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 Echange nocturne

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Sam 30 Avr 2016, 22:27

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir

La nuit était tombée depuis déjà un certain temps. Assise sur l’une des vergues, en haut du grand mât, Lilith avait fermé les yeux et profitait de la légère brise provoquée par le lent mouvement du galion sur l’eau. Evidemment, elle préférait les jours de tempêtes ou, au moins, d’une météo plus agitée, l’adrénaline était alors au rendez-vous et lui permettait de repousser de plus en plus loin ses limites, badinant allègrement avec la limite de ses capacités physiques dans ce jeu d’équilibriste que représentait son métier. Toutefois, ce calme ambiant et serein, où elle ne pouvait voir qu’à perte de vue la houle des vagues et n’entendait que le ressac était particulièrement apaisant et avait au moins le mérite de vider complètement l’esprit et de la détendre un peu.

Pourtant, les moments de silence et de solitude demeuraient souvent trop pesant pour la petite orisha. Cette dernière l’attirait vers une profonde mélancolie dont elle peinait à sortir. Il fallait qu’elle parle, qu’elle s’agite, qu’elle s’occupe pour éviter cette situation. Mais une fois seule, la fatigue de toute cette énergie dépensée lui retombait lourdement sur les épaules, la forçant à se mettre face à ses réalités.
Se sentant une nouvelle fois attirée vers ce gouffre, la rouquine tenta de se ressaisir et se redressait à présent. Durant un bref instant, elle profita une dernière fois de la vue des plus agréables, plus dans un but de sécurité cependant. Elle n’était pas vigie, mais de ce poste, elle ne pouvait s’empêcher de guetter d’éventuels dangers. Le Libertad était, paradoxalement, une véritable terre d’accueil, et elle ne comptait pas ne pas participer activement à sa sécurité. La brise souffla un peu plus fortement, s’immisçant à travers ses fins vêtements qu’elle fit claquer au vent. Un léger frisson parcourut l’échine de la rouquine alors qu’elle s’attelait à une tâche bien plus difficile pour elle : redescendre sur le pont. En effet, dès que son pied touchait le plancher, immédiatement, cette furieuse sensation de liberté s’amenuisait et la rendait bien plus amère. Et encore, tant que rien n’était à l’horizon, elle parvenait à se raisonner face au plaisir de bénéficier d’un espace si large. Toutefois, son humeur pouvait devenir d’un coup massacrante en apercevant une terre, même si bien souvent, l’orisha parvenait à se raisonner au bout d’un certain temps et trouver même un nouvel élan de curiosité pour leur futur port d’attache.

Cette nuit-là, la rouquine demeurait donc simplement maussade. Ce qui ne s’améliora pas lorsqu’elle croisa Laan. Assis sur le bastingage, le jeune homme la fixait toujours avec ce regard si particulier qui mettait à l’aise peu de monde. Pourtant, Laan avait tout pour mettre en confiance. Il était un bel homme, un elfe à la chevelure aussi dorée que sa peau, dotée de magnifiques yeux bleu acier. Il avait un charme certain dont, clairement, il ne doutait pas. Depuis l’arrivée de Lilith dans l’équipage, ses relations avec ce dernier avaient été plutôt houleuses. En effet, gabier comme elle, il n’avait pu s’empêcher de voir le rapprochement que la jeune fille avait entrepris auprès de Rack, le capitaine du Libertad. Et une sorte de rivalité s’était instaurée entre eux. Plus ou moins marquée, selon les personnes présentes. Toutefois, si initialement, l’hypocrisie avait pris une grande part de leur relation, aujourd’hui, ni l’un, ni l’autre ne se cachait le peu d’affection qu’ils se vouaient.

- Eh bien Lilith… T’avais le vertige pour descendre si vite ?

La rouquine s’approcha de lui en lui adressant son éternel sourire moqueur.

- Bah écoute, vu que t’étais déjà au sol à mon arrivée.. T’as peut-être pas eu le courage de grimper ne serait-ce qu’à l’échelle…

Laan haussa les épaules, désabusé.

- Le courage… Parle pas de ce que tu connais pas… j’ai même pas de mot pour décrire à quel point ton comportement est couard..
- Oh ? Couard ? Tu veux veux un peu d’aide pour trouver des mots plus percutants de plus de trois syllables ?
- Parce que tu crois que c’est intelligent …

La colère commençait à grimper progressivement.

- Excuse-moi de me mettre à ton niveau… fit elle faussement naïvement.

L’Elfe se redressa alors pour se rapprocher de la jeune femme.

- Tu n’es pas là depuis assez longtemps pour réussir à t’imposer… C’est pas la peine que tu te fasses des idées si tu crois pouvoir prendre la relève de Rack.
- Et toi, sans doute pas le niveau pour espérer une quelconque évolution, sinon, ça serait déjà fait… Sur ce, je t’en prie, mais pour profiter au mieux de cette soirée, vaut mieux que ce soit loin de toi…


L’orisha conserva son sourire ironique et fit demi-tour tandis que l’homme sortit lentement son arme.
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Sam 30 Avr 2016, 23:25

Bien des choses s'étaient passées depuis que j'avais mis la première fois les pieds dans cette vaste étendue d'eau. Le bal m'avait d'autant plus convaincu qu'il était impératif que je puisse la voir autant que possible, le plus souvent, le plus longtemps, car tout se dressait contre nous. Nous étions de deux éléments différents, elle l'eau et moi la terre, nous étions des ennemis avant même de naître, et si je n'avais aucune famille pour me faire la morale, j'étais mort. Quant à elle, bien vivante mais prisonnière de sa condition, de la haine alimentée génération après génération pour ce que je représentais à leurs yeux : un bipède qui se pensait supérieur.

Aussi, alors que Lhyaerae occupait toutes mes pensées, j'avais décidé alors que l'occasion se présentait de prendre le large, à bord d'un bateau cette fois. Depuis que j'avais prêté serment à Sympan, j'étais devenu chair et sang, j'étais sans je ne le décide devenu consistance, sentiments, "humain". Je restais mort, mais il fallait désormais que je le veuille pour redevenir dans cet état d'Ombre brumeuse, et cela changeait tout.

J'avais embarqué sur le Libertad, après avoir convaincu le capitaine financièrement mais également que je ne causerai pas le moindre embêtement, ni la moindre gêne durant le trajet.
Oui, enfin, il me restait encore une personne à tuer pour respecter le quota de morts à respecter, et si l'occasion se présentait durant le trajet, je pourrai pleinement me concentrer sur mon apprentissage de l'Océan, ses dangers, ses mystères.
Pourquoi ce bateau, probablement à son nom. Libertad, Liberté, ça ne pouvait que bien se passer non ?

Quand le bateau leva l'ancre, je m'étais mis à la poupe du bateau, éloigné de tout l'équipage qui s'affairait pour que tout fonctionne à la perfection à bord. Chacun avait son rôle, du simple matelot au second du capitaine qui répercutait les instructions de ce dernier. Vu mon incompétence notoire - et ma flemme je devais bien le reconnaître - je m'étais fait complètement oublier de l'équipage, qui devait très bien s'en accommoder. Je doutais être la bienvenue dans ce navire qui ne devait pas faire du commerce légal, bizarrement.

La nuit tombait, et à part celui qui tenait la barre, et quelques marins surveillant les alentours, la plupart des marins dormaient. Je ne voyais que quelques boules lumineuses sur le pont, et une tout en haut du mât, alors que cette dernière descendait de son perchoir.

L'inconvénient d'être de chair et de sang, surtout quand on avait pas l'habitude, était ces crampes immondes à trop rester dans la même posture. Mes jambes étaient engourdies, des picotements désagréables au bout des orteils, et il fallait que je marche un peu pour me débarrasser de cette sensation gênante. Je descendais l'escalier opposé aux voix que je surpris sur ma route. Il s'agissait d'une discussion somme toute anodine entre deux marins, celle du mât et un de ses comparses. J'allais continuer mon chemin, car après tout ce n'était pas mes affaires, mais sans aller jusqu'à élever la voix, il était évident que ces deux-là ne semblaient pas s'apprécier, aussi ralentis-je mon allure et bifurquer pour me diriger du bon côté du bord, au cas où quelque chose d'intéressant surviendrait.

Juste des mots, des menaces, un ego à flatter et une rivalité évidente pour qui plairait le plus au Capitaine. Je repris ma petite marche nocturne, voyant passer la rousse qui souriait. Je la laissais passer, et alors que j'allais m'engager là où elle était quelques secondes auparavant, je vis son interlocuteur s'avancer vers elle, arme à la main. Il fut tout aussi surpris que moi de voir l'autre ici, et comme ça, et pris par la panique, il me frappa comme mû par une peur que je puisse révéler ce que je venais de voir.

Ce con m'avait touché, et je ressentais la douleur de m'être fait poignardé. Histoire de penser qu'il avait réussi son coup, je tombais à genoux lourdement avant de m'effondrer le cul par terre, immobile, tête baissée.

J'entendis le couteau tomber au sol et un bruit de course, mais je devais garder l'illusion d'être mort, ou sur le point de mourir, aussi je ne sus qui des deux présents à ce moment là courait. Si mon agresseur avait réussi à s'échapper, le voyage était encore long pour que je puisse finalement terminer ma liste de suicidés.

Déjà la plaie continuait à se résorber, et à la faveur de la nuit je pourrais minimiser le coup porté. Il devait bien y avoir du sang pourtant sur la lame, il faudrait la jouer fine au cas où on me poserait trop de questions.

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Dim 01 Mai 2016, 02:32

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir

Animé d’une haine sans pareille, Laan suivait la jeune orisha dont les pas l’éloignaient rapidement de lui. L’éliminer devenait une évidence. En se débarrassant d’elle, il évacuait tout problème et pourrait ainsi librement reprendre sa vie, telle qu’elle existait avant d’être perturbée par l’arrivée de l’intruse. Alors que l’Elfe tentait de se montrer discret et frôlait les murs pour être dissimulé par l’ombre de ces derniers, il fut surpris de croiser d’un coup un homme à l’une des intersections. A cette heure-ci, peu de matelots étaient occupés par leur charges, et aucun ne devait se trouvait là… Aussi, après un léger bond en arrière, l’éclat de l’arme qu’il tenait fermement attira son attention. Il grimaça à peine, comprenant qu’il venait de se trahir. Il suffisait que cet homme qu’il n’avait jamais vu tourne la tête, et tout de suite, ce dernier comprendrait son but. Et ça, il ne pouvait pas le laisser passer. Aussi, sans réfléchir, il préféra poignarder l’inconnu. Après tout, il ne le connaissait pas… Et qui ici se soucierait de sa mort ici ? Tout ce qui comptait, c’est qu’il n’ouvre plus la bouche. Jamais.

