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 Lorsque secret et silence se brisent [QUU - Solo]

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Mer 29 Juin 2016, 00:05


Confinés dans le plus beau des salons du Manoir Pandémonium, les Jumeaux patientaient autour d’une tasse de café, l’oreille tendue pour les bruits de couloir. Les domestiques marchaient d’un pas pressé dans le corridor et s’affairaient à ce que tout soit parfait, dirigés par les ordres qu’aboyait le Majordome. Ils s’apprêtaient à recevoir un invité prestigieux, dont ils ne pouvaient qu’imaginer et fabuler le renom et l’éclat. Depuis l’aube, les serviteurs préparaient un buffet somptueux et tâchaient de faire resplendir chaque coin et recoin du château. L’heure approchait à grand pas et le mystère s’épaississait à mesure qu’il était sur le point d’être levé. Cesare et son épouse, après s’être assurés de l’élégance de leurs pupilles, leur ordonnèrent d’attendre tandis qu’ils supervisaient les derniers préparatifs. L’esprit songeur, Marius restait muet devant sa boisson chaude, à s’interroger sur l’identité de l’étrange convive. Son père était-il une personne si importante et tellement inquiétante pour mettre l’imperturbable Nebula dans un tel état ? Grâce au peu d’indices et de traces qu’il avait récolté avec les ans, il avait esquissé ce qu’il pensait être le portait de ses origines, en tâchant de garder la tête froide et de ne pas s’enfoncer dans ses désirs de grandeur. Toutefois, il en venait à douter. « Tâchez de faire bonne impression, mon cher frère. Vous paraissez morose. » souffla la délicate Viviane dans un léger sourire. Il lui accorda un regard avant d’acquiescer. « Ils auront entretenu le secret jusqu’au dernier instant de son existence. Néanmoins, j’estime qu’il est temps de récompenser notre patience et notre … docilité. J’ose espérer que la vérité sera à la hauteur de nos espérances. » La Sorcière eut un petit rire. « Il ne manquerait plus que la réalité nous déçoive. Ce serait navrant, d’autant que tout le monde ici semble se donner un mal fou pour organiser une rencontre de premier choix. » Elle fit doucement glisser ses doigts sur la soie et les voiles de sa robe, qui à elle-seule était une véritable œuvre. D’un noir profond, le bustier soulignait sa silhouette et la jupe ample et évasé dévoilait ses longues et fines jambes blanches. En guise de touche de couleurs, des pièces rouges bordées d’or et des bijoux parés d’émeraude. Elle était vraiment jolie, avec ses grands yeux bleus et ses cheveux blonds. Marius aussi avait fière allure, avec sa chemise blanche et son grand manteau aux motifs argentés. « Notre Tante est remarquablement silencieuse, depuis l’annonce de la nouvelle. » reprit Luna. « La venue de notre père ne semble pas l’enchanter. » - « Pourtant, si ce qu’elle nous a confié est exacte, il s’agit aussi de son propre frère. » - « Ce frère qui n’existe sur aucun registre. De grâce, faites qu’il ne soit pas un Magicien. » La remarque, sarcastique, eut le mérite de faire sourire très sensiblement Marius. « Ils ne laisseraient pas entrer un de ses individus dans le Manoir. » Ils se turent lorsque la vieille horloge se mit à sonner. Il ne devrait plus tarder à arriver. Les Jumeaux demeuraient impassibles mais derrière ce masque, ils avaient hâte de faire la rencontre avec cet homme, qui était supposé être leur père. Connaître sa genèse était un élément primordial pour bien des individus. Luna et Marius n’échappaient pas à la règle et ils avaient besoin de connaître leur nom, leur famille, l’histoire de leur naissance, les raisons qui avaient poussés à prendre certaines décisions. « Viviane. Marius. » Belle et sévère, Nebula venait tout juste de rejoindre ses neveux. Elle portait une longue et grande robe aux teintes de bleu nuit, l’une de ses toilettes sophistiquées qui trahissaient sa bonne éducation et la noblesse de son sang. Les Jumeaux se levèrent. « Notre invité est sur le point d’arriver. Vous attendrez sa venue dans ce salon, sans le quitter, sous aucun prétexte. Cesare et moi devons lui parler avant toute chose. Est-ce que c’est clair ? » Ils hochèrent la tête. Mieux valait ne pas contrarier la Sorcière. « Bien. » Elle les contempla tour à tour. Elle avait élevé les Jumeaux comme ses propres enfants. L’idée d’être déposséder de son rôle ne lui plaisait guère. Elle avait tout donné pour eux, tout fait pour eux, jusqu’à éviter d’avoir sa propre descendance. Des années s’étaient écoulées, sans que son frère daigne reconnaître l’existence de sa progéniture. Elle avait cru qu’il avait abandonné cette perspective. Elle s’était trompée. Seulement, il n’y avait rien à dire et rien à faire. Sans un mot, elle tourna les talons. Luna et Marius se rassirent.

