-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Lieu du Chef (Déchus et Magiciens) - La Peste Immortelle

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Jeu 17 Mar 2016, 00:47


La Peste Immortelle

Lieu du Chef (Déchus et Magiciens) - La Peste Immortelle HRmmyW


« Saloperie ! ». Le garde décocha un coup de pied dans l'énorme rat, et celui-ci couina, puis sembla exploser dans un bruit visqueux. Un liquide noir et pestilent se répandit sur les bottes et le pantalon de l'homme, arrosant généreusement le sol autour. « Bourses de Troll, qu'est-ce que c'est que ce foutoir ! ». On entendit comme un bruit de gargouillis, et ce qui restait du rat commença à bouillir, un filet de fumée noire s'en échappa ; avec un cri de douleur, le soldat retira sa botte, alors que ce qui semblait être de l'acide attaquait le cuir et les boucles de métal. Il écarquilla les yeux en reculant. « … Foutre… ». En quelques secondes, il ne restait de la chaussure qu'un morceau de peau à moitié rongé. L'homme frissonna, et se prépara à rentrer à cloche-pied pour faire son rapport. Il se retourna, mit sa main en visière et jeta un œil à la Grande Bibliothèque, en haut d'Avalon. Ça risquait de faire une trotte, et il ventait trop fort pour se casser le dos à monter jusque là-bas. Alors qu'il entamait sa marche en grommelant, un concert dissonant de couinements affamés monta dans son dos. Le temps de faire volte-face, il sentit de puissants crocs mordre sa chair. Il tenta de faire sortir ses ailes, et quand elles apparurent, deux autres rats se jetèrent sur lui, arrachant plumes et peau. Le garde hurla, et son cri se perdit dans une rafale de vent ; bientôt, sa voix fut couverte par les bruits de mastication et les grognements bestiaux.

Eerah tendit une main, paume vers le ciel, et devant lui, une vingtaine de rats furent fauchés dans leur course, mort, leurs esprits soufflés. Derrière lui, un homme en tenue de moine sembla effectuer quelques pas de danse, et une vague de feu déferla sur les cadavres, les réduisant en cendres avant qu'ils n'explosent. « Restez là, protégez l'entrée de la bibliothèque ! Rien ne doit y entrer ! ». Sans attendre, il monta quatre à quatre les marches qui montaient à la grande porte en chêne, passa entre les deux statues de Lion et de Tigre. La nuit était noire d'encre, et partout en ville s'allumaient les feux d'alarme. Au loin, on voyait d'autre lanceurs de sort envoyer des gerbes de flamme sur les vagues de rongeurs. Le Déchu s'agenouilla, et suivit les traits formés par une rune tracée à même la roche. Il plasmodia quelques mots en langue Déchue, et petit à petit, plusieurs cercle s'illuminèrent ; quand il passa son doigt le long du plus grand cercle, il termina sa formule en prononçant un mot avec plus de force : « VIE ». Un craquement sourd, et les deux immenses statues s'éveillèrent dans un même rugissement, avant de sauter à bas de leur piédestal. Telles deux sentinelles, elles écrasaient et balayaient de leurs puissantes griffes les nuées de rats. Eerah fixa, inquiet, le liquide noir projeté sur les pattes des statues animées, mais celui-ci coula le long de la pierre, sans lui causer de dommage apparent. Soulagé, il continua sa course en direction de la Grande Bibliothèque. Deux gardes lui ouvrirent la porte et refermèrent rapidement derrière lui. Derrière se dressait Maguertha, son carnet plaqué contre la poitrine, en train de se ronger un ongle. Elle sursauta en le voyant entrer, et poussa un soupir de soulagement. « Oh merci, tu es en vie ! ». Si la situation n'avait pas été aussi critique, Eerah aurait pu sourire. « C'est le bordel dehors, Maguertha. ». « J'ai déjà envoyé les Vellons, ils ordonnent à tous les habitants de barricader portes et fenêtres, et deux messagers sont partis pour le Lac de la Transparence, contacter l'Ultimage. ». « Bien. ». Ils marchaient à grands pas en direction des étages supérieurs, la Vincide de l'Avarice consultant frénétiquement les notes sur son carnet. « Mais la source de l'invasion n'a pas encore été découverte, on dirait juste qu'ils apparaissent de nulle part, et ça sans fin ! Les officiers qui gardent la porte de Phah sont affirmatifs, ça ne provient pas des Bas-Fonds ; idem au lagon et à la porte Nord, Est et Sud. ». « Est-ce qu'on sait ce que c'est au moins ? ». « Non. Lisa et Queen on essayé d'en attraper, mais s'ils sont isolés du groupe, ils se désagrègent pour devenir cette matière visqueuse. Et ça ronge tout, le verre, l'acier, le bois… ». « Pas la pierre. Le tigre et le lion font un carnage dehors. ». « Ah ! Parfait ! ». Elle griffonna une note à la va-vite, et, en amenant deux doigts à sa bouche, siffla puissamment. Semblant jaillir du néant, Ythy et Othy apparurent, effectuant une révérence coordonnée. La jeune femme agita la main, agacée, et leur donna un morceau de parchemin : « Amenez ça aux ingénieurs, qu'ils voient si ça leur dit quelque chose. ». Les deux Génies acquiescèrent et disparurent.

Eerah poussa la porte de son bureau, la Vincide dans son sillage. « On va avoir besoin de tout le monde. Contenir la propagation de ces saletés risque de ne pas suffire. Que les combattants s'attellent à la tâche, et qu'on les prévienne pour l'acide, qu'ils se débrouille pour trouver de l'ardoise ou n'importe qui qui pourra faire office de protection, du moment que c'est en pierre ! ». Le roi fouilla dans ses papiers en jurant. Il tira finalement une grande carte de la cité, et avec un crayon, encercla plusieurs zones. « Ici, là, et là, il faudra envoyer les pyromanciens, il n'y a que là qu'ils ne risqueront pas de mettre le feu à la cité. On a plus de nouvelle du secteur de la banque, que Josah s'y rende sans attendre. Et envoyez quelqu'un vérifier à la Porte de Phah. On ne sait jamais. ». « C'est noté. ». Il leva la tête vers la Déchue, et ses iris luisirent. « Nous aurons besoin de l'aide des gens de Caelum. ».

Explications

Yo les lapins !

LDC "à la cool" ; Avalon est sous le coup d'une invasion de rats, sauf que ce ne sont pas des rats ordinaires ! En gros, ils font la taille d'un chat, ont un aspect vraiment repoussant, on dirait qu'ils sont morts depuis des jours. Quand ils meurent, ou quand on essaye de les capturer sans les tuer, ou quand... Ils veulent, en fait, ils explosent, en projetant un liquide noir visqueux qui colle à tout et qui dissout tout SAUF la pierre.

Il y a un moyen de ne pas les faire exploser, c'est de les faire brûler. Entièrement et rapidement.

Donc plusieurs choses ! C'est un LDC commun entre Déchus et Magiciens ! Les Déchus sont sur place, évidemment, et les Magiciens sont libre de choisir comment ils arrivent, mais pas à pied, ça risque d'être un peu tard ;) La solution simple : Quelqu'un au gouvernement Magicien vous téléporte directement à la Grande Bibliothèque à Avalon.

Une fois sur place, vous pouvez faire plusieurs choses : Taper, empêcher les rats de progresser dans la ville, sachant que vous avez VRAIMENT l'impression que c'est sans fin, qu'il en vient toujours plus, sans savoir d'où. Du coup, autre possibilité : vous cherchez d'où ça vient. Si vous faites ça, vous allez vous rendre compte que les rats semblent se "matérialiser" depuis les égouts ; ils émergent de l'eau croupie. Ouais, pas de révélation de dingue, ça viendras au prochain LDC :D

Tout ça va durer toute la nuit, et au lever du jour, ils arrêtent de sortir de l'eau, et il ne reste plus qu'à terminer ceux qui sont déjà nés, mais ça fait quand même un paquet !

Autre mission possible, si vous avez les pouvoirs pour, jouer à l'incinérateur ! Ça consiste, comme vous vous en doutez, à brûler les cadavres avant qu'ils ne dissolvent la cité entière.

Et enfin, vous pouvez bien sûr, comme toujours, faire du soutien aux blessés et aux victimes.

Si vous avez des questions, besoin de précisions, ma boite à MP est ouverte !
Seuls les Déchus et Magiciens peuvent participer !

Deadline : 16 avril.

Gain(s)

900 mots : 1 point de spécialité au choix.

OU

1600 mots : Perception de la vie : Vous ressentez la présence de chaque chose vivante autour de vous, et à environ une cinquantaine de mètres, à travers la matière. Vous êtes capable pour chaque source de vie de détecter s'il s'agit d'un animal, d'une plante, d'un humain (au sens large, toute chose qui a plus d'intelligence qu'un bulot), et de savoir quel est son sexe.

ET

Pour 450 mots de plus (donc pour 1350 mots, ou 2050 mots) : Un point de spécialité supplémentaire.

Récapitulatif des Gains


Personnage / Lien / Gains



Lieu du Chef (Déchus et Magiciens) - La Peste Immortelle GqzDWY

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34621-eerah-von-dreth
Invité
Invité

avatar
Mar 22 Mar 2016, 22:35


« Je crois que nous commençons à être à l’étroit. » maugréa tout bas la Déchue, agacée de devoir enjamber les obstacles, semés sur sa route et qui l’empêchaient de circuler librement dans l’appartement qu’elle louait dans un joli petit hôtel de la Cité d’Avalon. Victoire rit. « Il y a eu des imprévus. » répondit-elle en haussant les épaules, loin d’être dérangée par la proximité que le manque de place obligeait à entretenir avec les autres. Elle était d’ailleurs assise en travers du divan, les pieds posés sur les genoux de son amant. Belle accorda un léger regard à la scène, songeuse. Le temps où elle vivait seulement en compagnie de Victoire, servante et amie, ainsi que de la tendre Grâce et l’impétueuse Arabella, deux toutes jeunes femmes qu’elle avait pris sons son aile, était révolu. La petite troupe avait été rejointe par d’autres individus, pour des raisons qui ne se ressemblaient pas. Tout d’abord, la paresseuse Prudence était arrivée, offerte à Nymphe pour fêter sa victoire à l’une des épreuves de la Coupe des Nations et était censée la servir, à l’instar de Victoire. Puis ce fut au tour d’Harmonie de s’inviter chez Belle. Devenues de proches amies, elle lui proposa d’emménager pour palier à ses difficultés financières. Enfin, ce fut Victoire qui ramener Lukas, désireuse de le mettre dans son lit. Il paraissait séduit par l’idée d’avoir une Maîtresse et revint plusieurs fois. Il finit par ne plus repartir. L’idée déplut d’abord à Belle mais elle finit par l’accepter, pour avoir nouer une relation fraternelle avec lui. L’appartement devenait petit pour sept personnes. Belle soupira. « Je vais songer à une alternative. » Il commençait à être tard. Elle voulut préparer un repas mais elle n’avait pas de quoi cuisiner. « Grâce n’est toujours pas revenue ? » s’étonna-t-elle. Victoire, qui minaudait et dévorait son Ange d’Orgueil des yeux, se tira lentement de ses rêveries. « Hum ? Ah oui. C’est bizarre. Elle n’est pas si longue, d’habitude. » Elle ne semblait pas inquiète outre mesure. « Tu ne veux pas aller la chercher ? » La brune souffla, contrariée. « Non. Désolée mais je n’ai pas vraiment envie de sortir. » Lukas se redressa légèrement. « Je peux y aller. » proposa-t-il. Belle sourit. Elle connaissait par avance la réaction de Victoire. « Non ! L’objectif est qu’on ne bouge pas de là, toi et moi. » - « J’ai compris. J’y vais. » Elle enfila rapidement une cape sombre par-dessus sa robe aux nuances pâles. « Tu n’as qu’à envoyer Harmonie. » Elle ne l’aimait toujours pas, sans que Belle comprenne pourquoi, mise à part le phénomène de jalousie. « Non, elle est occupée. Elle se charge de forcer Arabella à travailler pour l’école. » Sans plus d’explication, elle s’en alla.

« Grâce. J’allais partir à ta recherche. » A peine sortie, l’Orine percuta la Déchue. Toujours muette, la jolie blonde secouait les mains, les lèvres entrouvertes comme pour hurler des mots qu’elle ne pouvait pas articuler. « Attends, je ne comprends pas. » Elle lui prit doucement les bras et analysa un instant la situation. Elle n’avait pas ses courses, était en sueur et paniquée. Quelque chose n’allait pas, c’était évident. D’un geste plus lent, Grâce désigna une direction. « Rentre. Je vais voir. » L’Orine secoua la tête et voulu la tirer par l’épaule. « Ne t’inquiète pas pour moi. Monte. » Belle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. S’il avait fallu qu’elle devine, elle n’aurait pas réussi à trouver la réponse juste. Quelques pas lui suffirent à voir l’ampleur de la situation. Des immondices sortaient de toute part, sorte de gros rats noirs et répugnants qui courraient dans tous les sens. Quelques Soldats de la Garde d’Avalon tâchaient de freiner leur avancée. L’un deux aperçut Belle, qui approchait doucement, les yeux écarquillés. « Lady Von Ez’Naremiel ! » s’écria-t-il. « Il faut partir ! » Elle sursauta. Plusieurs rats venaient d’imploser, rependant tout autour d’eux la matière noire et visqueuse de leur corps. « Est-ce que ça … va … » Belle avait esquissé un mouvement, désireuse de venir en aide aux militaires. Seulement, elle fut coupée dans son élan, déconcertée par les effets du liquide sombre. Il était acide. Terriblement acide. Il était en train de dissoudre la chair. Ceux touchés hurlaient. Belle plaqua ses mains sur ses lèvres, les traits déformés par l’effroi. D’autres Soldats étaient arrivés en courant, s’évertuant à contrôler la situation. « Allez-vous-en ! » cria un autre à la Déchue, qui finit par tourner les talons et détaler. Pourtant, elle ne comptait pas se réfugier chez elle. Il était de son devoir de faire quelque chose. Elle ne voulait pas rester sans rien faire. Elle ignorait ce qui était en son pouvoir. Pour autant, sa décision était ferme. Réfléchir de manière efficace restait une tâche compliquée. Belle ne savait pas où se replier. Les rats étaient partout. Visiblement, ils se servaient de leur propre chair comme d’une arme. Ils avaient tendance à exploser, pour un oui ou un non. « Attention ! » Elle se jeta sur une jeune femme, proche d’une de ses créatures qui semblait prête à faire mouche. Dans un grand fracas, elles s’écroulèrent le long d’un muret, sans se douter qu’il avait été leur salut. « On ne … ? » bredouilla la jeune femme, surprise d’être encore en vie. « Non. Non, on va bien. Vite, rentrez chez vous. »

Belle prit un peu de hauteur, non pas grâce à ses ailes tant les vents étaient forts mais en grimpant simplement aux fenêtres des maisons, jusqu’à échapper aux rats, dissimulée dans l’ombre. D’où sortaient toutes ses horreurs ? Elles ne pouvaient tout de même pas apparaître d’un claquement de doigt. Quelqu’un avait dû les emmener. Belle secoua la tête, peu satisfaite par cette idée. Les rats étaient bien trop nombreux pour avoir été lâché par des façons aussi simplistes. Cela ne résolvait rien. Comment faisaient-ils pour se multiplier aussi rapidement ? Belle se mit en tête de trouver la clef de ce mystère-là, certaine que cela pourrait faire avancer les choses. Connaître la manière qu’ils utilisaient pour proliférer, le lieu d’où ils sortaient, ce serait déjà une bonne chose. Toutefois, elle allait devoir retourner sur la terre ferme pour remonter la piste. Cela risquait d’être dangereux et délicat. Belle était anxieuse. Elle n’était pas certaine que ses capacités de régénération soient assez puissantes pour la protéger des éclaboussures acides des rats. « Lady Von Ez’Naremiel, vous feriez mieux de rentrer chez vous. » l’interpella un Soldat, quelques minutes après sa descente de son perchoir. « Non ça ira. » Sa voix avait quand même quelques trémolos de circonstance. « Je cherche à savoir d’où ils viennent. » Le Soldat jeta un coup d’œil à ses frères d’arme, qui incendiaient les rats avec insistance pour en venir à bout avant qu’ils n’explosent. La réputation de Belle eut raison des réticences. « D’accord. » consentit-il. Il appela trois soldats, leur demandant s’ils acceptaient de venir en aide à la Déchue dans son projet. Ils acceptèrent sans réfléchir. « Comment voulez-vous procédez ? » - « Il faudrait … faire le chemin inverse du leur, autant que possible, jusqu’à atteindre un point intéressant. » C’était risqué. Ils allaient confronter les rats de front. Belle n’avait pas d’autres idées à proposer. Les Anges Noirs qui accompagnaient la jeune femme possédaient le don de faire naître le feu pour certains, de le contrôler pour d’autres. Ils allaient être d’une aide précieuse. « Ils ne semblent rien pouvoir contre la pierre. » précisa un Soldat. Belle se maudit de ne pas y avoir pensé avant, dans la précipitation. Pour l’heure, l’information, quoique capital, ne lui était pas d’une grande aide. Elle n’avait pas la force de trainer un abri de pierre. Au moins, ils savaient où s’abriter, en cas de problème.

« Est-ce que ça va aller ? » s’inquiète Belle, soucieuse de l’état des Soldats qui avaient bien voulu l’aider et qui donnaient la moindre de leur force en la tâche. Les trois hochèrent la tête mais avec la mâchoire crispée. Ils devaient solliciter leur magie plus que de raison. La Déchue faisait de son mieux pour leur venir en aide, plus en volant au secours de ses protecteurs plutôt qu’en repoussant concrètement les attaques. Une fois, elle reçue sur la peau quelques maigres petits restes de liquide noir. La douleur fut surprenante d’intensité mais heureusement, de moindres mesures et l’Infection Germinale eut facilement raison de l’acide. « Repli ! » s’écria un des Soldats, qui ne laissa pas le choix à Belle. Il l’entraîna dans une maison dont il avait dû malmener la porte pour entrer. C’était une résidence appartenant à des Déchus qui heureusement, n’étaient pas présents. Avec la Déchue sous le bras, il grimpa les escaliers, suivi de près par les deux autres membres de la Garde d’Avalon. « Ils étaient vraiment trop nombreux. Cela n’aurait été rien de plus que de se jeter dans la gueule du loup. » D’un pas fluet, elle s’approcha d’une fenêtre. Elle n’avait pas eu le temps de prendre la mesure de l’invasion. « Oh. » Elle ne put pas faire d’autre commentaire face au spectacle. Les rats grouillaient et même les estimer était difficile. Ahurie, Belle attrapa sa tête et glissa ses doigts froids dans ses longs cheveux blonds, pour les écarter de son visage, le rejeter en arrière. « C’est … » Elle ne trouvait pas le mot adéquat pour décrire ce qu’elle voyait. Puis quelque chose la fit tiquer, attira son attention. Interloquée, elle se pencha en avant. « Que se passe-t-il ? » - « Je … Vous ne voyez pas ? » Ils se glissèrent près d’elle pour suivre son regard. « Qu’est-ce qu’on est censé voir ? » Elle pointa du doigt les égouts. « J’aimerai voir ça de plus près. » On lui agrippa le bras. « Ce serait vraiment une mauvaise idée. » - « Je crois qu’ils viennent de là ! » - « Ne risquez pas votre vie pour autant. » Entêtée qu’elle était, elle n’écoutait les bons conseils que d’une oreille. Déterminée à tirer le fin mot de l’histoire qu’elle tenait à dérouler, elle dévala les marches, échappant à l’emprise des Soldats qui cherchaient simplement à la préserver. « Hé ! » Ils furent sur ses talons.