La lame s’enfonça alors dans la chaire de ce dernier, et Laan sentit le sang chaud recouvrir ses phalanges… Instinctivement, il lâcha l’arme, saisissant toute l’horreur de son acte, sans pour autant en éprouver un réel remord. Simplement peut-être la surprise de ne pas avoir atteint la cible qu’il voulait. Laan rassembla ses esprits rapidement, vu la posture, il n’y avait pas de doute. L’inconnu ne pourrait souffler mot de cette courte scène à quiconque. Son secret était donc sauf. Alors qu’il s’apprêtait à attraper ce dernier pour le jeter par-dessus bord et effacer toute trace de son crime, une idée germa rapidement dans son esprit. L’inconnu était mort… Et qui disait mort, disait coupable. Même sur un galion composé de contrebandiers, une forme de confiance devait régner… Et une sanction exemplaire prononcée par le capitaine condamnerait l’auteur de l’agression.
Aussi, rapidement, il se sauva dans les cales partant en courant, bien décidé à ne laisser qu’une seule solution possible à cette future enquête que devrait mener le capitaine.
Un peu plus loin, Lilith n’avait cessé sa route que lorsque le bruit clinquant du métal avait frappé contre le parquet. Aussi, interpellé, elle était revenue sur ses pas, l’obscurité ambiante ne lui permettant pas d’identifier clairement l’origine du son. Dans un premier temps, elle aperçut une arme sur le sol et se pencha pour la saisir. Bien que couverte de sang, il s’agissait d’une arme banale telle que celles qui était mise à disposition pour faciliter les abordages. Elle n’avait rien de spécifique. Son regard se figea alors sue les marques de sang et la jeune femme fit un bond un arrière en apercevant une forme inerte, au sol, tête baissée, adossée à l’une des cabines.

- Bordel… Qu’est ce que…

D’un rapide coup d’œil, la rouquine regarda les environs. Personne en vue. Les bruits sourds qui avaient suivi le choc de l’épée sur le pont n’étaient donc pas autre chose que le pas de course de l’assaillant. Elle poussa un léger soupir et finit par s’accroupir pour au moins déterminer s’il s’agissait d’un membre de l’équipage qu’elle connaissait. Cela ne semblait pas être le cas… un passager clandestin ou un « invité » de Rack peut-être… Qu’importe à présent. Et vu la situation, être en tête à tête avec un cadavre, l’arme à la main, ce n’était pas non plus ce qu’elle aurait espéré de mieux… C’était du moins ce qui l’avait empêché d’alerter tout le galion, tant qu’elle ne savait pas exactement de quoi il retournait.
Aussi, Lilith essaya alors de capter l’attention de l’homme étendu sur le sol. Vu la posture, elle ne croyait guère qu’il soit possible qu’elle ait la moindre réponse… Mais s’il y avait une chance de pouvoir le sauver, faire appel au chirurgien de l’équipage serait la seule solution. Aussi, elle tenta de bouger légèrement, tout en cherchant l’impact de la plaie afin de vérifier si un organe vital avait été touché.

- Hey… Allez mon vieux, dis un mot là… Je suis sûre que tu peux le faire…

Ou pas… Il semblait même plutôt froid, ce qui ne paraissait pas vraiment cohérent avec le fait qu’il s’agisse d’un meurtre immédiat… mais ce point-là restait un détail actuellement.

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Dim 01 Mai 2016, 12:37

Aie.

Si je devais résumer cette nuit au beau milieu de nulle part en un seul mot, ce serait cette onomatopée. Je veux dire, je commençais à comprendre mon corps différemment de l'illusion que je devais conserver à chaque fois qu'il y avait du monde autour de moi, je choisis un endroit assez limité, loin de tout, pour me retrouver poignardé par un type que je ne connaissais même pas ...

Si je lui avais fait quelque chose, si je l'avais même regardé de travers, admettons, je savais pour en avoir déjà rencontré qu'il existait des sanguins prêts au moindre motif bidon pour chercher des noises à son prochain. Mais là .... Je croise sa route, je ne lui jette même pas un regard, et voilà qu'une lame de plusieurs centimètres décide de rendre visite à mes entrailles ....

C'était un sentiment étrange, de savoir qu'on allait mourir, qu'on devait mourir, mais qu'on ne mourrait pas car on l'était déjà. Comment être sain d'esprit en sachant cela ?... Comment pouvait-on décemment être normal quand le létal n'était qu'un élément aussi logique que diviser un nombre par zéro : c'était impossible ?

Le courageux marin, en attendant, avait pris ses jambes à son cou, me laissant gentiment repeindre le pont du navire. Ce n'était plus une illusion, ou alors cette douleur semblait sacrément réelle si elle n'était que le fruit de mon imagination. C'était là toute l'ironie de la chose. Je ressentais désormais tout ce qu'un vivant pouvait ressentir, mais pas seulement les bons côtés. Depuis ma transformation, j'avais plus trinqué que profité.

J'avais posé ma main sur la plaie, sentant ce liquide chaud et carmin s'écouler entre les interstices. Avant que ça ne devienne louche, je devais un minimum soigner cette plaie, et me transformer en Ombre pour cela. Je me demandais s'il était possible de ne me modifier que cette seule partie, conservant mon aspect vivant pour tout le reste. Ce serait super pratique si je n'étais pas seul.

En l'espèce, ce n'était pas le cas, car je sentais la femme du mât venir à ma rencontre. Même les yeux fermés, elle n'avait pas les mêmes flagrances que l'autre et j'en eus la confirmation quand elle murmura une petite injure de circonstance. Je gardais les yeux fermés, histoire de voir quelle serait sa réaction. Plusieurs hypothèses s'offraient à elle :
- Elle m'achevait, et accusait l'autre en montrant le couteau tombé, et qui avec un peu de chance serait reconnaissable comme lui appartenant
- Elle s'enfuit, ne voulant pas avoir plus d'ennuis qu'elle n'en avait déjà
- Elle me venait en aide, avec un peu de chance elle savait soigner les blessures.

En fait, ce fut la troisième solution édulcorée : elle parle à un mort qui va mourir. A moins d'avoir des paroles curatives, ce n'était pas en me faisant parler que j'allais miraculeusement guérir. Certes, elle ignorait que je ne pouvais pas mourir, donc elle aurait peut-être cette douce illusion que sa technique marchait, et je plaignais le prochain type qu'elle croiserait dans le même état, où elle se dirait "je vais recommencer, et il guérira", avant que le pauvre bougre finisse par faire des bulles avec le sang dans sa bouche, froid comme la pierre.

Je relevais la tête, ouvrant à moitié les yeux vers mon interlocutrice, avant de faire un sourire presque courageux de circonstance.

- Je vois que vous avez plein d'amis ici, du genre à la vie à la mort. Sauf que visiblement, entre le couteau et vous, il y avait ... moi.

Je grimaçais de douleur, appuyant un peu plus sur la plaie situé au niveau du foie, enfin mon vrai faux foie.

- Du coup, dans ces moments-là, même si ce n'était pas mon intention première de me prendre une lame à votre place, vous m'en devez une non ? Si vous pouviez m'aider à me relever, et me mettre dans un coin à l'abri des regards, je vous en serai reconnaissant. Vous pouvez faire cela ?

Il y avait intérêt à ce qu'elle le fasse, car si l'option téléportation était toujours envisageable, j'avais une vengeance à assouvir, en plus de ma quête d'en savoir plus où se trouvait Lhyaerae.

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Dim 01 Mai 2016, 19:24

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir


Lilith écarquilla les yeux lorsque l’homme prononça quelques mots. Assez distinctement en plus. Il était donc en mesure de parler ?! Un bref coup d’œil au couteau donc le sang lui indiqua que la lame avait pourtant était profondément ancrée dans le corps de l’individu. Dans le but de l’utiliser éventuellement plus tard, l’orisha l’attacha à sa ceinture. Aussitôt, Lilith reporta son attention sur le blessé, tentant de se remettre de sa surprise. La rouquine cherchait à capter son regard, lequel n’était pas totalement flou.

- Donc t’es pas mort… Du moins… Pas encore..
souffla t elle, plus pour elle-même.

Sa main, posée sur son torse, était imbibée du précieux liquide vital et l’avait fait cruellement doutée. En une ou deux phrase, il avait donné pas mal d’informations, le nom de son assaillant, sa cible réelle, et l’erreur dont il était victime, et même son était d’esprit. Clairement, l’homme était des plus lucides, ce qui était rassurant pour lui. Aussi, d’un mouvement de tête, elle acquiesça.

- Je reconnais ma dette, et je crois même que je vais faire cet effort, et même faire tout mon possible pour que tu remettes les pieds sur terre.


Lilith ignorait royalement le vouvoiement dont il avait fait usage, ce n’était une forme qu’elle utilisait que dans de rares circonstances, et celle d’être au chevet d’un mourant qui était encore doué d’humour et de répartie ne comptait pas parmi celles-là. Après lui avoir offert un sourire éclatant, la petite orisha glissa sa main dans le dos du jeune homme et lui attrapa le bras pour le passer au-dessus de son épaule afin qu’il se serve d’elle comme d’une béquille. Le fait de pouvoir le mettre à l’écart et donc hors de la vue de l’équipage et notamment de Laan l’arrangeait. Le temps de savoir comment régler ce malencontreux « accident ».

- Allez viens, mon gros… Je t’emmène dans ma cabine.

Etant la dernière femme du Libertad, les deux autres membres féminins de l’équipage étant décédées il y a une semaine à peine, Lilith avait le privilège d’avoir une cabine à elle, même en ayant un poste sans grande responsabilité.
Sa force n’était pas des plus développée aussi elle traînait un peu en supportant son poids.

- Tu vois pas la chance que tu as… Au moins, t’as sauvé la vie à la plus belle femme du Libertard.. Ca vaudrait presque le coup de se faire poignarder.. railla t elle. Presque…

Compte-tenu de la particularité de l’équipage, la rouquine ne prenait pas de gros risques avec cette affirmation.

- Et en plus, je te mets dans mon lit, et je te déshabille, c’est pas beau, ça ?

Elle conservait un léger sourire ironique et finit par réussir à ouvrir la porte avant d’allonger l’individu sur son lit. La pièce était petite, même plutôt rudimentaire. Il n’y avait que le strict nécessaire, et on pouvait deviner aisément au manque de personnalisation un emménagement récent. Si tant est qu’on puisse parler d’emménagement… Peut-être plus une occupation... De toute façon, la pièce demeurait trop petite pour que l’orisha s’y sente à l’aise bien longtemps. Elle ne l’utilisait que d’une façon purement épisodique.
Lilith força alors sur la chemise du jeune homme pour observer la plaie. Elle ne connaissait strictement rien en termes de soin... Aussi, elle lui adressa un sourire désolé.

