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 L'instinct de l'animal et l'animal de l'instinct [Quête solo]

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Dim 12 Juil 2015, 22:53




Callidora avait profité de son voyage sur le Continent du Matin Calme pour découvrir les quelques merveilles de la ville. Si elle n'en aimait pas particulièrement l'architecture ni les habitants, l'homme avec qui elle avait discuté la veille lui avait conseillé de faire un tour dans le Jardin Animalier, au coeur du Parc. Les trésors du Jardin du Savoir l'avaient laissé muette d'admiration mais n'ayant pas trouvé un seul jardinier capable ou désireux de lui expliquer ce qu'elle voulait savoir, elle avait décidé d'abandonner et était revenue à l'auberge après ses aventures avec Babelda. Maintenant qu'elle avait enfin rencontré celle avec qui elle correspondait depuis de nombreuses années, elle n'avait plus aucune raison de rester. Sa curiosité naturelle l'avait cependant empêchée de s'en aller sur-le-champ. Elle n'aimait pas quitter un lieu sans l'avoir vraiment exploré, et elle n'avait pas encore assouvi sa soif de découverte. Elle s'était donc levée aux aurores pour visiter le Jardin Animalier. Elle se demandait quelles étranges créatures y logeaient, car rien n'était jamais anodin sur les terres du Yin et du Yang et l'existence d'un tel lieu n'était pas le fruit du hasard.

Ceux qui se promenaient dans le parc pouvaient voir passer une jeune femme vêtue d'une tunique marron qui marchait d'un pas vif, suivie de près par un homme habillé en gris et le regard déterminé. Callidora se précipitait vers l'objet de son désir avec une joie enfantine. Dans son enfance, elle pourchassait les oiseaux en montant dans les arbres avec Téméris jusqu'à ce que celle-ci prenne peur de la forêt. Mais sa jumelle n'avait jamais cessé de chercher les animaux dès qu'elle approchait d'un bois. Elle adorait observer leur mode de vie et leurs habitudes, et avec un peu de chance, elle apercevrait un lynx qui lui rappellerait celui de sa mère. Chaque souvenir qui l'effleurait était comme la promesse d'un avenir meilleur.

Ils avaient marché sous un soleil de plomb, le beau temps étant visiblement au rendez-vous. Le chemin pour se rendre au Jardin Animalier semblait interminable : c'était la plupart du temps un sentier de sable beige qui serpentait dans l'herbe et traversait quelquefois un cours d'eau. À deux ou trois reprises, ils croisèrent des promeneurs qui flânaient près des endroits décorés et qui les saluèrent avec un sourire amical mais sans jamais s'arrêter pour leur dire quelques mots, ce qu'elle apprécia. Les gens qui se baladaient ici savaient se comporter de manière respectable et elle ne doutait pas que leur compagnie soit agréable. Elle avait levé la tête lorsqu'ils avaient longé la section japonaise du Parc, fascinée par la quiétude et la sagesse qui s'en dégageaient. Les autres parties, malgré leur beauté particulière, avaient perdu tout intérêt à ses yeux, car les visiteurs commençaient à affluer et ne se faisaient pas des plus discrets. Or, s'il y avait une qualité qu'elle affectionnait plus que tout, c'était bel et bien la discrétion.

Callidora avait aperçu le bâtiment bien avant d'y arriver. Il s'agissait d'une bâtisse de pierre blanche au toit rouge pentu et recourbé et aux larges fenêtres, et elle devinait que les soigneurs des animaux devaient y dormir. Elle aima de suite la simplicité de l'endroit et s'empressa de franchir les portes. Toujours aussi silencieux, Syveth ne la quittait pas d'une semelle. À mesure qu'elle progressait dans le Jardin, Callidora s'émerveillait en découvrant les magnifiques étendues herbeuses dans lesquelles se reposaient les créatures. Ravie, elle pouvait rester de longues minutes à observer quelque chose d'aussi commun qu'une tortue et s'enthousiasmait en apercevant deux Chiki s'amuser au pied d'un arbre. Elle envisagea même un instant de passer la journée à les regarder tous les deux, car leur proximité fusionnelle lui rappelait sa relation d'autrefois avec Téméris et elle soupirait de nostalgie en repensant à ces moments de pur bonheur. Syveth finit par l'arracher à cette contemplation en la tirant par le bras pour lui montrer un autre animal tout aussi exquis. C'était une sorte de lapin d'un blanc immaculé qui s'approchait d'eux sans la moindre crainte. La brune s'étonna de la couleur de ses yeux : aussi rouges que le sang, une grande bienveillance en émanait pourtant. Elle tendit la main vers lui en un geste amical, certaine qu'il s'enfuirait le plus vite possible. Il n'en fit rien et vint même se frotter contre ses doigts, réclamant des caresses qu'elle s'empressa de lui offrir en adressant un sourire radieux à Syveth tandis qu'un deuxième lapin venait se joindre au premier, provoquant un éclat de rire chez Callidora. Elle avait finalement eu raison de venir ici vu les adorables créatures qu'elle rencontrait. Elles la faisaient retomber en enfance, lorsqu'elle était enchantée par tout ce qu'elle voyait et qu'elle pensait que le monde n'était que beauté et douceur. C'était définitivement un lieu féérique.
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Mer 15 Juil 2015, 15:10




"Peut-être que je devrais en adopter un. Ils sont moins ronchons que toi." déclara Callidora, un sourire amusé étirant ses lèvres fines. Syveth lui décocha un regard noir, furieux qu'elle s'entiche d'un animal aussi inutile et envisage d'en garder un. "Tu n'es pas sérieuse ? Ils ne servent à rien." Une lueur espiègle illuminant ses yeux dorés, elle  secoua la tête. Elle désespérait que son compagnon comprenne un jour quoi que ce soit aux relations avec de pareilles créatures. Depuis qu'elle le connaissait, elle ne l'avait jamais vu s'approcher d'elles sans une méfiance exagérée et refusait de les caresser. Il ne les détestait pas mais ne voyait aucun intérêt dans l'existence de ces êtres dont la seule fonction semblait être agréable à regarder et jouer à la gentille petite bestiole. Et n'ayant rien dans son caractère qui le poussait à les trouver attendrissants et à s'extasier devant eux comme devant une merveille, il ne s'y intéressait tout simplement pas.

Syveth commençait à sérieusement s'impatienter du comportement de Callidora. Il avait accepté de l'accompagner au Jardin Animalier uniquement parce qu'elle lui avait promis qu'ils ne resteraient pas longtemps, mais cela faisait presque deux heures qu'ils y étaient et elle ne montrait pas le moindre signe d'ennui, ce qui annonçait qu'elle comptait rester le plus possible. À son grand étonnement cependant, après une dernière caresse, elle se leva et ils reprirent leur chemin. Elle souhaitait s'éloigner des étendues verdoyantes, sachant que le Tiregan serait plus heureux dans un environnement forestier. Sur le plan du Jardin récupéré à l'entrée, elle avait vu un lieu nommé La Forêt Zen qui s'étendait non loin de là. Ils continuaient donc à marcher sous un soleil de plomb, et elle sortit à plusieurs reprises une gourde pour se désaltérer.

Une fois qu'ils furent arrivés dans la forêt, le visage de Syveth s'ouvrit aux trésors qui y dormaient. Étrangement calme, il indiquait à Callidora le nom de chaque arbre et de chaque plante qui s'y trouvait et leurs principales caractéristiques. Elle l'écoutait avec attention, persuadée que ce précieux savoir lui serait nécessaire un jour. Seul le chant des oiseaux perçait le silence, et c'était une mélodie qu'ils appréciaient tous les deux. Ils ne quittaient pas le sentier de pierre, par peur de se perdre malgré l'excellent sens de l'orientation de la Rehla qui n'était pas sûre de retrouver leur route là où la voûte arboricole cachait le ciel. Il valait mieux ne pas prendre de risque. Dans la moiteur de ce début d'après-midi, ils avaient oublié la faim qui commençait à les tenailler lorsqu'ils marchaient, et ils se savaient capables de rester ici pendant de nombreux jours s'ils en avaient l'envie. Ils se nourrirraient de baies, car Syveth les connaissait bien, et quand ils se lasseraient de ces splendides frondaisons, ils partiraient. C'était un rêve dans lequel ils se perdaient volontiers une journée, peut-être même une nuit, mais qui s'achèverait bientôt. Le monde regorgeait de beautés délicates qui attendaient seulement qu'ils viennent les découvrir.

Alors que Syveth s'éloignait dans les bois avec son accord, Callidora s'assit sur un banc de pierre grise et sortait de son sac un carnet bleu, subjuguée par le calme apaisant qui régnait en ces lieux, elle songea que c'était peut-être finalement ce qu'elle attendait de la vie, un émerveillement incessant qui la poussait à désirer voir toujours davantage d'endroits, un désir furieux de découvrir. Elle n'aurait su dire si cet amour de l'exploration était né lors de ses escapades dans la Forêt Enchanteresse lorsqu'elle était enfant ou si c'était la motivation de tous ses actes depuis le début. Car il était certain qu'elle avait un esprit aventureux : elle ne supportait pas de rester en place et fonçait tête la première quand quelque chose de fabuleux s'offrait à elle. Elle n'acceptait l'immobilité que pour dormir ou écrire. Et c'est justement ce qu'elle faisait à cet instant, une plume de phénix dans la main, la joie au coeur, elle griffonnait des mots dépourvus de sens dans son carnet bleu, elle les assemblait chaleureusement, et peu importe leur signification, ils étaient là, ils étaient beaux et elle leur donnait vie, elle les rendait libres, libres de s'envoler au vent et de suivre ses circonvolutions avant de trouver le repos au bord du Lac de la Transparence ou de jouer les espions indiscrets sur les toits d'une ville. Rien ne comptait plus que l'encre qui s'échappait sur le papier pour délivrer les êtres de son imagination.

