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 Lieu du Chef (Déchus) - La Soie Sauvage

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

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◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Dim 14 Fév 2016, 20:12


La Soie Sauvage

Lieu du Chef (Déchus) - La Soie Sauvage VuLnvD


Il est étonnant de constater à quel point la survie d'Avalon peut tenir à peu de choses. La pluie, qui décide du sort de chaque récolte ; mais qui peut également causer de graves inondations. Le moindre rat, atteint de la peste grise, peut quant à lui ravager un tiers de la population en quelques jours. Mais c'est à l'heure des prêches de Delta, des conflits divins, et des choix cornéliens, que l'on se rendit compte que le plus terrible des périls se s'était encore jamais manifesté.

Hannah était une Déchue plusieurs fois centenaire, qui ne s'était jamais résolue à quitter son apparence d'adolescente et sa chevelure couleur de rouille. Son péché s'était révélé plus tard que les autres jeunes filles, alors que beaucoup déjà s'était décidée à embrasser la voie de la Colère, de la Gourmandise, ou de l'Envie. Ce n'est qu'à l'âge adulte que ses premières pulsions apparurent, et qu'elle compris qu'elle était Luxurieuse. Pourtant elle se faisait une certaine idée des relations entre hommes et femmes ; rejetant malgré elle les histoires d'un soir, les trouvant par bien des aspects trop brutales et dénuées de sens. Elle étudia l'économie, apprit à gérer des équipes, à coordonner des travailleurs, montrant dans ces domaines d'étonnantes capacités. Quelques temps après avoir terminé ses études, elle fonda une petite maison de passe : « La soie sauvage ». Au départ, elle n'y engagea que trois prostituées, des jeunes femmes qu'elle alla recruter à la sortie des écoles d'Art et de Théâtre. Avec le temps, d'autre femmes et d'autres hommes se joignirent à l'équipe. Loin toutefois de n'être qu'une énième itération du bordel standard que l'on pouvait trouver à l'époque dans la grande cité des Déchus, Hannah avait pour projet d'offrir à ses clients une expérience qui n'aurait rien de simulée, elle souhaitait que chaque homme et chaque femme qui fasse appel aux services de sa maison s'échappe pour quelques heures de son existence pour vivre quelque chose d'unique. Les relations charnelles allaient de pair avec d'autres plaisirs plus spirituels, comme la musique, la danse ou la chanson. Elle souhaitait offrir la séduction, le frisson avant le plaisir, et envers et contre tout, elle y parvint. Son entreprise gagna en taille, en réputation, et gagna la place de première maison de plaisir d'Avalon, pour ne plus jamais la quitter.

À notre époque, les conditions de service de la Soie Sauvage sont devenues un mode de fonctionnement qui s'est étendu à de nombreux autres bordels, qui, bien que parfois pleins de volonté, n'ont jamais pu qu'effleurer le niveau de raffinement de l'établissement d'origine. Les prestations qui s'y proposent sont aussi chères que prisées, et c'est là-bas que se rendent riches marchands, grands chefs de guerres et célébrités en tout genre. Là où certains préfèrent que leur présence dans une maison de passe ne s'ébruite pas, évoquer un récent rendez-vous avec une dame de la Soie Sauvage ne peut signifier qu'une chose : posséder à la fois réussite et bon goût.

Pourtant depuis quelques mois, il est de plus en plus difficile de voir Hannah. Elle a cessé de donner des représentations, et ceux qui la côtoient de près rapportent qu'elle a perdu l'appétit, qu'elle passe ses journées les yeux perdus dans le vague. Bref ; elle a perdu le goût de l'excitation, de la chasse et du plaisir. C'est triste pour elle mais personne ne s'en alarmerait plus que de raison si ça n'était pas sans conséquences. En effet, sans Hannah aux commandes de la Soie Sauvage, ne tardèrent pas à apparaître certains écarts au code. D'abord mineurs, puis de plus en plus graves, jusqu'à ce que certaines filles se fassent violenter. Pour chaque bordel d'Avalon, l'établissement de la plus ancienne et respectée des patronnes fait office à la fois d'exemple et d'unité de mesure. Moins la maison de passe est réputée, plus elle s'écarte des principes énoncés par Hannah. Avec ce modèle étalon en berne, c'est toute l'économie du plaisir de la chair qui se voit remodelée. Dans les établissements de moyenne classe, on demande aux employées d'être plus laxistes encore qu'à la Soie Sauvage, pour rester compétitives. Dans les établissement inférieurs, on demande aux employées d'en faire encore plus que dans les établissements de moyenne classe. Ce schéma sans fin se poursuit jusque dans les bordels les moins fortunés, où les filles sont maintenant obligées de s'adonner aux pratiques les plus humiliantes, simplement parce qu'elles ne peuvent plus subvenir à leurs besoins autrement. Cet effet à retardement, allié à l'omniprésente de la prostitution au sein de la capitale Déchue, a mené à une véritable crise de parité homme-femme. Ça et là, on a vu apparaître des comportements machistes de plus en plus viscéraux et violents, qui s'amplifie de jour en jour.

Si rien n'est fait, la situation ne pourra qu'empirer. À l'inverse d'une attaque ou d'un événement influant directement sur la vie des citoyens, il n'est pas possible de faire front et de combattre un ennemi. Aussi plusieurs Déchus ont été recrutés pour intervenir aux bons endroits, et aux bons moments, afin de renverser le cours des choses et de rendre à Avalon et à ses femmes leur splendeur d'antan.

Explications

Bienvenue dans ce LDC !

Donc, ce LDC est relativement ouvert sur ce que vous pouvez faire. Voilà un petit exemple de missions, mais c'est libre à interprétation, et à moins de faire quelque chose qui n'a vraiment rien à voir, il n'y a pas de restriction particulières :

- Vous pouvez tenter de réconforter Hannah, c'est la source du problème et c'est par elle que le problème se règlera.
- Vous pouvez participer à la capture des quelques brutes qui sillonnent la ville : Pas de viol ni de violence conjugale à Avalon.
- Vous pouvez aller nettoyer un bordel des rustres qui s'y installent et qui forcent les filles à faire des trucs limite.
- Vous pouvez, si vous jouez un personnage féminin, vous défendre contre un agresseur, et le ramener à la Garde.
- Vous pouvez jouer au justicier en vous baladant en ville, et en aidant une jeune femme qui se fait harceler.

Bref, la ville est dans un climat très tendu, et c'est le rôle de chacun d'aider à sa façon pour renverser la situation.

Si vous avez des questions, besoin de précisions, ma boite à MP est ouverte !
Seuls les Déchus peuvent participer ;)

Deadline : 15 mars.

Gain(s)

900 mots : 1 point de spécialité au choix.

OU

1600 mots : Toucher Divin : Au prix d'une caresse, vous avez le pouvoir d'apaiser une personne, et de la mettre dans de bonnes dispositions. Ce pouvoir ne vous permettra pas de rendre quelqu’un sexuellement actif à votre égard.

ET

Pour 450 mots de plus (donc pour 1350 mots, ou 2050 mots) : Un point de spécialité supplémentaire.

Récapitulatif des Gains


Personnage / Lien / Gains



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Mer 17 Fév 2016, 18:26


Orphee était allé à Avalon, seul. Depuis combien d'année n'avait-il pas foulé les terres des déchus, du moins, sa capitale? Il ne comptait plus depuis un moment déjà, mais en passant par la rue principal, quelque chose le gêna, comme si l'atmosphère même de la ville avait changé et que quelque chose clochait.
Haussant les épaules, il s'arrêta dans une maison de passe. Finalement, c'était ça qui lui manquait le plus, les corps des femmes, leurs rires idiots et le plaisir qu'on pouvait avoir avec elle. Même si, au fond de lui, il devait bien l'avouer, la compagnie de l'ange ravivait quelques bons souvenirs en lui, et qu'il ne lui arrivait jamais de s'ennuyer à ses côtés, il ne pourrait jamais égaler une femme et il ne lui apporterait pas ce qu'elles peuvent lui donner non plus.
En pénétrant dans l'établissement, l'ambiance qui y régnait le fit regarder la gérante de travers. Pour autant, celle-ci s'approcha de lui tout sourire.

- Bonjour bel homme. Nos demoiselles seraient ravies de vous apporter un peu de douceur. Quelle type de femme ou peut-être d'homme, préféreriez-vous ?
- Une blonde, pas trop maigre.
- Lys, vient par ici belle enfant.

Une jeune femme, les yeux rivés sur le sol et l'air terrifié, s'avança. Orphee plissa les yeux et alors que la dénommé Lys l'invita à la suivre dans une chambre, les bruits, d'ordinaire des rires et des cris de plaisir, ressemblaient plus à des cris de douleur et il n'y avait plus aucun rire, pas plus qu'il n'y avait de musique.
Pourtant, il n'était pas allé dans un bas quartier, mais dans une bonne maison. Il connaissait encore les bonnes adresses, à moins que la politique est changée, ce qu'il doutait fort. Le luxe, le plaisir, sous toutes ses formes, étaient ce qu'il y avait de plus précieux chez les maisons comme celle-ci. Dès qu'il furent dans la chambre, il vit la jeune femme commencer à se dévêtir.

- Lys… c'est ça… Vient t'asseoir un moment à mes côtés et reste vêtue pour le moment. T'es mignonne mais y'a un truc qui me chagrine, et tu devrais pouvoir m'éclairer.
- Pardon… je…

La jolie blonde aux yeux vert pâle obéit et s'assit aux côtés du déchu de la paresse qui la regarda de haut en bas.

- Déjà, tu vas pouvoir me dire d'où te vienne les ecchymoses que tu as un peu partout sur tes bras nus ?
- C'est… juste que je suis maladroite…
- Tu sais que tu mens aussi mal qu'un ange ? Raconte-moi, je suis pas là pour te battre, je voulais un peu de bon temps, mais je crois que je vais remettre ça à un peu plus tard.
- Je ne peux pas.

Serrant son poing par agacement, Orphee se tourna, repliant légèrement une jambe sous l'autre pour  ne pas se tordre en deux, et attrapa les deux mains de la prostituée.

- Ecoute, j'ai pas la journée, j'ai pas envie de rester à rien faire en payant pour avoir du bon temps. Alors soit tu me dis, soit je me casse et j'oublie tout.
- C'est un client… mais il ne reviendra plus.
- Pourtant, les bruits que j'ai entendu en te suivant dans le couloir n'avaient rien de sexuel…
- En fait… la rumeur…

Alors qu'elle allait enfin se confier à son comparse, un cri provenant du hall la fit frissonner.

- LYYYYYYYYYYYYYYS ton client habituel est arrivé !!

La jeune femme trembla et secoua la tête.