- Ecoute, j’ai de quoi te désinfecter les plaies et faire un bandage… Le soin, la guérison, tout ça… T’as dû voir mes réflexes hors du commun… C’est pas trop mon truc… Donc soit tu me laisses faire ça, et tu te reposes un peu ici en espérant que tu te remettes et que l’autre crétin que tu as croisé t’aies loupé… Ou je vais chercher le véritable soigneur du galion.

A vrai dire, elle aurait préféré pouvoir vérifier la réaction de Laan ainsi que le courage dont il pourrait faire preuve auprès de Rack… Cela impliquait que le jeune homme ne se montre pas tout de suite… Néanmoins, si ce dernier pouvait être sur pied tout de même, et ne pas succomber pour mauvais traitement, c’était tout de même pas plus mal, d’autant plus qu’il était net qu’elle lui devait la vie… C'était donc bien la raison qui avait poussé la rouquine à faire mention du Chirurgien en tentant d'être le plus transparente possible.


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Dim 01 Mai 2016, 20:12

J'aimais bien cette femme là, devant moi. A son insu, mais elle m'amusait. Je venais de lui parler et sa première remarque fut "Donc t'es pas mort ....". Techniquement si, mais n'étant pas dans le Secret, sa réflexion pouvait prêter à rire. J'allais répondre la vérité sur le ton de l'humour.

- En fait si, je suis mort, et comme je suis mort à ta place, je suis ici pour te hanter jusqu'à la fin de tes jours.

A tutoiement je répondais de la même façon, j'avais arrêté de me formaliser sur les marques de politesse. Quasi tout le temps, les discussions se terminaient par du "tu" à tout va, alors même qu'il y a dix minutes auparavant, on ne se connaissait pas. Autant passer ce genre de détails si je voulais me sociabiliser un minimum.

Elle accepta la requête de me rendre la pareille, et concéda qu'elle allait devoir m'aider pour service rendu à la nation, enfin à elle plutôt. Elle me sourit pour me rappeler cependant qu'elle ne perdait pas son aplomb avant de me proposer son aide pour me relever.

- Gros, moi ?.. Je ne saisissais pas encore le second degré, alors que je me regardais de haut en bas. On m'en a dit des choses sur mon physique, mais gros, c'est bien la première fois !! Je vais dire que c'est la nuit et la vue du sang qui te fait délirer sur mon physique. Je ne dirai rien sur le tien, j'ai cru comprendre qu'il ne fallait jamais dire quelque chose sur le physique d'une femme. Encore plus si elle est armée et qu'on pisse le sang .... Mais bon, si tu es la femme la plus belle de Libertad hein, que dire d'autre !

Ce changement d'état, d'Ombre à chair, influait sur mon comportement, mon état d'esprit, sans même que je m'en rende compte. Oui vivant était le mot qui résumait parfaitement ma nouvelle condition, et je me mettais à craindre le moment où je devrai revenir à l'état d'Ombre, et tous les tourments qui l'accompagneraient.

- D'ailleurs, la sauvée qui va me sauver, c'est quoi ton nom ? C'est le moment idéal pour faire des présentations non ?

Je pensais qu'elle allait m'amener au bout du bateau, mais elle me fit prendre les escaliers qui descendaient dans l'antre du navire. Si elle m'emmenait dans les cales, j'allais avoir un sérieux problème avec ma blessure. Fort heureusement, et à ma grande surprise, elle disposait d'une cabine pour elle seule. Je comprimais toujours la plaie avec ma main, alors qu'elle me posait - sans trop de ménagement - sur son lit. Je n'eus même pas le temps de répliquer qu'elle dégrafa les boutons de ma chemise avec sa délicatesse désormais légendaire, pour observer l'étendue des dégâts.

Je savais exactement ce que j'avais, mais la douleur restait bien présente. Je la fixais ensuite après sa  dernière remarque :

- Tu profites d'un pauvre homme en détresse, blessé pour abuser de lui ? Hé bien !! J'en toucherai un mot au Capitaine, un scandale !!

Ma mine faussement offusquée se solda par un sourire plus ou moins convaincant, avant de me focaliser de nouveau vers la blessure.

- Je vais salir tes draps par contre, si ce n'est pas déjà fait. La blessure saignait déjà moins, même si en soi le sang ne m'était pas vital, comme tout le reste.

Elle me proposa deux choix, la version discrète et la version efficace. Je ne pouvais opter que pour la première solution forcément.

- Je ne tiens pas à ce que tout le bateau soit au courant que j'ai été poignardé. J'ai promis à ton capitaine d'être discret durant le trajet, et ça, ce n'est pas être discret. Va pour désinfecter la plaie et la bander, je m'occuperai du reste. J'espère que tu as une tenue de rechange, car si tu sors avec du sang partout sur toi, ça fera de toi la parfaite coupable.

Je réfléchissais à ce qui s'était passé sur le pont. Généralement, l'équipage était assez soudé, c'était même indispensable pour de longs trajets sinon c'était la mutinerie assuré. Je n'avais pas entendu toute leur conversation, même si le ton n'était pas à la franche camaraderie. De là à poignarder son camarade en pleine nuit, c'était assez exagéré.

- Outre ma blessure, nous avons un problème commun à gérer. Ton "ami" à la détente facile. Tu es son supérieure, ou c'est l'inverse ? Si comme je le crains, ça se joue à la parole de l'un contre celle de l'autre, c'est soit le grade, soit l'ancienneté qui jouera. Si on me demande de témoigner, maintenant que tu m'as mis dans ta cabine, toi la plus belle femme du Libertad, peut-être auras-tu usé de tes charmes pour troquer mon silence et mes mensonges en échange de faire accuser un concurrent. Car l'agresseur pourrait se faire passer pour un témoin apeuré pour tout révéler dans un premier temps à son Capitaine.

Je soupirais, trop réfléchir à des hypothèses d'hypothèses hypothétiques, c'était usant. Avoir l'esprit tordu comme la plupart des gens que je croisais, je n'en parlais même pas. Sur ce bateau, je sens que j'avais hérité du gros lot ...



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Dim 01 Mai 2016, 22:46

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir


Abasourdie, l’orisha dévisagea l’homme devant lequel elle était accroupie avant d’éclater franchement de rire. Un fantôme ? Drôle d’idée…

- Quoi qu’il en soit, tu es un mort des plus bavards…

Lilith observa étrangement l’inconnu, si ce n’était pas elle qui avait ramassé le couteau à ses pieds et n’avait pas senti l’odeur prenante de l’hémoglobine, jamais elle n’aurait cru qu’un homme dans un tel état puisse avoir une telle répartie. Ce qui l’interpellait beaucoup, elle le reconnaissait volontiers. D’autant plus qu’il l’a prise à nouveau de court concernant son apparence physique… « Gros » ? Elle lui jeta un nouveau coup d’œil, un peu plus amusée, et lui pinça le ventre. Elle n’avait attrapé que de la peau, ce dernier étant en effet plutôt svelte, mais malgré tout, musclé.

- Mouais… Et ça alors ? En tout cas, tu es bien lourd… Quant à mon physique, disons que si c’est désagréable, je préférerais que tu t’abstiennes,, galanterie oblige, tu comprends, j’en suis certaine… fit-elle faussement désolée.

Son sourire s’accentua légèrement lorsqu’il reprit sa propre qualification « La plus belle femme du Libertad »… Il ne lui suffirait que d’une promenade dans les cales pour comprendre ce qu’il en était… Aussi, elle haussa les épaules en souriant.

- Je pourrais te mettre en relation avec d’autres personnes de l’équipage, elles auront simplement les jambes un peu plus poilues, à toi de voir. Et je te prie d’éviter tout commentaire éventuel sur ma pilosité. La conversation prendrait une allure des plus étranges que, j’en suis sûre, ni toi ni moi n’avons envie de tester…


Durant un court instant, l’orisha préféra se taire pour ne pas attirer l’attention vers leur binôme et ne communiqua donc son nom qu’une fois qu’ils furent dans sa cabine et qu’elle eut refermé la porte derrière eux.

- Lilith, pour te servir…

Elle fit un petit mouvement pour s’incliner en se présentant, à présent qu’elle ne le portait plus. La rouquine releva néanmoins la tête et le fixa à travers ses mèches écarlates, un sourire moqueur sur les lèvres.

- Enfin façon de parler souffla t elle avant de se rasseoir et de reprendre son œuvre là où elle l’avait laissé, ôtant définitivement la chemise du blessé. Et toi ?

A nouveau, la réaction du jeune homme la surprit lorsqu’il s’offusqua alors qu’elle s’occupait de lui. Lilith laissa échapper un franc rire et finit par le surplomber en se penchant sur lui tout en effleurant ses lèvres. Son ton devint d’un coup plus suave.

- Je crois que tu aurais besoin d’une petite démonstration pour t’illustrer ce qu’est un abus…

Son sourire fut enjôleur pendant peut-être une ou deux secondes, avant qu’elle ne se redresse totalement et ne s’occupe que de l’examen de sa plaie. Elle ne releva la tête que lorsqu’il confirma qu’il préférait être discret, ce qui l’arrangeait beaucoup compte-tenu des circonstances. Un rapide coup d’œil sur ses propres vêtements maculé du sang de ce dernier la firent grimacer. Elle ne pouvait que confirmer les propos de son « invité » et les risques qu’elle encourait à sortir ainsi. La rouquine poussa un soupir et passa nerveusement sa main dans ses cheveux en se relevant pour fouiller dans une armoire.

- C’est pas faux… Mais je m’en chargerai après ton bandage. Histoire que je n’ai pas à réitérer l’opération trop souvent… Même avec une cabine personnel, tu peux voir que je n’ai pas un stock de réserves.

Dans ses mains, elle tenait à présent une bouteille de rhum qu’elle regarda tristement, la précieuse liqueur devrait avoir un usage bien différent de celui qu’elle destinait…

- Du moins, concernant mes vêtements.

Un bandage à la main, elle lui adressa un nouveau sourire charmeur, se doutant que celui-là serait sans effet. Sans eau douce à disposition, les solutions restaient minces…

- Désolée, ça risque de piquer un peu, mon grand.. Tu vois les progrès… Maintenant que je peux contempler ton corps parfaitement musclé, j’ai même changé de surnom…

Evidemment, elle tentait plutôt de lui occuper un court instant l’esprit alors qu’elle allait appliquer la solution brûlante sur sa blessure. Et qui sait, peut être dans un excès de virilité, il tenterait de dire que ça ne ferait pas mal… le maintenant sur une épaule, l’orisha commença à répandre le liquide sirupeux avec beaucoup d’attention, tentant d’éviter tout de même de le faire souffrir plus que de raisons… Puis l’incita à se redresser afin d’enrouler le bandage autour de son torse tout en l’écoutant évoquer son « ami ». Lilith croisa son regard avec le sien et se décida à détailler un peu plus la situation.

