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 || QUÊTE || Chasse à l'homme — ft. VIVI

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Sam 21 Mai 2016, 12:12


  Cela faisait déjà deux bonnes heures qu’il sinuait péniblement dans la forêt des Murmures. « Sinuer » était effectivement le bon terme tant la végétation était drue et les chemins aussi rares qu’impraticables. Mihael avait eu la malencontreuse idée de couper à travers bois, repoussant les feuillages, les lianes épaisses, ainsi que les nombreux insectes qui prenaient un malin plaisir à venir le titiller, sans ménagement.
  Sans compter qu’on ne voyait plus l’immensité du ciel depuis un bon moment. Les ramures des arbres étaient si fournies qu’aucune source réelle de lumière ne réussissait à percer ce tapis duveteux.  

  Une branche craqua sous ses pieds tandis qu’il dégageait, à nouveau, et d’un revers de bras, plusieurs lianes qui débouchaient sur un chemin boueux. Le Réprouvé eut un relent de dégoût.
  Il commençait à regretter amèrement son désir de se rendre à Drosera.
  Peu de temps auparavant, alors qu’il était encore à Stenfek, il avait surpris une conversation entre deux hommes qui vantaient les mérites de cette ville, perdue au beau milieu de la Forêt des Murmures. Elle s'était apparemment construite sur une montagne de verdure, grignotée par la présence titanesque d'un arbre, dont les racines étaient soi-disant immenses. Cette description merveilleuse l'avait fortement intrigué.
  De plus, à les croire, la population était parfois si dense qu’il était simple de pouvoir se fondre dans la masse, dans la mesure où l’identité de chacun importait peu. Cette caractéristique l’avait particulièrement séduit, puisqu’à Stenfek, —qui se situait en territoire Réprouvé—, le champ libre lui paraissait plus réduit que jamais.
  De fait, il avait décidé de partir pour de nouvelles contrées, cherchant davantage à se faire ignorer, qu’à faire partie intégrante de la race à laquelle il appartenait et qu’il méprisait tant.
  Il n’empêche qu’il aurait préféré savoir, bien avant de s’embarquer là-dedans, à quel point la quête du Graal serait intense.

« Tu parles d’une galère » pesta-t-il en agitant la main pour chasser des insectes hors de sa vue.

  Le bruit d’un froissement d’ailes lui parvint aux oreilles et en tournant la tête, il vit de petits colibris s’envoler loin de lui, ayant visiblement été dérangés par sa présence.

« Même les oiseaux te fuient, mon pauvre… » commenta une voix moqueuse à l’intérieur de sa tête.

« La ferme » lui répondit-il à voix haute, bien heureux de savoir qu’il n’y avait personne autour de lui pour entendre ce qu’il avait à dire.

  Et comme si son avancée n’était pas suffisamment pénible, la pluie se mit à tomber. Légèrement filtrée par les feuillages, de petites gouttes tombaient ça et là, dans un petit bruit légèrement inquiétant.

« C’est pas vrai » soupira-t-il en s’arrêtant.

« Ne perds pas confiance, tu es presque arrivé » murmura une autre voix, plus encourageante.

  La chute des gouttelettes se fit plus importante. Et après un court moment, on entendit l’eau du ciel se déverser littéralement jusque dans l’intérieur de la forêt lugubre. Si la pluie perçait à ce point les feuillages, c’est qu’à l’extérieur de ce tombeau végétal, il devait pleuvoir averse.
  Après dix minutes de grognements et de mots d’oiseaux lancés à tout-va, Mihael déboucha finalement sur un chemin plus aménagé, plat et bordé de petits buissons.

  Bouche-bée, il découvrit la splendeur inouïe de Drosera se profiler devant ses yeux. Une immense tour pointait le bout de son nez tout en haut du bâtiment le plus haut, et il était tout à fait exaltant de remarquer la ville, qui, allongée sur plusieurs étages, rendait ce spectacle étonnant, voire, intriguant.
Mihael ne se fit pas prier pour avancer davantage, afin de sortir intégralement de cet enlisement sans fin qu’il avait dû traverser.
  Toujours étonné des miracles surgissant après ce désordre innommable, le Réprouvé poursuivit sa route, lentement et sans bruit vers la ville prometteuse, comme attiré par une aura mystérieuse. Il n’entendait rien, ne sentait rien encore, mais ressentait pourtant au fond de lui le désir d’en apprendre davantage.
  Son inconscience, à proprement parler, l’attira jusques aux paliers les plus bas -et les plus accessibles- de Drosera, où la ville l’accueillit les bras ouverts. Il contempla la foule, qui s’élançait, dansant sous ses yeux ébahis.

« Mon bon monsieur, venez donc par ici ! Allez-y, n’hésitez pas ! Oui, vous ! »

  Mihael s’était retourné en fronçant les sourcils. Ses yeux tombèrent sur un petit homme barbu qui se tenait devant une auberge. Au-dessus de lui, on pouvait lire « Anárion » écrit en lettres dorées.

« Monsieur » dit-il poliment en inclinant la tête.
« Z’êtes nouveau en ville, pas vrai ? Ça s’voit qu’vous v’nez d’ailleurs, et vu la boue dégueu sur vos chaussures, j’parie qu’vous arrivez tout droit d’la Forêt des Murmures ! »
« Vous avez vu juste » concéda-t-il. « Je cherche d’ailleurs un endroit où me reposer avant de reprendre mon ascension vers les paliers les plus hauts. Cette ville me paraît tout à fait charmante, et…
« Approchez-vous que j’vous r’garde de plus près ! »

  Mihael obéit. Et c’est en se rapprochant de l’homme qu’il vit son sourire s’élargir davantage, dévoilant des dents gâtées, voire carrément pourries. Cette vision d’horreur lui donna un petit frisson.

« Mmh, je vois, je vois. Z’êtes pas un Alfar pour un sou, vous. Sachez qu’si vous voulez remonter plus haut, vous devrez choisir de plus beaux habits » Il baissa la voix. « les gens d’en haut… vous savez » Il roula des yeux.

  Non, Mihael ne savait pas. Et plus le vieil homme parlait, plus le Réprouvé le trouvait étrange.

« M’enfin, j’suis pas là pour vous faire peur » dit-il en riant, comme s’il avait lu dans ses pensées. « V’nez, entrez donc ! Anárion est une belle auberge, la plus réputée d’Linaewen, vous s’rez pas déçu, c’est moi qui vous l’dit ! »

  Le jeune homme eut un petit sourire poli et suivit le bonhomme à l’intérieur de l’auberge. Là, il lui demanda de s’asseoir et d’attendre un peu. Mihael se mit à examiner le lieu, comme à son habitude lorsqu’il entrait dans un endroit qu'il ne connaissait pas. L'observation, le voilà le maître mot. « Déformation professionnelle » se disait-il intérieurement. Son regard tomba sur le regard très appuyé du vieil homme qui conversait manifestement avec la propriétaire des lieux.
  En son for intérieur, quelque chose le titilla. Mais il était trop fatigué pour y faire attention.
  Et dans un profond soupir, il posa le coude sur la desserte du comptoir, désirant tout à coup se voir servir le meilleur de leur breuvage. La route l’avait rendu moins réactif, et ses voix intérieures ne tarderaient donc pas à reprendre le dessus.





MOTS : 1083  ||  L'Homme - #006600
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