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 Lieu du mois [Déchus] - Retour aux Affaires

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
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◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Lun 06 Oct 2014, 22:45

Retour aux affaires

Lieu du mois [Déchus] - Retour aux Affaires GZUtRS

(Note : Cette histoire se déroule chronologiquement après la reconstruction d'Avalon. Si vous devez décrire la ville ou son architecture, merci de prendre en compte la nouvelle description, disponible ici)

« Très bien. Les affaires reprennent. ». Et par affaires, le Dædalus entendait affaires avec un grand "A". Il souriait en humant l'odeur de la pierre récemment taillée, ressentant encore la Magie résiduelle qui imprégnait l'atmosphère. L'Ultimage avait fait du beau travail ; mieux que ça, elle avait littéralement redonné aux Déchus une raison d'être fiers de leur nation. Avalon s'élevait comme elle l'avait fait jadis, mais cette fois plus belle, plus haute et plus étourdissante que jamais. De là où il se trouvait, le balcon supérieur de la Grande Bibliothèque, il surplombait toute la cité. De temps à autres, la bruine humide d'un nuage égaré venait vivifier l'air et couvrir les carreaux d'une pellicule de rosée. Il ne voyait pas, mais si savait. Là-bas, en bas, le Continent Naturel s'étendait, quelques centaines de mètres sous ses pieds. Il n'entendait plus le grondement de la terre ; il se confondait avec celui des milliers de Déchus en mouvement, affairés à peupler la ville, retrouver leur marques et partir sur de nouvelles bases. Car il y avait à faire en Avalon. Il ne suffisait pas de bâtiments et de fondations pour faire une ville, il lui fallait des citoyens, des commerces, des bordels, des tavernes. Cela prendrais du temps avant qu'ils ne parviennent tous à faire de leur cité ce qu'elle méritait d'être : la plus belle citadelle du monde.

Il se détourna du parapet de pierre et retourna dans la Bibliothèque. Lui était au moins autant occupé que tous les autres, on ne l'avait pas élu maire, il était Roi. Et par là-même, sa fonction ne se limitait pas à ce qui se trouvait dans les limites de son territoire. Tout le monde devait savoir que les Déchus étaient de nouveau forts et fiers. De nombreuses nations avaient contribué à ce renouveau, elles méritaient reconnaissance. Quand aux autres, il était toujours bon de savoir sur quel pied danser. Or aussi volontaire qu'il était, il n'avait ni le temps pour des visites de courtoisie sans fin, ni le don d'ubiquité. Mais il avait à sa disposition des centaines d'hommes et de femmes prêts à s'engager dans la politique de leur nation, chacun capable de donner le meilleur de lui-même. Hors de question de gâcher ce potentiel en les laissant rouiller dans leur coin. Il avait donc fait passé des annonces. Certains participaient aux aménagements d'Avalon, d'autres étaient d'ores et déjà en mission pour trouver les Déchus isolés à l'étranger, pour leur porter la bonne nouvelle. Quant à ceux qui l'attendaient un étage plus bas, ils étaient rassemblés dans un but commun, une mission de la plus haute importance.

Quelques marches dévalées quatre à quatre, un coup d'épaule pour réajuster sa tenue, et il poussa la lourde porte de chêne qui le séparait de la grande salle de réunion. « Bonjour. ». Un sourire franc lui barrait le visage, et il tâchait autant que possible de diffuser autour de lui une aura de sympathie. La plupart étaient assis autour d'une immense table ronde, du même matériau que la porte qu'il venait de franchir. Les soldats postés aux coins de la salle se raidirent, et quelques uns des Déchus invités firent mine de le lever, avant qu'il ne les interrompe d'un geste : « Restez assis, je vous en prie. ». Il gagna sa chaise, semblable à toute les autres, indifférenciée. Quelqu'un qui ne connaissait pas son visage aurait bien eu du mal à deviner lequel de ces hommes était le Dædalus. À côté de lui se tenait Sony Sonnersson, Vincide de l'Envie. Il salua discrètement le Roi d'un murmure, et celui-ci fit de même, avant de disposer devant lui une vingtaine d'enveloppes. « Bien ! J'imagine que vous savez tous pourquoi vous êtes ici ; je ferais simplement un rappel pour que tout soit clair pour tout le monde. ». Il tira une des pochettes en papier devant lui et la tint devant lui à la vue de tous. « En-dessous de nous s'étends Avalon. Jamais de mémoire de Déchu quelque chose de comparable n'a été construit. Mais nous ne devons pas ça qu'à notre persévérance. De nombreuses nations nous sont venues en aide - me sont venues en aide. Ce n'est pas maintenant que nous sommes enfin chez nous que nous devons les oublier. ». Il reposa l'enveloppe sur la table. « Une pour chaque peuple. Tous ne sont pas des alliés, mais de ce que j'en sais, nous ne comptons aucun ennemi ouvert. La tâche qui vous incombe est d'aller porter à chaque peuple sa lettre, accompagnée si besoin est d'un présent. ».

Eerah fit glisser ses doigts sur l'encre noire qui couvrait chaque papier, et en tira deux parmi le tas. « Je m'occuperais personnellement de rendre visite à l'Ultimage, comme vous le savez, rien de tout cela n'aurait été possible sans elle. Lord Sonnerson, quant à lui, ira voir l'Élue des Cieux, je pense que vous comprendrez pourquoi je ne peux décemment confier cette tâche à n'importe quel Déchu. ». L'intéressé se saisit de son enveloppe et repoussa les autres au centre de la table, à portée de tous. Avec un nouveau sourire, le Dædalus conclut : « Je vous laisse choisir dans quelle cité vous voulez vous rendre. Procédez selon vos affinités, il s'agit ici d'être le plus à l'aise possible dans votre rôle de messager. ». Il retrouva tout son sérieux en se levant. « C'est l'image de votre peuple qui se joue ici. J'attends de chacun d'entre vous qu'il donne le meilleur de lui-même pour se faire entendre sans se laisser marcher dessus. Nous ne sommes pas belliqueux, ça ne fait pas de nous des faibles. Soyez fiers d'être ce que vous êtes. Soyez fiers d'être Déchus. ».

Explications

Alors ! Il s'agit ici d'une mission diplomatique ; vous devrez transmettre à chaque peuple la lettre qui lui revient et selon le cas, le cadeau qui va avec. Histoire que personne ne soit perdu, voici les races qui ont aidé à l'arrivée d'Eerah sur le trône : Orishas, Magiciens, Génies, Ondins, Orines, et Béluas. Libre à vous d'imaginer un cadeau qui leur plaira à chacun. Pour les autres races, c'est une simple lettre d'information, et une mission de reconnaissance, vous devez mettre les autres nations au courant de la reconstruction d'Avalon, de l'ascension d'Eerah, etc. C'est l'occasion pour vous de rencontrer un peuple ou de vous faire connaitre de celui ci comme d'un émissaire des Déchus. Vous devez donc choisir une race et vous occuper de remplir la mission. Si une race est déjà prise par quelqu'un, vous ne pouvez pas la prendre ! Et bien entendu, personne ne peut aller voir les Ombres ou les Rehlas. Tout le monde doit s'occuper d'une race différente, sachant que les Magiciens et les Anges sont déjà pris par le Dædalus, donc Eerah, et le Vincide de l'Envie, un PNJ du nom de Sony Sonnersson. Vous pouvez le jouer du moment que vous respectez pleinement le personnage. Il est très fortement conseillé de se renseigner auprès des Chefs de Race ou de l'administrateur responsable d'une race avant d'écrire quelque chose sur leurs opinions des Déchus, etc. Pensez-y ! Envoyez un message privé sur Eerah pour toute question, je me ferais un plaisir de vous répondre !
Nombre de mots : 1 440 mots minimum

Gains

Gains pour 1 440 mots
  • Deux Plumes d'Airain : Comme leur nom le laisse entendre, ces plumes possèdent une teinte cuivrée chatoyante, ondulantes à la lumière. Chacune de ces plumes vaut plus cher que n'importe quel logis ; une fois possédées, elles viendront se greffer à un endroit de votre choix sur chacune des ailes du Déchu concerné. Elles ne tombent pas à la mue. En plus d'être source d'un respect indéfectible de la part de tous les autres Déchus, elles sont animées d'une Magie propre, qui octroie à leur porteur une capacité bien spécifique. En effet, celui-ci est alors à même de déployer une force et une vitesse surnaturelle pour se déplacer en vol. En outre, voler devient aussi simple que respirer : le Déchu est à même de voler indéfiniment sans jamais connaitre les affres de la fatigue. Afficher les Plumes d'Airain en public à Avalon, c'est l'assurance de trouver une table dans n'importe quel restaurant, une place dans n'importe quel théâtre, en d'autres termes, c'est se faire respecter.
  • Pour 450 mots de plus (1890 mots au total), un point de spécialité au choix.
Attention : Seuls les Déchus ou les individus possédant des compagnons Déchus peuvent participer ! Vous avez jusqu'au 7 novembre !

Récapitulatif des Gains
[Wrath : Deux Plumes d'Airain + 1 point d'agilité]
[Lumina : Deux Plumes d'Airain + 1 point d'Agilité]
[Eerah : Deux Plumes d'Airain + 1 point de Magie]


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Mar 07 Oct 2014, 11:07

« Non mais… M*RDE A LA FIN ! » Alyss riait comme jamais. Eamon soupira, Keith dressa les oreilles, et Gaëlle s'envola de son perchoir, surprise, avant de s'y reposer : l'épaule de Wrath « Qui m'a foutu des imbéciles pareil ! Je leur ai dis que je ne savais pas lire bon sang ! » Le génie s'approcha de lui, essayant de cacher son sourire en se mordant la lèvre inférieur « Wrath allons... » Il posa une main sur son bras « Ils ne peuvent pas se permettre de te convoquer sans utiliser la langue officielle, nationale, de ton peuple… Non ? » Serrant le parchemin entre ses doigts, le Déchu la jeta sur la table « J'vais pas au Palais. » Passant à côté de la harpe d'Eamon, il s'accroupit pour ramasser un bout de bois qui en était tombé. Restant dans cette position, il reçu Keith sur le dos. Le vampire était très simple : un énervement ? Un calin ! Chez lui ça marchait, alors pourquoi pas sur son père ? Sauf que concernant le courroux… Son père était un sujet très sensible à la base. Au fond de lui, il ne cherchait plus à s'énerver comme avant, et puis il ferait honte à ceux l'ayant désigné comme homme de main de confiance.
Le Déchu se releva alors que le gamin glissa sur son dos « Bon. Je crois que c'est ma destinée... », « Ta destinée, gros malin, c'est d'aller là-bas et d'apprendre à parler ton dialecte. Ta destinée c'est de rendre hommage à ton nouveau roi. Mais pour le moment, c'est pas l'intelligence qui te tue hein. », « Hé ! J... » Mais le génie avait déjà disparut lorsqu'il se tourna. Oh non mais quelle famille !

Entrant dans le Palais, il alla voir la femme, toujours la même, tenant le comptoir comme sa propre vie « Bonjour. Toujours la même chose : je ne sais toujours pas lire depuis dix jours. » Il tendit la lettre qu'elle lu. Ses yeux s'écarquillèrent et elle se leva « Malheureux ! Lorsque vous recevez une lettre comme cela vous venez immédiatement ! Gardes ! » Ouh bordel, là ça puait… « Emmenez le dans la salle de réunion. Oh s'il vous plait, faites qu'il ne soit pas plus en retard qu'il ne l'est déjà… ! » Wrath ne comprenait rien, mais ses jambes se mirent à accélérer le mouvement, suivant le garde comme si sa survie en dépendait. Décidément, ce palais faisait de tout ceux qui y entrer, des accrochés à la vie !

