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 Autrui pour être bien [pv Isiode et Isley]

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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Dim 13 Mar 2016, 21:44

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

« Co-Comment est-ce possible? » Chuchotais-je à moi-même, dévisageant avec ébahissement la silhouette d’une Araya plus petite, plus jeune, qui sortait de ces bois obscurs…

Une deuxième Araya? Complètement confus, mon regard passait de la jeune Araya à l’Araya vampirique, qui se trouvait à mes côtés. Qu’est-ce que ça voulait dire, par tous les Dieux? Et pourtant, la nouvelle venue était l’exacte copie de la Vampire, possédant les mêmes cheveux nuit, d’encre, ainsi qu’un regard bleuté dont les reflets étaient identiques en tout point à la Vampire. Je ne comprenais absolument rien, et encore moins lorsqu’elle nous interpella d’une voix méfiante en nous questionnant sur notre identité. Mes mains tremblaient, mon crâne, à l’intérieur de ma tête, vrombissait. Quelque chose allait se passer, j’en avais le désagréable pressentiment. Quelque chose de terrible était en marche…

Et mon impression se confirma lorsque j’entendis, dans la nuit, la voix de la Vampire s’élever doucement dans l’air, avec angoisse et panique, glissant d’un ton chevrotant ces quelques mots qui me glacèrent le sang. Pas ça…? Lentement, en suivant le regard de la Vampire, je finis par tomber face à face devant une paire d’yeux incandescents, d’un rouge brûlant et avide. Non… Non… Résonna l’intérieur de mon crâne, me faisant grimacer, mon corps tout entier pris d’un frisson glacial. J’avais peur… Ce sentiment m’oppressait la cage thoracique… Me faisait verser des sueurs froides… Me paralysait tous les membres… Ce sentiment dégoulinait dans l’ensemble de mon être, écœurante et brûlante; terrible et effrayante…

Ces deux pupilles rouges étaient malsaines. Elles étaient affamées et avares, comme celles d’une bête: c’était des yeux de prédateur. Et quand je saisis les intentions qui le guidaient, il était déjà trop tard, la bête se jetant avec une vélocité inouïe sur la jeune Araya.

« NON! » Criais-je avec force en voulant me propulser sur le Vampire aux yeux écarlate.

Mais mon corps ne me répondait plus, la frayeur s’insinuait dans chacun de mes membres pour les frigorifier et les empêcher de réagir. Un cri horrible, alors, se fracassa dans nos tympans et la terreur se décupla dans mon être tout entier, et je me recroquevillais, brusquement, sur moi-même. Je respirais avec misère, une douleur fulgurante et intenable traversant tout mon corps. Je l’entendais battre dans mes veines, dans mon sang, cette peur lancinante, qu’elle en devenait pratiquement mortelle. À l’aide! Mais j’étais impuissant, paralysé par la peur, incapable de faire quoi que ce soit. Au secours! Aide-moi! Mais bouge! Par la grâce des Aetheri, BOUGE À LA FIN!!

Mais mon corps faiblissait considérablement, deux brûlures significatives dans mon cou m’empêchant d’effectuer tout mouvement. Les sentiments qui me traversaient étaient horribles, les sensations que je percevais étaient douloureuses et le mélange de ces deux situations faisaient en sorte que je ressentais une détresse inexplicable, mais extrêmement violente et effrayante qui, en toute vraisemblance, ne m’appartenait pas. Mais pour une raison ou une autre, sans que je puisse comprendre comment ni pourquoi, je m’étais approprié ces sensations, les ressentant comme si j’étais la victime, comme si c’était moi qui les vivait à travers le corps d’Araya.

Car, je désirais me défendre. Je souhaitais le retirer de sur ma personne. Je désirais le blesser, le faire suffisamment mal pour me permettre de fuir. Mais j’étais de plus en plus faible. Je sentais mon corps s’affaiblir, perdre de ses forces, de sa volonté. C’était mon âme se brisait, qui hurlait de douleur, de peur. C’était mon corps que je sentais perdre, mes pensées que je sentais filer. Je mourrais. Oui, ce sentiment, cette peur qui m’avait pris d’assaut, c’était la Mort qui me guettait. Isley! À l’aide! Il devait venir me secourir… Il me l’avait promis, il était mon Ange Gardien, mon ami, celui qui m’avait toujours dit qu’il serait à mes côtés lorsque j’avais besoin de lui. Isley! Où es-tu?! Isley! Mais j’avais beau hurler son nom, espérer sa venue, rien ne pourfendait le ciel d’une lueur blanche et éclatante; aucune épée ne venait trancher le corps de ce Vampire qui me retirait, peu à peu, à ma vie… L’abandon commençait à s’imposer dans mon esprit, mêlé à la douleur et à la souffrance, de plus en plus écrasante… Mais j’avais encore de l’espoir. Il ne devait tarder, à présent. Il devait sentir que j’étais en danger et que j’avais besoin de lui. Où qu’il soit, il viendra… Il viendra pour me sauver… Mon but, c’était de lutter pour ma vie en attendant son arrivée. Mais plus les secondes s’égrenait, plus mon espoir s’effritait, pour finir par se briser en mille fragments de désillusions lorsque le Vampire me susurra à l’oreille la terrible vérité. La vérité que mon Ange Gardien, celui qui devait me protéger, m’avait laissée, abandonnée… L’abandon, la peur, la faiblesse, tous ces sentiments m’accompagnèrent dans ma mort, triste et cruelle…

« AAAH!! » Criais-je brusquement lorsque le corps de la jeune Araya tomba au sol, délaissé par le Vampire.

Je me pris la tête à deux mains. Mon corps me faisait atrocement souffrir, mon crâne allait exploser et, sans force, sans aucune volonté, je me laissais choir au sol, l’haleine vibrante, brûlante, tranchante et douloureuse. Mon corps me semblait rigide. Sans vie. Comme son cadavre… Je le déteste… Je te déteste Isley… Et, soudainement, je pris conscience du contenu de mes pensées. Je me détestais moi-même… Et parce que j’avais partagé les émotions d’Araya, que je les avais ressenti comme jamais auparavant, que mon corps avait subi les mêmes douleurs physiques et psychologiques qu’elle avait dû endurer durant tout ce temps, je me mis à pleurer. Des larmes coulaient le long de mes joues, sans que je sache comment les arrêter, comment les sécher, comment les faire disparaître de ma face. Je pleurais sans pouvoir me contrôler, sans pouvoir comprendre quoi que ce soit, excepté la douleur qui avait fulguré en moi, à travers les sensations ressenties par Araya. Ce sentiment poignant d’avoir été abandonné par l’être en qui elle avait le plus de confiance me déchirait l’âme et l’esprit, car j’étais, en l’occurrence, celui qui aurait dû la sauver, l’empêcher de mourir… Mais plus que tout, j’aurais dû être celui qui aurait dû être à ses côtés, quoi qu’il arrive.

« Araya… » Chuchotais-je alors que je me tenais encore la tête, les sentiments d’Araya déferlant toujours en moi, les larmes se tarissant peu à peu.

J’étais incapable, par contre, d’aligner plus de mots, les images du meurtre défilant encore dans mon esprit, les cris résonnant toujours dans mes oreilles, la douleur faisant vibrer tout mon corps au rythme de la peur… J’avais envie de hurler.

« Tu me hais tellement… J’étais celui qui devait être à tes côtés. J’étais celui en qui tu avais totalement confiance. Mais j’ai écrasé cette confiance comme une mouche que j’aurais prise sous le talon de mon pied. Je t’ai laissé… Je t’ai abandonné aux mains de la mort… J’ai enlevé ta vie… Et j’en suis désolé. Qu’est-ce que je pourrais te dire de plus? Qu’est-ce que je pourrais faire de plus? Excepté te demander pardon, mille et une fois… »

Mon corps tremblait, animé par un je-ne-sais-quoi qui me terrifiait affreusement. Je relevais le visage dans la direction de la jeune Vampire, du cadavre de son double plus jeune qui gisait, non loin, et du Vampire qui l’avait tué. Ce dernier observait le cadavre avec un sourire sinistre, presque satisfait de son œuvre. D’avoir tué Araya… Et, sans demander son reste, il quitta les lieux, sans un regard pour la petite fille qu’il venait d’enlever à la vie. Mon sang bouillonna et je vis trouble durant quelques secondes, regardant la silhouette du Vampire s’éclipser du décor.

La nuit redevint, dès lors, beaucoup plus calme et sereine, comme si, sous son toit, meurtre n’avait jamais été commis. Le vent était frais, le silence religieux, mais la peur qui n’avait cessé de battre en cet endroit palpitait encore dans l’air. Quand une ombre, mystérieuse et féline, se glissa dans la nuit, s’approchant du corps sans vie de la jeune Araya. La voyant apparaître, mon corps réagit au quart de tour, la peur laissant brusquement la place à l’irritation et à la colère.

« Ne l’approchez pas! »

Mais l’ombre ne m’entendait en rien, continuant de s’avancer vers la petite. Je me relevais sur-le-champ, titubant, me plaçant entre le cadavre et cette étrange silhouette qui se découpait dans la nuit. J’effaçais rapidement les traces de larmes qui avaient sillonné mon visage avant de planter mes iris dans le regard de cette chose qui avançait, dramatiquement, mais qui en était encore plus menaçante.

« Ne la touchez pas… Vous devrez me passer sur le corps si vous voulez faire un pas de plus… »

Et subitement, comme si elle venait de m’entendre, la forme s’arrêta, sa silhouette ne quittant pas pour autant les entrelacs des ombres. Je plissais les yeux. Qui était-ce et que voulait-elle à Araya?

« Qui êtes-vous? » Tentais-je d’une voix tranchante, qui ne laissait la place à aucune discussion.

Et la réponse tarda à venir…


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Lun 14 Mar 2016, 01:01


Araya se prit la tête entre les mains, son corps tremblant. Pourquoi est-ce qu’elle devait revivre tout ça ? Toute cette horreur, cette douleur, et cette peur… Elle ne voulait plus jamais ressentir ça et pourtant… La revoilà plongé dans le cauchemar qu’était sa vie. Elle désespérait de pouvoir s’échapper de cet enfer. Et revivre cette trahison… Maintenant qu’elle était en mesure de la comprendre, était encore plus terrifiant. Sa voix restait bloquait dans sa gorge, l’empêchant d’hurler son désespoir et sa terreur. Les larmes lui montèrent aux yeux, sur le point de rouler sur ses joues et de s’écraser au sol, mais elle les retint. Elle ne voulait plus pleurer… Plus jamais. Et sûrement pas devant Isley… Puis elle entendit le cri de l’Ange. Si déchirant, exprimant tout ce qu’elle était incapable de faire. Et c’était seulement maintenant qu’il réagissait… Qu’il comprenait comment elle était morte... Tout ça ne faisait qu’accentuer sa haine envers lui. Que pouvait-elle ressentir d’autre ? Elle le détestait tellement. Ce sentiment dévorant son être, brûlant en un feu ardent. Et pourtant cette mort n’était rien comparée au reste…

Derrière le hurlement de ses sentiments, la Vampire entendit la voix faible de l’Ange. Elle leva lentement la tête vers lui, voyant le visage de cet homme ravagé par les larmes, la peur, la terreur et la douleur, qu’elle ressentait encore. Mais un autre sentiment vint envahir son être, serrant son cœur tellement fort que ça en était douloureux. Qu’est-ce que c’était ? De la culpabilité ? Pourquoi est-ce qu’elle ressentait ça ? Pourquoi se sentait-elle si coupable ? Isley vint rapidement lui expliquer ce sentiment… Ce n’était pas intentionnel, mais elle comprit que s’était lui qui se sentait coupable. « Taits-toi ! ». Cria-t-elle, sa voix se brisant. « Taits-toi… J’en ai rien à faire de tes excuses… Tu crois que ça va changer quelque chose de me demander pardon? Tu crois sérieusement que je peux te pardonner ? Ou c’est pour te sentir moins coupable alors… Ca changera quoi de toute façon ? Je te haïrai toujours… ». La voix d’Araya était instable. Montant parfois dans les aigües à cause de la colère et des larmes qu’elle retenait, tentant vainement de dissimuler ses émotions à Isley. Elle aurait tellement voulu être plus forte face à lui. Ne pas avoir ses larmes qu’elle retenait tout juste. Ne pas avoir envie de céder face à son visage si coupable, et si désolé.

Araya mit une main devant ses yeux, baissant la tête. Elle ne voulait pas en voir plus… Son propre corps étendu à quelques pas d’eux, mort. Et le visage d’Isley. Les deux lui étaient insupportables. Mais soudain, la colère l’envahit. Levant la tête, elle vit l’Ange se précipité devant son corps décédé. Elle suivit son regard, et vit une ombre non loin. « Isley… ». Murmura-t-elle. C’était inutile, pourquoi ne s’en rendait-il pas compte ? L’ombre s’arrêta. Est-ce qu’elle entendait l’Ange ? « Une chance que ce Vampire soit un imbécile ». Dit l’ombre. « NON ! ». Hurla la Vampire dans un cri de désespoir, déchirant l’air. Elle essaya de se remettre debout, mais les tremblements de son corps s’étaient accentués, et ses jambes la lâchèrent. « Tout, mais pas ça… ». Supplia-t-elle. Araya préférait de loin revivre sa mort mille fois plutôt que de revoir cet homme. Et pire que tout… Etre totalement sans défense contre lui… Encore une fois… Elle ne voulait pas revenir là-bas… Sa terreur pour lui était encore plus grande que ce qu’elle avait ressenti durant l’attaque du Vampire.

L’homme s’avança, traversant Isley comme s’il n’était pas là. Il s’accroupit à côté de la jeune fille, attrapa son menton, tournant son visage vers lui. Visage recouvert du sang du Vampire, figé par la terreur, et un cri bloqué dans sa gorge, les yeux écarquillés. « Tu vas mettre bien utile petite… ». Dit-il, un sourire malsain sur le visage. Soudain, il y eut un changement de décors. Le duo se retrouva dans une petite cellule. Non loin d’eux, la plus jeune était couchée sur le sol, des fers attachés à ses poignets. Son kidnappeur se tenait au-dessus d’elle, vérifiant son corps. Il avait une main posée sur son cou, comme s’il prenait ses constantes. Elle n’avait pas encore ressuscité, mais la vie revenait petit à petit dans son corps. Le toucher était le premier sens qu’elle retrouva. L’adolescente prit une inspiration, bougeant légèrement la tête. Elle sentait la chaleur sur sa peau. La chaleur non loin d’elle. Et cet odeur… Soudain elle sentit un crampe dans son estomac, et un feu vif commença rapidement à la dévoré, asséchant sa bouche, semblant brûler la moindre parcelle de son être, n’épargnant aucun endroit, aucune cellule composant son corps. Allant même jusqu’à enflammé son esprit. La douleur était si grande, et l’envie si impérieuse. Une envie qui ne pouvait qu’être satisfaite. Sans même s’en rendre compte, Araya attrapa le bras qu’elle sentait prêt de sa gorge, et planta ses crocs dans l’avant-bras de l’homme, buvant avidement ce liquide si délicieux. Soudain, elle sentit une vive douleur à la mâchoire, et fut projeter au sol, obligé de lâcher sa prise. Elle releva la tête vers lui, les yeux luisant de colère, presque grondante, tel un animal à qui on venait de retirer sa proie. Mais l’homme ne la laissa pas prendre le dessus. Il se mit à la frapper, lui donnant de multiples coups de pieds, n’épargnant aucune parcelle de son corps. A la fin, il s’accroupit à côté d’elle, lui prenant son visage, et la forçant à le regarder. « Recommence et se sera bien pire, sal*pe ». Lui dit-il durement, ne manquant pas de lui donner un dernier coup de poing dans le visage. Puis il se releva, et sortit de la cellule, refermant la porte derrière lui.

La toute nouvelle Vampire leva la main vers la porte, comme si elle espérait que la porte resterait ouverte. Qu’elle ne serait pas enfermée dans ce noir complet. Tout son corps était douloureux, et elle sentait déjà les hématomes s’étendre sur sa peau. L’adolescente se roula en boule, serrant sa tête entre ses mains, la respiration douloureuse, les larmes coulant à flot sur son visage. Araya ne comprenait pas ce qui se passait. Tout ce dont elle se souvenait, c’était de ce Vampire l’attaquant, et la… Lui buvant… Ses sanglots se faisaient plus puissants encore. Sanglots qu’elle essaya de faire taire. Essuyant le sang sur sa bouche, elle ramena sa main devant ses yeux, pouvant voir parfaitement ce qui se trouvait dessus. Sans savoir pourquoi, elle se mit à lécher le peu qu’il restait, essayant de faire taire cette soif qui la ravageait. Elle reprit sa tête entre ses mains, incapable de comprendre ce qui se passait, la peur et l’incompréhension ravageant son être. Son esprit bien trop embrouillé par la douleur, son corps tremblant comme une feuille. « I… Is… Isley, où es-tu ? ». Réussit-elle à balbutier. « Tu vas venir pas vrai… Tu vas venir me sauver… Tu me l’as promis… ». Continua-t-elle de murmurer, sa voix semblant résonner dans cette petite cellule. « Isley, s’il te plait… Isley… ». Elle continua de murmurer le prénom de son Ange, cherchant du réconfort auprès de cet homme et le seul espoir qu’il représentait pour elle.

