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 [LDR Bélua] Ashara, paix sur l'Arbre-Tanière

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Mer 27 Juil 2016, 22:50



Ashara, paix sur l'Arbre-Tanière


Des béluas de tous clans s’aventurèrent dans chaque recoin de la forêt, cherchant avidement le moindre indice qui les mènerait sur la voie qu’avait montrée la Lune. Tous n’avaient pas cru à ce présage étrange, mais le peuple animal avait toujours trouvé dans sa foi une des seules raisons de s’unir, et même ceux qui n’étaient pas sûr qu’une découverte majeure se trouvait à l’autre bout de leur périple ne pouvaient que se réjouir de voir les béluas marcher ensemble. Du Rêve-Argent naquit un moment de paix et d’harmonie, et l’euphorie que tous ressentaient à l’idée de cette découverte promise emplit durablement les cœurs du peuple de Phoebe. Il fallut tout de même plusieurs semaines aux béluas pour découvrir la source de la Rivière Sauvage, mais à partir de ce moment, ils surent qu’ils n’étaient plus très loin.

L’Ashara eut lieu lors d’une douce nuit. La lueur froide et discrète de la pleine Lune combattait les ténèbres de la forêt, baignant le chemin des enfants de Phoebe d’une clarté bienveillante. Une louve hurla en direction du ciel étoilé, et un hululement lui répondit.
« Papa, on est bientôt arrivés ? »
« Bientôt ma chérie. Tu as fait le Rêve-Argent comme tout le monde, tu ne reconnais pas ces rochers ? »
La chouette faisait allusion à un amas de pierres qui bordait le lit de la rivière un peu plus loin en contrebas. A bien y réfléchir, la petite louve n’était pas réellement sûre de l’avoir aperçue dans son rêve, mais le doute lui donna la force de marcher encore un petit peu. Un bruissement de feuilles retentit au-dessus d’elle quand la chouette s’envola, disparaissant rapidement de son champ de vision.
« Eh, pas si vite ! Je ne peux pas te suivre avec mes pattes ! »
La petite louve s’élança vers le Sud, suivant le lit tortueux de la Rivière Sauvage. Elle portait bien son nom, tant ses abords étaient farouches, vierges de tout aménagement. Près des anciens ruisseaux, le passage des troupeaux aménageait avec le temps de vastes zones praticables, mais ici la petite louve était obligée de grimper sur des buttes de terre avant de les dévaler quelques mètres plus loin, franchissant parfois les eaux d’un bond agile pour chercher un chemin plus sûr. La petite louve aurait l’occasion de raconter mainte et mainte fois ce qui lui apparaissait comme une périlleuse aventure. Mais alors qu’elle défiait l’équilibre et la gravité, un cri perçant attira son attention. Elle reconnut tout de suite son père, mais il y avait autre chose. Il lui semblait entendre un brouhaha étrange, comme un ronronnement, comme si des centaines de personnes parlaient en même temps.
« Shayla, par ici ! »
D’un coup d’aile calculé, la chouette décrivit un cercle au-dessus de la louve pour lui montrer le bon chemin. L’enthousiasme inhabituel dans la voix de son père fit oublier à Shayla ses membres endoloris, et elle se mit à courir. Plus elle s’approchait, plus elle entendait les acclamations qui semblaient émaner d’une foule dans le lointain. Cela lui faisait penser à l’ambiance du marché des artisans de Dhitys, mais les gens semblaient bien plus heureux. Avaient-ils…

Plusieurs animaux s’étaient figés. La petite louve ne voyait rien du haut de ses petites pattes, la zone qu’ils contemplaient était masquée par un amas rocheux qu’elle entreprit d’escalader. Son père se posa à son sommet, posant sur elle un regard bienveillant alors qu’elle franchissait les derniers mètres de son ascension, et lorsqu’elle arriva enfin en haut, Elle surgit devant ses yeux.
La Rivière Sauvage venait baigner d’immenses racines tournoyantes qui s’élevaient vers les cieux. Elles étaient réellement imposantes, atteignant à elles seule la moitié de la taille des arbres alentours. Au bout de ces racines, plusieurs alcôves laissaient penser que l’intérieur de l’arbre était creux, mais vue de l’extérieur, l’écorce brune parcourue de mousse donnait une impression de grandeur, presque de majesté. Shayla était impatiente d’en explorer l’intérieur, mais ses pattes refusaient de bouger. Elle était comme tous les autres, immobile, contemplant leur nouvelle maison. Bien des noms lui furent donnés : l’Arbre-Roi, l’Arbre-Tanière, ou Phoebe’arà, le don de la Lune. Mais celui que Shayla prononça était, chez les béluas, celui qui se rapprochait le plus du mot foyer.
« Dhitys »

Explications


Bonjour bonjour  

Nous y sommes ! Après des semaines de recherches intensives, le peuple animal est enfin parvenu à retrouver la trace de la Rivière Sauvage. Mais que peut bien se cacher au terme de ses flots sinueux ?
Un indice pour vous à la maison:

Menez à bien votre voyage jusqu'à New-Dhitys, venez voir de vos yeux ébahis cette prouesse d'architecture sylvestre que les elfes nous envieront jusqu'à la nuit des temps (ou jusqu'à ce que les alfars décident à nouveau de tout brûler ><).

Vous avez jusqu'au 31/08 !  nastae

Gain(s)


Pour 900 mots : Un point de spécialité
Ou bien : Une passerelle rien qu'à vous (ou votre clan) à l'intérieur de Phoebe'arà, où vous pourrez installer votre demeure, vos activités et même un hamac suspendu au dessus du vide, les enfants adorent.

Pour 1300 mots :
Récits des aventures de Vanille Deslyce (à remplacer impérativement par votre nom) : La découverte de Phoebe'arà vous a inspiré l'écriture de vos fables. Pour vous aider à rendre votre vie plus trépidante, vous avez acquis cet ouvrage qui possède le pouvoir de faire croire à son lecteur tout ce qui est écrit sur ses pages. Déchirez en une, griffonnez l'histoire de votre choix, et laissez sa magie opérer. Idéal pour toute imposture ! (dépend du charisme, fair-play exigé)

Pour 450 mots de plus, soit 1450 ou 1750 : un point de spécialité en plus
Récapitulatif des Gains



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Ven 29 Juil 2016, 11:35

Cette promesse de paix faite à un peuple entier, meurtri par la perte de leur foyer même et blessé par la guerre, venait redonner l'espoir de la guérison de cette fracture mentale, véritable blessure psychique partagée par chaque individu. Le Rêve-Argent avait été perçu comme la caresse discrète et douce de Phoebe qui prenait soin de ses enfants favoris tant leur rapport à la Nature était ancré dans leur identité culturelle. L'Aether ne les avait pas oubliés malgré la foi vacillant dans leurs cœurs telle une flamme et les heures sombres et honteuses qui suivirent Vastesylve. C'était d'ailleurs cet incident qui constituait le principal frein dans cette quête de la Rivière Sauvage. Des Béluas présentaient, à raison, des réticences à se mélanger avec les autres et être en présence de grands groupes tant cette dernière expérience leur avait laissé un goût amer dans la bouche. D'amertume et de sang. Andrzej Baran n'échappait pas à ce phénomène pour avoir été témoin de cette tragédie et acteur du carnage.

