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 Rira bien qui rira le dernier. | Jaagd (Quête)

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Ven 13 Mai 2016, 13:15

Énoncé : Baby-sitting en forêt





Rira bien qui rira le dernier




Elle n'aurait pas cru fouler le sol d'un endroit à l'énergie aussi chargée de ténèbres, ici, sur le Continent Naturel. Il faisait frais, comme lors d'une soirée d'été, et le temps aurait pu être agréable si un souffle aux accents glacials ne s'était pas plu à lui cracher son impertinence aux oreilles. C'est alors qu'elle se figea un instant sur place, ses yeux argentés grands ouverts. Une plainte maladive avait percé l'air frais, avait pris d'assaut ses oreilles et lui avait, semble-t-il, traversé brusquement la peau, comme si elle avait cherché refuge dans son corps. Elle en était sûre, on venait de lui susurrer à l'oreille toute l'ampleur d'un désespoir béant de solitude.

« T'as entendu? » se risqua-t-elle à demander au renard.

« Oui. »
Cette réponse était bien trop courte compte tenu de ce à quoi l'animal bavard l'avait habituée, et Lorelaï eut la dangereuse impression que Jathu, aussi, avait perdu un peu de son éternelle assurance. Il ne lui fit aucune description de l'endroit, mais le frottement des feuilles d'arbres les unes contre les autres et l'humidité ambiante témoignèrent d'une végétation dense, à l'image d'une forêt. Elle attendit un signe de la part de son compagnon ; allait-il oui ou non franchir la lisière de cette étrange forêt, à l'aura peu accueillante ? Quoiqu'il arrive, elle ne mettrait pas en doute sa décision, et le suivrait.

Jathu finit effectivement par s'avancer, faisant craquer quelques feuilles mortes sous ses épais coussinets. Puis, au bout de quelques mètres, silence total. La jeune femme, dont les sens étaient essentiels à sa survie, se trouva bien vite dépourvue de tout repère, plongée dans le plus traître des silences. Inquiète, elle leva ses longs bras et les agita autour d'elle afin de tracer les lignes maladroites de cet espace inconnu. Elle se sentit soudain submergée par cette même crainte qui la tiraillait jadis : la peur d'être complètement abandonnée.

« Jathu ? Tu es là ? » finit-elle par articuler. Sa voix ne trouva d'écho nulle part, comme si un champ magique réduisait considérablement sa portée. « Je n'aime pas cet endroit. » Sitôt cette affirmation faite, elle se cogna brutalement contre un énorme tronc d'arbre et perdit l'équilibre – elle, qui était déjà profondément instable. Elle porta sa main à son crâne endolori, et prit appui sur l'arbre qui venait d’exercer sa sournoise vengeance. L'endroit était vivant, c'était certain et ce, malgré cette pesanteur silencieuse. Son handicap lui avait permis d'embrasser le silence maintes fois, d'en faire un allié plutôt qu'un ennemi grotesque, et si elle s'était battue dans ce but, elle s'était également vite rendue compte que ce qui paraissait n'être que « silence » était, en réalité, fait d'une infinité de bruits lointains et de sons naturels. Ici, il n'y avait rien. Elle baignait dans le néant le plus complet, et, après avoir prononcé plusieurs fois le nom de Jathu, son compagnon, elle comprit qu'il n'était plus à ses côtés. Il fallut alors se rendre à la plus terrifiante des évidences.

Lorelaï était perdue.

Ce calme vacarme lui était insupportable.

« Il y a quelqu'un ? » se surprit-elle à demander. La voilà qui cherchait compagnie, elle, la sauvageonne de bas-étage. Finalement, la solitude ne faisait d'elle rien de plus qu'une larve vulnérable. A cette pensée, elle trébucha et s'étala de tout son long. Sa bouche, ses cheveux et ses ongles se trouvèrent envahis, recouverts de terre molle et il lui fallut déployer un effort surhumain afin de se relever.

Soudain, des rires d'enfants. Un frisson désagréable vint lui chatouiller l'échine. Elle avait l'impression que l'on se moquait d'elle, que l'on essayait de la rendre folle.

« Où êtes-vous ? » Les rires fusèrent de plus belle, plus forts, plus douloureux encore. « Arrêtez ! Montrez-vous, bande de lâches ! » hurla-t-elle, les crocs à l'air, les veines saillantes.
Pauvres oreilles. Désormais libérées de la lourde chevelure qu'elle portait autrefois, elles se trouvaient victimes de harcèlement, harcèlement de murmures fourbes et incessants. Ils semblaient fuser sur elle par dizaines, valser autour de son corps refroidi, amusés de la voir lever le bras de temps à autres, comme pour repousser un insecte ou un mauvais esprit.

« Laissez-moi tranquille... Allez-vous-en... » Sa voix s'était calmée. On aurait dit qu'elle avait abandonné, qu'elle baissait les bras devant ces blessures qui saignaient à nouveau. Peut-être était-ce dans cette atroce forêt qu'elle achèverait d'exister, forêt si cruellement représentative de ce qu'elle avait vécu et enduré.



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Lun 16 Mai 2016, 14:57

Rira bien qui rira le dernier

feat. Lorelaï & Jaagd


La jeune femme marchait depuis maintenant plusieurs semaines, elle n'avait guère eu le choix quant au fait de dormir à la belle étoile pour chaque journée qui arrivait à terme, lorsque le règne de Phoebe approchait. Fort heureusement pour elle, la bélua appréciait bien plus que de raison sa liberté et dormir à même le sol sous le ciel étoilé en faisait partie intégrante, de plus, cela faisait maintenant nombre d'années qu'elle agissait de la sorte, force est de constater qu'elle y était plus qu'habituée, c'était en quelques sortes devenu une nécessité. A présent, la lancière parcourait une forêt, marchant entre les arbres, elle ne pouvait vraiment se rendre compte de l'ampleur que cette sylve pouvait avoir, cela dit elle ne tarderait à le savoir de part le temps qu'elle mettrait à la traverser. Tandis que son périple suivait tranquillement son cours, sans embûches à compter pour le moment, les deux compagnons de Jaagd se disputaient ses épaules. Le geai bleu essayait de tanner la petite fée bleue de coups à l'aide de son bec, tandis que la petite farceuse qui se montrait bien calme ne poussait pas vraiment l'offensive, jouant de sa défense implacable. Cependant, tous deux brutalisaient les oreilles de la jeune femme qui ne parvenait même plus à entendre les oiseaux de la forêt chanter, tant ils se montraient bruyants, polluant le calme que celle-ci appréciait tant.


