Le sens de l'orientation

Un ordre de mission simple, une destination pas trop lointaine, une carte dessinée avec précision et une boussole qui parle... Toutes les conditions semblaient remplies pour permettre à Olwë de se rendre à bon port, sans incident. Mais alors que Michel avec deux L et un E à la fin regardait son patron s'envoler par la fenêtre, elle ne se rendit pas tout de suite compte qu'il lui manquait quelque chose. Elle ne vit pas non plus qu'il était partit dans la mauvaise direction... Malheureusement pour la pauvre secrétaire qui se targuait d'être doté d'un professionnalisme à toute épreuve, l'illuminae était bien plus illuminé que ce à quoi elle s'était préparée... Et il avait tout laissé. La lettre, le plan, la boussole et même son précieux colis. Il lui passa alors par la tête une question toute bête, mais qu'elle aurait du se poser bien plus tôt dans la journée. Olwë l'avait-il seulement écouté ? La magicienne porta ses longs doigts à sa bouche et commença à mordiller furieusement l'un de ces ongles. Non... bien entendu... Il n'avait pas capté le moindre de ses mots. Et à se moments là, les pires scénarios passèrent dans la tête de Michelle. Et si son chef se faisait attaqué ? Et si il ne retrouvait jamais le chemin du Sanctuaire ? Avait-il emporté assez de poudre pour tenir ? Mais déjà, son assistante la rappelait à l'ordre. Une épidémie de rhume s'était déclaré dans le dortoir du nord. La demoiselle n'avait pas le temps de penser à tout ça. Pour une fois, son boss devra se débrouiller tout seul. Et tant pis pour les nombreux pots cassés qu'il lui faudra réparer ! Elle se détendit un peu plus et tourna vivement les talons, claquant derrière elle la porte de son bureau, fermant ainsi son esprits à tous les possibles problèmes à venir.

Quant à notre Jojo, ce dernier voletait sans trop savoir où aller. Tout ce dont il se souvenait était de voir bouger vivement les lèvres de Michelle, avec tout pleins de mots qui en sortaient rapidement. Tout ce qu'il avait réussit à comprendre, c'est qu'il devait sortir. Pour quelle raison ? Pour quelle direction ? Il ne se posait même pas la question et se laissait guider par les vents du Continent Naturel. Seuls les aetheri pouvaient savoir où ceux-ci le mèneraient ! Et il faut dire que quand le petit être voyage, il ne fait pas semblant. Il avait traversé plaines et vallées, gravit des talus et traversé des routes fortement fréquentés. Et le voilà arrivé dans une forêt. De mémoire - et le pauvre n'en possédait pas une très bonne - le fae ne se rappelait pas être déjà venu ici. Cherchant du regard ce qu'il pourrait bien y faire, puisque aucune bourrasque ne le transportait plus, il finit par poser les yeux sur ce qui semblait être une maison. Et comme soumis aux effets d'une de ces plantes dont il a le secret, celles-ci se multiplièrent, encore, jusqu'à atteindre un nombre de cinq ! Par chance plus que par réelle réflexion, il comprit qu'il avait affaire à un village, un endroit où les grands hommes se rassemblent pour habiter. Le petit être, prit de curiosité, se rapprocha de l'une de ces grandes bâtisse au toit de chaume et atterrit sur le rebord d'une fenêtre. Il y avait là un délicieux gâteaux tout chaud qui sentait bon la noisette. Pensant à un cadeau, Olwë voulut s'en servir une petite part lorsque deux doigts lui saisirent fermement les ailes...

« Dis-donc toi ! On ne t'a jamais dit que c'est mal de voler de la nourriture ? » Tout étonné, le fae ne trouva rien de mieux que de dire la vérité. « Mais... il n'était pas pour moi ce gâteau ? » La dame, d'un certain âge, s'empourpra subitement et le secoua vivement. « Non mais c'est qu'il me prend pour une quiche ? Il est pour ma fille ! Pas pour toi ! » A ces mots, Olwë s'écria de joie : « Oh ! Vous avez un enfant ? J'adore les enfants ! Je leur raconte toujours pleins d'histoires amusantes ! Je peux lui en raconter une ? Je suis un écrivain de Contes de Fae vous savez ? » Mais la mère de la petite n'eut pas la réaction escomptée.. Elle déposa sans douceur l'illuminae sur sa table de cuisine et tomba lourdement sur sa chaise, l'air abattue. « Si seulement je savais où elle se cache ! » Olwë, qui n'était pas complètement stupide, comprit que l'enfant devait être perdu et se sentit pousser de plus grandes ailes ! « Oh ! Mais moi je suis sûre que je peux vous la retrouver ! » « Et comment ? Tu es si petit ! » « Mais je peux demander de l'aide vous savez ? » La femme ne sembla pas pour autant convaincue, mais elle était désespérée... « Très bien. Si tu me ramène ma fille, tu aura droit au plus gros gâteau que je puisse faire ! » Tout content et tout fier, Olwë fit une pirouette dans les airs et partit par la fenêtre. « Je la retrouverai ! Je vous le promets ! » Il filait droit vers le centre du village où trônait un petit puits quant il... percuta violemment le torse de quelqu'un. « Outch ! Mais ça va pas la tête ? Tu pourrais regarder où tu marche ! » Il se frottait douloureusement la tête et n'avait pas encore vu l'auteur de son agression... Savez-vous qu'une belle amitié commence toujours par une rencontre ?

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