Il avait réussi à se montrer attentif envers son cœur et retrouvé la zone depuis laquelle il avait été appelé. Ce rêve baigné de la lumière argentée de sa déesse avait plongé un paysage entier dans une ambiance éthérée mais captivante. Il revoyait avec précision chaque détail, chaque roche, chaque mousse, chaque arbre vers lequel il devait se diriger et prendre comme repère pour trouver ce qui avait été promis. Il n'était pas seul. Un grand nombre de familles, voyageurs et même des groupes disparates se trouvaient sur son chemin et systématiquement, il les évitait par prudence. Son attitude était jugée ridicule par les autres Béluas qui l'invitaient même à les rejoindre par de grands signes mais il avait ses raisons et craintes surtout qu'il avait passé le plus clair de sa jeunesse seul et qu'il commençait seulement à faire preuve de sociabilité. Là, c'était trop et trop vite. De plus, la crainte de rencontrer un membre de son clan, de sa famille, était bien présente. Chacune de ces rencontres s'était finie dans le drame et les regrets et s'il pouvait l'éviter pendant cette période bénie pour sa race, par Phoebe elle-même, alors il se montrerait distant. Sa forme animale avait été revêtue complètement. Il ne le faisait que très rarement, par souci pratique, préférant emprunter les pattes puissantes ou le crâne solide couronné de cornes de son totem mais là, le terrain était si accidenté et la recherche si longue qu'il n'avait plus eu le luxe du choix. C'était donc sous la forme d'un bélier de bonne taille et portant un grand paquetage sur le dos qu'il évoluait parmi les arbres de la zone boisée bordant le cours d'eau. Cela faisait effectivement plusieurs semaines depuis ce rêve collectif et certains avaient abandonnés déjà.

Il n'avait jamais connu Dhitys, sa branche familiale étant plutôt recluse du fait de cette honte passée et il ne la connaîtrait jamais du fait de cet élan expansionniste des alfars. Impossible de savoir ce qui avait été perdu ou même d'avoir des rêves de retour à un moment antérieur de la vie. Andrzej avait toujours eu du problème à donner le nom de foyer à un endroit, les trajets étant permanents dans son mode de vie. Ce qui s'approchait le plus d'une maison était sa petite chambre au sein de la Coterie de Bois-Lune et même là, c'était plus une base d'opération qu'autre chose. Et pourtant, sans relâche, il marchait désormais à la recherche d'un rêve. Un moment il se pensait ensorcelé ou envoûté par quelque magie mais sa lucidité constituait une preuve irréfutable que son libre arbitre fut encore intact et inaltéré. Les kilomètres le long de cette rivière s'enchainaient et parfois il devait même rallonger ses trajectoires pour éviter les groupements et autres campements de fortune pour les pèlerins fatigués. Ce type de rassemblements en pleine nature constituait une cible de choix pour les brigands et autres personnes mal intentionnées mais le voyageur se disait qu'ils eurent été bien bêtes de causer des ennuis tant les environs pullulaient de Béluas aux bords de la frénésie religieuse. Il y en avait tant qu'à certains endroits Andrzej se retrouvait coincé et n'avait pas d'autres choix que traverser les camps éclairés d'un feu autour duquel grands et petits s'étaient rassemblés.

Dans ces moments, pas le choix d'esquiver ou ignorer les invitations. Le jeune homme rejoignait ses hôtes de la soirée pour partager la lumière du feu et la chaleur humaine. A plusieurs reprises il avait même fini ivre. D'autres fois, il profitait d'une cuisine si délicieuse qu'il en oubliait ses jambes fatiguées. A certains autres moments, il laissait parler son côté pédagogue hérité de Basphel en jouant avec les enfants. Mute lui manquait tellement. Enfin, des récits de combat et de guerre étaient évoqués au plus tard de la nuit, comme si on partageait un secret devant les braises mourantes. Chacune de ces rencontres fût unique mais toutes eurent le même effet agréable sur Andrzej qui commençait à se sentir plus à l'aise parmi ceux de sa race. Il en oubliait la douleur de Vastesylve alors que désormais il répondait avec enthousiasme aux invitations des autres pèlerins croisés en chemin. Cette promesse de paix faite à un peuple entier allait tous les changer à jamais.

Finalement, il rejoignait complètement l’un de ces groupes de voyageurs, une première pour lui, et il se sentait faisant partie d’un tout. Cela n’en avait pas l’air comme ça, en cet instant, mais c’était un prérequis qu’il allait devoir atteindre s’il voulait évoluer dans la vie et se développer en tant que personnalité forte dans ce monde. Sa place fut trouvée tout naturellement au sein d’une petite caravane de pèlerins dont certains étaient même des monstres. Eux aussi avaient entendus cet appel apaisant et se dirigeaient pour former cette nouvelle société Bélua. Cependant, tous ignoraient encore la destination véritable de leur voyage, leur exode massif. Et malgré cette soif de découverte, cette curiosité instillée dans leurs esprits par le divin, le voyage en lui-même semblait suffire. En prenant un peu de recul face à la situation, Andrzej pouvait voir quelque chose de beau, d’unique, de fragile. Il voyait autour de lui des Béluas de sang-pur aider des Béluas monstres pour la vie quotidienne ou l’établissement du camp. Chacun récoltait ou chassait la nourriture pour partager, sans discrimination aucune, au sein du groupe. Les moments de recueillements et de prières, dont le nombre augmentait de manière exponentielle, étaient des séances de communion raciale sans précédent, le clivage latent étant absent ou, en tout cas, si minimisé qu’il n’avait aucune prise sur les cœurs des participants. Même les Béluas de sang mêlé, pourtant de nature profondément chaotique selon les périodes, semblaient apaisés et plus en phase avec leur totem parfois hérité contre leur gré. Même Andrzej avait changé. Lui qui était solitaire, asocial et, pour le dire clairement, complètement inadapté dans une société normale, il se retrouvait à parler de tout et de rien avec de parfaits inconnus avec qui il partageait le chemin et la nourriture. Si cette promesse n’était qu’une vue philosophique du sauvetage de la race par un pèlerinage, alors Phoebe avait déjà réussi.

Mais cela n’était pas un sauvetage métaphorique mais un véritable voyage vers le nouveau foyer. Petit à petit, les groupes de gens se retrouvaient au même endroit, là où la Rivière Sauvage venait abreuver d’immenses racines sinueuses qui grandissaient, encore et encore, pour se rejoindre en amont de rivière pour former un enchevêtrement complexe de branchages et d’écorce. Des alcôves suggéraient que le contenu du tronc était creux et pouvait abriter un grand nombre de personne mais l’épaisseur de ces murs naturels auraient pu arrêter des armées. Ces racines massives couraient entre les roches et à flanc de montagnes pour aller se perdre à l’horizon. Il ne fallait pas être érudit ou un professeur chevronné pour deviner la taille colossale de l’Arbre-Tanière au vue de la taille impressionnante de ses racines. Le trajet avait déjà été long et ardu à cause du terrain accidenté, et il le serait encore en suivant ce fil d’Ariane de bois mais personne dans l’assemblée n’émettait le moindre mécontentement ou soupir. Même la fatigue n’avait plus prise sur leurs corps tant cette vue les avait inspiré. Andrzej, accompagné de ses camarades de caravane, reprenait la route en suivant avec difficulté mais enthousiasme les racines. Ils devaient par moment escalader des affleurements rocheux, se faufiler sous les bois et même évoluer par moment dans l’eau tumultueuse de la rivière. Mais le jeu en valait la chandelle.
1467 mots
Gain : 2 points de charisme pour Czarny Kot (compagnon Niv. 0) et une passerelle :D
Merci !
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Dim 31 Juil 2016, 15:52

「 Ashara, l'Arbre-Tanière 」
Eärhyë n’avait guère tout compris à ce qui se déroulait devant elle. S’ils ne progressaient pas main dans la main, les Béluas avançaient tout de même ensemble, de concert, de front, de tout ce que vous voulez. Race réputée pour sa sauvagerie, il était rare de voir ce peuple uni par une même quête : celle du renouveau. La jeune femme ne savait comment réagir face à cette nouveauté, malgré les ronronnements incessants du Lynx en elle. Bien sûr, ces derniers bruitages influençaient son comportement, adoucissant ses réactions face à cette situation, pourtant elle conservait une réserve que les multiples persécutions lui avaient inculquée. Le passé était le passé, rien ne pourrait le changer, mais les séquelles, elle, appartenaient toujours au présent et jouaient allègrement sur l’avenir… La blonde n’y échapperait probablement jamais…