« Que comptes-tu faire, Niklaus ? » s’enquit Nebula après de brèves embrassades de circonstances pour son frère aîné, qui venait de franchir le seuil de son Manoir. Il salua Cesare avant de répondre : « Il est peut-être temps que l’on me connaisse sous mon véritable nom. Je vais commencer par le rétablir, ainsi que ma descendance et ton propre rang. Je suppose que tu as hâte de retrouver une certaine condition, petite sœur. » - « Disons qu’il est temps que l’on sache que je ne suis pas qu’une éminente scientifique et tellement plus qu’une excellente Sorcière. » répondit-il dans un sourire dans un trait de prétention à peine dissimulé. « Je n’ai jamais réellement compris pourquoi tu tenais tant à conserver tous ses secrets, à ce qu’ils soient élevés loin de toi. » - « Le nom a de multiples pouvoirs. Je me devais de préserver le mien mais cela n’a à présent plus aucune importance. » - « Qu’est-ce qui a changé ? » - « Il est voué à revenir sur les lèvres, d’une manière ou d’une autre. C’était prédit. Je préfère encore que cela vienne de moi. Quant aux Jumeaux … La déception de mes précédents enfants m’a poussé à voir les choses différemment. » - « Bien. Au moins, cela est une réussite. » - « C’est ce que j’ai cru comprendre. Ils ont brillamment accompli leur première mission pour le compte de la Prison. » - « Ils ont l’âme de la famille. Ils feront de grandes choses. Ils ont déjà commencé. » - « Se doutent-ils … ? » - « Non, je ne le pense pas. Ils soupçonnent quelque chose d’important, tant tu as bien couvert tes traces mais ils sont loin de penser à toi. » Elle marqua une pause, le temps de réfléchir à une seconde considération. « Vas-tu leur apprendre aujourd’hui aussi l’identité de leur mère ? » Niklaus soupira. « Dans ta dernière lettre, tu m’as livré tes craintes quant à Viviane. » Elle acquiesça. Son sang était mêlé, bien plus que celui de son frère. Elle pouvait développer des talents et des capacités liés à l’espèce de sa mère, ce qui n’était pas forcément une bonne nouvelle. « Alors il est nécessaire d’évoquer le sujet. Ils sont de lignées de prestige, même si leur mère … » - « Ils risquent de s’en révolter. » - « Tant qu’ils ne la rejoignent pas. » - « Il serait cynique que tes enfants, si fidèles à ta cause sans le savoir depuis leur premier souffle, te trahissent pour elle. » Le Sorcier conservait une attitude froide et distante. D’un pas lent, il se mit à gravir les grands escaliers du hall. « Il est temps. » Ils se dirigèrent vers le grand salon où les Jumeaux patientaient. Niklaus avait surveillé de loin ses deux enfants. Il avait suivi leurs études à Basphel, qui étaient sur le point de s’achever. Il demandait parfois des nouvelles à Nebula. A présent, le moment était venu. C’était l’heure des présentations.