- Je vous en prie, restez…
- Dis à ta patronne que je suis parti et va chercher ton client, je ne bouge pas de là.
- Oh… merci…
- File…

Elle se releva, remis un peu mieux sa tunique et se hâta, fébrile mais un peu plus confiante. Pendant ces quelques minutes seul dans la chambre, le déchu soupira. Pourquoi fallait-il qu'il se mêle d'un problème qui ne le regardait pas ? L'influence de son ex côté ange et le fait de rester auprès de l'un d'eux sans doute. Haussant les épaules, il vint se placer dans la penderie pour ne pas que le client de la belle Lys ne le remarque et pris son mal en patience.
Les deux protagonistes ne tardèrent pas à pointer le bout de leur nez, et visiblement, l'homme ne voulait pas être tendre avec elle. Et si c'était ce gras du bide qui l'avait ainsi battu ? Ca ne serait pas étonnant. Son côté chevaleresque bouillonnait. Orphee serait incapable de se contenir longtemps si cet horrible individu ne cessait pas immédiatement. Mais il fallait qu'il le prenne sur un fait grave et non pas de simple mot. Il devait attendre, le moment où cette ordure lèverait sa main contre le corps gracieux de la prostituée.
Heureusement pour sa patience légendaire, le bon moment arriva rapidement. Formant de son métal une sorte de petite pique qu'il tenait fermement dans sa main, il attendit le bruit sourd du claquement de la main contre la joue de la jeune femme et que celle-ci s'effondre au sol. Encore un peu plus, que Lys lui pardonne. Les yeux de la belle étaient affolés, il comprenait, mais il ne pouvait pas agir à la légère sans prendre le risque de ternir la réputation de leur établissement. Cette fois pourtant, il n'eut pas le choix en voyant un objet brillant et pointu apparaître soudainement dans les mains du client douteux.

- ASSEZ !

Hurla alors le déchu en se ruant sur l'homme, venant lui faire tomber des mains sa petite dague et le plaquer contre un des murs, sa lame sous la gorge.

- Brutaliser les donzelles, ça te fait te lever hein… gros pervers dégueulasse. Tu mériterais que je te coupe ton outil de reproduction pour ça. Mais je suis pas là pour faire pleurer la gosse, et encore moins tacher de sang sa jolie chambre.

- Et qu'est-ce tu vas faire, m'sieur le justicier ?
- Moi ? Oh rien, mais les filles vont pouvoir se défouler un peu, et avec raison.

Lys le regardait hébété, sans comprendre ce qu'il sous-entendait par le fait qu'elles allaient pouvoir se faire plaisir. Pourtant, Orphee, puisant dans le peu de ressource magique qu'il possédait, vint créer des liens métallique joignant les poignets du client.

- Je suis sûr qu'il n'a pas vue que toi, et je suis sûr que d'autres hommes comme lui vous ont déjà faites souffrir. Appel tes copines, vient leur dire qu'un cadeau les attends pour se défouler.

- T'es pas sérieux blanc bec ?
- Oh si, la justice a des fois d'étrange façon de se déguiser. Aller Lys…

Sa voix changeait lorsqu'il parlait à la belle blonde, devenant presque rassurante. Après tout, elle était comme lui, une déchue, et malgré lui, ce peuple d'ailes noires, étaient le sien, tout autant que celui des ailes blanches dont faisait partit son plus cher ami.

- La patronne va entendre de mes nouvelles, croit moi sale chien.
- Mais j'y compte bien, je vais même lui proposer d'assister au spectacle si tu veux ?
-Sale b… !

Avant qu'il ne puisse terminer ses douces louanges envers Orphee, celui-ci attrapa un bout de tissus et lui colla dans la bouche pour le faire taire, venant le nouer ensuite avec une écharpe pour ne pas qu'il le recrache.

- Là, tu es bien plus docile comme ça.
- Elles arrivent…

Fit timidement Lys en revenant dans sa chambre, s'approchant lentement du déchu qui l'avait défendu.

- Bien, c'est parfait. Dis moi, elles ont prévus des jouets non ?

- Des… jouets ?
- Et bien oui, il ne faudrait pas qu'il oublie son moment de torture, il faut que ça reste à jamais dans ses souvenirs pour éviter qu'il ne recommence. Mais ne t'en fais pas, je vous aiderais.

Alors qu'il finissait ses mots, le client et tortionnaire ouvrit grand les yeux et les amies de Lys entrèrent une à une. Elles étaient cinq, Lys exclut, et semblaient bien décidé à rendre à ce malotru la monnaie de sa pièce.
Le peu de magie qu'il avait utilisait l'avait cependant bien fatigué, et il n'avait qu'une envie, s'allonger sur le lit de sa belle blonde et piquer une petite sieste. Néanmoins, son petit plaisir sadique de voir les filles s'amuser sur un de leur client violent était plus grand que sa fatigue. Il s'assit sur le lit et les laissa exécuter leur soif de vengeance à leur guise. Et à mesure qu'il observait, il se disait que soit ces jeunes femmes débordaient d'imagination, soit elles avaient vraiment souffert.
Lorsque l'homme eut son compte, Orphee le libéra de ses liens et celui-ci, nu comme un ver, couru pour sortir d'ici le plus vite possible, maudissant le châtain de toutes les manières possible et inimaginable. Dans la chambre, les filles se laissèrent aller à un rire commun en faisant la remarque sur la tête qu'il avait fait à la fin, puis remercièrent leur homologue de la paresse pour ce petit cadeau.

- Hey les filles, ne vous laissez pas faire. Vous êtes là pour donner du plaisir, c'est sûr, mais pas non plus au risque de prendre des coups gratuits.

D'un petit signe, elles retournèrent à leurs obligations et Lys vint se poster près d'Orphee, beaucoup plus sereine.

- Maintenant minette, laisse-moi juste dormir un peu avec toi et tu me racontera comment tout ça a bien pu commencer.
- Je peux toujours vous raconter tout jusqu'à ce que vous vous endormiez.
- Si tu veux.

L'invitant, tout en restant habillé, à s'allonger contre lui, il passa un bras autour de sa taille et ferma les yeux, se laissant guider par les paroles de la belle, même si son cerveau n'arrivait déjà plus à bien réfléchir.

- Ca a commencé il y a quelques mois déjà. Notre patronne côtoie souvent Hannah, la grande dame de la Soie Sauvage. Hors, comme à son habitude, elle se rendait à une petite entrevue rapide autour d'un café, mais Hannah n'y était pas. La première fois, elle ne s'en inquiéta pas, mais cela continua jusqu'au jour où notre patronne décida de ne plus chercher à la voir et rabaissa nos services. Des clients un peu moins fortunés venaient nous voir, et ils prenaient de plus en plus leurs aises, dépassant les honoraires sans les payer, demandant des services en plus, sans rien rajouter comme petite pièce, bref, on perdait un peu en terme de réputation. Peu après, notre patronne est tombée gravement malade et en est morte. C'est sa fille maintenant qui gère notre établissement, et elle se fiche pas mal de nos conditions, affirmant que si Hannah de la Soie Sauvage ne daignait plus se montrer, que le code ne tenait plus.

Elle prit une inspiration. Au fond d'elle, Lys n'aimait pas sa nouvelle patronne. Sentant la main du déchu contre elle se resserrer sur ses vêtements, comme pour la protéger et l'inciter à continuer, elle reprit.

- Du coup, même les hommes les plus malfamés ont le droit d'entrer ici, pourvu qu'ils aient un peu d'argent pour s'offrir nos services.
- Cette Hannah, elle est l'icône de la prostitution, c'est ça ?
- Elle est notre modèle, elle est formidable.
- Ta patronne, tu ne l'aime pas, je me trompe ?
- Personne ne l'aime.
- Je m'occuperais d'elle… dans une petite heure…

Alors qu'il finissait ses mots, son esprit sombra dans le sommeil profondément. Il avait trop lutté et n'en pouvait plus.Au bout d'une bonne heure, ce fut Lys qui le réveilla doucement.
Ouvrant ses yeux un à un avec lourdeur, Orphee observa la pièce et se rappela de ce qu'il s'était passé. Baillant franchement, il s'étira et se leva.

- Bon, je vais aller la chercher ta patronne. Où se trouve son bureau ?
- Face à l'entrée, au bout du couloir.
- Ok, tu viens avec moi.
- M...Mais pourquoi ?
- Tu verras.

Sans comprendre plus, la demoiselle avec une étrange confiance en cet homme et le suivit donc jusqu'au bureau de son employeur, laquelle les fit entrer exaspéré.

- Madame la patronne, j'imagine…

- Que voulez-vous ?

Fit la femme froidement. Ses cheveux argentés et sa peau halée lui donnait un air mystique mais pas désagréable.

- Vous dire de quitter la maison, vous ne savez pas gérer les filles, vous laisser entre des brutes et des hommes pervertis à la violence dans votre établissement et vous vous fichez pas mal du ressentit de vos filles… Cassez-vous, laissez les se gérer toutes seules, elles s'en sortiront mieux.
- J'ai pas demander a avoir mes fesses sur ce fauteuil,  c'était le vœu de ma mère ok…
- Si vous ne voulez pas, raison de plus… Barrez-vous, c'est à prendre ou à laisser…

La femme et lui se toisèrent longuement, Lys ne sachant pas trop où se mettre, jusqu'à ce que la femme aux cheveux d'argent reprenne parole.

- Très bien, on verra bien si vous avez raison. Débrouillez-vous mesdemoiselles.

Prenant une petite valise, elle quitta sans plus tardé la maison dans un soupir de soulagement, sous le regard affolé de Lys.
Orphee posa ses doigts sur le bras de la jeune femme et vint la serrer contre lui.

- Détend-toi, reprend l'affaire en main, tu savais comment faisait l'ancienne gérante, alors bas-toi.
- Mais…
- C'est le moment de leur montrer ce que tu sais faire Lys…

Il la relâcha lentement sur ses mots et elle lui sourit, le laissant s'éloigner comme il était venu, tranquillement, les mains dans les poches.

2333 mots
gains : toucher divin et 2 points d'int pour compagnon niv0
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Lun 22 Fév 2016, 18:21

Les dalles grises défilaient au fur et à mesure que mes quatre pattes touchaient le sol. Entre les crocs, un morceau de viande séchée battait mes moustaches à chaque à coup. Mes naseaux inspiraient violemment l’air pour me donner la force de continuer, et je sautais sur un muret, puis sur le toit empli de mousse de l’une des maisons du quartier. De loin on entendait un homme hurler qu’on l’avait volé, que ce chat noir avait patiemment attendu qu’il lui tourne le dos pour arrêter de happer sa patte et lui voler son bien. On l’écoutait émettre l’hypothèse que ce mammifère n’était pas cette chose à poil, car les autres chats ne lui prenaient pas les viandes séchées, les cuisinées, mais lui prenaient le poisson cru des paniers, et la viande à peine rapporter. Pourtant, on lui rit au nez, avant de lui donner un coup à l’épaule. J’avais déjà sauté plusieurs toits depuis, assis sur les tuiles, les pieds dans le vide, sortant le sac de vêtements que j’avais laissé là avant ma transformation.

Balançant mes jambes, épiant les passants d’un œil inquisiteur, j’arrachai la viande de mes dents. La vie était dure pour certains d’entre nous, peut-être plus que je n’aimais le croire.  Les dames ajustaient leur élégante robe de soie, les messieurs les épiaient du coin de l’œil, les étrangers venant des quatre coins de l’horizon avec beaucoup moins de respect. J’y étais habitué, ces lointains personnages aux désirs perfides, venaient parfois pour une seule et même raison : le désir de la chair. Leurs pulsions allaient au-delà de leur raison, c’était elles qui les dirigeaient, même s’ils aiment croire pouvoir se contrôler, il suffisait qu’un garçon au visage de poupon se présente à eux pour qu’ils oublient aussitôt le peu d’entendement qu’ils n’avaient déjà pas. Les bas instincts, j’y étais aussi habitué, même si la prostitution à Avalon était autorisée qu’à vingt-deux ans, mon frère avait balayé du revers de la main toutes ces règles qui pour lui, ne le commandait en aucun cas. Il habitait une ville qu’il ne respectait pas, ayant sous son injonction un groupe de jeunes garçons qu’il vendait au plus offrant pour un instant avec eux, ses frères qu’il ne respectait pas non plus. La vérité était plus sombre qu’elle ne le paraissait, une maladie qui avait emportée le reste de ma famille, tuant femme, enfants trop jeunes et mère, ne laissant que mon grand frère pour s’occuper de nous.