La Féline avait donc suivi le mouvement. D’abord sous sa féminité puis sous sa félinité pour parvenir à suivre le mouvement. Les Béluas avançaient le cœur léger, plongés dans une euphorie couvée sous le regard de la Lune. Les sens du Lynx accroissaient sa facilité à progresser dans un tel milieu hostile où l’homme rendait le pouvoir à la nature. Eärhyë adorait ces endroits. Les parcourir seuls revenaient à redécouvrir des surprises depuis longtemps oubliées sur les lieux marquant une civilisation. Du aux persécutions ou non, la jeune femme se sentait davantage en harmonie dans sa solitude que dans la compagnie de d’autres Béluas, Mirra mis à part. Les souvenirs liés à son ami refirent surface, et la blonde ne put que se demander si ce dernier faisait partis des rangs. Quand ils avaient quitté le territoire du Rocher au Clair de Lune en quête d’expérience et de découvertes, ils s’étaient salués sans proférer d’adieu. Malheureusement aux yeux de la jeune femme, ils s’étaient peu souvent revus depuis cet éloignement. Dans ses souvenirs, Eärhyë se souvenait que son ami vénérait au plus haut degré leur Déesse, discret soutien à leur désespoir. Il devait forcément être là…
Une chouette hulula, lui prodiguant l’espoir que Mirra suivait le mouvement par la voie des airs. Mais ladite chouette semblait occupée à discuter avec un ou une Bélua se mêlant aux rangs terrestres et Eärhyë comprit qu’il ne pouvait indécemment pas être son ami : ce dernier, aussi persécuté qu’elle – ce qui avait contribué à les réunir d’ailleurs –, ne côtoyait sa race seulement quand la situation l’exigeait. Or, même en un tel moment de griserie, il était facile de s’arranger pour partir en avant ou au contraire traîner les pas pour rester seul en arrière. Une chance sur deux le retrouver, à condition bien sûr qu’il avait choisi d’écouter la voix du Rêve-Argent. La jeune femme ne pouvait donc pas choisir l’une ou l’autre voie sous peine de le rater et elle se contraignit à poursuivre inlassablement sa route, curieuse de découvrir l’objet de ce pèlerinage. Parce qu’il ne subsistait aucun doute quant au but de cette longue marche, Ashara les avait tous réunis pour leur prodiguer du réconfort ou offrir quelque chose. Et la Féline était bien trop curieuse d’en apprendre davantage sur tout ceci pour ne pas se mêler à la foule, malgré sa répulsion envers les autres êtres de sa race.

Toutes à ses pensées rêveuses, Eärhyë ne perçut pas le changement d’atmosphère dans l’attroupement béluesque ni le vacarme d’abord lointain puis assourdissant qui rythma leur marche. Ce ne fut seulement que lorsque quelques cris de surprises retentirent en vagues successives que la blonde sortit de sa torpeur galvanisante, relevant enfin le nez pour observer droit devant elle. Rien n’était visible. Les branches basses des arbres majestueux obstruaient toute vision, au même titre qu’un amoncellement de rochers. Certains les gravissaient déjà pour assouvir sans attendre leur curiosité. La Bélua se ramassa sur elle-même et bondit dans le but de laisser place nette à son Esprit Totem qui ne résista pas à l’appel de la nature. Bondissant à travers l’enchevêtrement de membres, le Lynx feulait et progressait, avant de se ramasser sur ses pattes arrières et bondir dans les airs dans une incroyable détente, la gueule au vent et les griffes sorties. Il fallut plusieurs bonds du même acabit pour atteindre un perchoir excellent mais les efforts valurent le coup. Le Lynx se figea, perdu dans la contemplation de cette merveille de la nature. Un tel Arbre pouvait-il réellement existait ? Il fallait croire que oui, même si le doute était toujours perdu. La conscience d’Eärhyë s’interrogeait sur la réalité de cet instant : rêvait-elle ? Difficile à dire. Une étrange harmonie faisait également son office, rappelant obligatoirement la paix ressentie lors du Rêve-Argent. La jeune femme n’avait jamais vu la demeure d’un Elfe, cependant elle avait entendu énormément de magnifiques descriptions quant à leur majesté et avait l’impression de se trouver devant un tel lieu.

Le Lynx hurla à la Lune pour la remercier de ce magnifique présent avant de se renfrogner et de s’effacer pour laisser place à Eärhyë. Après tout, c’était elle le réceptacle, c’était grâce à elle qu’il vivait, il lui devait bien ce cadeau de ressentir ce moment en tant qu’humaine. Nue comme au jour de sa naissance, se moquant éperdument des quelques regards qui pouvaient se poser sur elle – ils ne devaient de toute façon pas être nombreux, un meilleur spectacle se profilait à l’horizon – la jeune femme s’assit au bord de son rocher, les jambes dans le vide, le cœur léger. Des noms couraient déjà parmi les rangs pour donner davantage de vie à ce monument de la nature, de Dhitys, de l’Arbre-Tanière et d’autres noms encore qui feront bientôt partis du quotidien des Béluas.

Le cœur d’Eärhyë se serra. Pour la première fois depuis sa naissance, elle se sentait fière d’appartenir à cette race.



958 mots
Gains : Une passerelle
Merci pour ce LDR =)
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Jeu 04 Aoû 2016, 20:36


[LDR Bélua] Ashara, paix sur l'Arbre-Tanière Isaac13Après la longue quête, puis la découverte de la Rivière Sauvage, Isaac c’était isolé de son peuple pendant quelques jours. Il en avait eu besoin, bien qu’il apprécie la présence des autres, parfois il éprouvait le besoin de se retrouver seul. Surtout lorsqu’il passait beaucoup de temps avec les siens, et, qu’au final ils l’abandonnaient. Cette fois-ci, ce n’était pas à cause de lui, mais ça l’avait quand même déçu. Enfin, il était heureux, comme beaucoup. Heureux que leur Déesse ne les ait pas abandonnés, contrairement à ce qu’ils avaient tous fini par croire à un moment donné, le doute s’instillant dans le cœur de ses fidèles. Qui n’aurait pas douté, après ce qu’ils avaient vécu ? La destruction de leur foyer avait été dure, pour tous, même pour ceux qui n’avaient jamais vécu à Dhitys. Il faisait partit de cette dernière catégorie. Ou plutôt, il avait vécu dans cette ville lorsqu’il était encore tout jeune, et n’en gardait que quelques souvenirs. C’était avant que ça mère ne disparaisse pour toujours de sa vie, avant que son père ne déménage avec lui loin de leur maison. Mais, malgré tout, il avait été aussi désespéré que les siens lorsqu’il avait appris la nouvelle. Comment cela avait-il pu se produire ? Et pourquoi leur Déesse avait-elle laissé faire ça ? Elle aurait peut-être pu les prévenir, leur envoyer des signes… Ou alors elle l’avait fait, et ils n’avaient pas réussi à les interpréter, bien que les « ils » soient des gens beaucoup plus importants et puissants que lui. Telles avaient été les questions, et les doutes qui avait envahi l’esprit du léopard. Mais plus maintenant. Peut-être que Phoebe ne les avait pas prévenue, ou alors peut-être que si, mais dans tous les cas, elle leur avait envoyé le Rêve-Argent, et ce nouvel espoir qui gonflait leur cœur, dont celui du jeune Bélua.

Ce dernier, sans avoir pris le temps de réfléchir bien longtemps, ce n’était pas vraiment son genre, avait décidé de revenir auprès des siens. Ceux qui avaient trouvé la Rivière avaient fait passer le mot. Beaucoup de groupes c’étaient formés, des feux de camps un peu partout, faisant la fête. Ils étaient si nombreux qu’il avait l’impression que tout le peuple c’était rassemblé. Sûrement une illusion à cause du nombre, mais il ne s’attarda pas sur ce détail. Le Bélua regardait son peuple s’amuser, planquer dans la forêt, ses yeux d’ors observant la fête pendant quelques minutes, puis finit par se joindre à eux. Il n’était pas un associable après tout, et il aimait profiter de la vie. Et, en ce moment, profiter de la vie signifiait faire la fête et s’amuser. Fêter cette nouvelle découverte, cette grandiose nouvelle. Ce n’était plus le moment de s’apitoyer sur son sort simplement parce qu’il était plus faible que tous. Laissant son caractère enjoué et énergique reprendre le dessus, il rejoignit l’un des groupes. La Lune brillait haut dans le ciel, ronde et splendide, comme si elle veillait sur eux. Relâchant tout le stress accumulé, il se mit à danser, boire et s’amuser avec les autres, relâchant tout le stress qu’il avait accumulé. La recherche de la Rivière avait été dure, longue, angoissante, et éprouvante. Maintenant il pouvait tout oublier, et se laisser aller. Il se laissa tellement allé, qu’il finit soule. Pas au point d’avoir des trous noirs, mais tellement euphorique que cela levait toutes les inhibitions. Ah les effets de l’alcool, un vrai mystère, mais au moins, il pouvait s’amuser comme ça.