Le garde le présenta devant une porte que l'homme ouvrit de sa poigne. Des gens se tenaient à des tables, tous habillés de leurs plus beaux vêtements, leurs plus beaux atours. Il devait à peu près être le seul habillé en noir, avec un kimono usé. Hum… Faisant un signe de tête à ceux déjà là, comme pour s'excuser, il déplaça sa carcasse vers un siège libre. Au centre de la pièce, une table différente se tenait : les Vincides. C'était la première fois qu'il les revoyait depuis la « Cérémonie » et cette image le frappa, il les enviait. Il ne s'en rendait pas malade, mais il aurait aimé se retrouver à la place de l'un d'eux. Non pas pour le prestige, non pas pour la gloire, mais pour la réussite personnelle, se prouver que du stade de déchet ambulant, on pouvait monter et gravir les échelons pour en venir à Vincide.
Seulement, il savait que ce n'était pas pour lui, et même si, dans sa vie, ça l'aurait plus qu'ému, il doutait fortement y arriver un jour. Il ne savait même pas lire ! Pourtant il avait envie de, tout à coup, faire ça correctement et enfin, rentrer dans les rangs.
La double porte s'ouvrit d'un coup, et un homme dont l'aura était bien plus imposante que toutes les autres, fit son apparition. Il se plaça et parla. Le discours fut clair et concis. Wrath se sentit honoré d'être parmi ceux ayant été désignés pour cette mission. D'accord, c'était une mission sommaire de coursier, mais quand même pas des moindres ! Il voyait par là l'occasion de se démarquer peut être du reste. Croisant les bras depuis le début, il ne fit aucun bruit, ni aucun geste, seules ses pensées tournaient à mille à l'heure, et seule sa tête pensait.
Le discours continua, et les différentes lettres rédigées furent distribuées. Le Déchu prit l'une d'elles : Elle concernait les Béluas. Ah bha, il était bien ! Il devait en plus de ça leur trouver un cadeau… ? La tâche était hardue, à n'en point douter et, étant un homme peu superficiel sur ce coup là, il ne savait pas ce qui allait convenir pour ne pas créer d'incidents diplomatiques.
Gardant l'enveloppe en main, il attendit la fin du discours, que le roi et ses conseillers partent, pour partir avec la plèbe, au milieu de cette foule indigeste.


Wrath se posa sur son lit « Alors, alors… ? », « Bha… C'était une réunion pour s'faire un peu mousser et pour nous dire qu'il fallait qu'on distribue du courrier. », « Hein ? », « Je pense que c'est un peu réducteur. Dis nous exactement ce qu'il s'est passé. » Alyss croisa les bras, levant un sourcil. Il n'était jamais convaincu par la première version des histoires que racontait ce type, et pour cause « Bha, y a rien a dire… Le Roi veut se faire bien voir des races qui l'ont aidé à monter sur ce siège en bois, alors il nous a demandé, à certains, d'aller voir les souverains des autres peuples pour leur destiner la lettre. Et il y a certains à qui on doit faire un… Présent. », « Oui c'est normal, et tu as choisi quelle race ? », « J'ai tiré les béluas. Ca aime quoi les chiens mouillés ? », « Wrath ! » Le Déchu ricana avant de se lever pour aller se laver. Il posa l'enveloppe dans un coin sur pour ne pas qu'elle soit prise de petites mains curieuses, et dit « Je verrai ça demain. Je vais aller dormir, le voyage m'a épuisé... »

Le lendemain l'ange se leva avec un mal de tête impressionnant. Il ne parla, se contenta d'agir, faisant sa toilette, s'habillant, pour au final penser ce à quoi il avait réfléchit toute la nuit : le cadeau racial.
Mégido était une grande ville il trouverait bien quelque chose ! D'ailleurs, en parlant de Mégido, il aurait été un peu plus satisfait de tomber sur l'Orishala. Même s'il ne le connaissait absolument pas, il l'estimait un petit peu par le fait qu'il l'accueille, sans rechigner, dans sa ville. Et puis il traversait son quartier il était, comme qui dirait, au palais, ne nous leurrons pas. Maiiiis non.
« Alyss, viens, je vais chercher quelque chose… » Le génie se leva, posa son livre, et suivit Wrath. Marchant à ses côtés, il suggéra des choses, des bibelots « Non… Faut quelque chose d'imposant, et puis je vais pas lui ramener un truc Orisha ! On est des Déchus je te signale ! », « Ah bha fallait aller à Avalon hein ! », « Je t'en prie. Je pense qu'on trouvera quelque choses d'assez bien ici ! », « Non, moi je pense que tu devrais aller à Avalon ! Je suis persuadé que… Je ne sais pas, ramène leur du tissu de chez vous ! », « Ca c'est plus pour les Orines... », [color=deeppink]« Des armes symboliques, décoratives, de facture Déchu ! », « Non, ça c'est pour ici. », « Ils font quoi dans la vie les Béluas ? », « Ils mordent, ils bavent, et ils boivent du thé. », « Oh. » Alyss fut si surpris par le contraste de tendance qu'il ne parla plus, préférant réfléchir correctement, sans lancer des idées à tout va. Au fur et à mesure, les minutes puis les heures avancèrent. Wrath ne trouvait rien, et se demanda, vraiment s'il ne devait pas retourner dans sa cité. Mais le bonheur sourit à ceux qui s'y attendent le moins. Dans l'allée commerçante réunissant le quartier modeste au quartier pauvre, il vit juste une marchande Déchue. Celle-ci présentait des objets typique de leur race et d'Avalon. Si elle avait les ailes dehors, lui, les avait replié. S'approchant de son étal, elle le salua sommairement et il lui dit « Bonjour. Je cherche un cadeau à faire à… Une amie, qui est une bélua. », « Hum… Oui… Vous savez ce qu'elle aime ? », « Les trucs royaux je suppose… ? Ou peut être la nature... » Elle le regarda étrangement. Il la connaissait cette amie ou pas ? « Quelque chose qui représente notre peuple. », « Notre ? » Il fit apparaître ses ailes, sans pour autant les déployer. La douceur de ses plumes, allié, à leur noirceur, fit percuter la marchande « Oh ! Eh bien… Il se trouve que j'ai peut être quelque chose pour vous... » Wrath vit l'objet, et comprit son utilisation grâce à ses dires. Fier de sa trouvaille, il fila à Dythis « Occupe toi d'Eamon, Alyss ! » Laissant le génie, il partit avec la lettre et le présent.

Il vola des heures durant. La fatigue du vol était horrible et il devait se reposer souvent. Cependant, il puisa tout de même dans ses forces pour accélérer ce voyage. Arrivé enfin dans la ville des animaux, il se présenta à l'entrée comme réprensentant Déchu, ayant un cadeau pour la Reine. Malheureusement, il ne vit pas la souveraine -lui qui pensais voir une sauvageonne- et ce fut un conseiller, ou peut être un intendant, qui le reçu « Bonjour, je m'appelle Wrath Taiji et je viens au nom de mon Roi, Eerah Scaldes, nouveau représentant du peuple Déchu. Vous n'êtes pas sans savoir que cet homme, pour arriver là où il est actuellement, s'est fait aidé par des pairs qu'il aimerait, aujourd'hui remercier. Pour ce faire, voici une lettre et un présent qu'il faudra remettre à votre reine de sa part. », « Qu'est ce ? », « C'est une corne d'abondance. Seulement elle ne révèle pas que de la nourriture à foison. Elle permet de faire retentir dans la contrée plusieurs cris animaliers, se faisant entendre sur des lieux entiers. Corne d'abondance aussi car elle permet de faire pousser la nature. Grâce à elle, la maitrise de la nature est complète, vu qu'elle fait pousser des forêts entières en quelques minutes, elle remet à neuf des champs dévastés, et permet aux lacs de retrouver leur splendeur. » Le type paraissait mitigé et à la fois assez éblouie par le pouvoir de cette corne « Et bien sur, elle a bien d'autres secrets à découvrir… Elle est de facture Déchue, entièrement fait main. », « Merci monsieur Taiji. Nous saurons en faire bon usage. Nous ferons parvenir un courrier à votre roi pour lui faire part de nos sincères salutations. » Se quittant alors, Wrath sortit du Palais pour aller faire un rapport à qui de droit. Il avait accompli sa mission, encore fallait-il que le présent convienne et que tout soit estimé de valeur. Il ne savait pas quelles étaient exactement les relations avec les autres peuples, mais il ne doutait pas des sentiments du Dædalus à vouloir bien faire. Il se surprit d'ailleurs lui même à avoir ce genre de pensée. A croire que les esprits changent...

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Jeu 09 Oct 2014, 17:09

Il était temps... Lumina revint enfin de sa quête dans la forêt des murmures (qui n'avait pas l'air si murmurante). Lumina l'avait plutôt rebaptisée la "forêt où on ne s'ennuie pas". Même que son amie déchue ria au éclat quand l'ange noir lui raconta son aventure plus ou moins bonne dans cette forêt. Elle était dans son manoir depuis près d'une semaine à cause de sa mue. Comme toujours, Lumina était plutôt irritable lors du phénomène chronique et préférait rester chez elle. Heureusement, sa mue s'était arrêtée hier. Enfin une nouvelle paire d'ailes noires et lisses, ses anciennes ailes était quelques peu déchirées à certains endroits, ce qui lui donnait un aire plutôt morbide et de mort-vivante. L'ange noir regardait le plafond, assise sur son lit en train de réfléchir sur ce qu'elle pourrait bien faire aujourd'hui, disons qu'elle en avait marre de se lasser dans son manoir plutôt lugubre. Ce dernier était d'ailleurs situé dans les quartiers riches d'Avalon dans la haute-ville, parmi les établissement du gouvernement d'Avalon. Son manticore, Skarner, un animal mi-lion mi-scorpion et qui était doté d'aile, monta alors au second étage et pénétra dans la chambre de sa maîtresse. Il bondit même sur le lit, mais gros comme il était, ce ne fut pas très long que Lumina le repoussa sur le sol pour éviter qu'il déchire la soie des couvertes de son lit douillet. Lumina le regardait d'un air plutôt serin, avec un large sourire sur le visage, ce qui était plutôt rare venant d'elle. La dernière fois qu'elle avait sourit datait de plusieurs semaines selon l'une de ses rares amis. Plutôt normal quand on avait un cœur de glace et une soif pour les meurtres d'anges.

Qu'est-ce que tu fait là toi, je croyais que tu dormais dans le salon? Tien, qu'est-ce que tu tiens dans ta gueule mon toutou? Un pinceau? Toi tu a toujours des bonnes idées, pourquoi pas peinturer aujourd'hui, ça fait plus d'un mois que je n'ai pas peinte de toiles d'ailleurs, dit-elle en lui flattant la crinière avec ses ongles pointus et noirs.

Elle tenta un effort pour se relever, car ses ailes la faisait encore un peu souffrir à chaque fois que ces dernières balançaient dans l'air alors que Lumina marchait. La déchu descendit les marches une à une au ralenti et se dirigea ensuite vers la cuisine, pas question de commencer à peinturer sans avoir au préalable déjeuné. Quand elle vit par la fenêtre qu'il faisait très clair et surtout que les enfants déchus jouaient dehors, elle fit prise d'un éclat de surprise, pendant combien d'heures avait-elle dormit, était-ce déjà l'après-midi? Après avoir grignoté des craquelins et deux gaufres, Lumina se rua au salon, plus déterminé que jamais à peinturer sa plus belle peinture jusqu'à maintenant. Elle attaqua ses pinceaux et commença à penser à ce qu'elle pourrait bien peindre aujourd'hui.... et surtout la vendre pour un beau paquet d'argent (car Lumina avait le péché de l'avarice).

Hmmm qu'est-ce que je pourrais bien peindre aujourd'hui? … Je sais!

Elle commença donc à peindre, avec un large sourire sur le visage, c'était d'ailleurs la seule fois où Lumina souriait. Disons qu'elle n'était pas très loquace mais plutôt méprisante et cruelle.... sauf quand elle peignait. Malheureusement pour elle, la déchu entendu un bruit près de sa porte d'entrée. Ça devait sans doutes être le facteur, surtout à cet heure ci, qu'allait-elle encore avoir comme truc inutile. Elle se rua à sa porte, l'ouvrit et prise la lettre , marquée du saut d'Avalon, dans sa boîte au lettres.

Ça alors, les déchus sont convoqués à la bibliothèque par le Daedalus, mais pourquoi???