La Araya actuelle tentait de s’éloigner le plus possible de ses images, allant jusqu’à un coin opposé de la pièce, se roulant en boule, la tête entre les mains. Elle se balançait légèrement, serrant les dents, son corps prit de tremblement, essayant tant que possible d’oublier cet instant, et cette voix. Mais c’était impossible… Tous ses sentiments qui se bousculaient à nouveau en elle. Elle s’embourbait dans les ténèbres qu’elle savait se profiler à l’horizon. Dans cette incompréhension qui la dévorait à l’époque. Elle n’arrivait pas encore à comprendre qu’Isley l’avait abandonné. Qu’il ne reviendrait jamais pour elle. La Vampire ne pouvait lever la tête vers l’Ange qu’elle savait non loin. Elle ne voulait pas voir son expression. Elle ne voulait pas qu’il voit la terreur ravager son visage. Elle était déjà dans un sale état, elle ne voulait pas l’empirer en plongeant ses yeux dans les siens. Elle voulait simplement que tout ça s’arrête, sortir de ses souvenirs, fuir cette grotte. Et surtout, fuir Isley. Et puis, pourquoi revivre seulement l’horreur qu’elle avait vécu ? Vivait encore. Pourquoi pas ceux de l’Ange aussi ? Qu’elle arrête de revivre ce cauchemar. Non, en fait non. Elle voulait seulement partir, juste partir.


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 19 Mar 2016, 03:27

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

Un rempart imprenable; un mur infranchissable; une protection inviolable, voilà ce dont j’avais espéré fournir à la petite Araya, malgré son état de cadavre. Je voulais la protéger, je voulais être l’espoir qu’elle attendait depuis si longtemps, venu la sauver des griffes de cet être immonde et cruel qui se tenait dorénavant au-dessus d’elle.

C’est ce que j’avais voulu être, au moment où je m’étais interposé entre elle, morte et froide, et lui, homme à la silhouette nébuleuse, aux yeux envieux et au sourire aliéné. Dès que le cri de la Vampire s’était soulevé dans la nuit, j’avais été assailli par une peur prodigieuse, qui s’était aussitôt attaqué à mon esprit, à mes nerfs, à mon ventre, l’enserrant avec tant de puissance et de pression que j’en eu le goût amer de vomir, de verser de nouvelles larmes, de mourir. Je me souvenais vaguement avoir vu la Vampire essayer de se redresser pour nous rejoindre, en tentative désespérée, mais n’y parvenant pas, son corps s’était brusquement effondré. La terreur l’avait dominé comme une mer, l’engloutissant toute entière. L’horreur qui avait défiguré ses traits en avait été que plus malsaine; mon mal et mes propres sentiments, mêlés à d’autres que je n’avais deviné la provenance, m’entraînant, peu à peu, vers une folie certaine. Puis, mon esprit ne sut résister plus longtemps à cet assaut, un puissant concentré de faiblesse écœurante et de frayeur mortelle: mes jambes, en premier, avaient cédé, bien vite rejointes par le reste de mon être, qui avait fini par s’effondrer à genoux devant l’inconnu. Pourtant, j’avais gardé les bras tendus de chaque côté de mon corps, convaincu dans ma pensée d’être devenu une barrière pour la protéger, pour empêcher cette bête – je le sentais, au plus profond de moi – de s’en prendre à la petite Araya. Même morte, je devais être le veilleur qui la défendrait; même descendue par l’ennemi, je me devais d’être les murs qui protégeaient la forteresse qu’ils gardaient en leur sein. Et malgré mon corps qui tremblait, malgré les mille horreurs que j’avais sentis piquer ma chair, je m’étais tenu devant cette ombre, croyant être imprenable. Mais sans aucun effort, l’inconnu m’avait traversé de part en part, comme un courant d’air qui glisserait sur une pierre qui se trouvait sur son chemin, et cela m’avait pris quelques secondes de réflexion avant de comprendre ce qui venait de se produire. Puis, j’avais entendu une voix derrière moi, la même qui avait tant effrayé la Vampire, non loin de là, et brusquement, sans que rien ne nous soit clarifié, le paysage s’était altéré, s’était entortillé comme un ver sur une ligne de pêche qui désirait s’échapper. Et enfin, nous avions atterri. Atterri dans ces positions, devant une nouvelle scène incongrue, qui représentait un nouveau fragment du passé de la jeune Vampire à mes côtés. Et à la peur que je sentais – toujours plus vive, toujours plus forte – grimper en moi, je pouvais facilement affirmer que ce n’était pas l’un des souvenirs qu’elle aurait souhaité conservé en sa mémoire. Et je compris bien vite la raison.

L’horreur qui s’en suivit, peu de mots peuvent la décrire concrètement, avec la même fidélité que les événements. Mais tout ce que je pouvais mentionner, c’est que le dégoût que cette scène m’inspira fut bien au-delà de ce qu’un Ange pouvait supporter. Par conséquent, mon esprit était sans cesse tiraillé: quelque chose me tirait constamment en direction de la voie prônée par le peuple angélique, et l’autre, tout aussi irrésistible et naturelle, voulait m’entraîner dans les méandres de la déchéance, la Colère comme principale indicatrice. Je voulais hurler, sauter à la gorge de cet individu comme un animal sauvage soudainement révolté, mais rien à faire, une autre force me clouait au sol: la peur et la douleur que ressentait et la petite Araya… et la Vampire.

Je voulais tuer cet homme pour le mal qu’il avait causé à l’adolescente, je voulais l’éventrer, lui donner les mêmes coups qu’il avait donné à ma Protégée. Mais j’avais compris une chose: je n’étais qu’un spectateur impuissant, un spectateur qui ne pouvait déjouer les plans de la scène, le spectacle se déroulant de cette manière et ne pouvait être altéré sous aucun prétexte. Je ne pouvais pas lui envoyer le coup de poing qui me brûlait tant de lui envoyer; je ne pouvais, encore moins, lui planter l’épée que j’espérais lui planter. Je ne pouvais rien faire excepté regarder. Et souffrir avec elle. Entendre ses pleurs dans ma tête, écouter les lamentations de son corps, les gémissements de son âme… J’étais complètement dépassé par tant de détresse et de douleur et je m’étais discrètement plié sur moi-même, me prenant le ventre à deux bras pour éviter tout relâchement de mon estomac, tant la pression de la peur, de l’incompréhension, de la panique et de l’effroi était immense et oppressante en moi. J’en avais d’horribles nausées, incapable de supporter tous les maux qui me traversaient et le corps et l’esprit. J’étais incapable de faire un tri dans tout ce branle-bas de sentiments et de sensations, incapable de regarder la petite Araya et la Vampire dans les yeux, tant cela me faisait mal. Tant elles me faisaient mal.

Et après cette tempête, cet ouragan absolument incontrôlable, le calme plana durant quelques secondes jusqu'au claquement de la porte, mais la fausse sérénité fut soudainement brisée par les sanglots de l’adolescente. Ses pleurs avaient l’effet de couteau; ils me transperçaient carrément l’âme, et je ne pus empêcher un discret gémissement de franchir la barrière de mes lèvres. Mes mains posées sur ma tête, inspirant et exhalant bouffée d’air par bouffée d’air, je voulais faire taire ces bruits de pleurs, me précipiter vers elle pour sécher ses larmes de terreur. Mais rien qu’en croisant le bleu de ses yeux, noyé dans cet océan de larmes, mon cœur manquait un battement, ma tête s’affolait, je perdais tout raisonnement, je perdais tout courage de m’approcher, tant la culpabilité m’anéantissait. Arrête de pleurer, Araya… S’il-te-plaît, je t’en prie. Arrête… Arrête…

Et soudainement, j’entendis mon nom et, sans hésiter, je redressais la tête, rempli d’espérance, croyant peut-être qu’elle pouvait m’entendre? Me voir? Je ne savais pas trop, mais j’étais content. Parce que je pouvais encore faire une différence, pas vrai? Je pouvais encore la sortir de là, n’est-ce pas?

« Je suis là, Ara–

- Tu vas venir, pas vrai… Tu vas venir me sauver… Tu me l’as promis… »

Le reste de ma phrase mourut dans ma gorge, tant le choc me glaça.

« Bien sûr! Je suis l–

- Isley, s’il-te-plaît… Isley… »

Mais je suis là, Araya… Regarde-moi! Je suis là! Pour toi! Seulement, j’avais beau pensé, prié, chuchoter, parler, crier, elle ne m’entendait pas. Elle était là, cherchant à me voir, cherchant à regagner l’espoir, mais j’étais inaccessible… Je plaquais mes deux mains contre mon visage, refrénant l’élan de rage qui allait de nouveau me submerger.

Un rempart imprenable; un mur infranchissable; une protection inviolable, voilà ce que je n’étais pas. Je n’étais qu’une présence absente, un protecteur sans protection, un sauveur sans sauvetage, un Ange sans parole. Voilà pourquoi la petite Araya s’était retrouvée dans un tel état. Voilà pourquoi la Vampire que je pouvais sentir à mes côtés était devenue ce qu’elle était.

Misérable, je m’approchais de la petite Araya à quatre pattes, me traînant jusqu’à elle, me plongeant dans le désespoir de son regard marin. Je levais l’une de mes mains vers sa joue, rien que pour lui dire que j’étais là… Rien que pour lui dévoiler ma présence à ses côtés. Mais rien ne fit, mon geste se perdant dans l’air, ma main traversant le visage de l’adolescente en larme. Non… Je fis une nouvelle tentative qui se solda, comme escompté, par un nouvel échec. Non! Non! Entraîné par le désespoir, je voulus l’attraper dans le creux de mes bras: dois-je vous aiguiller sur le résultat d’une telle action?

« Mais pourquoi?! Murmurais-je en regardant mes mains, incapables de prendre la petite Araya avec moi et de l’emporter loin de ce cauchemar. Pourquoi? »

« Parce que tu n’as jamais été là… » Je sursautais violemment avant de me retourner en direction de la porte de la cellule. Juste devant, il y avait une nouvelle silhouette, une nouvelle ombre, et elle possédait cette voix. La Voix. « Parce que tu m’as abandonné… Parce que je ne représentais pas grand-chose à tes yeux… Parce que tu as piétiné ma confiance… » Non, non, non! Arrête! « Je te hais… » Mais tu n’étais pas là quand ça s’est passé! « Je te déteste… » Tu… Tu ne sais pas ce qui s’est passé… Elle m’agressait, elle continuait de parler, sa silhouette s’approchant, son ton s’envenimant. Je me redressais soudainement, reculant à la même vitesse qu’elle avançait.

« Tu ne sais pas contre quoi j’ai été confronté… » Chuchotais-je d’emblée, ne sachant à qui je m’adressais véritablement.

Est-ce que c’était bel et bien la Voix du souterrain que je percevais ou était-ce, de nouveau, les sentiments d’Araya qui me traversait? Je n’en savais rien et puis, qu’importe, cela n’était pas très différent. Toutes les deux me vouaient une haine insatiable.

« Tu ne sais pas contre quoi j’ai dû me battre… » Continuais-je en me prenant la tête, respirant de manière de plus en plus rapide et affolée.

C’est alors qu’un rictus se dessina sur les traits de la silhouette, toujours plongée dans l’ombre, dans les noirceurs les plus absolues et insondables. Un vent, alors, se leva doucement. Pour s’intensifier. Pour s’intensifier encore plus. Pour devenir tornade. Puis ouragan.

Ouragan qui nous entraîna tous les deux, Araya et moi. Jusqu’à où? Je vous le donne dans le mille.
Jusqu’aux Terres Arides.


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Sam 19 Mar 2016, 15:54


La peur anéantissait toute raison, toute pensée, toute sa volonté de se battre. Vouloir se battre contre cet homme était tout simplement impossible. Elle ne supportait déjà pas le simple son de sa voix. Elle ne pouvait lever les yeux vers son visage sans que cela ne lui donne l’horrible envie de vomir. Sans que cela ne lui provoque une crise de panique. Ses quelques barrières qu’elle avait dressées dans son esprit se fissuraient, s’étendant petit à petit, chaque petite couche sur le point de se briser. Elle allait devenir folle si ça continuait. Encore plus qu’elle ne l’était déjà. Et il n’y avait personne pour la maintenir dans la réalité. Elle commençait à se replonger dans ses souvenirs, encore plus qu’elle ne l’était actuellement. Ses pires cauchemars ravageaient son esprit, dévorant son âme, brûlant sa conscience. Elle avait besoin d’aide, mais elle en était incapable. Et qui l’aiderait ? Isley ? Non. Elle était toute seule. Elle ne pouvait compter sur personne. N’avoir confiance en personne. C’était la seule chose qu’elle pouvait faire pour se protéger. Rejeter tous les autres, tous ceux qui pourraient lui faire du mal. Quitte à ne jamais se reposer sur quelqu’un. A ne plus jamais s’ouvrir. C’était la seule façon qu’elle avait de se protéger. La seule manière qu’elle avait trouvée pour ne plus être trahit. Ne plus jamais être abandonné comme elle l’avait déjà été. Ne plus jamais ressentir ce sentiment horrible, et insoutenable.

Soudain, elle entendit quelque chose. Quelque chose dans son esprit. Arrête de pleurer, Araya… S’il-te-plaît, je t’en prie. Arrête… Arrête… Retenant un sanglot sur le point de couler, elle releva lentement la tête. Elle avait reconnu la voix d’Isley. Il lui demandait d’arrêter de pleurer… Quel idiot. Elle ne pleurait pas. Elle retenait simplement difficilement ses larmes. Elle ne comprenait pas qu’il parlait à sa version plus jeune. Et, pourquoi est-ce qu’elle entendait sa voix ? Son ton était si misérable, si faible, si coupable. Cette même culpabilité qu’elle ressentait au creux de son ventre, enfouit sous toute cette terreur et cette folie qu’elle ressentait. Puis, une lueur d’espoir éclaira ses ténèbres, faisant reculer la terreur, et les souvenirs de cet enfer. Cette lueur qui alluma le visage de l’Ange. Il se précipita vers sa version plus petite. Qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’elle allait l’entendre ? Tout ça c’était déjà passer. Sans lui, sans qu’il ne soit là. Sans qu’il ne l’aide. Et elle aussi était une idiote. Sa version plus jeune. Pourquoi est-ce qu’elle l’appelait encore ? Pourquoi est-ce qu’elle s’accrochait tellement à lui, alors qu’elle savait, au fond d’elle, qu’il l’avait abandonné. Et, à nouveau, elle entendit des pensées, à nouveau la voix d’Isley résonna dans sa tête. Elle secoua la tête, la tenant toujours entre ses mains. Non. Non il n’était pas là. Il ne le serait jamais. Pas pour elle. Il n’avait sûrement jamais tenu à elle.

La Vampire sentit un profond désespoir s’installer en elle, s’ajoutant à la peur, et les différents chocs qu’elle ressentait déjà. Le désespoir et l’impuissance. Ce sentiment de ne pouvoir rien faire. Elle le connaissait si bien. Elle l’avait expérimenté pendant des années. C’était exactement la même chose en ce moment. Puis une voix résonna, et une ombre apparut non loin d’elle. Araya essaya de reculer, effrayé, mais le mur l’en empêcha. Cette voix, c’était la sienne. Encore. Cette voix accusatrice, froide, et brutale. Cette voix qu’elle était incapable d’avoir lorsqu’elle se tenait face à Isley. Elle avait beau l’accusé de cette même façon, elle était incapable de s’empêcher de trembler lorsqu’elle le regardait. Elle retenait péniblement ses larmes une fois ses yeux plongés dans les siens. Et, le pire pour elle, c’est qu’elle ne pouvait s’empêcher d’avoir envie de se précipiter dans ses bras, de pouvoir se reposer sur son épaule, pleurer dans le creux de son cou, se sentir protéger dans ses bras, de lui confier tout ce qu’elle avait sur le cœur, et qu’il la rassure, comme à l’époque. Elle se souvenait qu’il n’était pas doué avec les mots, mais ce qu’il lui disait à l’époque avait toujours fonctionné sur elle. Pourquoi est-ce qu’elle ressentait encore ce genre de choses pour lui ? Elle n’avait aucune raison de ressentir encore ça pour lui. Ses sentiments si paradoxaux créaient un tel désordre en elle. Elle n’arrivait pas à accepter cette réalité. C’était trop dur que malgré tout ce qui s’était passé, elle tenait encore à lui.

Et ses voix qu’elle entendait dans sa tête. Non, Sa voix. La voix d’Isley. Ses pensées tremblantes face à cette ombre qui prenait sa voix, qui utilisait ses pensées, qui exprimait une partie de ce qu’elle ressentait. Et lui qui n’arrivait pas à se défendre contre… Contre elle ? Contre ses accusations ? Et elle qui continuait de trembler de peur, essayant de reculer, de s’éloigner de tout ça. L’affolement commençait à la reprendre, oppressant son cœur, accélérant sa respiration. Il essayait simplement de se trouver des excuses. Oui, une simple excuse pour se défendre contre elle, et sa colère. Peut-être pour qu’elle lui pardonne. Est-ce qu’il croyait que ça allait marcher ? Qu’elle pourrait lui pardonner après l’avoir abandonné. Elle avait beau encore avoir des sentiments pour lui, sentiments qu’elle n’arrivait pas à expliquer, elle ne pouvait oublier. Elle avait continué de s’accrocher à lui, de croire qu’il viendrait pour elle. Elle s’était accroché à lui un temps, car il était sa seule lueur d’espoir, et elle avait repoussé aussi longtemps que possible ce qu’elle avait pourtant compris. Elle le savait… Mais elle avait refusé cette idée. A l’époque, elle savait que si elle n’avait pas d’espoir, elle ne pourrait pas survivre. Mais les tortures continuelles avaient fini par avoir raison d’elle. Sans espoir, et sans volonté de vivre, elle n’était plus qu’une coquille vide.