La bélua ne pouvait laisser échapper qu'un malheureux soupir, assistant à leur débâcle qui s'éternisait au fur et à mesure qu'elle avançait, alternant entre les troncs qui lui faisaient face. Ne souhaitant rien d'autre que le silence, elle finissait par faire le vide, s'évadant quelques peu de la réalité pour retrouver le calme qu'elle cherchait en vain aux côtés de ces deux phénomènes. Très vite, ses souvenirs envahissait chaque parcelles de son être. La lancière qu'elle incarnait en avait vécu des choses, et lorsqu'elle se remémorait tout sur quoi elle était construire, ce pilier sur lequel elle s'appuyait, qu'il s'agisse de doux souvenirs, ou de macabres remembrances qui la hantaient, elle avait toujours cet étrange sentiment qu'elle ne parvenait à définir. Monsieur tout le monde aurait pu mettre des mots sur ce qu'elle ressentait, si il l'avait à son tour ressenti, mais ce ne fut pas le cas, et ça ne l'avait jamais été. En effet, la jeune femme était construite sur une base incomplète, une chose qu'elle ne parvenait pas à comprendre, et dieu sait qu'elle avait essayé maintes fois, ses efforts se soldant par de cuisants échecs.


Soudain, alors que la lancière poursuivait sa route, sa conscience quelques peu déviée, voir détaché de l'environnement dans lequel elle se trouvait, elle sentit comme de petits picotements au niveau de la tête. Rapidement, la bélua sortit de ses pensées pour recentrer son attention sur ce mal qui se saisissait brusquement de son corps. Lorsqu'elle passa les alentours au peigne fin par son regard écarlate, la lancière finit par se rendre compte que ce qu'elle cherchait se trouvait bien plus près d'elle qu'elle n'aurait pu le penser. Jaagd posa ses mirettes sur la petite silhouette qui se tenait sur son épaule droite, lui tirant une petite mèche de cheveux sans relâche. Elle poussa alors un long soupir, réalisant sa propre stupidité. A présent, que la petite fée avait toute l'attention de la bélua, elle agitait frénétiquement les bras de manière aléatoire, ce qui n'aidait pas vraiment à la compréhension quant à la signification de ses actes. Cela dit, le fait que la petite créature agisse de telle manière interpellait la lancière. Pour quelle raison pouvait-elle donc s'agiter ainsi ? Cette interrogation était de mise quant au comportement qu'adoptait la farceuse, qui ne laissait que rarement resurgir une telle excitation.


Au bout de quelques minutes, où seule l'agitation de la fée complétait le silence, elle décida de s'acharner à nouveau sur une mèche de cheveux de la jeune femme avant de s'attaquer à ficelle qui maintenait son masque sur son visage. Très vite, pour éviter qu'il ne tombe, et ce bien qu'elle semblait seule dans cette immense étendue de sylve, elle se laissa entraîner précipitamment dans la direction que désignait la petite. Enfin, ils arrivèrent soudainement sur le flanc droit de la forêt. A nouveau la fée agitait ses bras qui pointaient tout deux dans une direction particulière. Ce que la petite créature avait voulu lui montrer depuis tout ce temps ne pouvait plus vraiment lui échapper à présent. Une jeune femme se tenait là, entre les arbres. Le regard écarlate de la bélua se posa sur cette mystérieuse inconnue qui semblait sombrer en plein désespoir. Elle ne disait rien, la tête basse, elle n'effectuait aucun mouvement, qu'il soit superflu ou non. Cette femme semblait prise d'un mal qui restait un pur mystère pour la lancière qui maintenait une certaine distance entre sa position et celle de celle-ci. La fée bleu tirer à nouveau sur les cheveux de jais de Jaagd, l'incitant à s'approcher. Cependant, elle demeurait hésitante... Était-ce réellement une bonne idée de donner conscience à cette femme de leur présence ? C'était seulement au bout de longues minutes de réflexion que la bélua entreprit une approche, avançant d'un pas aussi délicat et lent que silencieux, resserrant son emprise sur sa lance de façon à ce qu'elle soit prêt à se défendre si besoin est. Elle tâtait sa ceinture de sa main libre avant d'en décrocher une petite flasque qu'elle finit par tendre à l'inconnue. Ce même contenant qu'elle avait donné à ce jeune réprouvé blessé lorsqu'ils étaient emprisonné dans le temps d'Edel. Etant suffisamment proche, elle pu constater la cécité de celle-ci de part ses mirettes argentés. Elle rapprocha un peu plus sa main, et donc la flasque, de celle de la jeune femme pour l'y déposer.


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Mar 17 Mai 2016, 16:42




Rira bien qui rira le dernier




Ses longs doigts se mirent à tracer quelques traits dans la terre sèche. Elle n'était plus qu'une enfant perdue, et malgré ses longues journées de marche et ses périples décuplés, Lorelaï se sentait stagner. Elle aspirait à autre chose qu'à cette faiblesse permanente – elle voulait changer de camp. Cesser d'être celle qu'on opprime, devenir celle qu'on respecte. Pourtant, et Suris en avait certainement conscience si sa ô supposée bienfaisante Majesté avait seulement daigné entendre ses prières douloureuses, elle n'était pas née mauvaise. Son cœur, jadis, avait été pur, vierge de toute rancœur. Sa conscience immaculée avait fait d'elle un être bénéfique, à l'esprit sain, agile et prometteur.