Elle qui détestait être dérangé pendant qu'elle peinturait, elle passa proche de ne pas la lire du tout, mais sa curiosité l'emporta sur ses mouvement et elle rentre chez elle. Allant à sa cuisine, elle ouvrit un tiroir, prit un couteau et déchira l'enveloppe pour la lire.

Je vais la lire au plus vite, ça a l'air plutôt important.

Elle eu une réaction de surprise quand elle eu finit de la lire. Elle se rendit donc à la Grande Bibliothèque de la cité, là où était le rendez-vous spécial. À l'intérieur, Lumina aperçue la grande table ronde. Heureusement qu'il resta des places de libres pour s'asseoir. C'était la première fois de sa vie qu'elle voyait le Daedalus d'ailleurs. À la fin de son discours à propos des autres races qui aidèrent à la reconstruction d'Avalon, Lumin prise une des lettres q'il avait placées sur la table. Elle prise celle des Orishas. La déchu revint alors chez elle, il fallait qu'elle leur trouve un cadeau, quoi de mieux qu'une peinture, puisqu'elle était une bonne peintre.

Voyons voir, si je me souviens bien de leur histoire, les Orishas étaient des esclaves il y a longtemps et sont maintenant libres. Je pourrait donc peindre une toile dans ce style, peut-être ajouter un ange déchu dans la toile pour symboliser une alliance également... Hmmm oui c'est une très bonne idée ça.

Lumina commença donc une des peinture qu'elle ne pensait jamais, mais jamais créer de sa propre vie : Une toile en cadeau pour une race différente. En fait, c'était la toute première fois qu'elle donnait un cadeau à qui que ce soit. Elle remplace donc la toile qu'elle n'avait même pas encore commençé par une toile encore plus grande, elle devait même avoir six pieds de hauteur et 4 pieds de large. L'ange sortit son pinceau et le trempa dans de la peinture à l'huile dont elle avait le secret des couleurs chatoyantes. Elle n'avait pas vraiment d'idée en tête alors elle y alla selon son inspiration et surtout ce qui symbolisait à la fois un alliance et la liberté. Ce ne fut pas si simple, au contraire c'était même un peu dur, avec tous ces détails sur la toile. Après tout elle voulait peindre sa plus belle toile jamais créée et il n'était pas question qu'elle la rate en y allant rapidement. Il lui fallu près d'une semaine pour finir la toile, mais enfin elle l'avait terminée. Même qu'elle avait passé deux nuits blanches à peindre, non pas parce qu'elle voulait la finir le plus tôt possible, mais parce que l'inspiration l'empêchait de se fatiguer. La peinture avait de nombreux détails, un superbe ciel rose et orange qui symbolisait un magnifique couché de soleil, sans compter les nombreuses montagnes aux sommets enneigés. L'élément le plus important fut les deux personnages sur sa toile. L'un était un Orisha, mais Lumina avait rajouté un petit détail. L'une de ses mains avait de petites étincelles de couleur ocre, signe de leur affinité à la magie et leur couleur les symbolisant. L'autre personnage était tout simplement un Déchu qui tenait l'Orisha par la maintenant, avec ses ailes noir et un sourire sur le visage. Les deux personnages se tenaient main dans la main et pour finir, elle y avait écrit un message stylisé dans le bas de la toile : Libre à jamais.

Enfin la toile est terminé, dit-elle en se retournant vers Skarner qui lui bailla au visage. Plutôt grande comme toile, je ne pourrai pas la transporter à la main, il me faut Skarner. Ouïlle j'ai un de ces mals de tête moi....

Lumina retourna dans sa chambre et tomba dans son lit sans même le défaire. Trop exténuée pour continuer, elle dormit comme une bûche pendant près de douze heures. Elle ne se réveilla qu'à l'aube le lendemain et déjeuna, encore à moitié endormie. Au moins manger la réveilla. Une chance que sa toile avait eu le temps de sécher, elle la prise et l'enveloppa d'un drap pour la protégé jusqu'à sa destination. Le seul problème est que Lumina n'était jamais aller voir les Orisha, elle ne connaissait même par leur ville ou leur capitale, si ils en avaient une du moins. Une seule chose à faire, visiter sa taverne préféré. Elle savait que son propriétaire, qui était également l'un des rares ami de Lumina, possédait une carte des Terres du Yin ans du Yang. Cela ne lui prit que quelques minutes seulement puisque la maison de la déchu n'était qu'à deux coins de rues de la taverne. En entrant, elle s'adressa au plus vite au barman à propos de la carte sans hésiter une seconde, un peu comme si elle était poursuivie par un assassin. Le propriétaire lui donna donc la carte en lui demandant de lui la ramener à son retour. Elle sortit en claquant la porte d'un son sec et monta sur le dos de Skarner, avec l'enveloppe de sa toile bien attachée derrière son manticore. Une fois dans les airs, elle regarda la carte, essayant de voir où Megido se situait, selon ce que le barman lui avait dit. Apparemment, la capitale se situait sur le continent dévasté, un assez long voyage d'ici à Megido. Lumina espérait que Skarner tienne le coup car non seulement il avait sa maîtresse sur le dos mais la gigantesque toile également. Mais connaissant sa grande endurance, Lumina ne s'inquiétait pas trop pour sa santé. Pendant le voyage, elle le vent arracha la carte des mains de l'ange noir et partit au vent.

Eh m*rde, Skarner, il faut absolument reprendre cette carte sinon on ne retrouvera jamais Megido.

Son manticore se retourna et ce fut une chasse à la carte. Ce ne fut pas facile car le vent était plutôt fort aujourd'hui, surtout en altitude. Elle l'attrapa après cinq minutes à essayer de la reprendre. Elle fit signe a Skarner de se poser pour éviter de perdre trop d'endurance. Il atterrit donc à côté d'un arbre et Lumina sortit une gourde d'eau se son sac dans son dos. Elle fit donc boire son manticore, qui la but d'ailleurs en entier et fit ensuite une petite sieste, collé sur son gros toutou poilu. Elle se réveilla après une heure et reprit le voyage. Elle n'arriva en vue de la cité de Megido qu'à la tombée de la nuit. Évidemment, elle ne s'attendait pas à ce que le voyage soit si long. Puisque personne ne travaillait la nuit, elle entra dans la première auberge qu'elle vit sur le chemin, laissant Skarner dormir dehors comme la plupart du temps, il adorait ça de toute façon. Enfin elle put pénétrer à l'intérieur du palais de la mairie le lendemain. À sa grande surprise, le moment d'attente fut bref. Elle ôta la couverture qui protégeait sa toile et la montra à la mairie, en signe d'amitié pour avoir aidé les déchu à reconstruire Avalon. Le gouvernement de Megido fut d'ailleurs très impressionné, avec tous ces détails. Elle leur donna également la lettre de remerciement. Lumina les salua après avoir donné une bonne poignée de main à plusieurs personnes et sortit pour enfin retourner à Avalon.

[1917 mots]
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Eerah
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Eerah
Jeu 16 Oct 2014, 23:54


Après les poignées de main d'usage, quelques mots échangés avec certains des participants, la salle se vida peu à peu en ne laissant sur place qu'Eerah et le Vincide. On avait vu pire ; certains de ces Déchus étaient jeunes, peut-être trop, mais dans l'ensemble chacun trouvait sa place dans l'équation. Pour les dossiers sensibles, il s'était arrangé pour influencer les plus expérimentés, sans avoir à changer grand-chose à la configuration prise intuitivement par la vingtaine d'Ailes-Noires. À peine le dernier avait-il laissé la porte sur lui que les deux hommes s'affaissaient légèrement dans leur siège en soupirant. « Eh bien... ». « Oui, comme tu dis. ». Ils manquaient eux aussi d'expérience, sur un tout autre sujet ; garder en permanence la prestance propre à leur rang était épuisant. Il n'y avait d'ailleurs qu'entre eux qu'ils se permettaient un tel relâchement. À peine cette salle quittée, ils savaient que chacun reprendrait sa posture droite, son port altier et son parler royal. Autant dire qu'ils n'étaient pas particulièrement pressés. On n'avait de cesse de le rassurer en lui disant que ça finirait par devenir évident, mais Eerah n'étais pas certain de vouloir voir ce jour arriver ; quant à Baraquiel, il endossait ce rôle avec un certain stoïcisme, comptant sur sa femme et son temps libre pour mettre à profit ses libations d'homme simple. L'un comme l'autre se comprenaient, et ils auraient échangé un regard équivoque si le roi n'en avait pas été privé. Leur propre enveloppe à la main, ils finirent par se lever pour s'éloigner vers la porte en discutant de l'excursion du Vincide en territoire Ange. « Ne prends aucun risque inutile. Si on te refuse l'entrée, dépose le colis, la lettre et reviens. ». L'autre eu un haussement d'épaule fataliste. « Pourquoi me refuserait-on l'entrée ? Les tensions n'ont jamais été aussi faibles, si je ne saisis pas ma chance aujourd'hui, j'ai peur que l'occasion ne se présente plus. ». Eerah hocha doucement la tête. Il était dans le vrai, mais ça ne rendait pas la chose plus aisée pour autant. Il y avait toujours le risque qu'un radicaliste Angélique lui tende une embuscade sur le chemin, et tous les espoirs de trêve seraient tués dans l'oeuf, Baraquiel avec. Ce qui n'était pas envisageable, car peu probable. On ne l'appelait pas Vincide pour rien, et peu de personnes étaient à même de lui causer souci plus de quelques minutes.

Mais tout de même. Le risque était présent ; il joua un instant avec la poignée de la porte sans se résoudre à la franchir, avant de se tourner de nouveau vers le Déchu. « Très bien. Emmène Lisa avec toi. ». Pas besoin de voir ses yeux pour imaginer la lueur qui y était née. « Tu m'offre une deuxième nuit de noce à la Citadelle ? C'est osé. ». Les deux hommes éclatèrent de rire, avant qu'Eerah ne reprenne : « Ça animera un peu la ville, voyons ça comme un cadeau ! Plus sérieusement, l'effet médiatique serait certain si Avalon envoyait un couple marié. Ça permettrait peut-être d'apaiser certaines polémiques. Et à deux, vous n'en serez que plus en sécurité. ». Sony acquiesça. « Ça marche. Tu ne seras pas déçu. ». Le roi sourit. « Je ne l'ai jamais envisagé. ». Il poussa le battant de la porte et tous deux prirent la direction des escaliers. Maintenant qu'ils marchaient dans le couloir bordé des quelques sentinelles qui assuraient la sécurité du sommet gouvernemental, un ton plus officiel était de mise. Baraquiel poursuivit : « Je suis certain que si, Dædalus ; vous ne seriez pas ici dans le cas contraire, et moi non plus. ». L'intéressé rit doucement. « C'est vrai. ». Parvenus au sommet de la bibliothèque, ils se saluèrent, et tandis qu'Eerah posait ses mains sur l'orbe qui le ramènerait chez lui, le Vincide fit appeler sa femme en employant son titre. Personne n'avait jamais pu leur reprocher de faire passer leur couple avant le travail.

Deux jours plus tard et après un voyage sans encombre, le Dædalus se posait sur les bords orientaux du Lac de la Transparence. Il aurait pu y parvenir en moins de temps, mais la vitesse n'était pas de mise. Il avait une image à entretenir, arriver en sueur n'aurait pas vraiment contribué à faire valoir la prestance Déchue ; d'autant plus que sa visite n'était pas attendue. À quoi bon se presser, dès lors. Il avait passé une nuit incognito à Stenfek, et le soir tombait lorsqu'il était arrivé au Repaire des Magiciens. Avisant une sentinelle, il salua simplement et se fit annoncer. L'effet n'en fut que des plus saisissants ; c'était grossièrement orgueilleux, mais il aimait sentir les esprits devenir fébriles à l'évocation de son nom et de son titre. Quelques années plus tôt on ne l'aurait pas regardé ni même écouté, comme quoi il suffisait de se porter garant de quelques dizaines de milliers d'âmes pour que ce qui sortait de votre bouche devienne subitement intéressant. « Veuillez faire savoir à l'Ultimage ou à l'Archimage Nylmord que le Dædalus, Eerah Scaldes, arrive avec un présent. ». Qu'un autre badaud essaye de s'introduire de cette façon, et on l'aurait envoyé bouler. Mais le nom fit son effet, la sentinelle bredouilla quelque chose en s'éloignant, laissant le soin à son collègue de dévisager profondément le Déchu, se demandant s'il était réellement aveugle où s'il s'agissait d'un moyen comme un autre de se faire mousser. Comme pour lui répondre, les yeux acier du roi glissèrent sur lui sans s'accrocher à quoi que ce soit.