Sa cellule se mit à se tordre, de telle façon, qu’elle crut que c’était les larmes dans ses yeux. Mais, une fois qu’elle passa sa main dessus, cela n’arrangea rien. Les choses se mirent même à empirer. Le paysage se déforma de plus en plus, et soudain, ils se retrouvèrent ailleurs. Appuyé sur un mur qui disparut, elle tomba en arrière, et finit sur le dos. Cette chute la sortit de sa torpeur, et sa frayeur passa. Ou plutôt, devint moins puissante. Il ne substituait plus que la sienne, sa version plus jeune n’entrant plus en jeu. La Vampire s’assit par terre, regardant autour d’eux. Elle ne voyait que des cailloux à perte de vu. L’air était sec, et le soleil haut dans le ciel. Le soleil ? Aussitôt, elle se replia, cachant son visage entre ses genoux. Mais rien. Elle ne sentait pas la brûlure de la lumière. C’était un souvenir… Il ne pouvait pas lui faire de mal. Se redressant, elle réussit à se mettre debout. Regardant autour d’elle, elle fut obligée de plisser ses yeux, la lumière étant trop forte pour ses yeux sensibles. Araya garda une distance de quelques mètres avec Isley, n’osant pas s’approcher de lui. Elle était encore choquée par ce qui venait de se passer, ses mains frémissants toujours. « On est où ? ». Lança-t-elle, la voix encore tremblante. Ce n’était pas un de ses souvenirs. Elle n’était jamais allée dans un endroit pareil, ses parents voyageant essentiellement sur le continent naturel. Ca ne pouvait être qu’un souvenir à lui, et elle craignait de découvrir ce qu’ils allaient voir.


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Lun 21 Mar 2016, 12:15

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

Où nous nous trouvions? Sur des terres égarées, des terres éloignées de tout et de rien; des friches de terre abandonnées et délaissées par toute occupation humaine; des terres séchées par l’assaut agressive du Soleil, là où même les plantes ne veulent pousser, là où même les bêtes ne désirent vagabonder. C’était les Terres Arides, zone d’hostilité connue du monde entier à cause de sa chaleur accablante et de sa sécheresse étouffante. Mais ce qui rendait ces espaces de désert aussi peu explorés n’était pas uniquement dû à la température affligeante, car il y avait, ici, un autre danger de taille qui ne fallait, au grand jamais, sous-estimer. Lentement, je me tournais vers la Vampire, à quelques mètres à peine de moi.

« Nous sommes sur les Terres Arides, Araya. Un territoire démoniaque… » Lui appris-je à voix basse en me détournant lentement, mon regard se portant bien au-delà de la ligne d’horizon.

En fait, je ne pouvais supporter le bleu glacé de ses yeux. Surtout pas après avoir été témoin de tout ça; oui, le même « ça » qu’elle avait tant redouté et qui m’avait rendu si perplexe sur sa signification… Jusqu’à ce que les images se mettent à défiler en continu, sans interruption, devant nos regards figés et transis de frayeur, que les sensations se multiplient au travers de nos corps, que nos réflexions raisonnent à l’envers, que tout notre être ne soit qu’un vrac de sensations et de sentiments qui ne semblaient nous appartenir réellement. Ce « ça » n’avait, avant tout cela, aucune véritable forme, aucune véritable image sur laquelle je pouvais associer ma pensée. Ce « ça » n’avait été qu’une peur dont je ne pouvais mesurer la gravité et l’ampleur tant elle était ridiculement haute. Car derrière ce « ça » une histoire aux détails morbides restait cachée aux yeux de ceux qui n’y portaient aucune attention. C’était l’histoire de la peur d’une jeune enfant, son déchirement, son impuissance, sa faiblesse, son abandon, sa violence, sa colère, et bien d’autres sentiments encore, dont je n’avais fait qu’effleurer la surface tant ils se mélangeaient avec le reste dans une homogénéité quasi complète.

Je pris une grande inspiration, plaquant une main sur mon visage, l’haleine toujours aussi courte et brûlante. Mon cœur peinait à se remettre de l’avalanche d’émotions qui m’avait écrasé et maintenant qu’elles s’étaient partiellement apaisées, je ne pouvais qu’affronter les contrecoups de ces assauts violents et répétés. Mais c’était difficile de comprendre ce qui nous était arrivés, à tous les deux. Emportés et frappés par mille images, plus choquantes les unes que les autres, j’avais fini par comprendre que nous avions fait un bond dans le passé, un autrefois illusoire que je n’avais connu – à mon plus grand regret – mais dont Araya devait se souvenir dans les moindres détails – à son plus grand malheur. Et en laissant la terreur de l’enfant me dominer, me coincer dans un étau dans lequel j’étouffais, je n’avais su faire le tri dans mes propres sensations, mais un concentré si puissant de sentiments ne pouvait tirer source de la nature, qu’importent les faiblesses et la vulnérabilité que je me connaissais. Puis, je m’étais mis à pleurer, juste ciel! Même devant le cadavre maternel, je n’avais versé de larmes, encaissant tout à l’intérieur, ne dévoilant pas grand-chose à l’extérieur. Alors, qu’est-ce qui m’était arrivé? Qu’est-ce qui nous était arrivés?

D’un discret coup d’œil, je portais mon attention sur la silhouette élancée de la Vampire, la considérant pourtant avec tout le temps qui m’était nécessaire de le faire pour la regarder des pieds à la tête. Tout ce que nous venions de voir, elle l’avait vécu. Elle l’avait connu. Elle l’avait senti, vu, goûté, de toutes les manières que vous pouviez imaginer. Et je ne pouvais m’empêcher d’en être désolé, de m’en vouloir à mort pour tout ce qu’elle avait subi et enduré à cause que je n’avais pas été là pour elle au moment où elle en avait le plus besoin. J’oserais même dire que je préférerais me damner – et je mesurais mes mots – pour pouvoir retourner dans le passé et la sauver comme elle le méritait. Comme elle aurait dû être sauvée… Comme elle aurait dû le mériter…

Je me redressais alors pour me pivoter complètement dans sa direction, prenant mon courage à deux mains pour ne plus fuir son regard. J’ouvris la bouche pour lui parler; pas pour m’excuser, pas pour gémir, me faire pardonner, car « ça », ça ne pardonnait pas. Tout ce que je désirais, c’était lui faire comprendre que… que je ne voulais plus l’abandonner. Qu’elle puisse me détester, m’haïr au point de me fuir, je ne la laisserais plus derrière. Plus jamais.

Seulement, avant même que je puisse esquisser une simple syllabe, quelque chose survint, non loin de notre position, nous faisant sursauter et baisser la tête en direction de nos pieds. On aurait dit un tremblement de terre, qui eut tôt fait de s’apaiser lentement… Avant de reprendre de plus belle, nous déstabilisant, rendant notre équilibre précaire et nos pas incertains.

« Qu’est-ce que…! »

Soudainement, je me figeais, écarquillant les yeux. C-Ce n’est quand même pas… Sans dire quoi que ce soit à Araya, je pris mes jambes à mon cou, foulant le sol desséché et toujours tremblant à vitesse grand V. Les Terres Arides… Cette atmosphère, ce soleil de plomb, ces tremblements de terre, et cette espèce de cycle d’illusions qui n’avaient d’arrêt... J’aurais dû m’en douter que mon tour viendrait, n’est-ce pas? J’aurais dû prévoir que… Enfin, je n’étais certain de rien, et c’est pour cela que je me précipitais aussi vite que je le pouvais dans le désert. Mais je ne cessais de trébucher sur les failles qui sillonnaient le sol, comme si elles voulaient engloutir mes bottes en m’emmener dans les profondeurs de leurs entrailles; les secousses qui agitaient le sol sous nos pas ne rajoutaient que plus de difficulté à la chose, mais à chaque fois que mon équilibre m’abandonnait, je me redressais pour continuer de courir, là où les bruits et les cris s’amplifiaient de plus en plus. Au rythme de ma course, mon cœur s’acharnait à accélérer la cadence de ses propres battements. Mon cerveau bouillait. Mes idées se mélangeaient. Et puis ces cris, ces bruits d’épée, ces chocs et ces fracas qui ne cessaient de résonner…

Au loin, des silhouettes se dessinaient et je n’aurais pas été obligé de me rapprocher davantage pour connaître l’identité de ces nébuleux guerriers, mais je ne pouvais arrêter mes pas de s’accélérer, tant l’adrénaline coursait dans mes vaisseaux sanguins, que les images, rattachées à ce souvenir, remontaient. Je pouvais reconnaître ces voix qui tentaient désespérément de se remettre en ordre; je pouvais reconnaître chaque timbre que nous pouvions, à présent, percevoir avec une netteté effrayante; je pouvais reconnaître, entre toutes, la voix de cette engeance. Cette voix caverneuse qui grondait si fort qu’elle en faisait trembler la terre sous nos pieds, dont le corps aussi massif qu’imposant faisait régner la confusion et la nervosité la plus totale parmi les rangs. Ces voix calmes, qui trahissaient néanmoins une panique non feinte, tentaient de lui tenir tête en poussant les cris de guerre les plus sauvages, mais rien à faire, celle de l’engeance primait sur tout. À bout de souffle, je finis par ralentir la vitesse de ma course, le visage enflammé, le souffle encore plus court. Et bien rapidement, mon corps se mit à trembler, un frisson glacial montant tout le long de ma colonne vertébrale, comme un vicieux serpent venu injecter son venin dans mes veines.

« Pitoyables créatures! »

Un bras de l’engeance vint racler le sol à l’aide de longues griffes crochues, pour se donner encore plus de force et d’élan dans le prochain coup qu’il allait porter au groupuscule. Un grondement sourd retentit, une halène putride s’éleva dans l’air alors que les six guerriers, postés devant lui, se reculèrent dans un bond incroyable pour éviter ce nouvel assaut, mais comme enragé, la bête cornue ne s’arrêta pas en si bon compte, fonçant à une vitesse prodigieuse en direction de l’un d’entre eux, hurlant sa folie meurtrière à la Terre entière.

« Je vais… Il frappa un premier coup contre le sol, le faisant trembler avec violence, renversant deux guerriers; … vous faire… Il pivota brusquement vers deux autres combattants, qui se ressemblaient comme deux gouttes d’eau et qui levèrent leurs armes pour se protéger; … passez l’envie… Il se propulsa sur les jumeaux à une vitesse inimaginable; … de vouloir vivre! Et il cogna l’un des deux frères en plein visage, ce dernier n’ayant pas été suffisamment véloce pour parer le coup absolument féroce.

- ISIODE! » Criais-je à la vue de mon frère, me rendant compte que l’Isley des souvenirs et moi avions hurlé le nom de notre jumeau en même temps.

La créature cornue, tout droit venue des entrailles de l’Enfer, ricanait de plaisir, savourant la souffrance qui défigurait les traits de ses proies, ce qui les rendait si tendres qu’il en ressentait le cruel envie de vouloir les manger. Une langue d’un vert marais apparut sur le coin de ses lèvres, les badigeonnant d’une salive immonde et fétide.

« Des emplumés grillés, je me demande ce que ça a comme goût… »

Sa mâchoire se décrocha, à la manière des serpents qui sont prêts à avaler, tout entière, leur proie, et une coulée de lave jaillit de sa bouche, le jet se dirigeant droit sur Isiode, blessé, que mon double tentait, en vain, de redresser.

Oui, je me souviens de ce moment. Je m’étais complètement figé d’horreur.

« ATTENTION, ISLEY! »

Mon homonyme sursauta, empoignant le bras de notre frère pour déployer ses ailes et éviter, de justesse, la rencontre avec la lave bouillonnante. Des éclaboussures vinrent, cependant, calciner quelques-unes de ses plumes, mais il tint bon, continuant de voler avec son jumeau dans les bras pour l’éloigner de cette zone carrément dangereuse.

« Vous ne m’échappe– »

Il fut brusquement coupé dans sa phrase par une flèche qui lui rentra dans le bras. Tous les regards, alors, convergèrent en direction d’un autre Ange, dont les cheveux blonds luminescents et les yeux violets comme l’améthyste reluisaient d’irritation. À sa vue, une ombre passa sur mon visage.

« Joseffe… » Laissais-je entendre à voix basse.

Tout de suite après avoir tiré sa flèche pour détourner l’attention du Démon, je me vis atterrir non loin, déposer mon frère au sol, avant de lui échanger quelques mots et de repartir dans la bataille, les yeux enflammés par un nouvel élan d’adrénaline. Voyant mon double arriver, Joseffe continua de lui tirer des flèches, le monstre se détournant du reste des soldats pour venir s’attaquer à lui.

« MAINTENANT! »

Au même moment, les ailes déployés, les trois autres guerriers – Perceval, Michaël et Foster – se jetèrent sur le dos de l’entité démoniaque, plantant leur arme dans sa chair, s’aidant de leurs pieds pour enfoncer leur lame le plus profondément dans la chair du Démon. Ce dernier hurla, se mit à gigoter de tous les côtés, puis, il croisa le regard de Joseffe. Qui regardait dans les airs. Tout de suite, je suivis son regard, sachant d’avance ce qui allait se produire, et je vis mon double dans le ciel, foncer avec son épée en direction de la gueule du monstre cornu. Je me souviens de mon intention. Je voulais lui empaler la mâchoire pour qu’il cesse de nous menacer avec ses dents affreusement acérées, et pour nous donner une chance de l’immobiliser. Mais le Démon était loin d’être né de la dernière pluie. Il tendit l’un de ses bras dans son dos et alla cueillir un Ange qui n’avait été suffisamment rapide pour s’éloigner de lui et l’emprisonnant dans ses griffes, il le plaça soudainement dans la trajectoire de mon double, obligeant ce dernier à dévier, à la dernière seconde, la direction de sa lame pour éviter la moindre blessure à son camarade. Dans un fracas retentissant, mon double atterrit violemment sur le sol, adressant un regard de haine à l’égard de la bête. L’engeance se mit à rigoler.

« Vous me faites rire, messieurs les justiciers… »

C’était Perceval qu’il tenait dans ses mains. Et qu’il regardait comme s’il voulait le bouffer. Le Démon choisit alors de lui attraper ses ailes et de les lui tirer, de les tirer, de les tirer encore plus, comme s’il désirait les lui arracher. L’Ange se mit à hurler. Mon double se redressa, prêt à le sauver, mais au même moment… Isley! À l’aide!

Je vis mon double se paralyser littéralement sur place, ses bras se mirent à trembler et son regard se brouilla. Mon cœur, alors, se mit à battre follement. C’était à ce moment. C’était à ce moment que je l’avais senti.

Ma Protégée m’avait appelé.

« Qu’est-ce que tu fais, Isley?!

- E-Elle a besoin de moi… »

Isley! Isley! Le regard de mon double restait braqué sur le visage de Perceval, qui hurlait de douleur dans les mains du diable en personne. Sa pomme d’Adam tremblait dans sa gorge, tout comme l’ensemble de son être. Joseffe, Michaël et Foster tentaient encore de combattre le Démon pour qu’il relâche Perceval, mais ce dernier persistait à tenir l’Ange, le faisant souffrir par pur sadisme.

« ISLEY! Viens nous aider! »

Isley! J’ai besoin de toi!

« Je dois… »

À l’aide! Viens vite!

« NOUS AIDER! IL TIENT PERCEVAL! TU NE PEUX PAS L’ABANDONNER! »

Il eut un hurlement. Celui de l’Ange emprisonné.

« Isley… Yüerell… Ils sont notre famille! » S’exclama Isiode.

Je t’en prie! Où es-tu?! Entendait-il dans sa tête.

« ISLEY!! » Hurla Joseffe.

J’eus un choc, le souffle coupé, ma tête se remplissant de toutes ces voix que j’eues, après un certain temps, de la misère à dissocier. Mon double eut un terrible tremblement, et la force qu’il exerçait sur son épée augmenta alors que sa mâchoire se contractait, pris d’une furie et d’une douleur sans nom. La souffrance d’Araya irradiait de tous ses pores, alors que sa détresse le noyait, son être ne désirant qu’une seule chose: être auprès d’elle pour la protéger. Mais le cri de Perceval, des autres guerriers, le ramenait soudainement à la réalité et nous pûmes le voir déglutir. La famille… Ou son Humaine? Ses camarades ou sa Protégée? Il devait faire vite. Ils le tiraient tous d’un côté différent. Son esprit roulait à plein gaz. Il avait de la difficulté à suivre, à se concentrer, entre les cris de ses amis et ceux qu’il entendait, dans son âme, d’Araya.

Le déchirement, la peur, l’impuissance, l’incertitude, le pouvoir de tenir leur vie entre ses mains. Il détestait ça. Il ne comprenait pas. Il ne savait pas quoi faire. C’était une fatalité qu’il redoutait, un pouvoir dont il avait peur. Terriblement peur. Tant qu'il en avait des sueurs froides. Tant, qu'il choisit de faire la chose la plus facile à faire: foncer dans le tas et espérer avoir suffisamment de temps pour aller sauver Araya, dont les cris et la douleur se répandaient dans chaque parcelle de son corps meurtri.


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It's a little price to pay for salvation
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Mar 22 Mar 2016, 00:03


Isley se tourna vers Araya, lui donnant la réponse à sa question. Il ne semblait ne pas particulièrement apprécier cet endroit. Elle se demanda un instant pourquoi, le regardant dans les yeux. Il fut incapable de soutenir son regard, détournant rapidement la tête. Croisant les bras, elle retint un frisson sur ce qui venait de se passer. Le choc de ce qu’elle venait de revivre la hantait encore. Au moins, elle n’était plus dans ses souvenirs. Tant mieux. Elle n’avait pas l’intention de revivre ces trois années d’enfer. Ses souvenirs douloureux lui revinrent en mémoire, l’obligeant à fermer les yeux pour les repousser, croisant les bras sur sa poitrine. Elle ne prenait même pas la peine de profiter du soleil éclatant au-dessus d’eux. Lumière du soleil qu’elle revoyait pour la première fois depuis quelques années. Elle ne sentait pas sa chaleur, mais rien qu’être sous sa lueur aurait pu la réconforté un peu. Mais toutes ses hantises l’empêchaient de profiter de quoique ce soit.