La fraicheur de la nuit commençait à s’abattre sur la cité, obscurcissant les ruelles et les boulevards. Les maisons commençaient à s’allumer une à une, pour certains, le soir était un commencement, pour les autres, il était temps de rentrer et de bercer les enfants. Depuis un certain temps pourtant, mon regard avait épié d’étranges changements au sein de notre belle cité. Les hommes et les femmes semblaient avoir quelque peu changé. Elles regardaient derrière elle en marchant, certaines sursautant au moindre bruit. Ses robes caressant leur peau, mettant en valeur leurs formes furent pressées de leur point par nervosité, ne laissant plus leurs jambes s’élancer en ondulant. Les hommes, eux, avaient un regard bien plus insistant, des mains bien plus baladeuses… Je n’étais peut être pas au fait de tout, mais je le voyais dans les yeux des passants, ces changements n’étaient pas au gout de tous, même s’ils profitaient aux brutes qui sillonnaient la ville, qui s’en contentaient très bien.

Des pas pressés se firent entendre, ses jambes élancées battaient le tissu de soie mauve à chaque pas. Son regard se perdait derrière elle, tandis qu’elle manqua de tomber en se cognant contre l’épaule d’un maraudeur peu rassurant. Il lui avait saisi le poignet, reniflant la peau qu’il avait attrapée et considérant cette proie comme sienne : « Je vous ai dit non. » Les paroles de la blonde se voulaient dures, mais sa mâchoire crispée indiquait qu’elle se savait prise au piège. Tandis que celui qui se tenait près d’elle riait d’un rire gras, celui qui l’a maintenait fit glisser sa main libre sur ses reins pour la ramener à lui : « Le client est roi, n’en a tu jamais entendu parler ? » La déchu de luxure se dégagea alors violement, donnant une claque à l’homme qui en fut fort surprit, bougeant à peine la tête tandis que sa joue brulait : « Vous êtes à Avalon, non pas dans l’une de vos villes miteuses où la chair y est maltraité ! Ici elle est aimée à sa juste valeur, et si ce n’est pas ce que vous recherchez, alors vous n’avez rien à y faire ! » Les cris avaient atteint le toit où je me trouvais et je descendis en étant conscient que j’avais peu de chance d’aider cette femme finalement. Mes cheveux blancs furent immédiatement détectés dans la pénombre : « Dégage gamin, tu ne vois pas qu’on discute entre adultes ? » « Les femmes d’Avalon sont respectées, quand bien même elle donne leur corps, la politesse est de mise » Les deux hommes restèrent un instant pantois, jaugeant l’enfant qui se tenait là devant eux, avant de se mettre à rire : « Tu sais manier les beaux mots, mais apprend à les dire au bon moment et aux bonnes personnes. » Je n’étais qu’un enfant, faible et impuissant, ma condition me le rappelant. Néanmoins, je connaissais les hommes violents, discourtois, qui prenaient et jetaient tout de suite après. Mon teint blafard, et mon regard froid arpentaient les hommes qui commençaient déjà à reporter leur attention sur la jeune femme : « j’appellerai la garde. » Les visages se tournèrent : « Si vous me laissez partir, j’appellerai la garde. » Répétais-je en pesant mes mots. Les mâchoires se crispèrent, et tandis que la prise de l’homme se desserra : « Tu es bien présomptueux de croire que tu peux jouer au justicier, sans qu’il n’y ait un retour à cela… » Mon visage ne montra toujours rien, mais mes poings s’étaient serrés. « Donne-lui une bonne correction. » Fit simplement l’homme, resserrant son emprise. Alors qu’il fit craquer ses phalanges dans un sourire malsain, je me transformai en chat pour me poster sur un muret, feulant en me hérissant. Mes vêtements jonchés le sol, piétiné par les bottes salles du vaurien : « Viens ici ! » L’homme était prêt à me courir après, mais le cri de son compère l’arrêta net. La femme, ayant vu une ouverture, avait rendu son agresseur sensible aux bruits et sensible au toucher, il ne fallut qu’une seconde pour qu’elle se défasse de son emprise en criant près de son oreille et envoie un coup de genou bien placé. Pendant ce temps, j’avais sauté de mon mur,  atterrissant sur la tête de l’individu en y plantant mes griffes. Rebondissant sur le sol, je feulai une dernière fois avant de m’élancer vers la dame qui me prit dans ses bras : « Viens » dit-elle simplement en mettant de la distance entre elle et nous.  

Elle avait ôté ses chaussures pour pouvoir courir à son aise, semant le maraudeur valide en traversant rues et ruelles de cette cité qu’elle connaissait tant. Elle me posa sur le sol quelques minutes plus tard, accroupie près de moi. Mes pupilles fendues lorgnaient les gardes, mais elle n’en fit rien, se contentant de sourire : « Le temps que nous les alertons, ils auront déjà disparu… de plus, ce n’est pas que deux d’entre eux qu’il faudrait arrêter. » Elle caressa le haut de ma tête, et un ronronnement se fit entendre : «La fin aurait pu être dramatique… tu es trop jeune pour venir te mettre entre deux bandits et leur propre désir. Qui plus est, ta mère doit t’attendre… il fait nuit noire, tu ne devrais pas traîner dans les rues, surtout avec les tensions grandissantes… qu’elle soit due aux derniers événements, ou aux soucis qui secouent la ville et leur habitant. Leurs désirs sont dorénavant dangereux pour quiconque s’y interposerait, va-t’en, rentre chez toi… » Elle se releva et se laissa engouffrer par la pénombre.  Un miaulement sortit d’entre mes babines, mais cet appel resta sans réponse. Sans attendre, je pris route vers les quartiers du centre, reprendre ma vie de garçon de plaisir, dans le plus grand des secrets, et sous le joug de mon tortionnaire de frère. J’aurai pu mille fois prévenir les gardes de ce manquement aux règles, mais que ferions-nous après pour vivre ? En sachant que nous étions tous trop jeunes pour faire un quelconque, travaille, si ce n’est voler. Il fallait alors prendre son mal en patience, et faire en sorte qu’un jour, un justicier vienne nous sortir de cette vie d’asservissement.

1414
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Mar 23 Fév 2016, 21:42


« Elle n’ouvrira pas. Tu ferais mieux de lui laisser un peu de temps. Elle en a besoin. Je suppose que c’est un comportement normal dans ce genre de situation. Laisse-la respirer un peu. Elle ne veut juste pas que tu la vois comme ça. Rester planter devant sa porte une heure de plus n’y changera rien. » Prudence resserra davantage la ceinture en satin de sa robe de chambre, avant de plonger le nez dans la boisson chaude qu’elle venait de se servir dans une tasse démesurée. Belle tourna doucement la tête et la dévisagea. « Je ne savais pas que tu étais réveillée. » Déchue de Paresse et fière représentante de son péché, elle passait la majeure partie de sa journée à dormir et le restant à ne rien faire. Tout juste tirée de ses songes, elle bût plusieurs gorgées de thé. « Je m’inquiétais. » L’esprit au bord de céder, Belle reprit sa position initiale, à fixer avec insistance une porte close. « J’aimerai simplement lui parler. » Elle soupira. « En même temps, j’aurai peur de lui poser des questions. Tu dois avoir raison. Je ferai mieux de … » Pourtant, elle peinait à s’éloigner, comme s’il relevait de son devoir de rester là. De longues secondes s’écoulèrent sans qu’elle ne bouge. Prudence, le cœur serré, s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule. Résignée, elle la suivit jusqu’au salon où attendait Grâce et Arabella. « Alors ? » demanda cette dernière, qui avait perdu de son insolence pour l’occasion. « Elle ne m’a même pas décroché un mot. » souffla la Nymphe en se laissant tomber sur le divan. « Elle avait … vraiment une sale mine. » lâcha la Sirène avec mal, les mots peinant à franchir le seuil de ses lèvres. Belle chassa de ses pensées la vision qu’elle avait eu de son amie, le corps et le visage tuméfié. « Je me demande ce qu’il a bien pu lui arriver. » Prudence haussa les épaules. « Cela me paraît évident. Du moment que l’on connaît les penchants de Victoire pour le petit bordel du coin de la rue dans le contexte actuel … » - « Prudence ! » la coupa Belle, les joues rouges, furieuse. « Ne sois pas si puritaine. Arabella n’est pas une enfant et vivait entourée d’hommes. Elle serait vraiment idiote à ne pas comprendre le péché de Vicky. Surtout, mieux vaut qu’elle sache à quoi s’en tenir s’il lui prenait l’envie de s’échapper la nuit, non ? » Belle ne sut pas quoi répondre et réfléchit une seconde. « Soit. » murmura-t-elle. « J’ai entendu dire que c’était de pire en pire dans ce genre d’établissement. » Grâce paraissait affolée et si son mutisme l’empêchait de prendre la parole, elle était plus expressive que jamais. « Elle passe tellement de temps au Loup Noir … Cela ne m’étonnerait pas que … » La phrase resta en suspend. Elle n’avait pas besoin de fin pour être comprise. « Avalon redevient décadente. » Belle prit sa tête entre ses mains. Elle osait à peine imaginer ce qu’on avait bien pu faire à Victoire. Le silence s’installa durant un moment, un long moment. Belle cherchait une solution, un moyen d’agir. Ses possibilités étaient réduites. Néanmoins, elle pouvait faire quelque chose. Elle devait faire quelque chose. Elle en avait le devoir. Le droit aussi, se rappela-t-elle en se remémorant l’existence d’une lettre officielle. « Bien. » articula-t-elle en se relevant sous des regards lourds, qu’elle ignora.