Les flammes rongeaient les rats. Les Soldats n’avaient plus vraiment eu le choix et se contentaient de détruire les envahisseurs et de protéger la jeune Déchue. Accroupie près des égouts, elle jetait un coup d’œil, sans trop risquer de s’approcher. Ils sortaient, par dizaine et dizaine. Belle ne voyait pas très bien. Il faisait nuit et discerner quoique ce soit avec clarté était un défi, quoiqu’aidé par le feu éphémère et dansant. La mine grimaçante, elle se redressa et recula, dégoutée par ce qu’elle avait vu ou croyait avoir vu. « Quoi ? » marmonna un Soldat, occupé à sauver leurs vies. « Je … crois … qu’ils sortent de l’eau croupie. » - « Comment ça ils en sortent ? » - « C’est difficile à dire. Les égouts me semblent vide. Il n’y a rien d’autre que l’eau. Puis ils émergent, en jaillissent. » - « Alors vous avez ce que vous voulez ? » - « Oui. J’aimerai en faire part au Dædalus. » - « Si vous arrivez à le rejoindre, pourquoi pas. Pour le moment, nous allons nous contenter de retrouver les autres. » Il sous-entendait clairement qu’ils arrivaient au bout de leurs capacités. Belle acquiesça, consciente qu’elle en avait déjà demandé beaucoup. Elle alla dans une petite demeure plutôt sûre et protégée de l’invasion où les blessés étaient regroupés. Elle donnait les premiers soins à certains. Elle ne pouvait pas faire grand-chose d’autre, bien que du coin de l’œil, elle épie l’éventuelle présence du Roi, à qui elle confierait ses trouvailles si cela pouvait se révéler utile. « On ne va pas tenir. On ne va pas tenir ! Il y en a trop … Cela ne va jamais s’arrêter … » Ceux qui attaquaient les rats de front n’en pouvaient simplement plus. Belle ne savait pas comment les rassurer. Elle susurrait des mots apaisants, tout bas, et s’occupait d’eux. « Je suis sûre que ça va bientôt se calmer. » murmura-t-elle à l’un d’eux. « J’en suis sûre. » C’était un sentiment irréel, une sensation, une intuition. Elle ne parvenait pas mettre le doigt sur son sentiment. Comment aurait-elle pu se douter que des origines dont elle n’avait pas connaissance était en cause ? Belle n’était pas tout à fait une Déchue. « Il faut attendre le lever du jour. Tout ira mieux. Je vous le promets. La nuit sera longue mais le calvaire touche à sa fin. » Belle était fatiguée. Elle aurait pu rentrer chez elle. Victoire et les autres devaient être inquiets, pour s’être sûrement renseignés sur les évènements. Elle n’en avait pas le désir. Elle voulait aider, encore une fois.  

+ de 2 100 mots : Perception de la vie + 1 point de magie. Merci beaucoup pour ce lieu !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 25 Mar 2016, 19:00

Lynn, une petite silhouette encapuchonnée, passait la grande porte de Phah, minuscule entre cette arche de pierre délabrée qui fut autrefois l'entrée de la ville. La cité de Mallet, une capitale pour les anges déchus afin de les fédérer, de les unir en un même territoire dont l'intégrité était revendiquée et défendue. La race des parias acquérait ainsi un réel pouvoir et une reconnaissance dans la géopolitique du monde. Bien que cela paraisse évidemment maintenant, c'était un idéal partagé par bien des races à cette époque ; la volonté de s'affirmer dans ce monde et de crier avec fierté "Nous sommes là, nous sommes unis et nous sommes forts !". Les magiciens aussi l'avait fait, en sortant de l'anonymat du repère caché et en établissant ses frontières sur le Lac de la transparence. Qui penserait encore que dans le passé, le Cœur Bleu n'était rien d'autre qu'une rumeur, un secret caché sous les eaux.

Et maintenant, voila qu'Edwina réalisait les rêves et les ambitions de l'ancienne Ultimage en établissant un avant-poste sur le territoire de la Plage de Sable Fin, un territoire que Lynn avait tant convoité du temps de sa régence. L'Ultimage déchue était fière de son successeur et de ce qu'elle avait accomplie... mais jamais elle n'aurait l'honnêteté de l'avouer. Ce que faisait les magiciens ne la concernait plus et elle était bien loin des considérations politiques de jadis. Ce qui était arrivé à Orion, l'Empereur Noir de son temps, l'avait suffisamment dégouté des turpitudes de la politique.

L'ancienne ville était semblable au bas-quartiers de toute grande ville qui se respecte. Les bâtiments étaient vieux et mal entretenus, les rues étaient sales et puaient l'urine chauffée au soleil. La population de déchet rivalisait avec les immondices de la chaussée ; galeux souffreteux, tire-laine, mendiants et simili-anarchistes formaient cette joyeuse Cour des Miracles. Bref, Lynn y était à son aise.

La jeune fille était perdue dans ses pensées tandis qu'elle louvoyait facilement entre les flaques de boue inondant la chaussée défoncée. Elle venait s'échouer dans ce trou à rat pour rencontrer un groupe d'anarchistes. Mais bien qu'elle les nomme ainsi, eux préféraient se qualifier de rebelles. Ma foi, un prétexte comme un autre pour se comporter comme un bandit tout en s'inventant un honneur. Certains n'assumeront donc jamais ?! Au moins partageaient-ils une plus haute opinion de Dante De Mallet que les autres habitants d'Avalon. A ce propos, cet homme était quelqu'un de bien, Lynn pouvait en témoigner pour l'avoir côtoyé en personne, il ne mérite pas la Damnatio Memoria dont il est affligé.

Quoiqu'il en soit, Lynn s'approcha du premier mendiant venu qui ne ressemblait pas à un bout de fromage fondu, et écarta les nœuds de sa longue écharpe rouge pour libérer sa bouche.

-Les Plumés, lui lança-t-elle.

Le mendiant n'eut aucune réaction, la regardant avec des yeux de bœuf, jusqu'à ce que Lynn, d'un air agacé, lui lance une pièce d'or qui fut aussitôt happée au vol. Le bonhomme sortit alors un chicot semblable à un décapsuleur pour tester la validité de son gain puis se leva pour guider la magicienne. Lynn se mit alors à le suivre dans un dédale de ruelles sales et d'égouts éventrés. Lynn repéra plusieurs sentinelles se faisant passer pour des badauds innocents mais qui surveillaient chaque points névralgiques du sinueux parcours que suivait Lynn. Cette dernière ne se faisait pas d'illusion sur le fait que l'endroit était garder et ce n'était que grâce à son guide que la magicienne n'était jamais arrêtée.

Elle fut alors conduite jusqu'à une vieille gargote aux vitres jaunies et au toit fatigué. Elle était totalement noire, signe d'un ancien incendie qui avait laissé le bâtiment sous la protection des dieux puisque seule la foi pouvait encore supporter la charpente calcinée. Ce n'est pas sans appréhension que Lynn y pénétra, lâchant des coups d'œil inquiets aux murs qu'elle s'attendait à voir s'écrouler d'un moment à l'autre. L'intérieur ne détonait aucunement du style artistique standard des quartiers défavorisés. La crasse avait formé un second parquet collant de bière renversées et de suie mêlée. Des gars accoudés à leur table faisaient sauter leurs garces sur les genoux tandis que celles-ci, vulgairement vêtues, gloussaient au moindre de leur bon mot. Une bande de pendard et coupe-jarret de la pire espèce se croyant investi d'une mission sacrée qui est de combattre le système et redorer l'ancien régime. Ils se croient les soldats de la liberté, de la justice, ou on ne sait quelle autre c*nn*rie. Néanmoins, ces gars-là ne pouvaient pas vivre de leur esprit chevaleresque et de leur bon droit. Ils trempaient donc dans des commerces alternatifs et illégaux. Et c'est là que Lynn intervenait.

Les regards trainaient sur Lynn qui passait entre les rebelles pour se présenter à une petite tablé qui transpirait suffisamment l'arrogance pour être certain qu'il s'agissait des meneurs. Sans un mot, le visage à demi voilée par son écharpe écarlate, elle fit flotter dans les airs quelques cristaux grisâtres, ressemblant vaguement à des éclats de sucre de canne et les déposa sur la table. Avec des gestes d'une langueur insolente, l'un d'eux attrapa les morceaux et en fourra dans sa pipe dont il alluma le foyer. Lynn était confiante, sa came étant la meilleure, aucun doute qu'il soit immédiatement conquis et qui lui en achète assez pour planer sans aile pendant un bon moment. Mais sur le moment, Lynn était plutôt intriguée par ce qui se passait derrière l'épaule du malfrat. Elle était persuadée d'avoir vu le mur bouger...

-Oh oh, p*tain de cul d'grêlon ! Fit le bandit en se pinçant l'arête du nez après sa première bouffée. Et tu vas me demander combien de reins pour cette médecine ?

-La moitié de son poids en or, rétorqua Lynn d'un ton professionnel. Le transport jusqu'à Avalon est compris dedans. Pas moins de dix kilos par mois pour commencer, ensuite on verra pour assouplir les pr... YIIIIIK !

Lynn poussa un cri strident alors que le mur d'en face venait de s'écrouler sous le poids d'une masse noire et grumeleuse. Alors que la magicienne se disait qu'elle avait eu raison de craindre la fragilité du bâtiment, les débris qui s'étaient déversés dans le salon prirent vie. Il s'agissait de gros rats de la taille d'un chat et à l'aspect nécrosé. La vermine, pas le moins du monde déboussolée par les destructions alentours, se mit à couiner sauvagement tout en essayant d'attaquer les jambes de ceux qui passaient à sa portée. Une greluche de comptoir fut la premier victime en échouant à se relever à temps et en se faisant boulotter à mort dans une série de cri d'agonie qui s'ajoutèrent à la panique ambiante. Lynn elle-même n'était pas un exemple de calme, mais tint bon devant le courage des crapules qui sortaient leurs armes pour se défendre. N'ayant aucune envie de paraitre plus lâche que ces rebus de la société, elle fit front avec eux. Cependant, la magicienne avait bien noté que les rats étaient visiblement mort et animés d'une magie nécromant. Aussi, tandis que les anges déchus tailladaient pour repousser les assaillants, elle eut tout le loisir de tracer des inscriptions à l'aide d'un index à l'halo bleuté qui laissait de longs filaments de lumière flottant à mi-hauteur. Les glyphe pulsant la magie de Suris s'accumulaient devant la magicienne, et lorsqu'enfin Lynn prononça les Mots de Pouvoirs, ils irradièrent une lumière aveuglante qui se déchargea dans toute la pièce. Lorsque celle-ci eut disparu les rats gisaient inertes, explosant tour à tour pour répandre sur le parquet un immonde goudron noir et corrosif.

-Facile, commenta Lynn avec humilité.

L'invasion de la gargote endiguée, tout le monde sortit dehors pour s'apercevoir que le chaos y était encore plus grand. Les rats grouillaient partout et attaquaient tous ceux qu'ils rencontraient à l'aide de leur crocs nécrosés ou en leur explosant dessus. L'horrible acide qu'ils exsudaient attaquait tout, de la chair jusqu'à l'acier, mais dans la panique, Lynn n'avait pas vraiment le temps de s'apercevoir que la roche était une exception.

La défense des bas-fond se rassemblait naturellement autour des rebelles bien équipés et de la seule magicienne qui soit assez corrompue pour trainer dans ces quartiers malfamés. Ca taillait dur pour grappiller un peu de terrain, ou donner du temps à Lynn pour former ses sortilèges, mais la bande devait toujours se replier un peu plus à chaque fois qu'une bouche d'égout vomissait un flot de vermines. Poussée par son instinct de magicien, Lynn s'efforçait de protéger ceux qui étaient sans défense, par pur mécanisme et sans vraiment y réfléchir, car sinon il était évident qu'elle les aurait abandonné à leur perte. Ces innocents furent donc rassemblés dans l'ancienne bibliothèque, un immense bâtiment de granit posé sur un piédestal de long escalier continu et dont les immenses colonnades se voyaient d'assez loin pour devenir un point de rassemblement.

La lutte y était âpre et sauvage. Les malfrats cernés de tout part, aucun fuite n'était possible et tout le monde se battait pour sa vie. Les explosions de rats faisaient inexorablement perdre du terrain aux défenseurs qui ne pouvaient plus progresser sur le sol souillé et devaient donc forcement battre en retraite devant les assauts qui ne faiblissaient pas.

Le noyau dur du combat se rassemblait autour de Lynn qui avait aussitôt adoptée les rebelles comme compagnons de combat. Ce qui visiblement était réciproque puisque ceux-ci bataillait en synergie pour lui laisser le temps de composer les sortilèges qui leur permettaient de souffler entre deux assauts. Cependant, comme dit plutôt, le flot de créatures ne faiblissait pas, contrairement aux déchus et à la magicienne dont les sorts prenaient toujours plus de temps et étaient d'autant moins puissants, à l'image des coups de taille de ses compagnons. Cependant, l'aube commençait à rosir le ciel, et déjà les premiers nuages semblables à de la barbe à papa se distinguaient dans le ciel. Le jour s'agrippait à peine à ce monde pour l'investir pendant une douzaine d'heure que le flot des petits assaillants tarissait. Et lorsque le dernier choc d'une épée venant trancher la chair sonna la fin de la bataille, le calme revint. Chacun put ainsi contempler le charnier de corps fondu quasi indénombrable, ainsi que les lamentations des blessés. Les survivants, eux, lâchaient leurs armes et commencèrent à errer sans but. Cependant, au lieu de céder au désespoir et au chagrin, ils trouvèrent un nouveau point de ralliement et une source d'encouragement en la personne de Lynn.

La jeune femme s'approcha de la population miséreuse des bas-quartiers, son écharpe brulée par les combats claquant avec force au grés des brises matinale, tel un étendard victorieux et fier. Les morts seront pleurés plus tard car il était temps de célébrer ceux qui avaient survécus ensemble à ce cauchemar. L'heure était à la fraternité, à la compassion et surtout à l'espoir. Un espoir qui se cristallisait en une magicienne qui soutenait gravement les regards fatigués mais soulagés des survivants n'attendant qu'un signe de victoire pour éclater en triomphe. Ce que Lynn fit en levant un poing dressé dans les airs, signe universel de résistance contre le mal. Le soleil comme happé par l'héroïsme latent, illumina la silhouette de la jeune fille, et la magnifia comme une statue aux contours d'or, pour saluer son allocution qui resterait gravée pour toujours dans la mémoire des témoins.

-PILLAGE ! Clama-t-elle haut et fort avant d'abandonner sa pose héroïque pour se diriger vers la ville.

Ce n'était pas ce qu'on aurait attendu d'une ancienne reine rompue aux discours galvanisateurs, ce qui laissa un auditoire perplexe qui s'échangeait des regards confus. Et lorsque le chef des rebelles l'arrêta pour réclamer des explications, celle-ci n'en fut pas avare.

-C'est la panique et la confusion en haut, expliqua-t-elle. Y'a moyen de rafler pas mal de truc sans se faire emmerder par la patrouille. Personnellement, j'ai bien envie de commencer une collection de boite à bijoux. On verra plus tard pour les affaires.

Le visage du bandit passa par toute une palette d'expressions, pendant que Lynn l'observait d'un air morne : l'incrédulité, la fatigue, la réflexion, et... "Tilt" enfin ! Visiblement il avait capté, alors que ses yeux de malandrins s'emplirent de cupidité.

-PILLAGE ! Répéta-t-il à la population hagard des bas-quartiers.

Cette fois, la foule poussa des vivats enthousiasmés et ce fut donc une colonne de crapules de la pire espèce qui se dirigea vers la porte de Phah, avec à sa tête Lynn qui ne put s'empêcher d'esquisser un sourire rieur sous les pans de son écharpe. Mener de belles cohortes blanches pour défendre les frontières du Lac de la Transparence en tant qu'Ultimage, c'est d'un ennui.... Alors que mener une armée de souillons crasseux et puants pour aller piller une ville en proie à la panique, était sans commune mesure bien plus rigolo.

2288 mots : Je voudrais le pouvoir de Détection du Swag et un point en magie. Merci :)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 26 Mar 2016, 13:02


Les flots s'étaient apaisés, comme si jamais rien n'avait surgi pour les ébranler. La vie avait repris, et j'avais peur de m'apercevoir à quel point son cours pouvait être sain, limpide sans cette ombre qui planait au-dessus. Je ne l'avais jamais considéré comme tel, mais il y avait certaines évidences auxquelles je ne pouvais pas échapper… Et la réalité de ses actes, cette scène épouvantable à laquelle j'avais assistée, ne quittait plus les rives de mon esprit. Mon anxiété ne cessait de croître, et malgré tous mes efforts pour me reprendre en main, ça me dépassait. Je me levai du lit, sachant que le zénith approchait à grands pas et qu'il était étrange pour moi de traîner de cette façon.

Il est dur de croire qu'un jour tout le monde nous tourne le dos, et pourtant c'est bien vrai. Je n'avais pas vu venir la trahison de ma sœur, celle qu'elle perpétrait au final depuis des années. J'avais vécu dans le mensonge, et ce sans m'en apercevoir. La vue était belle, et dieu sait comment j'ai aimé me bercer dedans. Je descendais une paire d'escaliers pour atteindre la cuisine que je trouvai affreusement vide. Vide d'émotion, vide de chaleur, vide de… vie. Cette maison était morte avec son départ. Certains me questionnaient quant à sa disparition, et je me contentai de dire et répéter qu'elle était partie. Dans l'espoir de s'éloigner de l'activité, du chahut des villes. Des semaines s'écoulèrent sans que la plaie ne se referme. Et j'ose écrire ces mots sans savoir si elle se refermera un jour.

Elle, Iris, était démentielle, et je ne pouvais rien contre ça. Mon impuissance me rongeait les sangs, et son état m'était inconnu. Je regardai nerveusement par la fenêtre, pendant que mes bras entouraient mon corps. Aaron n'était plus, disparu après qu'on l'ait enfermée. J'avais beau avoir vécu, je n'avais pas appris à lâcher prise si facilement. C'était peut-être de famille. L'espoir régissait encore mes actes parfois, même si celui-ci était vain. Il est parfois bon de se battre malgré le désespoir de la cause. Et j'ai osé m'y soumettre en espérant que ce serait l'exception qui confirmerait la règle.

Je savais cette démarche inutile, mais ce n'est pas pour autant que je baissai les bras. Je cherchai à la voir, encore et encore… Ce n'est qu'une trentaine de lunes plus tard qu'on m'accorda un moment pour la visite. Mon frère avait raison quant à la sécurité de cet endroit, et quant au fait qu'on se chargeait  bien de son rétablissement. Du moins, ils y veillaient du mieux qu'ils pouvaient. Arrivée à la porte d'entrée, je donnai mon nom et on me refusa d'entrer. L'émotion qui me parcourut à cet instant fut celle d'une colère et déception qui noieraient le coeur d'une sœur malade d'inquiétude. On m'intima après maintes quémandes que son état s'était légèrement aggravé, et qu'elle réagissait très excessivement au simple fait de me voir. Elle était instable, et il valait mieux ne pas faire céder ses nerfs, davantage du moins. Ce sont les paroles qu'ils débitaient et que je répétais dans mon esprit jusqu'à rejoindre notre territoire.

Le papier était froid, la plume glissante du liquide qui parcourait mes mains. Quelques tâches d'encre sur le papier, me firent comprendre que mes mains tremblaient, plus que de raison. Je savais ne plus jamais la revoir, ne plus jamais la retrouver. Il était temps de faire mon deuil, et de prier. Prier tous les dieux pour que la folie la quitte, ou que les vents l'emportent. Mais jamais qu'elle ne se retrouve en liberté. Elle ne le méritait pas. Je le savais et m'en persuadais. Elle est ma sœur, mais les choses ne sont pas si simples dans la vie…

[ Au Lac de Transparence… ]

'' Où est Yuanji ?
- Elle ne pourra pas nous rejoindre… Elle est introuvable pour l'heure.
- Ça veut dire qu'il n'y a que nous pour l'instant à avoir répondu à l'appel ?
- D'autres arriveront sans doute plus tard, nous étions près des lieux. D'autres moins ''

Je jugeais cette réponse peu fondée, sans m'attarder davantage dessus. Je voulais reprendre du service, oeuvrer de nouveau, mais pour quelqu'un qui ne fut pas 'elle'. Cet appel tombait à point nommé. J'ignorais sa provenance dans un premier temps, car elle m'importait peu. J'avais besoin de retrouver une vie, ma vie, celle qu'on m'avait empêché de vivre justement. Cet appel me rappelait mes ambitions passées, celles qui consistaient à servir mon peuple et m'élever dans la hiérarchie pour me permettre de changer ne serais-ce qu'un peu les choses. J'avais quelques envies de grandeur à l'époque, et je devais dire que je m'étais assagie. Je ne cherchais plus rien de glorieux, juste le pouvoir d'aider autrui et d'arracher les malheureux, les innocents, aux griffes de malfrats, ceux qui sans foi ni loi pillent, volent, violent, assassinent, meurtrissent… J'étais engagée, peut-être pour me voiler encore une fois la face. Je n'en étais, pour sûr, pas consciente. Brûlait en moi la rage de me reconstruire, et l'indifférence des maux qui se trouveraient derrière moi. Je les annihilai un par un, à ma manière.