Araya serra ses mains autour de ses bras, prenant une inspiration. Elle finit par rouvrir les yeux, se tournant vers l’Ange pour lui demander ce qu’ils faisaient ici, mais elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche qu’elle se figea sur place, sa question restant bloqué dans sa gorge.. Isley c’était également tourné vers elle, mais son regard avait changé. Ce n’était plus cette lueur de supplication, ni pour lui demander pardon. A la place, une certaine détermination l’avait remplacé. Une détermination qui effraya la jeune femme, la clouant sur place. Elle aurait voulu reculer, mais ses pieds refusaient de se décoller du sol, ses yeux captivés par ceux en face d’elle. Mais, avant qu’aucun n’ait pu prononcer le moindre mot, un tremblement se fit sentir. Déstabiliser, et peu solide sur ses jambes, Araya faillit être projeté au sol. Elle se rattrapa à temps, réussissant à encaisser le choc du tremblement. Elle entendit la voix du jeune homme, surpris de ce qui venait de se passer. Elle leva la tête vers lui, et fut surprise de voir la peur dans ses yeux. Et soudain, il tourna les talons, et se mit à courir, l’abandonnant. Ne sachant que faire, elle resta immobile. Il la laissait encore tombé ? Non. Elle était persuadée qu’autre chose se trouvait derrière tout ça. Se mordant la lèvre inférieure, elle finit par le suivre, se demandant si elle allait encore regretter sa curiosité.

Courir lui était déjà compliqué, mais avec toutes ses failles rt ses tremblements, elle manquait à chaque pas de s’étaler au sol. Sans raison, elle sentait une vague d’adrénaline envahir son corps. Le jeune homme était à plusieurs mètres devant lui, et il ne faisait qu’accélérer, fonçant vers un lieu dont elle ignorait tout. Bientôt, des cris se firent entendre, de plus en plus forts. Des cris de rages, et de souffrances, des bruits d’armes s’entrechoquant. Une des voix se fit plus puissante que les autres, semblant provoquer les tremblements de terre. Araya sentait la peur grandir en elle. Elle finit par arriver légèrement en retrait du jeune homme, le souffle sifflant. Elle sentit son estomac se rebeller à nouveau contre ce traitement. Se pliant en deux, les mains sur les genoux, les jambes tremblantes, essayant de reprendre son souffle. La Vampire sursauta à lorsqu’une voix hurla, si méprisante, et tellement convaincu de sa supériorité. Aussitôt, un frisson glacial l’envahit, un frisson de peur et de panique. Se redressant elle regarda la scène qui se déroulait sous leurs yeux, la mâchoire serrée, comme si elle appréhendait la suite, comme si elle savait déjà ce qui allait se dérouler devant eux.

Une scène d’une violence inouïe se déroulait. Un monstre se trouvait au milieu de plusieurs guerriers, tous dans un état déplorable. Araya suivit ses gestes, et ne put que retenir son souffle, sentant une vague d’inquiétude monter en elle, tandis que le Démon frappait deux hommes. Les deux seuls qu’elle connaissait. Un seul pour qui elle avait des sentiments. L’horreur de voir l’un d’entre eux blessé envahit son être, le cri des deux Isley lui déchirant le cœur. Elle voyait sur le visage difforme de la chose, la même expression que sur le Sorcier qui l’avait tellement fait souffrir. Cette perversité malsaine, et sa cruauté sans limite qui s’étalaient sur son visage et dans ses yeux. Cette folie dévastatrice. Son souffle déjà court, se coupa immédiatement, incapable de supporter ce visage à nouveau, mais elle était à nouveau incapable de bouger, trop faible pour affronter tout ceci, trop faible pour détourner les yeux. Contractant la mâchoire à s’en faire mal, elle regarda l’horreur se dérouler sous ses yeux.

Lorsque Son Ange manqua de se faire ensevelir sous une vague de lave, Araya fit un pas en avant, folle d’inquiétude, de douleur, et de peur. Pourquoi avait-elle peur pour lui ? Qu’est-ce qu’elle voulait faire de toute façon ? Qu’il brûle, de toute façon, elle n’en avait plus rien à faire de lui. Ne réagissant pas au murmure de l’Ange à côté d’elle, trop prise par la scène, et les sentiments qui l’assaillaient. Elle ne lâchait pas le double du regard, suivant chacun de ses gestes. Elle ressentait de la peur et de l’inquiétude pour lui, mais pas seulement. Elle avait aussi peur pour Isiode. Pour cet homme qu’elle connaissait à peine. Elle était pourtant morte d’inquiétude pour lui également. Et pour tous les autres également. Elle voulut crier pour l’homme qui commençait à se faire arracher les ailes. Le sadisme qu’elle voyait dans les yeux du Démons l’effrayait  plus qu’elle ne voulait l’admettre. Et ses cris de douleur… Des cris qui lui rappelaient bien trop son propre passé.

Et soudain, une voix jeune s’écria dans sa tête. Une voix terrifiée, et douloureuse. Sa voix… le jeune Isley se paralysa, tremblant, exactement dans le même état que l’était Araya en ce moment. Elle était incapable de faire le moindre geste. Les battements s de son cœur s’accélérèrent, la peur et la douleur devenant à nouveau omniprésente. Incapable de supporter les différents cris, la Vampire se prit la tête entre les mains, essayant de boucher ses oreilles, mais incapable de détourner les yeux. Sa tête résonnait de ses propres hurlements d’appel à l’aide, et tout autour… Il y avait ceux des Anges… Les cris horrible de douleur de celui emprisonné, et ceux d’appel au secours, hurlant à Isley de réagir. Mais l’Ange en était incapable, trop tirailler entre deux choix impossibles. Araya sentait tout l’attachement que le jeune homme avait pour ses différentes personnes, si grand. Et pourtant, il ne pouvait repousser les hurlements d’Araya, omniprésents dans leurs esprits à tous les trois. Le déchirement qu’elle ressentait actuellement faisait sûrement parti des pires sentiments qu’elle avait ressentis dans sa courte vie. Ce pouvoir si horrible et terrifiant de tenir des vies entre ses mains. D’avoir la possibilité de les sauver, ou bien de les laisser mourir. C’était impossible de choisir… Comment pourrait-il faire ? Personne ne devrait avoir à choisir… Personne.

Laissant tomber ses bras le long de son corps, Araya, serra les poings. Elle se sentait tellement impuissante, et si horrifié par rapport au choix qu’avait été obligé de faire Isley. Sans se rendre compte de ce qu’elle faisait, la Vampire tendit la main vers son Ange, tremblante. Elle ne savait plus ce qu’elle faisait, réagissant par pur instinct. Un instinct protecteur, et d’inquiétude. La Vampire attrapa la cape du jeune homme, serrant le tissu, tremblante. Elle gardait ses yeux fixés sur la scène horrible continuant de se dérouler sous ses yeux, ressentant la douleur et l’impossibilité du choix qu’était forcé de faire Isley. « Isley, je… ». En fait, non elle ne savait pas quoi dire, elle ne savait même pas ce qu’elle faisait actuellement. Elle n’arrivait pas à penser clairement, le trop plein d’émotions brouillant son esprit. Elle était incapable de faire le point sur ce qu’elle ressentait réellement. La colère bouillait toujours au fond d’elle, mais elle était supplantée par la peur, l’inquiétude et le déchirement.


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Mer 23 Mar 2016, 12:20

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

Il y avait un trop plein de panique et d’empressement en moi, que ça m’en était absolument insupportable. Mon attention, pourtant, ne pouvait lâcher des yeux la suite de la scène, malgré le serrement de ma poitrine, la moiteur de mes mains et les battements affolés de mon cœur, littéralement écrasé par le poids de si grandes responsabilités et de douleur. Araya, mes frères d’armes, ma loyauté à Yüerell, ma fidélité à ma Protégée; tout ce bazar dansait et hurlait dans ma tête comme une fanfare aux cris si stridents qu’elle pourrait en rendre sourd les bons entendeurs. Mais pour m’en échapper, je ne pouvais pas simplement me boucher les oreilles et attendre que le temps passe, emportant dans son sillage ces hurlements décadents qui n’en finissaient plus de remplir chaque espace de mon esprit. Il fallait que je les endure, que je les dompte jusqu’à ce que tout ceci soit terminé, que ce Démon soit tombé, qu’Araya soit sauvé, que je m’effondre, complètement épuisé; que tout ceci soit définitivement terminé.

Mais plus les secondes s’égrenaient, plus je pris conscience du temps foutrement long que durait le combat. Mon épée continuait de fendre l’air pour le compte de Yüerell, pour la sauvegarde de mes camarades, alors qu’au loin, à je ne savais combien de kilomètres de ma position, une jeune enfant n’arrêtait de me lancer des cris d’à l’aide, son désespoir et sa peur s’imposant de plus en plus grandement au fond de mon être. Je me devais de la rejoindre au plus vite, de la protéger avec cette même épée pour la soustraire à la souffrance qui la meurtrissait à ce point. Mais cette épée qui devait la servir, qui devait les protéger, elle et son avenir, s’acharnait à vouloir tuer cette engeance, qui ne désirait, quant à lui, mourir aussi facilement aux mains de ces « justiciers » comme il aimait tant à les traiter avec un mépris évident.

Ma respiration n’était alors plus un souffle, mais un sifflement strident et aigu, en parfait écho à la détresse qui grandissait à l’intérieur de moi. Je me voyais combattre avec la force du désespoir et des courbatures; avec la force que m’octroyait la peur et la douleur sans cesse ressentie par mon corps et mon esprit. Je ne pouvais m’arrêter d’agiter mon épée et de crier contre le Démon, contre le monde entier, lesquels semblait bien se foutre de la douleur que je pouvais ressentir au plus profond de moi en cet instant précis; le premier ne cessant de rire à ce soudain élan de sauvagerie de ma part tandis que le second, ne m’offrant aucun signe, paraissait tout simplement indifférent.

Je sentis alors quelqu’un tirer sur mes vêtements, me retirant brusquement à ma contemplation du souvenir. Surpris, mon regard s’attarda sur la main d’Araya, posée sur ma cape en fourrure, et lentement, je relevais les yeux jusqu’à son visage, tourné de profil. Elle ne me regardait pas, mais moi, si. C’est pourquoi je compris qu’elle aussi pouvait ressentir ce qui se passait et dans ma tête et dans celle de mon double, ce dernier bataillant avec si peu de force en vérité, mais qui puisait ces dernières réserves dans cette promesse qu’il – ou que nous? – avait fait à sa Protégée. Araya voulut dire quelque chose, mais se ravisa, et je ne savais pas si c’était à cause qu’elle s’inquiétait, qu’elle pensait avoir tort ou simplement parce qu’elle ne savait quoi dire exactement. Mais je préférais cette main accrochée à ma cape plutôt que d’entendre n’importe quel mot. Cela me suffisait. Cela me donnait au moins une chose sur laquelle je pouvais me raccrocher: elle tenait toujours à moi. Cette pensée, seule, ne mit pas longtemps à étendre du baume sur mon cœur.

« Pauvre petite chose remplie de désespoir… » Susurra tout à coup le Démon d’une voix faussement affligée, ce qui attira soudainement mon attention.

Mon double ne réagissait plus à ces provocations, simplement guidé par la pensée de vouloir vite en terminer. Il ne pouvait compter que sur lui-même pour empêcher l’inévitable de se produire. Il se devait de les protéger, de tous les sauver. Cet Isley était persuadé d’avoir suffisamment de temps pour lui venir en aide après cet affrontement. C’est pourquoi il ne pouvait faire durer plus longtemps ce combat. Il s’acharnait avec tant de de désespoir et de rage, additionnant son agilité avec sa force, que l’être cornu finit par lâcher les ailes de Perceval, sans pour autant relâcher le guerrier en lui-même. Il le tenait à la taille. L’Ange évanouit entre ses griffes, le Démon avait conscience qu’il aurait besoin d’une de ses mains pour venir à bout de l’insecte que mon double devait représenter à ses yeux. Et malgré les coups que ce dernier se prenait, malgré la faiblesse significative de son corps qui s’acharnait à diminuer ses performances, le jeune Isley ne s’arrêtait sous aucun prétexte, pourfendant l’air, la déchirant de tous les côtés en calculant les chances qu’il avait de toucher gravement l’engeance démoniaque.

Ils n’étaient plus que trois valide pour continuer l’affrontement contre le Démon, valide exprimant ici le fait de pouvoir encore tenir debout et ce, malgré le sang qui poissait leurs armes et leurs armures et la fatigue de chacun de leurs muscles. La force de mon double diminuait, comme celle de ses compagnons, leurs pas ralentissant de plus en plus, leurs coups se faisant de plus en plus imprécis, et l’engeance finit bien rapidement par en avoir marre.

Il tendit soudainement sa main, celle dans laquelle le pauvre Perceval dormait toujours. Il esquissa un sourire et se mit à contracter son poing sur la poitrine de l’Ange emprisonné, ce dernier grimaçant de douleur malgré l’inconscience dans laquelle berçait son esprit. Là, une vague de Colère, qui aurait très bien pu me déchoir à ce moment, déferla en mon être, à travers les sentiments de mon double, qui se jeta, avec un regain insoupçonné d’énergie, sur la créature démoniaque. Surpris, cette dernière voulut reculer, mais l’assaut était déjà lancé et le bras qui tenait Perceval fut, d’un coup sec, tranché en deux. Le cri que le Démon poussa alors fut assourdissant, au point que je m’en bouche les oreilles, sans pour autant détourner le regard de cette scène.

La satisfaction de mon double nous submergeait tandis que, les ailes déployées, il relançait une nouvelle attaque contre la bête, qu’il toucha, cette fois-ci, à la poitrine. Plus son épée s’enfonçait dans les chairs du Démon, qui faiblit soudainement, plus le sourire que mon autre moi arborait, lui, s’élargissait sur la commissure de ses lèvres. Il pensait: « Enfin, je vais pouvoir la rejoindre… » avant de s’écraser au sol, son épée restée coincée dans le corps de la bête cornue, celle-ci reculant de quelques pas maladroits avant de tomber également au sol, face contre terre, l’épée pénétrant, cette fois-ci, à travers son corps suite à la chute fracassante.

C’était terminé.
Mais il restait encore quelque chose à commencer.

Il faut que je me lève… Avoir le temps… de sauver Araya… Poussé par son devoir d’Ange Gardien, mon double finit par se redresser sur ses deux jambes, tremblantes, avant de s’avancer jusqu’au Démon, de le retourner d’un coup de pied et de retirer son arme ensanglantée du cadavre poisseux. Ses frères d’arme avaient beau lui dire de rester, de prendre le temps de récupérer, il n’écoutait rien. Du temps, du temps… Voilà ce qui lui manquait. Et il devait faire vite. Il le sentait… Araya était… Araya était de plus en plus…

Le jeune Isley déploya alors ses ailes. Mais à l’instant où il était prêt à prendre son envol, il fut pris d’un violent frisson, qui se répandit à travers l’ensemble de son corps, une douleur sans nom et incommensurable défigurant les lignes de son visage, tirées dans une grimace effrayée et souffrante. Ses compagnons se rapprochèrent doucement de lui, intrigué, et Isiode poussa un hurlement horrible en sentant la faiblesse et la vive douleur qui dévorait le corps de son jumeau. Sans crier gare, mon double venait s’effondra.

Et dans mon corps, je pouvais sentir pourquoi; je pouvais deviner sans mal la cause de cette soudaine perte de conscience. Car je la sentais vibrer dans chacun de mes nerfs et de mes pores; car je la sentais s’étendre dans chacune de mes veines, et soudainement, je me sentis faillir, assailli par quelque chose d’encore plus grand que la peur, la panique ou bien l’épuisement. Une souffrance sans pareille me brûlait le corps, me chauffait la tête et mon esprit se mit à me lancer affreusement. C’était comme si quelqu’un tirait sur mon âme, mais que cette dernière résistait, résistait tant, au point que le lien qui reliait ces deux êtres se tende, s’étire, menace de se briser… Avant d’éclater. Et une vague, un Océan de douleur et de souffrance nous frappa de plein fouet, nous noyant dans des sensations insoutenables, nous plongeant dans des profondeurs abyssales desquelles je n’aurais jamais songé pouvoir sortir un jour tant elles étaient sombres, noires, douloureuses, meurtrières, coupantes, déchirantes…


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Jeu 24 Mar 2016, 00:43


Araya ne pouvait détacher ses yeux de la scène, continuant de tenir la cape d’Isley, incapable de desserrer la main pour le moment. A chaque fois que l’une des personnes faisant partit du souvenir se faisait toucher, un pic de peur et d’inquiétude explosait en elle, se rabaissant lors d’une accalmie de courte durée. Mais, ses sentiments devenaient beaucoup plus puissants lorsque le double de l’Ange évitait de justesse une attaque, ou, au contraire, ne pouvait l’esquivait. A chaque moment tel que celui-ci, ses doigts se resserraient un peu plus sur le tissu, faisant blanchir petit à petit ses jointures. Sa mâchoire se contractait de façon assez puissante pour lui faire mal. Et ce poids qui oppressait de plus en plus son cœur, lui donnant l’impression que ses battements devenaient de plus en plus difficiles et douloureux. Elle sentait son sang marteler ses tempes, tel un tambour qu’on aurait placé un peu trop près de sa tête. Une tête qui lui faisait de plus en plus mal, une forte migraine commençant à l’assaillir. Toutes ses émotions… Tous ses cris… Toute cette douleur, c’était insupportable. Puis soudain, une vague d’apaisement l’envahit, surmontant pendant quelques secondes tous ses sentiments négatifs. D’où est-ce que venait se sentiment ? Qui pourrait être apaisé dans ce genre de moment ? Et pourtant, cela la détendit un instant. Assez pour qu’elle puisse reprendre son souffle une seconde, et son cœur battre normalement pendant quelques secondes. Mais la peur et l’inquiétude ne tarda pas à revenir oppressé son cœur.