Le problème devait être résolu à sa source. La situation ne risquait pas de s’arranger tant que la Soie Sauvage ne retrouverait pas le luxe et le prestige de ses beaux jours. Tout découlait de cette maison de passe. C’était étrange. Comment une Cité pouvait être perturbée dans sa façon de fonctionner simplement parce qu’un établissement de charmes n’était plus tenu aussi bien qu’avant ? Malgré le flot de questions qui lui traversait l’esprit, la Déchue choisit de mettre ses interrogations de côté car l’heure n’était pas propre aux tergiversions. Le fait était là. Il fallait agir. D’un pas empressé, la jeune femme longeait les grandes allées de la Cité. Autant que possible, elle évitait de s’engager dans des rues plus petites ou moins fréquentées. C’était de la paranoïa. Il n’allait rien lui arriver. « Je te connais ! » railla une voix. Belle n’eut pas le temps de cligner des yeux. On lui avait agrippé le poignet et plaqué contre le mur le plus proche. La mine déconfite et surprise, elle jeta un coup d’œil étonné à sa nouvelle rencontre. L’Ange Déchu était massif, avec des cheveux en bataille et plusieurs armes accrochées à la ceinture. Les manches relevées, il paraissait suffisant, à vouloir que l’on admire les muscles de ses bras et de son torse. « Je le savais ! » reprit-il, l’air satisfait de ce qu’il avait sous les yeux. « La Nymphe ! » continua-t-il, évoquant sa dernière victoire à une épreuve de la Coupe des Nations où elle avait écopé de ce surnom. « Tu es un joli petit brin de femme, toi. Les gens ne savent pas grand-chose sur toi. Qui tu es vraiment, tu vois ? Ton parcours, tes goûts, ton péché. » Il se permet de glisser l’une de ses mains sous le menton de la jeune femme, qui ne pipait mot. « T’es une Luxurieuse, non ? C’est évident. Ça se voit. Tu as l’air sage comme ça mais je parie que tu sais comment rendre heureux les hommes. » Il se rapprochait de plus en plus d’une Belle qui se terrait au possible contre le mur. « J’en étais sûr. J’ai raison, non ? La Nymphe. Avec un titre pareil, tu aimes forcément le … » En silence, Belle avait tiré des plis de sa cape une petite lame qu’elle avait dissimulé. D’un geste brusque, elle plaqua le poignard sur la gorge du Déchu, qui blêmit instantanément, sua, vacilla. L’arme enchantée lui faisait croire qu’il était sur le point de mourir.  « Vous ne devriez pas importuner les femmes. » Elle le laissa s’effondrer sur les pavés, se contentant de reculer d’un pas pour l’éviter. Peu à peu, il reprenait son souffle. « Contrôlez-vous. Vous êtes répugnant. » Elle était certaine que son interlocuteur n’était pas foncièrement mauvais et qu’il n’était que happé par la vague d’attitudes déplorables de la gente masculine envers les femmes. Il n’avait pas été aussi insistant que d’autres, d’après les récits de quelques amies et connaissances. Belle souffla. Elle ne voyait même pas l’intérêt de le mener à la Garde, persuadée qu’elle avait à faire à un homme un peu rustre qui se croyait tout permis dans le climat tendu d’Avalon.

L’Ange Noire avait tourné les talons et n’avait pas vu le regard du Déchu. Il n’était pas aussi bon que Belle voulait bien le croire. Elle avait toujours manqué de jugeote sur le jugement d’autrui, croyant avec persévérance et insistance en une forme de bonté innée. Seulement, l’homme qu’elle venait de rencontrer avait toujours cultivé un certain mépris pour les femmes qui, selon ses idées, étaient au service du bon plaisir de ses messieurs. Il faisait partie de ses brutes, ravis par la tournure des évènements et qui profitaient allégrement des filles des maisons les plus pauvres et insipides, forcées d’assouvir la moindre lubie dérangée des clients un brin violent. Il ne se satisfaisait plus de ses relations rémunérées. Après tout, les femmes n’étaient pas rares en Avalon. Il n’avait qu’à choisir, qu’à se servir. Il aimait les créatures comme Belle : petite et mince, jeune et jolie, sans défense. Elles n’étaient pas difficiles à convaincre ou à contraindre. La mâchoire serrée, les dents grinçantes, il se releva et rattrapa sa proie en quelques pas. « Tu te prends pour qui, petite garce. » lâcha-t-il tout bas, après avoir tiré la jeune femme contre lui dans un mouvement brusque. Elle n’eut pas le temps de répliquer quoique ce soit. Comme une vulgaire poupée de chiffon, il l’avait retourné, puis assené un coup dans le ventre. Surprise par le choc, elle perdit conscience une seconde pour presque tomber dans ses bras et malgré le fait qu’elle se reprenne assez vite, ne put agir ou réagir pendant un petit moment, un petit moment un peu trop long. Belle devint rouge, non pas de honte ou de gêne, pas une trace d’embarras : elle frôlait la folie, presque hystérique à la sensation de cette main moite qui s’était glissée sous ses-vêtements pour agripper ses cuisses. Comme une suite logique à un moment flottant, la rage. La jeune femme ne s’était jamais comportée de la sorte. Furie, elle se débattait, griffait, mordait, cognait. Cela dû surprendre le Déchu, qui recula d’un pas. Puisqu’un problème ne se résolvait décidemment qu’à sa source, elle choisit d’assener un coup de pied, de toutes ses forces, dans un endroit judicieusement visé. « Ça ne va pas bien, dans votre tête, à tous. » bredouilla-t-elle, les lèvres tremblantes, à renifler de dégout. A sa plus grande surprise, l’homme souriait. « C’était vraiment une erreur, princesse. » chuchota-t-il, le surnom affectueux résonnant avec une ironie cinglante. Elle l’avait sous-estimé. Elle avait cru qu’il n’était qu’une brute épaisse, sans cervelle, à chercher la compagnie des femmes de gré ou de force. Il était intelligent, bien que soumis à ses bas instincts. Surtout, il était puissant. Il n'était pas idiot. Il mimait juste de l'être. Belle n’arrivait plus à bouger, sans qu’elle s’explique pourquoi. Il s’était relevé. Il ne la quittait pas des yeux. Il souriait toujours. Doucement, il fit glisser ses doigts sur les joues de Belle. « Tu es peut-être plus intéressante que ce que je pensais. » Il rit. « Tu vas me suivre. » Elle aurait voulu riposter. Elle aurait dû rétorquer quelque chose. Elle n’y parvenait pas. Les mots résonnaient dans sa tête. Ils s’imprégnaient. Il avait raison. Elle allait le suivre.

« Lady Von Ez’Naremiel ? Vous allez bien ? » Un petit groupe de soldats de la Garde d’Avalon avait croisé la route du Déchu, qui traînait la jeune femme, légèrement groggy. L’un d’entre eux trouvait cette scène étrange, dérangeante. Il connaissait assez bien Belle et s’étonnait de la voir au bras d’un homme rencontré au hasard, tant il savait qu’elle peinait à ne pas rougir aux compliments. Ce n’était pas son genre. Discrètement, il posa sa main sur la poigne de son épée. « Lady ? Est-ce que tout va bien ? » reformula-t-il, d’autant plus suspicieux devant le manque de réponse de son interlocutrice. « Oui. » Elle parlait avec automatisme. « Je vais le suivre. » Il ne lui en fallait pas davantage pour intervenir. « Lâchez-la, s’il vous plait. Nous allons raccompagner la Lady chez elle. » Les Soldats et le Déchu se dévisagèrent longuement. Les secondes semblaient des fragments d’éternité. Puis l’homme sourit. Sans rien dire, il envoya l’Ange Noire dans les bras du détachement, qui se précipitèrent pour la rattraper de justesse. Elle tenait à peine debout. « Je dois aller voir Hannah. » finit-elle par déclarer avec fermeté. « Vous devriez rentrer chez vous, plutôt. » - « Non, j’étais en route et je … » - « Lady. » la coupa-t-il. « Vous avez … perdu la notion du temps. Vous ne vous souvenez pas ? Nous vous avons récupéré il y a quelques heures … » - « Heures ? » répéta-t-elle, encore chancelante. « Que … s’est-il passé ? Je … » C’était tellement incompréhensible. « Vous avez été intercepté en compagnie d’un homme … » Belle bondit, dans un hoquet. Lui, elle s’en souvenait. « Doucement, ma Dame. » - « Est-ce que vous l’avez capturé ? » Il prit une légère inspiration. « Il s’est échappé avant que toute intervention soit possible. N’ayez crainte, nous sommes sur sa piste. Je vous conseille le repos. Il a dû utiliser sur vous une forme … d’hypnose. » - « Je ne me rappelle vraiment de rien. » avoua-t-elle, avant d’enchaîner : « Mais je dois voir Hannah. » - « C’est déraisonnable. Il est tard et vous êtes encore sous le choc. » Belle n’avait pas envie de rentrer. Elle avait la sensation d’avoir échoué. « Je … » - « Silence ! Tu rentres avec moi, ma petite. Je te laisse deux minutes et voilà le résultat. » Hébétée, elle se retourna. « Victoire ? » La brune était là, à sourire.

1970 mots. J'aimerai deux points d'agilité. Merci pour ce lieu ! J'ai adoré le faire.
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Jeu 25 Fév 2016, 19:37

Avalon. Belle, vertigineuse et surtout, surtout, attractive pour quiconque souhaitant voir ses envies se réaliser. Mais gare à celui qui provoque les habitants de la citée des Ailes Déchus, car ce dernier aura beaucoup de mal à se faire oublier. On ne compte plus le nombre de personnes extérieurs à la ville qui se faisaient battre à mort par les Anges Déchus, enfin, ça s’était dans le pire des cas, généralement ils se retrouvaient les fesses au dehors, avec difficultés de s’assoir pendant un bout de temps, et en ce moment, il s’agissait plus de la première option. Effectivement, les escarmouches des démons semaient le désordre, l’incohérence et la peur dans les esprits de la populace, et pas seulement du bas-peuple, mais aussi de la haute société. On accusait le voisin d’être complice ou espion du peuple démoniaque, le massacre était sans nom, des villages laissaient à feu et à sang, des marmots qui devenaient orphelins et qui devaient voler, mendier pour ne seraient-ce juste survire.
Tout ceci énervait au plus haut point Naksatra. Pour lui, quand une menace se faisait grandissante, il était logique de souder les coudes, de se battre ensemble, on fait une pause sur les différends et on les reprend après que la situation se soit calmée. Mais non, fallait que tout le monde pointe du doigt quelqu’un.

Une fois de plus, Naksatra se trouvait à l’auberge ou il avait eu lieu domicile, et une fois de plus, ce fut son mentor, ou plutôt le patron de l’établissement. Ce dernier l’envoyait toujours vers la ou l’action était présente et susceptible de lui plaire et de le satisfaire. Ce soir-là, il lui proposa quelque chose qui n’avait rien de joyeux.