« A votre avis, les choses vont-elles réellement changer ? » demanda tout bas Viviane. Cela ne l’effrayait pas. C’était plutôt une sorte de curiosité piquante. Quels étaient les objectifs de cette rencontre ? Leur père voulait-il simplement faire connaissance avec ses enfants avant que chacun ne reprenne sa vie ? Comptait-il les mener avec lui ? Ils ignoraient quelles étaient les intentions de cet étranger si familier. « Je ne saurais pas vous répondre, ma chère sœur. J’ai du mal à cerner les desseins de cet individu. Je suppose qu’il nous éclairera de lui-même. » - « Sûrement. En tout cas, je ne me priverais pas pour l’interroger s’il préfère garder sous silence les passages les plus intéressants. » - « Vous avez tout à fait raison. J’en ferai de même. » Ils entendaient les serviteurs s’agiter. De toute évidence, il approchait. Marius et Luna s’échangèrent un regard entendu avant de se lever. Ils ne savaient pas à qui ils allaient avoir à faire mais, puisqu’il s’agissait vraisemblablement de leur père, une politesse exquise était de rigueur. L’idéal était d’éviter les sermons dès le début, d’autant que Nebula se ferait un plaisir d’en rajouter. « D’ailleurs, je n’ai jamais eu l’occasion de vous le demander. Comment était Port Dirælla ? » - « La Cité ? Une merveille. Ses habitants ? De vulgaires poissons carnassiers. Ma mission ? Un franc succès. Et vous, ma chère, comment était la Cité des Mirages ? » Elle exagéra une grimace. « Les Orines sont une fréquentation que je préfère éviter, à partir de maintenant. Mon frère, ne vous avisez jamais d’en posséder une. Elles sont d’un ennui incommensurable et je ne pourrai pas en supporter une au quotidien. Vous non plus, d’ailleurs. » - « C’est évident. Vous êtes bien plus patiente que moi. » Des pas. Ils étaient tout près. La porte s’ouvrit, laissant apparaitre Cesare et son épouse, qui ne manifestaient aucun sentiment particulier. Ils se contentèrent d’entrer, une foule de serviteurs à leurs talons avec des plats et des boissons. « Quel est son nom. Je suppose qu’il s’agit de la première question que vous vous posez, tous deux. La réponse devrait être assez simple. Elle l’est, la plupart du temps mais vous aurez remarqué que même si vous savez qui je suis, vous ne le connaissez pas. Laissez-moi donc me présenter et vous apprendre le nom qui est vôtre, le nom que vous devez porter et arborer fièrement. Je suis Lord Niklaus Salvatore. » Le Sorcier longeait la pièce d’une démarche lente, presque inquiétante. Les Jumeaux le dévisageaient, le flegme brisé par une révélation à laquelle ils ne s’étaient pas attendu. Les poings serrés, Marius le scrutait, sans savoir quoi dire ; une première pour le jeune homme qui ne manquait d’habitude ni d’éloquence ni de réparti. Sa sœur avait les yeux légèrement écarquillés. La première réaction était plutôt sotte et consistait à s’interroger, à se demander s’il ne s’agissait pas d’une blague douteuse et de très mauvais goût. La suite était un savant mélange d’incompréhension, de questionnement et de surprise. Quel Mage Noir pourrait ignorer l’identité de cet interlocuteur ? Comment le pourrait-il ? Le dénommé Niklaus sourit. « On me nomme simplement Lord mais ça, vous le savez. » Loin d’être embarrassé par la situation, l’Empereur Noir tira une chaise et s’assit. Une servante lui servit immédiatement un verre de vin. Il arqua légèrement les sourcils face au mutisme de ses enfants. « Laisse-les prendre conscience de l’ampleur des choses, Niklaus. » - « Tu es si prévenante, petite sœur. » Le ton du Roi laissait clairement entendre qu’il ne désirait pas qu’elle s’interpose dans la discussion, à partir de maintenant. La mine pincée, elle s’écarta.