La Vampire sentait ses épaules s’affaissaient petit à petit sous tout ce poids. Le poids de ses responsabilités dont elle ignorait tout, mais qu’elle sentait pourtant bel et bien pesées sur elle. Toute cette loyauté qu’elle ressentait pour ses inconnus. Ces gens qu’elle voyait si soudainement comme des… Des frères, en quelque sorte. Et puis, cette loyauté pour… Pour elle. Pour la jeune Araya qu’elle était à l’époque. Cette Araya qui l’appelait désespérément à l’aide, essayant de s’accrocher à la vie, attendant avec espoir que son Ange arrive à temps. Mais il ne pouvait pas venir. Les secondes s’égrenaient, et le sentiment d’impuissance que ressentait la version plus jeune de l’Ange. L’envie de plus en plus puissante de vouloir la rejoindre, mais cette impossibilité que lui imposait le choix qu’il avait fait. La décision de sauver d’abord ceux qui se trouvaient sous ses yeux, puis de voler au secours de sa Protégée. Il avait choisi ses amis, plutôt qu’elle… Mais avait-elle réellement le droit de lui en vouloir dans cette situation ? Il essayait pourtant de faire tout son possible pour tuer ce Démon, malgré toutes ses blessures, et la souffrance, tant physique que mentale, qu’il ressentait. Mais il ne pouvait rien faire, absolument rien. Le visage du jeune Isley était déformé par la rage, et la colère, libérant une sauvagerie qu’Araya ne lui avait jamais vue. Elle trouvait cela tellement troublant de le voir ainsi. Elle ne l’avait jamais vu aussi violent, se battant pour sa vie. Il tentait aussi de faire tout son possible pour sauver autant de monde que possible. Pour sauver tout le monde.

Le désespoir de perdre, de ne pas arriver à temps ravageait le visage d’Isley, rongeait son esprit. Elle sentait qu’au fond de lui, il restait persuadé qu’il pourrait arriver à temps. Qu’il pourrait la sauver. Et il continuait d’attaquer cette engeance du mal sans cesse, se prenant de multiples coups. Coups qu’Araya avait l’impression de sentir sur son corps. La colère l’envahit soudainement, revigorant un instant les forces de l’Ange, qui trancha le bras du Démon, qui hurla de douleur. La Vampire se contracta encore plus sur la cape du jeune homme, n’arrivant pas à bouger. La chose finit par se faire tuer par son ancien Gardien. Un sourire s’élargit sur ses lèvres de ce dernier, et une pensée de soulagement le traversa, et d’empressement également. Puis soudain, une vive douleur déchira le corps entier d’Araya, se frayant un chemin bien plus loin qu’une simple douleur. Elle envahit son esprit, comprimant son cœur, se frayant un chemin jusqu’à son âme, la tirant comme pour l’arracher à son corps. Et soudain, le déchirement. Une douleur si puissante qu’elle plia Araya en deux, la faisant lâcher la cape du jeune homme. Elle sembla se noyer dans toute cette douleur, perdant pied, oubliant tout ce qui l’entourait. Cette souffrance la plongea dans le chaos total, un chaos si noir, si profond, coupant, brûlant chaque parcelle de son âme. Puis plus rien… Le noir total, comme si un voile venait de tomber sur leurs yeux.

Araya se réveilla en sursaut, ouvrant les yeux. Sa joue lui faisait mal. Elle bougea un peu, et sentit la roche contre sa peau. Encore choquée par ce qui venait de se passer, elle ne bougea pas tout de suite. Est-ce que tout ce qu’ils venaient de voir était la vérité ? Etait-ce la véritable raison pour laquelle Isley n’était pas venu la sauver ? Pouvait-elle lui pardonner dans ce cas-là ? Sûrement oui, mais… Mais elle ne pouvait pas oublier tout ce qu’elle avait vécu. Il avait préféré sauvé ses amis plutôt qu’elle. Elle n’arrivait pas à savoir si elle lui en voulait pour ça, ou si elle était, plus ou moins, contente qu’il est respecté ce en quoi il croyait Elle savait pertinemment qu’il avait respecté ses valeurs, et sa loyauté. Valeurs qui lui donnaient la force de se battre, et qu’elle avait admirées à l’époque. Se tournant sur le dos, elle fixa le plafond, dans lequel se trouvait une ouverture, laissant passer les rayons de la lune. Les ombres qui les avaient attaqués, avaient disparu. *C’est fini*. Pensa-t-elle un instant. Exténuée, elle était incapable de bouger, le souffle rapide, le cœur battant la chamade. La sensation de sentir son âme se brisée était encore bien présente, horrible sensation que celle-ci. Elle posa son bras sur ses yeux, essayant de calmer son esprit chaotique. Pour le moment, elle ne prenait pas la peine de chercher Isley.

Pitoyable… Résonna soudain une voix dans cette grotte. Une voix parfaitement distincte.  Une voix qu’elle reconnut aussitôt. C’était la sienne. Mais elle n’avait pas ouvert la bouche. Vous êtes tous les deux pitoyables, de vraies loques . La voix était cassante, froide, et dure. Araya puisa dans ses ressources et réussit à s’asseoir. Elle regarda autour d’elle, et vit une masse couchée non loin d’elle. Apercevant les cheveux de neiges d’Isley, elle s’approcha doucement de lui, attrapa sa cape, et le secoua légèrement.

« Isley, debout, quelque chose cloche ». Lui dit-elle en tentant de le réveiller.

Un bruit de roulement de cailloux se fit entendre non loin d’elle. La Vampire se retourna vivement en direction de ce bruit. Qu’est-ce que c’était ? Est-ce qu’elle devenait parano ? Elle essaya de se mettre debout, mais ses jambes étaient trop faibles pour la soulever pour le moment. Elle balaya les alentours, perçant les ténèbres de ses yeux nocturnes. Elle crut apercevoir une ombre un peu informe se mouvoir non loin. Une ombre qui semblait prendre une forme. L’ombre fit quelques pas vers eux. Araya écarquilla les yeux lorsqu’elle découvrit ce qu’elle avait en face d’elle. Une jeune femme, tout juste sortie de l’adolescence, de longs cheveux noirs tombaient dans son dos, des yeux bleus glacés les observant, une cicatrice sous son œil droit. Elle avait encore des traces d’ombres un peu partout sur son corps, semblant s’envoler en volupté. Un autre bruit de roche se fit entendre, un peu plus loin à gauche. Tournant la tête dans cette direction, elle aperçut encore autre chose d’étrange. C’était toujours cette ombre qui commençait à prendre forme. Des cheveux de neiges, des yeux opalescents, les fixant tous les deux. La Vampire avait un mauvais pressentiment. Elle devait se mettre debout, et vite. Poussant dans ses réserves, elle réussit à se remettre sur ses jambes, son regard passant de son double à celui d’Isley.


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Ven 25 Mar 2016, 05:08

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

La douleur s’était imposée, m’avait fracassé, m’avait entraîné, noyé, succombé. Je ne distinguais ni les sons qui m’entouraient ni l’espace dans lequel je me trouvais. Ici, il n’y avait qu’un noir infini. Un noir infini qui me soustrayait à toute sensation, à toute saveur, goût et odeur et pourtant, quelque chose persistait en mon être, comme rattaché éternellement à celui-ci: la douleur. Présence omnisciente, joueuse de ma torpeur, affamée de mon impuissance, elle me dévorait l’âme toute entière. Je me plongeais de plus en plus profondément dans ses limbes, sans être capable de m’en défaire. La souffrance jouait avec mon corps et plus précisément, avec mon esprit, qu’il s’amusait à briser et à écraser sous une semelle acharnée. J’avais l’impression de mourir mais en même temps, je me sentais affreusement vivant. Quelle drôle de sensation! Horrible sensation… Ne pus-je m’empêcher de penser, alors que je sentais mon esprit s’enfoncer dans des profondeurs abyssales. Je ne savais pas où cette « chute » allait me diriger, où elle allait me balancer, mais ce qui était certain, c’est qu’il y avait un profond silence ici-bas, un calme si incongru que je pourrais véritablement croire en ma mort, si je ne sentais pas les battements de mon cœur, le souffle de mes poumons, la douleur de mon âme, vibrer avec autant de force dans l’ensemble de mon être. Quand allais-je me réveiller? Je ne le savais pas. Quand allais-je pouvoir me débarrasser de ces morsures si douloureuses? Je ne le savais pas non plus. Quand allais-je revoir Araya…? Je le savais encore moins.

Jusqu’à ce que j’entende une voix dans cette obscurité nébuleuse. Une voix lointaine, à peine perceptible par mon ouïe, tellement elle me paraissait provenir du bout du monde. Pourtant, j’étais plus que convaincu que cette voix m’appelait, qu’elle s’était adressée à moi avec ces mots-ci: « Isley, debout, quelque chose cloche. » Araya… C’était bien sa voix. Et elle me disait que quelque chose clochait… Qu’il fallait que je me lève… Je suis couché? Je dors... Me questionnais-je avant d’ouvrir les yeux lentement. Les alentours n’étaient que formes indistinctes et floues. J’étais dans le brouillard, une partie de moi flottant encore dans cet Univers sans bruit, sans parfum, sans un monde en réalité, excepté d’épaisses ténèbres insondables. Je voulus me redresser, posant mes mains contre un plancher – bien réel, de roc, rugueux et glacé – mais je fus foudroyé de plein fouet par un mal de crâne terrible. Aussitôt, je retombais face contre terre, soufflant sur la poussière qui se trouvait à quelques millimètres à peine de ma bouche. Je voyais toujours aussi trouble. Cela dit, mes yeux s’acharnaient à chercher constamment la présence d’Araya à mes côtés. Où était-elle? Ou avais-je rêvé? Une grimace tordit mon visage alors que je prenais sur moi-même pour ne pas laisser la douleur prendre le dessus sur mes forces. Je ne la laisserais pas faire. J’en avais ma claque de la supporter, de me la traîner comme un poids à une chaîne. Je ne voulais plus être son esclave. Je voulais m’en libérer, et aider Araya en faire autant. Je voulais annihiler la souffrance qui la parasitait, l’aider à retrouver de ce bonheur éphémère qu’elle avait perdu. Elle était partie beaucoup trop tôt. Elle n’avait rien connu, encore, à la vie, à ses délices et à ses joies. Et elle méritait de connaître tout ça. Tout ce qu’elle n’avait jamais connu, expérimenté, goûté… Elle méritait de connaître autre chose que la souffrance et la peur. Surtout la peur. Car la peur était partout autour d’elle, comme une seconde enveloppe charnelle.

Et d’ailleurs, en parlant de peur, quelque chose dans l’air ambiant m’inquiétait énormément.

« Araya… Qu’est-ce qui se passe? »

J’étais parvenu à me mettre à genou. Mon visage pâle scrutait les environs, qui se précisaient de plus en plus, quoi que les détails m’échappaient, la noirceur environnante étant beaucoup trop opaque pour que je puisse voir plus loin qu’à quatre mètres de moi. Par chance, une trouée dans le plafond permettait aux rayons de la Lune de descendre jusqu’à nous, baignant la place, dans laquelle nous nous trouvions, d’une douce et apaisante luminosité. Le souterrain… Pensais-je alors que je reconnaissais la place et c’est alors que je devinais la silhouette d’Araya jusqu’à à quelques centimètres de moi. Debout sur ses jambes frêles, Araya fixait, de son regard glacé, un point à proximité, que je n’étais pas en mesure de distinguer clairement dans l’obscurité. Un point? Cela ressemblait plus à une silhouette en vérité, une forme étrangement humanoïde qui se rapprochait de notre position. Un second bruit de pas m’indiqua qu’il y avait plus qu’un individu, ici, caché dans les ombres… Les ombres… Machinalement, ma main se porta à ma ceinture, vive comme l’éclair. Ce geste était un tel automatisme que je n’étais même plus obligé de penser pour l’accomplir. Enfin, ce n’était pas le moment de songer à ce genre de réflexions. Deux inconnus se tenaient face à nous et, pratiquement invisibles dans cette noirceur, je n’étais pas en mesure de les reconnaître. Qui étaient-ils? Que faisaient-ils? Pourquoi Araya paraissait si troublée? Je plissais mes yeux, histoire d’y voir quelque chose d’un peu plus explicite à travers toutes ces ténèbres, mais ça ne m’aida pas à grand-chose.S’ils pouvaient approcher un peu plus, que la Lune les éclaire… Mais ils avançaient, c’était indéniable et par conséquent, je me forçais à me lever sur mes deux jambes, malgré la tremblote qui les agitait et la faiblesse significative de mon esprit après tout « ça. »

« Je ne les vois pas très bien Araya… Qui sont-ils? Est-ce encore les ombres? » Chuchotais-je doucement, dégainant Providence, mon épée à double tranchant, avant de la tendre devant moi, en position défensive.

Tu es tellement égoïste… Mes sourcils se froncèrent et je me retournais dans la même direction qu’Araya. C’était ma voix qui venait de parler. Alors elles étaient revenues nous attaquer; les ombres étaient de nouveau prêtes à nous avaler… Je voulais tous vous sauvez… Je ne voulais que personne ne meure… J’entendis le son caractéristique d’une épée que l’on sort de son fourreau et, sans même réfléchir, mes gestes se calquant simplement à ce que lui dictait mon instinct, je menaçais ce qui m’était invisible de ma lame. Pourquoi tu ne me comprends pas?

« Encore elles… » Chuchotais-je en me plaçant systématiquement devant Araya, pour la protéger.

Je me savais complètement vider et loin d’être au top de ma forme, mais il n’était plus question qu’elle souffre. Je veillerais sur elle, autant de fois qu’il le faudra, et même si elle me rejetait, au final, je continuerais de la protéger. Parce qu’elle méritait de vivre. Elle le méritait plus que qui conque sur cette Terre.

« Je sais que tu ne vas pas aimer ça… Marmonnais-je en esquissant, néanmoins, un vague sourire. Mais laisse-moi veiller sur toi. Je veux… Je ne veux plus que tu souffres autant. Je… M’arrêtais-je subitement en pensant au visage de la jeune Araya, noyé dans des larmes intarissables. Je ne veux plus te voir aussi triste et effrayée, Araya… Ne me considère pas comme ton ennemi, car je ne le suis pas. »

Je lui jetais un regard par-dessus mon épaule. Mes bras tremblaient comme des feuilles, rien qu’à soutenir le poids de mon épée. J’étais à bout de force, mais pas à bout de mots. Je n’étais pas un orateur, et je ne savais pas comment exprimer tout ce que je ressentais à la jeune Vampire. Cela dit, je tentais de faire de mon mieux. Je tentais de lui faire comprendre qu’elle ne sera plus seule. Que je tâcherai, désormais, à lui apporter mon soutien, quoi qu’elle en pense et quoi qu’elle ressente.

« Je ne désire que ton bonheur, Araya. Je ne veux plus que tu aies peur… »

Ne me fais pas rire… Se fit alors entendre une voix dans les ténèbres, que je reconnus comme celle d’Araya. Mais je savais que ce n’était pas la vraie. C’était les ombres. Encore elles. Et pourtant, ce qui était vraiment étrange, c’est que la voix provenait exactement de l’emplacement de la seconde silhouette.

« Je le jure… » Promis-je alors, défiant, de ce fait, la silhouette que je voyais à peine dans le noir.

Et c’est alors que cette ombre fila droit sur moi. Je fus brutalement poussé au sol, un poids sur ma poitrine, si léger, qui exerçait pourtant une pression redoutable. Mon arme se perdit quelque part, non loin de moi, alors que je me faisais agresser par des mains et des pieds. Aussitôt, je bloquais les mains et je pus enfin apercevoir le visage de mon attaquant. Et je faillis mourir de stupeur en le voyant. C’était Araya, plus déchaînée que jamais. Pourtant, je voyais la Vampire là-bas, juste devant… Mes yeux s’écarquillèrent quand j’aperçus des mèches blanches reluire doucement à la lumière de la Lune. Moi? Qu’est-ce que c’était que cette histoire… Et que disait-il à Araya? Je n’entendais pas grand-chose à cause de cette bête que j’avais au-dessus de moi et que j’essayais de dompter avec le peu de force qui me restait.

Ne me fais pas rire! Répéta la voix de la fausse Araya, venimeuse et haineuse. Mon regard s’ancrait dans ses yeux de glace, à l’intérieur desquels je pouvais apercevoir toute la haine et la rage qu’elle nourrissait à mon égard. Tu es un menteur! Tu m’as promis de toujours me protéger, de toujours être à mes côtés, et tu m’as abandonné, sale traître! Je retenais les mains de la furie, dont les ongles étaient aussi acérées que des griffes. Pourquoi je devrais te croire cette fois-ci plus qu’une autre?! Pourquoi je te laisserais faire?!

« Parce que tu as constamment peur… Tu as toujours eu peur… »

Je ne savais pas si les mots viendraient à bout de ce double en ébullition, mais je tentais ma chance. Puis, s’il le fallait, j’avais une seconde arme à portée de main, attachée à mon dos, prête à être dégainée à tout instant. Mais toujours, si la situation le nécessitait.