Le Destin en avait voulu autrement. Nihil en avait voulu autrement. Il était à l'origine de sa perte et elle avait conscience qu'un jour, elle mettrait tout en œuvre pour le retrouver, et ferait à nouveau face à ses démons. Peut-être trouverait-elle le moyen de l'achever – ou, d'un point de vue plus lucide et réaliste, finirait-elle par accepter grossir ses rangs et se plier à son Art de vivre. Après tout, lui, celui qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui, lui savait tout, lui était capable de l'accueillir, de la soutenir. Ne serait-ce que pour enfoncer le pieu plus profondément encore dans le cœur de sa mère.

Sa Mère. Serait-elle capable de la trahir ? Aujourd'hui, aussi fou que cela puisse paraître, cela ne lui semblait plus impossible. Elle avait franchi le cap de ce que l'on appelle « sens commun ». Désinhibée, elle avait coupé le cordon qui la reliait encore à celle qui l'avait élevée dans la peur.

Quelque chose de froid venait de lui être posée dans la paume et Lorelaï eut un tremblement de surprise. Elle referma sa main sur l'objet et constata, par déduction, qu'il s'agissait d'un flacon de verre. L'agitant doucement, elle comprit qu'il contenait un liquide.

« Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-elle alors, légèrement sur la défensive. Elle avait peur mais faisait de son mieux pour ne pas le montrer. Elle qui avait rejeté la solitude quelques instants auparavant se trouvait fort désemparée face à cet individu étrange qui s'était pointé devant elle. Était-ce une nouvelle farce de mauvais goût ?

« Je n'ai plus envie de rire.  Arrêtez de vous... moquer de moi. » marmonna-t-elle, baissant la tête, comme une enfant blessée. Elle avait senti plusieurs types de mouvements, rapides et fluides, dans les airs, et elle en avait conclu que l'individu n'était pas seul. Impossible, cependant, de cerner ses intentions, bien qu'il ne semblât pas vouloir l'attaquer de front.

« VALAR ! LOKUM ! » hurla une voix grasse et rauque. C'était une femme, aux cordes vocales grinçantes, qui semblait s'approcher d'eux à pas vifs. « OU ÊTES-VOUS ? »

Par réflexe, Lorelaï se colla contre le tronc d'un arbre, comme pour se protéger. Cette forêt la mettait extrêmement mal à l'aise, qu'elle soit plongée dans le silence ou envahie de bruits divers et variés dont elle était incapable de saisir le moindre sens.

« OH DIEU SOIT LOUÉ, DU MONDE ! Vous allez pouvoir m'aider, vous ! Hein ? S'il vous plaît... S'il vous plaît... J'en peux plus. » La femme renifla bruyamment et, Lorelaï ne put le voir, mais elle s'agenouilla aux pieds de l'inconnue et lui prit les mains. « Mes enfants... Ils... sont partis. Là, dans cette forêt maudite à la racine... Seule, je n'y arrive pas... Je deviens folle... Aidez-moi... » Là, les sanglots prirent de l'ampleur. « Je ne... Ils sont introuvables... » Si la femme les suppliait ainsi, c'était bien qu'elle devait avoir franchi une certaine limite psychologique.

Se décollant timidement du tronc, Lorelaï osa ouvrir la bouche :

« J'ai cru entendre des rires d'enfant tout à l'heure. Par-là. » Elle pointa le Sud du doigt et esquissa une grimace involontaire.

« V-Vraiment ? » s'égosilla la mère, apparemment à bout de souffle. Sans chercher à glaner davantage d'informations, la femme s'élança dans la direction indiquée. Elle était si désespérée qu'elle n'avait pas montré le moindre signe de méfiance à l'égard de l'information donnée et s'était à nouveau jetée dans la gueule du loup, seulement portée par l'espoir.

C'est alors qu'un rugissement énorme retentit, au loin, suivi du bruit terrifiant de la chair que l'on arrache et, par réflexe, Lorelaï attrapa le bras de l'individu.

« Qu'est-ce que... Qu'est-ce que c'était ? » Elle faillit avaler sa salive de travers.



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Ven 20 Mai 2016, 17:57

Rira bien qui rira le dernier

feat. Lorelaï & Jaagd


Tandis que l'inconnue refermait ses doigts sur la flasque, la tâtait sûrement dans le but d'en déduire sa nature et sa fonction, la bélua reculait de quelques pas autant pour laisser de l'espace à cette jeune femme, que par prudence. Une voix s’éleva dans le silence naturel de cette forêt, une voix proche empruntant un ton aussi interrogatif que méfiant. Il ne fallut pas longtemps à la lancière pour déceler sa provenance. En effet, quelques mots s'étaient glissés entre les lèvres de la femme aux cheveux courts. Jaagd ne pouvait trouver anormal le fait de poser ces questions qui étaient de mises au vu de la situation. Seulement, elle fut en quelques sortes troublée par la suite et la tournure que prenaient ses dires. Qu'est-ce qui avait bien pu amener cette femme à croire qu'il s'agissait là d'une simple blague, ou tout autre chose qui pourraient lui passer par la tête. Sans compter ses gestes qui étaient en parfait accord avec ceux d'une enfant fragile, ce qui ne faisait que confirmer le malaise qui sommeillait en elle. La jeune femme écarquilla les yeux devant la scène imprégnée de pur désespoir qu'on lui offrait. La tête basse, genoux à terre... Pleins de petits éléments qui s'ajoutent les uns aux autres, s'accumulant dans la conscience humaine de la bélua.


Tout le monde ou presque connaissait ce sentiment qu'est la compassion. La main armée de la lancière ne devait jamais être guidée par la colère et n'engendrait certainement pas la mort, et ce quoi qu'il advienne. Elle n'avait encore jamais eu affaire à ce sentiment qui se saisissait bien souvent des cœurs les plus doux, qui étaient de source sûr les plus adéquats pour accueillir tout bonté, et cette vertus qu'était ce ressenti. Il fallait avouer que peu de gens avaient essayé de comprendre la bélua, son fonctionnement, sa manière de penser, son cœur en lui-même offrait que la complexité à ceux qui souhaitaient le visiter, si toutefois ils parvenaient à percer la barrière, ce mur qu'enfant déjà, elle s'attelait à créer, ajoutant une brique chaque jour, pour enfin le voir se bâtir autour d'elle, telle une forteresse qui aurait pour seul et unique but sa protection. Dans l'attitude de l'inconnue qui miroitait au travers des mirettes écarlates de la jeune femme, se reflétait une silhouette enfantine qui incarnait la lancière, lorsqu'elle était encore une enfant, fuyant son passé.