- Ni lui, ni moi n’encadrons l’autre. Nous sommes tous deux gabiers. Au même rang. Sauf que lui ça fait bien quelques années et que je ne fais partie de l’équipage que depuis quelques semaines. Il stagne à ce poste, je te laisse deviner pourquoi…

Elle but une franche rasade de rhum et lui tendit la bouteille pour qu’il se serve, histoire qu’il ait un usage un peu plus agréable de la boisson.

- On va dire qu’il a un état d’esprit un peu trop personnel pour gérer un équipage. Surtout des pirates habitués à être dirigé par un orisha. Il y a une forme de démocratie.

En même temps, gérer des pirates n’était pas une choses aisée si on comptait faire les choses différemment…

- Mais quoi qu’il en soit… On va dire que nos querelles sont connues par tout le monde ici. Donc clairement… Je pourrais bien passer pour l’ambitieuse qui veut mettre de côté un habitué destiné à être un jour « maître d’équipage ». Nous avons perdu le nôtre, il y a peu. Bref… Malgré tout, il aura plus d’appuis que moi en gros.

Lilith quitta alors le lit pour retourner s’affairer autour de l’armoire, jetant cette fois sur le côté des habits propre qu’elle comptait enfiler. D’une nature peu pudique, sans doute en raison de son passé, elle n’envisageait pas de changer de pièce pour mettre des vêtements propres. Aussi, elle se contenta de reprendre son sourire esqiègle.

- Quand je te disais que c’était ton jour de chance…

Elle ôta sa cape, qui était à ne pas douter celle qui avait plus subit de « dommages ». Sans quitter le jeune homme des yeux, elle la jeta sur la table, et fit glisser lentement ses bas dotés de lanières. Si elle conservait son sourire, Lilith se résigna à ôter sa ceinture dans laquelle se trouvait ses propres dagues et l’arme de Laan. Le sang gouttait encore, et elle ne souhaitait pas prendre de risques inutiles. Néanmoins, elle resta à une distance raisonnable de ces dernières, en cas de besoin.. Enfin, l’orisha finit par se tourner lentement sur elle-même sans quitter son regard joueur, alors qu’elle ne se trouvait en débardeur et le retira lentement juste afin d’un enfiler un propre et de regagner le lit. Reprenant la parole comme si de rien n’était, Lilith continua.

- A part toi, moi, et Laan, personne ne sait que tu t’es fait agressé. Il doit même penser que tu es mort à l’heure qu’il est. Le plus simple serait peut être de le surprendre. A défaut de me hanter moi, tu seras son fantôme… Faut juste qu’il dévoile un peu ses cartes auprès de Rack.


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Lun 02 Mai 2016, 11:34

Elle ne manquait pas de répartie, et ça me changeait des cadavres en devenir que j'allais devoir faire de suicider. Une fois pris au piège, la fuite ou la décomposition verbale étaient les réactions les plus fréquentes.

- Oui, un fantôme muet n'a plus l'impact d'autrefois, nous avons décidé de parler pour accentuer le côté "hanté". Visiblement, à te voir rire de la sorte, je dois encore m'améliorer.
Même si, intérieurement, je ne suis pas certain qu'elle rit à gorge déployée si j'étais sous ma forme d'Ombre, à manipuler toutes les ténèbres de là où nous nous trouvions. Je vais attendre que tu me sauves pour te hanter, en fonction de ta réussite ou de ton échec. Ce me semble un bon compromis.

Lorsqu'elle me pinça le ventre, j'haussais un sourcil de surprise. Elle n'avait pas pris la peine de vérifier si j'étais effectivement gros avant de m'affubler de ce sobriquet. Je souris par la suite non pas à cause de cela, mais parce que je m'améliorais pour comprendre les relations sociales homme - femme. Je décidais de poursuivre en ce sens.

- D'accord, je serai galant, et ne dirai rien de ce que j'ai pu voir sur votre physique. Je ne voudrai pas que vous me laissiez tomber avant notre destination finale. Je continuerai à l'appeler comme elle s'était elle-même présenté, "femme la plus belle du LIbertad", aussi ne risquais-je rien à la froisser.

Pourtant, quand elle me parla des poils de jambe, je me retrouvais soudain un peu perdu. Ou avais-je loupé le fil de la conversation ?

- Dans mon état, je te rassure, je ne tiens pas à vérifier si les autres femmes du bateau sont plus poilues que toi. J'ai cru comprendre que cela faisait partie des sujets délicats à ne jamais évoquer avec les femmes, comme les bourrelets, la taille des seins et son âge. Laissons les poils où ils sont, ou pas !

Cette blessure me lancinait, étrangement, douloureusement, continuellement, mais mon esprit était comme décalé entre les symptômes et ses effets. J'avais déjà vu des hommes blessés, au seuil de la mort, agonisant en regardant leur vie s'écouler, et l'humour ne faisait pas partie de leur jargon, ils tentaient par tous moyens de rester en vie le plus longtemps possible, de conserver leurs forces pour permettre à un éventuel miracle d'arriver. A quelques secondes, sait-on jamais.
Difficile à dire donc, et je ne saurai dire si ma condition d'Ombre était la raison qui bloquait la douleur au point de la dédaigner de la sorte. Comme si je ne voulais pas lui témoigner l'importance qui lui revenait de droit.

Lilith. Une femme au caractère bien trempé. Elle avait beau avoir accueilli un étranger pissant le sang dans sa cabine, la voilà qui prenait tout autant que moi par dessus la jambe la situation dans laquelle nous nous empêtrions. Quand elle se pencha au point que ses lèvres flirtèrent avec les miennes, je pus sentir les flagrances iodées que l'air marin laissait sur chaque parcelle de son corps. Cela fit resurgir en moi comme une bouffée de nostalgie, de manque, de peine, au point d'en avoir une bouffée d'air manquée. Je tentais de chasser ces idées, le principal étant avant tout de soigner ma plaie suffisamment pour que je tienne et continue de rester faussement vivant sans éveiller les soupçons.

Lilith revint avec une bouteille qui à en voir l'étiquette et l'odeur embaumant la petite pièce, ne semblait pas être de l'eau ni une quelconque potion médicinale. Nous étions sur un bateau après tout, à quoi d'autre devais-je m'attendre ?

Je ne pus m'empêcher de sourire alors qu'elle se risquait à une nouvelle description de mon physique.

- N'exagère pas trop non plus, un corps parfaitement musclé, moi ? Je ne suis même pas certain de pouvoir te porter si nous étions dans le cas inverse. Alors que je suis léger comme une plume, surtout avec les litres de sang que j'ai .... j'arrêtais de parler subitement, et regardais le sol pour voir qu'effectivement, j'avais semé une petite piste carmine du lieu de l'agression, jusqu'à la cabine où nous nous trouvions. Il va nous falloir trouver une version parfaite si on veut punir le vrai coupable, et que tu t'en sortes sans trop de dommages.

Quand elle versa le liquide alcoolisé sur la plaie, mon esprit une fois encore se bloqua, et refusa tout simplement la douleur, se persuadant de la futilité de ce que mon corps criait à tue-tête comme étant un danger pour mon intégrité. Extérieurement, mon air s'était figé, le regard vide, comme bloqué dans un état de stase le temps que ce surplus de douleur passe. Tout au plus ma mâchoire s'était crispée pour seule réaction. Pourquoi ?...

Le bandage était suffisamment serré pour que mon corps prenne le relais, colmate la plaie et se répare de lui-même. Dès que j'en aurai l'occasion, je la soignerai magiquement sans la faire disparaître, il s'agissait d'une preuve essentielle en cas de grabuge.

- Merci lui soufflais-je, alors que je reprenais contenance. Je bus une rasade du rhum qu'elle me proposait, et découvrit pour la première fois l'effet de l'alcool sur mon corps. Je toussais pris par surprise, alors que le liquide chaud brûlait mes entrailles. Ca se buvait, ça ?!

Pendant que je reprenais mon souffle, elle m'expliqua sa situation délicate avec le poignardeur fou. Je comprenais mieux à présent, pas étonnant qu'il nourrisse des rancœurs à son égard.

- La question va peut-être te paraître bête, mais qu'est ce qu'un gabier ?... Moi et les termes marins ... Tu es une Orisha n'est-ce pas ? Tu me fais penser à une autre Orisha que j'ai rencontrée il y a déjà de cela longtemps. Le même côté intrépide, insouciant. C'est un compliment au cas où.

Je n'étais pas certaine qu'en me regardant, elle puisse penser que j'en sois un aussi, car j'avais pratiquement tout perdu de ce qui faisait les traits de notre race. Seul le principe de Liberté était ancré en moi, et le passage en Ombre n'y avait rien changé. Physiquement par contre, à part la couleur de mes yeux habituellement de deux couleurs différentes, mais dont j'avais pris l'habitude de cacher par réflexe, je ne répondais pas trop aux critères musclés et agiles des "anciens miens".

Une fois le bandage terminé, Lilith se changea, sans oublier de m'adresser un message qu'elle n'était pas pudique pour deux sous. Je revoyais Cassiopée dans sa façon de ne pas se formaliser de dévoiler ce qui n'était normalement réservé au premier venu. Peut-être était-ce en échange de lui avoir sauvé la vie qu'elle se montrait aussi dévêtue. Son corps aurait normalement dû se refroidir sous le regard froid des vagues qui tapaient la coque du navire.

Je ne détournais pas mon regard du sien, ni pivotait ma tête par égard à sa plastique dénudée. Mes joues avaient beau rosir inconsciemment, sans que je ne me l'explique, un corps restait un corps et celui-là n'était pas désagréable du tout à regarder. Je sentais, à tort peut-être, une pointe de défi dans sa façon de me regarder, comme si elle jaugeait ma capacité à ne pas être mal à l'aise dans pareille circonstance. Visiblement, il n'y avait pas que la Liberté qui semblait ancrée dans mes anciennes racines orishas.

Il était évident qu'elle savait que son charme ne laissait pas indifférent et que son indépendance servait sa débrouillardise et son corps taillé pour l'action. Elle n'avait pas plus de graisse que moi, mais ses muscles étaient fins et avide de repousser ses propres limites. Sans parler de sa chevelure flamboyante qui rajoutait une insouciance qui lui collait parfaitement à la peau.

- Je comprends à présent ton titre de la plus belle femme de Libertad. Tu dois faire des jalouses, et des envieux non ? C'est peut-être la raison pour laquelle tu as ta propre cabine, un privilège qu'en général peu ont sur un bateau de la sorte. Des quelques bateaux que j'avais pu emprunter, seuls le Capitaine et son second avaient une cabine, les autres se partageaient les cales plus ou moins confortables.

Je tentais de me lever, histoire de voir où j'en étais, mais dû rapidement me rendre compte que la guérison était bien plus longue que quand j'étais en Ombre. Je me laissais retomber en grimaçant sur le lit grinçant sous mon poids, le bandage immaculé désormais parsemé de petites taches rougeâtres.