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S’il y a quoi que ce soit, MP nastae


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Ven 25 Mar 2016, 23:05


Araya entendait à côté d’elle les efforts que devaient faire Isley pour se lever. Il était dans un sale état, tout comme elle. Puis la question qui suivit. Sans lâcher les deux du regard, elle lui répondit.

« C’est encore les ombres ». Lui répondit-elle, encore hésitante sur ce qu’elle voyait.

Elle se demandait encore s’ils étaient toujours dans un souvenir, bien qu’elle savait pertinemment qu’ils n’avaient jamais vécu ce genre de choses ensembles. Mais si les ombres avaient pu renvoyer leurs esprits dans leur passé, qu’est-ce qui les empêchait d’en créer de nouveaux ? Peut-être étaient-ils aussi inoffensif que lors de ce genre de moment. Pour leur physique en tout cas, car, pour le moment, que ce soit lui ou elle, leur cœur et leur esprit portaient une blessure ouverte, profonde, et incroyablement douloureuse. Et, pour elle en tout cas, la Vampire ne savait plus où elle en était. Elle devait prendre le temps de se poser et de réfléchir, mais elle n’avait pas le temps pour ça. Elle voulait éclaircir son esprit pour savoir ce qu’elle ressentait réellement pour Isley. Mais… Trop de choses se passaient pour le moment. Elle doutait que ses ombres soient seulement là pour décorer et leur faire simplement revivre leur passé. Enfin, « simplement » était un euphémisme par rapport à ce qu’ils avaient vécu. Mais ses ombres allaient poser problème, un de plus. Elle était déjà très mal mentalement avant que tout cela ne commence, et maintenant cela empirait, et en plus, vue son état physique, elle ne pourrait pas tenir longtemps en combat. Elle ne savait même pas si elle pourrait se battre, les tremblements de fatigues de ses jambes et bras ne l’aidaient pas beaucoup. Elle doutait même de pouvoir tenir son épée, de pouvoir tenir debout encore longtemps.

Elle vit une ombre en sa périphérie. Elle sursauta, surprise, trop perdue dans ses pensées, et fit un pas de côté. Puis elle se souvint que c’était l’Ange. Il ne voyait rien de ce qui se passait, et pourtant, il faisait tant d’efforts pour se remettre debout, l’inquiétude dans la voix de la Vampire devant faire beaucoup.

« Elles ont pris… » Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase que quelqu’un la coupa.

Elle se tourna vers le deuxième Isley. C’était lui qui venait de parler. A qui s’adressait-il ? Sûrement à elle. Il n’y avait qu’elle pour être égoïste, le vrai ne l’était pas. Enfin, c’est ce qu’elle pensait, mais peut-être que vouloir sauver tout le monde l’était aussi en quelque sorte. Un bruit d’épée se fit entendre, et aussitôt, le corps du vrai se plaça devant elle, faisant un barrage de son corps, lui bloquant la vue. Elle fronça les sourcils, n’aimant pas particulièrement ça. Elle savait qu’elle était faible, mais elle ne voulait pas, elle ne voulait plus qu’il la protège. Mais en même temps, elle ne put s’empêcher d’être touché par les paroles de l’Ange. Il semblait tellement sincère, et pourtant, elle ne pouvait que douter de ses paroles. Serrant les dents, elle ne voulait plus être protégée, ni compter sur quelqu’un d’autre.

« Je n’ai pas besoin de toi. » Lui dit-elle, bornée.

Ca au moins, ça n’avait pas changé. Une fois qu’elle avait une idée en tête, il était difficile de lui faire lâcher prise, encore plus maintenant qu’elle lui en voulait. Et pour appuyer ses mots, elle sortit son épée de son fourreau, se décalant sur le côté, cherchant à voir ce qu’il y avait devant elle. En fait, elle savait qu’elle avait besoin de lui, au moins cette fois-ci. Les ombres n’étaient pas amicales, le faux Isley ayant tiré son épée, et Araya était sûrement trop faible pour en affronter un seul, alors les deux… Elle avait besoin de lui, et cette vérité la faisait rager. Elle détestait cette sensation. Son double parla, exprimant ce qu’elle pensait sur ce qu’il venait de dire. Puis l’ombre se précipita sur lui. La Vampire n’eut pas le temps de faire quoique ce soit pour le faire bouger, que l’Ange s’effondrait déjà sous la force de l’impact. Araya voulut l’aider, repousser cette chose qui usurpait son apparence, mais elle n’en eut pas le temps, car elle vit le faux Ange courir vers elle, et tenta une attaque. Elle sauta sur le côté, l’esquivant. Il n’avait pas vraiment voulu la blesser, c’était seulement pour l’éloigner des deux autres. Elle serra un peu plus son épée, la prenant à deux mains. Elle ne pourrait pas pallier son manque d’expérience avec une agilité, ou une force qu’elle n’avait pas, elle le savait. Mais avec un peu de chance, elle pourrait être plus maline. Mais pour ça, elle devait réussir à se concentrer, ce qui n’était pas le cas pour le moment, elle essayait de repousser tant bien que mal ses mauvais souvenirs qui tentaient de se frayer un passage à travers ses maigres barrières.

Pourquoi est-ce que je voudrais encore te protéger ? Lui dit-il en s’avançant vers elle. Il leva son épée, et tenta de donner un coup à la Vampire qui esquiva de justesse. Pourquoi protéger quelqu’un d’aussi égoïste que toi ? Il lança une autre attaque, qu’elle fut obligé de parer cette fois-ci. La force du coup manqua de lui faire lâcher son épée. Tu n’es qu’une gamine qui pense mériter quelque chose, tu parles. Son ton était froid, et cassant, ses yeux semblant la juger.

Isley lui donna un autre coup. Araya réussit, par chance, à dévier la lame, mais il n’en avait pas fini. Il arma sa main, serrant le poing, et l’envoya contre la joue de la jeune femme, l’articulation de ses phalanges s’enfonçant dans sa joue. Le coup puissant l’envoya au sol, couché par terre, lui faisant tourner le dos au faux Ange. Elle lâcha son épée qui glissa de quelques mètres plus loin. Le sang envahit rapidement sa bouche. Elle déglutit, profondément choqué par ce geste. Araya savait parfaitement que ce n’était pas le vrai, qu’il n’était qu’une copie, mais… Mais elle avait beau le savoir, l’entendre dire des paroles aussi dures, et qu’il la frappe aussi violemment ne pouvait que la troubler. Jamais elle n’aurait pu s’imaginer qu’il puisse lui faire du mal, pas comme ça. Serrant les poings, enfonçant ses ongles dans ses mains, elle essaya de repousser rapidement, et autant que possible cette idée, elle se retourna vers lui, tentant de l’affronter en le fusillant du regard. Mais elle en était incapable. Ses yeux accusateurs la transperçaient du regard, et elle commença à baisser les yeux.

Je sais même pas pourquoi j’ai voulu être ton Ange Gardien. Déclara-t-il, levant son épée pour donner un coup à Araya.

Lorsqu’il abaissa son bras, elle eut le réflexe de rouler sur le côté, esquivant la lame. Elle essaya de se relever aussitôt, mais ses muscles refusaient de travailler aussi vite. La copie ne laissa pas cette chance passer. Il l’attrapa par les cheveux, et la força à se lever, arrachant un cri rapide de douleur. Elle était habituée à la douleur, mais si soudain, et si perdue pour le moment, elle n’avait pu le retenir. Mais elle réussit quand même à placer quelques mots.

« Tu peux pas me juger. N’importe qui aurait eu ce genre de pensées si tu avais la moindre idée de ce que j’ai vécu. Lança-t-elle en serrant les dents, essayant de refouler les mauvais souvenirs.

L’Ange la tira vers lui, posant une épée sur la gorge de la Vampire. Seul les égoïstes pensent ainsi. Lui murmura-t-il à l’oreille. Araya écarquilla les yeux, sa respiration commençant à s’accélérer, ses yeux à chercher tout autour d’elle, paniquant. Elle n’avait pas peur qu’il la tue. Elle était morte trop souvent pour encore avoir peur de mourir. Mais son dos était plaqué contre son torse, sa tête tirée en arrière s’appuyant sur son épaule, et lui qui lui faisait mal. Cela ne pouvait que la ramener dans ses souvenirs de captivités, et les moments où il entrait dans sa cellule, avec ce sourire, et ce regard lubrique qui annonçait clairement la couleur des intentions qu’il avait en tête. Ce genre de moment où il la plaquait contre le mur, ou le sol, cherchant à assouvir ses besoins, sans qu’elle ne puisse rien faire à part pleurer et hurler de terreur. Hurler jusqu’à ce que sa voix ne soit plus qu’un simple murmure brisée, et que ses cordes vocales semblent brûler dans sa gorge. Que sa bouche soit si sèche qu’elle avait l’impression que l’air ne pouvait plus circuler dans ses poumons.  

Le corps d’Araya se mit à trembler entièrement, ses yeux élargies par la panique, sa respiration de plus en plus difficile. Ses jambes cédèrent, et le faux Ange fut obligé de la lâcher pour ne pas l’accompagner. La Vampire commençait à perdre pied, son esprit de moins en moins ancré à la réalité, son corps de plus en plus prit par des tremblements violents. Elle était totalement impuissante. Elle devait penser à quelque chose… Quelque chose pour la ramener à la réalité. Mais elle ne trouvait rien. Rien qui la tienne dans ce monde. D’habitude, Kayto serait intervenu, il serait venu la voir, et se presser contre elle, tentant de la rassurer, de la réchauffer. Mais rien ne vint, seule la panique l’envahissait petit à petit.


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 26 Mar 2016, 18:26

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

Menteur! Menteur! L’entendais-je fulminer sur mon visage, alors que ses ongles raclaient celui-ci avec fureur. Ma prise s’était soudainement relâchée suite à un coup particulièrement fort de son genou sur ma côte et, comme une proie perçant l’opportunité, elle avait sauté sur l’occasion pour se dégager et commencer à me griffer le visage avec une rage dont je ne pouvais voir les frontières, tant elles étaient larges et étendues. Reconnais-le! Tu veux simplement soulager ta conscience! Je ne voyais absolument rien dans cette tornade de cheveux sombres et d’ombres. C’est à peine si je pouvais croiser l’étincelle sauvage du bleu glacé de son regard. Tu t’en fiches de ce que j’ai pu vivre! Je tentais de prendre une grande respiration sous ces assauts incessants, mais ma vue se troublait. Je sentais d’infimes brûlures me courir sur la peau, tant les marques que laissaient ses griffes s’enfonçaient dans ma chair. Elle était complètement déchainée, totalement incontrôlable, et j’avais très vite compris qu’il me faudrait plus que des mots pour raisonner cette entité de colère et de haine. De la force. J’avais besoin de ma force pour la mettre hors d’état de nuire. Mais… Tu veux seulement te sentir moins coupable! Cria-t-elle avec un mépris des plus amers, me giflant avec la seule force que lui procurait sa colère. Du coin de l’œil, j’aperçus sa main se tendre de nouveau dans les airs avant de filer tout droit sur ma joue. Rapidement, je bloquais son coup avec mon bras, repoussant sa main d’un geste vif et sec.

« À toi, je n’ai absolument rien à prouver! »

Elle était légère, affreusement petite pour une jeune femme de sa grandeur, et c’est grâce à cela que j’allais prendre l’avantage. Je lui attrapais brusquement la gorge avant de pivoter sur moi-même, l’entraînant dans ma roulade avant de la plaquer violemment au sol, me postant au-dessus d’elle en lui immobilisant les jambes et en gardant une certaine pression sur son cou, pour que l’envie de m’attaquer lui passe bien assez tôt.

« À toi, je n’ai rien à prouver… Murmurais-je une seconde fois, le souffle court, le visage strié de marques plus ou moins rougeâtres à cause de son précédent déchaînement; en plus, un intense picotement me mordait la joue là où sa main s’était si rageusement écrasée. Car tu n’es pas Araya. Tu n’es pas elle. »

La fausse Vampire se déchaina plus que jamais, voulant se dégager avec toute la force qu’elle possédait en elle, mais j’étais plus lourd qu’elle, j’étais plus fort qu’elle, et si j’étais suffisamment malin pour ne pas me laisser déconcentrer dans ma tâche, elle ne pourra tenter quoi que ce soit. Mais elle était comme une bête indomptable, une bête sauvage que l’on enfermait en cage et qui n’aspirait qu’à retrouver sa liberté. Doucement, je serrais un peu plus fort ma poigne, l’haleine courte, le visage sévère.

« Reste tranquille, s’il-te-plaît… »

Elle ne m’écoutait pas, ma voix, semblerait-il, amplifiant son désir de vouloir s’échapper de mon emprise. Ma mâchoire se contracta à la pensée qui me traversa et, toujours avec un peu plus de force, j’entourais sa fine gorge de mon poing. Je détestais faire ça. Car malgré la colère qui l’habitait toute entière, la menace pesante qu’elle représentait pour mon être, elle gardait tout de même l’apparence de la Vampire que je m’étais promis de protéger. C’était le même corps que je surplombais, c’était le même cou que je serrais, les mêmes cheveux d’ébène qui s’éparpillaient sur le sol en roc, les mêmes yeux électrique et reluisant qui me scrutaient avec une fureur explosive. Tout en elle me faisait songer à la vraie Araya, et après tout ce que nous venions de traverser, ce poing que je lui imposais au cou me répugnait. Je ne pouvais pas lui faire de mal. J’en étais… incapable… Vas-y, tue-moi! Instantanément, mes sourcils se froncèrent et je dévisageais la fausse Araya. Cette dernière m’adressait un rictus immonde et sénile, ses mains venant tout à coup entourer mon poignet. Qu’est-ce que tu attends pour me tuer?! Je suis déjà morte!

« Arrête de t’agiter et je ne te ferais pas de mal… » Dis-je en essayant de la raisonner, mais rien à faire, elle continuait de se débattre comme un beau diable et, sans crier gare, un rire glacial vint soudainement refroidir l’atmosphère autour de nous.

Il avait été si sinistre et sombre qu’un frisson vint agiter l’ensemble de mon corps. C’était cette fausse Araya qui devenait complètement folle…

Pas de mal? Qu’est-ce que tu connais à ma véritable douleur? Ses yeux se firent soudainement plus haineux, bestiaux, et ses ongles, vengeurs, pénétrèrent dans la chair de mon poignet. Je grimaçais, plaquant mon autre main sur ses doigts pour les obliger à se retirer, mais ils étaient bien ancrés, ses ongles s’enfonçant encore plus dans ma chair. Qu’est-ce que tu connais de ma peur? Elle pencha doucement sa tête sur le côté, ses yeux grands ouverts dans ma direction, un sourire démentiel sur la commissure de ses lèvres. Qu’est-ce que tu connais de ma colère?! Hurla-t-elle en propulsant sa tête vers moi, ses crocs prêts à me dévorer. Elle s’était soulevée avec tant de force et de vitesse que je faillis en perdre ma totale contention sur elle. Mais par instinct, mon poing s’était plus solidement refermé sur sa gorge, au point de l’étouffer et de freiner sa nouvelle tentative d’attaque. Avec tout autant de brutalité, sa tête rebondit sur le sol de pierre, ses mains se détachant enfin de mon poignet; mon poignet relâchant avec panique la gorge de la fausse Vampire. J’inspirais et j’expirais à des intervalles complètement irréguliers, cherchant sur le visage de l’usurpatrice un nouvel éclat de haine. Cependant, je ne voyais rien. Son visage restait de marbre, plongé dans les ombres du souterrain. Je déglutis difficilement, passant un doigt sur sa joue, et elle n’eut aucune réaction. Venais-je de la tuer?

Je ne pus amener plus loin ma réflexion, car un cri me fit soudainement tourner la tête. C’était Araya. Juste ciel! Qu’est-ce que mon double lui faisait?! Rapidement, je fis apparaître mes ailes, les ouvrants à pleine envergure avant de foncer tout droit sur mon sosie, décrochant Immortel, ma faux, de mon dos. Aidé par l’élan que je venais de produire grâce à la propulsion de mes ailes, je rencontrais mon double de plein fouet. Lui, s’il fut entraîné par le coup, moi, je tombais brusquement au sol, expirant un souffle d’air douloureux.

« Ne t’avise plus de la retoucher… » Menaçais-je mon sosie d’une voix cinglante, ordonnant à mon corps de se remettre sur ses deux jambes pour lui faire face.

Mais un nouvel éclair de douleur foudroya l’ensemble de mon être. La tâche s’avérera plus ardue que prévue, mes membres me répondant à peine, bloqués par la fatigue, l’épuisement, le martyr qui torturait tout mon corps et mon esprit. Cela dit, je ne pouvais pas rester à terre. Je voulus m’aider de mes mains pour me redresser, mais une vive morsure me fit hoqueter de souffrance et je retombais au sol. Mon poignet… Bon sang! Isley, par tous les dieux, relève-toi! Me criais-je avec plus de force, sentant enfin mon corps me répondre, se redresser lentement à mon commandement. Soutenu par ma faux, enfin, je pus me mettre debout.

Pourquoi tu continues de la protéger? Mon double m’observait intensément, sa main serrant fermement le manche de son épée, alors qu’il se rapprochait de notre position, menaçant. Elle est dangereuse. Et elle ne pense qu’à elle… Je parvins enfin à me mettre sur pied, mais mon équilibre était d’une précarité si alarmante qu’un seul flanchement de ma volonté me ferait tout de suite tomber. Elle ne comprend pas que l’enjeu s’étendait à plus grand que sa petite personne, ce jour-là… Je battis doucement mes ailes, voire si elles n’avaient rien reçu suite à cette chute brutale puis, mon regard se tourna en direction de la jeune Vampire, au sol, dont le corps tremblait avec violence. Arrête de te voiler la face…

« Boucle-la! » Grognais-je avec un mécontentement évident, mon regard s’attardant sur le visage de la jeune Vampire.

