Utopia

Utopia fut, jadis, la concrétisation d’un véritable rêve. À l’époque, avant la construction de la Cité, il n’existait pas de villages Humains. La totalité du peuple se cachait, divisée en groupes de deux à quinze individus. Certains Enfants de Sympan avaient même opté pour une vie de solitude. Répartis sur l’ensemble des Terres du Yin et du Yang depuis le massacre engendré par Ludwig Macaria, les Humains ne faisaient que survivre, sans aucune hiérarchie, sans aucun objectif. À l’époque, Utopia n’était qu’une chimère que la race n’osait même pas envisager. La chose semblait difficile, eu égard à l’espérance de vie qui était bien moindre qu’aujourd’hui. L’histoire garde une mémoire partielle de la construction d’Utopia, vantant les actes de la première Reine, Violette Taiji, bénie et protégée par la Déesse de la Justice, Drejtësi. Histoire ancienne, les chercheurs estiment qu’Utopia fut construite à l’Ère du Fléau des Maudits et les sculptures et autres formes d’art représentant la Justice et la Souveraine faisant émerger la ville des dunes de sable ne sont guère rares. Cependant, la totalité des légendes ont oublié qu’à l’époque, des Rois visionnaires aidèrent à bâtir la Cité, des Rois mais pas seulement. Certaines créatures magiques, en effet, désobéirent à leur Souverain pour rallier la cause des Humains. De ces alliances naquirent le réseau d’eau potable qui parcourt encore aujourd’hui la ville, un réseau capable de recyclage. Le colosse à tête de chacal qui défendit Utopia des intrus durant de nombreuses Ères fut offert, quant à lui, par un mystérieux religieux, le prétendant béni par l’Æther de la Mort. Les bêtes tapies dans le sable, protection efficace contre les intrus, furent également le fruit d’une aide extérieure. De même, les premiers bâtiments furent façonnés selon des plans en provenance d’un homme, homme qui construisit également des labyrinthes gigantesques, longtemps oubliés. Ainsi, les livres contèrent, durant une longue période, la mystérieuse légende du dédale de Clauswitz Eorgor, dédale permettant de sortir d’Utopia mais ne permettant pas d’y entrer depuis l’extérieur, à moins d’en connaître les secrets. Aussi, dissimulés dans les sous-sols du palais, des plaques commémoratives s’étendent sur des mètres, regroupant les noms de ceux qui contribuèrent à l’émergence de la Cité. Parmi ceux-ci figurent ces noms : Naram-Sin, Alec Kuro, Edelwyn Eorgor, Clauswitz Eorgor, Neros Taiji Stark, Kyo Shin, Jezekael Eorgor, Lily-Lune Araé, Shiro De Florencille, Ercan Eren, Takias Mirsaälak, Enzel Taiji.

Longtemps seul centre névralgique humain, Utopia fut vidée d’une bonne partie de sa population au début de l’Ère de la Conciliation. Le génocide angélique fit craindre à la Souveraine, alors unique, Scylla Taiji, une attaque imminente sur son peuple. La décision fut prise, en association avec Damérus Klowe, de diviser la race en plusieurs Royaumes qui devraient rester secrets de façon à prendre le moins de risques possibles. Du fait de cette décision, plusieurs quartiers de la ville furent laissés à l’abandon. Si le projet d’origine voulait faire d’Utopia une ville fantôme à termes, fort est de constater que la population résista, celle-ci particulièrement attachée à l’endroit. Certains Humains vécurent d’ailleurs mal cette décision et évoquent depuis la possibilité de détacher la Cité du Royaume de Qaixopia pour en bâtir un nouveau, indépendant.

