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 Innocente Culpabilité (pv Virion)

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Dim 03 Jan 2016, 10:11

ft. Aylivæ Song et Virion


"Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison."

"Innocente culpabilité"
Un pas devant l’autre, c’est ce qui s’appelait marcher. Le souffle court je me demandais encore une fois pourquoi j’avais entrepris ce voyage. Les raisons s’imposaient rapidement à moi. J’avais un gosse à nourrir et j’avais besoin d’aventure à raconter aux Næphina lorsque je rentrerais chez moi. Mon chez moi… A ce moment cet endroit me manquait horriblement. En réalité tout endroit où je pouvais me reposer dans un lit douillet me faisait défaut. Les contours d’une ville se dessinait à l’horizon et un soupir de soulagement se fit entendre. Je me retournais prête à voir quelqu’un à mes côtés mais j’étais seule. Voilà que j’étais dans un état d’épuisement que je ne contrôlais plus mes propres soupirs.

Quoiqu’il en soit, cette vision qui s’offrait à moi eu pour effet de me remotiver et je continuais ma marche avec plus de vigueur. J’entrais dans la ville à bout de souffle et les jambes tremblantes. Je me mis aussitôt en quête d’une auberge. J’avais besoin de me reposer. Je rêvais de poser mes douloureuses jambes sur un matelas moelleux. Demandant mon chemin à de nombreuses personnes, j’arrivais bien vite dans la rue commerçante. L’auberge ne mit pas longtemps à apparaître devant mes yeux réjouis. Je devais cependant bien avouer que j’avais failli passer devant sans la remarquer car l’auberge était totalement confondue avec les autres bâtiments mitoyens et seuls deux pancarte indiquer son rôle. Si je n’avais pas tourné la tête j’aurais surement continué ma route jusqu’à l’épuisement.

J’entrais dans le bâtiment lentement et aussitôt je me fis accueillir par une femme blonde qui était particulièrement charmante. Face à son sourire je ne pouvais m’empêcher de faire de même. Elle s’approchait de moi et je remarquais alors qu’elle était vraiment très grande. Je faillis en rester bouche bée mais je sus me retenir. Cela aurait été d’une impolitesse remarquable.

« Bienvenue. Je m’appelle Marianne. Je suis la gérante de cette auberge. Puis-je vous être d’une quelconque aide ? »

« Enchantée Madame. J’aimerais savoir s’il vous reste des chambres. »

Elle acquiesça et je sentais que mon sourire s’agrandissait encore plus. Ce matelas rêvé commençait à devenir réalité. Sans aucune hésitation je demandais l’une des meilleures chambres. J’étais sûre que demain, en regardant ma bourse, j’allais le regretter mais j’avais besoin du meilleur des repos qui soit. Et puis, comme j’avais passé la majorité de ma vie dans le luxe, il m’était assez difficile de dormir dans des matelas de mauvaises qualités. De plus, j’avais peur d’attraper une de ses horribles maladies humaines si je dormais dans un matelas moisit. Maudit soit mon fils Sam ! Pourquoi m’avait-il conté cette histoire d’une femme vivant dans sa crasse jusqu’au jour où cette dernière lui soit fatale ?

Je continuais à ronchonner dans ma tête tandis que la gérante m’indiquait le chemin jusqu’à la chambre en me donnant les clefs. Avant de partir, je lui signalais que j’aimerais que mon petit déjeuner me soit servi dans ma chambre et je la payais une nouvelle fois pour ce service. Clefs en main, je gagnais vite mes nouveaux appartements. Je sautais presque de joie lorsque je vis la qualité de la chambre. C’était une merveille ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas profiter d’un tel confort.

Puis d’un coup, mes yeux se posèrent sur le plus divin des objets : le lit. Je m’approchais de lui et instinctivement je mis ma main sur le matelas en exerçant une pression. Moelleux ! Du bout des doigts je caressais le tissu. Même s’il n’avait nullement l’air d’être de la soie, j’étais sûre qu’il n’allait pas m’irriter la peau toute la soirée. Et puis il avait l’air d’être assez chaud.

« Tu es bien tombé Aylivæ » me dis-je à moi-même comme pour me féliciter de ma prise.

Je m’asseyais sur le bord du lit et regardais ma bourse qui avait perdu au moins deux tour de taille. De nouveau je soupirais mais cette fois de frustration. Cette fierté que j’avais ressentis avait bien vite été remplacée par de la colère envers moi-même. Après tout, j’avais voyagé si loin pour qu’à mon retour mon fils me voit arrivé avec une belle bourse et voilà que maintenant ma bourse avait fortement diminuée. Il fallait que je fasse plus attention à mes dépenses. Rapidement je fis le compte de mes économies. Je les trouvais un peu maigres mais elles étaient aussi amplement suffisantes. Si je rentrais à la « maison » sans avoir trouver un petit travail ou sans avoir effectué quelques missions, ce ne serait pas si désastreux. Cependant je voulais gagner renflouer cette bourse au plus vite car je voulais offrir une vie de rêve à Sam. Quelque part, j’espérais me pardonner ce que je lui avais fait dans le passé.

Je laissais le haut de mon corps tomber lourdement sur le reste du matelas. Je regardais fixement le plafond, me vidant la tête de toute pensées coupables. Très vite je sentais mes yeux se fermer et je luttais contre le sommeil qui commençait à m’envahir. « Il est temps de dormir » me disais-je à moi-même. Je me redressais et commençais à retirer ma robe pour dormir avant de renoncer. Il était vrai que j’aimais dormir nue mais cette fois j’étais trop fatigué pour me dépêtrer de cette robe. Je me mis donc sous les draps et fermait les yeux en souriant. Le lit était vraiment confortable ! Nul doute que j’allais passer une très bonne nuit.

Enfin, c’était ce que je pensais jusqu’à ce que mon sommeil qui était censé être réparateur fut interrompue par un agresseur. Je me réveillais en sursaut en sentant une main se coller contre ma bouche et mon nez, m'empêchant de respirer. Ensuite, ce fut le noir complet. Peut-être n'était-ce qu'un cauchemar.

Le matin, alors que j'étais dans un demi-sommeil, j'essayais d'ouvrir les yeux mais je réussis seulement à être éblouie par le soleil. Hum... Quelle heure était-il ? Mon repas allait surement arriver dans peu de temps. Je devrais peut-être me lever et me préparer pour être présentable. Pourtant je n'en fis rien et je me retournais dans mon lit en m'étirant, prête à dormir encore un peu. Le cauchemar d'asphyxie que j'avais fait m'avait complètement empêché de retrouver mon énergie naturelle. C'est alors que mon corps rencontra quelque chose de chaux, presque brulant. Les yeux clos, je passais ma main sur cette chose pour déterminer sa nature. Chaud, large, qui avait l'air assez bien sculpté et poilu. Pendant une seconde je ne comprenais pas. Soudain j'ouvris grand les yeux de stupeur : c'était une mâchoire d'homme que je caressais. Il y avait un homme qui dormait à mes côtés !

Je ne cherchais pas à comprendre et avec ma force de mouche j'essayais en vain de pousser ce corps endormi du lit. Finalement je décidais que c'était moi même qui partirait de ce lit. En marche à reculons je descendais du matelas toujours aussi confortable et je fis quelques pas en arrière avant que mon corps ne rentre cette fois-ci avec quelque chose de froid. Je me retournais aussi vivement que mon corps le pouvait et la vision qui s'offrait à moi m'horrifia presque plus que l'homme qui avait passé une nuit avec moi.

Pendu au plafond, le corps d'un homme s'agitait dans le vide. Sans réfléchir, je poussais d'un doigt le corps, m'attendant peut-être à une réaction. C'est à ce même moment que mon déjeuner s'était décidé à venir. La femme de chambre qui s'était décidée à entrer sans prévenir, un plateau comportant de délicieuse chose dans les mains, se mit aussitôt à crier. Puis, après avoir poussé son cri capable de réveillé un mort, elle s'enfui en laissant tomber le plateau au sol. Cette fois ci, j'avais perdu toute appétit. Je me retournais vers le lit et je croisais les yeux de l'homme qui était à présent réveillé. Depuis le cri de la bonne femme ou depuis plus longtemps, je ne savais pas. Quoiqu'il en soit j'essayais de lui envoyer un regard froid mais mon visage c'était figé avec une expression de stupeur et d'incompréhension.

"Est-ce vous qui avez fait cela ?" lui demandais-je d'une voix à l'accent légèrement chantant.

D'autres questions me brulaient les lèvres comme "Pourquoi y-a-t-il un pendu dans ma chambre ?" " Pourquoi dormez-vous là ?" ou encore " Avons-nous fait quelque chose de répréhensible pendant la soirée ?". Aussitôt je baissais les yeux sur mon corps : j'étais toujours vêtue de ma robe d'hier. Cela ne voulait pas dire grand-chose mais la présence du tissu me rassurait. Mais pourquoi avais-je pareil trou noir au sujet de sa venue dans mon lit ? Mon cauchemar m'aurait-il réveillé et serais-je descendu à une tarverne pour enfiler l'alcool jusqu'à en oublier la mémoire ? Je ne comprenais rien.