Le lendemain, Isaac se réveilla difficilement, ayant légèrement mal à la tête à cause des effets secondaires de l’alcool, mais rien de grave. Il s’était également couché, très tard même, n’ayant eu que quelques heures pour dormir, mais bon, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Et puis, il n’avait jamais eu énormément besoin d’heure de sommeil. Il décolla sa tête de son sac, s’étirant. Ayant dormi par terre, son dos et certaines autres de ses articulations. Une fois sa petite séance terminé, il se leva, mettant son sac sur son dos, et partit se joindre à un groupe. C’était des Béluas avec qui il avait sympathisé la veille, et qui avait dans l’idée de continuer les recherches. Ils avaient peut-être trouvé la Rivière Sauvage, mais maintenant, ils devaient encore trouver la potentielle terre promise. Après tout, la rivière était loin d’être accueillante. Elle portait bien son nom, et ce n’était pas un excellent lieu pour habiter ici. Evidemment, au fil des années ils pourraient la dompter, créer des chemins, la rendre plus praticable, mais rien de merveilleux pour y vivre. Il devait forcément y avoir autre chose. Quoique, Isaac la trouvait plutôt bien comme elle était. Et puis, ils étaient un peuple sauvage, obéissant plus aux lois de la nature que beaucoup d’autres peuples, suivant leurs instincts, leur partie animal étant particulièrement puissante. Rien d’étonnant pour eux. Enfin, il verrait bien au fil du temps, après tout, ils devaient encore trouvé un endroit où vivre.

« Enfin levé Isaac, pas trop tôt ! s’exclama l’une des femmes de leur groupe.

- C’est bon, je suis pas si en retard que ça, le soleil vient à peine de se lever, rétorqua l’intéressé jouant la mauvaise humeur. Et puis, il y en a d’autre qui sont plus en retard que moi, reprit-il en souriant »

Puis ils rirent quelques instants. Cela pouvait paraître ridicule, mais au moins ils s’amusaient, et puis, que serait la vie s’ils ne faisaient pas les fous, un peu comme des gosses. Pendant une dizaine de minutes ils attendirent le dernier membre de leur groupe, discutant entre eux. Ils n’étaient pas nombreux, un peu moins d’une dizaine de personnes. Ils ne connaissaient rien de ses terres, et ne savaient donc pas sur quoi ils risquaient de tomber. Voyager en groupe était plus sûr, malgré leurs grandes différences. Lui-même était un chasseur qui préférait la solitude à tout le reste, et qui avait du mal à faire confiance. Difficile de faire équipe avec quelqu’un comme lui. Les autres n’étaient pas forcément mieux. Deux loups, un léopard, trois aigles, et deux chats. Ils étaient tous des chasseurs, ce qui les rassemblait un minimum en quelques sortes, mais n’avait rien en commun. Sauf peut-être Isaac qui se rapprochait des deux autres félins de leur groupe. Mais peu importe, pour une fois, ils mettaient leurs différents de côté pour atteindre un but commun. C’était fou à quel point un simple objectif pouvait rassembler un peuple perdu dans une même cause.

Enfin, le pourquoi du comment importait peu au jeune Bélua, pour le moment, seul le frisson de l’aventure l’intéressait, et l’adrénaline parcourant son corps. Le reste n’avait pas beaucoup d’importance. Le groupe se mit rapidement en marche, leur regard se posant tout autour d’eux, ne cessant de chercher. Chercher les indices qu’ils avaient vus dans le Rêve-Argent. Mais pour le moment, rien de plus que la Rivière Sauvage. Rivière qu’ils suivaient, espérant que cela les conduise au bon endroit. Après plusieurs heures de marches, ils ne trouvèrent pas grand-chose, à part beaucoup de faux espoirs en croyant voir des choses similaires. Malheureusement, c’était de simples illusions que leurs esprits s’amusaient à leur jouer. A force de trop croire, ils s’imaginaient beaucoup de choses diverses et variées. Après une longue journée de marche, ils ne trouvèrent rien. Isaac soupirait d’énervement pendant son repas. Il n’était pas la personne la plus patiente au monde, trop impulsif pour ça. Mais il était trop têtu pour abandonner. Une contradiction de son caractère, puisqu’il continuerait de chercher malgré son énervement et son envie d’abandon. Mais la soirée passée avec ses nouveaux compagnons de voyages lui retirèrent ses mauvaises pensées, et il laissa la bonne humeur revenir. Ils trouveraient bien quelques indices demain, ou après-demain.

Ce fut d’ailleurs le lendemain qu’ils trouvèrent quelque chose. Isaac avait réussi à traverser la rivière avec une autre femme, se demandant si de l’autre côté il n’y avait pas quelque chose. Au bout d’un moment, ils trouvèrent des indices, un lieu qui semblait ressembler à ce qu’ils avaient vu en rêve. Se regardant pleins d’espoirs, ils partirent prévenir les autres, qui se précipitèrent vers eux. Ils grimpèrent par-dessus les rochers, et soudain, ils se figèrent, bouche-bée. Devant eux il y avait une grande partie du peuple Bélua, mais ce n’est pas ce qui les intéressait autant. Non, ce qui les impressionnait le plus, c’était l’arbre gigantesque devant eux. Les racines baignaient dans la Rivière Sauvage, aussi immense que celle de l’arbre qu’elles nourrissaient. Se remettant petit à petit de sa surprise, Isaac balaya l’écorce, et vit des trous étranges, comme des alcôves. Peut-être il y avait-il des entrées ? Ou l’arbre était creux ? Et lui, jusqu’à où montait-il ? La cime de l’arbre semblait pouvoir atteindre le ciel, comme si elle pouvait toucher la Lune. C’était splendide, stupéfiant. Leur Déesse ne les avait pas abandonnés. Elle leur avait offert une nouvelle maison, un nouvel espoir, une nouvelle chance. Le cœur battant la chamade sous le coup de l’émotion, Isaac laissait un large sourire éclairer son visage. Un sourire d’un bonheur transcendant. Ils ne leur restaient plus qu’à visiter leur nouvelle maison.


1531 mots
2 points de force et 2 points de charisme pour Isaac (compagnon niveau 0)
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Dim 14 Aoû 2016, 16:42

Ils étaient tous exténués. Le voyage avait été éprouvant, d'autant plus qu'ils ne savaient pas où ils allaient et qu'ils avaient du parcourir beaucoup plus de terrain, pour quadriller le plus possible les zones qu'ils traversaient. Aucun d'entre eux ne voulait rater le moindre signe qui leur indiquerait qu'ils étaient sur la bonne voie dans la recherche de cette rivière et surtout de sa source. A bien des moments, cela avait été dur de repartir après une pause ou une nuit de repos. Plus d'une fois, il y en avait qui avaient pensé à abandonner l'investigation, à laisser tomber. Juste faire demi tour et à retourner chez eux, ou plutôt, à ce qui s'en rapprochait le plus. Les contraintes, les risques, la fatigue, la tension, tout cela émoussait la foi aussi facilement que la rouille rongeait le fer. Il fallait faire preuve de persuasion pour réussir à remettre tout le monde debout et à reprendre la route. Dès fois, cela avait même failli finir en pugilat, des disputes éclatant entre eux.