La bélua allongea son bras pour le tendre à la femme tandis qu'elle gardait la tête basse, cependant elle interrompu son propre geste tandis que sa main faisait face à la tête de l'inconnue. Son regard s'assombrissait tandis qu'elle fixait la jeune femme, ne pouvant s'empêcher de voir l'enfant qu'elle était en elle. Finalement, elle recula son bras, abandonnant son geste avant de laisser lourdement tomber son bras leste dans le prolongement de son corps. Soudain, une voix se fit entendre et raisonna au sein de la forêt perçant alors le silence. L'inconnue se colla brutalement à un arbre, la peur déformant son visage. Une femme qui semblait exténuée autant physiquement que mentalement leur adressa la parole avant de s'agenouiller devant Jaagd. La jeune femme se crispa tandis qu'elle sentait une source de chaleur envelopper ses mains, dû à cette mère en détresse qui criait la disparition de ses enfants en entreprenant un contact physique avec la guerrière mal à l'aise. Les contacts physiques... Le fait de toucher ou d'être toucher par quelqu'un effrayait la bélua depuis son plus jeune âge, et cela l'avait parfois poussée à aller dans un tout autre sens que les principes qu'elle s'était scrupuleusement imposés.


Tandis que la femme ne pouvait plus retenir ses larmes, éclatant en sanglots, l'inconnu se décolla de l'arbre contre lequel elle s'était adossée pour faire part de ses découvertes quant à la disparitions des enfants. La mère en pleurs ne tarda pas à se diriger, voir se précipiter dans la direction indiquée par la jeune femme quand soudain, un rugissement qui ne manqua pas de faire sursauter la bélua se fit entendre suivi de bruits quasi-inintelligibles. L'inconnue se saisit brusquement du bras de la lancière qui frissonnait autant de part ce contact soudain que ce qui était en train de se passer à quelques pas de leur position. Jaagd usa de sa main libre pour se défaire de l'emprise de la femme avant de se diriger lentement, pas à pas, vers la source de ce raffut, resserrant la poigne sur sa lance, prête à se défendre. Alors qu'elle avançait à pas de loup, avec la plus grande prudence, elle aperçu soudainement une silhouette qui n'avait rien d'humain. La lancière fronça les sourcils tandis qu'elle continuait sa délicate percée avant de tomber sur le cadavre mutilé de la mère en détresse. Le souffle coupé, elle ne pu s’empêcher de poser une main sur sa bouche, retenant de potentielles nausées dû à cette scène dont le mot macabre ne suffirait plus à décrire. Alors que toute son attention était retenue par la dépouille de cette pauvre femme, un léger bruit provenant d'un buisson la sorti rapidement de son état de choc et celle-ci pointa à nouveau sa lance en direction de la source du bruit. La nervosité de la jeune femme atteignait un seuil critique alors que ses yeux glissaient lentement sur les feuilles qui bougeait progressivement dans sa direction. Quoi que cela pouvait être, la bélua ne pouvait se permettre de rester les bras croisés, sans quoi, sa vie et celle de cette inconnue s'en retrouverait menacée.


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Jeu 26 Mai 2016, 14:58




Rira bien qui rira le dernier




Il fallait toujours qu'elle laisse couler paresseusement le long de ses lèvres et de son menton toutes les interrogations du monde. En somme, elle posait des questions, sans cesse, comme un enfant en bas-âge barbouillé de salive et incapable de se débrouiller seul, qui attend prestement que « ceux qui savent » lui offrent la clé de la Vérité. La certitude était un état qu'elle n'embrassait que rarement – pour ne pas dire jamais – et son handicap réduisait considérablement sa portée en tant qu'individu, son influence en tant qu'être vivant. Ce qu'on appelle « dépendance » s'accrochait à ses membres, fusionnait avec son épiderme et la laissait sans répit, sans espoir.

Jathu n'était plus là, c'était certain, et il ne s'agissait pas là d'une absence anodine puisqu'il avait incarné, jusque-là, le plus grand des soutiens qu'on lui ait permis d'espérer dans sa courte vite. C'est pourquoi elle s'était, par réflexe, agrippée à ce bras, bras dont elle se méfiait encore quelques minutes auparavant mais qui représentait désormais une menace bien moins terrifiante que le rugissement qui venait de leur déchirer les tympans. Sans savoir s'il s'agissait d'une femme ou d'un homme, elle avait fini par considérer cette personne comme une alliée, par instinct de survie. On rejeta son emprise pourtant, sans préavis ni explication, mais Lorelaï, si habituée à ce genre d'exclusion, n'y prêta même pas attention. Son esprit tourmenté était préoccupé par autre chose.

Elle sentit l'individu avancer devant elle et la fine brise qui vint faire virevolter sa chevelure lui indiqua qu'il devait s'agir là d'une femme – ou d'un homme aux cheveux très longs. Lorelaï resta en retrait, et ne fit pas le moindre pas en avant. Les premières minutes qui suivirent l'incident, la rousse ne put se résoudre à rompre le silence, laissant cette tâche aux froissements inquiétants des feuilles entres elles. On aurait presque dit que ces dernières cachaient quelque chose et cette impression finit par réveiller la langue de la fugitive.