Utopia se caractérise par des constructions en pierres, souvent pâles afin de repousser la chaleur étouffante du Désert. De grandes ouvertures permettent de laisser filer l’air et les espaces se ferment grâce à des volets intérieurs, le verre étant proscrit à cause des rayons du soleil. Le palais est un bâtiment particulièrement imposant (cf l’image) devant lequel une grande place permet l’accueil des fêtes diverses et variées. Contrairement à ce qu’il pourrait être pensé, beaucoup de plantes se trouvent à l’intérieur de la Cité, ces dernières résistant parfaitement au climat. Ainsi, un parc, nommé « L’Orangeraie », est composé de divers arbres fruitiers comme des bananiers, cacaotiers, citronniers et, majoritairement, des orangers. La sécurité de la ville est assurée par le Ma’Ahid bien sûr mais une caserne est toujours en activité, enseignant également l’art du maniement des armes et la stratégie martiale à qui le souhaite, même si le personnel a été largement réduit. De même, l’école dispense toujours des cours aux jeunes Humains. Le Madarah, marché couvert, accueille les marchands et commerçants encore aujourd’hui. L’offre est d’ailleurs sans doute aussi fournie qu’auparavant même si les clients sont clairement moins nombreux.

Malgré la désertion et le nombre de quartiers abandonnés, une agréable odeur d’encens se dégage toujours d’Utopia, une odeur sensuelle, parfois entêtante. Des tentures et étoffes sont souvent visibles autour des étales ou sur les toits, afin d’abriter des rayons du soleil. Certaines villas sont encore habitées mais elles sont peu nombreuses car la plupart des nobles sont partis dans d’autres Royaumes. Elles se distinguent par la finesse de leur intérieur, souvent agrémenté de bassins et de mosaïques colorées. Les temples sont également moins visités qu’auparavant même si un personnel amenuisé s’occupe de leur entretien. Cela étant, malgré le silence assourdissant de la Justice, la plupart des Humains ayant choisi de rester à Utopia sont restés fidèles à Drejtësi.

Informations

Qui peut fouler le territoire ? : De manière générale, n'importe qui peut entrer dans Utopia. Cela étant, la magie n'a pas sa place au sein de la Cité et quiconque souhaite s'y rendre doit donc traverser le Désert. Les abords de la ville sont particulièrement dangereux du fait de la présence de créatures monstrueuses sous les dunes, qui sortent lorsqu'elles détectent une présence magique. Il est donc indispensable de connaître les chemins sécurisés sur lesquels ces bêtes ne vont jamais pour rester en vie.

Niveau de dangerosité :
■■■□□□□□□□ : Le cœur même de la Cité d'Utopia n'est pas spécialement dangereux si la chaleur du jour et la froideur de la nuit sont mises de côté. Cela étant, du fait de l'abandon de certains quartiers de la ville, des Humains souvent peu recommandables ont pris le contrôle de zones plus ou moins étendues. Selon leurs idées, il peut être dangereux de se balader sur ces territoires particuliers. Certains sont clairement extrémistes dans leur façon de penser, absolument pas ouverts aux étrangers. D'autres recherchent des profils pour entrer dans certaines combines ou certains projets spécifiques. Les rumeurs racontent que quelques sociétés secrètes ont vu le jour, certaines politisées, d'autres non.

Saisons :
Utopia suit le cycle saisonnier du Désert, à l'exception près que la Cité est construite afin de prévenir au mieux la chaleur du jour et la froideur de la nuit.

Langues : Les Humains parlent le plus souvent l'Alikir. Certains connaissent néanmoins le langage commun.

Économie : Utopia, malgré sa désertion, reste un centre important au niveau de l'économie, forte de ces nombreux marchés et des commerçants qui viennent toujours en son sein soit pour se reposer soit pour faire affaire. Il n'est pas rare que ces derniers se rendent ensuite à Qaixopia afin d'alimenter la ville en construction. De façon générale, il est possible d'y trouver tous les produits prisés de l'économie Humaine et énormément d'autres, venus de l'ensemble des Terres du Yin et du Yang et acheminés là par les Humains de Babelsba.  

Monnaies : Les Humains pratiquent généralement le troc ou utilisent les pièces d'or et d'argent.

Religions : De façon majoritaire, la principale Déesse des Humains du Royaume de Qaixopia est Drejtësi. Pour autant, suite à la Guerre des Dieux, beaucoup d'entre eux abandonnèrent le culte de l'Æther de la Justice pour lui préférer celui de Sympan ou d'autres Divinités. Les croyances sont donc particulièrement divisées et souvent sujettes à de nombreuses tensions dans le Royaume. Néanmoins, Utopia reste majoritairement une Cité fidèle à la Justice.