulier. Ce n'était pas une raison pour se mettre presque nue devant le premier venu. « Vous pensiez peut-être que je comptais m'envoyer valser. Loin de moi l'idée de vous décevoir. Mais je ferais mieux de vous prévenir avant de m'en dissuader inutilement ou de me pousser.» Toujours ce léger sourire aux lèvres aux notes insolentes. Il fallait toujours se méfier des belles femmes. Pousse-là, devrait lui murmurer une voix dans sa tête, car si tu ne le fais pas, elle se chargera de toi.
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Lun 18 Nov 2013, 05:40

Lorsque les perles s'effacent face à la beauté de leur intrigante propriétaire.



    " Désire-t-on retrouver ce que l'on a abandonné ? Ces pierres ne sont plus miennes. Disposez-en à votre guise, leur sort n'est plus mien, que vous décidez de les garder ou de les offrir au vide. "

La voix de la mystérieuse rousse contrastait complètement avec ses sulfureuses paroles. Cet étrange mélange n'attisa que plus la curiosité du bellâtre qui attendait, patiemment cependant, que la demoiselle deigne se retourner pour lui faire face. Il replia son bras, ramenant sa main qui conservait en son creu les précieuses perles. Il n'avait pas encore décidé de ce qu'il en ferait, et se devait de sonder ne serait-ce qu'un peu sa rencontre du jour avant de décider du choix le plus judicieux.
La belle se retourna enfin, enfonçant ses grands yeux semblables à des émeraudes dans ceux de Snow. Les deux êtres prirent le temps de se dévisager, sans gênes d'une part comme de l'autre, durant quelques instants. L'ombre était ravi de la créature que le destin avait placé sur sa route. Son visage était fin et angélique, bien que ses pulpeuses lèvres laissent envisager quelques penchants pour les plaisirs du vice. Vu qu'elle était assise face à lui, il eu un aperçu de la poitrine à la fois jolie et sans prétention de la demoiselle. Il se faisait rare de ne pas voir les seins de ces dames vomir de leurs décoltés toujours plus plongeant, tant il était aisé de modifier ses attributs physiques en ces terres où magie était courante. Et cela n'allait pas pour déplaire au bellâtre. Après tout, une femme qui reconnaissait la beauté et le pouvoir d'une poitrine plus discrète avait de grande chance d'être des plus malignes. Après tout, l'augmentation de cet attribut féminin était le plus souvent signe d'une intelligence moindre, et si un homme savait se défendre contre les aussauts visuels de ceux-ci, une femme pouvait perdre bien de ses pouvoirs. Tandis que là, cette poitrine, qui savait rester à sa place tout en montrant au monde entier qu'elle était bien présente et bien faite, n'attisait que plus les désirs du bellâtre envers cette créature aux défauts physiques inexistants. Oui, il se devait de l'avouer, cette demoiselle était d'une beauté incontestable qui entrait largement dans ses goûts.

    " Qu'est-ce qu'une demoiselle telle que moi ? "

La belle détourna alors la tête, brisant le lien qui unissait les yeux des deux protagonistes. Alors qu'elle plongeait ses prunelles dans le vide, Snow, quant à lui, ne pouvait détachait les siens de la demoiselle. Il profita alors de l'instant pour détailler plus précisemment sa fine silhouette.

    " La malice que je lis dans votre question démontre que vos appârats sont bien trompeurs. Je doute finalement pouvoir trouver une seconde demoiselle telle que vous. "

A la fois subtil et charmeur, le bellâtre ne s'était en aucun cas laisser déstabiliser par cette épineuse question. Tout au contraire il y découvrit un jeu bien plus intéressant et stimulant que celui pour lequel il pensait être grimpé si haut.

    " J'ai simplement fui une bien mauvaise compagnie, à qui j'ai largement préféré le chaos naturel des paysages béluas, à défaut que sa population soit cordiale."