«  Petit, je vais avoir besoin de ton aide, je ne peux pas quitter cet endroit car je vais devoir le protéger. »

« Le protéger ? Mais pourquoi dis-tu cela ? Quelqu’un veut détruire l’auberge ? »

« Non. Avec ces démons qui deviennent de plus en plus violents, les gens le deviennent aussi, même les Déchus. Tu as remarqué que depuis quelques temps j’héberge gratuitement des prostituées ? »

«  Oui, c’est curieux. En réalité, j’ai jamais pensé à te questionner la dessus, par contre je sais que ça à fait jaser beaucoup de monde dans le quartier. Mais dis-moi : Il y a un problème avec les maisons closes non ? On dit que c’est vraiment devenu la débauche dans ces lieux, enfin ça l’était déjà, c’est le principe d’un bordel, je veux dire, les endroits ou des demoiselles remuent leurs popotins. Mais, même dans les maisons de passe de la haute, ça devient n’importe quoi. »

« Alors d’abord, les prostituées que j’ai ici sont toutes enceintes et comme tu le dis, la prostitution d’Avalon à commencer à décliner, les gérants et gérantes de ces lieux de plaisir modifie de manière aberrante leurs manière faire : Les séances deviennent de plus violentes, les pauvres filles et femmes sont obligés de subir les exigences des clients avides de dominer de pauvres êtres sans défenses, car si ses dernières tentent de contredire leurs proxénètes, elles se font chasser. Or, si elles se retrouvent dans les rues actuelles de notre citée, elles se font violer et éventrer après actes, les gardes ne peuvent pas s’occuper de tous les cas. »

« Mais, quelle est donc la raison de la chute de la qualité de la prostitution en ville ? Je veux dire, Avalon est réputée pour ses bordels parfumés, de haute qualité, et puis, les femmes de ces maisons de passe sont généralement idiotes ? Des fois, les hommes achètent leurs compagnies pour discuter et oublier leurs problèmes quotidiens. Et puis, l’économie dans tout ça ? La ville risque de se retrouver dans une situation grave, et il y a aussi la condition de la femme dans tout ça. Déjà que le fait d’écarter les cuisses pour des hommes inconnus doit être difficile, alors si elles sont rabaissées à l’état d’objet, nous courrons à la catastrophe »

« Tu côtois pas les maisons de passes toi, je me trompe ? Dans les beaux quartiers, il y a un bordel : La Soie Sauvage, la propriétaire, une certaine Hannah, il y a plusieurs années, elle ouvert la Soie Sauvage. Au début, il s’agissait juste d’un bordel comme tant d’autres, mais rapidement elle a évolué, et elle est devenue le symbole à suivre, le bordel qui se situe tout en haut de l’échelle. Au fur et à mesure qu’elle grandissait, Hannah achetait d’autres maisons de plaisirs, leurs incluant ses dogmes à respecter. La concurrence essaya de reproduire au mieux son mode de fonctionnement, mais jamais ils n’égalèrent sa prestance. Sauf que voilà, il y a quelques temps, Hannah a arrêté de faire la tournée de ses établissements pour s’assurer que tout se passe bien. Personne ne sait ce qu’elle est devenue : Est-elle morte ? Souffrante ? Partie quelque part ? Quel que soit la raison, la situation devient comme tu le dis : catastrophique. Les gérants qui gèrent les endroits à sa place, ont changé leurs politiques, ils veulent plus de rentabilité et permettre aux clients de faire de faire ce qu’ils veulent. Ryla, une des prostituées à qui j’ai donné asile, porte sur son corps de nombreuses marques des sévices qu’elle a subie. »

« C’est bien triste tout ce que tu me racontes, mais au final ? Que veux-tu que je fasse ? Tu m’as dit  au début de cette conversation que tu avais besoin de moi, pourquoi donc ? Et pourquoi m’avoir dit que ce soir, tu vas avoir besoin de défendre l’auberge ? C’est en rapport aux prostituées ?»

«  Eh bien oui, une maison de prostituées, qui n’a rien à voir avec les préceptes et règles de conduites de La Soie Sauvage, s’amuse à exploiter ses employées. Ryla et les autres qui sont ici, étaient des prostituées qui travaillaient là-bas. Avec les récents évènements, les conditions pour exercer leurs métiers sont devenues intolérable. Connaissant l’une d’elles, je les invité à venir le temps que je leurs trouve un moyen de partir du pays. Mais, leur maitre, un homme dénommé Garel, souhaite les récupérer, «  Mes propriétés qu’elles sont » dit-il à tout bout de champs … J’aimerai que tu t’occupes de lui et de ses larbins qui le protège. Lui tu n’auras pas de problèmes à le tuer, si tu tues ses gardes en premier tu seras tranquille. Viens là, je vais t’intriquer ou elle se trouve. »

Ecoutant le vieil homme qui lui indiqua le chemin qu’il devait prendre pour se rendre chez Garel. Approuvant d’un hochement de tête, il sortit de la taverne après avoir vérifié qu’il possédait tous effets et il partit dans les quartiers plus sombres et dangereux des Gorges Jumelles. Tournant dans les rues qui ressemblaient plus à un labyrinthe qu’a autre chose, heureusement que le Patron de l’auberge l’avait aidé en lui disant par ou passer. Au bout d’une trentaine de minutes, il tomba sur une allée sombre ou des filles de presque son âge se situaient dehors, devant une maison de passe, essayant d’attirer les clients. C’était le fameux bordel de Garel, devant l’entrée était posté un garde plutôt patibulaire, qui regardait les allées et venues des filles et des clients. S’il le souhaitait, il pouvait s’attaquer à lui directement, mais cela attirerait trop l’attention sur lui et Garel aurait le temps de s’organiser.
Il s’approcha d’une prostituée qui le regardait de loin. Elle était belle, mais semblait fatiguée, et des marques de cicatrices se dessinait de son oreille gauche jusqu’au bout de son menton. Ils échangèrent des mots et partirent dans l’établissement. Naksatra se fit jauger par le garde à l’entrée, il le regarda des pieds à la tête, il bloqua à la vue de son épée et de la dague qu’il avait à sa ceinture, mais il laissa passer l’Ange Déchu. L’intérieur du bâtiment était vieux et le besoin de restauration se faisait sentir, il suivit la fille qui l’emmena dans un corridor, plusieurs portes étaient fermées avec une plaque accrochée avec une ficelle. Des inscriptions y étaient inscrites :
« Libre et Occupee »
c’était écrit en langue Déchu. Naksatra fronça les sourcils, le propriétaire était un Déchu ? Pourquoi faire de t’elles choses à ses propres congénères ? Avant de le tuer, il lui demandera pourquoi.

Ils arrivèrent à la dernière porte du couloir, pendant que la demoiselle ouvrait la porte et invitait Naksatra à se mettre à ses aises, ce dernier lui demanda pourquoi ils n’avaient pas pris les autres chambres qui étaient libres et pourquoi le propriétaire laissait l’établissement dans cet état. Elle lui répondit qu’il s’agissait de pièces spéciales réservées par des personnes proches du patron, des amis qui prenaient du bon temps avec elles gratuitement. Il y avait quelques de répétée dans sa voix, comme si elle récitait un texte de théâtre. Elle commença à se dénuder de manière gracieuse, sa chevelure brune et bouclée tombait le long de son dos pour s’arrêter juste au-dessus de ses fesses. Lorsqu’elle bougea pour se retourner, ses cheveux flottèrent et il aperçut des cicatrices, mais pas seulement, ils semblaient y avoir des marques de brulures. La fille s’approcha de lui, la poitrine à l’air libre, ses yeux étaient vides de vie, comme si elle avait subi une sorte de lavage de cerveau. Voulant savoir comment elle avait subi ceci. Elle ne répondit pas et continua de s’approchait de lui, en marmonnant sans cesse qu’elle devait faire son travail et passer au client suivant.

« D’accord, tu sais quoi ? Tu vas rester ici, je vais m’occuper de la pourriture qui occupe l’endroit. »

La jeune fille resta sur le lit, le regard toujours dans le vide. Elle ne bougera pas, peut-être que si Garel rendait l’âme, elle redeviendrait normal ?

Un garde était apparu au début du couloir, le voyant sortir aussi rapidement il rigola. Quand l’ange déchu fut à sa hauteur il ricana en lui demandant si s’était parce qu’il précoce. Prenant une grande respiration, et beaucoup sur lui-même, il lui répondit que non et demanda ou se trouvait le bureau du gérant de la maison de passe pour réclamation. Le garde lui répondit qu’il se trouvait au premier étage, mais qu’il n’y avait pas le droit d’y aller tout seul. Le remerciant, Naksatra lui sauta dessus couvrant sa bouche de sa main droite et dégaina sa dague avec l’autre main, pour lui trancher la gorge. L’homme eut un spasme et tomba à genoux, il tenta de crier, mais la main de l’Ange Déchu étouffait les sons de sa voix, il mourut rapidement, et le sang jaillissait éclaboussant Naksatra de la tête aux pieds. Malheureusement, pile à ce moment-là, un autre garde qui patrouillait, arriva là et vit la scène, poussant un cri d’alerte il se jeta sur le jeune homme, l’arme au clair. Étant dans un couloir, l’ange de la colère, ne pouvait sortir son épée, il devrait donc se contenter de sa dague pour le moment. Esquivant les coups de hachette du garde, une porte s’ouvrit sur un homme nu, gueulant pourquoi il y avait tout ce raffut, profitant de cet événement, Naksatra attrapa l’homme et le balança sur l’homme qui l’avait agressé, ce dernier le poussa en lui disant de dégager, profitant de ce moment d’inattention, Naksatra se jeta sur lui et lui planta plusieurs coups de dague dans le cœur. Il voulait la mort de ces hommes qui profitait de façon morbide de la situation de ces pauvres femmes, et pensant ceci, il fit d’une pierre de coup, en attrapant les parties génitales du porc qui était sorti de la chambre, et les coupa d’un coup net et précis. Un cri de douleur, se fit attendre dans tout le bâtiment. Naksatra avait perdu toute pitié, ses yeux d’habitude noirs encrent, était rouge sang. Tuer. Voilà ce qu’il voulait à présent. Profitant des hurlements de douleur de l’homme nouvellement émasculé, il prononça une prière à Kinath en L'Anatæma,

Kinath  Je te le demande Protege moi et permet moi de bannir ces dechus indignes.


Il se leva, il abattit chaque hommes de main suffisamment fou pour tenter de lui bloquer le passage. Il les tua tous de manière de plus en plus cruelle. Il voulait que tous ressentent ce que les prostituées avaient subis au centuple.

Il arriva devant une porte, qui contrairement aux portes, était refaite dans un bois magnifique. La poignée était en or, et une inscription était marqué en or aussi, le prénom Garel y était marqué. Naksatra ouvrit lentement la porte et dégaina son épée. Quand la porte fut ouverte à demi, un carreau se ficha à quelques centimètres de son oreille.

«  T’ES QUI TOI ?!! Pourquoi tu tues tous mes hommes ? Espèce de malade ! »

Naksatra entendit un cliquetis. Une arbalète … Cette arme mettait du temps à se recharger. Profitant de quelques secondes pour agir, il entra d’un coup dans le bureau et chercha du regard la personne qu’il devait tuer. Tout d’un coup. Il entendit un autre sifflement. L’ange Déchu avait estimé le temps qu’il avait pour réagir.

«  Eh m*rde »

D’un coup, ses ailes se placèrent devant lui, protégeant tout le devant de son corps et de sa tête. Il entendit le projectile frappé ses ailes. Il pensé que le carreau de l’arbalète aller transpercer les plumes noires qu’il le protégeait mais ce fut tout autre. Le carreau tomba à ses pieds, ses ailes n’avaient rien, aucune plumes était tombées par terre. Intéressant. Il remercia Kinath de l’avoir protégé et de l’avoir doté d’ailes aussi résistances. Garel était agenouillé derrière son bureau, et tout comme lui, semblait surprit. Mais son homologue, l’arme au clair sauta jusqu’à lui grâce à la puissance que lui procurer la propulsion de ses ailes. Ainsi donc, Naksatra avait la pointe de son épée sur la gorge du proxénète. L’homme beuglait, il suppliait d’avoir la vie sauve, qu’il était désolé pour avoir infligé pareille torture à ces pauvres femmes, qu’il allait se rachetait. L’Ange déchu, laissa place à sa colère, et puis d’ailleurs, depuis tout à l’heure il trucidait sans pitié les gardes de la mauviette qui était en train de l’implorer. Naksatra eut envie de tester quelque chose. Mettant Garel à genoux le dos vers l’Ange Déchu, il était en pleurs.