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Dim 03 Jan 2016, 17:54

ft. Aylivæ

「 Innocente culpabilité」
Depuis combien de temps se trouvait-il en ce lieu ? Deux, peut-être même trois heures. Voir même davantage. Il n’en avait aucune idée. Sa perception du temps avait été déstabilisée, sans doute car sa mission l’emportait sur le reste et qu’il ne pouvait faire autrement. Ce qu’il devait accomplir pour son ami s’avérait bien plus délicat que prévu. Il n’avait pas le droit à l’erreur, car contrairement à son camarade, il ne pouvait user de la puissance aussi simplement pour se débarrasser des désagréments, ni même de son adresse intellectuelle qui était tout aussi limitée. Virion devait préconiser la discrétion et rien d’autre. C’est là du seul atout qu’il disposait pour mener à bien la responsabilité qui lui avait été confiée. Furtivement en appui contre un muret à peine plus haut que le mètre, il se faufilait tant bien que mal sur différents plans en longeant tout ce qui se trouvait à sa portée. L’archer écoutait les conversations par-ci et par-là à dessein d’obtenir quelques renseignements. Actuellement, l’homme se trouvait dans l’une des impasses de la rue commerçante du matin calme, encapuchonné d’un textile brunâtre de piètre qualité qu’il avait obtenu au rabais pour quelques pièces. Il n’en avait pas toujours été ainsi. Son opération avait démarré au sein même de l’enfer, mais par la force du hasard et une volonté qu’il avait puisée d’on ne sait où, il se trouvait maintenant ici. Il se surprenait lui-même à faire preuve d’autant de détermination. En même temps, avait-il vraiment le choix ? Dire qu’il avait échoué face à ce démon n’était pas dans ses projets, et pour rien au monde il ne souhaitait le décevoir. Expirant à intervalles réguliers afin de se concentrer un minimum, Virion épongea son front dégoulinant de sueur d’un revers de manche. Il serra davantage la pression de ses doigts sur la branche de son arc avant de s’élancer d’une roulade parfaitement calculée sur le côté. Deux individus de groupes qui conversaient tournèrent la tête dans sa direction, avertie par le bruit qu’il avait causé. Révélant une douce grimace traversée son visage, il tâta le sol sans relâcher son attention sur ces derniers. Lorsque sa main rencontra une pierre, il tenta de la projeter un peu plus loin afin de dévier leurs attentions.

Il savait qu’il n’avait plus le choix. Sans perdre une minute de plus, il se hâta de se relever et galopa le plus vite possible à l’opposé, sans même prendre la peine de se retourner pour voir si oui ou non on le pourchassait. Il n’avait aucune chance en combat singulier et loyal. Enfin, si. Contre un enfant de bas âge certainement, mais pas au-dessus. Le démon n’avait malheureusement pas reçu les gènes de son peuple concernant la bataille. Non seulement il détestait ça, mais en plus il n’était pas particulièrement doué, pour ne pas dire très maladroit. Sa seule chance, c’était de compter sur la rapidité de ses pas ainsi que sur l’espoir. Après quelques secondes d’acharnements, il emprunta une ruelle et se colla subitement contre la pierre des bâtiments. Il devait reprendre son souffle et vérifier qu’il le portait toujours sur lui. Il vérifia à l’intérieur de son costume, soulagé de voir qu’il était toujours présent : son livre. Virion avait effectivement pour coutume de consigner tout ce qu’il faisait lors de ses voyages et de ses quêtes. Cela lui permettait entre autres de garder des traces de ses activités et de ses rencontres. Il aimait beaucoup écrire. Cela agissait comme un rempart au stress lorsqu’il perdait le contrôle de la situation. Le bris d’un morceau de verre le mit sur ses gardes. Mais alors qu’il s’apprêta à remiser son livre pour prendre un peu de recul et vérifier de ce qu’il en était, il sentit son corps l’abandonner de toute force avant de s'écrouler en avant. On venait de le retrouver et de l’assommer. Il n’avait pas été assez vigilant. Pas assez prompt à réagir.

Il lui fallut un long moment pour se réapproprier un début de retour à la conscience. Ne serait-ce que pour ouvrir les yeux, il sentit que c’était laborieux. Une migraine atroce rongeait son crâne comme s’il avait été battu durant des heures et des heures. Ce n’est qu’après avoir été suffisamment éveillé qu’il repéra les nouveaux lieux dans lesquels il se trouvait. Son esprit était encore enchevêtré d’un blanc qu’il ne parvenait pas à remplir, mais après une observation poussive, il décréta se trouver dans un lit, qui plus dans ce qui ressemblait à une chambre d’auberge. Ce n’est qu’après un certain temps d’adaptation qu’il se redressa davantage et qu’il tomba nez à nez avec un pendu a seulement quelques mètres de lui. Mais alors qu’il était dans l'ignorance la plus totale, un cri hystérique vint lui percer les tympans, si bien qu’il essaya vainement d’obstruer ses oreilles avec la paume de ses mains. Comme si ça ne suffisait pas, une jeune femme vint à peu de chose près le soupçonner d’avoir exécuté l’individu dont la corde effectuait encore un balancement d’avant en arrière. Décidément, il ne savait plus quoi penser de toute cette histoire. Néanmoins, il était convaincu d’une chose, c’est qu’il n’était pas responsable de ce meurtre. Aussi devait-il lui répondre, ne serait-ce que pour se disculper d’un acte qu’il n’avait pas commis. « Si j’avais commis telle monstruosité, j’aurais évité de l'accrocher dans la chambre dans laquelle je dors… et la vôtre, accessoirement. L’odeur est insoutenable. » Il lui était difficile d’établir un diagnostic précis quant à la datation du décès. Toutefois, ce n’était pas vraiment sa priorité. Il avait beaucoup de questions à poser lui aussi, et pourtant il ne pouvait pas le faire. Pas maintenant. Imposé par la gravité de la situation, l’homme s’éjecta du lit. Dans son malheur, il avait au moins l’avantage d’être totalement habillé.

Hélas, il se rendit compte qu’il manquait quelque chose. Mon livre, pensa-t-il. Soit il l’avait perdu, soit on lui avait dérobé. Il se tourna machinalement vers la brune qui illustrait la parfaite inconnue à ses yeux. « Puisque la politesse l’exige, on m’appelle Virion. Puis-je savoir quel est le vôtre ? J’estime que nous devrions au moins savoir ça. Après tout, nous sommes dans la même panade. » Il avait murmuré cette dernière réplique pour éviter de trop la mettre en colère. Il ne connaissait rien d’elle. Par déduction, il devait rester le plus prudent possible. « Les gardes ne vont pas tarder. Dépêchez-vous. » Il se pressa à son tour de recueillir son arc tandis qu’il appréhendait un boucan infernal de l’autre côté de la porte. Les gardes étaient déjà au rendez-vous. Ils n’avaient plus le choix, ils se devaient de trouver une autre issue et la seule qui subsistait était… Virion ne savait pas si la mystérieuse inconnue avait dans l’intention de partir, mais il ne lui laissa guère le choix. Se ruant jusqu’à elle, il emprunta sa main dans la hâte et la fit percer par la fenêtre. Celle-ci ouvrait sur le toit, ce qui était d’un avantage considérable pour s’enfuir. Il tira sur son bras pour la précipiter vers l’avant et ainsi la faire s’échouer dans un charriot de paille. Il se dépêcha de sortir et de la faire sortir à son tour. Il devait faire vite, très vite. Lors du passage d’un des gardes, il s’empressa de l’attirer dans une sombre ruelle. Il ne savait ni pourquoi il l’impliquait dans sa fuite, ni si elle serait d’accord avec ça. Ce n’est pas comme s’il avait eu le temps d'y songer de toute façon. « Un coup monté. » Une confession qu’il n’adressait à personne en particulier. Il savait cependant que pour être tranquilles, ils allaient devoir trouver le véritable coupable. Pour ça, il espérait compter sur le soutien de celle qui était impliquée au même titre que lui. Il n’avait pas eu le temps de s’y intéresser, mais il devait admettre qu’elle était plutôt jolie. Il lâcha ensuite sa main et se confondit en excuse.


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Dim 06 Mar 2016, 23:04

ft. Aylivæ Song et Virion


"Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison."

"Innocente culpabilité"
Mon voisin de chambre me donnait un argument convaincant pour me prouver de son innocence. Il était vrai que cela aurait été stupide de dormir près de sa défunte victime. De plus, j’étais sûre que le pendu était là pour être vu. Or, pourquoi le tueur voudrait que l’on le voit avec ce cadavre ? Non, cela n’avait aucun sens. J’étais convaincue.

Cependant, savoir qu’il était innocent ne m’aidait pas à grand-chose. Serait-ce moi qui avait tué cet homme ? Si tel était le cas, je m’en souviendrais, non ? Je secouais la tête. Il ne fallait pas que je pense que c’était moi la tueuse. Si j’aurais tué cet individu, même si j’aurais été dans un état secondaire, alcoolisé ou même si j’avais été possédé, nul doute que je n’aurais pas choisis un tel mode opératoire pour tuer. Afficher un pendu dans ma chambre, quelle faute de gout.

Quoiqu’il en soit je regardais dans les yeux Virion et essayait de me faire plus importante en me redressant un maximum afin de prendre de l’assurance. Apparemment, lui aussi ne savez pas ce qu’il faisait ici alors je pouvais envisager de lui pardonner le fait d’avoir dormi avec moi. « Aylivæ, je m’appelle Aylivæ. » Je fronçais le sourcil et entortilla une mèche de cheveux autour d’un de mes doigts. J’avais entendu son murmure. Nous étions dans la même situation, quelle situation ? Rapidement je réfléchissais aux règles des Gaelyan. Je me souvenais alors que le meurtre était proscrit dans la société. Avoir un pendu dans sa chambre était-il aussi proscrit ?