« Hey... Elle est morte ? » s'enquit-elle doucement, pensant à la femme qui, quelques instants auparavant, avait fait acte de la plus belle preuve de vie et d'amour qui puisse exister sur terre – celle d'une mère qui est prête à tout sacrifier pour ses enfants. A cette question-là, elle connaissait la réponse. « C'est pas une bonne idée de rester là je pense. Tu... Vous... On s'en va ?... Non ? » Elle interrompit son flot de murmures et soupira avant de reprendre. « Vous connaissez cet endroit ? Parce que pas moi et, vraiment, je vous serai reconnaissante de m'indiquer la sort... » Pas le temps de terminer sa phrase, un buisson se mit à trembler sur sa droite avec une force trop prononcée pour qu'elle soit naturelle. La jeune femme tressaillit mais n'eut pas davantage le temps de réagir car, à sa gauche, les feuilles et les branches d'un autre buisson se mirent à s'agiter et le bruit fut tel que Lorelaï eut l'impression qu'ils se rapprochaient pour l'entourer. Elle recula, tremblante, une expression de frayeur assez évidente peinte sur les traits du visage. Sa main sale extirpa de son petit fourreau sa longue dague, dont elle savait très mal se servir, et elle la brandit, bravant l'inconnu et attaquant le vide.

C'est alors qu'une étrange intuition vint étreindre son corps, dont le rythme cardiaque avait considérablement accéléré. C'était étrange, mais elle en était presque sûre, il y avait deux petits individus derrière ces buissons, aux corps aussi épais que celui d'un enfant. Elle ne saurait dire comment ni pourquoi, mais elle le savait.

« Sortez de là, bande d'idiots mal élevés ! »

Derrière le bruissement survint les mêmes rires qui avaient accueilli sa solitude. C'était à n'en plus douter, il s'agissait là des deux enfants perdus et, au son de leurs voix, on les aurait dit plongés dans la plus naïve des démences. Voyant que le petit jeu perdurait malgré sa colère, Lorelaï lança un coup de lame  maladroit, qui toucha effectivement un buisson, mais dont l'effet fut assez limité - voire inutile - puisqu'il ne trancha que quelques feuilles et une petite branche.

« Votre mère vous cherchait ! Vous l'avez tuée, vous m'entendez ? TUÉE ! » Ça lui avait échappé. Les buissons arrêtèrent de remuer soudain, comme si le message avait été entendu.  



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Sam 28 Mai 2016, 10:56

Rira bien qui rira le dernier

feat. Lorelaï & Jaagd


Alors que la jeune femme faisait face à cette macabre découverte, l'inconnue éleva à nouveau la voix, laissant une série de questions glisser entre ses lèvres. Celle-ci avait suggérer qu'il était sûrement plus sage de s'en aller, et elle avait sûrement raison au fond. Les mirettes écarlates de la bélua effectuaient des aller-retours frénétiques entre la dépouille de la mère et pleurs et ces petits buissons dans lesquels quelque chose semblait se faufiler. La femme n'eut pas même le temps de finir sa phrase qu'à nouveau les feuilles des buissons se mirent à trembler. Un mouvement bien plus prononcé et insistant que les fois précédentes, ce qui ne manqua pas d'interpeller la lancière qui resserrer l'emprise sur sa lance, prête à réagir. L'inconnue quant à elle, reculait, toute tremblante, le visage déformé par la peur. Elle sortit une longue dague de son fourreau avant d'effectuer des mouvements dans l'air. Ce qui semblait être des attaques forçait le trait, et ce fait n'échappa pas à Jaagd qui ne pu s'empêcher de constater que son offensive était fortement désordonnée. La jeune femme fronça les sourcils avant d'entreprendre tout mouvement. Elle avançait lentement, pas à pas, s'approchant de l'inconnue avant de lui attraper le bras pour lui faire cesser tout mouvement superflu.


En effet, il était non seulement futile de gesticuler ainsi, mais en plus, elle pourrait se blesser ou atteindre autrui. Une fois le bras au creux de la main de la bélua, elle la tira lentement vers elle, la plaçant légèrement en arrière. Force était de constater que cette jeune femme ne savait guère se battre, probablement dû à sa cécité, et elle ne pouvait alors espérer que celle-ci puisse se défendre de la meilleure façon qui soit. De ce fait, elle préférait endosser cette responsabilité qu'était le poids de la vie d'autrui, le future de cette inconnue entre les mains, elle faisait face à cette menace qui planait autour de leur être, guettant le moment propice pour saisir l'opportunité. Soudainement, la jeune femme se mit à crier, ses paroles étant destinées pour la chose qui se complaisait à terroriser autrui, bien qu'elle ne se dévoilait pas pour autant. Elle guettait ses proies, demeurant silencieusement dans la sylve. Rapidement, des rires résonnèrent et vinrent brutaliser les tympans de la lancière qui écarquillait les yeux. Il n'y avait pas besoin d'exceller dans les arts intellectuels pour savoir qu'aucun animal, ou bête sauvage, ne pouvait rire ainsi au nez d'autrui. Dénués de toute parole, il ne faisaient que faire connaître leurs cris bestiaux aux bipèdes.


La manière dont l'inconnue s'adressait à eux, et ces rires, interpellaient grandement Jaagd. Il n'y avait aucun moyen plus sûr que de voir de ses propres yeux de quoi il retombait afin de confirmer la nature de ce qui semblait être de petits farceurs qui auraient poussé leur blague bien trop loin, celle-ci dépassant tout entendement et ayant tout de même ôté la vie d'une femme. Au vu des paroles que les lèvres de la jeune femme avaient articulées, le calme revint, envahissant ce lieu de toute part. A nouveau, seul une légère brise qu caressait les feuilles de la forêt. Un léger souffle, un courant d'air qui se transformait bien vite en sifflement. Les mots dont l'inconnue avait fait usage avait semblé atteindre ceux qui faisaient jusqu'à présent leur malheur, pour laisser place au silence. De plus, un élément non négligeable subsistait. Ses paroles semblaient laisser supposer, ou plutôt de valeur sûre, qu'il s'agissait là d'enfants, et plus particulièrement, de la progéniture de cette défunte femme. Si l'on en croyait ses dires, alors il s'agissait des enfants disparus que la mère en pleurs cherchait désespéramment, et celle-ci avait trouvé la mort au même moment qu'elle les eut retrouvés.