« Tu es pitoyable ! Nous sommes des Déchus. Nous devons nous entraidez et non reduire les notres à l’infériorité. Souvient-toi--en dans ta prochaine vie. »


Il prit son épée à deux mains, et décapita de manière nette et précise, la tête de Garel. Le sang s’échappé et éclaboussé le bureau. Naksatra ramassa la tête et le prit comme trophée. Les yeux toujours injectés de sang et d’une lueur rougeoyante il sortit et rejoignit l’auberge. En poussant les battants de la porte, il vit le Patron s’approchait de lui.

« Nak ? Mais tu es trempé de sang ! Tu es partit depuis des heures … Mais ? Qu’elle est cette chose dans ta main. ? »

Naksatra eut un sourire malsain et montra la tête en précisant que Garel ne poserai plus de problèmes. Il pensa à ce qui s’était passé dans le bordel. Peut-être qu’à l’avenir il se laisserai aller un peu plus à sa colère.

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Dim 13 Mar 2016, 11:43



Le regard perdu dans le vide depuis plusieurs longues minutes, la demoiselle ne prêtait plus la moindre attention au monologue de son interlocuteur. Il faisait de plus en plus sombre dans la cité. Toute cette noirceur était à l'image des pensées d'Aëla. La jeune femme se trouvait à Avalon depuis moins d'une semaine et elle avait déjà eu vent de rumeurs qui ne l'enchantaient guère. La lettre plus qu'inquiétante de son jumeau pour commencer, ainsi que cette histoire de décadence au sujet de la Soie Sauvage pour en finir avec les mauvaises nouvelles. Cette dernière nouvelle lui semblait plus qu'inquiétante. Sans la Soie Sauvage et sa réputation passée pour servir d'exemple aux autres établissements du genre, Avalon voyait sa splendeur et celle des Déchues entachée. Sans parler de tout l'irrespect que cela impliquait à l'égard de la plupart des femmes de la cité. Tout cela n'augurait rien de bon... . La Déchue poussa un petit soupir tout en sortant de ses pensées alors que son interlocuteur lui tapotait nerveusement l'épaule. "Tu m'écoutes ? Me dis pas q't'as absolument rien écouté à c'que j'viens d'dire..." Aëla détourna ses pâles prunelles de la fenêtre pour observer l'inconnu qui secouait désormais allègrement sa main devant le visage de la Refute. Cette dernière se renfonça dans son siège en grimaçant. "Je pense que vous devriez rentrer chez vous, vous me paraissez légèrement trop alcoolisé." Eluda la demoiselle tout en observant les alentours. Il était grand temps qu'elle rentre à l'auberge où Sandor se trouvait certainement en cet instant. Si elle ne se dépêchait pas, le Rehla risquait fort de lui faire la morale, ce qui n'avait rien de bien attrayant. Aëla se releva, attrapa Dante et le déposa sur son épaule avant de payer sa consommation au gérant du restaurant dans lequel elle se trouvait. "Je vous remercie pour ce délicieux repas." Lança-t-elle avec un grand sourire avant de sortir de l'établissement. A peine eut-elle posé un pied dehors que l'inconnu s'étant assis à sa table se jetait déjà sur elle pour la serrer dans ses bras. Alertée par les bruits de pas mal assurés de l'homme, la jeune femme se déporta sur le côté avec un air embarrassé, ne sachant pas réellement comment gérer la situation. Ce Déchu ne se trouvait décemment pas en état de rentrer chez lui et il se montrait un tantinet trop envahissant au goût de l'ancienne Ange. Dante se mit à faire cliqueter doucement sa tête comme si il recherchait une solution au problème. "Besoin d'aide mademoiselle ?" Aëla se retourna en direction de la voix et découvrit un Déchu sortant du même établissement qu'elle. Après avoir pris connaissance de la situation, l'homme prit l'inconnu, passablement éméché, sur son dos et s'éloigna tout en assurant à la jeune femme qu'il ramènerait cet inconnu à son domicile. "Soyez tout de même prudente, par les temps qui courent il est dangereux pour une jeune femme de se promener seule à une heure aussi tardive.... Vous êtes sûre de votre décision ? Je peux vous raccompagner, cela ne me dérange pas."Aëla arbora un grand sourire, les joues rouges d'embarrassement. "Ne vous inquiétez surtout pas, je serai prudente. Bon retour." Acheva-t-elle avant de rabattre son capuchon sur sa tête.

Marchant le long des murs pour ne pas se faire remarquer, ou alors le moins possible, la Déchue sombra à nouveau dans ses pensées. Dès qu'elle arriverait dans sa chambre, la jeune femme vérifierait que son frère jumeau se portait bien grâce à sa boule à neige. Mais en attendant, des préoccupations plus angoissantes se bousculaient dans sa tête. Comment faire pour qu'Hannah, gérante de la Soie Sauvage, retrouve sa joie de vivre ? Un soupir s'échappa des lèvres de la Refute qui grimaça. Ce n'était pas une pauvre nouvelle Déchue dans son genre qui pourrait faire évoluer les choses à un si haut niveau. Aëla devrait se contenter d'agir à sa propre échelle... Autant dire que cela ne servirait franchement à rien. Ce fut avec un sourire triste que la demoiselle s'adressa à son petit Dante. "Plus vite nous serons rentrés, plus vite nous pourrons réfléchir sérieusement à toute cette histoire." Accélérant le pas, la Déchue tourna dans une ruelle avant de s'arrêter soudainement, ne reconnaissant plus le chemin. Elle se trouvait dans de beaux draps... Après un demi-tour suivi de quelques tours et détours il s'avéra que la jeune femme ne savait absolument pas où elle se trouvait. La Refute s'apprêtait à déployer ses larges ailes noires pour prendre de la hauteur et tenter de retrouver l'auberge lorsqu'elle entendit des éclats de voix non loin de sa position. Intriguée, la demoiselle se dirigea sans plus attendre en direction des voix tout en tentant de se faire aussi discrète que possible. A moitié cachée derrière un mur, Aëla aperçut une inconnue, ne semblant absolument pas rassurée, coincée dans une ruelle par deux hommes aux intentions plus que douteuses. Elle tentait désespérément de se sortir de cette situation ou encore de persuader ses agresseurs de la lâcher. Cela ne fonctionnait vraisemblablement pas. Conservant son capuchon sur sa tête afin de masquer son visage, Aëla s'avança dans la ruelle jusqu'à ce que les deux hommes la remarquent. Ils observèrent cette silhouette en silence avant de commencer à se montrer plus menaçants. "Vas-t-en si tu veux pas d'ennuis." Lâchèrent-ils avant de se retourner vers leur victime. La demoiselle aux iris couleur glace hésita quelques secondes avant de poser sa main sur l'épaule de l'un des deux hommes. Au vu de la situation actuelle, l'Ailes-Noires ne pouvait décemment pas laisser l'une de ses consœurs dans un tel guêpier. Elle qui se demandait tout à l'heure comment aider avec ses petits moyens, elle venait d'avoir une réponse. La réaction de l'inconnu tira la Déchue de ses pensées, la ramenant bien vite à la situation présente. "Crois-moi, t'as pas envie de prendre la défense de cette traînée." A ces mots, Aëla envoya sans plus attendre son poing dans la figure de l'inconnu. Ce dernier fut choqué que blessé par cet attaque surprise et ouvrit de grands yeux étonnés lorsque le capuchon de la demoiselle retomba sur ses épaules. Il ne s'attendait certes pas à un opposant aussi maigrichon et faiblard. Se rendant bien vite compte de son erreur, Aëla se sermonna mentalement de ne pas avoir fait preuve de plus de retenue et de patience. Attrapant aussi vite qu'elle le pouvait le bras de la demoiselle en détresse, l'ancienne Ange commença à courir. Elle aurait presque put se croire sortie d'affaire si l'homme qu'elle venait de frapper ne l'avait pas stoppée net dans sa course désespérée. Elle faisait une bien piètre sauveuse ... "Deux pour le prix d'une.... C'est notre soirée." Ricana l'inconnu avant de relever Aëla, un air mauvais et malsain sur le visage. Un frisson glacé parcouru le dos de la jeune femme. Cet homme l'effrayait totalement. Avaient-ils tous ce comportement depuis la "dépression" de la gérante de la Soie Sauvage ? Tentant de s'éloigner le plus possible de son agresseur, la jeune femme jeta rapidement un coup d'œil à la Déchue qu'elle tentait d'aider. La conclusion fut bien rapide. Les deux demoiselles se trouvaient toutes deux en mauvaise posture. Aëla s'apprêtait à se dégager sèchement de la poigne de l'homme lorsqu'elle reçut un violent coup à la tête qui l'assomma à moitié. La jeune femme perdit l'équilibre, tout juste retenu par la main de l'homme qui lui broyait le bras alors qu'elle peinait à se concentrer. Sa vision était légèrement floue, elle avait le goût du sang dans la bouche et la moitié de son visage était totalement endolorie. Mis en confiance par l'état pitoyable de sa victime, l'homme esquissa un sourire satisfait avant de faire courir sa main libre sur le corps de l'ancienne Ange aux ailes immaculées. N'appréciant que peu les contacts physiques, Aëla n'en détesta que davantage celui-ci. Sortant soudainement de sa torpeur devant l'urgence de la situation, la jeune femme se débattit, les larmes aux yeux et s'empressa d'utiliser la magie. Y mettant tout son cœur et toute son énergie, la jeune Déchue utilisa son hypnose du mieux qu'elle put. Il fallait absolument que ces deux inconnus les laissent tranquilles et qu'elles puissent s'enfuir le plus loin possible. Après quelques tentatives infructueuses, la jeune femme parvint à persuader son agresseur de la lâcher et de faire demi-tour alors que l'inconnue précédemment en danger se débarrassait également du second gêneur. Les deux demoiselles virent là une opportunité de prendre la fuite et, ne demandant par leur reste, s'empressèrent de quitter les lieux à toute vitesse. Quelques enjambées plus tard, elles entendirent distinctement les voix des hommes qui les appelaient furieusement, le tout dans un langage plus que grossier qui fit rosir les joues de l'ancienne Ange aux ailes blanches. "Merci." Souffla l'inconnue tout en tremblant alors qu'Aëla lui adressait un sourire plus désolé qu'autre chose. "Ne me remerciez pas, je n'ai pas été d'une grande aide..." Penaude, la jeune Déchue en profita pour observer les alentours. Les deux jeunes femmes avaient rejoint une rue quelque peu plus fréquentée. Cette constatation les soulagea fortement et elles décidèrent de ne plus quitter cette rue jusqu'à arriver à destination. L'inconnue rentra chez elle tout en remerciant une fois de plus une Aëla toujours plus gênée. Après avoir demandé à Dante de localiser l'auberge, qui s'avéra bien plus proche que prévue, la demoiselle se dépêcha de rentrer. Ce fut le visage contrarié et légèrement contrarié de Sandor qui accueillit la demoiselle, plus heureuse que jamais de le revoir.
Tout en subissant le sermon de son compagnon de voyage, la jeune femme espérait de tout son être que la célèbre Hannah allait retrouver la joie de vivre et arranger la fâcheuse situation d'Avalon....