Lorsqu'elle leva finalement les yeux, Callidora retint un cri de surprise. Un Elfe la regardait de ses prunelles brunes, l'air concentré, comme s'il cherchait à lire en elle. Il portait une tenue de jardinier du même vert foncé que les plantes qu'elle apercevait derrière lui. Elle ne prononça pas un mot, se demandant ce qu'il faisait là et si elle devait appeler Syveth ou non. Peut-être se comportait-il ainsi parce qu'il n'avait jamais vu personne avec des yeux d'or. "Qui êtes-vous ?" questionna-t-elle d'une voix qu'elle espérait menaçante. Mais vêtue d'une robe blanche qui accentuait son allure frêle, elle ne devait pas être effrayante. Il ne lui répondit pas, continuant à la fixer sans gêne, cherchant visiblement quelque chose. Exaspérée, Callidora décida d'ignorer l'indésirable qui refusait de lui parler. Elle voulut retourner à ses écrits mais sa main n'atteignit pas le papier. Sans s'en rendre compte, elle avait tracé cinq lettres au beau milieu de la page. Elle croisa le regard de l'Elfe qui l'observait toujours avec insistance.

"Qui est Tyros ?"[/color]
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Ven 24 Juil 2015, 14:05




L'Elfe qui lui faisait face esquissa un sourire amusé, comme si Callidora devenait soudainement digne de son intérêt. Visiblement, il savait quelque chose. Sa curiosité piquée, la belle brune regarda un instant les lettres dessinées dans son carnet avant de le ranger dans son sac. La magnifique plume de phénix, un cadeau de Téméris, retrouva sa place habituelle, une poche secrète cousue à l'intérieur de sa tunique, au niveau du bras. Elle la gardait toujours à cet endroit pour l'avoir à portée de main à n'importe quel moment, et surtout parce que c'était un souvenir cher à son coeur. Elle se rappelait avec plaisir de la journée où elle avait reçu ce merveilleux présent et de l'incroyable gratitude qu'elle avait ressenti envers sa jumelle. Elle était certaine que si Téméris avait été avec elle dans le Jardin Animalier, elle aurait visité la forêt avec enthousiasme aux côtés de Syveth. Mais l'heure n'était pas à ce genre de considérations. Pour le moment, l'important restait d'attendre le retour de son compagnon et de découvrir ce que lui voulait le jardinier. Allait-on encore lui demander de venir au secours des plantes ?

"C'est un Bélua honorable, l'un de mes amis."

Callidora haussa les sourcils, surprise d'entendre la voix douce de celui qui lui faisait face. Visiblement, il possédait des cordes vocales et savait s'en servir. Elle avait pourtant horreur des informations distribuées au compte-goutte et elle pressentait qu'il n'allait pas lui dire tout ce qu'elle voulait en une seule explication. Elle ne connaissait les Elfes que par quelques textes lus par-ci par-là, mais la lueur espiègle qui dormait dans le regard de la créature promettait que la suite serait amusante, au moins pour lui. Elle ne se méfiait pas une seule seconde : elle ne voyait pas ce qui pouvait se cacher de dangereux dans un endroit si merveilleux et son visage rond inspirait plutôt la sympathie. Elle redoutait cependant le jeu auquel il semblait vouloir se livrer. S'il se contentait de répondre en une phrase à chacune de ses questions, elle n'était pas prête d'obtenir ce dont elle avait besoin. Mais elle ferait preuve de patience, pour une fois. Un nom ne s'inscrivait pas au hasard dans un carnet, surtout sans l'accord de celle qui l'avait écrit.

"Et pourquoi votre ami s'invite-t-il dans mon carnet ?" demanda-t-elle sur un ton intrigué. En y réfléchissant plus, elle ignorait totalement ce qu'était un Bélua. Elle voyageait énormément, mais la grande majorité de son savoir provenait des livres qu'elle dévorait, pas des discussions avec la population. Elle savait avec certitude que ce terme n'apparaissait pas dans ce qu'elle avait pu lire au cours de son existence. À en juger par les mots employés, il s'agissait probablement d'une race encore inconnue à ses yeux. "Tout simplement parce qu'il veut vous rencontrer." Le jardinier lui avait répondu avec un sourire énigmatique. Comment diable le membre d'une race qu'elle ne connaissait pas pouvait chercher à la rencontrer ?

Elle se leva lentement du banc. Peut-être était-ce ce lieu féérique ou l'attitude étrange de l'Elfe, mais elle prit la décision d'aller voir le fameux Bélua. Après tout, il disposait certainement d'informations qu'elle ne possédait pas encore, à commencer par ce qui concernait sa race. Elle ignorait où il se trouvait et la raison pour laquelle il la cherchait mais elle n'avait jamais fait preuve d'une grande patience. Elle désirait en savoir plus, tout de suite. "Bon, et vous, qui êtes-vous ?" Quitte à se rendre chez son ami, autant savoir qui lui avait indiqué le chemin pour y parvenir. Elle remarqua que le jardinier n'avait pas l'air étonné de sa question, comme s'il savait d'avance ce qu'elle allait lui demander. "Je m'appelle Zarfell. Je travaille au Jardin Animalier depuis toujours." Décidément, il n'aimait pas parler. Elle retint le soupir d'exaspération qui affleurait ses lèvres. Il lui faudrait se contenter de ce qu'il venait de lui dire.

"Et votre ami, où puis-je le trouver ?" Elle avait posé la question d'une voix pleine d'assurance. Elle laisserait Syveth visiter la forêt tant qu'il le souhaitait. Ils étaient liés depuis si longtemps qu'elle ne doutait pas qu'il retrouverait sa trace. Il finissait toujours par la retrouver, quel que soit l'endroit. "Il vit au coeur de la Plaine Sablonneuse, dans une grotte isolée et difficile d'accès." L'Elfe lui indiqua une direction, probablement celle de ladite plaine, sembla hésiter à ajouter quelque chose et finit par lui sourire. Elle s'apprêtait donc à partir en quête de Tyros sans savoir de qui il s'agissait. Son côté aventurière prenait le dessus et elle n'aurait d'autre volonté que de rencontrer cet être mystérieux avant que sa mission soit accomplie.

"Attendez !" s'exclama Zarfell alors qu'elle commençait à marcher d'un pas décidé. [color=#996699]"Il y a quelque chose que je dois vous dire au sujet de Tyros..."
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Mar 04 Aoû 2015, 00:37




Seule dans la Forêt, la jeune Rehla fit un pas avant de se raviser. Elle ferma les yeux pour se concentrer et essaya à nouveau, en vain. Elle ne parvenait pas à se décider depuis les révélations de Zarfell. Sa curiosité naturelle l'incitait à rendre visite à Tyros, mais ce qu'elle savait désormais sur lui, ou plutôt sur la manière de le trouver la retenait. Elle n'arrivait pas à accepter l'idée qu'elle devrait abandonner Syveth au coeur de la Plaine Sablonneuse pour passer quelques instants avec le sage Bélua. Elle devait y aller seule, c'était une condition impérative pour qu'il accepte de la recevoir, et surtout elle ne devait parler à personne de ce qu'ils se diraient pendant leur rencontre, mais elle refusait de laisser son compagnon où que ce soit. Elle se sentait toujours prête à exploser lorsqu'il s'éloignait d'elle trop loin ou trop longtemps, sauf lorsqu'elle lui demandait de rester seule. D'autant qu'avec les plantes carnivores qui s'étaient invitées dans le Jardin du Savoir et l'absence de connaissance qu'elle possédait sur le Jardin Animalier, l'idée de le laisser ici la répugnait. Elle savait qu'il serait incapable de rester en place si elle le lui demandait. Il s'éloignait uniquement lorsqu'il était fasciné, et il finissait toujours par la retrouver et la gronder comme une enfant si elle ne l'avait pas tranquillement attendu.

Mais ce qui la troublait davantage que la pensée de s'attirer les foudres de Syveth si elle partait maintenant ou si elle l'emmenait dans la Plaine Sablonneuse pour l'y laisser un bout de temps, c'était de savoir qu'elle risquait de se retrouver enfermée plus longtemps que prévu. Lorsqu'elle s'était apprêtée à partir retrouver Tyros, Zarfell l'avait interpellé. Assis sur le banc tous les deux, elle eut droit à de nombreuses explications qui redoublèrent sa curiosité au lieu de la refréner. Ce laps de temps lui avait néanmoins offert l'occasion de réfléchir davantage à la situation. Persuadée que rencontrer un être qui s'invitait de lui-même dans son carnet se révélait une idée formidable, elle n'avait pas songé une seule seconde à ce que pouvait lui vouloir cette créature, qui elle était et comment réagirait Syveth. Grâce à l'Elfe qui s'avéra nettement plus bavard que précédemment, elle possédait la réponse à deux de ces interrogations. La première, concernant l'identité de Tyros venait directement de lui et la seconde provenait du temps précieux dont la jeune Rehla avait disposé pour établir une stratégie. Résultat, elle restait bloquée au même point depuis une dizaine de minutes, incapable de se décider.