Une minute et un long silence pesant plus tard, l'Archimage se matérialisait dans un crépitement, saturant l'air d'une Magie presque palpable. Sans parler, l'homme respirait la sagesse, le calme froid gagné au fil de ses innombrables années d'existence. Eerah était fasciné ; lui et le vieux Magicien avaient échangé quelques courriers à l'époque où Edwina Nilsson l'avait aidé à reconstruire Avalon. Il en gardait le souvenir d'un correspondant avisé et agréablement détaché du climat de conspiration qui encensait les hautes-sphères du pouvoir. Il ne décevait pas par sa présence en chair et en os : Un homme mur et distingué, au pas volontaire et aux gestes doux. Le Déchu s'était emparé un instant des sens du soldat pour détailler l'Archimage, et si son apparence dénotait surtout une prestance hors du commun, il ne pouvait qu'être agréablement surpris par la relative jeunesse apparente de l'homme. Un Éternel à n'en pas douter, et c'était tant mieux, ça lui épargnerait la compassion de mise lorsque l'un d'entre eux rencontrait un mortel. Il s'était choisi le visage d'un cinquantenaire en pleine forme physique, à la barbe taillée et au visage taillé à la serpe. Le Dædalus fit le premier pas en dépassant la sentinelle pour aller à la rencontre du nouvel arrivant, relâchant son emprise sur ses sens en passant à côté de lui. « Maitre Nylmord, c’est un plaisir de vous rencontrer enfin. ». Il tendit la main, et l’Archimage la lui prit sans hésiter. « Tout le plaisir est pour moi ; nous sommes honorés d’accueillir un invité de prestige en ces lieux. Puis-je vous demander de me suivre ? ». Eerah hocha la tête et lui emboita le pas.

Une fois hors de portée des oreilles indiscrètes, le Magicien reprit plus doucement. « Je regrette, mais l’Ultimage n’est pas présente, j’ai peur qu’elle ne puisse vous recevoir. ». « C’est ce que j’avais envisagé. Votre reine est une femme active. ». Le Déchu cru percevoir un léger soupir. « En effet. Comment puis-je vous servir, Dædalus ? Nous n’avons pas eu l’occasion de converser de nouveau depuis la visite de l’Ultimage en Avalon, mais je me dois de vous remercier, elle n’a pas eu à se plaindre de l’hébergement. ». L’intéressé sourit plus largement. « C’est la moindre des choses, nous serions encore sous des tentes si elle n’était pas intervenue. Je ne suis venu que pour remercier personnellement le peuple des Magiciens, et vous transmettre nos bonnes intentions. Je sais le point d’honneur que vous mettez à rester neutre, mais qu’il soit su que les votre trouveront toujours refuge en Avalon. ». Tirant de sa sacoche un coffret de bois, il le tendit à l’Archimage en s’inclinant doucement. « Ceci est un gage de notre sympathie qui, je l’espère saura éveiller en vous ce qu’il éveille en moi. ». Celui-ci sembla sur le point de dire quelque chose, mais s’abstint, et pris avec un simple « Merci. » la petite boite en chêne. Il bascula le loquet et souleva le couvercle d’un geste presque révérencieux, et un sourire s’étira sur son visage. « Oh.. ». Du bout des doigts, il tira l’objet qu’elle renfermait, une sorte de petit Ocarina aux reflets nacrés. « C’est ce que je pense ? ». Le Déchu acquiesça : « Nous le nommons Quærere ; il en existe un autre soigneusement gardé à l’Académie des Arts. En langue commune, ce peut être traduit par "Chanteur de Mondes". ». Murmurant, Nylmord manipula l’objet avec précaution. « Un créateur de portails… À ne pas mettre entre toutes les mains. C’est un présent incroyable que vous nous apportez ici, Dædalus. Ce serait présomptueux de notre part à tous de vouloir lui donner une valeur… ». Il replaça la relique dans son étui, le scellant avec soin. « Je saurais lui trouver une juste place, avec les autres artefacts. Au nom des Magiciens, Lord Scaldes, merci. Ceci ne sera pas oublié. ». « Rien n’a aux yeux de notre nation plus de valeur que l’honneur retrouvé grâce aux Magiciens. Merci à vous. ». Ils se serrèrent la main derechef, puis reprirent la marche, plus détendus. Le ton léger, le vieil homme proposa : « À présent, que diriez-vous d’un thé ? Voilà quelques temps déjà que j’espérais pouvoir m’entretenir avec vous en chair et en os. ». Le roi ne se fit pas prier. « Avec joie, Archimage. ».

Les deux hommes discutèrent trois heures durant, terminant leur veillée à la lueur des lustres alimentés par Magie, avant qu’Eerah ne soit conduit à une luxueuse chambre d’invité. C’était un sentiment rassurant de savoir que certains de leur alliés comptaient dans leurs rangs des esprits éclairés ; on ne pouvait faire plus grand effet au Dædalus qu’en se montrant capable de mener une discussion intéressante autour d’une tasse de thé. Et leur conversation avait été bien plus que simplement intéressante, tous deux recelaient de perles de savoir, et tant que cela ne trahissait pas les secrets de leurs pays respectifs, ils n’étaient que trop ravis de pouvoir les partager avec quelqu’un d’assez élevé pour les interpréter. Pourtant le Déchu savait que son cas n’était pas à prendre pour une généralité. Les rumeurs sur les conseillers de l’Ultimage étaient légions, et rarement flatteuses. Tout le monde s’accordait à dire que c’était Nylmord le moins obtus d’entre eux, et peut-être le seul à même de se faire entendre de la reine Magicienne. En soi, c’était une consolation de savoir qu’elle était en de si bonnes mains. Edwina n’était pas tout à fait ce qu’on pouvait nommer une dirigeante charismatique, mais c’était voué à changer rapidement avec l’expérience et les enseignements que pourrait lui apporter l’Archimage. D’ici peu, il auraient affaire à une souveraine authentique et – il avait eu l’occasion d’en attester – puissante comme peu l’étaient en ce monde. S’il y avait bien une alliée à se faire le plus tôt possible, c’était bien Edwina Nilsson.

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Lun 20 Oct 2014, 19:55


« Non ... Non, je ne préfère pas. » Angelus soupira. Voilà des jours qu'il insistait auprès de Belle pour visiter Avalon. Seulement la jeune femme, dont l'esprit était encore trop attachée aux grandes lois célestes pour s'adonner en toute complaisance aux péchés, était fermement opposée à cette idée, de crainte, de honte et de gêne. « Il faudra bien t'y résoudre un jour ou l'autre. » chantonna presque le Vampire, un brin séducteur. Allongé de côté sur le grand lit, il fit courir ses doigts froids sur les courbes du dos nu de la Déchue. Elle frisonna, un léger sourire aux lèvres. « Je ... Ce n'est pas une bonne idée. En tant que dernière descendante de la branche blanche des Ez'Naremiel, ma présence à la Cité des Ailes-Noires ... » - « Il s'agit de ton peuple, à présent. » - « Certes. » convient-elle dans une moue contrariée. « Néanmoins, je ne tiens guère à salir la réputation de mes parents en m'affichant à Avalon. Je serai la risée des Anges Déchus, la parfaite enfant ayant succombé au péché. J'entacherai leur mémoire à un point de non retour si j'osais esquisser un pas dans cette ville maudite.» - « Nul ne te connaît, là-bas. Rien ne t'empêche de te faire appeler par un autre nom. Personne ne te soupçonnera, tant que ton jeu est parfait. » Elle baissa les yeux. L'idée ne lui plaisait que peu. Angel soupira, souriant puisqu'amusé. D'un geste, il fit basculer Belle et se glissa sur elle. « Cette mine boudeuse, bien que charmante, n'a rien à faire sur ta jolie frimousse. Cesse donc de toujours te poser des questions, de toujours réfléchir avant d'agir. Une nouvelle vie s'offre à toi et je la pense d'autant plus délicieuse. Sois plus impulsive, plus ... libre. » Le regard du Vampire vagabonda, s'attardant sur les grands yeux clairs de Belle, sur ses lèvres, sur sa gorge. Iris pourpres, Angelus ne souriait plus. Belle rit tout bas. « Avalon ne t'intéresse plus, à ce que je vois. » L'instant d'après, il goutait au sang de celle qu'il désirait.

« Je croyais qu'Avalon était laide et décadante. » Surprise, Belle fit quelques pas, perdue dans la contemplation des paysages artistiques de la Cité resplendissante. Angelus sourit, bien que ses expressions ne soient guère discernables à travers l'épaisse cape noire qu'il portait pour se protéger du soleil. « Ce fut vrai autrefois. Ton Roi est un homme de conviction qui se plait à faire bouger le petit nid douillet des Déchus. Je suppose que ça te plait.» Il prit la main de  la Déchue, dont les joues avaient pris des teintes roses. « Cela ne me semble pas si abominable. » Le Vampire se pencha pour embrasser le front de Belle. « Penses-tu que je puisse t'abandonner l'espace de quelques instants ? J'ai une course à faire. » La jeune femme, étonnée, dévisagea Angelus. « Ne puis-je pas venir avec toi ? » Il réfléchit brièvement. « Je ne préfère pas. » - « Alors file. Je serai sage. » Angel, malgré les dires de sa Belle, hésita. Il finit par tourner les talons, des questions dans les yeux. La Déchue se mit à déambuler dans les rues. Timide, elle fuyait la foule et tâchait de passer inaperçue. La chose n'était pas si aisée car son comportement évasif attisait quelques curiosités. La brise secouait ses longs cheveux blonds et le drappé pâle de sa robe. Du bout des doigts, elle tenait le tissu soyeux pour ne pas marcher dessus. De fils en aiguille, un peu par hasard et surtout par erreur, la Déchue se fit presque happée par un mouvement et, portée par le courant, finit assise sur une chaise, entourée de gens qu'elle ne connaissait pas, ignorante de ce qu'elle faisait là.

Horreur. C'était une catastrophe. Les joues rouges et les yeux écarquillés, Belle dévisageait l'homme qui parlait. Elle comprit, à mesure de son discours, qu'il s'agissait du Roi. Que faisait-elle là ? Elle n'avait pas sa place parmi cette réunion dont elle ne saisissait pas tout à fait l'essence, jusqu'à ce la torpeur de la réalité ne lui parvienne. Devait-elle partir en courant ? Elle ne pouvait décemment pas participer à ces affaires, tant elle relevait plus de l'Ange que de la Déchue. Pourtant, elle vit sa main approcher de l'une des enveloppes, piochée sans la moindre considération. Elle préférait passer pour une incompétente que pour une lâche incapable d'accepter son statut d'Ailes Noires. Alors elle ferait de son mieux. « Comment vous appelez-vous ? » s'enquit un illustre inconnu qui dévisageait Belle, l'air interloqué. Bien évidemment qu'il était : il n'avait jamais vu cette femme. La Déchue s'empourpra davantage. Elle parvint cependant à répondre avec un aplomb qu'elle se découvrait, mentant avec une certaine aisance : « Darla Dahetael. » Ce n'était guère choisi impulsivement. Elle avait articulé son troisième prénom ainsi que le nom du clan d'Angelus. C'était une mauvaise idée. Pourtant, elle en était fière. En moins de temps qu'il fallait pour le dire, elle courrut rejoindre son Vampire, éplorée. « Arrête donc de rire. » bougeonna Belle d'une mine boudeuse face à l'hilarité incontrôlée d'Angel, qui ne pouvait s'arrêter depuis les explications de la jeune femme. « Je ne peux vraiment pas te laisser cinq minutes. De quel peuple as-tu la charge ? » La Déchue soupira. Elle ne connaissait pas grand chose sur la race qu'elle avait piocher. « Les Sirènes. » Angelus rit de plus belle. « Tu ne pouvais pas tomber plus mal, je le crains. Au moins suis-je satisfait de constater que tu as du vaincre tes peurs irrationnelles. » La jeune femme rougit, embarassée. « Détrompe-toi. Je me suis présentée sous un faux nom. » - « Lequel ? » - « Le tien. » Surpis, ils se dévisagèrent un instant.