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Mar 15 Mar 2016, 17:57

Avalon. On ne pouvait pas dire qu'il y avait souvent mis les pieds, avant. Cela n'avait clairement pas été le genre de lieu qu'il fréquentait et il ne s'était jamais vraiment attardé sur comment la ville vivait ni sur ce qui s'y passait. Evidemment, il connaissait l'économie qui faisait la réputation mondiale de la cité déchue. Et c'était peut être d'ailleurs pour cela qu'il ne s'y était jamais rendu jusqu'à présent. Mais maintenant, les choses étaient différentes. Il n'était plus Ange, il n'était plus celui qu'il était avant. Il devait recommencer une vie et en tant que Pécheur, Avalon était à présent incontournable pour lui. On ne pouvait pas dire que cela le réjouissait mais en tant qu'être vivant, il se devait bien de gagner un minimum sa vie s'il voulait pouvoir se sustenter et mettre un toit au dessus de sa tête. Il aurait pu se contenter de continuer à squatter la grotte de Nergal et à ponctionner ses repas – si ce dernier le laissait faire - mais là viande froide, ce n'était pas vraiment son truc et il était totalement hors de question qu'il fasse un feu. C'était au dessus de ses forces

Je hais cette ville

Ce n'était pas compliqué en même temps. Depuis qu'il n'était plus un Immaculé, il haïssait tout ou presque, perpétuellement en colère. C'était son péché qui faisait ça, mais pas que. Il y avait aussi son dégoût de lui même et le fait qu'il s'était mis à rejeter en bloc tout ce qu'il était avant. Les flammes n'étaient peut être plus présentes sur son corps et pourtant, le brasier continuait de brûler à l'intérieur de lui, de le consumer aussi facilement que s'il avait été un brin de paille. Il ne supportait plus rien, continuellement grincheux, morose, renfermé sur lui même …. et à moitié fou sur les bords. Bon, il l'était quand même beaucoup moins que quand il avait trouvé refuge dans le repère du fauve. Il ne se mettait plus à marmonner des choses entre ses lèvres et à griffonner et graver des choses sur les parois, mais cela n'empêchait pas que le mal était toujours là, insidieusement lové dans son esprit.

Non ! Lâchez moi ! J'ai dis que je ne faisais pas ça ! Arrêtez!!!

Le Calciné releva la tête et fronça légèrement les sourcils, tournant sa caboche pour tenter de comprendre d'où provenaient ses cris. Il ne l'avait pas remarqué jusqu'à présent, mais maintenant qu'il y prêtait un peu plus attention, il se rendait compte que quelque chose clochait dans l'atmosphère du quartier qu'il traversait. Il n'était jamais venu là mais il s'était toujours imaginé la Cité et surtout ses endroits de passe joyeux, accueillants, avec une touche de sensualité et d'invitation au plaisir. Là, les seules choses qu'il ressentait, c'était de la gêne, de la crainte et un malaise ambiant qui ne donnait pas réellement envie de rester et de répondre positivement à une invitation. C'était même à ce demander comment les travailleuses faisaient pour continuer à gagner leur vie. Mais en fait, tandis que le regard d'Ignis parcourait l'endroit, il lui venait à l'esprit que les visages et les expressions que ses femmes montrer laisser supposer qu'elles ne prenaient plus autant de plaisir qu'avant … Et surtout, qu'elles n'avaient pas le choix si elles voulaient continuer à vivre.

Les protestations qui avaient fait réagir Ignis se faisaient toujours entendre. Il tourna à l'angle d'un bâtiment et tomba sur la scène qui provoquait ses récriminations. De nouveau, il fronça les sourcils en faisant un pas en avant dans cette direction. Il tentait d'appréhender au mieux l'action qui se déroulait sous ses yeux. Une jeune femme blonde à la chevelure tressée, visiblement une fille de joie, était aux prises avec deux hommes qui avaient apparemment bu un peu – voir même beaucoup – plus que de raison. Ils se trouvaient tous les trois devant une entrée annexe Ils avaient l'air de vouloir entraîner la travailleuse de force à l'intérieur. L'un des deux hommes lui avait d'ailleurs attraper le bras et le serrer si fort entre ses mains que la pauvre femme devait déjà avoir des marques sur son épiderme. Déjà ça, ça agaçait considérablement le Déchu. Maltraiter une femme avait toujours fait parti des choses qu'il supportait le moins. Encore plus quand c'était fait par de grossiers personnages.

L'un des deux hommes leva la main, s'apprêtant à frapper. Ce fut certainement la dernière goutte d'eau qui fit déborder le vase de la colère du Corvus. Celle-ci n'était d'ailleurs jamais éteinte et bouillonnait toujours en lui. Et à présent, le volcan de ses émotions rentrait en éruption, incapable d'être contrôlé. Avec juste une seule idée en tête, se déverser sur les êtres qui avaient réveillé le courroux. D'un pas déterminé – mais pas forcément impressionnant – Ignis se dirigea vers eux. Même s'il était loin d'être en grande forme, sa démarche et surtout son allure générale, à moitié dissimulé sous sa blouse blanche, la capuche relevée, faisait quand même flotter un malaise dans l'air et faisait s'interroger les gens sur qui il pouvait bien être, quand on le remarquait. D'ailleurs, le groupe ne l'avait pas encore vu en fait. Ce ne fut qu'à partir de l'instant où il s'adressa à eux et surtout aux deux hommes, qu'ils daignèrent tourner leur regard sur sa personne.


Lachez là immédiatement.

Sa voix n'avait pas portée plus que cela ni même tonner dans l'air. Et pourtant, elle vibrait de colère. L'un des hommes ricana. Il n'aurait pas du. Le poing du Déchu partit pour venir s'abattre sur la face l'autre, à la surprise générale. Dans son geste, la capuche du Calciné était retombée en arrière et laissait à présent voir son visage et son crâne ravagé. Ce fut sûrement ça plus qu'autre chose qui remplit de stupeur les protagonistes. Ca et l'expression qui s'était installée sur ses traits. Cette lueur de folie et de colère noire qui hantait son regard. D'ailleurs, le Pécheur ne se contrôlait plus. Un deuxième coup atteignit l'agresseur de la dame tandis qu'il était encore sous le choc. La vision du Colérique s'était obscurcie, ses dents crissaient les unes sur les autres tandis que sa mâchoire saillait. Il ne pouvait plus s'arrêter. Il n'avait qu'une seule idée encore en tête à cet instant, une seule pulsion. Faire payer à ses hommes ce qu'ils avaient osé vouloir faire à cette travailleuse.[/i]

Comment … osez vous … toucher … cette …. femme!!!

Les mots sortaient hachés d'entre ses lèvres du fait de sa fureur. Il ne se rendait même pas réellement compte que les agresseurs avaient fini par reprendre du poils de la bête et que c'était à présent lui qui était en danger. Car au delà de la crise de son péché, les deux autres hommes avaient remarqué sa constitution. Ils avaient rapidement compris que l'homme qui déversait ainsi sa colère sur eux n'était pas vraiment en mesure de les mater. Qu'au premier abord, sa hargne et son état général faisaient indéniablement de l'effet mais que derrière ça, le physique et la puissance ne suivaient malheureusement pas. Ce fut ainsi que la tendance fut inversée, très rapidement en fait et que ce furent les deux hommes qui se mirent à taper sur le Déchu. La colère de ce dernier décrut et creva comme un ballon mais c'était trop tard, le mal était fait. C'était à présent lui la victime et il était bien incapable de faire quoi que ce soit pour se défendre. Il avait bien tenté de répliquer, d'utiliser sa télékinésie pour les attaquer avec tous les objets qui se trouvaient à sa porter, mais vu son état physique et le fait qu'ils étaient deux en face, c'était peine perdue.

L'intervention d'Ignis eut au moins le mérite de faire une chose : ils oublièrent complètement la péripatéticienne et quand ils en eurent fini avec lui, ils s'éloignèrent dans la rue en s'esclaffant bruyamment, content de cette distraction au final. Le Colérique était inconscient au sol, une nouvelle fois dans un assez piteux état. Lui qui avait tenté de jouer les Justicier – sans vraiment s'en rendre compte – était à présent la victime. Heureusement pour lui, la femme à qui il était venu en aide, ne le laissa pas comme cela. Elle rentra précipitamment dans le bâtiment, allant chercher de l'aide parmi ses confrères et ses consœurs pour porter le Pécheur jusqu'à un lit où la dame entreprit de s'occuper de lui et des nouvelles plaies qu'il avait récolter. Le Calciné se réveilla soudain en sursaut alors que la travailleuse était en train de nettoyer une coupure qu'il avait sur la pommette, celle qui n'était pas brûlée. Il grogna en se laissant retomber sur le lit, ayant l'impression que tout un troupeau de dragon lui était passé sur le corps.[/i]

Vous n'auriez pas du faire ça. C'était idiot. Je vous remercie de votre intervention hein, mais voyez dans quel état ça vous a mis. Ce genre de chose est malheureusement devenu monnaie courante dernièrement.

Les gestes de la jeune femme étaient doux mais on voyait bien qu'elle répugnait à toucher toutes les parties fripées et à moitié fondue du corps du blessé. C'était certain qu'elle n'aurait pas aimé être la fille qui s'occupait d'un tel client, en temps normal. Mais là … Il lui était quand même venu en aide même s'il ne la connaissait pas. Elle lui devait bien de le soigner un peu. Et puis, ce n'était pas comme si elle devait faire quelque chose avec lui. Elle était juste en train d'apaiser les nouvelles blessures qu'on lui avait infligé. Il émit d'ailleurs un second grognement et elle prit cela pou un acquiescement à ce qu'elle venait de dire … Et une invitation peut être à en dire plus si elle le souhaitait.De toute façon, elle ne lui laissa pas vraiment l'occasion de rajouter autre chose avant de prendre la parole.

Il faut dire que depuis qu'Hannah a laissé tomber la Soie Sauvage, les choses ne tournent plus vraiment rond … On se demande bien ce qui lui ait passé par la tête … Enfin …

En tout cas, ce qui passait par la tête d'Ignis à cet instant, c'était un sacré mal de crâne et il aurait bien aimé que la jeune femme se taise. Ses blablateries n'aidaient en rien à apaiser le marteau qui frappait derrière son front. En retenant un troisième grognement, il se redressa sur son séant. Il cligna plusieurs fois des yeux pour chasser la brume qui rendait sa vision trouble. Son regard s'attarda sur la femme qu'il avait tenté d'aider et qui au final avait dû s'occuper de lui.

Merci

On aurait dit que ce mot lui avait presque arraché la gorge pour pouvoir sortir mais elle ne dit rien. Elle avait eu l'occasion de remarquer qu'il s'agissait d'un Déchu de la Colère qu'elle avait en face de lui. Si elle pouvait éviter de déclencher une nouvelle crise, cela l'arrangerait. Il entreprit de descendre du lit sur lequel il reposait, mais son corps n'était pas tout à fait du même avis. Depuis qu'il avait été brûlé, il n'appréciait plus vraiment les mauvais traitements et les efforts un peu trop fort que son propriétaire pouvait lui infliger. Grommelant et s'énervant tout seul, Ignis insista quand même et finit par réussir à se mettre debout et surtout à tenir sans perdre l'équilibre. Il jeta un coup d'oeil à la travailleuse.

J'y vais maintenant.

Et sans rien rajouter, il entreprit de quitter la pièce et de gagner la sortie de la maison de plaisir. En fait, cette histoire d'Hannah, de Soie sauvage et de lupanar, il s'en moquait. S'il était venu en aide à la jeune femme, ce n'était nullement pour ça.