Les déclarations de Zarfell résonnaient en boucle dans son esprit. Ainsi, elle découvrait grâce à lui ce qu'était un Bélua. Il s'agissait d'un être à l'apparence plus ou moins humaine, intimement lié à un animal dont il possédait des attributs ou des pouvoirs. Stupéfaite de cette découverte, elle se rappelait la manière fascinée dont il lui avait décrit les différentes caractéristiques de cette race merveilleuse. Elle avait frissonné lorsqu'il lui avait dit que le côté animal d'un Bélua prenait parfois le dessus sur le côté humain à la suite d'émotions fortes, et qu'alors celui-ci ne pouvait quasiment plus se contrôler, à moins d'être suffisamment puissant. Des dizaines de questions fusaient dans l'esprit de la jeune Rehla, mais il les avait toutes balayées d'un revers de la main. Elle songea qu'elle les poserait plus tard et cessa d'ouvrir la bouche pour écouter ce qu'il avait à lui dire de si important pour l'avoir coupée dans son élan.

Et elle le remerciait, car sans ces précisions, elle se serait trouvée stupide. Outre le fait qu'elle devait entreprendre seule sa visite, elle devait se préparer psychologiquement à l'apparence de Tyros. Une grimace de dégoût, un pincement des lèvres méprisant ou une lueur effrayée dans les yeux suffiraient à le rendre muet. Honteux de son existence qu'il qualifiait autrefois d'erreur, il s'était réfugiée dans une grotte au coeur de la Plaine Sablonneuse afin de s'assurer de finir ses jours en paix. Zarfell l'avait rencontré des années auparavant, et comme il adorait discuter avec les gens, il n'avait rien ressenti face au physique hideux du Bélua. C'est ainsi que Tyros commença à s'ouvrir à lui et que l'Elfe remarqua sa grande sagesse dont il aurait aimé faire profiter plus de monde. "Je regrette que personne ne vienne le voir. Si vous êtes gentille avec lui, il vous révélera de grandes choses et vous serez impressionnée. C'est un être que je respecte plus que n'importe qui, pour son savoir et sa générosité." Malheureusement, son ami refusait de mettre le nez dehors, persuadé qu'il effraierait trop les visiteurs pour que ceux-ci daignent lui parler.

Callidora poussa un nouveau soupir, d'exaspération cette fois. Qu'importe si Syveth s'énervait plus tard, elle devait à tout prix rencontrer Tyros et découvrir pour quelle raison il voulait la voir. Elle s'élança donc d'un pas léger sur le chemin indiqué par Zarfell.
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Jeu 06 Aoû 2015, 18:42




Alors que les rayons du soleil perçaient le feuillage de la Forêt, Callidora s'enfonçait de plus en plus profondément dans ses entrailles. Jusqu'ici, l'endroit restait magnifiquement entretenu et elle s'émerveillait à chaque pas. Où que se pose son regard, jamais la déception ne l'envahissait. Les jardiniers rivalisaient de génie pour créer un environnement de conte de fées. Elle s'arrêta un instant, fascinée par la carapace bleutée d'une coccinelle. Le monde déversait ses trésors devant ses yeux, et elle savait qu'elle n'aurait jamais assez de toute sa vie pour tous les découvrir. L'animal se reposait langoureusement sur une feuille d'un vert chaud, se prélassant dans l'air chaud de ce milieu d'après-midi. Elle songea à la sérénité qui l'envahirait, si, à l'instar de l'insecte, elle se laissait aller à une douce flânerie et finit par secouer la tête. Elle reprit son chemin tranquillement, apaisée par le calme qui l'entourait.

Elle ne pensait même plus à Syveth qui, de son côté, reprenait la route du petit banc où il l'avait laissée. Envoûté par le charme d'un milieu végétal aussi splendide, il s'était éloigné davantage qu'il ne l'aurait cru. Pendant une ou deux heures _ il avait perdu toute notion du temps, à dire vrai _, il avait erré sur les sentiers charmants de la Forêt, s'approchant avec des yeux d'enfant lorsqu'il repérait une plante dont il connaissait le nom ou l'apparence. Une légère brise agitait les arbres et il profitait de ce courant d'air avec plaisir. Il ferma les yeux, s'abandonnant au bonheur qui prenait racine en lui. Lorsqu'il les rouvrit, son regard se voila quelques secondes. Cette balade innocente lui remémorait celle qui, vingt ans plus tôt, l'avait condamné à un enfermement misérable et aux expériences immorales dont il avait été le fruit. Le visage de sa soeur apparut brièvement devant lui avant qu'il ne reprenne ses esprits. C'est à ce moment-là qu'il s'était rappelé avoir laissé Callidora seule. Elle ne devait pas lui en vouloir, elle qui appréciait autant que lui le silence et le calme, mais une peur viscérale le taraudait quand il n'était pas avec elle. Il s'attachait à elle un peu plus chaque jour et même s'ils n'étaient pas toujours du même avis, il n'avait pas ressenti une telle affection pour quelqu'un depuis bien longtemps. Aussi se dépêchait-il d'aller la retrouver.

Mais la Rehla ne songeait pas à son compagnon. Lorsque sa soif de découvertes s'éveillait, le reste du monde semblait s'effacer à ses yeux. Il ne lui restait plus qu'un objectif dans ces cas-là : assouvir sa curiosité. En l’occurrence, elle se torturait la cervelle en se posant mille questions sur Tyros et ce qu'il pouvait lui vouloir. Certaine qu'il ne lui ferait aucun mal, elle supposait qu'il détenait une information importante, voire capitale pour la contacter d'une manière aussi inhabituelle. Personne ne s'était jamais invité dans son carnet de la sorte, et elle ignorait s'il fallait qu'elle se réjouisse qu'il l'interpelle ainsi. D'après les dires de Zarfell, elle n'avait rien à craindre : le Bélua voulait certainement partager son savoir avec elle, ou simplement passer un peu de temps en sa compagnie. Toujours selon lui, elle ne devait pas le craindre le moins du monde et se comporter d'une façon parfaitement normale avec lui. Il lui déconseillait cependant de lui cacher la vérité s'il lui posait une question : il abhorrait plus que tout le mensonge et se mettait facilement en colère lorsque ceux qu'il invitait ne se montraient pas sincères. Il préférait de loin la vérité, qu'importe qu'elle soit douce ou non à entendre.

Perdue dans le fil de ses pensées, Callidora finit cependant par remarquer que la végétation dense de la Forêt devenait de plus en plus clairsemée. Les arbres majestueux cédaient enfin le terrain pour laisser place à une allée de gravillons fins. Celle-ci menait à une nouvelle partie du Jardin Animalier, davantage visitée à en juger par l'usure des marches de marbre qui permettaient d'y entrer. Une fois sortie du couvert végétal, elle s'approcha sans ressentir la moindre peur. Des panneaux de bois soutenaient d'immenses rosiers aux fleurs éclatantes de vitalité et de douceur. Le parfum caractéristique des roses caressa les narines de la Rehla qui pénétrait dans ce sanctuaire. Des oiseaux chantaient une mélodie harmonieuse à mesure qu'elle avançait comme pour lui souhaiter la bienvenue. D'instinct, elle prit à droite et s'engagea dans une nouvelle allée, plus petite que celle qui servait d'entrée. Si le calme marquait la Forêt, ici, c'était plutôt une sorte de bonheur doux qui régnait. Elle marchait sans faire le moindre bruit, soucieuse de ne pas perturber la tranquillité des lieux, quand un animal surgit à ses pieds.
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Dim 23 Aoû 2015, 16:35




Elle ne savait pas d'où sortait l'animal, mais une chose était certaine : elle n'avait jamais rien vu d'aussi craquant. Oubliant presque instantanément la mission qu'elle désirait accomplir, elle se mit à suivre des yeux les déambulations de la créature qui marchait avec grâce, d'un pas léger et royal. Elle ne parvenait pas à croire que cette merveille existe réellement. « D'où viens-tu, petit être ? » Lorsqu'elle parla, il leva son regard jusqu'à elle et poussa un miaulement aussi doux que le cristal, comme pour lui répondre. Si elle doutait de parvenir un jour à communiquer réellement avec les animaux, elle ne doutait pas que certains d'entre eux possèdent l'invraisemblable talent de comprendre ce qu'on leur disait. Elle se rappelait avec bonheur le lynx qui servait de compagnon à sa mère autrefois et la bravoure dont il faisait preuve face au danger. Callidora n'avait pas souvent l'occasion de rencontrer des félins, et surtout de pouvoir les approcher d'aussi près. Elle se souvenait de la bande de chats sauvages qui parcouraient gaiement la forêt près de sa maison : si on ouvrait suffisamment l'oeil, il s'avérait possible d'apercevoir de fines pattes noires courir à travers les buissons mais les observer en toute quiétude demeurait improbable, malgré les tentatives ingénieuses qu'elle avait mis à exécution durant son enfance. Un sourire amusé effleura ses lèvres tandis qu'elle s'agenouillait pour observer de plus près la petite bête.