Au bout de longues minutes qui semblaient durer une éternité, pour ne pas dire que la notion de temps semblait avoir disparu au long de celles-ci, la bélua pu apercevoir une main sortir de l'arbuste. Une main qui était vraiment loin d'être de taille conséquente. Puis rapidement, des mèches de cheveux, un visage apparurent lentement, comme si leur propriétaire semblait prendre un malin plaisir à laisser les deux jeunes femmes dans une longue période de suspens, durant laquelle elles contempleraient le temps faire avancer les événements auxquels elles faisaient face. Rapidement une première petite silhouette se dressait devant elles, et l'autre ne tarda pas à la rejoindre. Il n'y avait d'ores et déjà plus de place pour le doute quant au fait qu'il s'agissait là d'enfants. La lancière grimaçait quelques peu. S'il y avait bien quelque chose qui la rendait bien plus nerveuse que la présence d'autrui, c'était bien ces petits être, progénitures de la populace qui lui causait tant de tort. Ils étaient en tout point différents de ceux-là. Les enfants faisaient part bien plus facilement du fond de leur pensée que leurs parents qui baignaient dans la retenue, la rationalité. De plus, le fait que ces deux-là se ressemblent tant troublait la jeune femme au plus haut point. Elle ignorait tout de ce qui pouvait être à l'origine de leur apparence, mais cela ne pouvait que lui rappeler cette même similarité qu'elle partageait avec l'un de ses parents. Alors que la malaise grandissait en elle, bataillant contre sa rationalité, la détruisant de l'intérieur, elle resserrait sa poigne sur le bras de l'inconnue. Les deux enfants qui leur faisaient face semblaient eux aussi de quelques façons que ce soit, troublés alors que la dépouille de leur mère jonchait au sol, son sang souillant le sol, teignant la verdure de ce liquide aussi écarlate que les mirettes de la lancière. Jaagd ne savait que dire face aux faits. Se murant dans le silence, elle se contentait de toiser les moindres mouvements des jumeaux, et de la jeune femme qu'elle avait jusqu'à maintenant maintenue derrière elle.


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Mar 28 Juin 2016, 15:30




Rira bien qui rira le dernier




On lui avait saisi le bras, sans préavis, interrompant brusquement ses mouvements maladroits. Une note d'agacement semblait avoir accompagné le geste et elle comprit avec amertume combien sa cécité la rendait ridicule. Elle ne savait pas se battre, elle n'était dangereuse pour personne et, par conséquent, ne serait jamais crainte. Voilà pourquoi de vulgaires enfants se permettaient de se payer sa tête ; enfants qui, par ailleurs, fusionnaient avec un environnement dans lequel elle-même était incapable de se sentir à l'aise. Cette succession de constatations assénèrent un coup violent à son ego déjà meurtri.

Ce qui semblait être une femme forte la maintenait donc et lui avait imposé de rester derrière elle. Cette présence était particulièrement difficile à cerner ; elle était, certes, froide de par son silence obstiné et son apparente réticence à nouer contact avec autrui, mais la chaleur corporelle protectrice qui se dégageait de son corps lui conférait une étrange bienveillance. Elle choisit de lui faire confiance, sans plus se poser de questions.

Le bruissement insupportable s'était interrompu et elle crut deviner un dévoilement. Lorelaï ne les percevait pas, bien entendu, mais elle sentait que l'énergie lourde qui étreignait l'endroit quelques instants auparavant s'était métamorphosée en quelque chose de plus solennel. Il y eut un silence, qui, malgré toute la tristesse qu'il supposait, apaisa Lorelaï. Il s'écoula quelques minutes de cette pesanteur silencieuse, tandis que les deux enfants observaient, crispés, le corps mort, inerte, déchiqueté de leur mère et intégraient qu'elle ne faisait définitivement plus partie de ce monde. Comme la guerrière ne prononçait toujours pas le moindre mot, la rousse faillit se permettre de l'ouvrir afin de proposer à ces garnements de mettre un terme à leur jeu mortel et de filer chez eux retrouver le reste de leur famille. Un son étrange, cependant, la coupa dans son élan.

« Ӝҩӆԅӷԅӵҩԅҩӟ. »

Une voix fluette s'était élevée dans les airs, articulant les syllabes d'une langue inconnue. Une voix d'enfant dont la tonalité naturellement aiguë sonnait comme un glas. Cette même voix fut accompagnée par sa réplique, celle de son frère, et ils entamèrent un chant macabre aux allures de prières. Ces notes sentencieuses en devenaient presque hypnotiques et Lorelaï se trouva happée, bercée par ces sons. Une bataille fit rage entre elle et ses paupières qui, lentement, s'alourdissaient au rythme de la mélodie narcotique.

Une pression vint s'exercer sur ses chevilles, pression qui lui fut difficile à déchiffrer. On lui enserrait la peau, de plus en plus fort, comme si l'on cherchait à transpercer l'épiderme et toucher l'os. L'objet de l'étreinte était d'une rugosité semblable à celle de racines épaisses. Elle ne le voyait pas, mais elle le sentait : la femme qui s'était postée devant elle, aussi, avait à faire à ces lianes robustes.

« Que... »

Elle voulut se débattre mais son corps se trouvait de plus en plus fatigué, enivré par ce chant qui, au lieu de s'arrêter, prenait en profondeur. Elles étaient indubitablement prises au piège, et si Lorelaï tenta de s'accroupir pour percer la racine avec sa dague, elle dût bien vite se rendre à l'évidence : il ne restait plus en elle le moindre résidu de force. Ses bras furent d'ailleurs bien vite saisis à leur tour et la jeune femme finit par succomber à la pression de l'hypnose. Elle perdit connaissance.

Ellipse

Quand son esprit ensommeillé reprit connaissance, ses narines furent assaillies par une odeur désagréable de terre humide. Elle était debout, puisque ses pieds touchaient le sol, mais solidement ligotée à un arbre. Il lui était impossible de bouger, impossible de savoir si la femme était toujours avec elle ou si elle avait réussi à s'enfuir. Enfin, la jeune femme entendit une brindille craquer.