« Hum. » Agacée et concentrée, Belle réfléchissait à la mauvaise situation dans laquelle elle était tombée contre son gré. Elle se devait de trouver un présent suffisant pour remercier l'Abyssum, Khaeleesi et leur peuple de leur appui au Souverain Déchu. Inlassablement, la jeune femme ressassait les trop nombreuses informations confiées par Angelus. Elle avait bien du mal à comprendre le systène ondin. D'après les dires du Vampire, les créatures des mers étaient très différentes des peuples plus connus. « J'ai une idée. » murmura tout bas la douce Ange aux ailes sombres. Lentement, elle tourna la tête pour planter ses mires améthystes dans celles d'Angel. « Seulement, je pense qu'elle est aussi parfaite que désastreuse. » Il haussa les épaules. « Si tu es prête à assumer les conséquences de tes actes, n'hésite pas. » - « Je ne suis justement pas certaine de l'être. » Angel pencha la tête sur le côté. « Qu'est-ce qui se trâme sous ses jolies boucles blondes ? » souffla-t-il en jouant du bout des doigts avec une mèche de cheveux. « Suis-moi. » répondit-elle dans un sourire, désireuse de lui montrer ce qu'elle envisageait. « Ah. » soupira-t-il, stupéfait. « Bien, je ... » - « Ce ne serait pas bien ? » - « C'est à dire que ... Il va sans dire que cela ferait forte impression auprès du peuple des eaux. Ceci dit, concernant le bien fondé même de la proposition ... » Belle sourit. « Ce sera ... ça. » décida-t-elle, soudainement bien ambitieuse. Au moins, le marchand, un vieux Déchu, fut ravi de se débarasser de l'encombrante créature. Comment ne pourrait-il pas etre soulagé ? Ce n'était pas n'importe quoi, ce n'était pas une chose anodine. Angelus ne dit rien mais de son humble avis ce n'était pas une idée lumineuse à tout point de vue. C'était une arme. Une arme que l'on offrait à l'arsenal déjà conséquent d'un peuple cruel. Autant dire que ce n'était pas très judicieux.                                           

A présent, Belle était seule. Angelus, un brin moqueur, avait assuré qu'il devait laisser la Déchue  se débrouiller dans ces affaires diplomatiques. Les protestations de la demoiselle n'y firent rien et c'est ainsi qu'elle finit à la Cité Engloutie. « Allons-y, Dame Dahetael. » articula un Ondin dans un langage commun approximatif aux syllabes trainantes. L'intéressée sourit. Sa visite était attendue et quelques Sirènes étaient venues à sa rencontre. Elles transportaient alors un étrange cadeau dissimulé sous un grand drap de soie. « Bienvenue, ambassadrice des Déchus. » souffla d'une voix sensuelle une magnifique jeune femme à la chevelure de jais. Son accent exotique conferait davantage de charmes à ses appats. « Je suis Lucita, Néris de l'Ot'Phylès Daevinra. Je représenterai pour vous, aujourd'hui, le peuple, ma Reine et mon Roi. » Respectueuse et, surtout, impressionée, Belle s'inclina. « Enchantée de vous rencontrer. J'apporte une lettre pour vos Rois et un présent pour la Cité Engloutie. » Les Ondins déposèrent la charge. Intriguée, la Sirène s'approcha. Du bout des doigts, elle tira sur le tissu givré. Elle sourit. Dans un bassin improvisé, dont le poids avait été réduit par une magie ingénieuse, nageait lentement une drôle de bête monstreueuse. « Savez-vous ce que c'est, Dame Dahetael ? » - « Je crois le deviner mais je n'ose l'affirmer. Pour autant, je vous l'offre en espérant ne pas me tromper. » - « Vous faites bien. La Reine ... et le Roi seront tout à fait ravis. Ce Kraken est encore un enfant. Eduqué par Khaeleesi, il sera bientôt majestueux et redoutable. Vous transmettrez toutes nos amitiés au Daedalus. » Elle sourit, froide comme la pierre, belle comme une fleur. Belle scruta un instant cette démonstration de perfection, par laquelle on ressentait la puissance en ébullition. Dans une ultime révérence, la Déchue se retira. Elle ne tenait guère à s'attarder dans les parages. Malgré la beauté et la délicatesses des Cités marines, il y avait un rien ... d'oppressant.

Belle s'en retourna bien vite dans les bras d'Angelus. C'était bien l'un des rares endroits où elle se sentait apaisée, rassurée par la peau froide du jeune homme. Le souffle court, les mots encore tremblants, elle lui conta les évènements. Cela ne s'était pas si mal passé. Cependant, la Déchue ne tenait pas particulièrerment à retourner à Avalon. Elle ne saurait soutenir le regard du Daedalus ou de l'un de ses proches. Elle n'était rien, juste une petite Ange fraichement tombée dans l'un des péchés. Il devait y avoir tant d'Ailes Noires puissantes, compétentes, révant de servir le Roi. Elle avait impunément pris une place qui ne lui revenait pas. Etait-ce injuste ? Très certainement. S'en voulait-elle ? C'était ce qu'elle tachait de se persuader. Toutefois, un charmant sourire illuminait ses traits depuis de longues minutes déjà. L'ame moqueuse, elle se posait quelques questions avec une certaine ironie. Ces Déchus là, ceux qu'elle avait impunément dépassé par un enchainement de circonstances forfuites, étaient-ils ... envieux ? Angel, enfin de compte, n'eut guère à faire pour convaincre la jeune femme de retourner à la majestueuse Cité de la Rivière Eternité.

Le jeu en valait bien la chandelle. Rien n'avait été fait de façon intentionnel et pourtant, naissaient dans l'esprit de la douce Belle des projets qui ne lui ressemblaient guère. Elle commençait à comprendre, à saisir le pourquoi du comment, les possibilités qui s'offraient à elle. Pourquoi ne pas se laisser guider par les bienfaits de cette existence nouvelle, au lieu de trainer les fardeaux d'une mine contrariée ? Belle voulait vivre. Simplement vivre, comme elle l'entendait.

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Sam 25 Oct 2014, 11:29

Fière silhouette postée en haut du mât du pourfendeur de l'océan, Capitaine Hook se tenait là, gravissant la rivière éternité comme un oiseau de mauvais augure passant sur un champ de bataille. Cela faisait si longtemps, si longtemps qu'elle ne s'était pas mêlée au peuple de ces terres, au peuple qu'elle avait côtoyé jadis. Déchue. C'était tout de même plus sympathique qu'être un vulgaire Ange, sans possibilité de pécher, jamais. La vie de ces êtres ailés, trop purs, n'était pas « la » vie, au sens où elle l'entendait. Cela ne pouvait lui correspondre, tout simplement parce que sa vie était différente, avait été différente. Jadis, elle s'était rebellée contre tout un système, le système de Maëlith. Elle avait fuit cette condition d'orine pour se hisser à la tête d'un groupement de pirates. Elle avait fuit la domination masculine que lui imposait son statut. Jamais elle n'avait courbé l'échine. Elle se fichait de ceux que ses semblables appelaient « maîtres », elle se fichait des grands de ce monde, des rois. Pourtant, si elle était ici aujourd'hui, c'était parce qu'elle avait été convoquée. Bien entendu, elle aurait pu ignorer cette missive mais le fait même que l'on connaisse son existence, qu'elle soit répertoriée dans un quelconque registre déchu l'avait intrigué. Le chaos récent, elle ne l'avait pas vécu comme tout le monde, enfermée dans une taverne dont elle avait fermé tout accès. Néanmoins, cet endroit précis était spécial car il recelait un trésor, un trésor qui pourrait contenir l'entièreté de sa richesse si elle arrivait à le développer. Une crique souterraine, à même d'abriter un nombre considérable de navires, à même de dissimuler sa montagne de pièces d'or. Elle avait une idée précise de l'avenir. Réunir Ombrine et Calliope, former un équipage et attendre la réponse de l'Ultimage. Les déchus ne semblaient avoir aucune place et pourtant, les nouvelles étaient vite arrivées à ses oreilles. Les magiciens semblaient être liés à sa race, favorablement. Cela arrangeait ses affaires, fortement. Elle ne souhaitait pas être un traître à sa nation, au contraire. Tant qu'on ne lui imposait pas un mode de vie, elle n'avait aucune raison de s'insurger.

Dans la salle, elle attendait patiemment la venue du souverain. Elle n'avait aucune idée de sa silhouette et, à dire vrai, cela lui était égal. L'important était sa politique, sa gestion et tant qu'elle ne devrait pas payer d'impôts, tout irait pour le mieux, dans le meilleur des mondes. L'homme arriva, du moins, elle sut qu'il s'agissait du roi quand il ouvrit la bouche pour exprimer ses désirs. Elle espérait recevoir quelque chose en échange de ses services. Son avarice parlait pour elle mais peu lui importait. Sans être déchue, elle avait toujours aimé amasser trésors et savoirs, reliques et parchemins anciens, sa vie présente n'était qu'une continuité de celle qu'elle avait eu jadis. Le Capitaine sourit lorsque le roi évoqua Avalon. Elle n'y avait jamais été par le passé mais il avait raison. L'architecture était parfaite, en hauteur comme nulle autre ville qu'elle avait foulé jusqu'ici. Une ville pour les êtres ailés, ressemblant, un peu, au mât de son navire sur lequel elle aimait tant monter. Le paysage s'étendait à perte de vue depuis le sommet de la cité des déchus. Elle lui rappelait également celle qu'elle avait du haut de son tas de pierres précieuses et de pièces d'or, même si les environs de celui-ci étaient sa caverne. Ses yeux fixèrent les lettres. Une mission importante hein ? Cela la dérouillerait un peu même si elle fut déçue de ne pas pouvoir rencontrer la reine des magiciens. Elle émit un rire bref. Si la femme en question était bien celle qu'elle avait croisé jadis, alors elle avait bien grandi. La gamine qu'elle avait vu un jour à Sceptelinôst n'aurait pu le devenir. C'était le nom et le prénom de la magicienne qui l'avait mis sur la voie. Elle avait hâte de la voir, voir si elle se trompait totalement ou non.

Elle se leva, prenant une missive au hasard. Elle n'avait pas envie de choisir. Du moment qu'elle ne devrait pas se rendre à Maëlith, tout irait pour le mieux. Ses yeux regardèrent l'enveloppe refermant la lettre diplomatique. Le Seigneur des Deux Rives. L'avantage c'est que, hormis les céréales, les réprouvés n'avaient pas grand chose à voler ou que l'on puisse convoiter véritablement. Le Capitaine Hook se dit que si la configuration et le mode de vie de la race n'avait pas changé, elle prendrait cependant quelques bières en réconfort de plusieurs jours qui ne lui rapporteraient rien. Du moins, le croyait-elle. Elle se trompait.

Le route vers les terres d'émeraudes fut sans embûches. Elle lui donna le temps de réfléchir, d'ajuster sa tenue faite d'une veste cintrée aux boutons d'or, de gants blancs et d'un pantalon aussi noir que la dite veste. Elle avait eu un maître dans son existence et, fort heureusement, son appartenance au peuple orine avait cessé bien avant qu'il ne disparaisse. Un Dædalus également, qui avait eu la courtoisie de la laisser vivre son existence comme elle l'entendait, puisqu'elle ne lui avait pas posé son énigme de façon volontaire. Finalement, quoi qu'elle fasse, tout la ramener à la race de ce dernier. Elle aurait pu porter son enfant, l'enfant d'un souverain. Elle serait morte depuis bien longtemps déjà en de telles conditions. Elle rit, plutôt fière de la préservation de son existence. Elle était comme les mauvaises herbes, il était difficile de s'en débarrasser. Aussi, une fois qu'elle fut arrivée à Stenfek, on lui dit que le roi était à Bouton d'Or et que, de toute façon, il y avait peu de chance qu'il accepte de la rencontrer. Elle ne se démonta pas pour autant. Comment ce serviteur pouvait-il bien savoir ce qui se trouvait dans la tête du roi ? « J'veh yallé nodieu ! ». Le réprouvé la fixa d'un air étrange. Que racontait cette bonne femme ? Était-ce un patois déchu ? Elle sourit, tournant les talons. Le vieux pirates ne parlait plus à personne de nos jours, mais ça l'amusait toujours autant de faire s'interroger les énergumènes au sujet de la signification exacte de ses dires.