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Lun 08 Aoû 2016, 16:47


« Je suppose que vous vous sentez écrasés sous le poids d’une vérité lourde à porter, pour vos épaules encore jeunes. Je me moque que vous vous enfonciez dans un profond silence. Peu importe vos mots, ils seront vains sans le récit de votre genèse. Ecoutez. Ecoutez attentivement. » L’Empereur Noir s’intéressait peu au trouble qu’il semait. Conscient que les questions se bousculaient dans l’esprit des Jumeaux, il préférait répondre aux interrogations qui n’avaient pas même été évoquées mais qui ne tarderaient pas à être mises sur la table. « Mon nom est Niklaus Salvatore. » reprit-il. « Je suis le premier né d’une fratrie de trois dont Nebula est la cadette et Aénor, la benjamine. Nous sommes issus d’une vieille et prestigieuse famille de Mages abordant fièrement le noir, une lignée de la haute noblesse de la Prison. J’ai eu cinq épouses au cours de ma longue vie, et de nombreuses maîtresses. Elles m’ont donné sept enfants. Rebecca est l’aînée. Je n’ai plus de ses nouvelles depuis bien des années, voire des décennies si ce n’est des siècles. Je pourrais en dire autant de Mercurio et d’Angelica. L’un de vos plus jeunes frères, quoiqu’encore aîné, s’appelle Klaus. Il vit auprès de sa sœur Olympéa en compagnie des Vampires du Clan Giovanni. Ils ne sont pas mes héritiers, bien qu’ils soient reconnus. Puis il y a eu vous deux. » Il les dévisagea brièvement. « Vous êtes le fruit d’une relation et d’une entente éphémère que je me plairais à qualifier de désastreuse. Votre mère est une femme aussi remarquable que détestable. Nous ne nous sommes jamais vraiment entendus, si ce n’est en de rares occasions où nos intérêts concordaient. Votre conception n’était guère prévue et elle n’avait pas le désir de vous garder auprès d’elle. Sur le point de parvenir à mes fins, j’ai décidé de confier votre éducation à ma sœur, Nebula. A cette époque, j’avais déjà abandonné mon nom et ce, depuis longtemps. Il faut connaître sa valeur et son pouvoir pour chercher à s’en défaire. Ce fut facile de disparaître de vos vies. » Son discours prenait une tournure délicate. « Je suis au regret de vous apprendre que votre sang n’est pas d’une pureté irréprochable. Toutefois, il est royal. Je ne peux cependant vous cacher, au vu des avertissements de votre Tante, que dans vos veines coulent l’Essence des Mers et des Océans. Votre mère … » Il soupira. Il était inutile de préciser qu’elle était une Sirène. Ils l’avaient certainement deviné. « Votre mère descend d’une dynastie tout aussi éclatante et prodigieuse. Elle s’illustre davantage de jour en jour, autant par sa beauté que par son esprit, par ses carnages et sa mauvaise réputation. Cela est d’autant plus vrai pour notre peuple. » Comprenaient-ils où il voulait en venir ? « J’ai failli faire de votre mère ma sixième épouse. Seulement, elle a préféré s’unir à un autre et me laisser devant l’autel. » Ils avaient blêmi. « Méfiez-vous de la Khæleesi. Cette femme est du poison et vous êtes des cibles de choix. Elle n’a jamais été une mère tendre et aimante. » S’en était trop pour les Jumeaux. Marius n’était plus mu que d’un seul désir : celui de quitter cette pièce en claquant la porte. Viviane songeait à mille et une remarques aussi acides que déplaisantes. Ni l’un ni l’autre n’avait la force de bouger ou de rétorquer. Toujours aussi impassible, Niklaus enchaîna : « Les temps changent et je pressens que mon nom est sur le point de revenir sur toutes les lèvres. Vous êtes sur le point d’achever vos études. J’ai jugé que le moment était propice. Vous et moi n’allons plus rester dans l’ombre. Votre sœur, Olympéa, a été une déception incommensurable. Je vous fais l’honneur d’entrer dans mon monde, dans ma réalité de ma lignée sous un jour lumineux. Ne suivez pas son chemin. » Il jeta un léger coup d’œil à Nebula. Celle-ci fit un pas. « La Maison Salvatore tire bien des ficelles, sans que cela se sache. Le nom dégage une aura de terreur, oublié de certains, craint par essence. » Marius se souvenait de ce nom, qu’il avait lu dans d’antiques ouvrages poussiéreux. Les exploits de ses aïeuls étaient nombreux et grandioses. Aucun indice n’avait laissé présager qu’il en était un descendant. « J’ai déjà pris des dispositions pour votre avenir. » - « Pardon ? » Cette fois-ci, Viviane ne put s’en empêcher et le mot lui avait presque échappé. Si elle se sentit immédiatement mal à l’aise, elle ne s’excusa pas ni ne baissa les yeux, quoiqu’elle en brûlait d’envie tandis que son père la scrutait. « Vous en saurez davantage plus tard. Je préfère vous en parler de manière privilégiée. Nous verrons celui ces prochains jours. Pour l’heure, déjeunons. » Il avait parlé. Tous obtempérèrent.