Ainsi semblait-il donc que la belle ait une dent contre les hommes-animaux. Le bellâtre trouva cela étrange. Après tout, les béluas n'avaient pas l'air de mauvais bougres, bien qu'il n'en ai jamais réellement approcher un. Il s'était contenter de les observer de loin,  préférant à l'heure actuelle rester dans l'ombre, au plus loin de l'attention des passants.

    " Et qu'est-ce qu'un corbeau blanc fait dans les parages ? "

Au même instant, Snow sentit une troisième présence sur le rocher. Il découvrit alors du coin de l'oeil un imposant tigre s'étirant non loin de là, caché sous la flore dominant le rocher. Le regard de l'ombre croisa alors celui de la bête, qui lâcha un léger grognement, laissant à Snow tout le luxe d'apercevoir ses crocs, en guise de mise en garde. Pour seule réponse pointée de provocation, le damoiseau se contenta d'hausser les épaules, l'air de rien. Après tout, les ombres gagnaient peu à peu du terrain avec la nuit naissante, et il lui serait aisé de se fondre en leur sein si le danger se faisait imminent.

    " Un corbeau blanc ? Quelle étrange description de ma personne ! "

Alors qu'il ponctuait sa phrase d'un rire vivace, le bellâtre redonna toute son attention à la belle, qui s'était décidé à en faire de même. Leurs regards avaient à nouveau tisser leur lien, laissant les deux protagonistes dans un monde bien à eux, qui semblaient loin de tout et dirigé par la simple beauté de leurs yeux respectifs.

    " J'ère autour de ce stupide rocher depuis bien trop longtemps, et la vue de votre silhouette dominant les environs à tout simplement piquer ma curiosité au vif, m'obligeant à vous rejoindre. "

Un sourire charmeur aux lèvres,  il se surprit à contempler l'élégante manière dont la demoiselle aux cheveux de feu se releva, sans se salir les mains. Le contact visuel entre les deux êtres ne se romput, ne serait-ce qu'un instant, et sans sourcillier elle se mit enfin face à lui, sur ses deux jambes. Mais le vent farceur vint alors soulever la robe de la belle, dévoilant par la même occasion ses longues et magnifiques gambettes, qui en interrompu la valse de ses deux mains d'un geste à la fois ferme et délicat. Cette manière qu'elle avait de marier les opposés dans chacun de ses faits et gestes la rendaient majestueuse, au même titre qu'une déesse qui pouvait lier les contraires sans que cela ne puisse choquer quiconque. Oui, cette demoiselle était une bien étrange, mais d'autant plus intéressante, rencontre.

    " Vous pensiez peut-être que je comptais m'envoyer valser. Loin de moi l'idée de vous décevoir. Mais je ferais mieux de vous prévenir avant de m'en dissuader inutilement ou de me pousser. "

La maligne insolance qui se peignit sur son sourire ne pouvait qu'attiser les désirs de l'ombre, qui s'étonnait de trouver une femme aussi habile que lui au jeu dangereux de la provocation et de la séduction.

    " Quelle déception ! Moi qui me faisait une joie de secourir une belle demoiselle en dêtresse de ses envies de suicides. C'est sans aucun doute le propre des personnes de ma race " dit-il, une pointe de sarcasme dans la voix.

Oui, il ne pouvait le nier, le petit jeu qui s'installait lentement dans cette conversation l'amusait au plus haut point. Il tendit alors doucement son bras au dessus du vide, sans pour autant détourner son regard de celui de la sulfureuse rouquine.

    " Quant à l'idée de vous pousser... Bien que votre visage angélique laisse à penser que vous puissiez voler, je n'ai aucune preuve que je n'y perdrais pas la seule rencontre intéressante que j'ai faite en une année passée en ces lieux. "

La voix du bellâtre c'était faite des plus charmeuses, à la fois douce et profonde. Il ouvrit alors grand sa main qui trônait au dessus du vide, laissant choîre les perles qu'il avait récolté auparavant. Celles-ci dévalèrent la roche, rebondissant contre les parois abruptes de celles-ci, avant de se perdre bien plus bas, dans l'herbe fraîche et accueillante.