Tout compte fait, elle préférait de loin Bouton d'Or à Stenfek. La cité réprouvée n'avait rien de particulier en soi, rien de grandiose. Au moins, le village était rempli de joie et de bonne humeur, du moins, lorsque l'on passait à côté des tavernes. C'est d'ailleurs dans l'une de celle-ci qu'elle décida de chercher le roi. C'était bien connu : tout se savait dans les tavernes, tout se disait et tout se répétait.

Un grand verre d'eau à la main, Capitaine Hook se fraya un chemin jusqu'à un champ où elle aperçut l'homme qu'elle cherchait en train de travailler, seul, comme si sa royauté ne se résumait qu'à cultiver des patates. Cette image la fit rire même si, en réalité, une vague de sympathie s'était formée en elle en apprenant qu'il aidait aux champs. Elle s'approcha. « Vous êtes le Seigneur des Deux Rives ? ». Il redressa l'échine, s'appuyant sur le manche de l'outil avant de la regarder. Il ne dit rien, elle sut. « Je m'appelle Yuna, je suis chargée de vous remettre une missive au nom du Dædalus concernant la reconstruction de notre cité, Avalon. Je vous ai également apporté un verre d'eau, afin de vous rafraîchir un peu. ». Puis, elle tendit un pot remplit de terre, dans lequel rien ne semblait se trouver d'un premier coup d’œil. Néanmoins, si l'on se penchait un peu plus sur la chose, l'on pouvait voir une toute petite tige montrer sa tête. « Le seigneur déchu a également souhaité vous offrir un présent en espérant que cela serait le prémisse d'une entente future favorable entre nos deux peuples. Il s'agit d'un plan qui se multiplie rapidement et qui ne craint aucunement les conditions climatiques peu favorables, que cela soit la sécheresse ou le froid. ». Elle lui tendit le tout, espérant qu'il le réceptionne. L'homme sembla réfléchir un instant puis finit par sourire. « Très bien, vous direz à votre roi que je lui suis reconnaissant d'inclure la race des réprouvés dans ses projets d'avenir. Il est encore rare de nos jours que des souverains veuillent nous considérer comme leurs égaux malgré l'importance de notre économie et notre population importante. ». « Les blessures du passé ont parfois bien du mal à se refermer. Changer les mentalités est une épreuve toute aussi difficile, si ce n'est plus. ». « Vous avez raison. Que diriez-vous de visiter ? Sauf si le temps ne vous le permet pas. ». « J'en serai ravie, au contraire. ». Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'un roi se proposait pour une visite guidée. Et puis, il était beau, ce roi.

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Ven 31 Oct 2014, 16:17

J'étais assis près des cascades cristallines, lieu de rendez-vous avec mon interlocutrice dans cet échange. Mon orgueil en avait pris un coup lorsque j'avais appris que le souverain ne viendrait pas à ma rencontre. Pour qui se prenait-il, refuser une audience avec le si remarquable déchu que j'étais ? Tête haute, buste droit, j'étais assis sur un rocher, mon irritation n'étant pourtant plus ce qu'elle avait été lorsque j'avais appris que ce serait une subordonnée d'une des conseillères du roi qui me recevrait. Une subordonnée, non mais vraiment. Quelle honte pour ma personne ! Enfin, heureusement, le bruit de l'eau avait des vertus apaisantes sur moi. Je me remémorai la réunion où Capitaine Hook m'avait totalement ignoré, comme si elle ne m'avait pas vu. Il est vrai que nous nous étions quelque peu disputés au sujet d'Ombrine et de Calliope. J'étais sensé ramener les deux femmes et étais revenu totalement bredouille dans la taverne qu'elle avait assiégé. Car oui, il s'agissait bien d'un siège. Elle avait barricadé l'édifice et lorsque le propriétaire originel, rescapé du chaos, avait voulu récupérer son bien, elle l'avait chassé sans la moindre gêne. Cette taverne, à présent, lui appartenait totalement, elle était maîtresse des lieux et surtout de la réserve de bière et du jeu de fléchettes. Quoi qu'il en soit, j'avais décidé de sortir de la taverne après qu'elle m'ait envoyé baladé comme une huître périmée. Mon orgueil, en temps normal, m'aurait préservé de tout sentiment de culpabilité mais cette femme avait sur moi un effet étrange, elle pouvait battre mon péché en quelque sorte. J'étais donc allé vivre un moment chez d'anciennes connaissances que ma vie de dure labeur n'avait pourtant pas effacé de ma mémoire. Néanmoins, je ne me sentais pas à l'aise avec ces dernières, pas aussi à l'aise qu'avec le Capitaine Hook. Leur façon de vivre, dans une grande demeure, était, selon moi, l'inverse même de la liberté à laquelle j'aspirai. Libre de mes mouvements, libre de mes manières. Peut-être avais-je quelque peu changé depuis que j'avais rencontré cette femme au fin fond de sa grotte. Elle, se fichait de la pudeur, se fichait d'une trop bonne éducation menant forcément à l'hypocrisie la plus totale. Elle prenait la vie comme elle venait, sans complication aucune tout en veillant à obtenir ce qui était important à ses yeux. J'étais différent d'elle de par mon passé mais je tendais, de plus en plus, à m'aligner à son mode de vie, tout en n'oubliant pas que mon orgueil, d'un autre côté, me tirait à me présenter convenablement aux autres afin de faire grande impression. Capitaine Hook tiraillait ma véritable nature. Je voulais me fondre en ses habitudes sans pour autant y parvenir à cause de mon péché. C'était épuisant, finalement, mais moins que de devoir faire semblant en toutes circonstances.

Je finis par me lever, me dirigeant vers l'eau qui s'écoulait paisiblement. Les cascades étaient magnifiques et peut-être étaient-elles un lieu dans lequel je me plairai à venir souvent. L'ambiance était différente et j'étais, pour le moment, seul. J'étais en avance, vraiment, mais je ne pouvais me permettre d'être en retard. J'étais en mission pour le roi en personne et cela me procurait une satisfaction si grande que c'en était sans doute légèrement déplacé. Je me sentais privilégié, tout en trouvant que c'était normal, puisque j'étais un déchu très prometteur – du moins, le pensais-je. Je me baissai, trempant doucement ma main dans l'eau. Les fées, je ne connaissais pas grand chose sur leur compte mais le hasard avait voulu que je sois envoyé chez elles. Je me demandais ce qu'il en était pour Capitaine Hook. Cette femme ne donnait jamais son véritable prénom. J'étais perplexe. Pourquoi ? Quelle en était la raison ?

Mon regard perdu dans la contemplation du paysage, je finis par apercevoir, par hasard, une silhouette qui m'était familière. Calliope, cette fée qui m'avait échappé un peu plus tôt sur le navire. Je la contemplai un moment, posée sur une branche, les ailes étonnement sombres avant de me décider à l'aborder. « Bonjour, nous nous sommes déjà croisé il y a peu. Vous rappelez vous de moi ? ». Je ne sais pas pourquoi mais, dans son regard, flotte une sorte de... haine ? Non, ce n'est pas de la haine mais mon impression est celle de ne pas être considéré comme important. Cette fée semble n'avoir que faire de moi, ne pas me considérer. Le regard qu'elle porte aux plantes est bien plus empli d'empathie que celui qu'elle me porte, comme si elle n'appréciait pas les individus de mon espèce. Elle ne répond pas, se contentant de me fixer, attendant comme si elle me trouvait exaspérant de ne pas lui avoir tout de suite expliqué ce que je lui voulais. « Capitaine Hook vous recherche. Je ne sais pas pourquoi mais elle souhaite vous voir. ». « Capitaine Hook ? Je ne connais personne de ce nom. ». La conversation semble l'ennuyer particulièrement. Je me sens à la fois gêné et outré d'un tel comportement. « C'est une femme qui semble avoir quelques bases en piraterie. De taille moyenne, les cheveux au carré, avec un langage qui laisse à désirer. Assez révoltée, qui aime boire, ancienne orine si j'en crois ce que j'ai compris d'une vieille conversation qu'elle et moi avons eu... ». « Orine ? ». Elle semble tout de suite plus intéressée. « Bien, dîtes lui que je la retrouverai d'ici quelques jours. Les choses sont en train de changer chez mon peuple, je voulais rester non loin de la royauté pour apprendre les nouvelles rapidement, mais je pourrai faire une entorse à ma décision. Cette Capitaine Hook est une personne importante à mes yeux. ». « Je suis heureux de l'apprendre. ». Elle me fixe. « Et vous, que faites vous là ? Je suppose que vous ne me traquez pas depuis que nous nous sommes rencontrés. ». « J'ai un présent à remettre à votre peuple de la part du Dædalus. ».

« Bonjour, excusez-moi, êtes vous le déchu Jack Alexander Strauss que je dois rencontrer ? ». Aux mots de l'inconnue, je tournai mon regard vers elle, la scrutant un moment. Contrairement aux fées qu'il m'avait été donné l'occasion de voir jusqu'ici, cette dernière était d'une taille tout à fait standard, debout, me fixant de ses yeux verts, nuançant parfaitement la couleur rouge de ses ailes et de ses vêtements. « Exact. Et vous êtes ? ». « Simplement Aurore. ». Elle sourit avant de faire un léger signe de main. « J'ai cru comprendre, d'après votre lettre, que vous aviez quelque chose d'important à me dire et à me remettre. Je m'excuse pour la hiérarchie de notre race de n'avoir pu faire le déplacement mais beaucoup de changements se produisent en ce moment même et nécessitent toute leur attention. Je suis sûre que vous pouvez le comprendre. ». « Bien entendu. ». Non, en réalité j'aurai aimé que l'on me reçoive comme je le méritais mais je n'avais pas envie de tendre des relations qui ne l'étaient pas. Le peu d'intelligence que je possédais me servait à cet instant. Je jetai un coup d’œil là où se tenait Calioppe précédemment mais cette dernière avait totalement disparu. J'espérai qu'elle tiendrait ses promesses. « Je suis venu ici dans le but de vous communiquer des nouvelles d'Avalon. Mon roi a écrit cette lettre qui est à remettre à votre souverain. Notre cité a été entièrement reconstruite suite au chaos qu'il y a eu. ». Et ce chaos, je l'avais parfaitement bien vécu. J'étais un héros, ayant sauvé – selon moi – beaucoup d'individus. « De plus, puisque la royauté a entièrement changé avec l'arrivée d'un nouveau Dædalus, nous souhaitons engager un élan de paix entre notre peuple et le votre. Sachez qu'à l'heure actuelle, aucune raison pousse les Déchus à avoir de mauvaises relations avec les Fées. La lettre confirmera mes dires, en espérant que cela soit réciproque. ». « Merci, je transmettrais ceci. ». « Et il y a encore une chose : ce présent en gage de bonne volonté quant aux relations à venir. ». J'écartai de l'objet un bout de tissu, dévoilant une clef. « Il s'agit d'une clef symbolique d'Avalon pouvant être dupliquée si besoin est. Il permettra aux membres de votre race de venir dans notre cité et d'y avoir le gîte et le couvert gratuitement. Toute fée est la bienvenue en Avalon. ».

Sur le chemin du retour, je n'étais pas peu fier, ravi d'avoir servi mon peuple. A présent, la question qui se posait était de savoir si je devais rejoindre Capitaine Hook ou retourner chez mes connaissances...