Je n'avais pas le temps de me plaindre, il nous fallait un plan d'action.

- Nous avons deux missions : ton innocence et notre vengeance. Oui, j'aurai besoin de toi d'une façon ou d'une autre pour que ce Laan comme tu dis, évite de planter son poignard ailleurs. Cependant, si tu veux sauver tes belles fesses et rester sur ce bateau, il faut soit faire passer ça pour un accident, soit qu'il se donne la mort lui-même. Un accident est si vite arrivé non ?

Qu'il se suicide, et je remplirai par la même occasion mon quota de morts. Finalement, ce trajet allait être moins ennuyeux que je ne le pensais.

- Oh et désolé, je m'appelle Wriir. Pour te hanter. Je m'inclinais, bien moins à cause de ma blessure, de la même façon qu'elle l'avait fait peu de temps avant, avant de lui faire un clin d'œil amusé.


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Mar 03 Mai 2016, 01:58

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir


Alors que l’orisha s’apprétait à répandre le rhum sur sa plaie, Lilith éclata de rire à sa réponse.

- Tu sais que lorsque tu as parlé de ne pas évoquer le physique des femmes de façon désobligeante… Bah écoute… On pourrait presque comprendre que j’ai un fessier bien trop rebondi pour être supporté par ton poids plume..

Elle ne releva pas tout de suite ce qui concernait son futur alibi et la version à tenir. Les « soins » ou ce qui s’en rapprochait le plus d’abord, et ensuite seulement, elle ne verrait que l’étendue de sa marge de manœuvre.

A nouveau, l’homme la surprit… Certes, bien qu’il soit doté d’une musculature sèche, il n’avait pas non plus un physique des plus impressionnants, et pourtant, à part une légère crispation de la mâchoire, le fait de désinfecter ses plaies à l’alcool ne semblait presque pas l’impacter.. Et visiblement, compte-tenu de ses précédentes paroles, il était net qu’il ne s’agissait pas d’une petite parade de séduction destinée à l’orisha, mais bien de ses réactions les plus spontanées.

D’ailleurs, il avait même eu plus de réactions en ingurgitant l’alcool que lorsqu’elle en avait généreusement versé sur ses plaies. Amusée par sa toux, Lilith ne dissimula pas son sourire mais s’abstint de tout commentaire.

- Bah tu sais, avant de mettre un pied sur le Libertad, je ne connaissais pas grand-chose au fonctionnement d’un bateau…

Ce n’était pas vraiment le sujet de conversation le plus répandue dans les caves d’esclaves où elle avait pu passé une grande partie de sa vie.

- Et c’est beaucoup plus gênant quand il y a un ordre très important à suivre…

Un sourire amusé flotta à nouveau sur ses lèvres, assumant parfaitement les « étourderies » qu’elle avait pu commettre à son poste.

- En gros, t’as les matelots de base, ils ne quittent pas le pont et gèrent l’ensemble des manœuvres liées aux bas des voilures, les écoutes, les ancres… Bref, ce genre de choses. Il sont sous les ordres su maître d’équipage. Comme les gabiers, qui assurent eux-aussi le reste des manœuvres, mais, contrairement aux matelots, on ne travaille qu’en haut des voiles. On est dans la mâture pour hisser les voiles et faire tout ce qui ne peut pas être fait d’en bas. C’est pas un poste à responsabilité en soit, mais en temps de tempête, c’est plutôt dangereux. On peut y gagner une forme de respect.

Avant de monter sur le galion, jamais la rouquine n’aurait pensé travailler sur un bateau, et pourtant, aujourd’hui, c’était sans doute le seul endroit où elle se sentait parfaitement libre. Elle acquiesça à sa question. Bien que sa race n’était souvent considéré qu’avec peu d’estime de la part des autres races, Lilith en était totalement fière.

- Je suis bien une orisha en effet…


Ses yeux s’écarquillèrent à l’évocation d’une jeune femme qui lui ressemblait. Depuis sa liberté, elle n’avait plus croisé une seule personne de sa race. Mise à part le capitaine… Certes… mais ce dernier ne cherchait pas à nouer des liens avec d’autres orishas.

- Je ne l’aurais certainement pas pris pour autre chose qu’un compliment. Tu l’as rencontrée à Megido, je suppose ? Une orisha libre ?

Et lui ? De quelle race était-il ? Impossible de le cerner… Et c’était un jeu auquel la rouquine n’était pas particulièrement douée, elle avait pu le constater également par le passé.. Peut-être que sa race expliquait cette sorte d’insensibilité à la douleur qu’il avait… Si la rouquine ne posa pas la question, elle n’oubliait pas pour autant cette donnée, et se chargerait de résoudre cette énigme ultérieurement.
Pour l’instant, elle ôtait habilement ses vêtements, jouant sans doute autant avec son regard qu’avec son corps et, malgré les rougeurs qui apparaissaient progressivement sur les joues du jeune homme, il ne détournait aucunement les yeux et profitait donc pleinement du court spectacle qu’elle lui offrait. Il la gratifia même d’un compliment qui accentua son sourire.

- Ouais… beaucoup de jalouses… On va dire ça. Il y a trois cabines individuelles pour l’équipage. Celle du capitaine, celle du second, et celle-ci.

D’autres étaient toujours vide dans le château, mais souvent elles étaient plutôt destinées à des « invités » volontaires ou non du capitaine.

- Si j’en bénéficie, c’est que l’équipage est exclusivement masculin. Tu sais, la superstition des matelots, tout ça… C’est pas qu’une légende. Mais Rack a étrangement jugé que ce ne serait pas bénéfique pour tout le monde si je dormais à la cale. Bizarrement… j’allais pas m’en plaindre…

A nouveau, elle l’écouta et se mit à sourire.

- Un accident chez les gabiers ? C’est même plus vite arrivé que tu ne le penses… Vu son égo, pour qu’il se donne la mort par lui-même… Je reconnais que je ne pense pas avoir assez de poids à ce sujet…

Lilith regarda les tâches au sol, il y avait dû avoir une bonne trace à l’endroit où elle l’avait trouvé..Mais une bonne partie du sang se trouvait sur les vêtements du jeune homme, et ceux qu’elle avait retiré.

- Je suppose que Laan attends que ton corps soit découvert pour m’accuser, vu que je passe la plupart de mes nuits sur la vergue, c’est vrai que ce soit probable que ce soit moi la coupable... Sauf que dans la mesure où je ne sais pas qui tu es, et que tu ne le connaissais pas non plus. Je doute qu’il sache ton identité et puisse indiquer précisément ta disparition à Rack. Il n’y a pas de témoins.

Adossée contre la tête de lit, la rouquine réfléchissait à voix haute.

- Aucune alerte n’a été lancée, il n’a donc pas voulu prendre le risque qu’on assimile sa présence au pont et au corps. Or, sans corps… C’est bien lui qui va devoir indiquer qu’il y a un mort quelque part… S’il lance une accusation sans fondement… ça devrait être suffisant pour lui faire perdre une bonne partie de la crédibilité qu’il a encore auprès des matelots…

Et même éventuellement de le passer pour fou. Ce qui impliquait au strict minimum une chose : la guérison plutôt rapide de l’homme…

- Je doute que ce soit faisable.. Tu connais bien, Rack, notre capitaine ? Il pourrait te chercher ces prochains jours ?

A sa présentation, Lilith eut un nouvel éclat de rire.

- Eh bien tu sais quoi… Je désespérais franchement de connaître ton nom… Enchantée, Wriir !



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Mar 03 Mai 2016, 11:33

Je cherchais en quoi elle avait pu mal prendre une éventuelle remarque sur son physique, alors qu'elle évoquait son fessier. Je me penchais sans aucune discrétion pour regarder ladite partie en question, le jaugeant d'un air de profonde réflexion.

- Euh ... à dire vrai, je ne sais pas trop quoi dire, je n'ai pas de point de comparaison, et puis, tant que tu aimes tes fesses, c'est le principal non ?


Je ne savais pas mentir sur des sujets qui m'étaient totalement étrangers, et vu mon expérience en la matière - j'avais vu deux paires de fesses nues autres que les miennes en 27 ans -  je doutais être un expert en physique féminin quand mon propre corps était constitué de surcroît de brume.

- En tout cas, elles ont l'air assez rebondi oui, celles que j'ai vues étaient plus plats, enfin je crois. Au moins je reprenais ses propres mots, je ne prenais pas de risques à la blesser sur ce sujet. Désolé d'avoir mis du sang aussi sur ton ... short - que c'était court en regardant de plus près !! - je suis sûr que tu aurais un air de tueuse sanguinaire avec un couteau entre les dents !

Je me contentais d'acquiescer ici et là alors qu'elle m'expliquait le fonctionnement du bateau et de son équipage. Matelot sur le plancher, gabier en haut. Pour retenir, ça aurait plus simple que ce soit matelot en haut, et gabier sur le plancher, pour la rime. Toujours est-il que cela collait avec cet air de farouche indépendance que la rousse semblait cultiver au dessus de tout autre principe. Elle vivait au jour le jour, de minute en minute même, ne reculant pas à se déshabiller devant un inconnu que se risquer de mourir d'un coup de poignard moins d'une heure auparavant. D'une certaine manière, vivre ainsi avait son lot d'avantages. On ne savait pas de quoi demain serait fait, autant vivre chaque instant à fond.

Pour ma part, j'étais mort, le concept de vie et de trépas n'avait plus le même sens, la même portée.
Je souris en pensant à Cassiopée, cela faisait déjà longtemps que je ne l'avais plus croisée en y repensant. Nous nous étions donnés rendez-vous dans un an, que le temps passait vite....

- Non, je l'ai croisée alors qu'elle se baignait dans une rivière, que je longeais pour me rendre sur Avalon. Nous avons sympathisé. Je ne sais pas ce que tu appelles libre, mais elle n'était pas entravée quand je l'ai rencontré Je ne sais pas pourquoi j'allais lui révéler cela, mais je voulais légitimer quelque chose qu'elle n'avait même pas demandé de dire : Je suis également Orisha, aussi surprenant que cela puisse paraître.
Je passais la main par dessus mes yeux, et la retirais au bout de quelques secondes, laissant apparaître un iris bleu glace, et l'autre rouge vif. Voilà mon "vrai regard", j'ai eu une enfance assez ... compliqué dirons nous, et j'ai dû pendant un certain temps survivre, d'une façon ou d'une autre.

Je lui mentais sans lui mentir, car si je restais tenu au Secret, seule les concepts d'Ombre et de mort lui étaient cachés. Le reste n'était que pure vérité. J'avais été Orisha, c'est un fait, mon geôlier me l'avait assez rabâché avant de me torturer, et je ne voyais pas pourquoi il aurait menti à un esclave qui ne pourrait jamais s'échapper.

