Maîtresse et Gardienne d’un monde de chimères qui échappe à la logique des esprits rationnels, elle est faite de l’étoffe dont sont tissés les rêves, une créature dont on ne peut qu’imaginer les charmes et la beauté. Harabella est l’Æther des Rêves, celle qui veille sur les songes des endormis la nuit, celle qui ravive l’étincelle du désir des convoitises dans les âmes ensommeillées d’ennui et de paresse, celle que les enfants implorent pour qu’elle chasse les monstres prêts à les dévorer dès qu’ils auront le dos tourné. Déesse importante et puissante, elle est affublée de plusieurs noms parmi lesquels on peut citer Aslinn, Eibhlin et Ornora. Le culte d’Harabella est vaste et répandu, chacun tentant de s’approprier la divinité au service de sa cause. Pour autant, elle n’est considérée ni comme bienveillante ni comme malveillante mais plutôt comme une incarnation de l’espoir et de la persévérance. Elle est celle qui incite l’égaré à rechercher le rêve dans le cauchemar, la pointe de lueur qui vient illuminer le tableau obscur, la douceur dans la violence, la tendresse dans la frénésie. Ses symboles sont un véritable réconfort pour le Rêveur, qui les apercevrait dans un songe inquiétant. L’animal fétiche de la Déesse est un chat au pelage gris et blanc, une chat qui glisse parfois entre les mailles des idées sombres pour inspirer et apaiser. Elle est aussi évoquée à travers sa fleur, celle que l’on peut apercevoir sur la plupart des tableaux, les fleurs de cerisier et leurs myriades de pétales pâles. Il est aussi de coutume, pour chasser les mauvais songes, de tresser un attrape-rêve avec des fils de couleurs, des plumes et des perles qui, selon la légendes, appartenaient à la Déesse il y a des siècles de ça, avant que son Némésis ne brise la parure dans un instant de colère. Harabella prend dans les peintures et les descriptions la forme d’une femme parfaite, souvent en accord avec les idéaux du peuple qui la vénère. Représentée dans un trait de douceur et de sensualité, elle est considérée comme l’une des déesses les plus désirables. Malgré la tendance des différentes races à s’approprier l’apparence d’Harabella pour qu’elle réponde à leur propre idée de la perfection, elle est souvent dépeinte comme une dame au teint de porcelaine et aux longs cheveux noirs, avec deux perles céruléennes pour regard et habillée d’une large robe d’étoiles. Son Temple le plus important est à son image, une Chimère improbable que certains situent sur l’île volante de Somnium, à des lieues de Destati, tandis que d’autres se contentent de murmurer qu’il est impératif de passer la Porte des Songes pour le trouver. Déesse protectrice des Génies, elle est aussi très présente dans la religion des Rehlas, des Chamans, des Béluas et des Orines, ainsi que dans la culture de la Caste des Enfants de Yanna. Son culte est très lié à celui d’Elzédor, l’Æther des Cauchemars. Ils sont aussi opposés que complémentaires et s’affrontent souvent dans les mythes et les légendes, bien que d’après certains contes, ils soient des époux, soumis l’un à l’autre. L’un des plus vieux récits racontent que le Dieu Elzédor, charmé par la beauté éclatante d’une mortelle, l’aurait prise pour amante et fait d’elle une Déesse, pour la garder éternellement à ses côtés, et lui aurait appris à être comme lui, un être de cauchemars. Seulement, la Belle aurait préféré le rêve et cette trahison aurait signé le début de la rivalité. En tant que divinité liée aux Djinns, la plupart des rituels d’Harabella implique la prise d’opium.