Mais au final, ils avaient réussi à rester souder et c'était certainement cela qui les sauvait. Ils se soutenaient mutuellement, s'épaulaient, se motivaient les uns les autres. Ce que devait être au final une équipe. Les différents religieux avaient été mis de côté au profit d'un seul et même but, d'une seule même mission. Servir le peuple des hommes-animaux. Pas s'aider seulement soit mais aussi tous les autres. Faire en sorte que les choses s'arrangent enfin pour les Enfants de Phoebe. Avec l'attaque des Alfars et la perte de leur cité, les liens avaient été mis à rude épreuve et la race entière en souffrait actuellement. Les relations étaient délitées, les querelles se faisaient de plus en plus souvent entendre dans les camps. Tout le monde avait encore à l'esprit l'incident de Vastesylve. Et personne ne souhaitait que cela recommence. Car sinon cela signifierait que les Elfes Noirs auraient définitivement gagné. Cette croyance dans ce Rêve-D'Argent, c'était aussi le moyen de tenter de soigner ses plaies et de repartir sur de bonnes bases.


Il ne faut pas flancher … Il y a forcément quelque chose au bout ! On doit tenir.

Une petite note d'encouragement, juste quelques mots pour aider à passer ce passage difficile. Ils étaient au milieu d'un paysage rocailleux où chaque cailloux, chaque pierre était presque aussi tranchante qu'une lame de rasoir. Ils avaient essayé d'avancer sous forme animales, mais avaient vite abandonné l'idée, en tout cas pour ceux qui n'avaient pas d'ailes. En effet, les coussinets et les pattes s'étaient rapidement retrouvées en sang, tailladées par ses pentes coupantes. Ils avaient donc tous repris forme humaine. Bien évidemment, les hommes-volatiles se transformaient de temps en temps pour prendre de la hauteur et essayer d'avoir une meilleure vue de l'endroit où ils étaient et de possibles indices qui seraient plus visibles de là-haut. Mais en règle général, ils marchaient tous ensemble, des fois des fronts, des fois les uns derrière les autres en fonction des élargis ou escarpés. Après tout, c'était ni plus ni moins qu'une mission d'exploration et de découverte. Au moins, ils se souviendraient tous de ce voyage.

Le glatissement d'un aigle haut dans le ciel leur parvint, se répercutant parmi les parois rocheuses les entourant. Ils s'arrêtèrent tous et levèrent les yeux pour tenter de repérer l'animal qui avait émis ce son. C'était l'un des leurs et s'il les avait ainsi invectivé, cela voulait forcément dire une chose : il avait remarqué quelque chose, un élément dont il ne fallait pas passer à côté. Ils ne savaient pas encore quoi. Pour cela, il fallait que l'oiseau se rapproche d'eux. A la distance où il se trouvait, il était trop loin pour pouvoir émettre autre chose qu'un son strident s'il voulait être entendu. Ils attendirent donc patiemment qu'il les rejoigne. Là, enfin, ils pourraient savoir ce qui l'avait fait tilter. Ils sentaient tous monter en eux la fébrilité, l'impatience en se disant que peut être, enfin, ils avaient trouvé un vrai indice ou qu'ils étaient arrivé. La fin du voyage serait-elle en train de se profiler ? Retrouveraient-ils enfin ce qui les avait tous marqué dans ce rêve mais dont ils n'arrivaient pas à se souvenir ?

L'homme-aigle … Qui était en fait une femme aigle, surgit d'entre les nuages et vint se poser à leur hauteur. Ses plumes frémissaient, montrant l'état d'agitation dans laquelle elle était. Rapidement, elle se retransforma en humaine. Tout de suite, les autres lui tendirent ses vêtements pour qu'elle n'attrape pas froid, la regardant avec des yeux brillants d'impatience mais n'osant pas la brusquer pour qu'elle leur annonce ce qu'elle avait vu. Elle ne se fit pas prier. Elle savait dans quel état de nervosité ils devaient être et elle ne comptait pas jouer plus longtemps que cela avec leurs nerfs.


J'ai trouvé la rivière. C'est elle, j'en suis sûre. Je ne suis jamais venue dans cette région mais je sais que c'est elle. J'en parierai mes ailes. On n'y est presque. De plus, il me semble avoir vu des traces. Je crois que d'autres d'entre nous sont déjà par là. Il faut aller au bout, il faut la rejoindre.

Elle leur sourit tandis que ses mots résonnaient autour d'eux. Ils n'arrivaient pas à y croire et pourtant ! Tout ceci n'avait finalement pas été fait pour rien. Ce n'avait pas été juste un songe quelconque mais bien un message envoyé par leur Mère à tous, par Phoebe elle-même. La rivière existait et elle allait les mener là où ils devaient aller. Ils se remirent tous en mouvement, ragaillardis, les douleurs et la lassitude momentanément oubliées. Ils étaient de nouveau prêt à faire le tour du monde s'il le fallait. L'eau coulait tranquillement et maintenant qu'ils étaient sur les rives de cet affluent, ils reconnaissaient de nombreux indices, de nombreux éléments qu'ils avaient vu dans leur rêve. Il n'y avait donc plus aucun doute sur le fait qu'ils étaient sur la bonne voie. Comme avait dit la femme, il ne leur restait donc plus qu'à aller au bout, qu'à suivre le l'inverse du courant pour trouver la source. Là-bas se trouvait leur destin, d'une façon ou d'une autre.

Le passage évident d'autres êtres était visible par les traces qu'ils avaient laissé. Et puis, au fur et à mesure qu'ils avançaient, il y avait ce bourdonnement lointain qui augmentait, comme s'ils se rapprochaient d'une ruche ou d'une foule compacte en train de chuchoter. Il y avait donc bien quelque chose. Machinalement, naturellement, sans réellement s'en rendre compte, ils accélèrent tous le pas pour se porter plus rapidement en avant. C'était même limite s'ils étaient pas sur le point de courir. Mais le terrain restait tout de même escarpé et même s'ils étaient tous très fébriles, la prudence restait de vigueur. Ils faisaient donc de grandes enjambées tout en faisant quand même attention à où ils posaient leurs pieds. Puis finalement, après un dernier escarpement, après avoir grimpé une butte, ils arrivèrent. Devant eux étaient regroupés les autres Béluas qui étaient parvenus jusqu'ici. Ils avaient tous le regard dirigé dans la même direction.

Vers cet arbre gigantesque, certainement millénaire. Majestueux. Il n'y avait pas d'autres mots pour le décrire. Indubitablement, en le regardant, on ne pouvait penser qu'à une seule chose : maison, foyer, sécurité. Tous, dès l'instant où ils avaient posé les yeux dessus, savaient. Ici se trouverait leur nouvelle cité. Ici était chez eux. Dhitys. Comme si tout avait été fait uniquement dans ce but. Le Rêve-d'Argent était à présent limpide et il n'y avait plus aucun doute. C'était bien un songe envoyé par la Déesse, la Mère-Lune. Elle veillait sur eux. Elle leur envoyait ce lui pour qu'ils ne soient plus des exilés mais qu'ils aient de nouveau une cité à eux. Un endroit où le peuple Bélua pourrait se reconstruire. Déjà des noms se faisaient entendre, se murmuraient entre les rangs. L'arbre-Tanière, l'Arbre-Roi. Et le plus religieux d'entre eux : Phoebe'arà, le don de Phoebe. Car assurément, cela en était un.