J'avais la mine sombre, ré-évoquer cela faisait resurgir des sentiments qu'il n'était pas bon de raviver. Un peu à la manière de cette blessure qui tardait à guérir, et qui laisserait toujours une trace, un souvenir même après avoir disparu à la surface. Il fallait que je pense à autre chose, heureusement le spectacle que m'offrait la demoiselle me permettait de me vider l'esprit d'une bien plus agréable façon.

- Effectivement, une privilégiée pour un gabier d'avoir une cabine à ta disposition. Tes fesses rebondies doivent plaire alors, lui dis-je en souriant. Elle devait être l'amante du Capitaine pour avoir cette faveur, et je ne devais pas commettre d'impairs pour éviter de me retrouver par dessus bord. Non pas que l'Océan et ses dangers me faisaient peur, mais finir trempé avec de vrais habits et une blessure dans de l'eau salée n'était pas particulièrement délectable.

Finalement, je me trompais sur toute la ligne, et appris qu'elle était la seule femme à bord. Je ne connaissais rien aux superstitions des marins à propos de cela, mais côté hormones là, une cale bondée d'hommes au milieu de nulle part, et une belle femme au milieu, pas besoin de faire un dessin pour imaginer le sort qui aurait été réservé à Lilith, et ce quel que soit l'avis ou l'autorité du Capitaine.

- Au temps pour moi, j'avais mal interprété ton "plus belle femme du Libertad". Je ne suis pas très doué pour comprendre les jeux de mots, les sous entendus ou encore l'ironie. Si seulement il n'y avait que cela....

Alors qu'elle se rhabillait de vêtements moins sanglants, même si son débardeur ne cachait pas grand chose de ses formes, l'heure était au gabier à liquider. Il y avait beaucoup de données à prendre en compte, et je me rendais compte que le temps nous manquait. J'avais plusieurs idées en tête, mais j'étais trop affaibli physiquement pour engager une telle débauche magique. Mon corps ne tiendrait pas dans cet état.

- Notre cas est problématique, et nous manquons de temps. Si ce Laan en parle à ton Capitaine, le coup de l'accident à brève échéance paraîtra trop louche. Il faut que nous agissions cette nuit.

Nous n'avions pas d'autres choix pour se débarrasser de lui proprement.

- Tu te sens capable de le tuer au moment opportun ? Je pourrai t'aider, mais je ne pourrai pas porter le coup. C'est pour cela que je parlais d'accident, l'inciter à se tuer ne sera pas contraire à mes principes. Et non, ne me demande pas quels principes, ce serait trop long à expliquer.

Bordel, dans quoi je m'embarquais moi... Je ne pouvais pas tuer quelqu'un dont le Destin n'était pas de mourir, sauf à le faire se suicider selon mes envies, maintenant que je n'étais plus soumis par une liste prédéfinie. J'étais persuadé que si je ne faisais rien, la rouquine qui m'avait emmené dans sa cabine y perdrait la vie, en public ou dans la nuit.

- J'ai bien un plan, mais il est tordu ... tout comme cette histoire d'ailleurs ....

Ce n'était même plus tordu à ce stade là, peut-être avait-elle une idée de génie à me proposer avant ?
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Mar 03 Mai 2016, 19:08

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir


Lilith fut légèrement prise au dépourvu tant par la répartie de Wriir que par sa réaction. Elle savait que son humour n’était que peu compris, mais tout de même… Faudrait vraiment qu’elle pense à se contrôler un peu lorsqu’elle n’était pas face à des personnes qu’elle connaissait.

- Bah écoute, j’aurais pas été jusqu’à en faire un éloge, mais elles me conviennent. Si le cœur t’en dis, je t’en prie.

Elle ne put s’empêcher de rire lorsqu’il les qualifia de la sorte.

- Eh bien finalement tu as tout de même de quoi comparer, visiblement, et égoïstement, je vais considérer vu tes dires, que c’est à mon avantage… En revanche, si c’est une demande pour que je termine mon effeuillage, elle est certes très bien formulée, mais…

Alors qu’elle s’apprêtait à poliment indiquer qu’elle n’y donnerait pas suite, la rouquine tiqua un peu à la plaisanterie concernant son air de tueuse sanguinaire… Non pas que ses propos soient foncièrement justes, mais se trahir de la sorte pour une erreur aussi grossière qu’il avait « si habilement » souligné, c’était un peu idiot. Aussi, elle rouvrit l’armoire pour prendre un nouveau short et commença à déboutonner le sien. Lilith leva la tête pour croiser une nouvelle fois le regard du jeune homme, et reprit son sourire taquin, conservant un ton presque ironique.

- C’est que tu serais presque de bons conseils… Mais je vais peux être pas aller te qualifier ainsi. Vu que tu as le droit à cette vision enchanteresse… J’attends au moins un éloge de ta part !

Sans particulièrement chercher cette fois à entrer dans un jeu de provocation supplémentaire, elle entreprit donc de changer le dernier morceau de tissu qu’elle avait conservé initialement. Ses gestes furent plus rapides que précédemment, consciente qu’elle demeurait tout de même dans sa chambre, en sous-vêtement, avec un homme qu’elle ne connaissait pas sur son lit. Certes à moitié mort, mais très vif d’esprit tout de même. Pour autant, la rouquine paraissait toujours aussi détendue, peut être d’autant plus puisque débout, elle était proche de ses dagues. Une fois la petite opération terminée, Lilith rejoignit à nouveau Wriir sur le lit. Elle eut un sourire en l’écoutant parler de son ami.

- Je savais que tu étais un pervers, en fait.. Tu t’arranges toujours pour tomber au bon moment on va dire…

Son sourire s’évanouit alors sous la surprise en découvrant le véritable regard de l’homme… Un orisha ?! Jamais elle n’aurait misé dessus.. Il n’en avait pas tout à fait l’allure, et cela rendait son adaptation à la douleur encore plus surprenante en fait… Elle… Entre le coup de couteau, et l’alcool sur ses blessures, elle aurait juré toutes les insultes qui n’auraient certainement pas manqué de lui traverser l’esprit… Quant à son enfance… elle se contenta de pousser un soupir, cela lui serrait le cœur de savoir que tant des siens avait vécu des atrocités, et même si, elle aurait pu en avoir l’habitude… Lilith était simplement révolté et avait de plus en plus de mal à supporter cet état de fait.

- Rendue compliquée par des sorciers, je suppose ? Mais… Pourquoi tu caches ta race ? T’en as honte ? Tu n’en as déjà pas l’allure… Pourquoi dissimules-tu jusqu’à ton regard ? C’est tout de même pas à cause de ce que tu as vécu ?

Après un court laps de temps qui ne pouvait que plonger dans des souvenirs peu agréables, ils finirent par changer de sujet. Il ne comprenait donc pas l’ironie… C’était intéressant… Quoique dans son cas, la notion de sous-entendus était sans doute bien trop subtile pour être considérée comme telle…

- Arf… Si tu comprends pas l’ironie, comprends « plus belle femme du Libertad » comme tu le souhaites. Je ne vais pas m’en plaindre..

Le sujet redevint toutefois bien plus sérieux. Pour rester concentrer sur la discussion, l’orisha avala une nouvelle fois plusieurs gorgées de rhum. Il ne s’agissait pas d’une boisson connue pour de telles vertues, en effet. Mais en ayant la bouteille à la main, c’était bien le seul moyen qu’elle avait pour elle de contempler le précieux liquide.

- Il a tenté de me tuer, non ? Je ne vois pas pourquoi je devrais hésiter à en faire de même. Quant à tes principes… C’est vraiment parce que j’attends de savoir la nature de ton plan que je n’insiste pas. Pour l’instant… Si toi tu dis précises d’avance qu’il est tordu… Tu me fais rêver…

Et le pire, c’est que malgré le large sourire qui se dessinait sur ses traits, Lilith n’était absolument pas ironique. Elle ne rêvait que d’une chose : pouvoir se venger. Si possible, en évitant de perdre sa place et sa vie.

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Mar 03 Mai 2016, 20:51

Je clignais des yeux. Bon sang, de quoi me parlait-elle. Effeuillage ? Je tournais la tête pour détailler rapidement sa minuscule cabine, et je ne voyais pas la moindre trace de végétation à l'horizon. Je ne comprenais pas trop sa logique à changer du tout au tout de sujet.

- Tu es bizarre je trouve, à me parler jardinerie alors que je parlais de ton physique. Tu as un don particulier que tu voudrais me montrer peut-être ?...

Avec tout ce que j'avais pu voir depuis ma mort et que j'aurai qualifié - de mon vivant cette fois - totalement impossible, elle pourrait péter des branches que je la croirai sur parole !! Enfin, je la plaindrai vu la douleur ...

En attendant, j'avais remarqué mon sang sur son short, la faute à m'avoir soutenu alors que ma plaie était autant au centre que mon sur flanc. Il ne m'avait pas loupé le bougre, et c'était bien la première fois que je me voyais saigner autant. Même torturé, mon geôlier prenait un plaisir sadique à me garder suffisamment conscient pour prolonger l'instant sanglant. Elle se changea, me demandant de lui faire l'éloge de ce que je voyais. Je clignais de nouveau les yeux, tentant de comprendre où elle voulait en venir, et sans me tromper cette fois. Pfiou que les femmes étaient compliquées. Je fixais la scène en tentant de ne rien oublier, ne rien manquer. La seule chose que je trouvais fut :

- Je ne savais pas qu'il existait des culottes avec aussi peu de tissu tiens ! C'est original et joli !!

Joli, c'était un compliment non ? Je suis sûr que je m'étais encore trompé, elle finirait par s'y faire... Enfin j'espère. Quand elle revint sur le lit, propre vestimentairement parlant, elle m'affubla du sobriquet "pervers". Ma mine surprise fit office de première réponse.

Pervers, et tomber au bon moment ? Moi ? Tu dis ça au type qui s'est pris pour rien un poignard dans le ventre ?... Si j'étais pervers, j'aurai évité le poignard, et t'aurai reluqué dans ta cabine non ? Ah bah non, tu serais morte à l'heure qu'il est... Un pervers morbide, ça existe ?

Probablement les vampires l'étaient, tout ce qui touchait à la mort et la décadence devait leur plaire, à ces saletés d'engeance. Je ne pensais pas pouvoir avoir un quelconque plaisir face à un cadavre encore chaud avec l'esprit de la défunte qui me hurlerait dessus de toute façon.

Quand le sujet dévia sur notre passé, mon visage s'assombrit, toute bonne humeur s'envolant en même temps que mes traits se figèrent. C'était si loin et si proche à la fois, je n'avais connu que ça, et oublié ce que j'aurai pu vivre avant ... Saleté de vampires ....