Du sang tachait le coin de ses lèvres et mes mains se refermèrent aussitôt en poing. Qu’est-ce que je pouvais faire pour nous sortir de là? Araya était en train de faire une crise de panique et moi, j’avais un poignet blessé ainsi qu’un double prêt à m’éventrer; je pouvais à peine utiliser ma faux comme arme, tant elle me pesait dans les bras.

« Araya… » L’appelais-je doucement, espérant qu’elle me réponde, mais elle se trouvait dans un tel état…

Elle va te mener à ta perte… Laisse-la… Je fis la sourde oreille, m’approchant de mon double à petit pas, ma faux tenue à deux mains. Mon sosie, inébranlable, avançait, son épée entre mes deux yeux, la menace devenant de plus en plus grande. Tu le fais par pitié… Tu ne le fais pas par fidélité ou par devoir, tu le fais parce qu’elle te fait pitié. Je serrais les dents avant de me jeter sur mon  double, un feu crépitant au creux de ma poitrine. Tu es faible… Et sot. Elle te manipule comme une marionnette. Laisse-la sinon, elle te tuera. L’usurpateur de mon apparence esquiva habilement mon attaque. Mes gestes étaient maladroits, mes pas complètement désordonnés. J’envoyais des coups pour en envoyer et espérer le toucher. Mon double souriait, parant ou évitant mes assauts avec un pied presque dansant.

« Je me fiche de ce que vous pouvez bien penser! J’ai choisi de protéger Araya parce que c’est mon devoir en tant que Gardien et en tant qu’ami! » M’exclamais-je, l’œil brûlant d’irritation.

Mon double, alors, se figea soudainement. En tant que Gardien, hein? Puis, sans crier gare, il fonça droit sur moi. Je l’attendais de pied ferme, et même si je sentais mon corps prêt à flancher à tout moment, je ne me le permettrais pas. Je devais protéger Araya, faire rempart de mon corps pour la sauver, elle et personne d’autre. La première offensive fusa et je la bloquais avec le peu d’énergie qui me restait: l’énergie de la volonté. Les lames de nos armes s’entrechoquaient avec violence et, sans difficulté, mon double parvint à percer ma maigre défense, tendant son bras jusqu’à ma gorge avant de l’empoigner et de m’écraser violemment contre l’une des parois du souterrain. Le choc fut si terrible que j’en crachais du sang. Ma respiration se bloqua et, avec désespoir, j’essayais de me soustraire à la poigne de mon sosie. Regarde-toi. Tu es prêt à risquer ta vie pour cette égoïste… Pathétique.

Le regard de mon double, alors, se tourna en direction du corps d’Araya. Quelque chose dans ses yeux m’alarmèrent et vivement, je suivis son regard. Une silhouette se tenait au-dessus de la Vampire en panique. Une silhouette féminine, au corps élancé et aux longs cheveux noirs corbeau. Mon sang se glaça. La fausse Araya se pencha en direction de la Vampire. Puis, comme emportée dans un élan affectif, elle enlaça la jeune femme, lui chuchotant quelques mots à l’oreille, que je ne pouvais percevoir d’ici. Paniqué, sachant qu’elle allait certainement lui glisser quelques sombres pensées, je criais aussitôt à Araya:

« Ne l’écoute pas! Araya! Ne l’écoute p– »

La prise de mon double se raffermit et mon souffle se coupa brutalement. Regarde-les… Elles vont nous tuer, Isley. Elles vont vouloir nous tuer. Et si nous ne nous défendons pas, elles vont y parvenir. Alors laisse-la… Le bleu opalescent du regard de mon double me transperça. Elle est dangereuse… Laisse-la tomber.

Je me débattais comme un beau diable contre la surface rugueuse de la paroi, incapable de parler à Araya à cause de la poigne qui exerçait une force oppressante autour de mon cou. La fausse Vampire, elle, à quelques mètres de là, souriait de toutes ses dents. Elle se redressa doucement, nous fixant, mon double et moi, de son regard glacial et froid. Redonnons-leur la monnaie de leur pièce. Tuons ces menteurs, ces sales traîtres… Ils ont tenté de nous faire disparaître… C’est à leur tour maintenant, de goûter à notre colère…


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Dim 27 Mar 2016, 14:58


Les secondes s’égrenaient, semblant être de plus en plus longue à chaque instant. Araya perdait complètement la notion du temps. Seuls ses souvenirs comptaient, envahissant son esprit, ne laissant plus la place à la réflexion, à la raison. Les tremblements de son corps devenaient de plus en plus violent, des spasmes la secouant tout entière. Elle prit sa tête entre ses mains, serrant ses doigts autour de ses cheveux. Sa respiration était courte, saccadée, et douloureuse, son cœur palpitait, résonnant dans ses tempes, si fort qu’il couvrait presque tous les autres bruits qui l’entourait. Les hurlements de ses souvenirs couvraient le reste, la déconnectant totalement de la réalité. Elle entendit à peine le choc qui se produisit non loin d’elle. La voix d’Isley qui cherchait à la protéger se trouvait si loin d’elle. Un simple murmure à peine perceptible. Mais, pendant ce simple instant où elle entendit sa voix, elle tenta désespérément de s’accrocher à ce mince bruit. Cette voix qui, malgré l’urgence de la situation, et la colère en son sein, restait rassurante. Il était son seul espoir de se sortir de cet enfer dans lequel ses souvenirs la plongeaient. Ses horribles choses que lui avaient fait subir le Sorcier.

La Vampire entendit vaguement la réponse avec la même voix qu’Isley. Des paroles dures, et méchantes, des paroles qui ne l’aidaient pas à aller mieux, la plongeant un peu plus en enfer. Elle les entendait à peine, et pourtant, le peu de ce que son cerveau arrivait à comprendre, la choquait. Elle savait que ce n’était pas le vrai… Elle espérait que ce ne soit pas Lui qui dise cela. Pourquoi voulait-elle tellement qu’il ne pense pas du mal d’elle ? Elle le détestait, alors pourquoi son avis comptait autant pour elle ? Pourquoi voulait-t-elle encore qu’il l’apprécie ? Pourtant, elle ne cessait de le repousser depuis qu’ils s’étaient revus, bien que ce ne soit pas vraiment une réussite jusque-là. Et tous ses souvenirs qui l’empêchaient de réfléchir clairement. Malgré ses yeux perçants, tout n’était que noir total, et même les appels d’Isley ne suffisait pas pour la sortir de sa torpeur.

Soudain, Araya sentit des bras entourés son cou, légers et si maigre, un corps se pressant dans son dos. En réaction à ce contact, tous ses muscles se contractèrent, cessant soudain le tremblement. Ses yeux s’arrondirent, son corps immobile, trop contracté, et son esprit paniqué pour pouvoir faire le moindre geste, ou même pensée à faire un simple geste. Elle était totalement paralysée. Ce sont des tueurs. Murmura son double à son oreille. Lui et son frère tuent les montres. Ils tuent Tous les monstres . Araya frissonna à ces mots. Elle avait peur, elle était paralysée par la panique, mais elle entendait parfaitement les mots que son double lui disait. Ne lui fait pas confiance… Il te tuera, parce que tu es un monstre . La fausse Vampire se remit debout, fixant les deux hommes, et leur déclarant des mots brûlant de colère froide. Araya était toujours assise par terre, ses mains retombant sur ses genoux. Elle savait… Elle avait deviné que les ombres disaient tout haut ce qu’ils pensaient au fond, ce qu’ils n’osaient pas s’avouer, à eux-mêmes comme à l’autre. Cela voulait dire que, malgré toutes ses belles paroles, toutes ses promesses de la protégée, de vouloir veiller sur elle, de prendre soin d’elle… Tout cela, il n’en pensait pas un mot. Ce n’était que des mensonges, des paroles en l’air. Il la trouvait égoïste, et elle l’était sûrement. Il voulait la tuer… Il finirait par la tuer. Cette fille avait raison, elle était un monstre, et les jumeaux tuaient les monstres. Si elle voulait continuer à vivre, il fallait qu’elle se débarrasse d’eux, avant qu’ils ne le fassent. C’était la seule chose qu’elle envisageait.

Contractant ses muscles difficilement, Araya se remit debout ses jambes tremblantes. Elle fixa les deux Isley, le regard sombre, serrant les poings. Elle le détestait. Il l’avait trahit, abandonné, mentit, laissée pour morte. Ce n’était qu’un sale traitre, un briseur de promesse. Rien d’autre. Il l’avait dit, il ne savait pas pourquoi il l’avait pris comme Protégée. Il devait payer pour tout ce qu’il avait été incapable de faire. Payer par la mort. Ainsi il ne pourrait la tuer. Oui, c’est ça… Elle devait… Non ! La Vampire releva la tête, son regard s’éclaircissant légèrement. Ce n’était pas vrai ! Tout ça… Ca ne l’était pas. Elle avait eu cette idée un instant, lorsqu’elle avait posé ses yeux sur lui et laissé éclater toute sa rancœur. Mais elle n’avait jamais pensé sérieusement à le… A le tuer… Peut-être se trompait-elle… Peut-être que ses ombres ne disaient pas toujours ce qu’ils pensaient. Qu’ils essayaient seulement de les manipuler pour qu’ils s’entretuent. Peut-être qu’il ne la détestait pas, qu’il ne la considérait pas comme un monstre, qu’il voulait vraiment la protéger… Il y avait un peu trop de suppositions dans tout ça, mais… Mais elle n’arrivait pas à réfléchir clairement, son esprit étant à moitié encore dans cette crise de panique, qu’elle repoussait tant bien que mal. Qu’est-ce que tu attends ? Tuons-les avant qu’ils ne le fassent !. Lui cria son double. Araya serra les poings. Sans laisser le temps à l’un des trois de réagir, elle prit de la vitesse, et percuta le faux Isley, lui enfonçant son coude au-dessus de la hanche, le forçant à bouger.

« Dégage ! ». Cria-t-elle en le repoussant.

La copie recula de quelques pas, se retournant vivement vers la Vampire, son épée toujours en main. Sans attendre, elle tira sur le nœud de sa cape, et la fit voler devant elle, empêchant le jeune homme de voir.

Par réflexe, il donna un coup d’épée dans la cape, espérant toucher Araya, mais elle s’était déjà décalée sur le côté, et avait sorti ses lames dans ses poignets, prêt à lui porter un coup. Mais il n’était pas aussi idiot, il recula de quelques pas, esquivant la jeune femme qui, emporté par son élan, le dépassa. Surprise, elle n’eut pas le réflexe de se retourner, ou de faire quelque chose, n’ayant aucune habitude de combattante. Le faux Isley, lui par contre, eut tout à fait le temps de réagir. Il tendit son bras armé vers Araya, et lui entailla le dos. La plaie n’était pas profonde, mais elle saignait. S’était douloureux, mais rien d’insupportable. Mais son esprit et son corps étaient trop faibles pour encaisser des dégâts. Araya s’effondra au sol, poussant un cri de douleur. Le double d’Isley posa la lame sur la nuque de la Vampire. Il leva les yeux vers le véritable Ange. Tu vois, elle a voulu nous tuer. Tu comptes la laisser faire ? Dès qu’elle aura un peu faim, elle nous mordra pour nous vider de son sang. C’est une tueuse maintenant, un monstre qu’il faut tuer, une engeance du mal, tout comme ce Démon. Dit le faux Ange, appuyant un peu plus sur la nuque de la jeune femme. Le visage d’Araya se contractait de douleur, essayant de lutter contre la brûlure lancinante de son dos. Il fallait qu’elle trouve un moyen de s’en sortir, mais comment ? Elle entrouvrit les yeux, tournant la tête vers la copie qui la menaçait. Il était trop concentré sur son dialogue avec Isley, et persuadé qu’elle était trop faible pour se défendre, qu’il ne faisait pas attention à elle.

Tu vois, je te l’avais pourtant dit. Ces types, qu’importe celui que tu as en face de lui, ce sont tous des traitres. Lui lança son double. Et maintenant il va te laisser mourir, comme ça il n’aura pas ton sang sur ses mains. Ce n’est qu’un lâche. Araya serra les dents, ses yeux bleus passant de l’une à l’autre des copies en les fusillant du regard. Se concentrant, elle réussit à fusionner avec l’ombre du faux Isley qui se projetait sur elle, et disparut aux yeux de tous. Elle réapparut à quelques mètres à côté du vrai, étant obligé d’appuyer son épaule contre le mur pour tenir debout. Sa respiration était courte, la sueur coulant sur son front. Elle ignorait combien de temps elle pourrait encore tenir sans s’effondrer et ne plus pouvoir bouger. Elle était exténuée. Ses retrouvailles avec Isley étaient particulièrement mouvementées, et fatigante. Combien de temps s’était-il écoulé depuis qu’elle l’avait revu dans ce couloir, depuis combien de temps étaient-ils rentrés dans cette grotte ? Elle l’ignorait totalement, et ne pouvait pas la mesurer par rapport à sa fatigue. Tous ses sentiments qui se mélangeaient en elle, et ses souvenirs qu’ils avaient dû affronter, tout cela étaient beaucoup trop pour son corps et son esprit si faible.


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Dim 27 Mar 2016, 21:07

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

Tu vois, elle a voulu nous tuer. Tu comptes la laisser faire? Dès qu’elle aura un peu faim, elle nous mordra pour nous vider de notre sang. C’est une tueuse maintenant, un monstre qu’il faut tuer, une engeance du mal, tout comme ce Démon… Au sol, j’essayais de reprendre ma respiration, devenue saccadée et râpeuse depuis qu’il m’avait relâché. Ma gorge crachait et tentait d’attraper un semblant de souffle, mais suite à ces paroles, sans que je le veuille, ma gorge se coinça à nouveau et mon regard, lentement, s’ancra dans les iris céruléens de mon double. Au même moment, la fausse Araya mit son grain de sel au débat, sa voix perçante éveillant une profonde frustration en moi. Lâchez-nous… Disparaissez… Pensais-je en baissant les yeux vers le sol, essayant de me remettre sur pieds. Mais mes jambes étaient comme du coton: mous et faibles. C’est alors que j’entendis une soudaine expiration à mes côtés et, surpris, je me retournais dans cette direction, apercevant Araya – la vraie –, se maintenant debout à l’aide de la paroi du souterrain. Aussitôt, je ne pus détacher mon regard d’elle et, comme attiré par sa présence, je parvins à redresser mon corps, une main sur le mur et l’autre tenant Immortel, qui m’aidait à me soutenir et à avancer jusqu’à elle. Isley… Tue-la. Nous en serons débarrassés définitivement… J’avançais vers elle, un pas à la fois. C’est ta chance, Araya! Élimine-le, qu’il cesse de nous faire souffrir! Je ne la lâchais pas des yeux, serrant ma faux dans ma main valide, laissant le mur me guider jusqu’à elle. C’est un monstre… Elle doit disparaître pour le bien de tous! Ma mâchoire se contractait. Dépêche-toi! L’air semblait me manquer, mais j’arrivais jusqu’à elle. Enfin… Je me trouvais à sa hauteur. Et je ne pouvais détourner le regard de son visage, de ses pupilles glacées. Tue-le! Tue-la!

Je lâchais ma faux au sol avant de m’approcher d’Araya et de la prendre dans mes bras. Je me moquais de ce que ces ombres avaient à nous dire, je me contrefichais des insultes qu’elles pouvaient proférer à notre encontre. Araya était peut-être devenue une Vampire, mais elle n’en était pas un monstre pour autant. Elle n’était pas une bête, ni un monstre, ni l’engeance d’un quelconque Démon. La serrant un peu plus fort dans mes bras, faisant fi des cris de mon double qui se consternait de ne pas me voir réagir, je murmurais d’une voix basse et fatiguée:

« Si tu es une tueuse, alors je suis un assassin. Je t’ai laissé mourir, dis-je en grimaçant, sentant mon corps tout entier trembler de faiblesse, mais malgré sa silhouette chétive et la maigreur de son corps, elle me soutenait comme elle le pouvait: oui, elle était mon soutien et mon pilier en cet instant précis. Peut-être me suis-je surestimé à ce moment-là, peut-être que, depuis le début, je n’ai jamais été fait pour devenir ton Ange Gardien… Qu’importe, ça ne change pas les faits, ça ne changera jamais ce qui t’es arrivé… »

Une telle douleur ne pouvait être si facilement soustraite; de tels souvenirs ne pouvaient seulement être mis aux oubliettes, comme ça, en espérant que plus personne n’en entendra de nouveau parler. Araya traînera ses rancœurs toute sa vie durant, c’était plus que certain. Elle ne pourra jamais s’en débarrasser, les oublier complètement. Pourtant, je désirais plus que tout rester son veilleur, être de nouveau son Gardien. Mais est-ce qu’elle l’accepterait seulement? Ne me repousserait-elle pas comme toutes les fois où j’ai voulu la protéger aujourd’hui? Ça n’a pas vraiment d’importance… Pensais-je en respirant son odeur et en sentant les secousses qui agitaient son corps. La savoir en vie, la savoir en sûreté, voilà ce qui comptait vraiment. Et puis, je voulais qu’elle cesse d’avoir si peur, si peur, de cette terreur… Elle était tout ce qui gouvernait sa vie, elle était tout ce qu’elle avait connu depuis, et encore aujourd’hui, Araya ne pouvait se soustraire à elle, à cette peur lancinante et collante qui dictait son existence.