« Relâchez-moi. » cracha-t-elle, à bout de nerfs, plaçant peu d'espoir dans cet impératif désespéré.

On choisit d'abord de ne pas lui répondre, jusqu'à ce qu'elle reçoive une pierre à l'épaule.

« Vous l'avez tuée. » lança une première voix.

« Criminelles. »

« Meurtrières. »

« Vous avez répandu du sang innocent dans la forêt du Roi Tengwar. »

« Vous allez le payer. »

« Il va vous manger. Vous engloutir. Vous dévorer. »

Cet échange s'était déroulé de façon extrêmement rapide, presque comme s'il avait été calculé. Le lien qui unissait les jumeaux semblait puissant. Lorelaï soupira, tentant de garder son calme. Ils avaient dit « vous », confirmant alors le fait que sa rencontre ultérieure était toujours à ses côtés.

« Tu es là ? » se risqua-t-elle à demander, ne sachant pas réellement comment s'y prendre. S'adresser à sa comparse lui valut de recevoir une nouvelle pierre à l'épaule, épaule qui se mit à saigner cette fois. Tant mieux. Si le sang abondait suffisamment, elle pourrait tenter de cisailler quelques uns de ses liens avec.

« Le sacrifice n'a pas la parole. »

Sacrifice, donc ? Voilà qui était plus précis. Mais qui donc était ce Roi que les jumeaux se plaisaient à mentionner ? Cette forêt pouvait-elle réellement appartenir à quelqu'un ou ces enfants étaient-ils juste complètement fous ? Quelle que fut la réponse, cette vénération démente qui animaient les deux frères avait quelque chose d'inquiétant.




883 mots.

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Lun 04 Juil 2016, 15:31

Rira bien qui rira le dernier

feat. Lorelaï & Jaagd


Alors que les deux jeunes femmes faisaient face à ce qui semblait être les pires enfants que le monde ait pu concevoir, un long silence qui ne pouvait qu'être qualifié de pesant vint s'installer entre eux. Le silence. Voilà une chose à laquelle la bélua était habituée au-delà de toute mesure. Cependant, cela n'était pas toujours annonciateur de bonnes choses, et ce d'autant plus dans une telle situation. Aucun d'entre eux n'osait lever le pas. Les jumeaux se contentaient de toiser la dépouille de leur matrice. Durant cet instant, l'on aurait pu jurer apercevoir une part d'humanité en eux. Sûrement celle qui appartenait désormais à leur passé. Celle qui autrefois, composait chaque parcelles de leur corps. Quoi qu'il en était, à présent elle se faisait attendre, plus qu'impatiemment. Cela aurait pu faciliter les choses pour les deux jeunes femmes qui n'auraient peut être alors qu'à espérer avoir à les raccompagner chez eux, là où ceux qui les aimaient, et qu'ils aimaient sans aucun doute en retour, les attendait.


Soudain, leur comportement offrit, pour ne pas dire opposer, un grand changement qui laissa place à tout le malaise que renfermait ces lieux, et les êtres qui l'habitaient pas la même occasion. La voix d'un des jumeaux s'éleva d'étranges syllabes, qui donnaient naissance à des mots dont la signification échappait sans plus attendre à la lancière, qui ne pouvait d'ores et déjà plus en discerner le commencement et la fin, tant son esprit, suivi de ses forces, étaient comme aspirés par leurs paroles aux allures de chants, nageant entre les rites. Puis, la jeune femme sentie rapidement une pression non négligeable s'exercer sur ses membres, à commencer par son bras droit qui était muni de sa lance autour de laquelle des lianes s'entremêlaient, recouvrant désormais la totalité de sa hampe. Par la suite, ce fut le tour de ses jambes qui ne tardèrent guère non plus à se faire entraver ne laissant ainsi qu'une partie de ses membres supérieurs hors d'atteinte.


Jaagd essayait tant bien que mal de libérer sa main armée à l'aide de sa main qui libre, qui elle, n'était pas prise dans les mailles du filet. Ses membres libres se tuaient à arracher les lianes qui vinrent aussi recouvrir le trou béant laissé par celle-ci, avant d'emprisonner les membres restants qui n'étaient d'ores et déjà considéré que comme une gêne, et rien d'autre. Un frisson parcourut chaque parcelle du corps de la bélua lorsqu'elle sentie une liane remonter le long de son dos pour venir entraver son cou avec une certaine délicatesse, aussi étrange qu'inattendue soit-elle. Ce geste n'étant pas laissé au hasard, il avait sûrement servi à marquer le coup, étant donné la résistance farouche que leur offrait la jeune femme. Celle-ci ne se montrant pourtant pas insensible à leur petit tour qui emprisonnait désormais son esprit dans le néant. Tandis que tout son être vacillait, maintenu par ses entraves de sylve, son regard écarlate quitta les silhouettes enfantines des jumeaux pour venir se poser sur sa compagne d'infortune, qui n'était guère mieux lotie. Ce qui fut certainement la dernière chose qu'elle pu constater avant que son esprit empli de réflexion, d'interrogations et de rationalité abusive ne l'abandonne à son tour.


Le sort, ou la chose dont ses enfants avaient fait usage lui avait tant embrouillé l'esprit, amputant tout ses sens, que la lancière s'étonna de pouvoir conserver, ou plutôt retrouver, sa faculté de penser. Son premier ressenti s'assimila rapidement à du dégoût. Et pour cause, la situation ne lui avait guère sourit jusqu'à maintenant. Le nombre d'incidents dans lesquels elle avait été impliquée, et ce toute entière, ne pouvait que lui revenir, l'oubli n'étant certaine pas une chose que l'on lui accorderait. D'un moment à l'autre, elle pouvait sentir une certaine humidité venir lui chatouiller les narines, sans pour autant pouvoir ouvrir ses paupières qui faisaient office de rideaux baissés sur une scène qu'elle aurait certainement préféré ne jamais voir exister. Tandis que son esprit nageait entre la conscience et l'inconscience, Jaagd ne pu s'empêcher de se soucier du devenir de celle qui l'avait accompagnée au cœur de l'enfer lui-même. Cet enfer créé pièce par pièce à l'aide de petites mains appartenant à ses pauvres enfants, qui n'apparaissaient désormais plus comme des victimes. Qu'était-il advenu d'elle ? Fut une question qu'elle se posa aussi naturellement que le fait de respirer, ce qui laisser une certaine surprise en soi.