- Non, pas un sorcier. J'ai déjà connu une sorcière, je n'ai pas eu de problème particulier avec elle. Elle a fini complètement bourré et s'est endormie sur moi. Assez inoffensive en fait. J'ai été le .... "jouet" d'un vampire, durant toute ma vie, j'ai été emprisonné au point de ne plus rien connaître d'autre, je ne suis libre que depuis une année environ, et j'ai la connaissance d'un gamin de quatre ans. Voilà pourquoi je ne comprends pas tout ce qu'on peut me dire par sous entendus. Je fais de mon mieux on va dire ....

Je me demandais quel avait été son passé, car quand elle m'a interrogé si Cassiopée était libre, cela me donnait l'impression que Lilith ne l'avait pas été, elle.

- Et toi, comment as-tu fini par atterrir ici ? Tu as eu un passé plus enviable, ou aussi pourri que le mien ?

Je lui souris, mais d'un sourire triste, limite compatissant et ce quel que soit sa réponse. Je l'écoutais me donner sa version, attentivement, hochant parfois la tête aux moments opportuns.

- Si nous avons l'occasion un jour de nous revoir, je te propose qu'on en rediscute plus en détail. Nous avons un problème plus urgent à régler. Je suis surpris que tu veuilles entendre mon plan tordu.

Il me fallait rassembler mes idées, suffisamment en dire, sans trop en dire, et continuer de passer pour un Orisha victime d'une agression qui voulait l'aider à se venger sans se salir les mains. La routine en somme !

- Bien.... Je pars du principe qu'il pense que je suis mort. S'il est retourné discrètement voir où est mon corps, il n'a dû voir que le sang où je suis tombé, et ni toi ni moi dans les parages. Il faut espérer à présent que je n'ai pas trop semé de petites taches de sang jusqu'à ta cabine.

Je la regardais, m'arrêtant si elle avait des questions à me poser.

- N'hésite pas à m'arrêter si je fais fausse route, ou si ma logique ne serait pas celle de Laan. Donc, l'idée est que tu ailles voir Laan et de coopérer avec. J'imaginais sa surprise, et enchaînais immédiatement. J'ai dit qu'il était tordu hein, mais attends la suite ! Donc, tu vas le voir, et tu lui dis qu'après sa c*nn*rie, tu as dû balancer le corps par dessus bord, avant d'avoir des histoires. Sauf que comme j'étais apparemment un invité du Capitaine, il va se demander où il se trouve. Et que le problème majeur dans l'immédiat, c'était de nettoyer le pont de tout ce sang. Sauf qu'un gabier ne nettoie pas le sol j'me trompe ? Mince, faut trouver une suite à mon plan pour qu'il pense à ton alliance afin de vous éviter des ennuis, et qu'on puisse atténuer sa méfiance à ton égard. Pour mieux te venger par la suite...

J'espérais qu'elle serait aussi inspirée par la suite que moi par le début, le temps passait toujours trop vite quand nous n'avions pas le temps ...
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Mar 03 Mai 2016, 23:35

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir


De la jardinerie ? Mais de quoi Wriir pouvait-il parler ? Ses mœurs étaient peut-être très particulières… Et à vrai dire, si elle avait l’esprit très ouvert tout ce qui pouvait s'apparenter de près ou de loin au sexe, s’il tentait de s’approcher d’elle avec une plante… Il valait mieux pour lui que ce ne soit pas des ronces ou toute autre végétation à épine, son fondement ne s’en remettrait probablement pas. Aussi, elle fronça les sourcils, circonspecte.

- Bizarre, moi ? J’aurais pu confirmer dans un autre contexte, mais au cas particulier… Tu m’excuseras de te trouver… assez spécial…

Tandis qu’elle était exposée face à lui, Lilith s’attendait au mieux à un compliment, au pire à une gêne. Et pourtant Wriir n’agit ni d’une façon, ni de l’autre… Les yeux écarquillées, l’orisha était à présent à ses côtés..

- Ca c’est un éloge ? Dis-moi, mon gros… Tu sais parler aux femmes. Avec une telle poésie, je ne doute pas qu’elles soient toutes à te pieds.

Son expression était moqueuse, il ne comprenait pas l’ironie. Il le lui avait dit... Certes... Mais certains langages demeurait universel, non ? Du moins… Elle le pensait jusque-là… Intriguée, elle le poussa sur le lit, et l’enjamba en lui adressant un sourire enjôleur, passant ses mains sur ses épaules.

- Alors tout ce qui t’inspirait, c’était ma culotte ? Je ne sais pas… Il y avait beaucoup de choses à dire pourtant..


Elle s’allongea sur lui, se maintenant néanmoins sur ses propres avant-bras pour ne pas presser sa blessure. Elle commença à susurrer alors à son oreille.

- Je ne sais pas.. Tu as eu l’occasion de pouvoir profiter d’une vue privilégiée… Tu avais le choix, non ?  Tu aurais pu évoquer ma chute de reins, mes cuisses fermes, ma peau ambrée… et terminer sur mes hanches pleins… Je te laissais la liberté d’y apposer les adjectifs que tu voulais…

Lentement, elle ondula légèrement sur lui sans perdre cette attitude lascive. Et malgré ça, beaucoup de questions lui traversait l’esprit. S’il semblait réceptif parfois, l’instant d’après, c’était comme s’il lui échappait.. Sa réflexion concernant son côté pervers la dérouta une nouvelle fois et l’incita à se redresser, sans toutefois se déplacer.

- Ouais… Enfin je doute que tu te sois pris le poignard volontairement pour mes beaux yeux… Donc résultat, t’as maté une fille qui sortait de l’eau, et t’as bénéficié de la meilleure vue qui soit au Libertad. Et pour pas que tu viennes me parler de l’horizon, ou je ne sais quoi… La vue, c’était bien moi !

En arbordant leur passé, elle préféra se remettre à ses côtés, c’était bien trop sérieux pour qu’elle cherche à se montrer plus joueuse. Inoffensive… C’était pas tout à fait la vision qu’elle avait des sorciers, un frisson remonta le long de son échine. Elle le regardant un long instant, un peu crispée. Rien ne pouvait faire passer ce type d’expérience… Aucun mot ne les justifiait, ni ne permettait de soulager la souffrance engendrée. Les « je comprends » ne servaient à rien… Pourtant, ses dernières paroles la firent hausser un sourcil.

- Rassure-moi, tu comprends tout de même des choses qui ne sont pas sous-entendus… Je sais… Ca ne te fais rien d’être face à une femme ? Ou un homme peut-être en fait


Quatre ans… Parlait-il que de sa connaissance… ou de toute forme d’expérimentation.. ? Elle le fixait, définitivement interloquée. Et si l’orisha fut sortit de ses pensées ce ne fut que pour se plonger dans ses propres souvenirs en grimaçant

- Pas plus enviable, pas pire je pense. C’était pas un vampire, mais des sorciers, j’ai eu pas mal de maitres différents. « Jouet » serait un bon terme aussi.

Elle avait un véritable dégout pour cette période de sa vie qui ne s’était achevée qu’il y a peu.

- J’ai eu la chance de pouvoir faire la connaissance d’un réprouvé, Azraël. Il est sur le galion aussi. C’est le pilote. Il m’a aidé à tuer mon maître… Et comme il connaissait Rack… Je suis ici quoi…  Mais t’as raison… Au pire, on en reparlera plus tard. Quand tu tiendras debout et que je ne serais pas obligée de te cacher dans ma chambre..

Lilith retrouva son sourire moqueur. En soit, il était rare qu’elle cherche à s’attarder sur ses pensées. Au contraire, elle les fuyait toujours, la haine l’envahissait trop facilement dans ces instants là… Elle l’écouta dérouler son plan en souriant, après s’être fermée toutefois un court instant lorsque Wriir aborda la notion même de collaboration.

- Ouais… Enfin, elle a intérêt à être sacrément tordue ton idée…


Son sourire devint éclatant.

- Parfait… Ca me plait tu vois.. Si je dois l’attirer sur le pont… Ca devrait pas être trop dur. Au pire, je pourrais toujours lui dire que je pourrais pas justifier le fait qu'il y ait du sang par tout parce que j'ai mes règles...
railla l'Orisha
Faudra bien qu'il m'aide. Bref, t'inquiète pas. J’ai la motivation pour. Tu peux me faire confiance sur ce point, y a des circonstances qui m’inspirent… Je verrais en fonction de ses hostilités et de ce qu’il a prévu ;.. Mais toi, tu veux faire quoi ? Tu pourras pas bouger de la cabine avec ta plaie…



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Mer 04 Mai 2016, 08:53

- Tu n'as pas à t'excuser de me trouver spécial, bizarre, étrange, décalé, atypique et je n'ai plus de synonymes de la sorte, je travaille sur ça pour mieux me fondre dans la masse. J'ai bien conscience de ne pas avoir la logique que mon âge me dicterait normalement d'avoir.

En tout cas, si je savais ne pas être l'individu le plus rationnel que cette terre ait porté, je réalisais également que je m'étais planté - pour rester dans la jardinerie n'est ce pas - sur le compliment qu'elle attendait de moi. Je rougis un peu plus, d'une honte que je ne connaissais habituellement pas, agrémentée d'une lassitude d'être toujours à côté de la plaque.

Au ton de sa voix, elle semblait déçue que j'ai décrit son sous vêtement, tout en m'enjambant alors que je me retrouvais allongé sur le lit, Lilith par dessus moi. Je ne comprenais rien aux femmes, et je n'osais imaginer ce qui se passerait avec Lhyaerae quand nous pourrions nous voir un peu plus que nos dix minutes bimensuelles.

Elle se décrivit de façon langoureuse, et alors qu'elle le faisait, je trouvais ça logique, évident. Oui, tous sur ce bateau n'avaient pas dû avoir la chance de la voir dans son plus simple appareil, alors un étranger comme moi ! Oui, ses courbes suscitaient l'envie, tout Ombre que j'étais, je n'en restais pas moins un homme, et l'attribut qui nous différenciait des femmes à cet égard semblait lui aussi réactif à cette position dominée mais lascive.

Oui, tout cela, mais ....

- Je .... je n'y connais rien à tout cela Lilith, je suis désolé si je t'ai vexée. Je ne sais pas faire de compliments, je pense que tu n'as pas besoin de moi pour savoir que tu es une très jolie femme, et je ne trouve jamais les mots qu'il faut, au moment où il le faut. Tout le monde parle entre eux d'amour, je ne suis pas foutu de savoir ce que c'est. Les plaisirs du corps n'en parlons pas. Je crois aimer une femme, que je n'ai vue que deux fois, dont son peuple nous hait, dont je ne sais quasi rien d'elle, et dont je ne suis même pas certain de recroiser un jour.

Je marquais un silence, la regardant d'un air navré.

- Et là, je te parle de cela, au pire moment, alors que j'ai une magnifique femme au dessus de moi, dans une tenue très suggestive qui me susurre des mots excitants. Je suis irrécupérable.