Dans un long soupir, la jeune Sorcière alla se glisser auprès de son frère, qui restait sur le balcon, appuyé sur la rambarde, à contempler les paysages dévastés des environs. « Comment vous portez-vous, ma très chère sœur ? » s’enquit-il tout bas. « Aussi bien que vous, je l’imagine. » - « Oui, je suppose. » Qu’il y avait-il à se dire, dans un moment pareil ? Ils peinaient encore à prendre la mesure des révélations. Ils savaient qu’ils étaient de sang bleu mais ils n’avaient pas imaginé être les enfants de l’Empereur. Egarés dans leurs réflexions, ils pensaient à ce que le Roi les avait entretenus, en privé. Marius était honoré des décisions prises à son sujet car Niklaus le destinait à la politique et diplomatie. Il suivrait le Souverain dans bien de ses déplacements. C’était ce qui était prévu. Viviane n’était pas mécontente non plus d’être offerte à une section spéciale des armées. Elle rejoindrait les rangs d’une élite, vouée à être un caméléon, une espionne. C’était ce qu’elle désirait. Ils allaient apprendre. C’était une bonne chose. Cependant, ils n’étaient pas entièrement satisfaits de cette divulgation, épris de cette impression d’avoir été floué, d’avoir été privé d’une partie de ce qu’il leur revenait. Ce n’était pas rien pour deux jeunes gens comme eux, d’apprendre qu’ils étaient un Prince et une Princesse et qu’ils étaient les derniers nés d’une fratrie dont ils ignoraient encore l’existence la veille. Quelques questions demeuraient encore sans réponse. Pourquoi Olympéa avait-elle eu le privilège de grandir aux côtés de Lord et pas eux ? Ils avaient eu vent des agissements et des déboires de la Princesse des Glaces, envoyée chez les Vampires où elle avait été mordue. Ils n’avaient jamais entendu le moindre bruit sur les autres, si ce n’est quelques rumeurs qui circulaient, de temps à autre, sur celui qui se prénommait Klaus. « Croyez-vous que votre servante savait ? » s’enquit soudainement Luna. Calissa avait été, selon quelques ragots de couloir, la maîtresse de bien des hommes et certains prétendaient même qu’elle aurait fréquenté l’Empereur Noir. « Non, je ne pense pas. Elle n’a pas l’esprit assez aiguisé pour deviner et il ne lui aurait jamais confié la vérité. Elle risque même de sombrer dans l’embarras. » Il souffla à son tour, contrarié. Leur existence allait changer, c’était un fait. Ils ne s’en plaignaient pas. Ils appréhendaient. « Qu’en pensez-vous ? De ce qu’il nous a dit. » - « Il est resté évasif. Cependant, si cela est vrai … Nous devrions le suivre, sans protester ni faire grise mine. » Ils furent appelés par leur Tante, qui les sommait de retourner au banquet organisé pour l’Empereur. Ils étaient des Sorciers. Ils n’allaient pas se tomber dans les bras en pleurant la fin d’une vie passée. Les au revoir seraient froids et prudents, distants et sévères. Ce serait bien assez suffisant. Niklaus avait décidé de passer la nuit dans le domaine de sa sœur. Il ne repartirait que le lendemain matin, en compagnie de ses enfants. Inquiète, Viviane s’écarta quelques minutes des festivités, le temps de contempler son reflet dans le grand miroir d’un couloir. Doucement, elle glissa ses doigts dans ses longs cheveux blonds et écartait les mèches claires de