Nous nous dépêchâmes de former un petit groupe qu'on téléporta sous peu à la Bibliothèque d'Avalon. Des instructions nous furent données, et très vite on sillonnait les axes grouillants de ces bêtes pestilentielles dans l'espoir de les anéantir. Je marchai lentement dans un premier temps, m'interrogeant sur comment ils réagissaient. Un mage assez puissant que je crus reconnaître, manipulant le feu, couvrait mes arrières, tandis que je m'approchai dans la plus grande prudence. Il bondit sur moi dès que je fus à quelques mètres, et l'homme se chargea de l'anéantir dans la seconde.

'' Merci.
- Sans problème.
- Ils ont l'air morts quand on les regarde, pourtant ils réagissent très bien aux mouvements…
- Tu as dû penser à de la nécromancie peut-être, mais je pense que c'est une idée compromise d'avance
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? - Non pas que j'eus remis en cause son jugement, et il le compris à l'intonation, ainsi que mon timbre de voix. Il chercha son argument avant de me le donner.
- Je ne pense pas qu'un individu soit assez fort pour couvrir la ville entière et contrôler ces milliers de petites bestioles… De plus, leur consistance est étrange d'après ce qu'ils nous ont dit. Je n'ai pas encore vu cette essence ''noire et visqueuse'' mais ça ne présage rien de bon quant à la véritable nature de ces… pourritures.
- Cela fait combien de temps que nous les exterminons ? Ils semblent affluer sans… fin !
- C'est justement ce qui est effrayant.. car nous sommes voués à nous épuiser, tandis qu'ils continuent d'arriver, de couler à flots dans les rues de cette cité..
- Et pourquoi la capitale des Déchus et pas une autre ? Qu'est-ce qu'a celle-ci qui n'aurait pas pu permettre leur apparition ailleurs ?
- Peut-être ne le savons nous juste pas encore. Je n'espère pas. En tout cas, quelqu'un se chargera bien de déchiffrer tout cela pour nous ''

Je me tus, convaincue que cette conversation ne mènerait nulle part. Nous étions restés immobiles trop longtemps, ce qui ne faisait que croître les chances qu'on croise un 'essaim' de ces abominables créatures dont la reine, la source, la fontaine inépuisable, semblait être restée cachée. Rejoignant trois autres individus, nous délaissâmes les rues adjacentes pour nous concentrer sur de grands carrefours. Certains cherchaient encore à fuir, et il était de notre responsabilité de les aider dans cette tâche. Certains parvenaient à se cacher dans des recoins sombres, mais tout n'était qu'une question de temps. C'était la peste qui se propageait et qui rongeait chacun de ses habitants. Ces rats gigantesques devenaient de plus en plus violents, et ne se contentaient pas d'effrayer, ou blesser. Ils déchiquetaient, mordaient, se ruaient sur les hommes, chose impossible en temps normal, l'animal ne réagissant ainsi qu'au cas où il se sentirait acculé et qu'il s'agirait de sa seule façon de s'en sortir. L'instinct de survie pousse à commettre les actes les plus barbares… Or, celui-ci ne pouvait pas en faire partie. Ils attaquaient les premiers, et ne jouaient pas en termes de défense. Ils étaient en position de force…

Des cris se firent entendre derrière nous à cet instant. Nous avions hésité entre nous engager et rester dans cette petite ruelle, ce qui nous coûta bien cher. Ils n'étaient pas plus d'une demie-douzaine, mais ils surent nous prendre au dépourvu. Le piège était évident, et pourtant nous avions eu le malheur de nous relâcher. Les deux de derrière se firent mordre tous deux, poussant alors des cris de détresse assez impressionnants. La douleur semblait être extrême pour qu'ils poussent de tels aboiements… Si intense qu'ils se servirent de leurs propres flammes pour réduire en cendres leurs assaillants. Les mollets baignant dans leur sang, sanglotant à moitié, ils perdirent l'équilibre, se laissant choir contre les murs de pierre qui constituaient les deux bâtisses autour d'eux. Le mot ne s'était pas encore assez propagé quant à l'invulnérabilité de la pierre à leur suc ténébreux, et de ce fait nous évitions évidemment tout affrontement direct. Ces bêtes étaient agiles, et machiavéliques. Elles avaient une soif de sang qu'il fallait satisfaire, ou du moins l'envie du chaos qui trône sur le monde et qu'elles cherchaient à installer.

Voyant deux autres accourir après avoir entendu les cris des victimes, nous accourûmes vers l'artère principale, essayant de les attirer. Ayant sorti leurs ailes, les deux déchus firent évacuer les deux blessés, tandis que nous nous retrouvions encerclés de quatre de ces monstres. Nous étions trois, et nous disposions de plus de moyens pour en venir à bout. La stratégie était importante, et heureusement nous avions Yules, le mage, encore avec nous. Mais l'autre ne put se retenir de porter le premier coup. Nous nous regardions jusque là dans le blanc des yeux, dans l'attente de l'occasion propice, mais lui… commença à paniquer. Dans un mouvement trop large, il effleura le sol sans toucher la moindre cible. Il réitéra son geste, creusant une fois la paroi d'une demeure avec sa lame, l'autre le sol qui l'accueillit. Ce n'est qu'à sa cinquième tentative qu'il touche un rat, tandis que l'autre avait bondit pour le mordre et avait choisi d'exploser de lui-même. La scène en devint morbide, même pour ceux qui, sur le champ de batailles, pouvaient se vanter d'avoir tout vu. Ce n'était pas notre cas, de toute évidence. Nous eûmes d'abord des relents, bondissant sur les deux affreux qui ne regardaient plus dans notre direction. L'homme hurlait de douleur, sa main complètement démangée et rongée par l'acide qui y coulait.

'' Tiens-bon ! On va trouver un moyen de te soigner ! ''

Je saisis d'abord sa botte, la lui arrachant pour empêcher au moins à ce poison déferlant et lent de corroder sa peau. Celle-ci n'avait qu'une légère brûlure, et elle ne semblait pas infectée. Si l'on avait pu voir ça comme un virus, l'éventualité était envisageable. Je fus heureuse du contraire, et m'attelait à l'entourer de quelques bandes immaculées jusqu'à ce que le sang et le pus les imbibent. Son pantalon retroussé jusqu'à son genou, je m'occupai ensuite de ses mains qu'il tordait dans tous les sens dans l'espoir d'amoindrir la douleur. Il savait ses efforts inutiles, mais le pauvre sot ne pouvait rester sans rien faire. J'essayai de nouveau de couvrir le liquide avec des bouts de tissu, mais ces derniers ne mirent que quelques secondes à se dissoudre par l'érosion. Je m'en éloignai assez vite, le bout de mes doigts pourtant touchés par les horribles éclaboussures. D'autres arrivaient, et on entendait leurs petits couinements au loin.

'' Dépêches toi ! Il faut lui brûler la peau à cet endroit, sinon la réaction va continuer… – L'homme tressaillit d'effroi sur le moment, nous interdisant d'avoir accès à son bras. - Si tu ne veux pas être amputé, ou que les rats soient attirés par ton sang, je te conseillerai de nous laisser faire !! ''

Nous fûmes bercés dans ces derniers instants par ses cris, et les rats attirés par les mêmes. Je le soignai comme je pus dans les quelques secondes dont on disposait. Yules dût se battre seul, pendant que j'évacuai l'invalide. Je me fis attaquer par derrière, mordue au niveau de la hanche, suite à quoi je cédai et m'échouai avec le corps inerte à mes côtés. Je murmurais quelques paroles, essayant de garder une poigne sur ma conscience. Je me traînai péniblement jusqu'au mur le plus proche, utilisant la transmutation sur ce dernier pour créer une paroi. Agréablement surpris que la pierre soit insensible au liquide visqueux qu'exécraient ces bestioles, le mage finit d'y mettre le feu, avant de nous rejoindre.

Ce ne fut qu'au petit matin qu'on nous fit savoir que tout était terminé… Les derniers étaient exterminés jusque dans les coins les plus reculés de la ville, et bientôt l'épidémie cesserait enfin. Dans un dernier effort pour rester consciente, je me laissai tomber dans les bras de Yules qui me rattrapa sans effort. Je n'entendis que sa voix essoufflée quelques minutes après, mon corps flottant, entouré par ses larges mains.

Je me perdis entre la souffrance et le soulagement.

◊ 2 405 mots

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 26 Mar 2016, 14:25

Un sursaut, le cœur qui bat plus vite encore et soudain, je regarde autour de moi, réalisant que ce que j'ai vu n'est qu'une vision de plus. Immédiatement, presque instinctivement à présent, je porte la main droite à mes yeux, frottant doucement l’arête de mon nez comme pour chasser les vestiges de ce que je viens de voir. Moi qui voulais profiter de cette journée pour rendre visite à mon père, je comprend que je vais devoir remettre ce projet à plus tard. Un peu plus loin sur le chemin broussailleux qui mène à Earudien, Rhéa attend, assise dans une drôle de position, la tête penché sur le côté. Elle comprend subitement que j'ai encore eu une vision et avant que je ne me téléporte dans une valse poussiéreuse, j'entends sa voix qui me parviens, déçu.

- Oh non ! Pas encore !

Trop tard, je ne suis déjà plus là. Mais le cauchemars de ma vision est en revanche bel et bien présent, plus loin, à Avalon. Doucement, je caresse l'anneau à mon cou, laissant la magie opéré et m'offrir deux belles ailes blanches qui, malgré ma faible force, vont me permettre, grâce au vent qui me pousse, de finir rapidement ses derniers kilomètres. Je me pause fatiguée auprès de déchu essayent vainement de ne pas se faire engloutir sous une masse repoussante de rat que la vie semble pourtant avoir abandonné. Deux enfants au centre semblent tétaniser et je souri à un jeune magicien que je connais puisqu'il profite assez souvent de mon petit chez moi.

- Arès !
- On verra les présentations plus tard. Fais plutôt attention, ses choses explosent et semble ... enfin bref, t'es pyromane non, brûle les alors !

Il a à peine le temps de finir qu'il abat son épée sur une masse de créature qui explose bel et bien, projetant sur lui un liquide noir qui immédiatement ronge ses vêtements. Magicien et déchu luttent ensemble depuis peu et je me sens moi-même peu à ma place pourtant, du fait de ma double nationalité, je sais que j'ai raison d'être ici. Je délaisse donc le fils de Cocoon -même si lui même l'ignore - pour me tourner vers les enfants apeurées. La magie opérant sous leurs yeux pour faire disparaître cinq rat imposant dans un déluge de feu dont je suis à l'origine. Il n'y a que peu de temps que j'ai appris à contrôler cet élément que je sais pourtant naturellement faire apparaître. Une déchu, surement leur mère, profite alors de la courte accalmie pour faire se relever les deux petits et battre avec eux en retraite, ce que nous faisons tous également, difficilement d'ailleurs.

- Ça va aller ?
- Je suis pas en sucre, tait toi donc et agis plutôt !

Malgré son assurance, le visage d'Arès trahis de la douleur et de la fatigue aussi. Comme nombre de magicien, il a du être envoyé pour aider les déchus et cela fait parti d'un certain petit nombre de détail que je sais, que l'information vienne des étoiles où de lettre que j'ai pu recevoir, du là aussi à mon lien avec le peuple magicien. Ça et là, je crée de jolies flammes qui avalent nombre de rat mais la magie me fatigue et visiblement, plus nous en tuons et plus leur nombres augmentent. Pis encore, garder le contrôle m'est encore un peu difficile et voir mes compagnons de luttent se faire blesser réveil en moi une peur affreuse de les voir périr. Rappel à ma vision également où nombre de mort vont s'entasser sans que je ne sache y faire quoi que ce soit. Mon seul soulagement est peut-être de savoir Arès en vie, du moins, jusqu'à quand ? J'essaie de chasser ma migraine d'un geste inutile de la main, dirigeant une gerbe de flamme nouvellement crée sur un groupuscule de rat géant et méphitique qui s'embrasent dans un concours de hurlement suraigu qui s'amplifie dans toute la cité. Ils me semblent être tel des hydres, couper une tête et il en repoussera deux. Et l'obscurité ambiante n'aide guère, à notre grand damne à tous. Je soupire bruyamment alors que nous rejoignons un groupe plus grand qui luttent comme nous. Leur présence nous offre au moins un court répit entre chaque abatage. Et Arès, titubant presque, à le bon sens d'aller voir un des rares médecin présent pour soigner ses plaies les plus urgente. Je chasse l'envie de l'imiter alors que ma dernière acquisition grimpe sur mon épaule. Le Mini chevalier agite sa minuscule lame avant de sauter à terre, mais au lieu de charger les rats, il vagabonde au milieu des rescapés qui essaient tant bien que mal de se reposé dans la terreur la plus total, amusant les plus jeunes. Il à au moins l'avantage de détourner leur attention de la ligne de front où le carnage persiste.

- Ca n'a donc pas de fin ?

Bien que rebuté à l'idée de tuer des êtres vivants, je sais à leur apparence que les rats qui brûle sous mes yeux n'ont plus vraiment l'air vivant et ce simple fait me soulage du remords. mais ma tête, trop pleine d'image angoissante, de vision éphémère et de la nécessité de me concentrer me fais peu à peu défait, tant et si bien que c'est uniquement par chance que je parviens à crée un bouclier alors qu'un homme décapite un rat qui viens de bondir à autour de mon visage. le liquide acide fais alors son œuvre rapidement autour de moi, sur mon malheureux sauveur alors que je recule, tétanisé, les mains porter à ma bouche. Je réalise alors que nous sommes devant une bâtisse que je n'ai qu'esquiver lorsque je suis passé par Avalon dans le passé, la banque. Au loin, des flammes s'élèvent parfois et alors que je suis captivée par l'horrible mise à mort de mon sauveur sous une masse poisseuse, un bras m'attrape et me tire en arrière, hors de lla ligne de défense.

- Non mais qu'est ec que tu fou Elune ! Réveil toi, réagit ! Où tu risque fort de finir comme ce malheureux !

Le magicien fini par me secouer par les épaules, me tenant face à lui. je cligne plusieurs fois des paupières avant de m'effondrer dans ses bras, captant à peine ses crispations alors qu'il me serre silencieusement contre lui, s’adoucissant faiblement. Finalement, ce simple répit me permet de rouvrir les yeux sur la lugubre vérité.

- Viens avec moi, nous devons en découvrir l'origine.
- Si on meurt pas avant.

La réplique face à mon murmure est cinglante mais sa façon d'empoignée sa lame parle d'elle-même, Arès Sforza me suivra, point final. Pourtant il est autant voir plus fatigué que moi, et je le soupçonne d'ailleurs d'avoir pris part à cette lutte bien avant que la nuit ne tombe. Malgré l'heure avancer, en observant le ciel, je ne parviens que très peu à percevoir le chant des étoiles. Inutile de compter sur elles pour m'aider, je le crains. Je soupire de plus belle, espérant que cet initiative ne signera pas la fin de mon existence. Nous nous éloignons pourtant de la ligne de front, traversant la foule inquiète pour monter un peu le long de la rue et gagner une nouvelle ligne de défense qui semble moins en difficulté pourtant. Je souri en comprenant qu'avec de la chance, le haut de la cité est en train d'envoyer des force par ici. D'un regard, je désigne les bêtes sombres à mon ami magicien qui, épée en mains, charge. Pour ma part, je reste en retrait, brûlant les corps derrière lui avant qu'il ne projette leurs liquide poisseux aux alentours, blessants ainsi les combattants. J'entends autour de nous de la surprise mais aussi, une forte inquiétude car Arès avance dans la masse de rat et je le suis. Pis, peu à peu, nous voilà cerner  même si quelques seconde plus tard, deux pyromanciens et cinq gardes nous rejoigne, l'un d'eux, un gradé visiblement, nous hurlant presque dessus.

- Etes vous donc stupide ?!
- Nous voulons surtout comprendre l'origine de ce fléau !

Ma réplique me semble si douce malgré la colère qui bouillonne en moi. L'homme me jette un très bref regard et sur le champ, il ordonne à ses hommes de faire ce qu'il faut. je comprend avec soulagement que notre petit bataillon mal organisé va œuvrer pour la même cause. Notre avancé pourtant est lente et pour chaque mètre gagné c'est une marée plus intense encore qui surgit dans des cris suraigu de rats périssant et sous les grognements d'épuisement de notre groupe entier. Peu à peu, je réalise la folie de mon idée mais malgré tout, je continue à tendre la main de ça et là, créant des déluges de feu sur de petite surface qui éliminent alors un groupuscule de rats. Malgré tout, nous nous sentons tous de plus en plus submerger par l’adversaire qui semble ne pas en finir de surgir malgré les morts.

- Ne faiblissez pas !

Le cris de ralliement nous remonte pourtant à peine le moral et en levant la tête, je devine les premières lueurs de l'aube et avec elle, je remarque dans une flaque croupis l'apparition de nouveaux rats. Puis, aussi soudainement, plus rien. L'illusion me paraît réel mais déjà, je lance de nouvelles flamme dont la trajectoire est de moins en moins précises, preuve de la fatigue qui me gagne. Notre groupe continue de faiblir et alors que nous cherchons comment battre en retraite, je vois surgir un lion de pierre imposant qui élimine les rats avec une aisance particulière, les pattes poisseuse de liquide. En observant autour de nous, je réalise qu'on a gagné une partie plus haute de la cité et que plus loin, c'est un tigre imposant qui se dégage des rats, son corps de pierre aussi noir que le sol à nos pieds. Mes chaussures sont d'ailleurs tristement fumante et mon corps menace de céder mais j'avance encore, assez pour tomber plus loin, un peu à l'écart du carnage.

Lorsque j'ouvre les yeux, il fais jour et c'est le visage d'un déchu que je découvre, il s'écarte et je vois alors Arès, allongé sur un autre lit. par la fenêtre j'aperçois la rue, alors que je veux me lever, l'homme me repousse doucement sur le matelas.

- Les rats ...
- Vous vous êtes battu toute la nuit non ? Ils ont cesser d'apparaître avec la lever du jour, mais nous en connaissons toujours pas l'origine. Beaucoup sont encore en train d'éliminer les affreux survivant, reposez vous, c'est le mieux que vous puissiez faire.

J’obéis, consciente de ne pouvoir en faire plus tant ma tête me lance. Peu à peu, mes derniers souvenirs remonte et je soupire faiblement, fixant le plafond de bois. Les rats surgissaient de l'eau croupis, j'en suis presque certaine à présent et pourtant, cette réalité me paraît absurde. Presque autant que la guerre entre Sympan et les Aetheri, guerre dans laquelle je ne sais toujours pas vers qui me tourner. Lentement, je tourne la tête vers Arès, souriant faiblement devant son visage si calme alors qu'il dors. Ses bras portent nombres de bandage et je sais que d'ici quelques temps, il se mettra en quête d'un animal particulier pour avoir de nouveau un grand manteau de fourrure. Lentement, je m'assoie au bord de mon lit, me levant en grimaçant pour m’asseoir au près de lui. Depuis que j'ai fais sa rencontre, Arès est devenu un ami, un confident presque et pourtant, il ignore tout de ma véritable nature alors que moi, il me suffit de le regarder pour voir des choses qui n'appartiennent qu'à lui. Le magicien s'agite un instant dans son sommeil et je souri faiblement alors qu'il ouvre fébrilement les paupières, posant une main que j'espère fraiche sur son torse.

- On est en vie.
- Pas grâce à toi alors.