    " Je n'ai aucun intérêt à conserver ses perles. Je crois bien avoir trouver plus précieux bijou sur cet imposant rocher. "

Oui, cette demoiselle était sans aucun doute une perle, à la fois précieuse, rarissime, mais aussi annonciatrice de quelques dangers à qui la dénicherait. Cependant, le jeu en valait la chandelle, et cela n'allait aucunement pour déplaire au bellâtre. Puis, dans un léger hoquet singulier, le bellâtre esquissa un sourire franc, sans arrières pensées.

    " Mais voilà que vous m'en faîtes perdre mes bonnes manières à un point tel que je ne me suis pas présenté. "

Un rire simple s'échappa alors des lèvres exquises du bellâtre, laissant sa pomme d'Adam danser de bas en haut au rythme de sa voix. Puis, suite à un toussotement né pour se rappeler lui même à l'ordre, Snow répara son impolitesse.

    " Snow Daellaran, pour vous servir. "

Il effectua une légère et gracieuse révérence, avant de plonger à nouveau son regard étrangement argenté dans les émeraudes de l’intrigante rousse.

    " A qui ai-je affaire ? "

Sa voix redevint plus sérieuse et charmeuse. Il était réellement curieux de savoir quel nom pouvait bien porter cette demoiselle aux aspects si fragiles, mais qui dégageait cependant bien plus de puissance que quiconque il avait été donné au bellâtre de rencontrer jusqu'à présent.
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Mar 19 Nov 2013, 21:08


« Hum hum.» Murmure silencieux d’acquiescement peu convaincu ou indifférent. Plus d'une demoiselle aurait succomber aux charmes de ce bel inconnu aux yeux clairs, dont le sourire savait très certainement faire chavirer les cœurs. Mais pas elle, pas le sien, qui pire que d'être de glace, était fait de cendres et de ténèbres. Nul doute que l'Ombre se connaissait beau garçon et n'hésitait pas à user de ses traits élégants pour parvenir à ses fins ou seulement passer un peu le temps. Il dégageait une certaine séduction et se complaisait dans de légers amusements, charmants jeux d'attirance et de fascination. Chose rare, il semblait avoir un semblant d'esprit et savait parler sans s'emmêler dans ses mots ou se braquer à la moindre parole aux allures arrogantes. C'était plutôt plaisant. Et la délicate Sirène contemplait avec un petite sourire malicieux aux lèvres cet étranger qui ne tarda pas à se présenter. Snow Daellaran, tel était son nom ou tout du moins l’appellation sous laquelle il désirait se faire connaître. Les sonorités inspiraient l'hiver et le froid, le blanc et le néant, ajouté à un côté mystérieux. Cela lui allait assez bien. De ses mains, la jeune femme continuait à empêcher le vent de lui jouer des tours. La tête légèrement courbée en arrière, puisqu'elle était tout de même plus petite de taille que l'Ombre, elle gardait ses mires vertes plantées dans l'argent des siennes. Et doucement, elle pencha la tête sur le côté, un geste infime, accompagné d'un éclat de malice dans son regard perçant. « Ainsi donc vous lisez dans mes mots ? Je n'aurais pas cru, je vous pensais trop perdu dans l'admiration de mes formes pour envisager une quelconque autre réflexion qui ne le concernaient pas. » Ce n'était pas foncièrement un sarcasme, plutôt une petite raillerie moqueuse. « J'espère que vos yeux ont apprécié ce qu'ils ont vu. Loin de moi l'idée de vous faire un quelconque reproche.» ajouta-t-elle dans un bref rire amusé. « Il serait abusé de ma part que je refuse qu'on me lorgne vêtue de la sorte.» Peut-être pensait-il qu'elle avait croisé son regard. Mais c'était plutôt ses pensées qui l'avait trahis.