J’entendais alors du grabuge au rez-de-chaussée. Apparemment il y avait du monde qui s’agitait en bas. Même sans mon audition développée j’étais capable d’entendre quelques phrases. Apparemment Les hommes qui étaient rentres étaient des gardes. Ils étaient à la rechercher de quelqu’un ici car on les avait appelés. Qui cherchaient-ils ? Je n’eus même pas le temps de réfléchir plus amplement à la question que ma main fut prisonnière dans celle de Virion. Sur le coup de la surprise je ne réagis pas, me laissant simplement entraîner à sa suite. Sans comprendre, je passais par la fenêtre alors que j’entendais que les gardes étaient en train de courir pour rejoindre l’étage. Je commençais alors à comprendre. C’était nous que les gardes recherchaient, nous étions suspectés de meurtre ! Et bien sûr, nous étions des fugitifs… Finalement, je n’aurais peut-être pas dû m’arrêter dans cette ville. J’aurais dû continuer mon chemin. Je secouais la tête et me concentrais sur ma course. Ce n’était pas le moment de regretter et de se lamenter. Je m’occuperais de cela après être hors de danger.

Je me contentais de faire attention où je mettais les pieds en suivant l’inconnu qui avait l’air plus expérimenté dans la fuite que moi. Franchissant plusieurs obstacles, je me félicitais de savoir un peu mieux manier ses frêles petites jambes qui m’appartenaient.

Nous arrivions enfin à une ruelle sombre qui aurait pu m’effrayer dans une autre situation mais qui aujourd’hui nous permettait de nous protéger des gardes et de reprendre notre souffle. Je n’arrivais pas à vraiment comprendre comment j’en étais arrivé là. Tout d’un coup, Virion énonçait le fait d’un coup monté. Hum… intéressant mais pour quelle raison ? Me perdant dans mes réflexions, je ne remarquais même pas que l’homme m’avait lâché la main et était en train de se confondre en excuses. « Nous étions tous deux les cibles de ce coup monté… » Sur mon visage une expression songeuse s’installa. « Pourquoi ? » était la question à plusieurs milliers de pièces. Depuis que j’avais quitté l’océan, j’étais assez discrète. Je ne voyais pas qui voudrait me faire du mal. « Le vrai tueur n’avait aucune raison de me prendre pour cible, est-ce aussi votre cas ? » Je plongeais mes yeux bleus dans les siens qui étaient assez ternes. Puis sans lui laisser le temps de répondre, j’enchainais : « Le but du tueur était donc simplement de jouer à tour à deux inconnus ? Par pur plaisir ? » Je n’arrivais pas à répondre à ces questions mais il ne fallait pas rester à ne rien faire. « Si c’est cela, le tueur est surement quelqu’un de vicieux. Mais comment trouver une personne avec seulement pour détails un de ses traits de caractères ? Nous devons nous creuser un peu plus la tête. » Je passais la main à travers mes cheveux et me servis de mes doigts comme un peigne pour démêler mes cheveux noirs. Je répétais l’exercice plusieurs fois jusqu’à n’avoir plus aucun nœud. Cette action me permettait de me concentrait, d’évacuer la pression. Un éclair de génie me frappait dès lors et je me souvenais de ce prétendu cauchemar. « Pendant la nuit, je me souviens d’avoir fait un rêve étrange. J’avais rêvais que je m’étais faite agressé dans mon lit, que l’on m’avait fait perdre connaissance. Peut-être n’était-ce donc pas un rêve… » Je fronçais les sourcils et mon expression songeuse s’intensifier même si je faisais tout de même attention que cette expression ne me défigure pas ou me fasse paraitre légèrement sévère. « Si nous nous référons à cela, nous pouvons penser que l’homme est tout de même assez fort et que sans doute il dégage une sensation de confiance en lui. Oser faire ça pendant la nuit à une dame, il faut vraiment être sans gêne ! » Je regardais mon camarade en cherchant son approbation. « Ou alors … Il s’agit d’une personne qui n’a rien à perdre tout simplement et pour qui faire ceci était indispensable. Nous revenons alors à nous demander pourquoi étions-nous les cibles ? Etait-ce le hasard ? Et aussi, fait important à ne pas oublier, pour quel motif avoir tué et pendu cette personne ? D’ailleurs savez-vous qui avait été ce cadavre, l’avez-vous déjà croisé dans la rue ou n’êtes-vous que de passage ici comme moi ? » Cette fois ci, j’avais vraiment un mal de crâne. Toute ses questions et aucune réponse… J’avais soulevé des points, certes, mais je n’avais pas plus l’impression d’avoir aidé à l’enquête. En réalité je me sentais presque bête d’avoir parlé autant pour finalement n’avoir rien dit de très intelligent…

Je soupirais, me massais les tempes puis, seulement après, je regardais Virion à mes côtés. Je n’avais pas eu l’occasion de beaucoup l’observer jusqu’à présent mais la luminosité de la ruelle ne me permettait que de l’inspecter brièvement. Je pouvais voir qu’il avait une barbe naissante et que sa mâchoire était plutôt bien taillée. C’était surement cela que j’avais caressait ce matin. L'homme avait l'air d'un colosse : il était très musclé et très large. Il était d’ailleurs plus grand que moi. Une différence de taille pas si énorme, d’autant plus que je ne me considérais pas comme étant particulièrement petite même si j’avais eu du mal avec ma taille lorsque j’avais, pour la première fois, échangé ma longue queue de sirène contre de faibles jambes humaines. Je cessais mon inspection très grossière et je changeais donc par la même occasion mon regard pénétrant pour un regard plus léger. w

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Mer 16 Mar 2016, 21:29

[quote="Zane Azmog"]

ft. Aylivæ

「 Innocente culpabilité」
Pourquoi ? Comment ? Et surtout : qui ? En accord avec les nombreuses questions que Aylivæ lui posait, Virion songeait à trouver une réponse à chacune d’entre elles. Il méditait, la main appuyée contre son menton comme marque de méditation intensive. Il fronçait les sourcils en observant les effervescences qu’ils avaient indirectement causées. Il ne comprenait rien à rien, et il n’était surement pas le seul. C’était bien la première fois qu’il se trouvait dans un tel calvaire, lui qui ne demandait jamais rien à personne et qui était de nature sage et docile. Les ennemis qu’il avait se comptaient sur les doigts d’une main, et aucun d’entre eux n’était suffisamment vicieux pour lui causer de tels soucis. « On manque de trop d’informations pour se faire une idée concrète de qui nous veut du mal. Je suis certes un démon, mais ça ne suffit pas à vouloir m’éliminer, qui plus est en vous incriminant vous aussi de la même façon… » Il avait préféré être franc dès le départ et lui confier ce qu’il était. Il savait depuis longtemps comment les gens réagissaient à la simple déclamation de cette révélation, mais comme ils étaient tous deux plongés dans une sale affaire, il estimait normal de lui confier ce qu’était sa nature profonde. L’archer massait les articulations de ses poings afin de détendre ses muscles si jamais il fallait passer à l’action, même s’il préférait éviter ça tant qu’ils le pouvaient. « Nous allons devoir étendre nos recherches à celui des vicieux, Lady. Soupçonner les trois quarts du monde risque de nous prendre beaucoup trop de temps. » Et le temps n’était pas ce qui jouait en leurs faveurs. Virion pouvait toujours altérer quelques traits de son apparence pour se soustraire un peu aux gardes, mais rien de très probant. De plus, la jeune femme n’avait sans doute pas une telle capacité, c’est pourquoi il fallait utiliser le système D, comme certains l’appelaient.

Encore une fois, l’archer subtilisa la main de la demoiselle pour la presser de le suivre à contourner le bâtiment. Il s’arrêta et caressa les extrémités de sa moustache, après quoi il plongea à son tour le regard dans celui de sa camarade. « Je ne me souviens pas avoir déjà vu la tête de la victime, mais peut-être que je me trompe. Il faut retourner à l’intérieur, nous n’avons pas le choix si nous voulons éclaircir la situation. Attendez-moi ici un instant, je reviens au plus vite. Si vous entendez quelqu’un approcher, eh bien hum… cachez-vous derrière ces caisses en bois. » Il désigna la pile à côté d’eux. Il n’aimait pas trop délaisser quelqu’un même un instant, mais il n’avait pas le choix s’il voulait faire ce qu’il avait en tête. Son absence dura une bonne dizaine de minutes, mais il avait fini par revenir avec plusieurs bric-à-brac entre ses mains. Il déposa le contenu sur la caisse la plus haute. Il s’approcha ensuite du coin mural pour s’assurer que personne n’était dans les parages. Il avait apporté divers vêtements et plusieurs accessoires qui leur serviraient à passer incognito. Le déguisement était un art qu’il ne maitrisait pas beaucoup, mais il avait déjà vu quelques personnes le faire, alors ça ne devait pas être si compliqué. « Mettez ce que bon vous semble. L’essentiel est d’être métamorphosé sans paraitre trop suspects. On a vu notre visage pendant seulement quelques secondes, ça devrait suffire. » En espérant qu’il avait raison. Virion montra ainsi l’exemple en endossant une tunique noire -sans manche- qu’il avait volée à un passant. Celui-ci disposait d’une capuche qui lui permettait de dissimuler une bonne partie de son visage.

Il glissa des sortes de lentilles dans ses yeux pour corrompre leurs couleurs naturelles, se passa deux, trois coups de peintures comme le faisaient les chamans sur le visage, et c’est tout. Seule sa moustache pouvait éventuellement le trahir, mais il ne comptait pas s’en séparer. Il ajusta le tout pour faire passer son nouveau style comme tout à fait ordinaire, puis il se présenta à Aylivæ. « Qu’en pensez-vous ? Je suis méconnaissable, non ? » Il tentait de se rassurer, mais il savait bien que ce n’était pas des plus réussis. Lorsqu’elle eut fini à son tour, le démon lui intima de la suivre jusqu’à l’intérieur de l’auberge. Une fois passé le seuil de la porte, quelques regards se tournèrent vers eux, mais plus par curiosité qu’autre chose. Ils se posèrent alors à une table, Virion diminuant son visage pour qu’il soit le moins perceptible possible. Il leva ensuite la main en l’air pour passer commande. Tant qu’à faire, autant passer pour de véritables clients. « Apportez-moi votre alcool le plus fort. Et fournissez à Madame de… ? » La questionna-t-il directement en la fixant. La présence du tenancier se remarquait aisément puisqu’il parlait à voix basse avec quelques hommes qui semblaient être ses employés. Il n’identifiait qu’un seul garde dans les parages à cause de son armement qui ne passait pas inaperçu.

