Avalon, une cité grande et majestueuse se trouvant sur le continent naturel... Depuis le début de son parcours sur les terres du Yin et du Yang, la sirène arpentait celles-ci au rythme de ses voyages, de ses rencontres, de ses missions mais aussi du hasard. De tous les continents qu'elle avait pu voir, et elle n'en avait vu qu'une infime partie à sa grande impatience, les villes les plus splendides et les paysages les plus féeriques se trouvaient, selon elle, sur le continent naturel, et les territoires sauvages les plus spectaculaires, sur le continent dévasté. 

Les pas de la jeune ondine l'amenèrent vers cette cité. N'ayant plus de nouvelles de son ami Akechi depuis quelques temps, elle avait décidé de se diriger vers la dernière destination vers laquelle il avait projeté d'aller. Elle n'avait aucune certitude qu'il y soit encore, ou même qu'il y ait posé les pieds un jour, mais elle se devait d'aller y jeter un coup d’œil. Bien entendu, elle ne s'attendait pas à tomber facilement sur lui, mais peut-être que le hasard les ferait se rencontrer. 

Après plusieurs semaines de marches, parfois poussée par Land, le loup massif qui l'accompagnait à chaque voyage, elle finit par atteindre Avalon. L'effet de l'apparition de la ville à ses yeux devait être le même produit sur tous les autres individus découvrant pour la première fois celle-ci. Les portes de la cité ne se trouvaient plus très loin d'elle, mais elle avait du arriver par le mauvais côté car il y avait plus d'eau que de terre pour circuler, d'ailleurs les bateaux étaient beaucoup plus nombreux que les marcheurs sillonnant les chemins exigus longeant cette étendue d'eau.
Sans attendre, la sirène plongea, se déshabilla et changea de sa forme humaine pour sa forme de sirène sous la surface, elle remonta puis s'adressa au loup:
"On se rejoint à l'entrée de la cité !"

Naturellement, le loup ne parlait pas mais semblait toujours la comprendre. Il fila dans la direction du point de rendez-vous. A son grand regret, il ne pouvait pas la suivre dans les trefonds sous-marins. De plus, même faire trempette dans une flaque d'eau était trop lui demander. Il n'aimait, tout simplement, pas l'élément préféré de Nissa.
Elle plongea sous l'eau afin de pouvoir nager sans se faire voir des marins présents sur les bateaux, elle ne souhaitait pas que l'on distingue sa forme et se faire remarquer par la même occasion.
Elle arriva par, ce qu'elle apprendrait plus tard, la porte Ouest: formée d'une colonne d'eau sortant du centre de la terre, se deverssant directement dans l'espace entouré par la terre.
Passant rapidement la porte, profitant de longer un bateau pour passer inaperçu, elle arriva dans le lagon. Une joie merveilleuse naquit en elle lorsqu'elle put se rendre compte de l'immensité qu'il représentait. 
Elle s'octroya un moment de plaisir en poussant des accélérations sous l'eau, s'amusant à jouer avec l'eau, savourant la sensation de celle-ci coulant sur sa peau.

Après une trentaine de minutes de délices marins, elle chercha un point afin d'émerger de l'eau. Alors qu'elle remarquait une plage non loin, son regard fut attiré par des formes d'habitations sous-marines. Elle ne put résister à la curiosité qui la piqua. Elle continua à s'enfoncer dans les profondeurs et découvrit des baraquements pour êtres sous-marins. Des sirènes vivaient-elles là aussi? 
De la lumière apparut au-dessus de sa tête. Elle sursauta puis en chercha la cause: certains poissons étaient lumineux ! Elle avait toujours vécu dans l'eau, mais c'était bien la première fois qu'elle voyait cela. Elle ne regrettait pas le moins du monde toute cette marche pour atteindre ce lieu, rien que cette découverte suffisait à effacer les courbatures et les meurtrissures que ses muscles avaient endurés.
Elle remonta vers la plage qu'elle avait repéré auparavant puis sortit la tête de l'eau, et se hissa sur la plage déserte. Il était plus aisé de s'habiller sur la terre que dans l'eau. D'un geste de la main, elle enleva toute l'eau qui gonflait les fibres de ses vêtements puis les enfila rapidement. Elle n'était pas pudique, mais les êtres à deux jambes avaient toujours des arrières pensées lorsqu'il s'agissait d'être sans vêtements.

Il fallait maintenant qu'elle retrouve Land, elle n'était qu'à quelques pas de la cité et des quais.

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La sirène se mit en chemin vers les quais afin de retrouver le loup, il ne devait pas être si loin et elle avait passé déjà quelques temps dans l'eau. Celui-ci passait tellement vite lorsqu'elle s'y trouvait. 
Elle fit à peine quelques pas puis remarqua une toute jeune fille qui la fixait d'un air intrigué. Son air si spécial se transforma en expression de peur. Pourquoi avait-elle l'air d'avoir peur de la jeune femme. Elle étendit son pouvoir de contrôle des émotions afin de la calmer, mais elle était déjà repartie en avant. Haussant les épaules, elle continua son chemin, elle ne pouvait pas lui faire grand mal, elle ne s'en inquiéterait pas.
En avançant, elle arriva à la portée du regard de la petite fille, agenouillée auprès d'un homme en le secouant. Il se réveilla et s'exprima d'une manière qui ne laissait pas de doute sur l'humeur dont il était animé. 
Il n'allait quand même pas frapper la petite fille? Elle accéléra le pas pour arriver presque immédiatement à côté d'eux:
"Il y a un problème?"