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Jeu 06 Nov 2014, 18:09

Zaïdham se réveilla doucement. Il avait mal partout. A la tête, au torse, aux poignets... Même aux jambes. Son corps était suspendu à un mur en pierre, dans une aile du palais totalement à l'abandon. Dans le couloir qui reliait sa pièce au reste, au fond, il y avait des décombres, comme si une partie de l'édifice s'était écroulé. D'un mouvement de la tête il jeta ses cheveux en arrière. Il était sale et plein de contusions. Du sang séché décorait sa peau tatouée qui avait viré aux violet ou au vert, tan il avait de bleus et d'hématomes.
Au loin, il entendit un bruit, une porte claquer. Des pas feutrés s’approchaient de plus en plus. Ses pas il les connaissait, et il les aurait reconnus entre mille autres, dans une foule bruyante. Son cœur s’accéléra, il faillit percer sa poitrine. Des gouttes de transpiration commençaient à perler de son front, prêtes à s’écraser sur le sol poussiéreux. La porte était ouverte, et avant même que l’entité ne soit arrivé dans l’encadrement, avant même qu’il ne soit dans son champs de vision, le déchu sembla défaillir. Il ne pouvait le supporter, supporter qu’à nouveau, il lui fasse du mal.
Nastaé apparut dans l’embrasure de la porte. Un être habillé de blanc, respirant la grâce et la pureté. On aurait dit un ange, un être de bonté qui s’était égaré ici, au sein d’un palais venimeux et plein de ronces. Zaïdham était noir et terne à côté de lui. Dégoutant. L’Ondin lorgna de son visage dur et de ses yeux verts la carcasse attachée au mur, avant d’entrer dans la pièce. Les pieds du déchu ne touchaient pas le sol, et ses poignets étaient en croix, loin de lui. Etrangement, il avait envie de regarder son bourreau, de le toucher, d’admirer ses moindres traits. De l’admirer lui. Mais comment aimer la personne qui vous torturait… ? Le Déchu ne dit rien lorsqu’il s’approcha. Il était vêtu d’un simple pagne usé, cachant ce qu’il y avait à cacher « Tu as reçu une lettre. » Zaïdham releva la tête. Nastaé était très près de lui. Sa voix dure le ramena à la réalité : il n’était pas un ange, ni un héros, il était un monstre. Un monstre qui se servait de lui comme d’une serpillère et d’un paillasson. L’Empereur attrapa le visage du type, le tournant à droite, puis à gauche « Tes blessures sont parties. Ca m’arrange. On te convoque au palais. Il faut que tu ailles à Avalon. » Mais Zaïdham ne l’écoutait pas. Nastaé se tenait trop près de lui, il l’avait touché, il avait osé lui parler de ce timbre si velouté… Le Déchu tirait sur ses liens, voulant à tout prix satisfaire ses envies qui le menaçaient « L… Laisse moi… Laisse moi te toucher… J’ai besoin de…. » Nastaé attrapa son visage, plantant ses ongles dans ses joues, le menaçant « Je suis en train de te parler. Tu vas aller à Avalon faire bonne figure, et répondre aux exigences de ton roi. Tu es à moi, tu comprends ça ? Si tu tente quoi que ce soit contre moi, je te torturerai tellement que tu me supplieras de te tuer, tu m’entends ? » Zaïdham couina avant d’acquiescer. Il n’avait pas le choix, l’Ondin le tenait prisonnier, à son insu. Il le satisfaisait, il lui donnait tout ce qu’il n’aurait jamais espéré il…. Il fallait juste qu’il se laisse un peu torturer.

Nastaé faisait déjà volte-face, et Zaïdham aurait voulu pleurer. Il s’excita, voulant arracher liens et poignets de métal le tenant de force contre la paroi « Détache moi ! Nastaé ! » L’Ondin tourna à peine la tête « Comme tu veux. » Il claqua des doigts et le Déchu tomba à terre. La magie avait ouvert les barreaux qui le retenaient. Le bruit de son corps sur le sol, lourd comme de la pierre, fit ricaner l’Ondin « Rejoins moi dans ma chambre, que je te donne ton cadeau d’au revoir… » Le Déchu le regarda partir, pestant à moitié.
Il mit du temps à se relever, et à marcher. Ca faisait trois jours qu’il était suspendu là, à recevoir eau et nourriture de Zackary, le majordome de l’Ondin. Ce dernier fut d’une grande aide. Outre le fait de le maintenir en vie, il avait participé à sa vie sociale. Il ne parlait que peu, ne répondant que sommairement aux questions du Déchu, mais il lui avait permis de garder la raison. Il ne comprenait pas pourquoi il lui vouait une telle fidélité, rien ne pouvait le corrompre, rien n’allait a l’encontre de ses valeurs. Il faisait tout dans une logique sans faille, traçant son chemin, sans se laisser abattre. Nastaé était en permanence à ses côtés, il l’aidait à avancer sur ce chemin de vertu, mais jamais ne l’empêchait de prendre ses propres décisions.
Zaïdham arriva, rasé, lavé, et habillé, dans la chambre du majestueux. Nastaé était assis à sa coiffeuse, ses longs cheveux soyeux pendant dans son dos, touchant le sol. Le Déchu s’avança petit à petit, sans le quitter des yeux une seule seconde. L’Ondin se coiffait, relevait quelques mèches de barrettes en nacre, et ornées de perles et de joyaux « Stop. » La voix retentit, dure et rèche. Elle n’allait pas avec son visage d’ange. Le Déchu se stoppa immédiatement, ne s’étant même pas rendu compte qu’il avait avancé « Zackary m’a dit que tu as été particulièrement bavard… » L’homme prit ça comme un reproche, attendant sa sentence. Le type se tourna, glissant sur son tabouret, avant de se lever, se mettant face à lui « Tu vas aller à Avalon, et réaliser la mission que ton roi t’a donné. Vous avez changé de gouvernement. Misato a été chassée du trône depuis un moment déjà, et un autre est arrivé. Tu vas y aller, et me rapporter les informations. Si tu t’enfuies ou que tu révèles quoi que ce soit me concernant… » D’un geste vif il attrapa l’entrejambe de Zaïdham, se retrouvant dorénavant collé à lui. A travers le tissu de son pantalon, l’esclave pouvait sentir les ongles meurtriers de l’Ondin « …tu sais ce qui t’attend. »

Zaïdham arriva à Avalon avec la lettre, et se rendit immédiatement au palais. On lui indiqua alors une salle et une chaise à occuper. Sans dire mot, il exécuta les ordres, mémorisa le palais, et resta silencieux. Il avait peur de Nastaé car il savait très bien que, quoi qu’il fasse, l’Ondin le saurait. C’était son maitre et il ne pouvait pas lutter contre lui, et contre son influence. Il était même certains qu’il avait des contacts ici, dans cette ville. Cependant, le Déchu se sentit étrangement chez lui. C’était la ville de son peuple, la ville de tous les vices de tous les plaisirs… Ça lui correspondait. Il savait qu’il ne pouvait y vivre et puis, il n’avait pas d’argent. Et Nastaé n’accepterait jamais.
Il lui fut alors attribué la race des génies. Trouver un présent, et se rendre chez leur reine pour le lui offrir. Immédiatement il paniqua, jamais il ne sera capable de faire une telle chose. Il avait besoin de quelqu’un pour l’aider, pour le guider. Sortant de là, il se sentit perplexe, perdu, comme seul. Bien qu’il déambula dans le quartier marchand, à ses yeux, rien n’était assez beau pour remercier un roi. Alors il appela Nastaé. L’Ondin le téléporta dans ses quartiers. Plus exactement, dans la bibliothèque du Palais « Qui a-t-il ? », « Je dois… Offrir un présent à la Reine des Génies mais je… Je ne sais pas quoi offrir. Pourrais-tu m’aider ? Tu es roi et… », « Empereur, Zaïdham, retiens bien ce terme. » Il ferma son livre, lissa la couverture avant de dire « Ne peux-tu pas chercher seul ? Pourquoi m’as-tu appelé ? N’y a-t-il personne de compétent à Avalon qui aurait pu t’aider… ? », « Je… », « Ecoute Zaïdham, Sora est une espèce d’imposteur qui se pense génie. Elle aime la nourriture et se vante de dormir comme toi et moi. J’en sais rien, tu n’as qu’à lui offrir une tarte aux fraises. Aller maintenant, dégage, et ne m’appelle pas tant que tu n’es pas rentré de Locura. » Claquant des doigts il fit disparaitre le Déchu, de manière à ce que cet homme se débrouille enfin seul. Il en avait plus que marre de devoir lui tenir la main pour tout.

Zaïdham se retrouva à nouveau dans Avalon, seul et contre tous. Il resta là, devant le palais, pendant des secondes, des minutes entières, seul et contre tous. Personne pour l’aider, à part lui-même. Se rendant dans la bibliothèque de la ville, il se renseigna sur les génies. Les légendes, ce que l’on savait, ce que l’on supposait… Ils aimaient l’illusion. Ils étaient des maitres dans la manipulation. Changer d’apparence était, pour eux, un jeu d’enfant, et ils devaient faire attention à ne pas trop jouer avec les gens, au risque de les faire devenir génie à leur tour. Les farces, les rêves… Ils adoraient ça. Apparemment, ils ne dormaient pas, alors… Ils se fabriquaient leurs rêves ? Mais c’était triste que ces rêves-là ne deviennent pas réalité… Il faudrait un objet, quelque chose qui permettrait à la Reine, de faire devenir réalité les rêves éveillés de ses génies.
Le Déchu se mit en route, en quête d’un objet. Les dames aimaient les bijoux non ? Il ne connaissait pas la reine des Génies, mais il savait que les dames aimaient tout ce qui brillait. Dans les rues de la ville, il se mit à chercher un collier. Nastaé, n’étant pas idiot, lui avait donné de l’argent pour qu’il puisse payer, sans truander. Ainsi, il acheta un collier noir, d’où pendait des fleurs de la même couleur, dont le centre était incrusté d’une améthyste. Négociant le prix, il se surprit d’ailleurs à aimer ça. Marchander, parler, commercer, faire des affaires, conclure une affaire entre autre…
Et il se rendit chez un Déchu maitrisant la magie. Il voulait enchanter son collier, lui mettre le sort du rêve. Ainsi, avec ce bijou, Sora pourrait faire devenir les rêves de ses génies, réalité. Les siens aussi… Zaïdham ne connaissait pas les limites de ce sort, et le Déchu qui le reçu, lui indiqua que ça ne marcherait pas pour tout. Cela ne provoquerait pas des guerres, ou n’invoquerait pas des personnes. Ce serait limité à la création de petits objets et souhaits, reflétant des évènements.
Ca lui allait !
Se mettant en route, il traversa tous les continents pour arriver à Locura ville morbide et souterraine des génies. Ces gens-là n’étaient-ils pas libres ? Alors pourquoi les avoir enterré… ?
Zaïdham se rendit au palais, et offrit, avec ses mots, le présent, énonçant que c’était de la part du roi des Déchus. Il affectionna sa mission. Il avait adoré la mener à bien et voulait en avoir plus ! Mais voilà qu’il était bien trop faible pour cela…

Repartant alors, il sortit de Locura, pour retourner vers Avalon. Mais en vol, il fut appelé, et atterrit lourdement dans la chambre de l’Empereur. Il se coiffait. Encore ?! Combien de fois par jour se coiffait-il ? « J’espère pour toi que tu n’as pas pris trop d’assurance. Alors… ? », « J’ai porté un collier enchanté, qui réalise les rêves éveillés des génies. La Reine pourra s’en servir pour elle et pour chacun des siens. », « Tu vois, tu n’es pas mort d’avoir réfléchis. Et… Pour le reste ? Connais-tu le nom du roi ? », « Oui, il se nomme Eerah Scaldes, il vit dans un très beau palais. Je pense qu’il est plus grand que celui-ci. On été plusieurs à partir en mission. Il y avait des races à qui offrir quelque chose… Et les Sirènes y étaient. », « Je sais. » Aucun des deux ne parla, puis le Déchu se gratta le bras, un peu gêné « Et ma… Récompense ? », « Hein ? Oh… Zackary ? », « Oui Monsieur ? », « Change le de cellule. Au vu de la maigreur des informations que tu m’as rapporté, tu auras ta récompense plus tard Zaïdham. », « Quoi ?! NON ! »

Nastaé le paralysa, alors que Zackary l’emporta au-delà des appartements royaux, au-delà de la surface et de bien des choses…



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Jeu 06 Nov 2014, 21:12

Il baissa doucement les yeux vers le parchemin qui l'attendait bien sagement sur son bureau. Se grattant la tête. Jinna l'avait déposé là, et ce rouleau là lui était destiné. Une missive de la plus haute importance d'après ce qu'il avait comprit. Il cligna des yeux. Son cœur battait vite. Il avait finit par accepter ce qu'il était. Par arriver à Avalon. Il attrapa le parchemin en vélin qui l'attendait. Il était doux... Un tantinet soyeux même. Un petit sourire effleura ses lèvres. C'était encore dure de se sentir à sa juste place ici. Mais il savait qu'il y arriverait. Après tout, comme disait Jinna « quand on veut, on peut » et il le voulait ardemment. Il fit sauter le sceau qui maintenait fermé la missive et la parcourus des yeux. Fitz avait encore un peu de mal avec cette langue toute nouvelle. Mais petit à petit il y parvenait. Quant à Jinna, elle était penchée sur son épaule dans l'espoir de lire quelques mots, mais n'y comprenait désespérément rien... Elle se contenta de parler lorsqu'il eut roulé à nouveau le parchemin.