Quant aux restes des clients, ils ne semblaient pas nombreux, mais certains lui paraissaient plus suspicieux que d’autres. Lorsqu’on leur apporta la fameuse boisson, l’archer se jeta dessus pour consommer la moitié du breuvage en un rien de temps. Cela l’aidait à combattre le stress qu’il ne savait pas gérer autrement dans la situation. « Est-ce que vous reconnaissez un client par hasard ? » C’était peu probable, mais autant en avoir le cœur net. Sursautant lorsqu’un violent bruit le surprit, Virion se tourna spontanément vers la porte. Celle-ci venait d’être fermée à clé et bloquée par l’imposant garde. Le tenancier s’approcha du centre, un air sévère sur le visage. « Puisqu’un crime a eu lieu dans mon établissement, je vais devoir vous garder un peu avec nous pour éclaircir la situation. On dit qu’un criminel revient toujours sur les lieux de son méfait, c’est pourquoi nous avons attendu un peu. » Et m*rde. Ils venaient de s’introduire dans la gueule du lion sans le savoir. Ils devaient toutefois réfléchir vite et bien pour trouver une solution. Accablé par l’indécision, l’homme était à court d’idées. Il cherchait à se rassurer en regardant Aylivæ.



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Dim 27 Mar 2016, 19:52

ft. Aylivæ Song et Virion


"Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison."

"Innocente culpabilité"
Comme il me l’avait demandé je restais là à l’attendre. Je me cachais derrière les caisses en bois dès qu’il fut parti. Je n’avais entendu personne approcher mais mieux valait rester prudente. Pendant son absence je réfléchissais. Je pouvais toujours tenter de m’enfuir et de laisser l’homme se débrouiller afin qu’il endosse toute la responsabilité. C’était réellement tentant. Mais c’était aussi trop risqué. Nul doute que les gardes patrouillaient dans les rues à notre recherche. Je pouvais être sûre que j’allais me faire prendre. Je soupirais donc et attendis que mon compagnon de fuite revienne.

Les minutes me paraissaient durer des heures. J’avais faim, la position recroquevillée que j’avais me faisait mal au dos et l’endroit puait tellement que le nez m’en piquait. L’endroit était insalubre. Qu’avais-je fait pour mériter cela ? Et puis où était passé ce démon ? Tout d’un coup une angoisse me tritura les boyaux. L’information « c’est un démon » m’était finalement arrivée au cerveau. Oh non ! Et si… S’il m’avait abandonné ?! Certes j’avais trouvé l’idée tentante mais je ne l’avais pas vraiment fait.

Je me redressais et sortis de derrière les caisses. Je croisais les bras en fronçant les sourcils. Quel homme cruel ! Abandonner une femme sans défense, il faut le faire ! A croire que les démons n’ont aucun sens de l’éthique ou de l’honneur ! Enfin… Certes j’avais entendu des histoires sur les démons comme quoi ils étaient les plus viles créatures que le monde est connu mais je n’en avais jamais réellement rencontré un pour vérifier la rumeur. « Abjecte créature » chuchotais-je pour évacuer la rage qui commençait à me faire grincer des dents.

Mais l’homme revint et je faillis pousser un « Oh ! » de surprise. Il ne m’avait finalement pas laissé me débrouiller toute seule… Cela m’apprendra à me monter la tête toute seule. Je décroisais les bras et laissais mon corps se détendre. Finalement les démons n’étaient peut-être pas aussi terribles que l’on le laissait entendre. Je m’approchais de lui et regardais par-dessus son épaule pour voir tous les objets qu’il avait déposé sur la plus haute caisse. Des vêtements, des accessoires et même des perruques. Je plantais mes yeux dans ceux du démon, l’air intriguée. Il m’expliquait que je devais me déguiser. Je souris devant cette expérience qui s’offrait à moi. Je ne m’étais encore jamais déguisé. Finalement la suspicion pour crime pouvait avoir de bons côtés.

Je m’attachais les cheveux en une jolie couette sur le côté grâce à un ruban bleu ciel tout en laissant quelques mèches encadrer mon visage. Je regardais ensuite le reste des vêtements et saisit un pantalon en cuir et un corset bleu nuit. Je me demandais vaguement où le démon avait trouvé toute ses choses mais la réponse était claire : il les avait dérobé soit à des passants qui ne faisait guère attention soit encore sur des étendages où les vêtements séchaient tranquillement avec le beau temps d’aujourd’hui. J’enfilais donc le pantalon en cuir tout en gardant ma robe. J’hésitais cependant à afficher mon corps au démon pour mettre le corset. Ce n’était pas vraiment par pudeur mais j’avais compris que les Gælyan étaient gêné d’être nu ou de voir un corps nu. Finalement, après mûre réflexion, je décidais de compléter ma tenue derrière la caisse pour cacher ma peau dénudée.

Après avoir agrémenté ma tenue de bottes, je sortais finalement de derrière les caisses et regardais Virion qui avait fini de se déguiser. Il n’avait pas opté pour le total changement de look comme moi mais avait plutôt choisi l’option d’un déguisement discret. L’idée était plutôt pas mal. Cependant sans sa capuche je le trouvais assez reconnaissable. Quoiqu’il semblait être un peu plus mate de peau et d’avoir une nuance de couleur d'yeux différentes mais avec ma défaillance au niveau de mes propres yeux je ne saurais en être certaine. « Ça peut aller je trouve ! Et moi ? J’ai l’air d’une pirate ainsi non ? Ou alors une pure aventurière ?! » J’étais enthousiaste. Le déguisement était une activité plutôt amusante. En tout cas, je n’avais plus rien de la femme aux airs épuisés et en robe blanche d’hier. Tout du moins c’est ce que je pensais. Cependant, pour plus de sécurité je saisis tout de même un éventail en sombre dentelle, surement noire. Je suivis ensuite Virion pour que l’on commence notre enquête sur le terrain.

Nous arrivions rapidement à l’auberge et je sentis quelques regards se poser sur nous. Je baissais les yeux pour éviter que l’on me reconnaisse à leur couleur bleue et suivit Virion à une table. Je fus quelques instants surprise quand Virion appelait un serveur, craignant que cela attire l’attention plus que nécessaire. Cependant ne rien faire aurait pu paraître assez louche. Lorsque le serveur arrivait, Virion passa commande et me demandait alors ce que je voulais. Je levais les yeux vers le serveur et lui sourit gentiment. « Ne pas paraître louche » me répétais-je sans cesse dans ma tête. « Si vous avait du thé, j’en prendrais. Merci. » J’essayais de cacher au mieux mon accent chantant tout droit venu de l’océan.

Le serveur partit, je plongeais mon regard azur dans celui de Virion. Il avait l’air d’observer la salle. Je fis de même, cherchant à croiser un regard suspect. Comment reconnait-on un vicieux ? Est-ce qu’il a, à l’instar de cet homme au fond de la salle, un sourire permanent en coin ? Ou est-ce qu'il, comme cette femme près de nous, regarde son partenaire de table d’un air mauvais ? Je ne savais trop mais je continuais mes recherches en vain mais gardant tout de même en mémoire ceux que je trouvais louche. Lorsque Virion me demandait si je connaissais quelqu’un, alors que nous étions servis, je répondis que non. Je ne lui retournais pas la question, s’il avait reconnu quelqu’un sans doute me l’aurait-il dit.

Soudain un bruit net se fit entendre et toute la salle, y compris nous, se tournait vers la source de celui-ci. Le gérant venait de verrouiller la porte et annonçait à la salle que toutes les personnes ici étaient suspectes, que l’enquête allait débuter. Mais moi et Virion savions que c’était nous qui étions recherché. Nous qui étions désormais piégés, à la merci des autorités, sans pouvoir nous échapper. Nous étions comme des insectes pris dans une toile d’araignée. Les autorités n’étaient cependant pas l’araignée mais sa toile. Le criminel était l’araignée prédatrice. Le seul point positif était que si la théorie du gérant se révélait être juste alors le vrai tueur était bien ici.

Je regardais Virion avec non pas un regard angoissé comme la situation l’exigeait mais avec un regard plein de détermination. Nous devions trouver le coupable avant que les autorités ne nous trouvent. C’était une course contre la montre.