Mon corps manifestait son envie, et nul doute que Lilith pouvait le voir, ou le sentir dans la position où elle se trouvait sur moi. Mon esprit lui, était juste déconnecté de mes instincts mâles, un blocage qui ne lui faisait pas réaliser la chance fugace qui lui était donné, et ce malgré la situation.

Je me demandais même pourquoi, à cette parfaite inconnue, je lui racontais tout cela sur mon passé, mon état présent, ma détresse et ma honte de ne pas "faire honneur" à ce qu'elle voulait bien me donner.

- Je ne sais pas si je suis toujours au mauvais moment au mauvais endroit, ou au contraire au meilleur moment au meilleur endroit quand je vois les conséquences. Non, je ne me suis pas pris le poignard pour tes beaux yeux, il faisait nuit. A dire vrai, votre conflit ne me regardait pas, et je n'avais pas à prendre position, et ce même si tes fesses sont plus belles que les siennes ! Je tentais un léger sourire pour détendre l'atmosphère que j'avais malencontreusement plombée. Maintenant, c'est différent, je suis content de me l'être pris. Ca m'a permis de te connaître un peu.

Fidèle à ma réputation de tout foutre en l'air, nos passés respectifs finirent de plomber cette ambiance un peu sulfureuse. J'avais eu le vampire, elle avait eu un sorcier, et pour avoir visité leur Prison, ce n'était pas des tendres.

- Je .... suis désolé pour toi, et heureux que tu aies pu t'en sortir. Ce n'était pas mon cas, personne n'était venu m'aider, porter secours, encourager. J'avais dû me tuer pour revivre à moitié. Partager le sort des Ombres, et ne pas pouvoir en parler.

Je lui exposais le début de notre plan, mais je mettais du temps à organiser mes idées, essayer de tout envisager pour s'éviter le plus de problèmes possibles. L'idée qu'un gabier fasse le boulot au sol d'un matelot, au cas où ils feraient la rencontre d'un autre membre de l'équipage.

- Bon, soit tu nettoies le sol avant de le voir, à grande eau, en espérant que le sang ne se soit pas trop imprégné dans le bois, puis tu vas le voir. Au pire, je peux nettoyer pendant que tu le rejoins dans la cale.
Ensuite, je pense que c'est la meilleure solution, tu lui demandes de venir avec toi en haut du mât, là où seuls les gabiers vont. Motif : personne ne pourra vous espionner d'en haut, le temps que vous trouviez un scenario commun à ma mort accidentelle.


Je me massais le menton, je commençais à entrapercevoir la suite.

- Bon, la suite, il faudra me faire confiance. Trouve un prétexte pour descendre, quelques minutes et qu'il reste en haut. Dis lui tiens que tu as laissé son poignard dans ta cabine, et qu'il vaut mieux qu'elle te le redonne tout de suite. Tu lui dis que tu n'en as que pour quelques minutes, mais il faut que tu l'aies convaincu de ta sincérité à collaborer avec lui, ou il va se méfier. Si tu penses réussir, au moment tu touches le pont, racle toi la gorge, ou fais un signe que je pourrais repérer.

Peu importait le signe, tant qu'il était suffisamment clair visuellement ou audible.

- Va voir le Capitaine, pour lui dire que tu as entendu à l'instant un bruit de combat sur le pont, et que tu ne sais pas de qui il s'agit. Je m'occupe du reste. Comme tu seras avec le Capitaine à ce moment-là, tu ne pourras être accusé de ce qui va arriver à Laan.

Je regardais son air surpris, et je ne doutais pas qu'elle aurait une tonne de questions à me poser.

- Je te vois venir, aussi je ne te dirai que ceci. C'est le meilleur plan pour sauver tes fesses, ta peau ambrée et tes hanches pleines, mais aussi d'avoir le meilleur alibi qui soit. Et oui, je serai en haut avec Laan. Ca, c'est mon problème.

Je ne payais pas de mine dans cet état, torse nu et bandé sur la moitié de mon tronc. Comme Edel, tout ceci n'était qu'illusion et au milieu de la nuit, les ombres étaient maîtresses.

- Alors, mon plan tordu par un type tordu, il te plait ou pas ?


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Mer 04 Mai 2016, 13:08

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir


Wriir assumait donc parfaitement son originalité. Cela fit sourire la rouquine. En soit, cela pouvait être une véritable force…

Toutefois, une fois allongée sur lui, un regain de cette forme d’originalité qu’elle ne parvenait pas tout à fait à saisir la surprit à nouveau. Lilith regarda étrangement le jeune homme… Comment pouvait-il avoir une telle déconnexion entre les manifestations de son corps et les paroles qu’il proférait ? Si elle le sentait fermement entre ses cuisses, il parlait d’une voix des plus calmes qui ne trahissait rien d’un quelconque désir… Un couteau planté dans la poitrine, et pas un râle ni un cri… Juste une petite plaisanterie… jamais elle n’avait croisé une personne aussi atypique… Son petit laïus terminé, la jeune orisha lui répondit en souriant.

- Confond pas mon grand, moi je te parle de cul, pas d’amour. Je ne sais pas si c’est une nuance que tu fais beaucoup.. Je n’attendais ni déclarations, ni compliments. Si je veux me flatter, je sais faire toute seule, t’en fais pas pour ça. C’était plus... Une forme de jeu on va dire.

En soit, elle l’avait provoqué et obtenu ce qu’elle voulait d’une certaine façon. Pousser les choses jusqu’au point de non-retour jusqu’à capitulation quelle qu’elle soit. Lui avait cette particularité de ne jamais quitter cette fameuse dichotomie. Le message de son entrejambe paraissait limpide et suffisait à la rouquine, dans la mesure où il s’agissait bien du but recherché. Pourtant, à nouveau, il était en total contradiction avec ses mots et son intonation. La gêne vis-à-vis de cette femme qu’il évoquait, peut-être qu’il lui était fidèle, qu’il avait une forme de mauvaise conscience en raison de la posture particulière dans laquelle ils se trouvaient. La fidélité, Lilith en avait entendu parlé, mais jusqu’à présent, elle ne percevait pas vraiment le principe. Juste que, dans beaucoup de cas… Ca finissait mal si cette dernière était rompue, et ce n’était pas l’objectif que l’orisha avait tenté avec Wriir. Il demeurait intrigant… A sa façon, mais intrigant tout de même.

« Aimer une femme » qu’il n’avait vu que deux fois, c’était un certain romantisme qui échappait totalement à la rouquine. Elle doutait de ressentir ce type de sentiments un jour et encore moins de les inspirer. Tout au plus du désir, ça elle l’avait compris. Elle ne pensait pas mériter autre chose et n’avait ni l’allure ni l’attitude d’une femme qu’on aime et qu’on garde, cela lui avait été assez martelé durant sa captivité.

Aussi, entendre Wriir se confier de la sorte sur cette inconnue était touchant. L’orisha lui adressa un petit sourire, qui pour une fois, n’avait rien d’ironique.

- Quant à cette femme.. Si tu parles d’elle maintenant dans de telles circonstances, c’est que tu as visiblement assez de connaissance en amour et en plaisir charnel pour savoir ce que tu veux.

Et ce qu’il ne voulait pas, ce qui était rare également.

- C’est plutôt encourageant pour quelqu’un qui se décrit comme ayant la connaissance d’un gamin de quatre ans..


Amusée, Lilith déposa un baiser très chaste sur ses lèvres et se redressa.

- Mais je confirme, t’es irrécupérable.
Souffla t elle, taquine, peu vexée en soit par la tournure des choses. Je te libère de mon emprise, t’en fais pas…

Elle l’écouta commenter sa vision des choses sur la façon inopinée avec laquelle il pouvait se retrouver dans une situation où il avait de quoi profiter. L’orisha esquissa un sourire face à la plaisanterie de Wriir et l’allusion à son muscle fessier sur lequel elle avait visiblement bien trop accentué.

- Tu vois tu t’améliores en termes de compliment, tu commences à viser juste…

Toutefois, Lilith se crispa et se raidit légèrement à sa dernière phrase, elle avait du mal à la saisir. Se prendre un couteau et en être content pour le simple plaisir de la connaître… La jeune femme avait beau reconnaître dans son for intérieur qu’elle appréciait beaucoup cette rencontre inattendue, et qu’en dépit des circonstances, elle passait un moment des plus agréables, il s’agissait pourtant clairement le genre de phrases qui la mettait mal à l’aise, tant elle ne pouvait croire en leur véracité. Or, Wriir avait plutôt semblé être d’une sincérité désarmante jusqu’à présent.. Elle éprouvait une sorte de déception. Ce n’était simplement pas possible… Et à part jouer sur les sentiments, elle n’en voyait pas le but et ne saisissait pas les attentes de son interlocuteur.

- Abuse pas non plus sur ce type de formulations… Ca manque de crédibilité. A la limite, si on avait couché ensemble, là, tu vois… tu aurais pu le dire…

Son expression plus espiègle et la dérision de la phrase avait pour simple effet de masquer cet embarras et de ne pas être touchée d’une façon ou d’une autre par ses mots, évacuant autant que possible toute forme d’affection. Le sujet n’était de toute façon pas tout à fait propice à ce type de rapprochement. Leurs passés et leurs similitudes avaient leur lot de souffrance mais Lilith ne comptait pas détailler plus le sujet actuellement. Le terrain lui semblait beaucoup trop hasardeux. Aussi, elle se contenta de répondre par un haussement d’épaules et un faible sourire lorsqu’il indiqué être désolé.

A présent, la rouquine préférait passer à quelque chose de concret, et il fallait qu’elle le fasse vite pour s’occuper l’esprit. Se venger de Laan était idéal.. Wriir avait souligné qu’il existait un souci, et qu’il fallait justifier le nettoyage du pont par des gabiers. Alors qu’elle s’apprêtait à argumenter en précisant qu’elle pouvait l’amener comme une sanction, et savait comment le présenter, le jeune homme proposa une autre solution.. Et…Entre se retrouver sur le pont à nettoyer du sang et en haut du mât à profiter du vent frais autour d’une discussion, même animée… Le choix était rapidement fait et elle préféra se taire.

- Va pour le mât, ça devrait pas être trop dur. Ni l’excuse pour redescendre… Et je te laisse le pont…Jusque là… Parfait. En revanche… Je veux pas te vexer… Mais sérieusement, déjà que tu montes là-haut… Y a 30 mètres, faut une certaine force physique et ne pas avoir le vertige au minimum. Peut-être que tu sais faire oui. Mais avec tout le sang que tu as perdu… Et en plus derrière, réussir à maîtriser Laan… Je crois que tu te surestimes beaucoup. De même pour la confiance que je dois mettre entre tes mains. Si tu échoues et que je suis avec le capitaine et qu’on revient constater des dégâts inexistants… C’est moi qui vais morfler… Pour conclure, ton plan tordu me plait bien, mais j’ai pas envie que de plan tordu ça passe en plan foireux…



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Echange nocturne

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