La réponse grognonne me fait faiblement rire mais cela me fais également terriblement mal aux côtes, alors je me contente de fermer les yeux en souriant, espérant qu'on se remettra assez vite et que ce terrible fléau cessera bientôt. Mais je souri aussi car cette alliance entre magicien et déchu me permet de connaître un peu plus le peuple dont j'ai aussi la nationalité et le peuple d'Eerah, leur souverain. Un homme que j'ai rencontré au conseil, pour qui je ne suis rien mais qui pourtant, par le passé, à pris de son temps pour répondre à une lettre qui tenait à cœur à Lindsey. Un déchu qui me semble en bonne entente d'ailleurs avec le Sin Luxinreïs, du moins, d'après mes propres observations le jour de ce maudit conseil. S'était il y a si peu et pourtant, s'était il y à de cela une éternité.
2 203 mots

Gains : Perception de la vie + 1pt d'intel Lieu du Chef (Déchus et Magiciens) - La Peste Immortelle 46
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 27 Mar 2016, 05:46

Quelques jours après l’esclandre qu’avait été la chute de la Soie Sauvage, tous étaient redevenus normal. La propriétaire de la célèbre maison de passe, Hannah était revenu, apparemment d’autres personnes que lui avaient eux aussi participées à la suppression des proxénètes trop exigeants et des clients peu soigneux envers les filles de joies. Hannah, quand elle, était ressortit d’on ne sait où et elle avait repris en main ce qu’elle avait abandonnée, remettant de ce fait à la première place des lieux de luxures, les bordels Déchus. Depuis cette nuit où il était partit pour mettre à mort un membre de sa propre race qui asservissait les jeunes filles et les femmes qui étaient supposées être sous sa protection, Naksatra s’était retiré de la ville pour souffler et éviter les messes-basses de la populace. En effet, quand l’Ange de la Colère était revenu avec la tête du tyran des prostituées et quand on n’eut découvert l’état de la maison de passe ainsi que les corps des gardes censés protégés Garel, beaucoup de personnes firent le rapprochement entre Garel et la montagne de corps dans les Gorges Jumelles découvert il y’a de cela plusieurs mois. On n’y avait vu un adolescent Déchu y sortir l’épée au clair, les habits ainsi que le visage éclaboussaient de sang. Naksatra voyait et entendait de partout des paroles prononcés à son encontre, les gens s’écartaient de lui dans les rues. Cela l’exaspérait, alors pour éviter un autre bain de sang, il était partit au Plateau afin d’être seul.

Le Plateau. Un endroit abrupt et inhospitalier. Mais il ne s’était pas aventuré trop loin. Une nuit, alors qu’il avait allumé un petit feu pour se réchauffer et faire cuire un petit gibier qu’il avait traqué. Il aperçut en contrebas, Avalon. De nuit elle était magnifique, elle brillait de milliers de petites flammes, ces lumières étaient les lumières des maisons de la citée du Péché. Or, cette nuit, les lumières qui la composait étaient chaotiques. Comme si, véritablement, un feu était en train de se répandre. Etrange. Même inquiétant, elle n’était pas non plus ravageait par les flammes, mais c’était inhabituel. Prenant ses armes, il s’approcha du bord de la falaise, prit une inspiration et sauta dans le vide. L’air lui fouettait le visage. Il aurai très bien put attendre quelques secondes avant de déployer ses ailes, mais il le fit immédiatement. Au fur et à mesure qu’il descendait vers Avalon, ses oreilles se mirent à entendre des voix. Puis, petit à petit, ces voix se muèrent en cris. Et quand il eut finit de planer, qu’il se retrouva devant la porte Sud de la citée. Il entendit très clairement différents types de hurlements. Des cris de peur, de rage. Des mères qui criaient après leurs bambins, des hommes qui hurlaient. Des nombreuses personnes fuyaient la capitale en courant comme des damnés, certains volaient comme si des hordes de créatures sanguinaires étaient à leurs trousses.

Ne sachant rien de la situation, il sortit son épée de son fourreau de cuir et arrêta un jeune garçon qui se tenait le bras. L’Ange Déchu lui demanda ce qu’il se passait : Les Démons attaquaient-ils ? Des monstres ? Quelque chose ? Le gamin avait du mal à parler, ses yeux étaient soient vides de vie, ou alors de frayeur. Il voulut articuler mais rien ne sortait de sa bouche. Naksatra ne comprenant pas la situation actuelle et n’ayant pas la patience, prit le petit par les épaules en le secouant comme un prunier. Il souhaitait savoir ce qu’il se passait, le gamin fondait de plus en plus en larmes. Son bras droit qui tenait sa manche lâcha et ce que vit L’ange Déchu, lui fit faire quelques pas en arrière. Un moignon de ce qui avait été un bras gauche pendouillait lamentablement, les bords étaient fumants, et des gouttelettes y tombaient. Fait intéressant qu’il analysa rapidement, les gouttes noirs creusaient littéralement le sol, créant la même fumée que sur la blessure du garçon. D’ailleurs, cet sorte d’acide continuait de ronger le bras du môme, ne prenant pas de risques. Il dégaina sa dague accrochée à sa taille et coupa le bras. Le pauvre petit se mit à crier de plus belle, mais aucune personne à cotée de lui ne prêtait attention à la mutilation que Naksatra infligeait. Faisant un garrot pour arrêter l’hémorragie, il lui intima l’ordre de partir.

L’Ange de la Colère sortit son épée et mit pas longtemps à voir et à comprendre le problème que sa citée subissait. Des chats … Non des rats allant de la taille d’un chat de gouttière jusqu’à un gros chien. Ils étaient tous à moitié décomposés.
Soudainement. Du mouvement s’approchait à grande vitesse vers lui, par réflexe, le Déchu concentra ses forces dans un coup de pied pour envoyer ce qu’il l’attaquer s’écraser contre des barreaux d’acier à une dizaine de mètres de lui. Au moment où ce dernier heurta l’obstacle, il explosa dans une gerbe de liquide noir, le même qui avait rongé le bras du bambin. Et justement, le liquide s’attaqua à l’acier, le détruisant avec l’acharnement d’un vampire affamé sur une jugulaire. De l’acide. Il décida de ranger son épée dans son fourreau. En n’aucune façon il ne voulait détruire sa lame. Mais très rapidement, ce ne fut pas le dernier. Un deuxième, troisième, de tous les coins sombres, ils en sortaient continuellement. Il en n’arrivait trop d’un coup et dans un cours laps de temps. Une voix le surprit d’un haut.

« - Écartes-toi ! Vite ! »

N’écoutant que son instinct de survie, et aussi la voix qu’il venait d’entendre, il sauta en arrière, pour éviter de justesse un gerbe de flammes balayait les rats mutants qui s’apprêtait à l’attaquer. Le crépitement des flammes, sur la chair déjà à moitié pourries,  provoquait un bruit horrible, le rat le plus proche de Naksatra émit des bruits similaires à un bouillonnement d’eau dans une casserole. Il s’imagina la suite des événements et profita de distraction pour s’envoler. Au bout d’environ cinq secondes, le rongeur finit de convulser et explosa, projetant de l’acide noir de partout, fort heureusement personnes était dans les environs. Bizarrement, les nuisibles ne quittaient pas Avalon, ou du moins ne se déplaçaient pas vers la Porte Sud. Il arriva à la hauteur de la personne qui l’avait sauvé, perché sur un toit, une femme se tenait là. Elle avait des cheveux courts et bruns, un corps de taille et de corpulences moyennes, plutôt âgée, elle était habillée d’une longue robe bleue. Sa main, encore fumante, confirma qu’il s’agissait bien de cette personne. Se posant à côté d’elle il s’adressa à la veille femme.

«  - Eh bien. Je vous remercie madame de m’avoir sauvé. Sans vous, mon corps serai actuellement en train d’être rongé par ce liquide corrosif. Je m’excuse mais, savait ce qu’il passe ici ? Qu’arrive-t-il à ma citée ? Le savez-vous ?

- Calme-toi petit. Je me nomme Musset. Mage envoyé depuis le Lac de la Transparence. Je me suis téléporté ici il y a déjà quelques minutes. Mais je sais déjà ce qu’il se passe et je vais te répondre, mais je vais faire vite. Il y’a une heure ou deux, ces rats ont surgis de nulle part, explosant tout seul et semant le chaos. Cependant, j’ai analysé plusieurs moyens de les tuer. Faut que tu saches qu’ils finissent toujours par exploser, seul la manière de le faire peut accélérer ou ralentir de quelques secondes l’explosion. Avec ton épée, si tu les tranches de façon nette, tu devrais t’en sortir, si tu es assez rapide. Malheureusement, ton épée prendra un gros coup et tu risques de la perdre. Ils sont vulnérables au feu et les seules choses contre quoi ils sont inefficaces sont les minerais dans le style de la pierre. Bien, ton Roi a demandé à notre Archimage de l’aide, donc je vais t’aider. Fais-moi confiance et tends-moi ta lame Déchu. »

Se faisant. Il la leva devant elle, et son épée fut arrachée de ses mains par une énergie mystique. Elle flottait entre lui et Musset. La Magicienne, posa une paume sur le tranchant, et l’autre sur la garde. Elle ferma les yeux et fronça les sourcils. De la lumière blanche apparut le long de la lame et remonter sur la garde. Petit à petit, la lumière noircit et enveloppa complètement l’arme de Naksatra, et d’un claquement de doigt elle réapparut, mais transformée. Une épée noire et de la lumière rougeoyante se dégageait de légères fissures qui parsemait la lame.

« - Tu peux la prendre sans crainte. Je l’ai enchanté et elle sera immunisé temporairement contre l’acide des rats, si tu poses la question, j’ai transformé l’acier en obsidienne. Mais fait attention, toi, tu n’es pas protéger et ce soir j’ai trop usé de magie en très peu de temps. Je ne peux pas te protéger avec une armure de roche. Maintenant va rejoindre ton peuple. Moi je reste en stationnement ici pour pouvoir aider les citoyens qui s’enfuiront par ici. »

L’ange Déchu remercia la Mage d’un signe de tête et partit directement en volant. Quelques mètres plus tard, alors qu’il remontait dans les Quartiers Simples. Il remarqua un groupe de soldat qui fessait le chemin averse et semblait en difficulté face à une vague de rongeurs. Il sera son épée d’obsidienne et se dirigea vers eux. D’un coup d’aile, il prit le risque de les repousser, ses ailes ne prirent aucuns dégâts. Son épée transfigurée par la magicienne, il s’attaqua à eux, leurs barrant le passage au groupe de gardes qui était derrière lui. Vu qu’ils étaient dans un escalier, il pouvait s’en prendre au maximum trois. En réalité, ils n’étaient si menaçants. Si l’un d’eux menaçait de s’autodétruire il le balançait du plat de l’épée pour le faire tomber dans le vide, et il arrivait à transpercer ceux qui s’approchaient trop. Ainsi, ils n’explosaient pas, néanmoins, l’acide sortait quand même de la créature mutante. L’escalier en bois finit par se faire ronger. Au fur et à mesure que les rats mourraient et que l’acide se répandait, un tour finit par apparaître. Bloquant l’accès aux rongeurs. Ceci étant fait, il se retourna vers les hommes qu’il avait sauvés. Il aperçut un homme avec le même habit que Musset. Un mage, sauf que celui-là était inconscient.

« - Bon que faites-vous ici ? Et pourquoi ce lanceur de sorts et dans les vapes ?

- Il n’est pas évanouit. Il est mort. Des rats se sont approchés de lui et prit de panique il trébucha et cogna violement la tête en tombant ici-même. A la base il était censé nous aider à accéder aux égouts de la ville. Nous dégager la voie avec des sorts de feu, mais maintenant on va devoir faire sans.

- Eh mince. Pourquoi vous allez en bas ? La situation est-elle plus dangereuse là-bas ?

- Non, mais les hautes instances nous ont signalées que l’épicentre d’où venaient les rats. On n’espère trouver un nid, ou une sorte d’invocateur, n’importe quoi. Notre citée est un danger.

- Bien, je comprends la situation, je vais vous aider, laisse-le là et sauter dans le vide pour rejoindre plus rapidement les Gorges Jumelles. A priori, ils ne savent pas volés, nous si. Profitons de cet avantage. Ainsi quand on sera arriva en bas, on se fera un chemin jusqu’aux égouts. »

Ainsi la petite troupe, de six hommes en tout, sautèrent dans le vide. Ils amortirent leurs arrivées grâce à leurs ailes.

« - Allé les gars ! On bourre jusqu’à notre objectifs on ne sépare pas, et une fois qu’on n’a notre informations on rapporte ça à la Grande Bibliothèque. Nous des Déchus. Protégeons notre patrie et faisons fuir la vermine. »

Suite à ce discours remplit de patriotisme. Les esprits gonflèrent et les regards durcirent. A travers la horde de rats qui était effectivement plus grouillante ici, ils tentèrent d’avancer. Un rat plus gros les autres surgit de nulle part et sauta vers un des hommes, mais l’un de ses coéquipiers s’interposa et mit son bras dans la mâchoire, ne voulant que l’équipe se prenant l’explosion. Il sauta dans un groupement de rats, se condamnant à une mort horrible. Des cris se firent entendre, suivit d’une explosion sourde. Aucune éclaboussure ne fut présente, car le garde qui s’était sacrifié, s’était recroquevillé sur lui-même, afin d’annuler le rayon de l’explosion. Naksatra intima l’ordre de continuer, que cela ne servait à rien de pleurer les morts, s’il n’y avait plus de vivants pour le faire. Ils durent se réfugier dans une maison, cette dernière était accessible seulement par une échelle, il avait bataillé pendant des heures. Ils avançaient petit à petit. L’Ange de la Colère remarqua que, plus le temps passait, plus les rongeurs se faisaient plus petit et moins nombreux. Signalant que la pause était finit, ils repartirent dans les gorges. Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent devant l’entrée des égouts. Alors que tous étaient presque mort de fatigue, à force de se battre, ils virent de l’autre côté du cours d’eau, sur le ponton d’en face un rat sortit de l’eau. Mais, il semblait plus projeté avec force depuis l’eau. Puis après, ses congénères apparurent de la même manière, cependant, devant eux aussi ça sortait de l’eau. N’en sachant pas plus sur le pourquoi du comment. Ils entreprirent de sortir leurs ailes et décolèrent vers les sommets et informer les stratèges. Alors qu’il s’élevait vers le ciel et se rapprochait de la Grande Bibliothèque, il tourna les yeux et vit, le soleil qui commençait à poindre.



Mots : 2247
Gains : Perception de la vie + 1 point en charisme
Merci pour ce LDM en co-opération avec nos amis Mages ^^
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 04 Avr 2016, 12:28

« Evey ! Pourquoi devons-nous déménager ? Nous n’étions pas bien dans l’appartement ? » - « Azura, cela devenait trop petit pour nous. Tu dormais avec Kyoko dans la même chambre et dans le même lit. Tu dois avoir ta propre chambre pour que tu dormes bien mieux et que tu es un peu de vie privée aussi. Donc, c’est pour cela que j’ai choisi de changer de lieu pour nous et nous aurons un peu plus d’espace pour nous. » Azura me regardait avec ses grand yeux bleu océan, et qui ne comprenait pas le mot vie privée. Je ne pouvais pas lui faire comprendre cela, mais plus grand, elle le comprendrait facilement. J’avais déjà fait les cartons depuis quelques jours maintenant et aujourd’hui, nous devions vendre l’appartement et aller dans une maison située à l’extérieur du centre-ville de Cael.

 Cela nous ferait du bien de ne plus entendre les bruits de la ville. Je transportais les cartons avec de la télékinésie pour éviter de porter tout cela. Nous devions marcher pendant une petite heure avant d’arriver à la maison. Les enfants étaient enthousiasmes par cette nouvelle aventure… Kyoko était une petite ange, qui avait rejoint ma patrie. Je n’avais pas pu laisser cette petite fille sans défense, sans rien dans sa vie. Moi, je n’avais pas encore d’enfants biologiques, car mon compagnon, Tens, n’était peut-être pas prêt à faire cela avec moi. Cela faisait que quelques mois que nous nous connaissions, et je pense que ce n’était pas trop le moment de penser à cela. Une fois arrivée à notre maison, à peine que je commençais à déballer les cartons pour nous installer, un homme arriva à ma porte. « Bonjour Maitre-Mage, je suis ici aujourd’hui pour vous demander une faveur. » - «  Dites-moi, monsieur. » - « Nous avons besoin des magiciens pour aider les déchus dans leur problème de rat. » - « De rat ? » - « Oui, de rats qui envahissent la ville depuis plusieurs jours maintenant. Personne ne sait d’où viennent ces rats et ce n’est pas des rats de tailles normales. Ces rats mesurent de la même taille qu’un chat. » -«  Vous êtes vraiment sérieux à ce sujet ? » - « Oui, je ne peux pas être plus sérieux que cela. Les magiciens sont demandées pour aider les Déchus. » Je haussais les épaules et je ne pouvais pas refuser d’aider les Déchus, donc j’acceptais. Ce dernier me demanda de lui prendre sa main pour que je puisse être téléporté directement dans la Grande Bibliothèque d’Avalon. Je fis signe aux enfants que je reviendrais bientôt de ma mission. Une fois téléportée, je me retrouvais bien dans la ville d’Avalon, et je me mettais directement au travail pour aider la propagation de ces rats.  Je devais trouver l’origine de ce problème mais il fallait déjà que ces rats me lâchent la grappe. Ils affluaient de partout dans la ville d’Avalon : « Mais c’est quoi ce bazar au juste ? Je n’avais pas compris qu’il en avait autant dans la ville. Cela dure depuis combien de temps au juste ? » - « Cela fait deux ou trois jours que nous voyions autant de rats dans notre ville. »

 Je pris mes cartes que j’avais créé dans la forge de Raeden Lidell, et elle était créé avec un minerai en fer et un conducteur de foudre. Pour me frayer un chemin pour découvrir la source de ce problème, il fallait que je tue des rats dans tous les cas. Je n’aimais pas tuer des animaux, mais pour le coup, j’étais bien obligée de le faire. Je lançais mes cartes avec ma voie des cartes en tant que magicienne, et j’extériorisais ma magie. A travers mes cartes, je lançais le sort de la glace pour immobiliser les rats. Mais ils étaient bien rapides ces rats, mais quelques-uns furent pris dans le piège de la glace, j’étais contente. Avec ma télékinésie, je ramènerais mes cartes dans mes mains et je les rangeais. Je courus dans mon passage pour voir d’où sortaient les rats. Avec des boules de feu, je tuais des rats qui étaient sur mon passage, mais je ne trouvais pas encore le lieu de leur sortie. J’étais avec un groupe de déchus, qui m’aidaient dans ma tâche de retrouver l’origine de ces rats maudits. « Punaise ! Ils sont nombreux dis donc ! Incroyable ! Je pense que c’est la première fois que je vois autant de rats de ma vie. Il faut vite trouver le problème de ces rats avant qu’ils n’engloutissent toute la ville. » 

Les hommes firent signe de la tête que j’avais raison et qu’il fallait vite se dépêcher dans tous les cas. « Mademoiselle, venez voir ! » Je courus vers cet homme et il me doigta l’entrée des égouts. Des rats en sortaient par vingtaine et encore ! « Il faut aller dans les égouts pour voir ce qu’il se passe. » Je descendis la première fois le tunnel d’eau dégoûtante et je marchais dans l’eau noire ou verte. Je marchais longtemps avant d’arriver dans une grande pièce où l’eau se déversait en grande quantité. Je fixais l’eau quelques minutes avant de voir des rats se matérialiser à partir de cette eau et sortir de cette eau. Pendant une vingtaine de minutes, je restais au moment endroit, je pus compter au moins une centaine de rats sortir de cette eau pourri. «  Avez-vous vu cela mademoiselle Aiyena ? » - « Oui ! Y a un gros problème ! Comment ces rats peuvent-ils naître dans cette eau d’égouts ? Il faut aller prévenir vos responsables de cette découverte et vite ! » Les Déchus partirent immédiatement des égouts pour leur dire ce que nous avions vu dans ces tunnels. Quant à moi, je décidais de rester dans cette eau pour comprendre ce qu’il se passait avec ces rats magiques. Etait-ce de la magie noir ? Etait une magie déjà ? Un sort compliqué ? Une vengeance ? Une prochaine attaque ? Aucune idée, mais il fallait bien que je le découvre. 

Nombre de mots :
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 04 Avr 2016, 23:05

C’était sa première fois. Il en gardait encore des frissons. Quelle sensation ! Ce moment avait été magique, c’est sûr, et restera gravé dans sa mémoire. Un soupçon d’ivresse lors du déclenchement, une aspiration désordonnée qui rend le moment imparfait mais ajoute à sa folie. Le fait d’avoir son partenaire entre les jambes était tout de même réconfortant. Son roc, son Jiminy Cricket à lui, son compagnon. Mais il avait quelques remords désormais, étant donné la situation… Cette entrée en matière avait été trop brusque. Trop d’effronterie l’avait dirigé droit dans un monde qu’il ne maîtrisait pas. Il avait été trop sûr de lui et voilà qu’il avait été trop rapide, dans ses actes, dans ses choix. Il avait encore du temps pour accumuler de l’expérience. Si seulement l’occasion se représente…
Enfin bref, cette téléportation à Avalon avait été une prise d’initiative téméraire et une expérience unique mais la situation ici était bien trop réelle. Monté sur Pontifax, le contact avec son Banjee de compagnon le rassurait.