Durant cette période où seul le néant régnait en maître incontesté sur tout son être, la jeune femme eut tout de même le loisir d'entendre quelques sons que l'on pouvait d'ores et déjà assimiler à des voix, sans pour autant pouvoir en déterminer toute la portée ou même le sens des mots qui les composaient. Tandis que celles-ci ne semblaient plus vouloir se taire, une autre, bien différente cette fois-ci, s'éleva, articulant quelques mots qui semblaient être prononcés d'une position qui paraissait bien moins lointaine qu'auparavant. Ceux-ci ne manquèrent pas de provoquer une légère réaction de ses membres, tel un spasme musculaire, qui se fit ressentir principalement au bout de ses doigts. Sa conscience lui revenait peu à peu tandis qu'elle gesticulait comme si la lancière était prises de cauchemars dans ce sommeil qui lui avait été imposé, et dont elle ignorait encore l'étendue. Enfin, ce qui restait de sa conscience, que l'on aurait pu qualifier de miettes laissées par le grand appétit de leur tortionnaire, redevint sienne, et ses paupières ne tardèrent plus à s'ouvrir sur cette scène marquée du sceau de la violence elle-même.


L'un des jumeaux semblait s'acharner sur la jeune inconnue à coup de pierres, ce qui ne pouvait que réveiller un sentiment de colère chez la bélua qui plissait encore les yeux dû à ce réveil des plus douloureux. Sans parler de l'engourdissement qui tiraillait dorénavant tout ses membres. Tandis qu'elle reprenait peu à peu son emprise sur ceux-ci, la jeune femme serra mâchoire et poings face à son impuissance devant telle scène. Son réflexe premier fut de se débattre frénétiquement comme si celle-ci voulait se libérer pour lui venir en aide, et ce geste fut rapidement sommé par un échec cuisant. La lancière ne pouvait que se sentir bête d'avoir fait une telle tentative au vu de la situation dans laquelle elle se trouvait. De plus, son acte attira bien rapidement l'attention d leur tortionnaires qui s'empressèrent de la calmer par le même procédé que la jeune aveugle avait dû subir tout au long de son lourd sommeil sans fin. Ce qui ne manqua pas d'engendrer une certaine satisfaction chez la lancière, bien que celle-ci fut parsemée de douleur.


Cependant, ce fut aussi ainsi que cette idée folle prit racine dans son esprit bien trop entêté. Attirer l'attention sur elle pouvait tout à fait s'avérer être à leur avantage, tout du moins, à celui de l'inconnue en premier avant de peut-être, être en sa faveur. En fin de compte, ce semblant d'espoir reposait sur la douleur que la jeune femme était capable d'encaisser, et en cas d'échec, peut-être pourrait-elle espérer une mort ne serait-ce qu'un peu plus digne que celle à laquelle elle était jusqu'à présent promise. De ce fait, celle-ci poursuivit ses ébats, se donnant en spectacle tandis qu'elle usait de toute sa force sur ses liens, comme si au fond, elle espérait les faire tomber. La bélua ne pouvait qu'espérer que sa compagne d'infortune fasse bonne usage du temps qu'elle lui offrait par le biais de son propre sacrifice, qui était pour le moins destiné à être temporaire si celle-ci ferait preuve de clémence. Dans le cas contraire, ce serait la mort qui lui tendrait les bras, et non le futur.


Cependant, ses pensée furent bien vite interrompues. En effet, il y avait une faille non négligeable dans ce qu'elle venait d'entrevoir. La jeune inconnue était aveugle au premier abord, quant à ses capacités martiales, au vu de ses démonstrations de force entraînée sûrement par la peur elle-même, elle ne pourrait confier une aussi lourde tâche sur de si petites épaules. Non, elle allait devoir le faire seule, ou du moins en partie. De ce fait, la jeune femme ne tarda pas à montrer des signes de calme, feignant que leurs coups avaient fait leur effet, afin que leur tortionnaires portent leur attention sur autre chose que sa petite personne. Pour cela, elle dû patienter bon nombre de minutes dont elle eu tout le loisir de voir perler. Jaagd ne savait pas vraiment comment s'y prendre, d'un autre côté, il n'y avait pas grand-chose à faire. Elle commença par gigoter avec une certaine discrétion afin de ne pas attirer l'attention. La bélua ne pouvait atteindre sa lance, cependant, elle possédait bien d'autres choses que l'on pouvait qualifier de coupant, bien que ce ne soit pas vraiment le cas.


A commencer par son armure qu'elle frotta contre les lianes qui entravaient son corps dans le but de les effilocher. Ses mirettes guettaient autant l'attitude des jumeaux que celle de sa compagne d'infortune. Si elle parvenait à sectionner ses liens, peut-être pourrait-elle espérer atteindre sa lance. Une fois si bien munie, la défaite ne serait plus envisageable. Il fallut un certain temps pour que ses liens ne daignent s'abîmer sous le frottement métallique dont elle usait de manière aussi frénétique que prudente. Et lorsque que ceux-là se brisèrent enfin, relâchant leur emprise constante sur le corps de la jeune femme, celle-ci usa de sa téléportation pour bondir aux côtés de sa lance avant de répéter ce même stratagème afin d'apparaître derrière l'un des jumeaux. L'entourant de sa lance, elle menaçait désormais sa vie qu'elle avait honteusement prit en otage. Tandis que la lancière veillait à le maintenant près d'elle, elle effectua quelques pas adjacents afin de se rapprocher de sa compagne d'infortune, à laquelle elle ôta la dague de son fourreau pour enfin la libérer de l'emprise de cette sylve infernale, avant de l'amener de sa main libre derrière elle.


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Rira bien qui rira le dernier. | Jaagd (Quête)

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