« Alors Fitz, c'est quelque chose d'important ? »


Il se retourna avec un sourire qui fit chaud au cœur de la jeune Belua, et lui expliqua qu'il était invité à au palais... Enfin... Si il avait bien compris la missive. Il s'habilla en conséquence. Fitz avait toujours été quelqu'un aimant prendre soin de lui. Non pas que le regard des autres l'intéressait. Il n'était pas narcissique pour un sous. Mais il cachait sa peur des autres derrières ces atouts et ce physique valorisant. Il tressa ses cheveux, attachant le tout à l'aide d'un cordon de cuir. Avant d'épousseté une dernière fois la veste en laine noir qui lui descendait jusqu'aux genoux. Il se regarda une dernière fois dans le miroir, avant de se sentir enfin prêt à sortir de son petit nid douillet. Et surtout... Il prit son précieux petit mot avec lui. Jinna était sur ses talons. Mais n'osait rien dire. Fitz marchait dans les rues, la tête haute. Et dire que lorsqu'il était arrivé ici... Son dos était voûté par la culpabilité et le remord. Aujourd'hui il savait que si cela devait être refait, il l'aurait à nouveau fait. Même si ça n'avait pas marché... Il l'avait fait pour sauver quelqu'un qu'il aimait sincèrement. Si tous restaient insensible à son sacrifice, le déchu savait, lui, qu'il avait bien agit. Il savait désormais qu'il n'avait pas à s'en vouloir ainsi. Et personne n'aurait à le blâmer.

Il finit par arriver devant le palais. Il ne put pas s'empêcher d'écarquiller les yeux d'émerveillement à la méthode d'un petit enfant quand il voyait quelque chose qui captait toute son attention. Le bâtiment était beau. Il croisa une personne, ou plutôt lui sauta dessus, lui montrant son « laisser passer ». Cette âme charitable le mena à bon port. Et une pensée traversa un instant sa petite tête. Seul... Il errerait peut être encore ici sans trouver son chemin. Son sens de l'orientation n'avait jamais été très... Bon. Il prit place entouré d'autres membres de sa race. Il était timide, et effleura de son regard rouge de nombreuses fois les membres nombreux de l'assistance. Personne n'avait de petites plaquettes avec son nom ? Histoire de voir si il connaissait un ou deux noms... à la place il triturait le collier qu'il portait autour du cou distraitement sans oser rien dire. Le calme se fit d'un coup quand un homme rentra. Sa démarche était assuré, et il dégageait un petit quelque chose qui arracha quelques frissons au jeune déchu qui l'observait d'un regard un peu hagard. C'était le roi, le maestro... Le boss ? Il pouvait lui donner bien des noms en fait... Mais il savait très bien qui il était. Rien que l'impression qu'il dégageait le lui indiquait. Et pourtant, l'homme en face de lui n'avait pas l'air si éloigné de son peuple comme pouvait l'être plusieurs rois qu'il avait un jour entraperçu. Ceux qui mettaient volontairement une distance entre leur peuples et eux mêmes. Leur faisant comprendre par cette simple action qu'ils étaient supérieurs. Il écouta attentivement tout ce que l'homme leur expliquaient. Son cœur se comprima un instant quand il comprit qu'il avait été choisi par son roi pour une mission, et pas n'importe lesquelles ! Une mission de la plus haute importance. Jinna qui était restée devant le bâtiment à l'attendre lui avait dit de prendre des notes si il fallait ! Et qu'elle voulait un rapport détaillé. C'est alors que les enveloppes furent posés sur la table. Il s'en saisit d'une. La parcourant des yeux. Les Orines hein ? C'était un peuple qui l'avait toujours intrigué. Muse des arts, à ses yeux, il les aimaient bien... Ses pensés vaquèrent un instant vers Cheyenne, ce petit bout de femme qui était l'une des membres de cette race. Il en sourit doucement. Avant de sortir en compagnie de tous les autres d'une démarche guillerette. Il se sentait investit d'une mission importante de laquelle il pouvait être fier. Il rejoignit la jeune femme qui l'attendait un peu en retrait sur les marches. Cette dernière questionna le déchu du regard, un sourire accroché au coin des lèvres.

«  Je suis chargé d'une mission diplomatique Jinna ! Tu te rend compte ?!  Et je dois trouver un présent pour les remercier de l'aide et du soutien qu'ils ont fournis aux déchus. »

Il prit le chemin de la maison, réfléchissant ardemment à ce qu'il fallait leur offrir... Les mains croisés dans son dos, il marchait d'un pas songeur. Avant de s'arrêter devant une boutique vendant des tissus de toute sorte. L'idée venait de germer dans sa tête. Explosant en un million d'idées inspirantes. De nouveau un sourire aux lèvres. Depuis son changement de race... Fitz s'autorisait enfin à laisser ses émotions s'exposer ainsi avec d'infini simplicités. En réalité il était facile à sonder. Le jeune homme fit un saut dans le magasin, ressortant les bras chargés. Et c'est ainsi, en équilibre instable qu'il finit par s'enfermer chez lui. Il n'avait pas retouché à son matériel de couture depuis son changement. Il finit par créer une cape dans un tissu gris. Le col arborait des plumes noires symbolisant les déchus. Mais ce n'était pas finit. Il s'arma de sa vieille amie l'aiguille et de son fidèle fil. Cette fois il était doré. Il y broda divers éléments artistiques. Un pinceau donnait naissance à une rivière, une harpe qui laissait s'échapper quelques oiseaux, une jeune fille semblant tournoyer, accompagnée d'une biche. Sur toute la longueur du tissu. Cela lui prit... Beaucoup de temps à finir tout ça. Il regarda sa création... Il manquait quelque chose... Fitz eut finalement l'idée de piquer quelques pierreries, plus précisément des pierres de lunes. Ces dernières faisait de cette création quelque chose d'unique. Il admira son travail, essuyant son front de son bras, poussant un soupir soulagé que ce dur labeur soit enfin finit. Quant à Jinna, elle n'avait pas lâché le jeune homme du regard, elle ignorait ce talent. En même temps, elle ne s'était jamais posé de questions sur la provenance de ses vêtements bariolés qu'il s'amusait à porter. Il réfléchit un instant, avant de préparer un balluchon pour le voyage qu'il s'apprêtait à entreprendre. Il voulait parcourir le monde, tout voir. Connaître ce qui lui était encore inconnu. Une fois tout fin prêt... Il s'installa à côté de sa cheminé. Regardant la fenêtre en poussant un petit soupir. Il adorait voir ce monde qu'il ne connaissait pas. L'excitation qui lui vrillait les entrailles dans un pincement plaisant lorsqu'il partait ainsi, sans se poser plus de questions. Jinna avait prit la forme d'une grande louve blanche. Elle se coucha aux pieds de Fitz, lui qui était sur son rocking-chair , une couverture posé sur les genoux. Il se balançait tranquillement. Les yeux perdus dans les flammes. S'en aller, apprendre, grandir. Tout ceci était... Ce qui donnait en quelque sorte sens à sa vie. Une soif de connaissances, de souvenirs qu'il ne se lassait pas de récolter. Quand les fins bras de Morphée vint le cueillir, il s'y laissa doucement choir. Dans tous ces rêves d'étoiles, de terres. Il avait finalement trouvé son petit monde à lui, son petit univers n'est-ce pas ? Il n'était plus tout seul. Désormais... Il vivait. Il travaillait en plus. Bien sûr c'était dans un bordel, c'était d'après certains pas très glorieux. Mais il avait finit par trouver la chaleur que son cœur cherchait depuis si longtemps.

Le petit matin fut accompagné du levé de l'astre solaire. Le soleil... Lorsqu'il se levait, il avait le pouvoir de rendre tout brillant. Ainsi, lorsque les rayons vinrent chatouiller la cape fièrement posé sur un mannequin, les reflets des pierres de lunes offrirent un spectacle gracieux et raffiné, un bal de bulles d'arc en ciel sur le sol. Mais cet effet disparut lorsque le jeune homme ouvrit les yeux. Jinna elle, ne quittait pas des yeux le sol au pied de la création. Une fois prêt pour son voyage, il partit. Déployant ses ailes desquels il tirait désormais fierté. Le chemin avait beau être long, dur et sinueux, désormais Fitz savait qu'il était prêt à le suivre, peu importait les obstacles qui l'attendait, et le temps que ça prendrait. Il battait des ailes. Avant de finalement se laisser doucement porter par le vent. Il avait demandé son itinéraire à certains des commerçants, tous l'avaient plus ou moins aiguillé. Plus bas, Jinna galopait sous sa forme de louve. Gigantesque animal gracieux. Mais il ne pouvait pas continuer indéfiniment ainsi. Il se posa au sol. Reprenant doucement son souffle, rapidement retrouvé par la louve qui colla son museau à son flanc. Il lui caressa doucement la tête. Avant de s’asseoir au bord d'une falaise, ses pieds pendaient dans le vide. Il poussa un soupir.

« Incroyable... On m'avait dit que j'avais du soucis à me faire... Mais je ne les ais pas crus ! »

Finalement il reprit la route, avant d’apercevoir, grâce à sa hauteur d'une bande de marchants. Il se posa doucement au sol, légèrement devant la troupe, avant de les rejoindre à pied. Jinna le retrouvera toujours, elle avait un odorat hors pair. Elle était forte aux jeux de pistes. C'est ainsi que Fitz se présenta devant les charrettes qui tiraient des tas de trésors. Il éleva la voix pour se faire entendre, demandant son chemin pour se rendre dans le village des Orines. Par chance ces derniers s'y rendaient pour y faire commerce. C'est ainsi qu'il s'incrusta parmi cette bande de joyeux lurons. En chemin, ils lui montrèrent leur plus belles pièces, sans doute dans l'espoir de marchander avec le jeune déchu. Il se laissa d'ailleurs tenter par quelques marchandises qu'il prit avec lui. Une fourrure qui plairait sans aucun doute à la pauvre louve qui parcourait la forêt tout autour de la charrette pour ne pas effrayer les bêtes et ses occupants. Ils mirent finalement pied à terre. La cité des Orines semblait en dehors de tout. Ces êtres y vivaient dans l'harmonie. Sa mission n'était pas finie ! Il prit le chemin du palais. En parcourant le village, il pensa un instant que son cadeau n'était pas si mal, une ode à ces décors luxuriants, à cette architecture unique alliant la végétation avec la construction. Il finit par offrir le cadeau qu'il avait mit tant de temps à fabriquer, ainsi que la lettre qu'il avait prit avec lui. Avant de s'incliner humblement, les remerciant gracieusement de toute l'aide que le peuple Orine avait fournit aux déchus. Il pensa un instant se reposer avant de reprendre sa route. Mais il n'eut pas besoin de demander pour qu'on le lui propose. Il ne repartirait donc que le lendemain.

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