Elle regarda furtivement la petite fille, puis l'homme ténébreux qui sortait de son sommeil. Elle se mit à la hauteur de la petite, apaisant ses émotions.
"Tu as un problème chérie?"

Elle prenait une attitude volontairement familière afin de la mettre à l'aise avec la jeune femme. Elle était très fermée mais ses yeux emplis de terreur se détendirent peu à peu. Elle apprécia de sentir que son cœur ralentissait. Ce n'était pas bon pour une gamine que de se rendre malade pour des raisons inconnues, mais cela semblait être dans sa nature.
En attendant sa réponse, elle se rendit compte que c'était d'elle dont elle avait peur, et aussi un peu peur de la réaction de l'homme à côté d'elles deux:
"Pourquoi est-elle terrorisée à ce point? Voyage-t'elle avec vous?"

Elle se retint d'ajouter le : volontairement, qui lui pendait aux lèvres. 
La petite fille finit par réagir et se rapprocher du monsieur en se protégeant derrière lui. Aucun des deux n'avaient parlés, mais elle sentait que la jeune fille se considérait comme en sécurité auprès de lui.

Un cri de canidé se fit entendre au loin. C'était sûrement Land qui la cherchait:
"LAAAAAAAND, JE SUIS LA !"

Elle espérait avoir crié assez fort afin que sa position lui soit révélée. Elle se tourna vers eux:
"Je vous laisse, je dois rejoindre la cité des déchus. On m'attend."

Elle reprit son trajet, laissant derrière elle le binôme étrange qu'elle venait de rencontrer. Il ne fallait pas juger les gens à partir d'un premier avis, mais celui qu'elle c'était fait de l'homme n'était pas positif du tout. Sur le chemin qu'elle gravit vers l'entrée des quais, elle retrouva Land qui courrait vers elle. Il l'avait retrouvé facilement. 
En arrivant sur les quais, l'animation était effervescente: les déchus courraient dans tous les sens et s'activaient. Elle n'était pas native d'ici, donc cela ne la surprit pas, mais dans leurs yeux, ils exprimaient un certains malaise. 
Ce n'est que lorsqu'elle arriva aux abords de la porte de la cité qu'elle comprit qu'il se passait quelque chose d'inhabituel. Un homme en uniforme l'apostropha:
"D'où venez-vous? Les abords des quais sont dangereux, vous n'êtes pas au courant?
-Je viens d'arriver. Que se passe-t'il?
-Ecoutez, notre chef va faire une annonce."

Alors que le présumé chef s'élevait sur une estrade, une masse de personnes commencèrent à s'approcher afin d'écouter la déclaration de celui-ci. Dans la foule, non loin d'elle, elle aperçut l'homme et la petite fille qu'elle avait vu sur les berges.

"Mesdames et messieurs. Vous n'êtes pas sans savoir qu'un grand nombre de déchus ont été assassinés près des quais. Nous en cherchons toujours le responsable, mais nous savons que c'est une sirène, et nous vous invitons à ne plus vous approcher de l'eau. Les attaques se sont étendues à l'intérieur de la cité, toujours près de point d'eau. Pour votre sécurité, je vous demanderai de ne rien tenter d'inconscient. Pour ceux qui souhaiteraient nous aider, vous pouvez venir me voir." 

Une sirène avait élue domicile dans le coin? Cette affaire l'intriguait. La sirène faisant partie de Ot'Phylès Cala'Tiare, qui s'assimilait aux forces armées ondines, elle ne pouvait pas laisser une de ses consoeurs tuer impunément tous les déchus qu'elle croisait, cela pouvait déclencher une guerre. De plus, il était bizarre qu'elle ait ce comportement, il devait y avoir une explication, et il fallait qu'elle l'obtienne de sa bouche et qu'elle la trouve avant les assoiffés de sang qui s'approchait du chef de l'armée des déchus.
Elle se dirigea vers le groupe de chasseurs de sirènes et s'y mêla, elle se retrouva à côté de l'homme et de la jeune fille qu'elle avait rencontré plus tôt:
"Comme on se retrouve, vous vous intéressez aux sirènes?"


Le déchu prit la parole:
"Très bien, la sirène a commencé à attaquer il y a un mois les déchus. Elle a commencé à disséquer les poissons lumineux de la rivière Eternité. Nous pensions qu'ils étaient malades, puis elle a commencé à s'introduire dans nos canaux, tuant ceux se trouvant trop près des berges. A chaque incursion, elle pénètre de plus en plus loin dans la ville. Cela pourrait devenir la panique au sein de la cité. Je veux que vous la retrouviez, morte ou vive, peu importe. Mais je veux voir son corps. Vous aurez une très grosse récompense."


Pour appuyer ses dires, il souleva une sacoche en or qui semblait lourde. Les yeux des prétendants s'illuminèrent. Qu'ils étaient futiles.


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