son visage de poupée. Qu’est-ce que les membres de sa famille avaient bien pu déceler chez elle pour que Lord soit contraint d’avouer ses origines et l’identité de sa mère ? La Khæleesi … Elle eut un léger frisson. Marius ressentait-il le même dégout ? Ils étaient autant les descendants d’un Roi de la Prison que ceux d’une traitresse et ennemie de la Couronne. Ces derniers temps, Viviane paraissait développer des affinités avec l’eau. Etait-il possible qu’elle soit proche du peuple de l’Ange des abysses ? Qu’elle en partage le sang ? Cette idée lui déplaisait. Pour autant, elle était plutôt curieuse. Jamais elle ne le dirait. « Vous me paraissez tourmentée, ma chère. » Viviane sursauta légèrement. Elle tourna ses grands yeux bleus sur l’étranger en costume noir qui lui avait adressé la parole. « Qui êtes-vous ? » s’enquit-elle dans un murmure. Marius le dévisagea brièvement avant de lâcher : « C’est Garthred. Le Majordome de l’Empereur Noir. » Celui-ci acquiesça dans un sourire courtois. « Je tenais à me présenter. » Il était étrange et difficile à cerner. « Vous n’êtes pas un Sorcier. » - « Non, je ne le suis pas. » - « Qu’êtes-vous ? » Il eut un air un tantinet narquois. « Le fidèle serviteur de votre père. Le vôtre aussi, puisque je sers sa famille. N’hésitez jamais à faire appel à moi, pour quelques devoirs que ce soit. »

Garthred s’éloigna sans un bruit, sous les regards des Jumeaux. C’était un homme sans âge aux cheveux bruns et aux yeux gris. Il ne laissait rien transparaître. Il dégageait une aura plutôt dérangeante. « Il va nous falloir nous habituer à ce genre de choses. » - « Oui, je le crains. » Marius n’ajouta rien. Il ne tenait pas particulièrement à troubler sa sœur. Cependant, il percevait les desseins de leur père et pressentait qu’ils seraient des pions entre ses mains, de nombreuses fois. Il devait accepter cette situation déplaisante, pour le moment. Il n’avait pas vraiment son mot à dire. L’Empereur ordonnait : ils écoutaient. « Il a dit qu’un bal serait organisé, afin de nous présenter au peuple Sorcier. » - « Oui, et ? » - « Je me demande simplement où il va avoir lieu. La Prison n’est plus en état de supporter quoi que ce soit. » Ni l’un ni l’autre n’osa le dire, mais c’était de la responsabilité de leur mère. Leur mère … Cette femme. Allaient-ils la rencontrer, un jour ? Ils n’y tenaient pas vraiment. Du moins, pas maintenant. L’heure sonnera, lorsqu’ils auraient la puissance de l’égaler. Les Jumeaux furent rappelés à l’ordre par leur Tante, qi désirait les afficher lors de la réception. C’était aussi le moment pour elle de mettre en avant son rang. Ils profitèrent de la soirée tandis qu’une foule de serviteurs s’occupaient de boucler leur bagage. Tout allait changer. C’était une évidence. Ils ignoraient encore ce que leur destine leur réservait mais une chose était certaine : ils ne risquaient pas de s’ennuyer. La servante de Viviane, Luscita, semblait enthousiaste à l’idée de vivre à la Cour, même si elle aurait un mauvais statut. Calissa était plus prudente et réservée, voire contrariée.

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Lorsque secret et silence se brisent [QUU - Solo]

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