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Lun 29 Aoû 2016, 04:22


Des nombreuses nuits le même rêve envahissait son esprit, cette rivière grandissante, ce chemin à suivre dans la nuit sous le couvert de la Lune. Un appel de la Déesse à retrouver les racines de son peuple et découvrir quelque chose de grandiose. Voilà ce qu'elle comprenait de ces images qui lui harcelaient sans cesse la tête chaque fois qu'elle fermait les yeux. Une impression de plus en plus lourde qu'elle était en retard, qu'elle devait faire vite. Trop longtemps elle avait mis de côté cet appel, s'attardant à ses nouveaux projets de pirate mais ce n'était plus possible, le requiem devenait vital pour sa santé psychologique voir physique, cette nécessité de voir ce lieu. Jessy avait demandé à retourner à terre à son capitaine qui sans question fit un détour vers le continent naturel pour son moussaillon. La bélua fut reconnaissante de sa compréhension, prenant la forme de son totem sans attendre dès qu'elle fut à terre pour courir sans relâche. Encore et encore elle foulait le sol, jour et nuit, ne prenant que de brèves pauses, longeant la base des montagnes pour trouver le rocher qu'elle voyait dans ses songes. Chaque arrêt où elle fermait les yeux, l'image s'imprégnait dans sa rétine, guidant ses pas jusqu'à trouver la dite rivière qui avait pris naissance. Plus elle avançait, plus elle croisait des béluas, son peuple, sa race qui marchait côte à côté sans le moindre signe de conflit. Tous guidé par ce même événement, cette découverte qui sonnait la renaissance, qui animait les coeurs d'une rumeur parlant d'une nouvelle ville. Un lieu où ils seraient chez eux.

Jessy était épuisée, ses pattes avaient de plus en plus de mal à la supporter, elle avait trop négligé son corps et elle ne pouvait qu'en payer le prix. Fouillant les environs à la recherche d'un endroit où se cacher, trouvant refuge parmi les racines dénudés d'un arbre aux longues années de vie. Se blottissant autant qu'elle le pouvait dans l'ombre de cette protection pour se coucher en boule, sa longue queue touffu cachant son museau et trouver le sommeil tandis que le soleil était à son zénith. Quelques heures à dormir, tout au plus, voilà tout ce qu'elle avait besoin pour continuer son périple. Elle était rendu à la rivière, il ne restait qu'à en suivre le lit pour atteindre ce qu'elle cherche, ce qu'elle doit trouver, qui est en train d'unir de nouveau les béluas de tout horizons. La caresse du vent sur son visage lui fit ouvrir les yeux, rampant jusqu'à la sortie, s'étirant de tout son long en feulant. Un regard vers le ciel, l'astre lumineux était toujours à son apogée dans le ciel et pourtant elle était tout ce qu'il y a de plus fraîche et prête à foncer au pas de courses. Faisant comprendre à Jessy qu'elle avait dormi une journée entière au minimum, si ce n'était pas deux.  Il lui serait impossible de savoir tant qu'elle ne croiserait pas une personne pour lui demander quel est la journée en cours.

Se chassant un petit gibier pour combler son estomac en grogne, la bélua reprit la route en suivant ce cours d'eau fraîchement dessiné. Ses rives étaient à elles seules un périple à parcourir, ascensions et descentes, débris et crevasses, arbres et arbustes. De nombreux obstacles qui mettaient à mal la patience de Jessy mais qui se rabattait sur les longues heures de sommeil où une lueur avait brillé dans ses rêves pour l'appeler avec encore plus d'énergie vers cet endroit. Tout le long de sa route, d'autres béluas, terrestres et volatiles croisaient son chemin. Suivant par moment les traces d'un cheval, les traverses agiles du singe, le vol d'un aigle, tout était source de soutien pour garder la conviction que la direction était la bonne.  Dormant les nuits, avançant le jour, le périple était long mais Jessy faisait beaucoup plus attention à l'écoute de son corps et ses besoins. Forçant sur les périodes de repos, chassant à l'aube pour rependre des forces et reprendre la route du haut de ses quatre pattes. De plus en plus de bruit et d'engouement se faisait entendre, la bélua espérant que c'était signe de son arrivée prochaine. La Lune brillait de milles feux tandis que la panthère mettait les pattes au sommet d'un amas rocheux, dévoilant à son regard un arbre immense, ses racines baignant dans le lit de cette rivière qu'elle parcourait depuis des jours.
- Dhitys...
Tel une enfant ébahie qui fonce sur ses cadeaux, la bélua courait à en perdre haleine et découvrir de plus près cette oeuvre de splendeur. Comment tout ceci avait-il pu être possible, être caché aux yeux de tous pendant si longtemps, sans jamais que personne n'en découvre l'emplacement.  Jessy s'assoyant sur un butons rocheux, levant la tête vers le ciel et rugissant à la Lune son remerciement. Enfin une maison parmi les siens, un lieu de paix et de ressourcement. Contemplant ce qu'elle qualifiait de miracle, avançant à pas de velours à l'intérieur de l'arbre gigantesque pour en découvrir les méandres. Se laissait guider par ses pas, explorant avec beaucoup d'attention cet endroit rempli d'une magie bien à elle, sentant vibrer la vie qui anime l'arbre, leur protection. Nul doute Jessy allait y trouver un refuge où la crainte n'existe pas.

932 mots

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Lun 29 Aoû 2016, 20:07


Les herbes hautes se pliaient à peine sous cette foulée qui n’ébranlait que peu la tranquillité de la nuit. Un bruissement étouffé en guise de souffle, abandonné derrière une ombre filante qui ne laissait entrevoir d’elle, que le tracé de son passage dans le décor sauvage qui l’entourait. Une simple ligne droite, finissant par déloger une famille de pétrels-tempête qui s’envolèrent paniquées dans un désordre chaotique qui remonta vers l’astre lunaire, n’altérant que partiellement sa luminosité blafarde. Sa rondeur se distinguait à des lieux à la ronde, dans un halo hypnotique qui avait capturait le regard bleuté de la silhouette qui filait à vive allure à travers champs. Le vent s’engouffrait dans ses vêtements qui se gonflait sous la pression de la vitesse. Son souffle court, à peine étouffé par la douleur qui écrasait sa poitrine, s’arrêta soudain. Les bras tendues au-dessus du vide, elle venait de terminer sa folle course sur les hauteurs d’une falaise, d’où elle se laissa tomber à pic. Son corps effleura les parois rocailleuses avant de lécher du bout de ses ailes l’écume qui s’échouait dans un remous incessant sur les rochers.

Cela faisait longtemps que la bélua enchainait les pas, sans s’arrêter, ne pouvant défaire ses yeux de cette vision qui imprégnait son esprit jour et nuit. Un appel qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant, lié à une chose profondément enfouie en elle. Un écho du passé, une force bien plus grande que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. La volonté de Phoebe motivait ses battements d’ailes dans le souvenir d’un songe nommé Rêve-Argent.
Le faucon monta plus haut, rejoignant d’autres volatiles qu’il était peu courant de voir voler ensemble. Des semblables sous la même emprise qu’elle. Des béluas de tout totem, qui plongeaient en cercle dans la forêt aux arbres tortueux, agissant dans une volonté commune, visant à rejoindre cette terre sainte.
Que ce soi par les airs ou la terre, il en venait par milliers, tous marchant dans le sillon de l’appel de la mère de toute chose, Phoebe.
Le faucon poussa un cri qui chamboula l’harmonie du vol symétrique des oiseaux de tête, avant de retrouver un équilibre inébranlable. Helly connaissait depuis peu les croyances des siens. Être confronté à la toute-puissance d’une divinité était nouveau et sa foi encore hésitante la faisait parfois douter. Mais comment résister à cette force qui guidait chacun bélua vers ce foyer perdu?
Quel que soit le chaos de ses pensées, cette puissance la maintenait vers le haut, la guidait au travers de sa volonté vers la promesse d’un nouveau foyer.
« Foyer » pouvait-elle espérer retrouver un jour le sens de ce mot? Fallait-il être fou pour se lancer dans cette quête, faisant fi de la fatigue et de la faim qui en faisait chuter plus d’un?