À première vue, il s'agissait d'un chat, ou de ce qui s'en approchait le plus. Il la fixait avec des yeux d'une intelligence rare et profonde, et ses prunelles émeraudes reflétaient une certaine sagesse. Elle pencha la tête sur le côté, et le nouveau venu l'imita aussitôt. Visiblement, il aimait jouer. Il retroussa ses babines en un semblant de sourire, comme pour lui dire bonjour et elle ne put s'empêcher de tendre la main vers lui. D'un air méfiant, il observa ses doigts délicats avec attention avant de bondir un peu plus loin. "Tu veux jouer ?" Elle poussa un léger soupir, se souvenant brusquement qu'il fallait qu'elle se dépêche de trouver Tyros avant que Syveth ne se mette à sa recherche. Il devait être terriblement inquiet. Elle décida malgré tout de se lancer à la poursuite du chat. Après tout, s'il voulait s'amuser et la faire courir dans tous les sens, elle se prêtait volontiers au jeu. Ce serait une sorte d'entraînement où elle pourrait tester sa rapidité et son agilité. Elle commença à marcher vers l'animal qui se trouvait entre deux haies de rosiers. Une lueur espiègle brillait dans son regard.

Alors que les rayons du Soleil pénétraient le couvert végétal, Syveth arrivait au banc de bois. Surpris de ne pas voir Callidora, il l'appela doucement, ne souhaitant pas déranger les habitants de la Forêt et les éventuels promeneurs. Malgré ses appels répétés, elle ne revenait pas. Même s'il savait que l'endroit ne cachait aucun danger, il ne put s'empêcher de sentir l'inquiétude grandir en lui. Voir sa compagne de voyage disparaître dans la Forêt lui rappelait un souvenir terriblement douloureux. Il revenait des années en arrière, jusqu'à ce fameux jour, celui où chacune de ses certitudes avait volé en éclats. Il n'oublierait jamais l'innocente promenade qui s'était transformée en un cauchemar immoral. Il fixait le banc de bois avec des yeux vides, prisonnier d'un passé auquel il ne pouvait jamais vraiment échapper. Le bruit d'un craquement de branches le tira de sa douloureuse rêverie et il releva la tête. "Excusez-moi, je ne voulais pas vous effrayer." Un elfe à l'allure sympathique s'approchait de lui avec un sourire bienveillant, portant une tenue de jardinier.

Il jeta un regard plein de respect à l'homme qui venait d'interrompre le cours de ses pensées. Il appréciait les Elfes plus que n'importe quelle autre race, à vrai dire : le culte qu'ils vouaient à la Nature lui semblait parfaitement justifiées, et ils possédaient des connaissances impressionnantes sur tout ce qui la concernait. "Ne vous en faites pas. Dites-moi, mon amie était assise sur le banc, là-bas, et je ne sais pas du tout où elle est partie. L'avez-vous vue ?" L'Elfe lui adressa un sourire énigmatique en guise de réponse et Syveth fronça les sourcils. Il n'avait pas vraiment le temps de jouer aux devinettes, il lui fallait retrouver Callidora au plus vite et s'assurer qu'elle aille bien. Si la créature ne lui répondait pas, il s'en irait. Il commença à tourner les talons. "Elle voulait voir l'un de mes amis. Depuis le temps qu'elle est partie, elle devrait se trouver aux alentours du Bassin Cristallin." Syveth hocha la tête avec un sourire de remerciement. Il n'avait plus de temps à perdre et s'engagea dans la direction que lui montrait l'Elfe.
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Mer 21 Oct 2015, 00:12




À sa grande déception, Callidora avait fini par perdre de vue la charmante bestiole. Non pas qu'elle eût envisagé une seule seconde de le garder avec elle, mais la présence du félin la rassurait d'une manière étrange. Jamais elle n'avait senti une connexion aussi forte avec un animal, et elle doutait sérieusement de retrouver un jour cette merveilleuse sensation. Elle se rappelait l'osmose parfaite qui existait autrefois entre Marianne et son lynx, ne pouvant s'empêcher de sourire à cette pensée. Que n'aurait-elle donné pour connaître une telle proximité ? À dire vrai, depuis la disparation de sa sœur, elle demeurait incapable de créer un véritable lien avec qui que ce soit. Malgré la naïveté dont elle faisait régulièrement preuve, rares étaient ceux à qui elle accordait pleinement sa confiance. En ce qui concernait les gens, elle se fiait davantage à son instinct qu'à leurs actes, ce qui lui avait sauvé la vie à plusieurs reprises. L'intuition ne mentait pas. « Azalée t'allait pourtant divinement bien. » La remarque de la Rehla ne fut qu'un murmure qui se perdit dans la brise. Fermant les yeux un instant pour cacher son mécontentement, elle ne vit pas tout de suite l'éclair blanc se faufiler jusqu'à elle.

La douce caresse qui effleura sa peau la fit revenir à la réalité. Elle baissa la tête vers ce qui la perturbait et constata avec ravissement que le félin était revenu de lui-même et qu'il ronronnait joyeusement à ses pieds. Pour ne pas l'effrayer, elle se pencha délicatement vers lui et tendit la main jusqu'à sa tête. Il la frotta énergiquement contre la paume de Callidora qui s'autorisa un sourire ravi. Décidément, cet endroit réservait d'invraisemblables surprises. Le regard vert de l'animal plongea dans ses prunelles dorées et s'y noya avec une intensité extraordinaire. La brune sentit que quelque chose s'ouvrait en elle et battit des paupières. Qu'est-ce que cela signifiait ? « Entendu, ce sera Asmodée. » Le son de sa propre voix la surprit. Elle n'avait pas eu conscience de ce qu'elle disait avant que les mots ne parviennent à ses oreilles. Portant une main à son front pour reprendre ses esprits, elle continuait à observer la magnifique créature qui ne cessait de se frotter contre elle. « Que vais-je faire de toi, maintenant ? » La question lui avait échappé dans un soupir. Il fallait à tout prix qu'elle rejoigne Tyros pour découvrir ce qu'il lui voulait, d'autant qu'elle savait que les informations qu'il détenait pouvaient s'avérer capitales pour la suite de son existence.

Son pied avança légèrement. Le félin ne broncha pas. Elle fit un second pas. Toujours rien. Satisfaite de voir qu'il ne réagissait pas, elle commença à marcher en direction de l'un des panneaux de bois qui indiquaient où elle devait se rendre. Rallier le Bassin Cristallin représentait désormais son principal objectif. Une fois là-bas, nul doute qu'elle trouverait l'étendue sablonneuse où se cachait le Bélua qu'elle venait voir. Alors qu'elle s'apprêtait à tourner sur la droite, Asmodée jaillit de nulle part et cracha furieusement. Par réflexe, Callidora recula d'un pas tandis que la petite lionne la contournait d'un air dédaigneux. Leur relation s'annonçait orageuse. « Qu'est-ce qui ne va pas encore ? » Comme pour lui répondre, le félin poussa un miaulement courroucé et s'engouffra dans une brèche que la Rehla n'aurait jamais remarqué en temps normal. Entre deux haies de rosiers se trouvait un minuscule espace qui ne laissait pas entrevoir où il menait. Elle s'approcha d'un pas précipité, décidée à ne pas perdre sa nouvelle camarade. « Asmodée, où vas-tu ? Je dois aller quelque part, je te signale. » En s'engouffrant dans l'ouverture, la brune succomba à la piqûre d'une rose. Une goutte de sang perla au bout de son doigt. Peut-être le massif cherchait-il à l'arrêter, à la prévenir d'un quelconque danger. Ou peut-être interprétait-elle trop ce qui lui arrivait.

Elle se plaça de côté pour progresser tranquillement à travers les haies épineuses. La présence d'Asmodée devant elle la rassurait, quoi qu'elle doutât de ses capacités de guide. Après tout, ce n'était qu'un félin, à l'intelligence remarquable certes, mais seulement un félin. À quel point était-elle naïve pour accorder sa confiance à un chat qui tantôt l'adorait, tantôt la détestait ? Il fallait croire cependant que le Destin l'accompagnait en ce bel après-midi. Avant qu'elle puisse trouver une quelconque logique à son propre comportement, elle arriva en vue d'une splendide fontaine. Nul doute qu'elle s'approchait du Bassin Cristallin. Elle jeta un œil à la petite chatte qui lui rendait son regard malicieusement. Plus elle passait du temps ici, plus les lieux la surprenaient. Quelles surprises lui réservait encore le Jardin ?

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Mer 13 Jan 2016, 14:40




La Rehla ne parvenait pas à comprendre en quelles circonstances avait pu naître un lien aussi féerique. Le Bassin Cristallin s'étalait devant elle, immobile dans sa splendeur et pourtant débordant de vie. Ayant suivi les pas légers d'Asmodée jusque-là, elle ne prêtait plus réellement attention au petit animal. La vision qui s'offrait à elle méritait qu'elle s'y arrête quelques instants. Il lui semblait que l'eau dominait le monde. De gigantesques fontaines de marbre blanc retenaient amoureusement le liquide sacré. La magie de l'endroit s'accentuait encore par le silence qui y régnait et l'absence d'êtres humains. Seul le gargouillis des oiseaux et de l'eau donnaient de la vie à cet espace hors du temps. À mesure qu'elle progressait, la présence humaine s'effaçait de plus en plus pour laisser la nature exprimer le merveilleux qui l'envahissait de temps à autre. La brune sentait l'enthousiasme gagner peu à peu son coeur. La magnificence de certains éléments lui apparaissait comme évidente, et elle ne pouvait en détacher son regard curieux. De grands saules venaient déverser leurs larmes dans des bassins d'eau claire frangés de cils herbeux. Callidora s'approcha avec délicatesse, prenant un instant supplémentaire pour contempler ce petit trésor naturel. Après tout, rien ne pressait.