Après le silence de mort qui s’était installé suite à la nouvelle quelques protestations s’élevèrent bientôt suivit par un brouhaha. Le gérant essayait d’expliquer les choses et de calmer la salle mais cette dernière ne semblait pas l’entendre. « Il faut nous éclipser à l’étage. » Nous devions faire au plus vite pour observer le corps. Le temps jouait contre nous. Mais il ne fallait pas agir dans la précipitation et rester prudent, ne pas attirer trop l’attention. « Virion ! Je viens de penser que si nous allons tous les deux à l’étage nous risquons de nous faire prendre. Il faudrait que l’un reste ici pour faire diversion pendant que l’autre monte et part regarder le corps. Ou alors on peut essayer de monter tous les deux car peut être qu’avec deux paires d’yeux on verrait plus de détails. » Je jetais un coup d’œil à la va vite dans la salle, les autorités commençaient à bouger accompagnés de la femme de chambre qui avait essayé de m’apporter mon petit déjeuner avant de voir le cadavre. L’enquête avait débuté pour eux. Il était plus que temps que la notre débute pour de bon. « Si tu choisis la première option, il va sans dire que celui qui ira à l’étage devra être le plus discret possible. Je suis moins imposante que toi alors je pourrais tenir le rôle mais j’ai un problème au niveau des yeux. Autant être honnête avec toi je ne distingue pas les autres couleurs que le bleu. C’est étrange je sais mais c’est ainsi. Je pourrais donc louper des détails que toi tu pourrais voir. Pour celui qui resterait ici, il faut vraiment qu’il attire l’attention de la salle, qu’il détourne complètement les regards qui pourraient se poser sur l’autre. C’est un rôle dangereux car, comme l’attention se porte sur lui, il peut être facilement reconnaissable. Il attirera aussi les doutes. Vraiment, c’est très dangereux. » Je regardais Virion droit dans les yeux, sans aucune pudeur. Cela pouvait même être dérangeant pour lui mais pour moi je ne voyais pas d’inconvénient à cela. On dit que les yeux sont les fenêtres de l’âme alors peut-être qu’ainsi nous pouvions mieux communiquer. J’attendais qu’il fasse son choix. Qu’il mesure tout l’étendue des dangers de chacune des options. Qu’il pèse le pour et le contre de chaque chose.



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Mar 29 Mar 2016, 22:36

ft. Aylivæ

「 Innocente culpabilité」
Alyvae avait jeté son dévolu sur pour une tenue plus… tape-à-l’œil. Deux styles complètement inégaux qui n’avaient vraiment rien à voir. Si l’un prônait la discrétion à l’état pur en étant le plus naturel possible, l’autre avait choisi l’exubérance. Ce n’était pas une mauvaise idée en soi, car plus c’était gros, plus ça passait. C’était toutefois ce qu’il avait pu observer à de nombreuses reprises lorsque Zane parvenait à faire croire n’importe quoi à n’importe qui en étant ce qu’il est : c’est-à-dire excentrique. Toute proportion gardée, elle était un peu pareille, ce qui le rassurait curieusement. « Un pirate très séduisant. Ça ne fait aucun doute. » Virion s’était ensuite débarrassé de leurs vêtements d’origines en les confinant dans la caisse voisine. C’était plus convenable s’ils préféraient prévenir de futurs ennuis. À défaut d’en chercher, ils allaient déjà devoir trouver une stratégie pour se soustraire à de fausses accusations. C’était quelque chose qu’ils ne pouvaient pas faire seuls, seulement pour ça, il devait effectivement avoir confiance en sa compagne. Il espérait qu’elle ne lui ferait pas de coups tordus, car s’il était bel et bien un démon, c’est souvent lui qui devenait le dindon de la farce à cause de sa trop grande amabilité. Bon, à première vue elle n’était pas vraiment comme ça. La première impression étant toujours la bonne, il se fia à elle sans poser aucune condition. En arrivant à l’intérieur de l’auberge, s’ils s’étaient attendus à recevoir un tel accueil, ils auraient surement réinterprété leur planification. Oh, mais quel plan ? C’est vrai qu’ils n’en avaient aucun. Ils s’étaient juste lancés dans l’action sans envisager les conséquences qui pourraient en découler. Ils étaient en roue libre. Reste à savoir si cette liberté allait payer ou non. Dans l’absolu, c’était un peu mal parti pour être le succès du siècle. Le piège s’était doucement refermé sur eux, et plus les secondes défileraient, plus le piège en question serait difficile à briser.

Dans la panique générale, il en oubliait presque de réfléchir à une solution de secours. Heureusement, il pouvait compter sur Alyvae pour lui sortir un arsenal d’idées vis-à-vis de ses intentions. Elle allait presque trop vite pour lui, entre son projet de se rendre à l’étage pour regarder le corps et le fait de laisser l’un des deux ici. La question qui lui brûlait les lèvres c’est : pourquoi ? Il n’était pas un grand penseur, et tout ce qu’il savait faire c’était d’user de ses connaissances pour se sortir des embrouilles dans lesquels il se fourrait. Cela dit, c’était un peu différent cette fois-ci, puisque rien de tout ça ne pouvait l’aider à trouver LA solution miracle. À défaut de trouver un schéma vraiment convaincant, il fit confiance à sa partenaire. Hésitant, il chercha ce qui lui semblait le plus abordable. En résumé, soit il choisissait de prendre un risque, soit au contraire il préférait la sécurité pour aller se réfugier à l’abri des regards. « Je vais rester ici pour empêcher les autres de monter. Je pense que je pourrais faire ça durant une dizaine de minutes. C’est court, mais c’est tout ce que j’ai à t’offrir. Si le coupable est encore ici, alors il peut très bien être autour de cette table comme au-dessus. Tu prends également un risque en y allant, mais j’ai confiance en toi. » Oui, mais voilà, comment emprunter les escaliers avec tous ces gardes ? C’était là le vrai puzzle. Pour le régler, il était forcément contraint de mettre ses projets à exécution maintenant. Pas le choix. Alors qu’il acheva son verre d’une traite, il posa ensuite sa main sur celle d’Alyvae en la regardant dans le blanc des yeux. « Bonne chance, Lady. » Lorsqu’il se leva de sa chaise, le démon tangua quelques instants avant de se reprendre. Les gardes lui recommandèrent immédiatement de s’asseoir et de ne pas bouger pendant qu’ils fouillaient l’établissement, mais il n’en fit rien. Il avança de quelques mètres avant de heurter une table ainsi qu’un client. Virion jouait à l’homme ivre, et force est de constater qu’il le faisait très bien.

Au moindre contact, Virion haussa le ton pour se prendre la tête avec le premier venu. Les nerveux étaient légions dans cette partie de la région, alors c’était un jeu d’enfant de tomber sur l’un deux. « Tu m’as fait mal… Excuse-toi tout de suite ! » Il s’adressa à son pseudo-agresseur avec une voix légèrement modulée pour paraitre aussi réaliste que celle d’un homme qui ne savait plus prononcer les mots correctement. Son jeu d’acteur, il le tenait d’un certain personnage égocentrique. Il l’avait vu tellement de fois faire ça qu’il avait finalement appris à le reproduire. « Me cherche pas si tu veux pas d’embrouilles l’ami ! » « C’est toi qui as commencé, crétin ! » « Viens ici qu’on règle ça entre deux moutons ! » « Espèce de… » La provocation avait tellement bien fonctionné que les deux individus se sautèrent dessus en se menaçant de coups de poing, qui pour la plupart, n’atteignaient jamais leurs cibles. La scène était si pitoyable vu de l’extérieur que même les gardes ne savaient trop comment réagir à ce numéro de cirque. Pour rajouter un peu de poudre à ce feu, le démon entraina son camarade de discorde dans une chute aussi pittoresque que ridicule, ce qui eut tôt fait de faire éclater la table en dessous d’eux qui se retrouva bien vite en morceaux. Les gardes intervinrent à ce moment précis pour venir les arrêter. Même à plusieurs, ils rencontrèrent quelques difficultés pour les séparer. Virion fit un clin d’œil imperceptible à son amie pour qu’elle agisse dès maintenant. C’était le moment idéal pour monter. Lorsqu’elle parvint enfin à s’infiltrer à l’étage, l’homme préserva encore un peu son attitude mal éduquée pour hurler après les gardes qui, après un bref combat contre lui et l’autre homme réussirent à le maitriser. Il dut même récolter un sacré coup sur le visage pour parvenir à le faire taire.

Le tenancier de l’auberge ; un homme grand et distingué les fit tous les deux s’asseoir sur une chaise. Il s’approcha du premier et lui procura un puissant coup de pied dans l’estomac. Quand ce fut à son tour de recevoir la punition, Virion s’aperçut que le propriétaire en question avait des pupilles blanches. Il était plus qu’étrange. Il ne l’avait pas remarqué tout à l’heure, mais il dégageait quelque chose de fort, de très fort. « Vous êtes dans mon monde ici. Et dans mon monde, ce sont mes règles qui régissent la loi. Mes règles qui contrôlent absolument tout. Vois-tu, je suis quelqu’un d’assidu, quelqu’un de franc… quelqu’un d’intelligent. Ton déguisement est certes amusant, mais… » Il abaissa sa capuche pour dévoiler son visage. Mais pas seulement. Il fit tour à tour disparaitre tous les petits changements qu’il avait entrepris sur son corps. Certes, il n’avait pas fait grand-chose, mais comment avait-il pu élucider tout ça rien qu’au premier coup d’œil ? Disposait-il d’un pouvoir particulier ? Des chances que oui. Ce dernier semblait réfléchir, et après mûre réflexion, il prit la parole. « Élisabeth. Cet intrus, il était bien dans la chambre n’est-ce pas ? » La femme qui semblait apeurée acquiesça par plusieurs mouvements positifs de la tête. Sans la voir venir, Virion se prit alors une grande gifle qui lui décolla la moitié du visage. Une simple baffe avait failli le mettre hors d’état de nuire. « Attachez-le dans le sous-sol. Nous allons lui faire cracher le morceau. » Les gardes obéirent et amenèrent donc le principal suspect dans la partie ténébreuse de l’établissement. Quant au reste, il demanda au dernier garde d’aller jeter un œil à l’étage. La situation devenait très compliquée.




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Mar 28 Juin 2016, 19:06

ft. Aylivæ Song et Virion


"Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison."