« Malgré tout, je veux être à tes côtés Araya. J’ai constamment mal pour toi, j’ai peur pour toi… »

Les souvenirs que nous venions de partager se mêlaient dans ma tête dans un imposant tourbillon: des images qui, pour la plupart, me donnait la nausée; d’autres qui faisaient naître en moi une douleur si poignante et étouffante que ça me donnait le goût de pleurer. Araya en avait bavé par ma faute et encore, ce que j’avançais ici me semblait si faible pour décrire la vérité. Elle avait été battue, violée, exploitée, maltraitée, et moi, à l’autre bout du monde peut-être, je m'étais plongé, corps et âme, comme un drogué, à mon devoir de gardien des Vertus. J’avais si lamentablement échoué et à cause de mes erreurs elle avait vécu le pire Enfer sur Terre.

« Je sais que tu vas trouver cela très égoïste de ma part, mais je voudrais quand même te le demander une dernière fois: Pardonne-moi. »

Es-tu inconscient?! C’est un monstre! Tu n’as pas à demander pardon à un monstre, Isley! TUE-LA!! Le hurlement de mon double me fit grincer les dents. J’en avais plus qu’assez de sa voix de crécerelle, de ses préjugés complètement dégoûtants; et qu’il arrête de traiter Araya de monstre, par tous les Saints de ce monde! J’allais vraiment me mettre en fureur s’il continuait – et je ne savais si mon corps, mais surtout mon âme, pourrait endurer une nouvelle explosion de Colère de ma part. Je pris de grandes inspirations, relâchant doucement l’étreinte que j’exerçais sur Araya, me concentrant uniquement sur l’éclat glacé de ses iris. Faiblement, presque avec tristesse, je lui adressais un mince sourire.

« Et je comprendrais parfaitement si tu ne pouvais pas me pardonner. Je pense que je réagirais de la même façon si je serais à ta place. »

Non loin, je pouvais entendre le cri de mon double. Il semblait agoniser, criant encore et encore qu’Araya n’était qu’une Sanguinaire, qu’une tueuse, qu’un monstre, et qu’il fallait la tuer, l’éliminer, la faire disparaître de nos vies… Mais moi, je la voyais. Je voyais qui était véritablement Araya. Et cette ombre, cette entité, enfin, quoi qu'elle soit, n'avait aucun droit de la juger aussi péjorativement. Parce qu'avait-elle simplement vu ce que moi j'ai aperçu? Avait-elle simplement connaissance de toutes les horreurs que cette jeune femme avait enduré pour se retrouver ici, aujourd'hui? Je pris une nouvelle inspiration.

« Je te ferai toujours confiance, Araya, sache-le… Aujourd’hui, tu aurais pu me tuer, tu aurais pu me tourner le dos plus d’une fois, mais tu ne l’as pas fait. Tu as été là. Malgré tout ce que je n'ai pas fait pour toi. »


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Lun 28 Mar 2016, 01:12


Les yeux d’Araya regardait le sol, trop difficile pour elle de maintenir sa tête. Soudain, elle entendit des mouvements, une marche compliquée, le pas trainant, et un bruit régulier à chaque fois que la faux touchait le sol. Rassemblant ses forces, elle leva la tête, et le vit. Isley s’avançait vers elle, ne la lâchant pas du regard. Elle se plongea dans ses yeux bleus, magnifiques, et eut l’impression de se perdre à l’intérieur. Elle entendait la voix de leur double, mais les ignorait totalement. Elle ne pouvait pas détourner la tête, ne voulait plus les écouter. Elle en avait assez de tout ça. Elle était exténuée, n’avait plus envie de se battre. Si l’Ange écoutait ce que disait son double, il serait facile de la tuer. Il n’avait que lever légèrement son arme, et l’enfoncer dans son corps frêle. Araya avait l’impression que plus Isley s’avançait, plus les voix devenaient lointaines, comme si sa simple présence suffisait pour la calmer, l’empêcher de succomber aux idées sombres que lui soufflaient son double. Et bientôt, il fut à sa hauteur, plongeant ses yeux dans les siens. Sa respiration était courte, et faible, incapable de faire le moindre geste, ne sachant ce qu’il allait faire. Il pourrait le faire, c’était si simple. Il avait l’habitude de tuer des monstres comme elle. Il regretterait peut-être son geste pendant un temps, mais il finirait par l’oublier, fier d’avoir accompli son devoir de défenseur du bien.

Mais rien ne se passa comme elle se l’imaginait. La faux s’écrasa au sol, le bruit de l’acier frappant le roc résonnant dans cette caverne. Puis les bras de l’Ange vinrent entourés son corps, la pressant contre lui. Elle se retrouva coller contre lui, sa tête appuyé sur sa poitrine. Ses yeux s’écarquillèrent par la surprise, et la peur. La peur qu’il puisse lui faire du mal. Son corps se figea, incapable de réagir. Pourtant elle se sentait si bien dans ses bras, malgré la douleur dans son dos. L’odeur de l’Ange envahit son espace vital, mais ça ne l’effraya pas, au contraire. Elle écouta ses paroles murmurées à son oreille. Des paroles pleines de culpabilités par rapport à ce qu’il avait laissé faire. *Non… Ne dit pas ça… Tu étais mon Ange… Tu…* Pensa la Vampire. Non, pourquoi pensait-elle cela? Elle voulait regretter de l’avoir choisi. Peut-être que si elle avait choisi un autre Ange, elle serait peut-être encore en vie… Mais elle n’arrivait pas à regretter. Elle en était incapable. Mais elle avait peur. Peur de tout. Peur de l’attachement qu’elle ressentait encore pour lui. Peur de faire à nouveau confiance. Peur d’être à nouveau abandonner. Peur de tellement de choses. Elle n’arrivait qu’à ressentir cette terrible peur. Effrayante et douloureuse, s’accrochant à elle, comme une sangsue aspirant tout espoir, tout bonheur. Ne laissant plus assez de place pour d’autres sentiments.

Araya sentait le souffle de l’Ange sur ses cheveux, son odeur toujours agréable malgré la peur et la sueur dut à l’effort. Elle entendait son cœur battre dans sa poitrine. Un bruit qui lui donnait soif. Mais ce n’était pas ça qu’elle entendait le plus. Non, c’était sa voix. Il exprimait autant qu’il le pouvait ce qu’il ressentait. Il était bien meilleur qu’elle pour ça. Isley relâcha son emprise sur elle, s’éloignant légèrement d’elle pour pouvoir la regarder dans les yeux. Elle sentait son cœur se compresser, ratant plusieurs battements, face à ses yeux opalescents, qui la suppliaient de lui pardonner. Des yeux emplis de promesses. Brûlant du désir de se faire pardonner, de lui montrer toute la confiance qu’il avait pour elle. Araya ! Tue-le ! Maintenant ! C’est le moment, il a baissé sa garde ! TUE-LE ! Hurla le double de la jeune femme. Elle continua de crier, essayant de faire réagir la Vampire, mais cette dernière ne l’écoutait pas. Elle était trop occupée à se perdre dans le regard d’Isley. A écouter sa voix, ses paroles, et les repasser en boucle dans sa tête. Elle ne pouvait se détourner de lui. Elle n’arrivait pas à le repousser malgré sa colère contre lui, malgré le fait qu’elle lui en voulait tellement. Araya finit par baisser la tête, se mordant la lèvre inférieure. Elle avait encore du sang dans la bouche, et sur ses lèvres.

« Pourquoi ? Pourquoi tu veux encore me protéger ? ». Murmura-t-elle, puis elle releva la tête vers lui, le regardant dans les yeux. « A quoi bon tenter de réparer ce qui a été brisé, broyé, déchiré ? »

Elle n’attendait pas vraiment de réponse à cette question. Pour elle, il n’y en avait pas. C’était tout simplement impossible de recoller les morceaux. Mais pourtant… Elle voulait tellement le croire. Tellement croire qu’il pouvait la soutenir, la reconstruire. Soudain, ses jambes se mirent à trembler, ses yeux glacials plongés dans l’océan des siens. Les dernières barrières de son esprit cédèrent si soudainement, qu’elle n’eut pas le temps de faire quoique ce soit. Les larmes coulèrent de ses yeux, roulant sur ses joues creusent. Et, en repensant à tout ce qu’il lui avait dit, Araya fit un pas vers lui, et passa les bras sous sa cape, entourant sa taille de ses maigres bras. Elle logea sa tête dans son cou, les larmes continuant de couler à flot. Elle resserra sa prise sur lui, refermant ses doigts sur ses vêtements, le tirant vers elle. Ses barrières cédant, toutes ses inhibitions étaient partis en fumée, sa peur d’être touché disparaissant pendant un temps. Elle voulait être rassurée. Que ce soit lui qui la rassure. Non ! Non ! Tu dois le tuer ! C’est ta seule chance !. S’exclama le double de la Vampire. Mais cela faisait longtemps qu’elle n’écoutait plus ses hurlements de haines contre Isley. Elle s’accrochait désespérément à lui, sentant son odeur, son cœur battre, son souffle prêt d’elle, sa chaleur passant de lui à elle, l’englobant. Une douce chaleur, réconfortante. Une sensation qu’il n’avait pas senti depuis bien trop longtemps.

« J'aimerais… J’aimerai  tellement te dire à quel point je te déteste, à quel point tu m'as fait souffrir et pleurer... » Commença-t-elle, sa voix enroué par les sanglots. « J'aimerais te dire que je veux t'abandonner comme tu l'as fait avec moi mais… Mais… Je… Je… »

Sa voix se brisa, et elle fut incapable de terminer sa phrase, ses larmes continuant de tremper l’épaule de l’Ange. Elle n’arrivait pas à dire ce qu’elle ressentait pour lui. Elle ne savait même pas ce qu’elle ressentait réellement pour lui. Est-ce qu’elle le haïssait, s’inquiétait pour lui, voulait le protéger ? Son esprit était si confus qu’elle ne savait plus ce qu’elle ressentait. De toute façon, même si elle l’avait su, elle n’aurait jamais pu lui dire les sentiments qu’elle avait pour lui. La seule chose qu’elle pouvait faire, c’était pleurer dans le creux de son épaule, et le serrer aussi fort qu’elle le pouvait, sans pouvoir lui faire mal, ses forces si maigres. Elle arrivait à peine à tenir debout, s’appuyant sur Isley. Et tandis qu’elle pleurait dans ses bras, les ombres agonisaient, leur hurlant de s’entre-tuer, mais aucun des deux ne les écoutait. Elle frotta sa tête contre lui, essayant d’arrêter de pleurer, mais en était incapable, ses émotions se libérant d’un coup. Toute cette tristesse, et cette peur qui la ravageaient, trouvaient enfin un chemin pour s’exprimer.

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Isiode et Isley
Lun 28 Mar 2016, 05:12

Autrui pour être bien
« Toc, toc… C’est ton passé qui m’envoie… »

À quoi bon tout tenter pour l’être cher? À quoi bon tout tenter pour des idéaux? Pour des rêves, des échecs? Pour la vengeance, pour l’amour, pour la haine, pour l’amitié? À quoi bon tout tenter pour des croyances ou de vils mensonges? À quoi bon tenter tout cela? En mon sens, il n’y avait qu’une seule réponse satisfaisante: car tout était bon pour accomplir ce qui plait le plus à soi. Alors – la réponse vous paraîtra évidente – pourquoi voulais-je réparer ce qui avait été brisé, broyé, déchiré, comme elle l’avait énuméré? Je le faisais pour moi.

Ne me regardez pas ainsi. Je ne m’en cachais pas. Même si j’étais un Ange, je ne pouvais être complètement exempt de caractères tel que l’égoïsme. Mais voilà, la vérité, c’est que je l’étais. Je lui demandais de me pardonner pour mes erreurs du passé; je lui demandais d’accepter à nouveau ma protection malgré le cuisant échec de la première expérience; je lui demandais de tourner le dos à sa haine pour me laisser une seconde chance: n’était-ce pas parfaitement égoïste de ma part? Pourtant, rien au monde ne me ferait plus plaisir que si elle l’acceptait. Je voulais rester auprès d’elle pour la veiller, pour être en mesure de la protéger, au contraire de ce qui s’était passé, il y a quelques années. Je voulais être là lorsqu’elle le demanderait, je voudrais être à ses côtés pour éloigner tous les démons de son passé. Je voulais tout simplement être présent pour elle, et ne plus la quitter, comme nous l’avions fait, auparavant, en des circonstances beaucoup plus déchirantes.

Et je pensais à tout cela en la serrant doucement dans mes bras, en écoutant ses pleurs résonner faiblement à mon oreille, en sentant son souffle tressauter contre ma nuque. Voilà pourquoi je souhaitais être à ses côtés. Pour être là, pour elle, et ne plus l’abandonner comme autrefois. C’était terminé, je ne voulais plus la décevoir, je ne voulais plus lui causer ce genre de larmes, celles-là même que j’avais aperçu dans ses souvenirs, celles-là même qu’elle n’avait cessé de verser en attendant mon secours, qui n’était malheureusement pas venu. C’était bien trop douloureux, trop douloureux… Rien que la savoir dans cet état me serrait le cœur, mais savoir que je pouvais être là pour la soutenir me rassurait énormément. Au moins, je pouvais m’assurer qu’elle ne souffre pas toute seule, dévorée par cette peur écrasante qui n’avait de cesse de l’oppresser; au moins, je pouvais m’assurer qu’elle avait une épaule sur qui elle pouvait pleurer au lieu de tout inonder à l’intérieur de son corps si frêle. Lorsqu'elle se mit à bégayer, mon ouïe ne percevait que sa voix, ses sanglots me faisant mordre ma lèvre. Tu n’es pas obligé de dire quoi que ce soit. Je le sais, Araya. Je n’ai pas tout vu, mais je l’ai senti, ici, à l’intérieur de moi… Je n’étais toujours pas en mesure d’expliquer cet étrange partage de sensations et de sentiments, mais grâce à celui-ci, j’avais tout de même été plus apte à comprendre ce que pouvait ressentir la Vampire, à saisir la grandeur de sa peine, de sa colère, de son effroi envers le monde. Tout ce qu’elle avait vécu l’avait poussé dans des abysses aux profondeurs insoupçonnées, la retirant à toute liberté, à toute lumière qui pourrait la réchauffer. Elle était prisonnière de son fardeau, des ténèbres dans lesquelles on l’avait enfoncé, des peurs qui devaient la hanter: de son passé.

Doucement, presque avec hésitation, je vins lui caresser la tête, silencieux, laissant mes doigts toucher ses longues mèches sombres et fines. Elle pouvait pleurer comme bon lui semblait, aussi longtemps qu’elle le souhaitait, je resterais là pour la rassurer – enfin, du mieux que je le pouvais – et même lorsqu’elle n’aurait plus la force de pleurer, je resterais là pour la soutenir. C’est alors que je sentis un liquide poisseux se coller à mes doigts et, surpris, je levais ma main devant mon visage. Du sang… Mon double… Ça devait sûrement être lui qui lui avait fait ça, alors que je tentais de reprendre mon souffle au sol, aussi faible et impuissant qu’un nouveau-né que l’on avait retiré des bras maternels. Lentement, je déposais ma main sur sa blessure et sentant le corps de la Vampire se crisper, je la rassurais aussitôt.

« C’est pour permettre la coagulation du sang… » Dis-je sans cesser de caresser ses cheveux.

Prenant de grandes respirations, je me concentrais profondément pour user de la Magie des Cieux sur sa blessure. Malheureusement, je n’avais suffisamment d’énergie que pour stopper l’écoulement du sang et mon teint devint rapidement livide; ma respiration, de plus en plus sifflante et difficile. Mon corps, alors, fut secoué d’un effroyable frisson, et je dû me soutenir à la paroi de la grotte pour ne pas choir au sol et entraîner Araya dans ma chute. Pour le reste des soins, il faudra attendre d’avoir rejoint l’auberge, pensais-je en tentant de calmer l’affolement de mon cœur, qui, ayant brusquement réagi à ce nouveau drain d’énergie, n’avait cessé de s’accélérer pour, soudainement, diminuer. Jetant un bref coup d’œil vers mon poignet blessé, je relâchais un soupir.

« Il faut que nous rentrons… » Annonçais-je après quelques minutes, sans pour autant relâcher la Vampire, déposant ma tête contre le mur en pierre.

Je fermais les yeux quelques instants, me plaisant à n’écouter que ce silence, ce doux silence soudainement moins oppressant, moins terrifiant, qu’au moment où nous avions pénétré dans le souterrain. Dans les vibrations de l’air, c’était comme s’il n’y avait qu’elle, et moi, je n’étais là que pour la sentir tout autour de moi: son odeur à elle, sa respiration à elle, les traces de ses sanglots qui nous enveloppaient, comme des composés aux atomes de l’atmosphère… C’est pourquoi, très lentement, je finis par me détacher d’Araya pour aller reprendre Providence et Immortel, toutes les deux éparpillées dans la grotte. Ma faux fut la première que je tins en main et mon épée, après quelques minutes de recherche, retentit brusquement après que je l’ai, par inadvertance, poussée avec mon pied. Soulagé d’avoir mes armes en main, je rengainais mon épée à ma ceinture et, à l’aide de ma faux, je me traînais doucement vers Araya, mes yeux cherchant les siens dans la pénombre du souterrain. Lorsque je parvins à la rejoindre, je lui proposais aussitôt mon épaule pour l’aider à progresser dans la grotte.

« Avec tout ça… je n’ai même pas eu le temps de te dire que je suis vraiment heureux de te savoir en vie… »

Des larmes, alors insoupçonnées, vinrent doucement dégringoler le long de mes joues.

« Tu ne sais pas à quel point j’ai désespéré en sentant notre lien se briser… » Terminais-je en hoquetant, apportant l’une de mes mains à mon visage, essuyant le plus rapidement possible ces coulées d’eau salines.


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