Le bassin dansait comme un miroir. Son reflet s'abîmait dans les turbulences de l'eau, donnant naissance à d'étranges images. La déformation opérée par les ondulations la faisait sourire. Ce qui se cachait derrière cette mystérieuse fragmentation lui semblait davantage attrayante que le reste. Etait-ce ainsi qu'elle pourrait découvrir ce que son esprit profondément rationnel tentait de lui cacher ? Cela permettait-il à ses émotions de se délivrer pour une poignée de secondes ? Le mirage prit fin presque instantanément, mais il avait suffisamment duré pour la troubler. Se relevant sans se précipiter, elle remarqua que le félin se tenait toujours à ses côtés, ronronnant de plaisir pour une raison mystérieuse. La Rehla se rendit compte qu'elle s'égarait. Ses pensées s'éparpillaient, comme si son imagination se réveillait en fréquentant la beauté. Se pinçant légèrement le bras pour se ressaisir, elle se concentra sur la mission qu'elle devait accomplir, à commencer par trouver la direction de la plaine sablonneuse. Parfaitement consciente que dénicher Tyros dans cette mer de sable serait complexe, elle décida de reprendre sa route, presque à regret. Cependant, se rappeler l'étrangeté des conditions qui l'amenaient à lui rendre visite sembla lui donner des ailes. D'un pas décidé, Callidora s'arracha à sa contemplation rêveuse pour prendre l'un des chemins de terre. Le hasard la guiderait jusqu'à l'objet de son désir, elle en avait la certitude.


Quant à Syveth, il appréciait beaucoup moins le paysage. La disparition de sa protégée l'inquiétait : malgré le caractère charmant des endroits qu'il traversait, il ne parvenait pas à en savourer la beauté. L'Elfe s'était pourtant révélé cordial et avait fait preuve d'une certaine sympathie à son égard. Le Tiregan sentait pourtant l'angoisse monter à lui alors qu'il progressait au coeur de ce qui ressemblait à s'y méprendre à un labyrinthe. D'immenses massifs de roses se déployaient autour de lui comme pour l'encercler à tout jamais. Tourner en tout sens ne lui apportait rien d'autre qu'un mal de crâne et du temps gaspillé. Peut-être Callie se trouvait-elle en danger. Cette pensée raviva son inquiétude. D'un pas pressé, il écrasait sans ménagement la terre qui avait le malheur de se trouver sous ses chaussures. La sérénité ne le reprendrait que lorsqu'il aurait atteint son objectif et qu'il lui aurait accessoirement passé un savon pour s'être éloignée d'une manière aussi imprudente. Parfois, le brun avait l'impression de tenir un rôle paternel, impression qui le déstabilisait profondément. Malgré l'horreur de ce qu'elle avait vécu, Callidora demeurait enfantine sur certains aspects. Quelque chose heurta son pied.

Surpris, il baissa la tête et constata qu'il venait de renverser un petit garçon. Tendant la main pour l'aider à se relever, il le toisa d'un air agacé. « Allez, dépêche-toi. » Le bambin paraissait effrayé, comme s'il cherchait à fuir. Une femme apparut au coin de l'allée, haletante. Sans faire attention à son allure, elle vint vers eux en courant, visiblement affolée. « Merci de l'avoir arrêté. Ce chenapan ne cesse de vouloir s'échapper. » Avec un sourire reconnaissant, elle attrapa le petit par la main en le sermonnant affectueusement. Il s'agissait plus probablement d'un jeu familial que d'une véritable fuite. « Attendez. Savez-vous où se trouve la plaine sablonneuse ? Une amie m'y attend. » L'inconnue le regarda une minute, sans comprendre. Néanmoins, elle désigna une direction du doigt avant de reporter son attention sur Syveth. « Votre amie ne doit pas être très prudente pour oser se rendre là-bas. Bon courage. » Sur ces mots, elle s'éloigna à toute vitesse. Décidément, les gens se comportaient parfois d'une drôle de manière.
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Mar 19 Avr 2016, 00:32




La brune savait qu'elle finirait par tomber sur le dénommé Tyros. Les circonstances de leur rencontre lui importaient peu ; à mesure qu'elle progressait à travers le Bassin Cristallin pour rallier sa destination, elle se sentait gagnée par la certitude de le trouver au bout du chemin. Le voyage ne serait pas des plus aisés, Zärfell l'avait prévenue. À dire vrai, elle ne s'en souciait pas outre mesure. Avec sa naïveté coutumière, elle se rendait le coeur léger en direction de l'étendue sablonneuse, prête à se jeter sous le soleil sans la moindre possibilité de se rafraîchir. Les gens de son peuple n'affectionnaient pas particulièrement la caresse de l'astre des jours, bien que ce fut une étoile semblable aux autres. Peut-être était-ce sa proximité qui les dérangeait. Quoi qu'il en soit, la Rehla se protégerait avec les moyens du bord, quitte à déchirer un morceau de sa tenue pour dissimuler son visage aux cruels rayons. Poussant un léger soupir en se rendant compte qu'elle ne savait pas vraiment comment s'y prendre pour trouver celui qu'elle cherchait, elle écarta l'une des branches mal taillées qui s'échappait des haies l'encerclant. On ne pouvait pas dire qu'il s'agissait d'un mauvais entretien. Simplement, l'endroit prenait une tournure plus sauvage comme pour annoncer la couleur et prévenir les visiteurs du cap qu'ils s'apprêtaient à franchir.

Sans hésiter, Callidora continua à soulever les quelques branches qui se dressaient sur sa route sans quitter des yeux le sentier qui serpentait sous ses pas. Se perdre n'était pas envisageable, et elle devait faire attention. Sans pouvoir expliquer pour quelle raison, elle savait aussi que le chemin qu'elle empruntait était le bon et qu'elle ne tarderait pas à voir le sable l'accueillir. Et effectivement, avant que d'avoir eu le temps de se demander où était passé Asmodée, les premiers grains apparurent, mêlés à la terre brune. Souriante, la Rehla se baissa pour les caresser du plat de la main. Où qu'elle se trouve, chaque fois qu'elle voyait du sable, elle ne pouvait s'empêcher de se rappeler les promenades en compagnie de sa mère au bord de l'océan, lorsqu'elles osaient s'aventurer à une certaine distance de la maison pour ce qui ressemblait étrangement à un petit pèlerinage. Chassant ce souvenir en secouant la tête, elle arrêta de marcher, fascinée par la vision qui s'offrait à ses prunelles dorées. « C'est magnifique... » Imperturbables, les dunes s'étendaient devant elle. C'était de toute beauté. Le souffle coupé par ce spectacle silencieux qui s'offrait à elle, elle ne remarqua pas tout de suite qu'un vent chaud s'enroulait autour de sa taille pour l'inciter à avancer encore. La chaleur miroitait dans les airs d'une manière singulière, et, en amante respectueuse, elle paraissait effleurer à peine le sable.

Cependant, mieux valait éviter de s'éterniser devant un tel paysage, sans quoi la nuit serait tombée avant qu'elle ne parvienne à trouver sa cible, et elle serait obligée de rentrer pour retrouver Syveth. Espérant que Zärfell lui avait remis son mot, elle fut saisie d'un doute, pour la première fois depuis son départ. Haussant les épaules avec indifférence, elle s'engagea dans la Plaine Sablonneuse sans hésiter davantage. Ce n'était certainement pas le moment de flancher. Laissant ses inquiétudes de côté, elle marchait sur le sable en s'efforçant de ne pas penser aux histoires qu'elle avait lues petite à propos des déserts et des dangereuses créatures qui y vivaient. Parmi elles, une l'effrayait particulièrement : le scorpion. Rien ne lui semblait plus terrifiant que cette créature, et elle espérait sincèrement ne pas en croiser. D'une fourberie indéniable, elle savait parfaitement qu'elle serait incapable de détacher son regard d'un pareil animal si jamais elle le rencontrait, et qu'elle ne cesserait de l'observer qu'à l'instant où il perforerait sa peau blanche. Serait-ce douloureux ? À cette pensée, un frisson la parcourut, et elle tourna son visage vers le sol pour s'assurer de l'absence d'une telle compagnie. En dépit de son affection pour les aventures et les voyages en tout genre, elle détestait croiser des indésirables, et si tout ne se passait pas à merveille, la brune possédait une fâcheuse tendance à vouloir tout laisser en plan, sur un coup de tête qu'elle regrettait souvent par la suite. Heureusement, elle avait beau avancer depuis plusieurs minutes, pas le moindre signe de vie à l'horizon. Soulagée, elle laissa les battements de son coeur retrouver un rythme plus régulier. La panique était superflue, surtout qu'elle ne courrait aucun risque. « Alors… Où es-tu, cher Tyros ? » Ne restait plus qu'à trouver le repère du fameux animal pour que sa curiosité dévorante s'apaise à son tour.
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Sam 30 Avr 2016, 12:27




Le soleil effleurait sa peau avec une ardeur immodérée. Soumise aux rayons chaleureux qui doraient sa peau d'une pâleur de lune, elle avançait à travers la plaine presque désertique, n'ayant pas croisé le moindre signe de vie depuis un moment. La brune commençait sérieusement à avoir soif, et elle regrettait de ne pas avoir plongé son visage dans les merveilleuses sources du Bassin Cristallin pour se rafraîchir avant son périple à travers ce petit désert qui semblait ne pas avoir de fin. Un tel lieu ne devait pas être visité souvent, et elle se doutait que les animaux qui s'y cachaient devaient se demander quel intrus venait les déranger dans leur paisible retraite. Cela expliquait sans doute pourquoi elle n'en avait pas croisé un seul. Quoi qu'il en soit, elle essayait de conserver la même direction, se fiant aux murmures des étoiles pour se diriger dans cette plaine qui n'offrait pas le moindre repère auquel s'accrocher. Malgré la déshydratation qui ne tarderait pas à la menacer si elle ne s'abritait pas rapidement, elle gardait une confiance totale en la réussite de son aventure. De toute manière, il était trop tard pour reculer. Callidora voulait savoir, et comme toujours, quel qu'en soit le prix, elle ne s'arrêterait pas avant d'être parvenue jusqu'à l'objet de son désir.