C'était aussi un beau parleur. Il aimait flatter, pour mieux berner, manipuler, ou simplement s'amuser un peu. Mais il aurait été dommage de ne point rentrer dans cette petite comédie. Peut-être virerait-elle à la tragédie. Avec la sulfureuse ondine, il n'était pas rare qu'une situation banale tourne au drame, les distractions les plus innocentes finissaient malsaines et dangereuses entre ses doigts habiles. Mais qu'importe l'issue de cette soirée, elle ne comptait pas se priver d'une compagnie aussi surprenante et se ferait un plaisir de la goûter un peu plus encore. « Un jour, quelqu'un m'a dit que j'étais unique et l'étoile de sa vie. Que si je n'existais pas, il aurait fallu m'inventer. Mais que si j'étais en double exemplaire, il était d'ordre public d'en tuer une. Alors je vous souhaite de ne pas tomber sur une seconde femme telle que moi.» Devait-elle préciser que l'homme qui avait prononcé ces quelques mots était mort ? Vanille n'en vit pas l'intérêt. Certes, il ne la connaissait pas et ne pouvait pas encore se douter de l'étendu du vice qu'enfermait ce monstre au visage d'ange. L'Âme du Mal. Mais pour la Sirène, il n'était pas rare que ses proches soient décédés de son fait. Il valait mieux souligné l'inverse, bien plus rare. « Le Rocher est majestueux et étincelant. Je suis sûre que j'aurais choisis un lieu tel que celui-ci si j'avais eu dans l'esprit de sauter. Dommage pour vous que les environs soient peu fréquentés par les personnes civilisées. Une année doit être longue, passée à errer.» Sourire en coin. « J'aurais du vous faire attendre encore un peu. J'estime qu'il faut patienter deux ans au moins pour me mériter. Je devrais partir de suite.» Parfois, elle donnait l'impression de se considérer elle-même comme un objet dont on disposait à sa guise. Elle se fichait qu'on la reluque ou qu'on ne la veuille qu'une nuit pour sa plastique. Elle usait et abusait de ses appas sans gêne ni pudeur. Et elle adorait ça. Et puisqu'elle avait bien souvent le dernier mot sur ces messieurs, elle se fichait d'être traitée comme une moins que rien. C'était même parfois attrayant.

Dans un geste théâtrale, Snow laissa tomber les perles, clamant qu'il avait trouvé un joyau bien plus précieux. Vanille, pensive, contempla les petites billes lumineuses dévaler la roche pour se perdre dans le vie et le sombre de la forêt. Ainsi venait l'heure fatidique des présentations, ce moment où elle devait donner son nom. Bien souvent, elle s'inventait une autre existence, et jouait avec brio un rôle savamment pensé, de sorte à ce que personne ne se doute de sa réelle identité. Semer le doute. Mystifier. C'était son quotidien. Mais elle préféra se borner à une vérité paradoxale, alors elle entrouvrit les lèvres pour prononcer son nom. Aurait-elle droit à un quelconque commentaire sur ce dernier ? Il serait étonnant que l'Ombre se retienne. « Vanille Deslyce.» Elle recula d'un pas. « Et je ne suis point l'une de ces créatures célestes. Mais une fille des eaux.»  Le tigre, toujours de dos et immobile, gronda. « Ne faites pas attention à lui, il est grincheux de nature.» En réalité, il manifestait son désaccord sans chercher à prendre la parole, bien qu'il en soit tout à fait capable. Vanille demeura muette quelques longues secondes durant, passées à scruter Snow, ses traits angéliques impassibles. Puis elle finit par tourner les talons pour revenir sur ses pas et s'éloigner du bord.

Dans le calme des environs, une question finit par s'élever. « Et qu'attendez-vous de moi au juste ?» Elle se retourna dans une envolée de voiles claires pour faire face à Snow. Pour l'heure, il devait encore ignorer à qui il avait réellement à faire. S'il avait vécu isoler durant plus de douze longs mois, il n'avait guère du suivre l'actualité politique des races, et par conséquent, il ne pouvait se douter être face à la souveraine ondine. Elle avait, certes, des allures de douce princesse. Mais il était plus naturel de songer à une aristocrate pourrie-gâtée qu'à une tête de la royauté. « Ou qu'attendez-vous de cette soirée ?» Elle se rapprochait lentement du jeune homme, d'une démarche lente et aérienne.
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