Le lit grondant d’une rivière agitée saigna les terres boisées et sauvages qui parcouraient le sol. Elle était un fossé tumultueux qui donnait bien de la peine à ses semblables à quatre pattes. Helly bénissait son totem qui lui avait sauvé tant de fois la mise dans ses périples. De tous, elle le trouvait le plus pratique. Si elle l’avait maudit jadis, aujourd’hui, elle trouvait qu’il lui convenait parfaitement.
Était-ce elle qui avait succombait à la force sauvage et tranquille du faucon, ou bien le destin avait-il bien fait les choses? Mieux encore, Phoebe avait-elle choisi en fonction de son destin?
La bélua au plumage blanc se posait la question, mais la réponse, n’importait que peu en cet instant. Étrangement, Helly éprouvait cette quiétude particulière qu’elle ne ressentait que trop peu souvent. L'Æther bienfaitrice de la nature veillait sur elle, c’était tout ce en quoi voulait croire la jeune bélua.
Les cris des hommes remplacèrent les hurlements d’animaux. Des hauteurs rocailleuses, certains s’étaient nichés pour contempler le Phoebe 'arà, l’arbre roi. S'il s’élevait haut au-dessus de la cime des plus grands arbres, ses racines donnaient l’impression de s’enfoncer profondément dans la terre. Inébranlable pilier au milieu d’un décor sauvage, un ilot vert et distendu par les âges, d’où tombait en cascade des rideaux de lianes et de fleurs.
Baignés dans les rayons de l'Æther lunaire, tous s’inclinaient face à cette vision éternelle, cette promesse de terre promise qui avait guidé leurs pas dans un long pèlerinage.
D’innombrables foyers avaient étaient allumés en l’honneur de ce miracle. L’Ashara avait eueut lieu, tous avaient retrouvé une raison de se réjouir.
Dans l’euphorie des festivités, Helly se mua sous forme humaine, malgré la fatigue sur les visages, tous chantaient et festoyaient. Les sourires s’échangeaient dans un partage de nourriture et de boissons, dans la cohue des musiques et des rondes d’enfants sur exités et la douceur des accolades de leurs ainés. Gênée, Helly avançait avec précaution, foulant avec un certain respect ce sol qui lui était apparu en rêve, ne lâchant jamais des yeux les vertigineuses hauteurs d’où s’élevaient des passerelles qui se balançaient lentement au gré du vent. Une vision qui remplissait son coeur d’une paix longtemps recherchée et qu’elle ne croyait plus un jour retrouver. Sa vision se troubla, mouillée par l’émotion qui débordait à présent d’elle. Un mélange de sentiments qui explosa tout a coup lorsqu’une pression sur son corps la tira de sa contemplation. Une main ferme sur son épaule venait de la faire sursauter. Le visage débonnaire de l’homme qui venait de l’apostropher, se fendit d’un sourire apaisant qui fit s’envoler toutes les craintes de la bélua. Ce simple regard tout aussi troublé que le sien et qu’ils partageaient, était ce qui les liait. Ils n’avaient pas besoin de mot pour communiquer, car tous se rejoignaient dans cette folle communion, ce bonheur tangible et communicatif que chacun ne pouvait contenir.
Il tapa son épaule pour la rassurer et lui tendit de quoi boire en s’éloignant dans un sourire affable tandis que des enfants entourait la élut aux cheveux blancs. Ils tournoyaient autour d’elle, l’obligeant à prendre part aux festivités. Elle vida la coupe d'une seule traite et coursa les chenapans qui la taquinaient, se laissant volontiers entrainer vers ce retour en enfance, délaissant ses habituelles questions existentielles pour un temps. Elle avait pris part à un rêve, elle faisait partie à présent d’un tour, d’une tribu, et d’un foyer. Le Phoebe 'arà. Helly n’en revenait pas. Elle releva les branchages qui occultait un passage vers lequel les garnements l’avaient entrainée. Avec parcimonie, elle glissa sous les feuillages pour entamer une lente ascension. Son corps se tendit à peine, tandis que sa peau se couvrait d’un langoureux frisson. La consécration de cet instant tenait presque de l’ordre du sacré, alors que ses doigts frôlaient à peine la rambarde sculptée à même les racines et qu’elle retenait son souffle. Des silhouettes descendirent vers elle dans une explosion de joie qui la fit sourire rendant à cet acte de foi une dimension moins religieuse. Cette euphorie communicative allégeait son coeur, lui donnant la force de grimper plus haut, là où le vent froissait les feuillages dans un murmure envoutant. Au-dessus du monde, protégée dans les bras de cet arbre roi, Helly se sentait parfaitement en sécurité. Ses cheveux s’emmêlaient aux rameaux encore jeunes, berçant son âme d’un secret espoir. Une foi nouvelle venait d’embraser son corps dans une idée un peu folle. Sa volonté s’était accrue dans une étincelle ardente qui gorgeait son corps d’une conviction certaine. Si ici, était dorénavant son foyer, alors nulle ne pourrait troubler sa quiétude. Si la déesse de la nature avait guidait ses pas en lui accordant ses faveurs, à elle et tous ses semblables, alors elle se battrait pour elle. Ses doigts se refermèrent sur la liane qui entama sa peau alors qu’elle en faisait intérieurement ce solennel serment. Si une menace venait à planer, elle serait là pour défendre les « siens ». Le Phoebe 'arà, un simple appel de sa part et elle accourait, où qu'elle soit, quelle que soit la situation dans laquelle elle se trouverait, ou que son destin la mènerait, elle serait toujours liée à ce sanctuaire de paix.
Son regard monta vers la cime avant de se fermer sur cette reconnaissance éternelle, ce pacte d’allégeance envers l'æther de la nature. Phoebe, ce simple nom qui élevait son âme et son coeur.
C’était sa promesse, son offrande en reconnaissance éternelle pour l’avoir guidé vers « chez elle ».
La bélua étira ses lèvres dans un sourire qui ne cessait de croître. Dans un geste rempli d’empressement, elle grimpa sur la rambarde, le corps allégeait de toutes pensées noires qui lestaient habituellement son esprit. Elle déambula telle un funambule sur une branche, s’élevant sur la pointe des pieds. Ses bras s’entrouvrirent en grand avant qu’elle ne se laisse chuter dans le vide. Une nuée de plumes aussi blanches que la neige immaculée des monts enneigés s’éparpillèrent au vent, alors que le faucon s’envolait plus haut encore, grimpant droit vers l’astre lunaire, disparaissant dans son rayon à tir d’aile.


1485 mots

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Une passerelle et 1 point de charisme.
Merci pour ce LDR :)


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Mer 31 Aoû 2016, 00:29



La tournure des choses commençait à déplaire de plus en plus à Vylker. Tandis que son groupe progressait dans la forêt, guidé uniquement par une forme d’instinct qui les poussaient à aller de l’avant, quelque chose ne lui plaisait pas du tout. Cette chose, c’était justement ce qui poussait à avancer. Vylker s’était toujours considéré, comme les autres, comme étant les fils illégitimes et non désirés d’un peuple. Comme étant les rejetons déformés et imparfaits qui n’étaient que le reflet de la décadence. Si au départ, il en avait été bouleversé, quelque chose s’était brisé en lui.

Et il chérissait son statut d’abomination. Il chérissait d’être un reflet de la décadence. Il jouissait à l’idée d’être la pâle imitation. Cela lui donnait une légitimité pour partir en croisade contre ses propres parents spirituels. C’était toujours ce qui avait unis les monstres de Vylker. Ils étaient des créatures qui ne vivaient pas selon des codes ou des lignes. Ils se battaient pour changer leur destin, ils usaient leur sang afin de faire plier l’avenir pour en modifier ses pages.

Qu’aujourd’hui, une force étrange vienne soudainement les forcer à prendre telle ou telle direction… Ce n’était pas acceptable. Vylker méprisait ce qui l’amenait ici et qui le forçait à marcher. Il détestait de tout son être la vision de ses congénères marcher à la baguette d’une voix invisible répugnante. Dans leur marche, ils avaient aperçus que plusieurs autres béluas, des sang-pûrs pourtant, convergeaient vers le lieu. Habituellement, ils auraient volontiers passés leur amertume et leur rancune sur eux… Mais aujourd’hui, rien. Leurs corps ne répondaient plus et ne voulaient pas frapper.

Quelque chose les forçait à accepter l’inacceptable. Et pourtant Vylker avait l’impression d’être le seul parmi les monstres à ne pas être totalement dupe.