Cela dit, la fatigue se faisait sentir. Au-delà de l'envie de se plonger toute entière dans l'eau pour ne plus jamais se confronter aux dangereux rayons lumineux, c'était principalement les courbatures qui s'élançaient à travers tout son corps qui usaient sa volonté. C'était quelque chose d'étrange, que de se rendre compte qu'une étoile qu'on chérissait pouvait aussi se révéler de mauvaise compagnie. La nuit tombée, elle adorait le Soleil autant que les autres astres éthérés, et pourtant, le jour, elle sentait une certaine aversion envers cette sphère chaleureuse qui effleurait sa peau blanche. Sans doute s'était-elle précipitée sans réfléchir, attirée par la perspective d'une nouvelle rencontre et des circonstances dans lesquelles elle avait appris l'existence de Tyros. « Mais où peut-il bien être ? » Lassée de devoir fouiller la plaine sablonneuse, elle n'apercevait toujours pas le moindre lion à l'horizon, et cela ne l'enchantait pas vraiment. L'impatience grandissait en elle, et observer ces dunes à perte de vue sans se rappeler par quel côté elle était venue lui donnait envie de rebrousser chemin immédiatement. Alors qu'elle progressait encore, s'enfonçant davantage au coeur du sable, elle distingua un point noir à côté d'elle qui ressemblait sérieusement à une de ces créatures qu'elle ne souhaitait absolument pas croiser. Son coeur s'emballa sans prévenir, et elle vit de petits points blancs danser devant ses yeux. Faire fi des limites de son corps n'avait pas été l'idée du siècle. Sonnée, elle sentit son corps basculer en arrière et se dérober à elle.

Se promener à travers les somptueuses allées aux alentours du Bassin Cristallin ne donnait rien. Le Tiregan s'impatientait, et son inquiétude ne faisait qu'accroître son agacement. Lorsqu'il retrouverait enfin la jeune femme, elle passerait un sale quart d'heure. Disparaître d'une manière aussi imprévisible ne se faisait pas, et il comptait bien le lui faire comprendre. La connaissant par coeur, il savait que ce n'avait été que de la curiosité. Et puis, il s'était souvenu des paroles de Zärfell, et avait fini par chercher le chemin de la plaine sablonneuse, un endroit pour le moins peu hospitalier en comparaison des autres. Fallait-il toujours qu'elle se mette dans des situations improbables ? A chaque fois qu'elle échappait volontairement à sa vigilance, il ne parvenait jamais à lui en vouloir. Cela dit, cette tendance à vouloir voler de ses propres ailes lui rappelait que finalement, elle avait grandi, et qu'elle n'était plus la petite adolescente qu'il avait rencontré plusieurs années auparavant, même si elle restait toujours une enfant à ses yeux. Quoi qu'il en soit, il avait réussi à reconnaître sa silhouette qui ondulait au-dessus du sable. Se rapprochant avec rapidité, mais sans l'effrayer, il arriva juste à temps pour la rattraper. « Tu vois bien que tu as toujours besoin de moi, petite. » Ce n'était que lorsqu'il était fâché qu'il l'appelait ainsi. Malgré la chaleur qui semblait cuire ses vêtements, il s'assura qu'elle allait bien. Quelle folie lui passait par la tête pour qu'elle s'engage dans le désert sans eau et sans protection alors qu'il faisait aussi chaud ? « Je veux rester. » Syveth soupira profondément. Certains jours, elle le désespérait sincèrement.
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Dim 01 Mai 2016, 16:40




Malgré leurs retrouvailles soulagées, tout ne se passait pas comme le Tiregan l'avait espéré. En dépit de ses arguments pour le moins sensés, Callidora refusait de s'en aller. "Tu auras l'occasion de rencontrer ce type plus tard. Allons au moins chercher de l'eau et quelque chose pour te protéger du Soleil." Lui savait s'adapter à la brûlure des rayons de lumière et après ce qu'il avait subi, quoi de plus normal ? Cependant, elle s'obstinait. "Demain peut attendre. Je dois y aller. Tu n'as qu'à m'accompagner." Leur conversation prenait des allures de dispute, et s'ils ne trouvaient pas un terrain d'entente, ils finiraient par s'arracher les cheveux. "De toute manière, tu ne sais même pas ce que tu cherches." La brune se retourna pour le foudroyer du regard. Levant les yeux au ciel en la voyant se remettre à marcher, il se contenta pourtant de la suivre. Parvenir jusqu'à l'antre du dit lion ne se révélait pas aussi facile qu'elle l'avait escompté, mais elle ne pouvait définitivement plus renoncer maintenant qu'il venait de la provoquer. Parfois, il suffisait de peu de mots pour la faire sortir de ses gonds et la conforter dans une idée absurde. Cela dit, les deux compagnons avaient beau marcher, ils ne distinguaient rien d'autre que du sable. Et plus ils s'éloignaient du jardin animalier, plus Syveth sentait son inquiétude grandir.

Soudain, la Rehla eut une intuition. Tournant la tête vers ce qui semblait être une dune comme toutes les autres, elle s'approcha d'un air curieux et commença à dégager le sable avec ses mains, mue par un instinct qu'elle ne s'expliquait pas. "Qu'est-ce que tu fais, encore ?" Malgré son incompréhension, le Tiregan s'efforça de l'aider comme il le pouvait. Une sorte de porte se présenta finalement à eux, taillée dans la roche. Prenant un instant pour observer la surface rugueuse, la brune posa la main sur d'étranges symboles et enfonça différentes pierres dans un ordre invraisemblable. La seconde d'après, la porte de pierre pivota sur ses gonds dans un bruit assourdissant qui réveilla sans doute l'intégralité des êtres vivants se trouvant dans les parages pour révéler une ouverture gigantesque et obscure. « J'y vais. Seule. » Sachant qu'elle n'accepterait jamais qu'il la suive malgré les dangers qui rôdaient probablement dans l'ombre, il se contenta de la serrer dans ses bras. « Fais attention, hein ? » Hochant la tête en silence, elle se dégagea de son étreinte fraternelle pour pénétrer dans cet endroit inattendu, faisant tourner sa dague entre ses doigts pour le rassurer, et ne regarda pas une seule fois en arrière. L'impatience prenait le pas sur tout le reste. À quoi bon se soucier de lui, alors qu'il savait se défendre mieux que quiconque et que personne ne traînait dans les environs ?

L'imagination du Tiregan s'emballait sans doute pour rien. À mesure qu'elle descendait les marches dans la plus profonde obscurité, elle entendait une musique joyeuse parvenir jusqu'à elle, de plus en plus fort. Souriante, elle n'hésita pas à ranger son arme, sachant qu'elle se trouvait en parfaite sécurité et qu'aucune menace ne se dissimulait dans les ténèbres. Un panneau de bois l'attendait au fond du couloir, panneau qu'elle poussa sans hésitation avant d'entrer dans la pièce. Le lion posa sur elle un regard bienveillant. La fraîcheur qui régnait dans la salle la revigorait agréablement. « Ah, te voilà enfin, jeune fille ! J'ai cru que tu n'arriverais jamais à me trouver. » Visiblement amusé de la situation, l'animal la regardait d'un air moqueur. Fascinée par tout ce qu'elle voyait, et légèrement intimidée par la créature fantastique, elle n'osait pas vraiment avancer. Avant de prendre la parole, elle préféra examiner ce qui l'entourait pour en retenir chaque détail. Malgré l'allure profondément somptueuse de ce qui l'entourait, elle ne se sentait pas spécialement mal à l'aise en ces lieux. C'était d'une simplicité déconcertante, et pourtant tout semblait exactement à sa place. De chaleureuses tentures d'un rouge profond tombaient du plafond pour s'enrouler sur elles-mêmes à la manière de serpents qui ondulaient. Ici et là, quelques sièges immenses permettaient au propriétaire de se délasser lorsqu'il en ressentait le besoin, et le tout se trouvait sur un tapis aux dorures majestueuses au bout duquel se trouvait Tyros. Cela ressemblait étrangement à l'idée qu'elle se faisait d'une chambre de roi. « Bonjour, monsieur. » Impressionnée, elle se contentait de fixer le sol. L'apparence du géant ne la rebutait en aucun cas mais il dégageait une telle force qu'elle n'osait pas le regarder.
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Lun 02 Mai 2016, 11:54




Malgré l'apparence effrayante du lion, il se révélait d'une compagnie agréable. Peut-être faisait-il partie de ces êtres qui n'attendaient qu'une oreille attentive pour que tout leur charme s'exerce. Quoi qu'il en soit, après les politesses habituelles et les banalités qu'échangeaient toujours des inconnus lors de leur première rencontre, et qui ne durèrent finalement que très peu, ils en arrivèrent enfin à la raison de la présence de Callidora en ces lieux. « Pourquoi vouliez-vous me voir ? » L'impression de majesté qu'il dégageait en dépit de son physique déconcertant avait quelque chose de fascinant. Le monde recelait de surprises. Son interlocuteur se leva pour se servir un verre d'un étrange liquide aux ondulations violettes sombres qui semblaient se rejeter entre elles et formaient un ballet somptueux. La boisson disparut presque aussitôt entre les babines gigantesques du félin qui reposa le cristal avec précaution. « Parce que tu cherches des réponses. » Sa curiosité piquée au vif, elle haussa les sourcils. Comment pouvait-il seulement imaginer ce qu'elle cherchait ? À l'exception de Syveth, personne ne la connaissait. Autrefois, il y avait bien eu Mappledow, mais on ne pouvait pas dire que leur relation avait abouti à quoi que ce soit sinon la violence. À cette pensée, son coeur se serra. Abandonner le vieil homme restait encore un acte douloureux à ses yeux dont elle sentait la culpabilité peser sur ses épaules frêles.