"Innocente culpabilité"
Voir un homme ivre me faisait toujours le même effet : cela me mettait dans la plus totale incompréhension. Après tout, je n’avais jamais succombé à l’ivresse alors cet état m’était encore inconnu. J’observais Virion effectuer son jeu d’acteur avec plus ou moins de succès, me retenant de rire devant l’absurdité de la situation. Quand enfin Virion me fit un signe, imperceptible pour celui qui ne faisait pas attention, je me dirigeais au pas de course vers l’étage. Une fois que j’eus gravi les marches de l’escalier quatre par quatre je me blottis contre le mur alors que l’adrénaline commençait à se déverser dans mes veines. Comment ne pas se faire prendre à présent ? Je ne pouvais compter que sur moi-même, Virion en avait fait assez. Je savais que je n’étais ni très agile ni très discrète. En réalité j’étais même plutôt maladroite avec ses jambes humaines.

Je commençais doucement à longer l'un des murs du couloir menant à de nombreuses chambres dont la mienne. Je n'avais plus le temps de réfléchir à mes capacités de discrétion étant donné que je n'avais que dix minutes d'après Virion. Dix minutes s'étaient peu mais j'allais devoir faire avec. Je faisais attention ou je mettais les pieds, espérant que le plancher de grincerait pas à chacun de mes pas. Le plancher n’était cependant pas du même avis et semblait protester par un bruit aigu à chaque fois que je lui marchais dessus. Saperlipopette ! J'avais l'impression que toute la ville pouvait entendre le grincement mais j'avais surement cette impression car je voulais être des plus discrètes.

" Allez, Aylivæ tu y es presque ! " m’encourais-je en chuchotant. C'était déjà un exploit que je n'avais croisé aucun garde qui surveillait le couloir. Nous parlions tout de même d'une scène de crime ! Cependant aussitôt que j'avais pensé que l'étage n'était pas surveillé j'entendis des voix venant de ma chambre. La chambre où se balancer un pendu. Nom d'un Ætheri ! Prise de panique je me réfugiais dans la chambre la plus proche. Heureusement celle-ci était vide ! Qu'aurais-je fais si quelqu'un m'avais vu. Il fallait que je me calme...

Je fermais les yeux, essayant de récapituler la situation : il ne me restait sans doute plus beaucoup de temps mais, surtout, le gros hic était que la chambre était complétement surveillée. J'imaginais sans mal qu'une horde de garde et d'inspecteur était en train de vadrouiller dans celle-ci. Mentalement je priais pour que les inspecteurs étaient en train de résoudre par eux même le problème mais s'était sans doute un espoir illusoire. Après tout, même moi et Virion n'avions aucune explication. Nous savions très peu de chose : Premièrement, nous nous étions réveillé côte à côte alors que si j'étais sûre d'une chose c'était bien que je ne m'étais pas endormi au côté d'un homme, et encore moi d'un Gælyan ! Cela impliquait donc que... Euh.... " Allez, Réfléchis un peu ! " me grondais-je discrètement. Ce n'était pas que j'étais particulièrement bête mais je n'avais aucun esprit d'analyse et ma rapidité de réflexion était assez faible. Je devais me concentrer. Bon alors... On m'avait fait perdre connaissance durant la nuit. Comment ? Surement avec une sorte de potion. Bien que j'ignorais pas mal de choses sur ces solutions je savais qu'elles étaient capable de grandes et diverses choses. Je savais aussi qu'il fallait être particulièrement intelligent pour en créer - à moins d'avoir une livre de recette. Quoi d'autre... la création de potion demandait des ingrédients particuliers, rares. Ces derniers devaient sans doute coûter un paquet de pièce d'argent ou d'or. Le coupable était donc riche. Enfin c'est ce que je supposais.... Deuxièmement, l'on avait pendu la victime. Cela pouvait supposer deux choses : Soit la victime c'était suicider dans notre chambre et donc la victime était notre coupable, soit l'on avait emmené son corps ici et cela supposé que le coupable était fort. Troisièmement, on nous avait pris pour cible de ce coup monté. Quels étaient nos points communs ? Eh bien... nous étions du côté maléfique de la balance. Sachant cela peut de monde, à part les autres êtres maléfiques, avait une bonne opinion de nous. Était-ce suffisant pour nous accuser de meurtres ? Hum... Bonne question auquel je n'avais pas de réponse. Cependant supposions que c'était le cas, le réel coupable serait donc soit un être bénéfique (qui aurait commis un meurtre ?) soit un être neutre.

Je commençais à m'arracher les cheveux. J'étais en train de perdre un temps précieux mais j'avais besoin de ce moment de réflexion. Peut-être était-ce cette réflexion qui allait nous sortir d'affaire. Et puis... Surtout, j'essayais de gagner du temps. Je n'avais nullement envie de me pointer dans la chambre alors qu'il y avait plein de monde. Il fallait que je trouve une solution à ce problème aussi.

Je soupirais tout en regardant la chambre décoré sur le thème de la pèche comme si elle allait me donner la solution. Une solution qui fit presque tilt lorsque mes yeux se posèrent sur la fenêtre. Je m'approchais de cette dernière et l'ouvris. J'étais bien passé par une fenêtre dans la journée sans trop d'incident je pouvais le refaire. Prudemment je passais une jambe après l'autre au-dessus du rebord de la fenêtre et posais les pieds sur le toit qui nous avait donné l'occasion de nous enfuir.

A pas de loup je me rapprochais de la fenêtre de ma chambre et très très doucement je me risquais de faire apparaitre le haut de mon crâne à la vue des gardes pour voir à l'intérieur. Comme je l'avais pensé la chambre était remplie de garde et un inspecteur tournait autour de la victime. Je me concentrais sur celle-ci. Je remarquais encore une fois les signes que la victime avait suffoqué. Je ne les connaissais que trop bien étant donné que l'un de mes anciens passe-temps était de noyer les Gælyans. Il n'y avait aucune trace apparente de blessure, d'un coup.  La victime avait soit été contraint par menace de se pendre soit elle avait été rendue inconsciente par une potion soit encore une fois la victime s'était suicidée de son plein gré ici.  J'observais cette fois un peu plus sa personne et non l'état de son corps sans vie. Il s'agissait d'un homme qui donnait l'impression d'avoir trente ans. Aucune caractéristique ne trahissait l'appartenance à sa race. Il semblait assez musclé et ses vêtements étaient assez distingués. Je continuais de chercher des indices quand soudain mon regard fut attiré par un groupe de garde qui venait de débouler dans la chambre. Mes yeux rencontrèrent alors ceux d'un garde. Autant pour la discrétion ! J'effectuais un grand demi-tour pour fuir mais, je ne sais comment ou par quel maléfice, je me fis un auto-croche-pied et je me retrouvais bien vite face contre tuiles. Les gardes arrivèrent bien vite à la fenêtre et ils ne tardaient pas à s'emparer de moi.

Je ne luttais pas une partie car je n'avais pas la force de lutter et une autre partie parce que j'étais alors trop occupée à pleurer toute les larmes de mon corps tantôt à cause de ma chute ridicule et tantôt car l'on m'avait attrapé et j'imaginais déjà toute les sortes de torture que l'on allait me faire subir.

La vision trop troublée par mes larmes je ne voyais même pas où l'on m'emmener. Enfin, l'on s'immobilisait et je sus que c'était la fin. Élisabeth, c'est elle l'autre complice ? Il eut un silence, j'entendais que l'on s'approchait de moi. J'essayais d'arrêter de pleurer, de me montrer forte mais je ne l'étais pas et tous mes efforts étaient vains. " Vous êtes vraiment sûre ? C'est que là... Comme cela... Elle n'a rien d'une meurtrière. Mais peut-être n'est ce qu'un jeu d'acteur ! Après tout son complice nous a déjà fait le coup en jouant à l'Homme Ivre. Emmenez là aux côtés du garçon, voyons quelles informations ont peut en extraire. " J'eus un hoquet de surprise quand on se remis à marcher. Torture me voilà ! Mes larmes cessèrent comme si je n'avais plus assez d'eau en moi à déverser. Je m'essuyais les yeux en espérant qu'ils n'étaient pas trop gonflés et rouge. Stupide inquiétude étant donné que les lieux étaient réellement sombres.

Enfin, je voyais Virion et je ne pus m'empêcher d'avoir un petit sourire, rassurée de sa présence. Un sourire qui s'effaçait bien vite quand je me rendis compte qu'il avait morflé à cause de la bagarre et surement à cause de coups administré au bon soin des gardes ou du tenancier. Je déglutis. Hors de question que je verse mon sang noble ici !

Lorsqu’enfin les gardes me déposaient près de Virion je posais ma main sur son bras. Un maigre réconfort, je le savais mais s'était toujours cela de pris. Et puis, c'était un peu ma faute s'il avait subi tout cela. Je fixais le tenancier prudemment. Il ne nous rester que peu de carte en main avant de séjourner pour toujours en prison. Il était dans je jouais carte sur table. Je pressais le bras de mon compagnon, y cherchant moi-même la force de parler. Je m'éclaircis la voix en toussant. Cela eut pour effet d'attirer tous les regards à moi. Je me sentais alors très intimider mais il fallait que je dise tout au tenancier. Je ne voulais ni finir en prison, ni faire honte à ma famille en me dégonflant. " Euh... Hum... comment dire....Ce... Ce n'est pas nous les cou-coupables " bégayais-je. Le tenancier levait un sourcil interrogateur. Je continuais : "Nous sommes les victimes d'un coup monté. Je... euh... je vais pleurer....Je... Enfin nous sommes revenus ici afin de prouver notre innocence. Et je veux bien croire que nous ayons l'air de coupable à vos yeux mais je peux vous promettre que nous sommes innocents. Nous ne nous connaissions même pas avant ce matin lorsque nous nous sommes réveillés dans la même chambre avec une personne pendue à nos côtés" Je me tournais alors vers Virion, les yeux brillants parce que je me sentais refondre en larme si j'allais continuais. J'étais beaucoup trop intimidée. Je lui expliquais ce que j'avais vu et ce que j'avais déduis. Je lui dis que selon moi soit la victime était le coupable soit le coupable était quelqu'un de fort, d'intimidant et surement assez riche et intelligent. J'essayais de n’omettre aucuns détails mais je me savais au bord de la seconde crise de nerf. Aussi j'essayais de tout lui dire le plus vite possible.