En répondant à cet appel étonnant des Déchus, Il pensait trouver un moyen de faire étalage de son talent, sauver quelques fermières et rentrer triomphalement dans sa taverne préférée pour raconter son histoire contre deux ou trois chopes mousseuses.
Mais la nuée de blessés faisant pendant au nombre de flaques noirâtres mutilant les étals en bois des chalands bordant la rue était comme un coup dans l’estomac un peu trop bien placé pour permettre de garder son déjeuner. Tout était rongé à part les pavés des avenues qui baignaient dans un liquide ressemblant à du pétrole dont les reflets rouges ne présageaient rien de bon concernant les pauvres personnes allongées en travers du chemin.
Les soldats d’Avalon accoudés aux Déchus et aux rares Magiciens déjà présents avaient gagnés du terrain sur ce côté de la ville. Une organisation rapide et efficace avaient permis de remonter la ruelle et de repousser les rongeurs nécrosés vers l’avenue principale.
Es-tu certain qu’il est nécessaire d’effectuer un tel acte de chevalerie Bartou ? Ils se débrouillent bien sans nous. Et puis ton concours n’aura certainement aucun effet - dans le meilleur des cas - comme d’habitude, dit témérairement Pontifax.
Ne m’appelle pas comme ça ! De toute façon, je ne peux pas les laisser seuls dans ce guêpier.
Tu ferais mieux… En général, quand tu aides, ça finit mal et je dois en général m’employer à sauver notre malheureux duo.
Très bien, allons-y !
Secouant le museau, Pontifax se dirigea au galop vers le groupe de combattants, d’où les flammes purificatrices créaient des effets monstrueux sur les façades des bâtiments encore debout.
Leur épuisement était total et le soulagement d’avoir un compagnon supplémentaire était palpable. Tu avais peut être raison, ils ont bien besoin de ton aide. Il faut endiguer l’arrivée. Bouche l’entrée de la rue avec quelque chose. Mais ta maitrise du métal ne servira à rien ici, exprima judicieusement par télépathie le Banjee. Le Banjee avait toujours été le cerveau. Le magicien était le pantin qui permettait à Pontifax de passer de bons moments d’hilarité, souvent aux dépends de Bartavel, pour soigner sa dépression. Mais le moment n’était pas à la rigolade. Tout le monde était en danger et surtout lui ! Il fallait se concentrer pour permettre à cet idiot de faire quelque chose d’utile.
Crée une illusion ! Crée une illusion de mur en pierre !
Bartavel sortit de sa redingote un paquet de cartes violacées, pendant que le feu jaillissait des mains, des torches et des bouches de chaque individu capable de le maîtriser, assurant au magicien le temps de mettre en place l’illusion qui permettrait de gagner un peu de répit en déviant le flot des rongeurs. Les cartes se mirent à léviter et une aura bleue les enveloppa. La carte représentant l’homme aux deux visages se plaça devant le visage fermé sous l’effet de la concentration de Bartavel. Il ouvrit grand les yeux et cria sous le prix de l’effort. Une lumière ardente apparut au milieu de la masse informe que formaient les rats et un nombre incalculable de poêles à frire apparurent. Elles s’abattirent sans pitié sur les créatures, les faisant exploser sous le choc. Elles fondaient et se désagrégeaient sous l’effet de l’acide corrosif qui semblait composer la « chair » des rats.
Bon, j’avoue que ce n’est pas tout à fait ce à quoi je m’attendais… Mais ça reste efficace. Pontifax vira au bleu. A ce rythme on ne s’en sortira tout de même pas. De toute façon cette vie est pourrie, et n’a jamais p…
Mais vous nous faites quoi là ? s’écria un Déchu dont les bras bourrés d’estafilades et ensanglantés prouvait son acharnement à combattre la menace depuis bien plus longtemps que notre dandy magicien. On se bat ici, on ne fait pas de parties crêpe !
Non mais … c’est l’échauffement. N’ayez crainte, la justice vaincra !
Magne–toi le clown de faire un truc d’utile ou je te jette dans la piscine à vagues…
Bartavel s’empressa de sélectionner les cartes nécessaires et repris son manège. Tu sais bien que c’est la dame blanche qui fait les illusions. Bartou, ça chauffe là. On a besoin de quelque chose et vite. Les cartes luisaient déjà, la dame blanche étaient dorée et prédisaient la création d’une illusion. Le mur apparut, plus vrai que nature, remplissant de long en large la rue. En fait, les rues adjacentes avaient été aussi « barricadées » par l’illusion.
Ça marche ! exulta un soldat. Ça marche vraiment ! Le clown nous a fait un sacré tour ! De fait, les rats contournaient les obstacles irréels et s’amoncelaient dans l’avenue principale. Les manipulateurs de pierre et de feu n’attendirent pas pour monter sur les toits et éradiquer les rats confinés dans l’avenue close en contrebas. La tâche en était facilitée et les équipes purent effectuer des rotations pour laisser à chacun le temps de se reposer.
Ce temps de répit pour les défenseurs était à mettre à profit. Pontifax étudiait la scène de carnage qui s’étalait sous ses yeux au côté de Bartavel. Comprendre le phénomène serait sûrement un bon moyen d’accélérer le processus de rentrée au foyer. Le magicien n’avait pas cette vision-là. Haranguant les troupes, il tentait de galvaniser le moral de la soldatesque et le pire, c’est que cela fonctionnait. Son poing rageur tendu vers la ratatouille, était accueilli de cris similaires et de vivats. La nuit arrivait le flux d’immondices se tarissait alors.
La victoire est proche chers camarades. Nous sommes à quelques cheveux d’avoir éradiqué la menace et nous pouvons être fiers de nous. Encore un effort et nous irons nous saouler toute la  nuit !
Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Ils pourraient revenir. De toute façon tu ne m’écoutes jamais. Qu’est-ce que je dois faire pour que mon avis pèse dans la balance ? On va tous finir en gruyère avec ses ratons délaveurs à l’acide. On est foutu !
Une bonne bière les filles, les gars ? Il reste encore un bar debout dans les environs ? C’est que je ne connais pas bien le coin vous voyez… Et puis ça ne ressemble plus trop au plan maintenant.
Le déchu pyromane de tout à l’heure s’approcha de Bartavel, et à grand renfort de coup de patte dans le dos, s’esclaffa : Ah, tu nous as fait une belle blague quand tu nous as fait apparaître tes caquelons pour la fondue. J’ai cru que tu étais vraiment inutile. Mais cette idée de créer une illusion de la pierre… c’était du pur génie !
Mais c’est moi qu… s’indigna Pontifax, par télépathie à Bartavel.
Merci l’ami ! J’ai pensé que ça serait efficace. Bien sûr j’adore faire cette blague avec les poêles. Je la fait tout le temps !
La nuit avait apporté le répit mérité sur la ville, laissant son lot d’agonisants, de gémissements et de pleurs. Notre magicien quant à lui se saoulait avidement avec son nouveau compagnon, Dricus Parcael, un Déchus de Colère qui n’arrivait à se calmer qu’après une bonne bagarre ou cinq choppes. Ayant eu plus que son quota des deux pour la journée, il se révéla être un merveilleux compagnon. Seulement la nuit blanche touchait à sa fin et avec elle l’illusion de paix. Le lendemain Dricus fut un des premiers à tomber encore sous l’effet de la fatigue et de l’alcool. Quant à Bartavel, il ne dut la vie qu’à un sort d’invisibilité pour une fois réussi et aux réflexes alertes de Pontifax qui les emmena vers l’extrême intérieur de la cité pour rejoindre le commandement stratégique de la défense. Bartavel, insouciant, espérait s’y faire un nom et se pavaner après son coup d’éclat. Pontifax, lui, espérait clore ce chapitre au plus vite. Leurs poches étaient vides, d’autant plus après la nuit alcoolisée de son maître, et leur seul moyen de survivre et être payer était d’apporter une solution à cette situation anormale.

1466 mots:
Revenir en haut Aller en bas
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4744
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mar 05 Avr 2016, 15:30

"Aaaaaah....". Et bien. Celui-là venait du fond du cœur. Pour ne pas changer, Avalon était riche en activité aujourd'hui. On pourrait presque s'imaginer tout ce petit monde comme une fourmilière, chacun s'agitant jour après jour, après jour... "Aaaaah..." Je ne sais pas combien il y en a eu avant celui-là. J'ai arrêté de compter après cinq à vrai dire. Mais depuis il y en a eu beaucoup d'autres.... Adossée contre un mur, je regardais rapidement à droite. Rien de bien différents de tout à l'heure. A gauche. Même musique. Un chant attira mon attention. Un chant d'oiseau. Un bel oiseau noir et blanc avec un unique œillet jaune à la base de la queue venait de se poser en plein milieu de la rue. Je l'observais avec attention picorer les miettes et autres restes de nourritures tombés au sol. Et après on dit que ce sont nous les gourmands et les avares? Au moins moi je ne me jette pas sur le moindre bout de pain qui traîne au sol. "Hé. Hé ho! Tu m'écoutes au moins?". Comme lorsque l'on se réveille brutalement en plein milieu d'un rêve, je me reconcentrais difficilement sur mon interlocuteur. Un vampire venu pour vendre une commande. Il me semble. Et bien que je ne l'écoutais que peu, il me faut avouer que c'est moi qui est ouvert la conversation. Le peuple des vampires est un peuple si fascinant. Je voulais seulement en savoir un peu plus sur ces êtres dont on ne sais jamais trop quoi penser. On dont on ne sais jamais trop à quoi ils pensent non plus d'ailleurs. "Excuse-moi, j'ai perdue le fil.". Avec un regard cynique, il me lança un simple "Tient donc.". Je soupirais, ce qui sembla l'agacer d'autant plus. "Excuse-moi, mais à tes dires ta vie était une véritable aventure. Là c'est juste..." - "Ennuyeux?". Je pouvais sentir dans sa réponse une pointe de mépris. Il était évident que je l'avais vexé, ce qui n'a rien d'étonnant cela dit. Me relevant de mon mur et l'attrapant par les épaules je lui fit une proposition afin de me faire pardonner. "Ecoute. La nuit est sur le point de tomber. Je t'invites à manger chez moi, à y passer la nuit et tu repartiras en pleine forme demain!". Toute fière de moi je le regardais droit dans les yeux. Mais avant de m'offrir une réponse, il m'offrit un magnifique rictus avec. "Tu m'invites à manger?". Ouh, la boulette! Evidemment il fallait que je tombe sur un vampire... "Tu manges, tu manges pas... Peu importe, le plus important c'est de passer une bonne soirée non!". Voilà, triple galipette arrière, en espérant que ça va rattraper ma gaffe. D'un geste de la main je lui fit signe de me suivre et c'est avec un sourire rieur qu'il m'accompagna.

On avançait en  silence, quand du coin du l’œil je crus apercevoir  un mouvement dans l'ombre. Je m'arrêtais et scrutais l'endroit.... Pour ne finalement rien y voir. "Qu'est-ce qu'il ce passe?" - "Mmmh? Oh, j'ai cru voir un instant... Non rien en fait. Tient on y est. C'est juste au coin là. Au fait, c'est quoi ton nom?" - "Arziel." - "Kyra. Enchantée d'enfin savoir à qui je m'adresse.". Alors que j'ouvrais la porte et l'invitais à entrer, une voix s'échappa de la cuisine. Si on peut distinguer la cuisine du salon. La seule chose qui les sépares c'est une longue tables type bar. "Kyra c'est toi?" - "Evidemment que c'est moi. Qui d'autres veux-tu que ce sois?", rétorquais-je sur le ton de l'humour. Il sortit finalement dans le salon et, prenant appuie sur le bar me répondit nonchalamment. "Je ne sais pas. Lui par exemple. Qui est-ce?", fit-il tout en désignant Arziel de la tête qui prenait place sur le minuscule canapé du salon, tandis que moi je m'avançais vers la cuisine. Attrapant une pomme, je commençais mes explications. "Azriel. Un vampire venu commercer dans le coin pour la journée." - "C'était une livraison!" - "Ah oui! Pardon. Bref, Azriel, Yovan.". J'accompagnais mes paroles d'un geste du Vampire vers l'An'sarna. "Et je l'ai invité pour la nuit." - "Comme ça? C'est pas dans tes habitudes ça" - "C'est une longue histoire." - "J'ai bien remarqué que les longues histoires ne t'intéressais pas!", fini le Vampire avec humour. Au moins les tensions ont disparus. "Je prépare le dîner. Si tu tient tient à tout savoir Yovan, demandes lui, il t'expliqueras.". Pendant que je m'attelais aux fourneaux j'entendais la version du Vampire. Il y a des passages que j'aurais raconté différemment, mais bon. Dans la globalité c'est ça. Je regardais par la fenêtre. Il m'a semblé entendre des cris? "Tu t'es sérieusement endormie pendant qu'il te parlait?" - "Quoi? Bien sûr que non. J'étais, comment dire... Ailleurs? Par contre je ne l'écoutais plus ça c'est vrai." - "C'est pour ça en f...". Je me détournais de la conversation et tendais un peu plus l'oreille. Non il me semble bien que ce soient des cris. Même plus inquiétant... J'ai l'impression de mieux les entendre que tout à l'heure. "Quelque chose ne va pas?". Cette fois-ci c'est Azriel qui me sortis de ma transe. "Non c'est bon. Je ramène les premiers plats. A table." Et c'est devant les yeux effarés d'Azriel que je ramenais une partie des plats. "Mais la table ne sera jamais assez grande!" - "Ca rentre à chaque fois, y a pas de raison pour cette fois-ci." - "C'est de l'humour n'est-ce pas?" - "Peut-être... Par contre continue comme ça et même à deux on pourra plus le payer le loyer. Et ça c'était pas de l'humour." - "T'es trop pessimiste. Bon appétit!" - "Mais il n'y a jamais de reste avec tout ça?". L'An'sarna rit à la remarque du Vampire, ce qui lui permit d'avoir sa réponse par la même.

Au moment où je comptais mordre dans une cuisse de poulet, j'aperçus un "rat" traverser la pièce "Hé! Mais j'en ai déjà vu un comme ça, pas très loin d'ici!". Le "rat", parce que ce rongeur à la taille d'un gros chat quand même, se jeta alors sur nous. Yovan, le plus proche de l'animal, saisi une poêle et le frappa pour l'envoyer dans la direction opposé. Il réussi à le toucher, mais lors du choc celui-ci explosa en un liquide visqueux qui se répandit autour. A ce moment précis, l'on fit tous la même constatation : cette chose n'était pas un rat. On voyait tout ce que le liquide avait touché se décomposer lentement... Y compris la poêle qui avait été directement au contact du rat. Je repensais alors aux cris que j'avais entendus, pas longtemps avant de manger et me précipitais vers la fenêtre. Noir. Le sol était noir de ces choses. On pouvait à certains endroits voir les flammes danser, essayant de repousser l'invasion. Mais quelle invasion? On ne sait même pas ce que sont ces bêtes? On les croiraient revenues d'Outre-tombe. Je me retournais vers mes deux convives qui m'avaient rejoins à la fenêtre. Dire que tout les deux étaient ici parce que je leur ai demandé. Peut-être seraient-ils plus en sécurité ailleurs à cette heure-ci? "Il faut que j'aille voir ce que c'est. Ce qu'il se passe.", affirmais-je d'un ton sec et autoritaire. Yovan, bien que me fixant sévèrement, ne dit rien. Il savait que quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, je ne reviendrais pas sur ma décision. Azriel non plus ne dit rien. Il continuait à fixer cette marée noire surréaliste. Après une seconde de réflexion je décidais de sortir par la fenêtre. Moins pratique, certes, mais bien plus sécurisé. On ne sait jamais. Ils peuvent être des dizaines devant la porte n'attendant qu'une chose : que quelqu'un l'ouvre pour plonger comme des bêtes endiablées pour envahir l'endroit et tout ravager. Oui, la fenêtre c'est bien. Je m'extirpais tant bien que mal de mon appartement pour me retrouver sur le rebord de celle-ci. Puis, pour être plus à l'aise, je grimpais sur le toit.

"Donc, d'abord, ne surtout ne pas te faire toucher ou attaquer. Ces bestioles détruisent tout... On verra ensuite si j'ai d'autres choses à retenir.". De ma hauteur j'observais la situation alentour. Les petites ruelles n'étaient pas les plus attaquées, c'était principalement la rue principale. Il semblerait également qu'il n'y ai pas que les Déchus sur le front. On pouvait également y apercevoir les Magiciens. Le Daedalus a dû faire appel à eux. Avec un peu de chance ça va aider à ralentir cette vague infernale. D'ici, les sorts de flammes étaient bien plus nombreux que depuis ma fenêtre. Ça aurait presque pu être beau si la situation n'avait pas été critique. Vu la cadence à laquelle ils s'évertuaient à jeter les sorts, ces monstres devaient y être sensible. Si ça n'est pas la seule chose à laquelle elle sont sensible. Et moi du coup? Comment je vais faire? Tout ce dont je suis capable c'est de créer un peu de lumière et faire un tour de passe-passe. Et inutile de compter sur mon arme, elle se ferait ronger cet acide noirâtre que dégagent ces bêtes. D'ailleurs, d'où venaient-elles? Aussi nombreuse leur nid, si tant-est qu'elles est un nid vu ce qu'elles semblent être, doit forcement être dans la ville. Je descendais prudemment dans une ruelle annexe. Rien. Je soupirais de soulagement et me détendis un peu. Mais malgré cette absence de "rat" et le silence pesant régnant ici, on pouvait entendre l'agitation et les sorts plus loin. Je continuais dans d'autres ruelles, avançant le plus doucement possible, à la recherche d'indice. Soudain mon pied s'entrava dans quelque chose au sol qui me fit trébucher. "Aaaaah!" La chute fut rude, et dans l'ombre j'eu peur de me heurter à quoique ce soit. "Aoutch...". Je regardais la cause de ma chute afin de me défouler sur lui. Mais lorsque je découvris de quoi il s'agissait, je fus surprise, écœurée et dégoûtée à la fois.  Il s'agissait d'un homme! Et c'est lui qui m'avait attrapé la cheville, pas moi qui l'avais heurtée. Je le dévisageais, horrifiée. Le pauvre homme était à demi-rongé par le liquide visqueux. Ce même liquide visqueux qui a rongé la moitié de la ville. Je pouvais voir dans ces yeux à quel point il demandait à ce qu'on l'aide... Jusqu'à maintenant. Il murmurait quelque chose. Mais j'arrivais clairement à lire sur ses lèvres de quoi il s'agissait : "Fuyez...". Cette fois-ci son regard disait clairement "C'est maintenant ou jamais.". Je déployais alors immédiatement mes ailes et pris de la hauteur. En même temps, je voyais des centaines de petites yeux rouges s'approcher dangereusement du pauvre homme dont j'ignorais même le nom. "Je suis désolée...".

Sur le toit d'une maison j'observais l'afflux sans fin de ces monstres. Quand bien même on trouvais la source, encore fallait-il y survivre pour rapporter où se trouvait l'endroit aux autorités supérieurs. Je repensais alors à cet homme. Cet homme que j'ai osé laissé seul face aux "rats". Peut-être y en avait-il d'autres comme lui? Peut-être d'autres personnes avaient besoin d'aide? Ça je peux faire. Et je me sentirais probablement moins coupable... Je reprenais mon envol à basse altitude pour voir où je pouvais trouver des blessés, ou même des personnes en mauvaise posture. Mais je devais faire des pauses régulières pour éviter de trop attirer l'attention de ces animaux et ainsi éviter d'éventuelles attaques. J'ai déjà vu ce que ça donnait. J'espérais que le jour n'allait pas tarder à se montrer. Sa douce lumière matinale nous réconforterai tous et nous offrirai un second souffle pour ce terrible assaut. Continuant mes recherches, dans les airs et à même le sol, au fond de moi j'espérais ne trouver personne. Que tout le monde se soit mis à l'abris ou est fuit dès l'invasion de ces monstres. Je ne voulais pas voir d'autres blessés comme cet homme.