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Mar 15 Mar 2016, 22:45

Jeanne demeurait silencieuse, l'index sur la bouche en signe de silence. Un geste étrange pour quiconque savait qu'elle se trouvait seule dans sa demeure. Ce geste était empreint d'une longue réflexion. Assise sur un divan confortable, elle consultait un ouvrage qui lui paraissait relativement étrange : c'était une sorte de carnet où quelqu'un avait passé son temps à inscrire tous les défauts possibles et inimaginables concernant les Aetheri, sans même prendre la peine de souligner les bienfaits que ces derniers apportaient à leurs croyants, mais inversement, d'écrire toutes les assistances que Sympan offrait à tous, mais sans mettre en avant le moindre défaut pour celui qu'on qualifiait d'Originel. Au bout de quelques minutes d'une lecture ardue, la Déchue referma le livre d'un geste sec, agacée de tant de stupidité aveugle. Ces hommes devaient être ivres. Pourquoi devait-elle croire ces fariboles ? Pourquoi devrait-elle renié ses croyances uniquement parce que Sympan revenait avec son porte-voix qui se prénommait Delta ? Bien sûr qu'elle n'était pas sans méconnaître ce qu'il se tramait dans les environs et dans le reste de ces terres : la prise de position quant à un conflit qui la dépassait grandement. Elle n'avait pas envie de réfléchir à ces choses-là. Pas maintenant, pas toute seule. Se redressant pour mettre ce torchon sur la table, Jeanne changea de coin.

Que vais-je faire maintenant ?

Telle était la question que se posait la demoiselle, adossée contre l'encadrement de la fenêtre, le regard perdu sur l'architecture de la demeure d'en face. Cédric était absent, partit pour faire des courses hâtives aux Halles des Titans, car de bouche-à-oreilles, les deux Gourmands avaient entendus que des épices venaient d'arriver d'Utopia. Mais son époux tardait bien trop à son goût, si elle avait su que cette lecture l'aurait mise de mauvaise humeur, elle aurait choisi mille fois de l'accompagner ! C'est que la gracieuse Déchue aimait prendre son temps et se promener dans les différents lieux qu'offrait Avalon. Elle avait beau les connaître sur le bout des doigts, elle trouvait sans cesse quelque chose pour l'émerveiller à nouveau ! Hum. Devait-elle prendre le risque que son mari rentre et ne la retrouve pas ? Ou bien, elle pourrait tout aussi bien le croisé entre-temps. Haussant les épaules et d'un air résignée, Jeanne prit un morceau de papier et écrivit dessus qu'elle était partie faire un tour et qu'elle rentrerait pour préparer le dîner. Du moins l'espérait-elle. Après tout, elle risquait fort bien de ne pas avoir le sens du temps en se baladant dans les plus belles rues de ce monde. Au besoin, ils iraient manger dans un restaurant. Tant qu'ils mangeaient, ils étaient bien. Tant qu'ils étaient heureux, tout se passerait bien.

Ouvrant la porte et l'espace d'un instant, Jeanne se laissa aller à savourer le moment dans toute sa simplicité. L'odeur de la ville, le bruit du vent, l'air agréable dans ses cheveux et l'ombre des bâtiments qui la protégeait du Soleil. Tout était parfait. Les Quartiers Simples lui plaisaient bien plus tant le lieu était exquis. Paisible, vivant, cet endroit était magique pour ceux ayant besoin de repos après un dur labeur. Loin des problèmes. Est-ce qu'elle le pensait vraiment ? Bien sûr, mais elle savait d'autant que les échauffourées dans les estaminets sur la position que devait prendre les Déchus ombrageait ce tableau. Trahir leurs croyances ou bien demeurer fidèles à leur divinité ? C'était l'une des questions existentielles du moment. Non, Jeanne. N'y pense plus. Tu es bien. Pourtant, cette atmosphère électrique lui collait à la peau dès qu'elle fit quelques pas au dehors. Si bien qu'une étincelle suffirait à embrasser les alentours : le murmure du vent était tout aussi implacable et son coeur se serra. Car plus qu'un pugilat entre les divinités, qui opposerait inévitablement leurs croyants, ces derniers temps, dans cette Avalon qu'elle chérissait tant, il n'était guère bon d'être une femme. Surtout dans certains lieux, mettant parfois les détentrices du pêché de Luxure dans une bien désagréable position. Cette phrase pouvait prêter à sourire, mais ce n'était que la stricte vérité.

Ils avaient entendus des rumeurs sur ce qu'il se passait. La Soie Sauvage, un lieu de plaisir réputé, était victime du désintérêt de sa tenancière, avec le résultat désastreux que l'on connaissait, sans en mesurer l'étendue gravissime. Jeanne aurait pu être insouciante, mais demeurait fébrile à la moindre mention des Luxurieuses victimes de mauvaises fréquentations. Elle n'aurait pas aimée être déconsidérée de la sorte et se questionnait sur les mesures prises par Lady Ophaniel pour endiguer ce flot de mauvais traitements. Est-ce qu'Avalon allait redevenir comme avant ? Un frisson parcourut son échine. La Déchue avait aussi vu la Porte de Phah. Une beauté froide figée dans le temps de ce qui ne sera plus. A une époque où sa splendide Avalon n'existait pas encore. Hors-de-question. Elle préférait encore mourir ! Inconsciemment perdue dans ses pensées et se laissant guider à l'instinct, la femme à la chevelure immaculée se retrouva dans une allée bien silencieuse. Peu de passage, mais que craignait-elle au milieu d'une après-midi ensoleillée ? Son insouciance risquait fort de la perdre. Bien que consciente de ce qu'il se passait, elle croyait le phénomène réservé aux seuls endroits où les plaisirs de la chair avaient cours. Une erreur ? Sans doute, car malgré l'allure désertique de cette ruelle, Jeanne avait la désagréable impression de sentir quelqu'un dans son dos.

Prise d'un élan nerveux, la Déchue se mit à rire bêtement, mais son appréhension demeurait. Ne se sentant plus si à l'air qu'il y a quelques minutes, peut-être vaudrait-il mieux pour elle de rentrer à la maison. Ayant un sursaut de méfiance, elle fit demi-tour sans attendre avant de s'arrêter et de se retourner d'un bond. Jeanne avait entendu un bruit sourd, ce qui lui confirma que quelqu'un se trouvait dans les environs. Est-ce qu'elle était surveillée ? Elle n'en savait rien. Reculant en arrière en veillant sur ses arrières autant que ses avants : Jeanne n'eut pas longtemps à attendre lorsqu'un homme recouvert d'une capuche sortit de l'ombre d'un arbre. Visiblement trahi, il choisit de se montrer sans attendre. Elle n'arrivait pas à voir son visage, bien trop caché par le morceau de tissu. Qui était-il ? Que lui voulait-il ? De crainte, la Déchue recula de quelques pas de manière précipitée, sans que le mystérieux inconnu ne tente de l'en dissuader. L'aura de cet homme ne lui inspirait guère confiance...

Qui êtes-vous ? se risqua-t-elle.

Attendant une réponse qui ne viendrait sûrement pas, son esprit essayait de carburer au plus vite pour savoir ce qu'il en retournait. Pourquoi se cachait-il ? Peut-être était-ce seulement son imagination ? Ou bien est-ce qu'il allait lui demander quelque chose ? Lui faire du mal ? Mille et un scénarios se déroulaient dans son esprit. Et si...Et si c'était un démon ? Un frisson d'effroi envahit peu à peu la femme. Dissimuler comme il était, Jeanne ne pouvait le savoir. Que faire ? Fuir en courant ? En voilà une riche idée ! Et pourtant...

Si...Si vous approchez... !

Vaine menace. Surtout lorsqu'on était coincer, littéralement. Son dos venait d'heurter un mur qui se trouvait dans son dos, ce qui l'étonna autant que cela la fit paniquer plus : la ruelle d'où elle venait ne connaissait pas d'impasse, pire, ce n'était pas un véritable obstacle, mais un sortilège qui l'empêchait purement et simplement de s'échapper. Par Kinath ! Qu'est-ce qui allait lui arriver ? L'homme sortit sa main de sous son manteau et lui toucha le visage. D'abord la joue. S'approchant toujours jusqu'à quelques centimètres pour glisser sa main dans ses cheveux et humer le potentiel parfait qu'elle portait, mais Jeanne n'en mettait pas, de crainte de gâcher son odorat et de faire perdre une partie du cachet de sa cuisine. C'en était encore plus répugnant. Son autre main vint toucher son bras par-dessus son vêtement, se montrant de plus en plus insistant. C'était quoi ? Qu'est-ce qu'il lui arrivait là ? Qu'est-ce qu'il faisait ? Qu'est-ce qu'il lui faisait ? Est-ce que c'était un gars qui avait perdu les pédales ? Est-ce qu'il était de ceux qui maltraitaient les femmes ? Non. Ce n'était pas possible ! Elle qui n'était pas comme ses consoeurs, il ne pouvait pas se permettre de...La Déchue ne pouvait pas laisser cela lui arriver. Que faire ? Que dire ? Dans un mélange incompréhensible de pensées, ses neurones surchargés d'une incompréhension atroce elle, son cerveau court-circuité de peur : Jeanne ouvrit la bouche en inspirant de l'air et...

BOYAAAAA !

Son cri de défense, émit dans l'unique but de lui fournir un peu de courage, surprit autant la Déchue que son agresseur. Elle ne sut ni comment ni pourquoi, mais le sort trembla un instant avant de s'effondrer. Jeanne saisit l'occasion ! Fuir ? Que nenni. Lui foncer de dedans ! Même avec sa force larvaire, elle parvint à le déstabiliser encore et à le faire tomber au sol, avec elle au-dessus de lui, sans prendre conscience qu'elle hurlait encore comme une démente en le frappant de ses maigres bras. Ses cris eurent tôt fait d'alerter des Gardes passant dans une ruelle voisine qui se précipitèrent en leur direction. Ce spectacle les avaient laissés pantois un instant avant qu'il ne maîtrise la folle furieuse et tentent de la calmer, relevant le pauvre bougre qui se tassaient sous les accusations de sa victime. Tout fût aussi vite arrangé que la chose lui était tombé dessus. Au bout d'explications interminables, on emmena l'homme pour l'interroger, l'autorisant à rentrer chez elle, mais à se maintenir à disposition au cas où. Jeanne s'inclina devant les Gardes, les remerciant chaleureusement avant de s'enfuir vers sa demeure en courant. Elle en oubliait même ses élégantes ailes noires tant que tout ce qui l'importait en cet instant, c'était les bras de son mari. Ouvrant la porte dès qu'elle le pu, la Déchue la referma aussi précipitamment dans un grand fracas alertant Cédric, qui redressa son regard de son mot avant de la dévisagée grandement sur son attitude. Il lui pardonna aussitôt qu'elle vint se précipiter sur lui pour lui fournir le plus gros câlin du monde. On aurait dit un bébé en manque d'affection.

J'ai besoin que nous prenions un peu de vacances ! dit-elle.
Des vacances, ma douce ? s'étonna Cédric. Pourquoi veux-tu prendre des vacances ?
J'aimerais partir un peu de la ville ! Avalon est magnifique, mais les changements ont eux aussi, quelque chose de fascinants !


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Merci pour ce LDC nastae
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Lieu du Chef (Déchus) - La Soie Sauvage

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