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Sam 02 Juil 2016, 19:28

ft. Aylivæ

「 Innocente culpabilité」
Le plan ne s’était pas du tout déroulé comme prévu. Tout allait de travers. C'était comme si les Dieux avaient décidé de s’en mêler en lui faisant passer un sale moment. Les coups successifs qu’on lui décochait dans la mâchoire pour le forcer à avouer des crimes qu’il n’avait pas commis lui rappelaient à quel point il était faible et sans défense à ce moment. Il n’avait pas la chance d’être né sous la bonne étoile. Sa force n’était rien comparé à ses semblables qui l’outrepassaient à tous les niveaux. Ses habiletés belliqueuses n’étaient pas mieux favorisées. Tout ce qu’il savait à peu près faire correctement, c’était de trouver des solutions, mais même pour ça il était désormais à court d'idées, ignorant de quelle façon réagir pour sortir de ce mauvais pas. Il espérait vraiment que Alyvae découvre quelque chose qui pouvait les discriminer tous les deux, qu’ils pourraient ensuite repartir sur des bases saines et effacer l’ardoise comme si rien ne s’était produit. Il n’en voulait pas particulièrement au gérant qui accomplissait son devoir, pas plus qu’aux gardes qui le maltraitaient à l’instant. Il était trop bonne pomme pour faire culpabiliser quiconque. Et de toute façon, il ne se trouvait pas dans un tel état d’esprit.

Renoncer à la vie lui paraissait si facile qu’il aurait presque demandé à ce qu’on le tue sur-le-champ, ici. Il l’aurait fait, s’il avait été reclus dans cette galère. Seulement, voilà, la sirène se trouvait dans le même bateau que lui, c’est pourquoi il ne se sentait pas d’humeur à l’abandonner, sans quoi la honte aurait plané au-dessus de sa tête jusqu’à ce que son dernier souffle soit poussé. Par ailleurs, la jeune femme le rejoignit plus tôt que prévu dans la cellule. Le tenancier était définitivement quelqu’un de réfléchi et méthodique qui ne se laissait pas faire. Dommage qu’il se soit fait berner en condamnant de faux coupables. Virion avait les yeux boursouflés à cause des coups incessants qu’il avait reçus sur le visage. Sa paupière était gonflée d’un bleu assez énorme. Il ne voyait plus aussi bien que tout à l’heure, toutefois il s'aperçut que sa camarade ne se sentait pas dans son assiette et qu’elle n’avait pas trouvé plus de preuves pour les disculper. Il tenta de la rassurer du mieux qu’il pouvait en posant à son tour sa main sur son bras, puis malgré son souffle saccadé par la fatigue, il afficha un sourire plein de promesses. « Je vais te sortir de là, Alyvae. » Il marqua une pause en s’assurant que le garde campé un peu plus en retrait de leur cage ne les écoutait pas. Il chuchota pour se faire entendre uniquement par elle. « Nous n’avons plus le choix. J’ai fait tout ce que je pouvais pour ne pas agir comme les miens. Il semblerait qu’on me refuse ce dilemme. Je vais les neutraliser pendant que tu quitteras ce bâtiment, c’est compris ? Je ne veux pas que tu t’occupes de ce qui peut m’arriver ou non. Je suis un démon. Je ne peux plus mentir sur ce qui est fixé depuis bien trop longtemps. » Il devait prendre les choses en main et ne plus se laisser faire. La situation ne pouvait qu’empirer. Aucun miracle ne viendrait arracher la grille avant de les transporter à l’extérieur.

Il ne devait plus hésiter. Son regard était d’ailleurs pour la première fois éveillée par la solidité. Il ne reculerait pas. Après cette décision risquée, il engagea sa main sur le haut de son crâne pour faire apparaitre une longue tige en métal qu’il s’était appropriée durant son magnifique jeu d’acteur dans le bar. Il inséra la tige dans la serrure puis se concentra de toute ses forces sur ce qu’il faisait tout en essayant de faire taire le bruit qu’elle produisait. Il suait beaucoup, notamment à cause du stress et de la délicatesse que son geste requérait. Heureusement, le cliquetis qui indiquait l’ouverture de la porte fit attestation de son accomplissement. Le garde se tourna précipitamment, les yeux exorbités de stupeur quand il comprit qu’ils essayaient de lui échapper. Virion ne perdit pas une seconde et fonça tumultueusement sur ce dernier qu’il frappa sur le sommet du crâne avec une bouteille d’alcool vide qu’il eût saisi sur son passage. Elle se brisa avant de l’assommer. « Vite. Nous devons emprunter ce passage. » Il essayait de faire en sorte qu’elle fasse tout son possible pour dépasser ses limites.

Une fois à l’extérieur, d’autres gardes revinrent. Ils n’étaient pas nombreux, juste trop bien équipés pour les prendre de front. Il serra les dents et confisqua la main de sa complice qu’il tira dans une direction totalement opposée à laquelle ils devaient se rendre. Ils empruntèrent une sorte de ruelle qui aurait largement de quoi les faire ralentir. Abusivement toutefois, ils rencontrèrent un cul-de-sac bloqué par un grand muret. Ils étaient pris au piège. Il s’attendait à ce que ça se termine ainsi. Il s’y était préparé. Il agrippa Alyvae par un pan de sa tenue et la glissa en hauteur en utilisant sa force et son élan. Pour ça, il était au moins fier de disposer de cette technique si chère à son peuple. « Maintenant, partez ! Je m’en sortirais quoiqu’il advienne ! » Sans se retourner, il se jeta sur les gardes en hurlant comme si c’était la dernière fois qu’il le pouvait. Il éloigna ceux-ci en rentrant férocement dans leur corps en armure, et pour la première fois depuis longtemps, il se battait comme jamais il ne l’avait fait auparavant. Ses coups portaient réellement atteinte à ses adversaires qui se défendaient avec acharnement pour l’empêcher de lui faire gagner du terrain. Il s’éloigna ensuite pour attirer les soldats à sa poursuite, mettant définitivement hors de danger la jeune femme. Les bruits liés aux chocs continuaient d’avoir lieu. Ils s’affrontaient toujours plus, jusqu’à que le calme revienne hermétiquement dans la cour de la prison.


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Sam 02 Juil 2016, 23:28

ft. Aylivæ Song et Virion


"Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison."

"Innocente culpabilité"
Je sursautais lorsque j’entendis le verre se briser sur la tête du garde. Ma main devant ma bouche, je commençais à m’immobiliser de stupeur. La situation n’allait pas s’arranger, je l’avais compris. Nous devions fuir une bonne fois pour toute. Ne jamais revenir. Ou du moins ne pas revenir avant un certain temps.

Je fixais le corps inerte du garde qui sombrait au sol. Le bruit de son atterrissage me fit hoqueter de surprise. Le choc avait dû être violent. Tremblante, je regardais Virion, le dévisageais. Cet homme m’avais promis de me sortir de cette galère. Cet homme s’était pris des coups pour moi. Son visage était défait, boursouflé et plein d’ecchymoses. Il avait dû souffrir énormément. Et moi qu’avais-je fait ? Les piètres informations que j’avais recueillies n’avaient pas suffi à nous disculper de cette affaire. J’avais brillé par mon inutilité. Cet homme… Je ne savais plus quoi en penser. Il était un démon. Il était un Gælyan. Tout indiquait que je ne pouvais pas lui faire confiance, qu’il était mauvais. Et pourtant…

Je regardais l’homme qui gisait à terre. Virion n’avait pas hésité une seconde. Il avait usé de violence. Peut-être avait-il aimé cela. Je frissonnais et regardais Virion qui m’informait qu’il fallait vite partir. Les autres n’allaient pas tarder. Je réalisais alors que j’étais dans une sorte d’état de choc, d’immobilisme. Je me reconcentrais, détournant mes yeux bleus de la scène de violence, regardant à présent le passage indiqué par Virion. J’hochais la tête et démarra au quart de tour. Il n’y avait plus le temps de se plaindre de ses jambes fragiles. Il fallait courir. L'adrénaline brulait dans mes veines, l’instinct de survie m’ordonnait de ne pas ralentir, de fuir le plus vite qu’il m’était possible.

De nouveau à l’extérieur je plissais des yeux, la lueur du soleil me brulait les rétines, rendant ma vision complètement blanche. J’entendais les gardes derrière moi. La panique s’installait de plus en plus dans mon être. Je tendais la main, à la recherche de Virion. « Virion… » Murmurais-je, complètement paniquée. Je ne savais pas s’il m’avait entendu mais le contact de sa main brulante prenant la mienne me rassura. Je n’étais pas seule, il n’allait pas m’abandonner.

En courant, il m’entrainait à sa suite, me servant de guide pendant que mes yeux se réhabituèrent à la lumière du jour. Ce qui ne tardait pas. Cependant, même si je voyais de nouveau toute à fait « normalement » je gardais ma main dans celle de Virion, ne la retirant pas. Il était étrange de réaliser que ce démon, cet homme du mal, me protégeait. Je me mordais la lèvre inférieure en proie à de la culpabilité. Je m’en voulais affreusement d’avoir voulu l’abandonner à un moment. Les Gælyan n’étaient-ils pas censé n’être que de la chair ? N’être que des êtres stupides qui se laissaient séduire par des chants ? Fallait-il que je revoie tous mes préjugés, comme me le conseillait souvent Sam. Sam… Allais-je le revoir ou n’allais-je jamais sortir de cette affaire ennuyeuse ? Je pressais la main de Virion, me donnant le courage de continuer. Mes jambes, tout comme mes poumons, m’ordonnaient de m’arrêter mais ma tête ne me disait qu’une seule chose : "Cours pauvre idiote !" Je choisissais de l’écouter. Je ne m’arrêterais que lorsque je serais hors de danger ou lorsque mon cœur, trop épuisé, aura tout simplement cessé de battre.