"Il est temps que le jour se lève. La nuit a déjà été bien trop longue..."
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Invité
Invité

avatar
Mer 06 Avr 2016, 14:57

La situation devait être bien catastrophique pour qu'on eût fait appel à un magicien aussi iscret, aussi peu inséré dans le monde et aussi... Ignoré des siens que ne l'était Eilam. Ce dernier fut bien étonné lorsque, de retour par hasard sur ses terres natales, un membre du gouverneent l'avait explicitement convoqué sans en précisé la raison, simplement en mentionnant l'extrême urgence de l'affaire.
Puis il les avait téléportés, le jeune homme et la Tiregan, sans un mot d'explication, sans même leur souhaiter bonne chance.

Ce fut un magicien étonné, et légèrement attristé de l'inamitié qui règnait entre lui et les siens, qu'il n'avait jamais eu le temps de connaître, au fond, qui aterrit devant la grande bibliothèque d'Avalon, lieu qu'il avait déjà eu le loisir de visiter auparavant au cours de ses pérégrinations sans fin.
Le soir semblait être tombé depuis une grosse heure déjà. Le ciel, d'un noir d'encre, était recouvert de lourds nuages d'orage, et pourtant cette nuit qui s'annonçait si sombre était éclairée de nombreuses et très vives lueurs, qui dansaient violemment de tous côtés.
Intrigué par ces fugaces éclairs lumineux, Almagor détailla la scène qui l'entourait. Il remarqua tout d'abord ceux qui faisaient naître les nombreux feux, bien avant de comprendre la raison d'un tel spectacle.

A vrai dire, il crut tout d'abord être arrivé dans une fête religieuse qu'il ignorait. Puis lorsque Ludmila, terrorisée, tira sur la manche de sa veste, il jeta enfin un regard sur le rat qui les menaçait.
Il s'agissait d'une énorme bête de la taille d'un petit félin, répugnante, aux longs poils d'un gris sombre et crasseux. Ses petits yeux luisaient d'un rouge sombre rappelant celui du sang. Tout, dans son aspect, semblait contre nature et l'amnésique eut un instant d'inquiétude. Sans qu'il ne sût exactement pourquoi, il lui semblait se trouver face à un cadavre ramené à la vie.
Cet inquiétant face à face dura quelques inquiétantes secondes, au bout desquelles l'immonde animal explosa. De surprise, Eilam recula. Devant la nappe d'un liquide noir et peu engageant qui fut alors projeté dans sa direction, le magicien n'eut que le temps de matérialiser entre ses mains le jo qu'il avait obtenu au Temple du Phénix. L'aura de protection se matérialisa autour de lui, et ce liquide suspect fut projeté dans toutes les directions.

Les deux voyageurs profitèrent de ces quelques instants de répits pour regarder autour d'eux. Tout d'abord, il virent les effets de l'acide auquel ils venaient d'échapper: si les pierres du monument voisin se retrouvèrent préservées, ils virent un arbre se consumer et disparaître sous l'effet de l'attaque du rat.
Ces animaux semblaient venir de partout à la fois. En observant ceux qui étaient déjà sur places pour combattre cette calamité, la Tiregan comprit que les rats finissaient tous par exploser, surtout lorsque l'on essayait de les tuer autrement qu'en les faisant périr par le feu. Ludmila fit part de ses observations à son ami, qui secoua tristement la tête: aucun d'eux deux ne savait manier le feu, en se mêlant de cette affaire ils risquaient surtout de répandre encore plus d'acide sur cette ville déjà assez martyrisée ainsi.
Mélancolique, le magicien sortit de son sac un petit oeuf dont il ignorait encore tout et, pensivement, murmura:

Et toi? Tu ne pourrais pas nous aider? Tu ne saurais pas cracher du feu, par hasard?

Malheureusement, l'oeuf resta tout aussi muet, il n'y avait aucun espoir de ce côté là. Avec précaution, Eilam le remit à sa place.
Dans le brouhaha qui règnait et ne cessait d'augmenter, les deux voyageurs finirent par distinguer, non loin d'eux, les pleurs et les cris d'un enfant. Alarmés, ils se dirigèrent vers là d'où venaient les hurlements.
Près d'un égout boueux, ils virent un jeune garçon d'une dizaine d'années assailli par un rat plus gros encore que celui qui venait de les attaquer. Férocement, la bête avait planté ses crocs acérés et empoisonnés dans le bras du malheureux, qui se débattait autant qu'il le pouvait pour se débarrasser de son attaquant.
Le magicien resta quelques secondes immobiles, craignant que, par une erreur, il fît exploser l'animal répugnant et tuât le garçonnet à cause de l'acide. Puis, avec rapidité, il prit sa décision.
Bien que gros, ce rat cadavérique ne semblait pas peser bien lourd. Sans plus hésiter, Almagor usa sur lui de télékinésie, et l'arracha irrésistiblement de sa proie, avant de l'envoyer au loin, dans les flammes qu'il voyait danser autour d'un inconnu.

Puis l'attention du jeune homme revint sur le blessé. Celui-ci présentait au bras une profonde plaie sanguinolente, qui laissa voir par endroit son os à nu. Une main sur sa blessure, l'enfant pleurait, souffrant trop pour pouvoir produire le moindre son.
Avec douceur, la magicien enleva la main de l'enfant de la plaie.

Ne la touche pas, tu vas l'infecter.

Avec des chutes de tissus, il lui confectionna un bandage afin d'arrêter l'abondante perte de sang qui risquait de le tuer. Si la magie blanche d'Eilam n'était pas encore assez puissante pour refermer cette terrifiante blessure, il choisit néanmoins de l'utiliser et de rester quelques temps auprès de l'enfant, afin d'accélérer le processus de guérison et diminuer la douleur qu'il ressentait.
Après ce dur labeur, la victime tomba endormie. La Tiregan se proposa de l'emmener dans un endroit sûr et, sans attendre plus longtemps, disparut avec lui. Le magicien cria à la jeune fille d'être prudente, cependant ses paroles se perdirent dans les hurlements de la foule.
Epuisé, il tomba sur le sol et s'accorda une demi-heure de répit pendant laquelle, protégé par son jo, il dormit pour récupérer les forces qu'il avait dépensées. En effet, il n'utilisait que très rarement la magie blanche, aussi cet effort l'avait grandement affaibli.

Une fois de nouveau en pleine forme, Eilam se releva. Grâce à la télékynésie, il parvint à tenir éloigné de lui les rats qui le prenaient pour une proie apétissante. Le jeune homme avait choisi de s'avancé au coeur de la mêlée, afin de découvrir l'endroit d'où venaient ces monstres.
Plus le magicien progressait, plus il risquait de gêner les autres personnes venues ici pour débarrasser la ville de sa plaie, mais plus aussi les rats qui l'attaquaient se faisaient nombreux, et plus il devait redoubler de concentration pour que son bouclier télékynésique fît voler ses assaillants vers des zones où nul ne se tenait.
Après une pénible avancée, le voyageur ârvint devant un autre égout, encore plus sordide que celui devant lequel il avait soigné l'enfant. Là, au milieu d'une eau noirâtre et croupie, une armée de rats se formant, inlassablement. Ils se matérialisaient de nulle part et partaient, ivres de mort, répandre la terreur dans la ville.

L'incompréhension paralysa à nouveau notre magicien. C'était bien la première fois qu'il se trouvait face à un phénomène d'une telle étrangeté et d'une telle ampleur.
Cependant, à nouveau, sa rapidité de décision prit le dessus et, après une courte réflexion, il choisit d'utiliser à nouveau la télékynésie, puisque cela semblait être le moyen le plus adapté, après le feu, pour éviter des dégâts trop importants chez les êtres vivants.
Grâce à la télékynésie, donc, il créa comme un implacable couvercle d'air qui maintenait les rats au niveau des égouts, rendant impossible toute avancée de leur part. Et si, d'aventures, l'un d'eux explosait, il parvenait, suite à de grands effort, à contenir le poison. Toutefois, cette intervention n'était que localisée et il espérait que tous ceux qui se battaient dans la ville parviendraient à un résultat positif.

Enfin l'aube éclaira le ciel de ses tendres lueurs et alors que la magicien, épuisé, commençait à désespérer de cette tâche éternelle, l'apparition des monstres se fit plus rare, avant enfin de s'arrêter définitivement.
Harrassé, le jeune homme balaya les alentours du regard. Si les renforts monstrueux avaient cessé d'affluer, il fallait encore tuer les anciens rats. Il réflechissait à comment s'y prendre lorsqu'une Ludmila gravement blessée surgit devant lui, tenant difficilement sur ses jambes.

Les pyromanes s'en sortiraient, ils étaient mieux armés qu'Eilam, pensa-t-il, angoissé par l'état de son amie. L'urgence était maintenant de chercher du secours, et pas dans cette ville où les blessés se comptaient déjà par centaines.

mots et gain:
Revenir en haut Aller en bas
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Mer 13 Avr 2016, 14:06


Barnabé, depuis qu'il avait été nommé census d'Illios,  prenait ses responsabilités très au sérieux. Sa soif de savoir s'était vue décuplée par cette nouvelle fonction et il ne cessait de passer son temps libre dans des bibliothèques, à lire des ouvrages pouvant lui apporter de nouvelles connaissances, dans de multiples domaines. Et malgré la décision de l'Ultimage de fermer les temples dédiés au Aetheri -une décision que  le vieux magicien approuvait tout à fait, la décision n'avait pas dû être simple pour la reine mais il pensait comprendre son raisonnement, et l'acceptait tout à fait- il continuait à passer ses journées enfermé dans des salles remplies de livres, un nouvel ouvrage sous les yeux à chaque fois. C'est pour cette raison que, ce jour là, il se rendait au lac de la transparence : il souhaitait accéder à la bibliothèque des magiciens, au sein du coeur bleu, dans les bâtiments de Surium. Il se dirigeait justement sur le ponton bleuté s'avançant vers le temple de Suris, lorsqu'il entendit une foule de gens, de l'autre côté du lac. Ces personnes étaient vraiment bruyantes et semblaient particulièrement affolées, paniquées. Barnabé s'arrêta un instant pour les observer à travers ses verres épais,  qu'il replaça sur le haut de son nez. Tous ces gens semblaient prêt à combattre, certains serrant entre leurs mains des épées ou d'autres armes mortelles, certains encore portaient entre leur bras des sacoches pleines de ce que le magicien  supposait être des herbes médicinales. L'érudit eut un mauvais pressentiment, de ceux que l'on ne peut pas étouffer, ceux qui semblent vous étouffer et vous empêcher de penser à quoi que ce soit d'autre. Abandonnant son programme de lecture, le vieillard fit demi tour et, s'appuyant sur sa canne de bois, trottina aussi vite que possible jusqu'à la foule.

Le temps qu'il arrive à leur hauteur, la moitié des combattants avaient disparus : dans une roche suffisamment haute avait été érigé une sorte de portail de téléportation, et ceux qui s'avançaient d'un pas à l'intérieur de l'ouverture s'évaporaient dans la nature en un nuage de fumée. Barnabé s'approcha de celui qui semblait diriger les opérations. Posté devant le portail, comptant et remerciant les braves qui le traversait, un déchu se tenait fièrement. "Hum... excusez moi, mon bon monsieur... Serait-il possible de soir ce qu'il se passe ici ? Je suis très étonné de voir tous mes compatriotes armés jusqu'aux dents sans de raison apparente. Sommes nous attaqués ?"demanda - t-il,  la mine visiblement inquiète. Le déchu posa son regard sombre sur la silhouette voûtée du magicien et, prenant une voix forte et sérieuse, répondit calmement aux interrogations du vieillard. "Pas exactement, monsieur. Les magiciens ne courent aucun danger direct, mais les rues d'Avalon sont envahies par... Une peste noire... Des rats, mi-animaux mi-maléfices, ravagent la cité de l'intérieur, sans que nous ne comprenions ni comment ni pourquoi, et nous avons besoin de renfort. Les magiciens étant de puissants alliés, nous sommes venu demander du secours aux volontaires." Barnabé, qui observait les dits volontaires s'engouffrer un à un dans la porte de roche, secoua la tête en soupirant. "N'aurons-nous dont aucun  moment de répit, mon ami ? Bien, je ne suis pas convaincu que mes compétences soient d'une quelconque aide à votre problème, mais je pourrais peut être me rendre utile en aidant les blessés..." Le soldat s'autorisa à retourner un sourire poli, en réponse à la déclaration du mage. "Toute aide sera accueillie avec joie, Monsieur." Barnabé attendit qu'on le laisse passer pour, à son tour, se faire transporter magiquement vers la cité déchue.

Lorsqu'il rouvrit les yeux derrières ses lunettes en cul de bouteille, il était au milieu d'une gigantesque bâtisse, qui semblait être une bibliothèque. Il eut aussitôt envie de se replonger dans ses lectures mais ce n'était vraiment pas le bon moment, aussi se ressaisit-il. La pièce grouillant de monde, chacun gesticulant au milieu des autres. C'était un véritable cauchemar, tout semblait désordonné, et pourtant si on y regardait de plus près, dans ce chaos engendré par une nouvelle menace, chacun semblait savoir où se trouvait sa place, tous donnaient l'impression de savoir où ils allaient. Ce qui n'était pas du tout le cas du magicien. Lui était totalement perdu, ne sachant où se rendre, ni quoi faire. Il tourna un peu sur lui même,  charchant des yeux quelqu'un de pas trop occupé,  qui pourrait prendre le temps de lui expliquer ce qu'il devait faire. Bien sûr, tout le monde connaissait sa tâche et n'avait aucun temps à lui accorder. Pourtant, il aperçu une jeune femme venant du lac de la transparence, une magicienne qui ortait encore avec elle son sac d'herbes. Barnabé s'approcha d'elle de sa démarche chaloupante. "Mademoiselle, mademoiselle ! Bonjour, je suis également magicien, mais je ne sais pas où aller pu quoi faire, je..." "Vous pouvez soigner des gens ?" C'était plus une question rhétorique qu'autre chose, aussi ne laissa-t-elle aucune chance à Barnabé de répondre. "Dans ce cas vous êtes utiles. Les déchus ont monté des escouades d'infirmier,  pour aller donner les premier soins aux touchés. Venez avec nous, dépêchez-vous."

La jeune femme se retourna déjà et se mit à suivre un groupe d'hommes et de femmes qui sortaient de la bibliothèque. Ils marchaient d'un pas soutenu que Barnabé eut du mal à suivre, dévalant les rues. Le mage compris pourquoi les anciens anges avaient fait appelle à eut. D'un coin de l'oeil, il aperçu un corps que l'on transportait avec la plus grande précaution. La chaire, rongée jusqu'à l'os, continuait à ronger le corps du cadavre, la peau boursouflée et recouverte de cloques semblait continuer à  se désagréger, attaquant les restes de la victime. Le vieillard, continuant sa course, retint un haut le coeur. "Qu'est ce qui peut bien faire quelque chose d'aussi horrible ?" Se demanda-t-il. Mais il n'eut pas besoin de  chercher longtemps avant de trouver la réponse,  qu'il connaissait déjà. Les rats. Enfin, si on pouvait les appeler de cette façon. Il s'agissait d'énormes monstres, visqueux et poilus, fonçant avec détermination sur les soldats débordés qui essayaient de les retenir. Mais si l'un avait le malheur de les toucher ou de les approcher de trop près, ils explosaient, éclaboussant les alentour d'une substance corrisive aussi sombre qu'eux, et attaquant les malheureux jusqu'à la chaire. Barnabé observa, dépité, le champ de bataille, et fut submergé par une immense tristesse pour ce peuple, qu'il n'aurait su controler si sa partenaire ne l'avait appelé avec férocité. "Arrêtez de rêvasser et aidez nous avec les blessés ! Il faut avacuer les civils vers un lieu moins exposé !" Elle avait raison. Sauver les civils en priorité.

Barnabé repéra une mère tenant dans ses bras une petite fille, des larmes plein les joues. "Mon bébé ! Aidez moi, sauvez mon bébé !" Le soigneur se précipita sur elle et récupéra le corps de la fillette. Elle respirait encore. "Que lui est-il arrivé ?" "Ce sont ces choses ! Elles ont rongé les fondation de notre abri, et il s'est écroulé sur nous ! Ma fille... elle a reçu des débris et à été blessée !" Concentré sur sa tâche, Barnabé fit abstraction de ce qui l'entourait pour porter toute son attention sur sa patiente. Elle avait une profonde entaille au front, sans doute une roche l'ayant frappé. Continuant son examin sommaire, il repéra sa cheville cassée, mais à part cela, elle ne sablais pas avoir de gros dégât, ou du moins rien que lui même ne pourrait soigner. Sortant sa baguette de chêne, il pointa son arme sur la tête de la gamine, ainsi que sa main libre. Murmurant à voix basse des incantations, une lueur bleuté se dégagea de sa paume ouverte et du saphir accroché au bâton. Peu à peu, la plaie se referma. Il répéta le processus sur la cheville, qui avec un peu plus de temps retrouva un angle à peu près normal. Attrapant un bâton qui traînait par là, et déchirant un bout de sa toge, il fit un garrot sommaire à la fillette. Une fois fait, essoufflé, il se retourna vers la mère. "Vous pouvez voler ?" Elle acquiesça. "Très bien, dans ce cas prenez votre fille et apportez la à des médecins. J'ai cru comprendre qu'ils étaient postés un peu plus haut dans la cité." Barnabé s'occupa ainsi d'une dizaine d'autres blessés.

N'écoutant que son courage, il s'approcha du champ de bataille. Sa baguette dégainée, il vu de plus près ces abominations. Pointant sa baguette sur l'un de ces rats, il commença à marmoner quelques mots, avant qu'un filet argenté ne sorte du bâton. Prenant de l'ampleur, il grossi jusqu'à prendre la forme d'un cerf majestueux. Sur la directive de son maître, le bouclier galopa jusqu'à l'un des assaillants. Mais malheureusement, cette action n'eut aucun effet, si non celui d'énerver l'animal et d'attirer sur le vieil homme une attention dont il se serait passer. La bête se retourna et commença à foncer sur lui. Pétrifié de peur, Barnabé regarda la bombe s'avancer à grande vitesse dans sa direction. "Pauvre fou !" cria un déchu en fonçant vers lui, le poussant juste avant que le rat n'explose, déversant sur la rue son poison toxique. Mais par ce geste, l'ailé reçu des gerbes d'acides, qui commencèrent à le ronger. Barnabé, horrifié, regarda l'homme se tordre de douleur, hurlant.  Rampant jusqu'à lui, il plaça ses mains à quelques centimètres des zones touchées, ses larmes débordant de ses yeux. Il avait beau se concentrer, il ne parvenait pas à guérir les blessures. Obstiné, il serait resté là, accroupi, jusqu'à ce qu'un de ces créatures vienne le tuer si un autre déchu n'était pas venu lui porter secours. Se postant devant les deux hommes, il fit jaillir de ses mains des gerbes de flammes pour brûler les rats qui essayaient de venir jusqu'au soldat à terre. Par dessus son épaule,  le sauveteur déclara : "C'est trop tard, vieil homme. Vous ne pouvez plus rien pour lui." Voyant qu'il ne baissait pas ses mains et face à la population important de choses qui se dirigeaient vers eux, l'ange noir se retourna et releva par la force le magicien, puis s'envola dans les airs pour le déposer plus loin.

Le magicien resta plusieurs minutes sous le choc, pleurant en se souvenant de la dépouille se desagregeant sous ses yeux. Le déchu en profita pour prendre une à une ses mains. Il vérifia que l'acide n'avait pas commencé à l'attaquer par contact. Il fit également le tour de ses vêtements et, rassuré, attrapa l'épaule de Barnabé. "Ressaisissez vous ! Hâtez vous de retourner à la bibliothèque, vous y serez en sécurité. Je dois retourner les affronter." Sans un autre regard, il se retourna et s'envola. Barnabé, lui, n'eut d'autre choix que de faire ce qu'on lui avait ordonné. Tremblant de tous les membres de son corps plus par le choc de voir cet innocent se faire tuer pour lui que par réel douleur ou froid, Barnabé retourna à son point de départ. Comme prédit, des médecin aidaient là encore. Barnabé, après avoir repris ses esprits se décida à faire ce pour quoi il s'était déplacé : aider les blessé. Toujours sur le choc, et sans représenter de nouveau ce sourire rassurant, il soignant machinalement les blessés que les vrais médecins ne pouvaient sprendre en charge, pour cause de patients prioritaires. Il continua jusqu'à n'avoir plus aucune force, jusqu'à ne plus être capable d'utiliser ses propres pouvoir, au bord de l'évanouissement. Il se réfugia dans la bibliothèque, s'asseyant dans un coin pour reprendre des forces.