« Nous… Ne pouvons pas… Nous laisser diriger ainsi... » avait-il gargouillé tout le long du chemin.

Chaque fois que son regard tournait pour se poser sur un autre bélua qui se dirigeait dans la même direction qu’eux, un profond sentiment de dégoût l’envahissait. Son sang bouillonnait et sa tête était au bord de l’explosion.

« Ils...ne sont pas… des nôtres. Nous… ne sommes pas… Comme eux. » martela t-il encore, sans pour autant s’arrêter de marcher.

Ils suivirent le chemin. Envers et contre tout. Comme possédés. Comme incapables de se contrôler. Ils suivirent la voie, illuminée par la lumière du « paradis » des béluas, mais l’enfer des monstres.
Ils suivirent la route, la route désignée par la voix perverse et insaisissable.
Qui les conduit jusqu’à la grande illumination.

C’était un arbre. Un arbre gigantesque. Comme personne n’en avait vu. Vylker sentit soudainement les forces de son corps l’abandonner. Sa tête tourna à gauche, puis à droite… Il constata alors. Les siens. Les monstres. Ils pliaient genoux. Eux qui n’avaient jamais baissé la tête même face aux lames les plus affûtées, se rendaient à une chose qu’ils ne connaissaient guère.
Ses jambes flagellaient, il pouvait le sentir. Bientôt, lui non plus ne pourrait plus combattre. On le vidait de sa volonté et on s’appropriait son esprit. La chose se glissait en lui. Désagréablement douce, cruellement bienveillante.
Ses genoux touchèrent le sol, ses mains le rattrapèrent et l’empêchèrent de chuter pour de bon. Devant lui, le sol dur et terreux. Ses poings se serrèrent. Il se mit alors à frapper le sol, s’écorchant et se blessant dessus, frappant comme il pouvait.

« N’écoutez pas cette voix étrangère… Elle ne vous causera que du mal ! » martela t-il.

Quand les poings ne suffirent plus, il commença à se frapper le crâne contre le sol, à répétition, de plus en plus fort. Son sang se déversa sur le sol alors qu’il s’ouvrait le front et les arcades sourcilière, comme pour forcer la voix dans son crâne à se taire. Il se redressa, à genoux et le faciès meurtri, les yeux presque vides.

« Nous ne pouvons pas… Ne rêvez pas de ce paradis… Car il n’y a que l’enfer… C’est ce que nous avons… appris… Ne sentez pas les fleurs… Il y a une drogue maléfique pour vous faire perdre l’esprit ! » gargouilla t-il en espérant relever ses camarades.

Il se mit les mains sur la tête et la secoua.

« Protégez vos âmes… Ne les laissez pas rentrer... »

Du haut de son statut, Vylker semblait pourtant bien démuni. Dans un effort qui lui sembla surhumain, son pied droit parvint à se remettre face au sol. Poussant sur sa jambe, les bras finalement ballant le long du corps, il se releva. Ce lieu était sans doute ce que les béluas cherchaient… Mais eux… Les monstres. Qui étaient-ils ? Ils n’étaient pas comme eux. Ils ne pouvaient pas se permettre de sacrifier ainsi tout ce qu’ils avaient faits ou effectués sur l’autel de la découverte. C’était inconcevable, inacceptable, intolérable. Il pivota vers ses compagnons, qui semblaient avoir malgré tout un œil sur lui.

« Je ne sais pas… d’où vous venez, chacun… Mais je sais ce que vous fuyez… Dans notre monde, il n’y a pas la place pour un héros… Il n’y a pas de place pour des hommes meilleurs. Vous me connaissez. Je suis toujours celui qui vous permet de regarder et de voir… Ressentez moi ! Je suis l’étranger ! Je suis sombre ! Je suis en colère ! Je suis la douleur ! Je suis le maître de la chanson maléfique qui chante dans vos têtes, même si des mots tentent de la cacher, je suis le souverain de cette bestialité qui vous rendent fous ! Fuyez ! Partez ! Partez de ces promesses et de ces belles choses. » dit-il en pivotant vers son assemblée a genoux.

Plusieurs des monstres levèrent un peu la tête, certains se regardèrent. Vylker poursuivit sur sa lancée et envisagea de forcer certains à se relever, même si le sang dans ses yeux l’aveuglait partiellement. Il en attrapa un par hasard par le col.

« Je ne vous connais pas… Mais je sais que toi, tu as déjà utilisé ton couteau pour le passer sous la peau de quelqu’un ! Tu as séparé les os, puis tu as mangé ! Tu as déchiré la chair de tes dents et tu l’as avalée ! CHIEN ! » aboya t-il en le secouant.

Le monstre en question semblait frappé de stupeur, et finit par se dégager en reculant un peu. Vylker tourna la tête et poursuivit vers un autre.

« Et toi… Tu as passé ta vie avec une bouteille dans une main et un hachoir dans l’autre ! Toutes les tempêtes que tu chasses sont sur le point de revenir ce soir ! »

Petit à petit, il semblait que les monstres parvenaient à se tirer de leur transe. Ils étaient cependant secoué, abasourdis et désorientés. La plupart n’avaient plus aucune idée de ce qu’ils faisaient ici, ou de ce qui se passait réellement.


«  Est-ce qu’il reste une once d’humanité à sauver face à des gens qui ont finit par prendre du plaisir dans le son d’une lame qui dépèce la peau et détache la chair couvert par l’agonie d’autres individus, quand bien même ces derniers sont la source de leurs maux ? J’ai déjà posé cette question. Je la répète. Vos âmes sont t-elles condamnées à la dérive ou bien reste t-il encore un peu d’espoir pour vous ? Voilà ce qui m’intéresse. »

Les monstres se redressèrent, ensemble. Comme un seul mouvement.

« Avez vous oubliés ce que nous sommes ? Ce que nous combattons ? Ce pourquoi nous avons toujours agis ? Nous sommes des créatures abominables, juste des parodies de ce que nous aurions dû être le jour où chacun a été mordu. Mais par dessus cela, nous sommes ensemble. Pas par la voix, mais par le sang et le destin commun. Après le feu et la fureur... »

Cette fois, chacun finit par reprendre ses esprits. Ils inspectaient Vylker, qui ne doutait pas qu’il allait être jugé par ses mots et son comportement bien rapidement.

« Nous n’avons aucune légitimité à troubler ces lieux. Mais nous n’avons que faire d’un paradis qui nous fera oublier ce pourquoi nous avons versé tant de sang. Nous sommes des créatures du présent, et non du futur ou du passé. Nous écrivons notre histoire par la force de nos corps et esprits, nous ne laissons personne d’autre le faire à notre place. Je déteste autant que vous ces béluas de sang-pûrs. Et nous n’avons eus aucune honte à torturer et dévorer nos anciens tortionnaires. Mais ce n’est pas en bafouant ces terres que nous entreront dans la postérité. L’histoire est écrite par les gagnants. Et par personne d’autre. »

Vylker se passa une main sur son front couvert de sang. Les voix avaient cessées.

« Relevez vous, geignards. Relevez vous, contemplez, mais ne succombez pas. Et ne sabotez pas. Notre voyage n’est pas terminé, et ce n’est pas en ces lieux que nous trouveront quelconque rédemption. La route est longue, et nous n’avons pas besoin de pitié pour la suivre. »

Son but était bien simple : Hors de question pour lui que les siens voient en ces lieux un quelconque refuge, mais il se refusait à priver ceux qu’il détestait pourtant de celui-ci. Bonté d’âme ? Cas de conscience ? Peur ? Sans doute beaucoup de choses le motivaient à penser ainsi.
Les monstres se redressèrent et reformèrent leur groupe, Vylker en avant.
Ils étaient silencieux. Alertes, mais silencieux. Ils regardaient mais n’admiraient pas. Ils entendaient mais n’écoutaient pas.

Et c’était sans doute mieux ainsi.

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[LDR Bélua] Ashara, paix sur l'Arbre-Tanière

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