Secouant la tête d'un air contrarié, le lion s'approcha d'elle et se mit à genoux pour parvenir à sa hauteur. « Ecoute, petite. Tu n'as pas à te sentir coupable de ce départ. C'était ce qu'il fallait faire, et je t'assure que tu as eu raison. » La créature l'étonnait davantage à chaque instant, et elle ne parvenait pas à comprendre ce qu'il lui voulait. Cela dit, elle devait admettre qu'il n'avait pas tort. Commençant à se demander s'il savait lire dans les pensées, elle tâcha de ne plus penser à rien, préférant garder le silence pour vérifier son hypothèse. « Cependant, il y a quelque chose d'étrange avec toi. Les gens qui viennent me voir le font souvent pour mes conseils avisés. Je vois certains événements de leur vie, c'est pourquoi je peux les aider et tenter de les guider. Mais avec toi, je suis incapable de voir l'avenir. » La brune laissa un sourire effleurer ses lèvres. Tyros n'avait sans doute jamais rencontré de Rehla, et son trouble se comprenait parfaitement. L'incompréhension qu'il ressentait ne l'étonnait pas. Cela devait profondément le contrarier, et pourtant, cette incertitude à propos de son futur la rassurait. Tout était encore possible, et elle n'avait qu'à suivre son destin pour que les lignes s'écrivent. « Vous savez, j'appartiens à un peuple dont l'avenir ne peut être connu. Il ne faut pas vous en faire pour si peu. Après tout, c'est vous qui avez demandé ma présence. » Avec un sourire amusé, le lion prit quelques instants pour l'observer. Le stratagème dont il avait usé avait heureusement porté ses fruits. À dire vrai, dès qu'elle était parvenue aux alentours du jardin, une vision était venue à lui, et il avait demandé à Zärfell de la trouver, ce que l'Elfe avait réussi avec brio.

Callidora se demandait quels étonnants mécanismes s'activaient dans l'esprit du lion. Son absence de réponse la perturbait. Ainsi décida-t-elle de prendre la parole à son tour. « D'ailleurs, comment avez-vous réussi ? Votre magie est-elle si puissante ? » L'apparition impromptue à l'intérieur de son propre carnet qu'elle croyait protégée de toute agression ne lui avait pas spécialement plu, et elle comptait bien découvrir comment il avait procédé. « Ce n'était pas moi. Je voulais vous rencontrer, et comme je ne sors jamais, Zärfell s'est chargé de tout. » La Rehla acquiesça, l'air préoccupé. L'Elfe possédait un talent incroyable pour la comédie. « N'a-t-il jamais pensé à monter un spectacle ? » Ignorant ce que sa question avait de drôle, elle laissa Tyros s'esclaffer tout son soûl. Manifestement, il appréciait la plaisanterie, mais être dupée ne plaisait pas spécialement à la brune. Cela dit, la bonne humeur contagieuse du lion ne tarda pas à la gagner et son agacement s'évapora comme un vent d'été. « D'ailleurs, comment va le monde ? » Enfermé à l'intérieur de cette salle, il ne sortait quasiment jamais, et les quelques nouvelles qui parvenaient à ses oreilles ne faisaient qu'aiguiser sa curiosité.
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Lun 09 Mai 2016, 12:02




Attendre tranquillement à l'extérieur ne correspondait pas aux habitudes du Tiregan, et pourtant, il ne pouvait se permettre d'entrer dans le refuge du lion. Zärfell l'avait informé de sa prétendue difformité et de son souhait de rester à l'écart du monde pour éviter les regards monstrueux qui tombaient sur son pelage beige. D'une certaine manière, il comprenait ce besoin d'isolement. Après les années de torture subies dans un laboratoire, il lui avait fallu un certain temps avant d'oser approcher à qui que ce soit, et à l'exception de Callidora, on ne pouvait pas dire qu'il appréciait la compagnie des inconnus. L'accompagner dans ses voyages lui permettait de rencontrer des individus pour le moins surprenants, et sa sauvagerie s'effaçait peu à peu, avec une lenteur indescriptible. La chaleur qui régnait sur la Plaine Sablonneuse ne le dérangeait pas outre mesure, mais sentir ses vêtements coller à sa peau commençait à l'agacer sérieusement. Sans hésiter, il se débarrassa de sa veste d'un rouge détonnant et la déposa sur le dôme de pierre. Pour s'occuper, il dégagea davantage l'entrée du sable qui venait à nouveau s'accumuler autour de la porte, comme mu par une volonté propre. Cependant, lorsqu'il se releva, il constata que sa veste avait disparu. Un petit animal l'observait d'un air surpris, un éclat malicieux dans les yeux. La couleur frappante de son vêtement l'avait sans doute attiré. « Rends-moi ça, petit. » Avec une lueur de défi, l'espèce d'écureuil se précipita de l'autre coté de la dune.

La question du Bélua ne la surprenait pas énormément. Quelles nouvelles du monde pouvait-il avoir, enfermé dans ce refuge de pierre à quelques mètres sous le sable ? La brune se doutait que la majorité des gens ne s'aventuraient pas aussi loin pour le retrouver, et qu'il devait par conséquent passer de nombreuses heures dans une solitude totale. « Je ne connais pas grand-chose du monde. Ce que je sais, c'est que les cerisiers fleurissent et que les gens sont souriants. Peut-être que cela ne durera pas, mais c'est agréable. » La regardant d'un air grave, il attendit qu'elle termine sa réponse avant d'enchaîner sur une perspective plus sombre. « Les événements finissent toujours par se dégrader, petite. Tu as sans doute eu la chance de grandir sans la guerre, et pourtant, je crois que la haine reviendra bientôt dans le coeur des hommes. Qu'en dis-tu ? » Connaissant la folie dont pouvaient faire preuve certains individus, elle ne s'étonnait pas d'une telle révélation. « Ne dit-on pas que le calme précède la tempête ? » Ce qu'elle abhorrait, en dehors des morts affreuses et de la douleur qu'engendrait nécessairement les conflits, c'était la menace que cela faisait peser sur l'équilibre du monde. Lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant, Marianne lui répétait sans cesse que l'équilibre devait être maintenu, quel qu'en soit le prix. Sans lui, la vie ne pourrait survivre, et malgré l'effroi que lui inspirait certaines de ses visions, elle n'imaginait pas la destruction de ces terres.

Le tigre la regardait d'un air bienveillant. « Et cette question qui te brûle les lèvres ? » La Rehla tourna son regard doré vers lui, se demandant à quoi il pouvait bien faire allusion. Des milliers de questions lui venaient à l'esprit sans qu'aucune ne ressorte particulièrement sur les autres. Avec un haussement d'épaule, elle lui fit comprendre qu'elle ne savait pas de quoi il parlait. « Les oisillons sont trop fragiles pour voler. » Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de l'animal. « Et s'ils ne se jettent jamais dans le vide, comment peuvent-ils prendre leur envol ? » Lui donner tort se révélait impossible, et elle en avait parfaitement conscience. En fin de compte, se faire confiance restait une idée vague qu'elle ne parvenait pas à saisir. « Pourquoi ne peux-tu pas te pardonner ? » Ces mots semblèrent flotter dans les airs et ralentir le temps. Que répondre à une telle demande ? Revenir sur les événements tragiques de sa vie ne la tentait absolument pas, et elle faisait tout pour oublier certains épisodes douloureux. Un jour peut-être, elle parviendrait à les supporter sans s'effondrer, mais en attendant, elle préférait les laisser tomber dans l'oubli. « Je ne suis pas prête, Tyros. » La certitude de ne jamais pouvoir se délivrer de ses cauchemars la tenaillait fermement, et elle les acceptait comme la juste punition pour ne pas avoir réagi lorsque sa mère avait été attaquée. Une question étrange s'insinua en elle alors qu'elle sentait des larmes effleurer ses yeux. Aurait-elle vraiment pu la sauver ?
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Dim 15 Mai 2016, 16:58