Ce carnage dura toute la nuit, les blessés n'ayant pas réussi à se réfugier chez eux ou dans un lieu sur arrivant par dizaine. Ne parlons pas des soldats touchés et qu'il fallait cautoriser ou emputer. Finalement, les rats commencèrent à à disparaitre, un à un les soldats mire fins à cette horde de monstres, et débarrassèrent la cité de son fléau. Malgré tout, la ville avait dû essuyer de nombreuses pertes. Beaucoup trop au yeux du mage, qui ne ouvrit s'oter de la tête la vision de ce soldat tombé pour lui.
2120 mots
Pouvoir de vie + 1 point de force + 1 point de magie.
Merci pour ce super LDC :D


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Invité
Invité

avatar
Sam 16 Avr 2016, 19:24


D’âme aussi rêveuse que vagabonde, elle se noyait sous le flot continuel de ses pensées, de ses idées, sans se soucier des alentours. Elle se contentait d’apparaître docile et souriante, assise dans un gros fauteuil blanc au bois doré. La valse des tissus, des perles et des voiles n’était qu’un vague remous, qu’elle percevait à peine du coin de l’œil. Pourtant, c’était bien pour elle que les couturières cherchaient une tenue sur les dizaines de portants. Pearl savait qu’elle n’aurait pas son mot à dire sur le choix de la robe. Vénus ne la laisserait pas faire. A quelques pas de là la Dame de la famille Daviel jaugeait un drapé rose, effleurait la soie du bout des doigts, avant de relever son regard sévère sur la jeune femme. « Je n’ai jamais vu une enfant si frêle. » commenta-t-elle en reposant le cintre, pour s’emparer d’un autre. Pearl ne l’écoutait pas, toujours égarée entre les paysages enchanteurs qui n’existaient que dans un coin de sa tête. L’inattention de la Déchue ne préoccupait pas Vénus outre mesure, occupée à dénicher la toilette parfaite pour que sa protégée rayonne, lors de la petite réception qu’elle avait organisée et qui se tiendrait un peu plus tard, dans la soirée. Le diner se voulait intime et ne réunissait que les proches et les amis, une bagatelle d’une petite centaine d’invités. Une grande partie de famille Von Ghalem serait présente, ainsi que la plupart des membres du clan Von Ivanova. Vénus tenait à ce que tout soit parfait. Elle avait appuyé la demande du jeune Alaric, désireux d’obtenir la main de la jolie Pearl. Les noces étaient prévues mais en attendant le jour de la cérémonie, la Lady Daviel désirait entretenir les ententes et les mystères. « Pearl ! » L’Ange Noir se tira lentement de ses rêveries. De ses grands yeux clairs, elle dévisagea un instant Vénus. « Oui ? » demanda-t-elle tout bas. Un paquet rose au ruban bleu trônait sur la grande table. La tenue avait été dénichée. Elle ne l’avait même pas vu. « Dépêchons. » la pressa-t-elle. « Hum. » marmonna-t-elle en voyant l’heure sur la majestueuse pendule de l’entrée. « Je suis cruellement en retard. Tâche de passer à la bijouterie de Ser Belennuil. La commande est déjà payée. Tu n’as qu’à récupérer ta parure. » L’intéressée acquiesça. Elles sortirent ensemble et se séparent au détour d’une place, non sans que Vénus répète à sa protégée d’être ponctuelle. Si Pearl prit grand soin à passer prendre les bijoux avant la fermeture de la boutique, elle se mit à flâner dans les rues, songeuse. Elle poussa même l’audace à prendre une boisson fraiche dans un petit salon de thé, avec une amie de son Ecole de Théâtre et d’Art qu’elle croisa sur sa route. Lorsqu’elle la quitta, le jour cédait sa place à la nuit. Elle se prépara à la hâte chez elle, avant de partir pour le Domaine Panadel. Tout le monde était déjà parti.

Pearl avançait d’un pas pressé, consciente que chaque minute de plus lui vaudrait davantage les foudres de Vénus. « Hey ! Rentrez chez vous ! » Elle ralentit l’allure, surprise par le conseil du Soldat de la Garde d’Avalon, qu’elle voyait boiter un peu plus loin. « Est-ce que tout va bien ? » - « Allez-vous-en ! Il … » Ses avertissements se perdirent dans les glapissements stridents d’une masse noire et informe qui semblait avoir englouti le guerrier. Les yeux écarquillés, la Déchue recula d’un pas, sans comprendre. Ses orbes pâles étaient rivés sur la dépouille, que de petites dents rongeaient. Les doigts tremblants, elle ne chercha pas à en savoir plus et tourna les talons pour s’enfuir dans la direction opposée. Elle changea plusieurs fois d’itinéraire. Ils étaient partout. Ils … Qu’étaient-ils d’ailleurs ? Elle avait cru reconnaître vaguement la forme d’un rat, à ceci près qu’ils étaient gros et monstrueux. Pearl ne savait plus où elle allait. A mesure qu’elle s’enfonçait dans les ruelles d’Avalon, elle perdait ses repères, sous l’effet de l’effroi. Que se passait-il ? Mais que se passait-il ! Elle entendait des cris, des grondements sourds. Alors qu’elle ne songeait plus qu’à trouver un abri, un refuge qui la ferait échapper aux créatures, elle fut interpellée par les appels d’une jeune mère, qui serrait dans ses bras son fils. Pearl n’était pas d’un naturel courageux. Seulement, elle ne supporterait pas de les abandonner. En quelques foulées, elle se rapprocha de la Déchue et s’accroupit près d’elle. « Que … » Elle s’interrompit. Le problème n’était pas difficile à trouver. Une partie de son pantalon avait disparu, comme rongée par de l’acide. Il n’y avait pas que la toile qui avait été dissoute ; la chair, aussi. La jambe était mutilée et, certainement à cause de la douleur, l’adolescent s’était évanoui. « Qu’est-ce que je vais faire ? Qu’est-ce que je vais faire ? » Elle répétait, sans s’arrêter, ses paroles inaudibles dans les sanglots. « Il faut partir. » murmura Pearl. La rue ne serait pas épargnée bien longtemps. Les rats allaient le trouver. « Où est-ce que vous habitez ? » La mère ne répondait pas, continuait à psalmodier. Pearl lui attrapa la tête. « Où est-ce que vous habitez ? » insista-t-elle. Les secondes étaient précieuses et elle en perdait trop. Elle hésita un instant à repartir, ne pouvant rien faire seule. Elle se ravisa rapidement. Enfin, l’autre articula : « A deux pas de là. Dans l’impasse des … » - « Oui je vois. » la coupa-t-elle. C’était loin, même si deux ou trois minutes auraient suffi à se rendre dans sa demeure. Elles auraient dû porter le jeune homme et auraient été vulnérable. Déterminée, Pearl alla tambouriner à la porte la plus proche. Un vieil homme finit par ouvrir, méfiant. Heureusement, il était aussi bienveillant.

« Vous êtes certaine de ne pas vouloir rester ? » s’enquit-il, inquiet. Pearl, après s’être assurée du bien-être de la mère et de son fils, avait annoncé son départ imminent. « Non, je … Merci de votre aide mais je me fais du souci pour les miens. Je dois les retrouver. » - « Je comprends. » Il fouilla dans une grosse malle, avant de tendre une dague à la jeune femme. « Ce n’est pas grand-chose mais je ne peux pas vous laisser repartir, désarmée. » - « Je ne peux pas … » - « S’il vous plait. Vous viendrez me la rapporter quand tout sera fini. » Elle céda. C’était inutile. Elle ne savait pas vraiment se servir d’une lame. Une fois dans les rues d’Avalon, la Déchue regretta sa décision. Elle ne faisait que courir, tâchant d’éviter les hordes qui grouillaient. Elle sentait l’odeur du brûlé, qui la laissait penser que les Soldats mettaient le feu à ces maudits rats pour en venir à bout. A juger de la panique ambiante et d’abominable population qui arrivait toujours en surnombre, la situation était loin d’être maitrisée, malgré tout. Pearl était essoufflée. Détaler comme un lapin sans prendre une minute de repos n’était pas dans ses habitudes. La perspective de finir comme l’adolescent la poussait à continuer de fuir de toutes ses forces. Néanmoins, elle arrivait dans les tréfonds de ses réserves et finit par s’arrêter dans un coin, recroquevillée, à respirer tant bien que mal. « Oh … » souffla-t-elle en voyant des rats arriver, devant elle. Elle sentait à peine ses jambes. Elle n’en pouvait simplement plus. Il était hors de question de baisser les bras, pour autant. Elle commença à se retourner. « Damon ? Vous ... ? » Elle ne l’avait même pas entendu arriver. Il sourit. « Je te cherchais, ma jolie. » Il leva légèrement la main, enflammant d’un geste le troupeau qui fonçait vers eux. Pearl le dévisagea, muette. Elle ignorait qu’il était un pyromancien. A vrai dire, elle ne le connaissait pas vraiment. Elle se laissa faire lorsqu’il lui prit la main. « Je vais te ramener. » - « Où est Alaric ? » Le Déchu tiqua à la mention de son frère, le promis de la jeune femme. « Il est aussi à ta recherche, ainsi que l’un de tes oncles. Ils retourneront au Domaine Panadel. Tout ira bien. Suis-moi. » Il la tirait par la paume, l’incitant à courir. Elle était plutôt lente. Il soupira, quoique toujours souriant, et la prit dans ses bras. Pearl n'était pas une combattante. Elle n'avait rien à faire dehors.

1 400 mots - Deux points de charisme. Merci pour ce lieu !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 16 Avr 2016, 21:14

Le déchu retournait aux sources de plus en plus depuis qu'il avait apprit la position du Daedalus entre les Aetheri et Sympan. Et lui ? Ouvertement personne ne le savait, mais quoi qu'il se passerait, même s'il avait le plus grand respect qu'il soit possible d'avoir ou d'imaginer envers son souverain, il soutiendrait l'ange qu'il désirait suivre plus que tout. C'était ainsi qu'il concevait son avenir. Quoi qu'il se passerait, l'ange était son unique repère de force et de respect. Il l'avait choisit le jour où ce dernier était venu le chercher à Juction. Jamais il n'oublierait son regard, comme il supposait que Nicholas ne l'oublierait jamais non plus.
Pourtant, en marchant dans les rues de la ville déchue, un bruit le fit râler.

- Raaah bon sang, mais c'est quoi cette blague !

Il n'avait pas entendu les cris, trop perdu dans ses sombres pensées, il n'avait pas non plus vu la vague de morts qui se déversait dans les rues, empestant un peu plus, dissolvant la vie. Le déchu n'avait pas plus ressentit la magie à l'oeuvre qui tentait tant bien que mal d'endiguer le phénomène. Et pourtant, Orphee leva ses yeux noirs et marron et ouvrit grand la bouche, réceptionnant une femme et sa fille dans ses bras qui venaient de sauter de leur maison d'où sortait des centaines de têtes de rats, si l'on pouvait nommer ces immondices ainsi. Secoué par le choc, ses muscles tremblaient encore de l'effort fournit, il adoucit sa voix tant bien que mal et s'adressa à ces demoiselles :

- Hey, ça va mademoiselle ?

La jeune femme, horrifiée, eut grand peine à bouger et resta blottit dans les bras du paresseux, sa fille, son petit bébé, tout contre sa poitrine.

Le châtain passa une main autour de la taille de la jeune dame et leva un pan de métal pour retenir ces créatures. C'est qu'il ne savait pas ce qui s'en suivrait, sans quoi, jamais il n'aurait tenté sa magie.
Soupirant, Orphee posa ses yeux sur la femme qu'il tenait contre lui et qui tremblait de tout son être, affolée, apeurée. Elle était rondelette mais mignonne, sans doute était-elle gourmande. Souriant distraitement, en voyant son métal rougir devant eux, il recula, entraînant sa protégée avec lui. Plus le métal rougissait, plus ils reculaient jusqu'à voir surgir des rats, plus nombreux encore que ceux qu'il avait tenter de retenir.
Serrant les dents et pestant, voyant fondre son élément, il voulu déployer ses ailes mais une morsure à son mollet l'en dissuada. Lançant un violent coup de pieds en arrière pour repousser la bête, seul son regard chercha à voir alors que la femme se blottit un peu plus si possible contre lui.

- Ca ira mademoiselle, t'inquiète pas.

Sa voix, se voulant rassurante, fit relever la tête à sa protégée qui laissa paraître un timide sourire et briller deux yeux d'un vert pâle, presque délavé, mais qui lui allait si bien et qui malgré la différence, lui fit repenser au blond.

- Serre toi contre moi et me lâche pas ok ?

Le vent soufflait, fort et il le déstabiliserait sans doute lors de son envol, il risquait même de se prendre le premier mur venu et de sombrer dans l'inconscience, mais son coeur lui ordonnait de ne pas laisser cette femme et cet enfant mourir. C'était SA nation. Et c'était aussi ainsi qu'IL aurait réagit, sans nul doute. Le déchu ne se permettrait pas de le décevoir, plus jamais.
Serrant un peu plus sa prise sur elle, Orphee se décala sur leur droite dans la rue plus large que celle où ils se trouvaient, s'éloignant de la vermine grouillante et meurtrière qui courrait partout et cherchait à entrer dans les maisons.

Il fini par déployer ses ailes aux plumes aussi noires qu'une nuit sans lune et d'un battement s'éloigna du danger terrestre. Du moins le cru-t-il.
Un couinement le fit tourner la tête alors qu'il tentait de résister au vent et sur son bras libre, son bras où son sang et le métal s'était lié et figé, il vit la tête et sentit le poids de cette bête. Un Rat, oui un énorme rat agrippé contre lui et dont les dents n'arrivaient pas à percer cette peau pas comme les autres.

- Ma chère demoiselle, il est temps de voler de tes propres ailes.

La jeune femme le regarda et d'un sourire Orphee la repoussa violemment. La jeune maman déploya deux ailes, assez fines et petites mais suffisamment robustes pour qu'elle se pose en sécurité dans les hauteurs de la villes où se battaient des magiciens maniant le feu.
Une seconde après son geste, quelque chose le gêna. Le corps du rat tremblait, comme subitement pris de spasmes.

Le paresseux se rappela de son mur de métal et ouvrit grand les yeux. Il fallait qu'il se détache de cette bête qui s'était accroché à lui de toutes ses forces sans quoi, il ne finirait pas mieux que son élément. Il agita le bras, mais sentit les griffes de l'animal planté, ancrée dans sa chaire, et renonça à la faire partir de cette manière.
Il ne trouva pas de solution, ce n'est qu'en voyant un jet de flamme se diriger droit sur lui qu'il tenta le tout pour le tout, sans réfléchir.

Fonçant tête baissée vers ce trait de feu, il dissipa ses ailes lorsqu'il se trouva à presque effleurer du bout des doigts les flammes dansantes. Tendant son bras métallique devant lui où se trouvait son invité, le déchu serrant les dents jusqu'à s'en mordre la langue sous la douleur des flammes léchant son corps, mais la bête hurlait plus que lui et lâcha prise, tombant mollement sur le sol avec à sa suite le paresseux.
Un nuage de coton, ou peut-être un amas de coussins, venait d'amortir sa chute alors qu'il sentit le froid des dalles de pierres sous son corps encore endoloris par les brûlures.

Un homme arriva à ses côtés, cherchant à engager la conversation mais sa tête lui tournait, et il ne su que lever son bras en effectuant un geste signifiant clairement qu'il ne voulait pas d'aide. Articulant et déglutissant difficilement, sa voix porta :

- T'as mieux à faire, je sais pas maîtriser le feu, occupe toi de la vermine.
- Merci t'écorcherais la langue ?
- Ouai… franchement ouai…

Se redressant avec lenteur et plantant son regard sombre et agité dans celui de son sauveur, manifestement, Orphee soupira et attrapa la main qui lui tendait.

- Je pensais pas voir un magicien dans nos murs. C'est vous les renforts pour endiguer la vague ?

- Oui.
- OK, je te regarde et tu m'éblouis alors ?
- C'est un peu ça.

Un sourire et les deux hommes laissèrent un rire traverser leur gorge avant de se donner une poigne ferme et de se tourner le dos.

- Ca sent quand même vachement le roussit blondin.
- Je suis pas d'accord. Regarde plutôt.

A ces mots, le châtain releva sa tête et autour d'eux se forma comme une sorte de mur de pierre. Rapidement, à leurs côtés, deux hommes et deux femmes posèrent pieds à terre et l'une d'eux interpella le blond aux côtés d'Orphee.

- Alors Odin, tu la joue solo ?
- Non, j'ai sauvé les fesses du déchu, ça vous pose problème ?

Tous se regardèrent et la jeune femme continua.

- Mouai, dis plutôt qu'il t'a tapé dans l'oeil et que t'aimerais bien te le taper… T'façon, on l'a toujours dis, t'es qu'un chaud lapin.

Un rire s'éleva alors que le rouge monta aux joues du dénommé Odin qu'Orphee regarda de haut en bas.

- Désolé damoiseau, mon coeur est déjà pris par un autre blondin.

C'était entièrement faux. Il aimait les femmes plus que tout, et il n'avait qu'un profond respect pour l'ange. Mais il fallait bien qu'il le mette encore plus mal à l'aise qu'il ne l'était. Ca avait le don de le détendre et la dédramatisation était importante dans ce genre d'incident.

Le groupe se regarda alors que de petites mains griffus apparurent au dessus de leur mur défensif de pierre.

- Bon ok, faut qu'on bouge sinon on va finir en bouillit pour rats.


Les magiciens usèrent de magie pour s'élever dans les airs et Odin fit signe à Orphee de se rapprocher de lui pour l'aider à bouger, se doutant qu'il n'aurait pas la force de résister au vent avec sa faiblesse actuelle.

- Tu me porte comme une princesse ou je peux rester juste debout à tes côtés ?

- Tu… fais ce que tu veux.

Souriant avec malice, le châtain s'approcha de lui et posa une main sur son épaule avant de rapprocher ses lèvres de son oreille et de lui murmurer d'une voix qui se voulu suave pour le troubler :

- Je te fais confiance blondin.


Un léger tremblement dans le corps du magicien et sa magie opéra avec une puissance qui étonna son propriétaire.
Satisfait de lui, Orphee retira sa main et s'éloigna, déployant ses ailes aux plumes noires de jais.

- On aura besoin de ta magie, gardes-en un peu tu veux.

A peine eut-il prononcé ces mots que plusieurs cris retinrent leur attention. Il fallait se diviser.

- On y va à deux, tâchez de revenir vivant, je protège les fesses de blondin, vous en fait pas !


Comme pour l'embêter un peu plus, comme s'il cherchait à débloquer quelque chose au fond de cet homme, il lui prit la main et le tira derrière lui dans les airs jusqu'à trouver un groupe de déchu luttant pour protéger des enfants. Les rats étaient partout.

- Tu peux refaire du feu ?
- Pas sans risquer de les blesser.
- Ca je gère, mais tu peux tout cramer ?
- Oui je pense pouvoir.
- Très bien, alors fais moi signe quand tu seras prêt. Je vais aller près d'eux et quand tes flammes jaillirons j'érigerais un mur de métal, on aura chaud, mais ça devrait suffire pour nous protéger.
- Tu… es sûr ?
- Nan, c'est pour ça que j'ai confiance en toi. Au fait… moi c'est Orphee !

Lui cria-t-il haut et fort avant de plonger en piqué vers le groupe. Son atterrissage brutale secoua les rats une brève seconde et permit aux déchus de se réorganiser. Un seul regard leurs permis de comprendre qu'il les aiderait, ils ne savaient juste pas comment, mais il était l'un des leurs, ils avaient foi.

- ODIN !!!!


Hurla le paresseux. Sa voix, emplie de force, donna la dernière étincelle de courage qu'il manquait au magicien pour créer un énorme cercle de flammes qu'il envoya vers eux.

- REGROUPEZ VOUS VERS MOI !!!