Ce petit rendez-vous prenait une tournure imprévue, et son coeur lui semblait s'alourdir à chaque instant sous un fardeau qu'elle ne pouvait qu'ignorer. Qu'il la mette ainsi face à ses propres erreurs ne lui plaisait pas particulièrement, et pourtant, il faudrait bien qu'un jour elle cesse de fuir ce qui la dérangeait chez elle. Être la fugitive d'elle-même toute sa vie ne l'amènerait rien, et de toute manière, elle finirait inévitablement par craquer. S'imaginer que son malheur venait des visions qui étaient le symbole de son peuple était une manière de se fourvoyer dans laquelle elle se complaisait avec joie. Se mettre face à ces morceaux déchirés de son âme ne faisait pas partie de ses envies du moment. « Peux-tu te rendre coupable d'un meurtre que tu n'aurais jamais pu éviter ? » La Rehla échappa le verre qu'elle tenait entre ses doigts. Le liquide s'écoula sur le sol, tâchant irrémédiablement le tapis pour glisser finalement sur la pierre et s'infiltrer entre ses interstices. Au lieu de s'excuser comme n'importe qui l'aurait sans doute fait, elle se baissa par réflexe pour rattraper sa catastrophe. Par miracle, le verre ne cassa pas. « Peut-être n'était-ce qu'une chute, mais elle m'a brisée. » Le lion l'observait en silence, scrutant quelque chose qu'elle ne voyait pas. Et pourtant, il n'était pas difficile de comprendre ce qu'il cherchait à travers les méandres de son esprit. « C'est faux. Tu as réussi à te relever, et c'est pour t'être relevée que tu te punis. » Méditant quelques instants sur ces paroles, elle finit par se laisser tomber sur l'une des chaises que lui proposait son hôte.

La fatigue s'élevait en elle comme un raz-de-marée, à moins que ce ne fût un sentiment plus effroyable qui frappait aux portes de son esprit pour la réveiller enfin de cette léthargie dans laquelle elle se complaisait. En fin de compte, ses nombreux voyages n'étaient-ils pas un moyen semblable aux autres de fuir ce qui l'attendait en elle-même ? Toujours émerveillée ou horrifiée de ce qu'elle voyait, elle passait son temps à courir après la nouveauté et à échapper à l'ennui qui lui rongeait les entrailles. La simple perspective de construire quelque chose et de laisser sur le monde la moindre marque glaçait son coeur, peut-être parce qu'elle ne se faisait aucune confiance. L'action, interdiction de son peuple qui l'attirait tout en la rejetant irrémédiablement. Au fond d'elle-même, elle cachait ce sentiment de monstruosité qui lui reprochait sans cesse de ne pas être à la hauteur. Ce même sentiment qui l'avait paralysée lors de la mise à mort de Marianne. Cette impression odieuse qu'elle n'était pas en mesure d'arranger les choses et de faire quoi que ce soit de valeur. C'était déjà le même problème qui l'avait dissuadée d'intervenir, à l'époque. Cela remontait à plus loin, plus loin. « Pourquoi est-elle partie ? » Au-delà de la douleur de la mort de sa mère, elle sentit un vide abyssal s'ouvrir en elle à l'instant où sa pensée dériva vers Téméris.

La présence du petit animal avait tendance à lui mettre les nerfs en pelote. Sa patience envers des créatures qu'il jugeait comme belles mais inutiles se retrouvait sérieusement mise à mal. Quitter l'entrée du souterrain lui était impossible, et pourtant, il ne pouvait décemment pas laisser une bestiole lui dérober l'un des seuls souvenirs qu'il possédait. Comme pour le narguer, le rongeur s'approchait de lui et filait sans prévenir de l'autre côté. S'il le voulait vraiment, Syveth aurait sans doute pu l'écraser d'un geste brusque, mais il ne faisait pas partie de ceux qui se montraient envers les autres êtres vivants sous prétexte que leur existence valait moins. Chacun avait droit à sa chance face au monde. Quoi qu'il en soit, il manqua réviser son jugement au moment où il vit la créature descendre précipitamment de la porte de pierre. Cette fois, il ne se contentait plus d'aller et venir sur la petite dune où le Tiregan se trouvait. En grommelant, il finit par se lancer à sa poursuite. À une ou deux reprises, il dut se jeter dans le sable pour tenter de récupérer son bien. Sans succès. Les grains beiges s'infiltraient sous ses vêtements, et la tentation d'enlever son haut pour se sentir plus à l'aise était forte. Finalement, il céda. À peine l'avait-il enlevé qu'il sentit quelque chose tirer sur le tissu. Surpris, il le lâcha une seconde avant de se rendre compte que deux nouveaux individus venaient de rejoindre le voleur. S'il voulait retrouver ses affaires, il allait falloir ruser.
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Dim 15 Mai 2016, 21:00




Un duel ridicule s'engageait entre le Tiregan et les rongeurs, dont l'enjeu représentait un trésor aux yeux de l'homme. Quel intérêt de telles bestioles pouvaient-elles trouver à de simples morceaux de tissu ? À moins que les bestioles au regard malicieux n'aient compris que cela leur permettait de se protéger du soleil, il ne voyait pas. Attraper les animaux se révélait une mauvaise idée : dès qu'il approchait, ses adversaires reculaient ou s'éparpillaient dans deux directions différentes, et il finissait inévitablement par se retrouver à mordre le sable à pleines dents. Une situation pour le moins inconfortable et inattendue à laquelle il comptait fermement mettre un terme pour retourner au plus vite vers Callidora. Puisqu'il ne pouvait définitivement pas les avoir de cette manière là et qu'il s'épuisait rapidement, il décida de s'asseoir pour réfléchir un instant. Les rongeurs ne s'éloignaient pas et le regardaient de leurs grandes pupilles étonnées. Alors qu'il traçait des cercles dans le sable pour tenter de réfléchir à une solution, il finit par sortir l'outre qui pendait à son pantalon et se servit sans hésiter. La chaleur lui tapait sur le crâne, et il ne tarderait pas à être déshydraté s'il ne buvait pas tout son soûl. Quelques gouttes d'eau tombèrent sur les grains beiges. D'un geste imprévu, les créatures se précipitèrent jusqu'à l'endroit de la chute, émettant de curieux couinements. Un sourire compatissant étira les lèvres de Syveth. Ces pauvres bestioles avaient simplement soif. Ne manquait plus qu'à leur offrir de l'eau et le tour serait joué.

Sitôt que sa question résonna dans la pièce, Callidora sentit ses lèvres brûler plus vivement qu'un baiser avec du fer chaud. Son coeur se serra inexplicablement. Cela faisait des années qu'elle pensait avoir accepté la disparition de Téméris, et pourtant, sa simple évocation la bouleversait. Depuis cet affreux événement, elle ne faisait que louvoyer entre la tristesse et la colère, s'acharnant à trouver le remède à ses malheurs à travers un monde dont elle ne voulait pas. À dire vrai, la seule chose qui lui permettait encore de s'accrocher à la vie, c'était la mélodie des étoiles qui apaisait son esprit ravagé. Perdre sa sœur avait été comme perdre la moitié d'elle-même, et pas un jour ne passait sans que cette perte ne la ronge de l'intérieur. Comme un immonde serpent qui grandissait en son sein, se nourrissant de ses forces, elle se laissait dévorer par les affres de ses propres peurs. Pouvait-elle encore défaire ce qu'elle avait construit pendant des années sans le vouloir ? Revenir en arrière et accepter ce que le monde pouvait lui offrir lui semblait irréel. Un être en morceaux, voilà ce qu'elle avait fini par devenir, et l'ignorer ne servait à rien. « Tu devrais peut-être arrêter de te sentir coupable de n'importe quoi. Après tout, est-ce que quoi que ce soit a réellement de l'importance aujourd'hui ? » Cela méritait qu'elle s'arrête pour réfléchir davantage. Spontanément, elle n'aurait pas hésité à lui dire que le moindre événement pouvait revêtir de l'importance, et pourtant, malgré l'apprentissage soigneux de Marianne, cette certitude peinait à s'ancrer en elle. L'incertitude naissante.

Cela dit, achever la discussion sur une perspective aussi sombre ne lui plaisait pas. Par réflexe, elle passa la main dans ses cheveux. Un rituel habituel qui lui donnait du baume au coeur. Dès lors qu'elle se sentait découragée, laisser ses doigts cacher son visage lui permettait de se reprendre. Refoulant les larmes qui s'accumulaient au bord de ses paupières pour troubler sa vue, elle chassa ces pensées dérangeantes en secouant la tête. Qu'importait ce qui l'attendait, la brune composerait avec les aléas futurs comme elle l'avait toujours fait. Ne tenant pas à se laisser envahir par le Spleen maintenant, elle préférait se calmer et terminer ce petit entretien sur une note plus joyeuse. « Vous avez sans doute raison, j'y réfléchirais. Merci pour votre aide, Tyros. » Cela dit, elle ne voyait pas de raison pour laquelle elle serait la seule à recevoir un conseil. D'un geste attentif, elle se baissa pour récupérer le verre désormais totalement vide et le reposa sur un meuble où il ne risquait pas de tomber. Avec sa maladresse habituelle, mieux valait faire attention. « Vous savez, vous devriez sortir, un de ces jours. Peut-être que le monde est prêt à vous voir. » Après tout, avec les changements qui secouaient les terres qu'elle parcourait, cela ne semblait pas impossible. S'approchant des escaliers, Callidora salua Tyros avec respect et lui assura qu'un jou ou l'autre, elle reviendrait.
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L'instinct de l'animal et l'animal de l'instinct [Quête solo]

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