Cria-t-il à l'attention de ses paires. Serrant les dents, oubliant sa douleur qu'elle soit physique ou psychique, il posa ses mains sur le sol, à genou, puis les releva brutalement, faisant se heurter des dizaines de rongeurs à un mur de métal. Il le montait le plus possible et bientôt parvint à former un dôme où plus un trait de lumière passa.
Il fallait qu'il reste éveiller pour tenir sa magie, s'il perdait connaissance maintenant, ils étaient tous cuits pour de bon. En sentant la chaleur des flammes se propager tout autour d'eux, laissant l'air devenir à la limite du respirable, son corps lâcha et son esprit sombra. Seconde après seconde, le mur s'effrita et laissa place à quelques flammèches restantes sur les cadavres. Un vent frais vint regonfler les poumons, et un cri fit s'écarter la petite foule amassé autour de châtain.

- ORPHEE !!!!!

Il tomba à genou, finissant sa course en glissant sur le sol et vint le saisir avec douceur contre lui et commença à libérer sa magie de soin. Seconde après seconde, il vit les couleurs revenir sur les joues du métisse, et ce dernier ne tarda pas à ouvrir les yeux sur lui.

- Ha, j'ai eu raison. Tu vois… tu vois comme tu es fort ?
- Merci…

Murmura tristement Odin avant de relever les yeux.

- Le soleil arrive…

Les cris ne s'estompaient pourtant pas, à croire que la vermine était impossible à éradiquer.


2098 mots :
pour ORPHEE : 1 point d'agilité et Perception de la Vie
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 16 Avr 2016, 23:17

S'achevant sous une note aérienne s'échappant d'un violon, la mélodie de Jeanne s'éteignit alors qu'elle levait son archet, qu'elle ne remit le long de son corps que quand l'eurythmie fût tue. Exigeante à souhait, la praticienne avait mainte fois refait ce morceau depuis le début de l'année. A tel point que même son mari parvenait à la refaire avec l'aide de ses couverts lorsqu'elle cuisinait, lui signifiant son impatience à manger avec un air badin. Cette fois-ci, elle l'avait interprété sans heurts et un sourire de satisfaction apparu sur ses lèvres. La Déchue ressentit de la nostalgie, alors qu'elle maîtrisait ce morceau, elle se souvenait des longues heures à travailler sur cette partition. Bien entendu, elle ne comptait pas la mettre au placard et l'oublier dans les six prochains mois : elle se chargerait plutôt d'améliorer sa maîtrise et d'en apprendre une autre pour son répertoire. Il fallait encore trouver laquelle, mais ce détail attendrait bien demain matin. Reposant son instrument avec une extrême précaution dans son étui, elle saisit un chiffon de soie pour nettoyer la poussière blanche s'étant incrustée sur la table d'harmonie, prenant conscience que son jeu était correct en observant le dépôt de colophane, globalement bien répartit. Une fois son nettoyage terminé, Jeanne remit l'archet dans l'étui avant de le refermer et de le rendre au silence...

Jeanne se redressa en savourant les répliques de la mélodie dans son esprit. Ce qu'elle avait fait de son temps libre l'avait bien décontractée, entre des essais en cuisine avec son époux comme testeur et son entraînement musical, inutile de dire que son esprit n'avait pas eu le temps de divaguer. C'était surtout que la Déchue devait s'occuper pour oublier la frousse que lui avait flanqué cet homme encapuchonné au détour d'une ruelle. Bien que déserte, s'en prendre à une femme en pleine journée était de l'inconscience ou un sacré culot ! Une chance qu'elle avait su défaire le sortilège - elle ne savait comment, mais sans doute à cause de ses cris fous furieux qui avait déstabilisé son assaillant. Cette histoire avait laissé un goût amer dans son coeur et, à cause de sa lubie de vouloir quitter Avalon pour un voyage dans de nouvelles contrées, Cédric avait fini par entendre sa mésaventure et n'en avait été que plus que consterné. Depuis, son époux refusait de la laisser sortir seule. Cela ne la dérangeait guère puisqu'elle aimait sa présence à ses côtés et, à vrai dire, elle trouvait même cela rassurant d'avoir une présence à ses côtés. Ouvrant la porte pour retrouver la pièce principale, Jeanne vit son mari étendu sur un divan en train de lire un livre. Il le reposa sur son ventre pour la regarder :

On mange en ville ce soir ?
Bonne idée ! C'est vrai que nos cinq repas n'étaient pas suffisants !
Mais tes plats étaient d-é-l-i-c-i-e-u-x ! lâcha-t-il dans un soupir. C'est seulement qu'on ne peut pas toujours tout faire nous-mêmes !
Tu dis ça parce que c'est ton tour de cuisiner et que ton dernier repas était raté ?

La Déchue aimait bien taquiner son époux, qui grimaça sous cette réflexion innocente. C'est que Jeanne avait le palais redoutable et même leur trente-cinq années de mariage - qui demeurait une exception dans la communauté Déchue - n'avait pas comblé la différence de niveau qu'il existait entre eux. C'était le terme d'une agréable journée, où le crépuscule se dessinait dans le ciel, le parant de multiples couleurs chaudes. La nuit ne tarderait pas, apportant avec elle un fléau que nul ne soupçonnait. Qui n'avait de cesse de tourmenter son peuple ? Personne n'avait rien vu venir, personne n'avait pu prévoir ce qui avait évolué dans l'ombre. A peine la clé fut-elle tournée dans la serrure que les deux époux furent surpris de voir un rassemblement bruyant un peu plus bas dans la rue, intrigués et d'un commun accord dans le regard, ils descendirent pour écouter ce qu'il se disait. Des Gardes se trouvaient là et semblait adjoindre les habitants à faire quelque chose.

Que se passe-t-il ?
Par ordre direct du Dedealus ! Tous les habitants doivent se barricader chez eux immédiatement ! Condamnez soigneusement portes et fenêtres !
Mais il se passe quoi ?
Suivez les ordres !

Un messager vint à sa rencontre, lui soufflant quelque chose à l'oreille, l'homme bourru hocha la tête.

Est-ce qu'il y a des pyromanciens parmi vous ?
Moi !

Jeanne avait levé sa main dans l'instant. Sans réfléchir.

Jeanne ! s'indigna son mari.
Ne t'en fais pas. Si c'est pour aider...Je le dois.
Mais...Tu ne sais même pas de quoi il en retourne !
Eh bien...Peu importe ! On me le dira après !

Cédric était tellement interloqué qu'il ne sut quoi dire. Il voulut la retenir, mais son épouse était partie la tête haute près des soldats en compagnie d'autres Déchus volontaires. Maintenant qu'elle y réfléchissait un peu plus, c'était bien une chose étrange que de demander de l'aide à des civils, est-ce que la situation était si préoccupante que ça ? Ou bien était-ce un exercice ? Dans tous les cas, c'était la première fois qu'elle rencontrait ceux qui venaient auprès d'elle, alors la Déchue les salua d'un signe de tête poli. Elle entendit son époux protester derrière elle à l'un des Gardes qui ne l'écouta guère, expliquant qu'ils avaient besoin de bras pour endiguer un fléau corsé à combattre. Un fléau à combattre ? Il ne semblait pourtant pas y avoir de bataille dans les environs. Une simple impression. Jeanne dû se rendre à l'évidence que les choses n'étaient pas aussi calmes qu'elle semblait le croire et plus ils progressaient dans les rues, plus le silence avait quelque chose de surnaturel avant de céder à des visions étranges, celles, lointaines, de gerbes enflammées s'élevant dans les ruelles alors qu'on entendaient des cris qui n'avaient rien d'humains.

Tenez. Prenez ceci.
Des boucliers en pierre ? questionna-t-elle. C'est pour quoi faire ?
Cela vous servira à vous protéger des éclaboussures. Quoi qu'il se trouve devant vous, vous devez l'incinérer. Ne réfléchissez pas et faites-le. Ces créatures sont dangereuses. Vous verrez.

Un silence lourd retomba sur le petit groupe. Des créatures ? Des éclaboussures ? Comprendre seulement lorsqu'ils les croiseraient ? C'était possible ce genre de choses ? Jeanne commençait à avoir une certaine appréhension de ce qui l'attendait. Surtout que Cédric n'était pas à ses côtés. Avec sa force de moineau, soulever tel bouclier lui prit un temps considérable bien que des sorts fassent en sorte qu'il soit plus léger : cela ne changeait rien au fait que cela lui soit un peu dur. Reprenant leur progression, la Déchue fût surprise de ne croisé personne dans la direction où ils allaient. Le silence était de mise lorsque le petit groupe s'arrêta. Des craquements significations firent se retourner certains d'entre eux, couverts d'appréhensions.

Prêt à vous réchauffer ? demanda le soldat d'un ton cynique.

C'était de l'amusement. Un humour destiné à détendre l'ambiance sinistre des alentours, mais à peine eu-t-il terminé sa réflexion que des bruits se firent entendre. Et que des choses sombres surgissaient devant eux.

Qu'est-ce que c'est que cette horreur ?
Les rats !

Des rats ? Ces choses, des rats ?! Jeanne se demandait si ce Garde en avait vu un dans sa vie pour le croire. La Déchue eu un mouvement de recul et dans l'effroi qui aspirait son âme, tendit ses deux mains en avant comme pour se protéger. La flamme animait la torche de l'homme à ses côtés sembla s'emballer plus que de raison et monta très haut. Si bien que ce dernier poussa un cri, attirant les nuisibles, avant de leur lancer dessus, embrassant une partie du troupeau.

Vous auriez pu me prévenir de ce que vous alliez faire, bordel ! J'ai eu la frousse de ma vie !
J'ai eu peur aussi ! répondit-elle sur le même ton.
Le but n'est pas de foutre le feu à la ville, hein !
Ce n'était pas mon intention ! Mon pouvoir à réagit d'un seul coup !
'Spèce de Pyromane !

Un couinement se fit entendre et l'homme poussa un nouveau cri en constatant sa proximité.

Ma botte !
Enlève-là ! Enlève-là !

Jeanne resta un instant pétrifiée tandis que le Garde mis feu au pied de l'homme avant qu'il ne parvienne à ôté sa chaussure totalement, lui brûlant légèrement la peau.

Mais c'est quoi ces trucs ?
On ferait mieux de courir ! Ils sont trop nombreux !

Sans attendre, le groupe recula de plusieurs mètres avant de battre en retraite et de s'élancer dans les ruelles.

Je pensais qu'ont combattaient des rats !
De très gros rats, alors ! On aurait dit des félins ! Des félins sans pelage et à la peau nécrosée ! Tu m'étonnes qu'il faille foutre le feu à ces saloperies !
Nous ne pouvons pas les laisser atteindre des zones résidentielles ! Le feu est la seule arme capable de les détruire !
On ne peut pas se battre tous seuls non plus, on est que des civils !
Des civils avec la force de les combattre, on doit essayer de tenir même un peu ! Pensez à tous ces gens, là, dehors, qui ne savent pas, qui ne se rendent pas compte...

Ce n'est que par hasard qu'ils tombèrent sur un soutien, qui vint en renfort pour les aider à contenir ce qui les poursuivait de bien trop près. Essoufflée, Jeanne reprit son souffle après cette course effrénée et vit la masse grouillante qui leur arrivait dessus plus distinctement. S'étendant dans une ruelle entière. Ils allaient devoir combattre ? La Déchue était horrifiée, mais s'il n'avait pas le choix, c'était son devoir de défendre son lieu de vie. Est-ce que l'aube était loin ? Voilà une question à laquelle il était complexe de répondre, tant les agitations aux alentours semblaient s'étirer en longueur. Cette nuit était sans fin...


1 650 mots
Merci pour ce LDC nastae
Gain = 2 Points de Magie
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 16 Avr 2016, 23:57

Cédric était étendu sur le long divan trônant dans le salon de leur demeure, faisant mine de lire un roman alors qu'il demeurait à la même page depuis presque une heure. Il écoutait son épouse pratiquer avec son violon depuis la pièce d'à-côté. Ce n'était pas le son qui le distrayait, au contraire, cela avait tendance à l'inviter à la rêverie - et avec le temps, il avait pris l'habitude - mais surtout ce que Jeanne lui avait raconté. Quand elle était revenue de sa promenade en se précipitant dans ses bras, il avait clairement ressentit ses tremblements malgré la bonne volonté que sa dulcinée mettait dans son sourire. Et cette lubie de vouloir prendre des vacances ! Ce n'était pas normal qu'elle souhaite partir d'Avalon. Si elle aimait de temps en temps écumer quelques endroits à la recherche de nouvelles saveurs, Jeanne était ce genre de femme casanière pour qui la vie citadine comblait amplement une partie de son âme. A vrai dire, c'était bien parce qu'elle lui apportait cette stabilité qu'il avait tant que rechercher au cours de sa vie qu'il l'avait épousé. Était-ce le véritable amour ? Il ne le savait pas. Mais tant qu'à être les plus heureux, autant le faire ensemble. Ils étaient tous les deux des Gourmands, comment n'auraient-ils pas pu s'entendre ? Comment n'aurait-il pas deviné que quelque chose mettait sa Jeanne dans un tel état de nervosité en la voyant ainsi ?

Le Déchu avait fini par la questionner et elle n'avait su ni lui mentir, ni tenter de minimiser la chose. Au fond, elle avait seulement besoin d'être entendue et comprise par quelqu'un d'autre qu'un des Gardes étant venu à sa rescousse. Cédric l'avait donc prise dans ses bras. Longtemps. Et depuis, il ne cessait de ruminer la chose. Se demandant ce qu'il aurait fait s'il avait été là. Peut-être que rien ne se serait produit ? Ou peut-être lui aurait-il tout simplement pété la gueule en le voyant faire du mal à son épouse ? C'est alors qu'il entendit le bruit d'ouverture de la porte, il mit son roman sur sa poitrine et sourit à Jeanne. Elle était tellement radieuse avec ses longs cheveux ivoiriens. Que faire maintenant ? Et s'ils allaient manger en extérieur ce soir ? Bien que sa moitié n'eut aucun mal à deviner bien vite son peu de motivation à la tâche qu'était la préparation, son regard rougeoyant semblait le transpercer et il détourna bien vite le sien en sifflotant. En sortant, Cédric s'attendait à passer une agréable soirée en amoureux, mais sa rêverie s'arrêta dans l'instant lorsqu'il vit un attroupement non loin d'eux et des Gardes les sommant de rentrer chez eux. Cette affaire était relativement étrange. Ce n'était pas tous les jours qu'il se passait un tel remue-ménage. Bon. Il est vrai que les récents événements avaient chamboulés l'ensemble des terres, mais les Déchus s'en étaient relativement bien sortit.

Lorsqu'on lui parla d'un fléau et que son épouse n'hésitait pas à se porter volontaire, ce dernier protesta vivement. Pour lui, ce n'était pas de soldat dont on avait besoin, mais de médecins. Incontestablement, il refusait de laisser Jeanne s'en aller seule avec des étrangers pour endigué quelque chose d'inconnu - voire d'hostile - avec sa magie incandescente. Il n'était pas savant, mais ce statut lui était inutile pour flaire que quelque chose de louche était à l'oeuvre dans cette histoire. Que l'affaire soit criminelle ou qu'il s'agisse d'une épidémie, Cédric ne pouvait pas rester dans son coin sans rien faire, mais il ne possédait aucune magie liée au feu. Contrairement à Jeanne. Cette dernière était partie en avant avec d'autres volontaires pour endiguer le mal qui s'abattait. Sa bien-aimée ne pouvait pas prendre de risques, mais personne ne voulait entendre ces protestations, mais il ne pouvait pas rester là sans rien faire. Ce serait indigne.

J'aimerais vous aidez, moi aussi !
Je vois que vous ne voulez pas laissez madame se débrouiller seule, nota le Garde. Je suis néanmoins au regret de vous dire que ce que nous affrontons n'est pas aisé, mais si vous n'avez pas de crainte à venir voir de quoi il en retourne, nous avons des soldats blessés qui ont besoin de soin. Non, pas la peine. On sait que vous n'avez pas de grandes connaissances médicales, mais apaiser les tourments de l'âme est tout aussi utile !
Bon. Je crois que c'est mieux que rien.

A vrai dire, le Déchu n'était guère convaincu de ce qu'il avait à faire dans un tel endroit. Si au moins il pouvait aider à décharger une partie de la tâche qui se trouvait sur les épaules de ceux qui l'entourait, ce serait une réussite. Le Garde lui indiqua une sorte de base pour les quelques blessés des escarmouches. Un frisson parcouru l'échine de Cédric lorsqu'il entendit le danger qui planait sur Jeanne. Pourquoi n'avait-il pas cassé la tête d'un des recruteurs pour l'inciter à rester lorsque lui-même aurait été blessé ? Elle était devenue si fragile avec les récents événements dans sa vie et, même si elle n'était pas en sucre, est-ce qu'elle s'en sortirait sans trop de mal ? Le Gourmand devait absolument avoir une foi inébranlable, mais il n'y parvenait pas. Se changer les idées en s'occupant était la seule chose à faire. Il prit conscience de la cohue par les cris, les reflets enflammés au loin et les ordres braillés aux quatre coins de la ville et cette base avait été faite pour les blessés qui nécessitaient soin ou être remis moralement sur pieds. Sur ce dernier point, le Déchu devrait pouvoir se rendre utile au lieu de traîner dans les pattes des personnes plus compétentes que lui, car, après tout, il n'avait aucune notion en soin. C'est alors qu'il vit un homme étendu dans un brancard, fixant d'un regard noir le ciel d'encre au-dessus d'eux, ses poings serrant les draps.

Vous avez mal ?

Il était bien conscient que sa question était d'un ridicule vu les blessures aux membres de ce pauvre bougre, mais il s'agissait surtout du moyen d'attirer son attention vers lui. Le Garde blessé papillonna des cils avant d'observer Cédric d'un regard épuisé où transperçait son énervement. Le Déchu cru d'abord qu'il lui était adressé, mais compris bien vite que son compatriote était agacé envers lui-même. Envers son échec.

Je suis surtout stupide de ne pas savoir courir vite ! Ces saloperies ont été une dizaine à me sauter dessus et pour me sauver, un de mes camarades a dû me brûler les jambes !
Ce n'est pas sa votre faute. Il voulait vous sauvez la vie.
Je le ressens comme la pire des insultes !

Son instinct le lui criait. Cédric faisait face à un Déchu de la Colère. Il n'avait l'habitude d'en côtoyer, à vrai dire, ce pêché lui procurait toujours autant de crainte. Est-ce qu'il parviendrait à lui calmer l'esprit avant d'abandonner ou de s'enfuir au courant ?

Peut-être bien. Mais vous êtes en vie.

Sa voix demeurait hésitante.

C'est pas franchement une réussite !
Dites-vous que c'est à charge de revanche !

Sa voix était volontairement plus forte que celle de son interlocuteur. S'il n'y mettait pas ses sentiments, il n'arriverait à rien et, au fond de son coeur, le Déchu espérait que son épouse n'est rien. Que se passerait-il si Jeanne devait subir le même sort que le soldat étendu devant lui ? Que se passerait-il si elle subissait bien pire ? Rien que cette idée l'effrayait au plus haut point.

Vous avez quelqu'un là-dedans aussi ?
Mon épouse s'est portée volontaire, mais de manière irréfléchie.
C'est bien une femme ! Une action aussi stupide de pouvait venir que d'une femme ! Elle est inconsciente !

Ces remarques acerbes durèrent quelques minutes. Cédric souhait répliquer et défendre l'être cher à son coeur, mais il savait que ce serait peine perdue et que cela n'énerverait qu'encore plus son interlocuteur. Au bout d'un moment, il lui fournit une petite tape sur l'épaule.

Bon. Arrêtez de râler et reposez-vous un peu. Vous y retournerez assez vite ! Vous irez crier sur ma femme à ma place !

C'était d'un optimisme. C'était bien ce qui lui restait pour surmonter l'épreuve de cette nuit qui ne manquerait d'être une longue attende froide plutôt qu'un dîner chaleureux en charmante compagnie...

1 380 mots
Gain = 4 Points d'Agilité pour Cédric [Compagnon - Niveau 0]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Lieu du Chef (Déchus et Magiciens) - La Peste Immortelle

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Lieu du Chef (Déchus et Magiciens) - Les Racines du Mal
» Lieu du Chef (Déchus) - Investigations
» Lieu du Chef (Déchus) - Vengeance
» Lieu du Chef (Déchus) - Provisions
» Lieu du chef [Magiciens] - Le choix
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Côtes de Maübee :: Avalon-