Nous empruntions une étroite ruelle de sorte de ralentir les troupes armées qui nous courraient après. Cependant, le destin et les Ætheri ne semblaient pas être avec nous car nous tombions peu de temps après sur un cul de sac. Notre voyage allait-il donc s’arrêter ici ? Soudain, je me sentais décoller du sol avant d’atterrir sur le muret qui nous bloqué le passage. J’allais fuir comme il me le demandait avant de me dire que je pouvais peut-être l’aider à se hisser à mes côtés. Cependant cette réflexion fut vaine, autant espérer qu’une fourmi soulève un manoir. Je n’avais pas assez de force. Je me penchais en avant alors même qu'il s'était détourné de moi. « Vous avez tout intérêt à vous en sortir ! Je compte sur vous. » J’essayais d'afficher un sourire plus ou mois réconfortant, en vain, j’avais tellement peur. « Ne me décevez pas. » Finissais-je par lui ordonner avant de me redresser de passer de l’autre côté du mur, disparaissant ainsi.

Des hurlements, presque inhumain, retentirent. Je me bouchais les oreilles, ce son attaquant bien trop violemment mon ouïe très fine. Je fis un premier pas avant de m’arrêter. Mon cœur se serait à l’idée d’abandonner l’homme qui m’avait sauvé. Dans mon fort intérieur, je me convainquais qu’il ne s’agissait là que d’une question d’honneur, de gratitude. Il m’avait bien trop aidé. J’avais contracté une sorte de dette envers lui. La moindre des choses étaient de vérifier si, à la fin du combat, c’était bien lui le vainqueur. « Et puis, il faut aussi que je récupère mes véritables vêtements. » Disais-je d’un air totalement détaché.

J’attendis alors patiemment, recroquevillée dans un coin sombre de la ruelle que je n’entende plus le combat qui avait l’air de s’être bien éloigné. Je fus tout de même surprise de constaté qu’aucun garde ne vérifiait la ruelle. Ils pensaient surement, à raison, que j’avais couru jusqu’à la sortie de la ville, que j’avais peut-être déjà embarqué dans un rafiot ou un navire afin de m’éloigner le plus possible du Continent.

Je me dirigeais alors vers le lieu où avait eu lieu le massacre. Il y avait beaucoup de garde inerte. Je clignais plusieurs fois des yeux, essayant d’y faire abstraction. Des yeux, je cherchais vigoureusement Virion tout en l’appelant timidement. Je savais que des renforts n’allaient pas arriver d’une minute à l’autre car ses derniers devaient surement être à ma recherche à l’heure qu’il était. Cependant, j’avais peur que Virion ne réponde pas, qu’il fasse partie de tous ses corps inertes. Mon coeur commençait à battre follement dans ma poitrine. Je mis une main sur cette dernière, essayant ainsi de les calmer.

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Mar 05 Juil 2016, 23:04

ft. Aylivæ

「 Innocente culpabilité」
Si tout le monde s’était soudainement tût, ce n’était pas pour rien. Soit Virion, soit les soldats étaient passés à tabac. Peut-être même les deux. Aucun signe extérieur ne laissait entendre qu’un quelconque survivant était dans les parages. Le pourcentage de chance pour que les deux hommes se soient entretués était élevé, car quand bien même le démon s’était débarrassé de tous ses assassins, il paraissait peu probable d’imaginer qu’il s’en était sorti sans aucune séquelle. Et pourtant, alors qu’Aylivae était dans les parages, la silhouette du gentilhomme aux idées insensées se révéla auprès d’elle sans aucun bruit apparent. Il arrivait à poser un pied devant l'autre – ou du moins à imiter la marche – en s’aidant d’un long bâton en bois qu’il avait attrapé durant l’altercation. Il s’en était servi comme d’une arme non létale, si bien qu’il n’avait assassiné personne. Il s’était juste contenté de leur faire passer un seul quart d’heure et de les assommer ensuite suffisamment fort pour les mettre hors d’état de nuire. Virion était certes mal en point, mais il refusa toute aide lorsque son aimable compagne s’inquiéta pour lui. Il pouvait encore se débrouiller par ses propres moyens, même si cela lui demandait des efforts surhumains pour y parvenir. Il avait l’impression que quelqu’un s’amusait à le frapper à coups de marteau derrière le crâne et qu’on continuait de le poignarder sur diverses parties de son corps. Ses plaies étaient nombreuses et elles avaient surement dû saigner abondamment avant qu’il se soit couvert de bandelettes qu’il avait lui-même improvisées à base de tissus. Il mit un certain temps avant de recouvrer son souffle, et le double de celui-ci pour remuer les lèvres et s’exprimer à peu près correctement. « J’ai failli y passer. » Affirma-t-il d’abord en riant grossièrement et en toussant ensuite. Il intercepta une gerbe de sang dans sa main qu’il essuya plus tard sur ses vêtements teintés par ses blessures. Il reprit une nouvelle fois son souffle.

« J’espère que vous n’avez rien, Dame Aylivae. Mon sacrifice n’a pas été vain. Voyez-vous, en combattant ces hommes, j’ai appris quelques informations cruciales. » Il fouilla dans son veston en quête du vélin qu’il avait trouvé sur le groupe de soldats. Il le confia à la jeune femme pour qu’elle juge par elle-même ce qui y était inscrit. Pour résumer, la lettre était signée du nom d’un certain E. Y., quelqu’un qui avait le bras long pour faire intervenir le tenancier du bar ainsi qu’un groupe de mercenaires à sa charge. Effectivement, le message les remerciait d’avoir collaboré avec le gérant, à savoir l’organisateur ainsi que l’instigateur direct du crime qui avait eu lieu. En d’autres termes, ils s’étaient fait berner jusqu’au bout par celui qui était finalement le seul à pouvoir commettre un meurtre dans son propre établissement tout en ayant accès à toutes les chambres. Virion s’avança d’un pas maladroit, presque maladif. Il semblait à la fois en colère et dépitée par cette nouvelle. Ses yeux à moitié gonflés par les coups se perdirent dans ceux de sa partenaire. « Nous devons régler ça une bonne fois pour toutes, mon amie. Je tiens à savoir ce qui l’a poussé à faire ça, et pourquoi nous avoir choisi personnellement. Il y a des tonnes de questions que j’aimerais éclaircir, mais pour ça nous devons le suivre et le surprendre en pleine nuit. » Dit-il avant de tourner les talons puis de s’éloigner avec la démarche d’un vieillard. « Bien entendu, je ne souhaite pas vous impliquer dans ce qui pourrait finir comme une tragédie. Vous devriez renoncer à la vengeance, ce n’est pas fait pour vous. » Même s’il n’était pas le vrai fautif de cette mésaventure, le démon tenait à ce qu’elle aille pour le mieux, à l’écart du danger comme ça devait être son cas.

Il caressa brièvement sa barbiche, une manie qui le suivait quand il se mettait à réfléchir. Il inséra sa main dans son veston afin de brandir une bourse pleine d’or qu’il donna de bon cœur à Aylivae en lui subtilisant la main pour la déposer dans sa paume. Il referma alors ses doigts pour lui prier de la garder. « Vous en aurez certainement besoin. Les voyages en bateaux et les calèches sont onéreux dans cette partie du continent. Il vous faudra bien ça pour être la plus sereine possible. » Avec un charmant sourire, il lui adressa une révérence des plus respectueuses. Il reprit ensuite son petit bonhomme de chemin en lui envoyant un ultime clin d’œil. En d’autres circonstances, le justicier aurait sans doute agi avec davantage de prudence en quittant cet endroit et en oubliant ce qui s’était passé, mais il devait arrêter de se faire marcher sur les pieds et faire comme si rien n’avait eu lieu. Respectant ainsi ses promesses, Virion se délecta d’un endroit idéal au détour d’une ruelle pour guetter toute la nuit les allées et venues de la taverne, encapuchonné de la tête au pied avec une tunique aux contrastes de la nuit. Lorsque sa cible se montra enfin, l’épieur le prit discrètement en filature en prenant bien garde à ce qu’il se trouve à distance raisonnable. Une fois que ce dernier entra dans un grand manoir, le démon escalada les parois pour s’infiltrer par la fenêtre. Il n’entendit aucun bruit qui puisse lui indiquer dans quelle pièce il devait chercher, alors il descendit les interminables marches d’escalier pour se diriger à l’étage inférieur. Ce qui l’inquiétait d’autant plus, c’est qu’aucune lumière n’était encore allumée, du moins jusqu’à ce qu’une intense lueur l’aveugle. Une silhouette frappant dans ses mains s’approchant.

« Ta curiosité, oserais-je dire ô combien elle est mal placée.  
Comprends-tu, cher démon, que je vais me faire une joie de t’étriper,
Car vois-tu, ici tu te trouves dans mon empire.
Et la nouvelle, la mauvaise, c’est que je suis un vampire. »


La mutation eut effectivement lieu. Le voici dans de beaux draps. Au point où il en était, il ne lui restait plus qu’à prier pour reçevoir de l’aide.


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Dim 07 Aoû 2016, 16:30

ft. Aylivæ Song et Virion


"Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison."

"Innocente culpabilité"
Je remarquais enfin l’homme qui s’était révélé silencieusement peu après mon arrivée sur les lieux. Je lâchais un soupir de soulagement à peine audible avant de me précipiter à sa rencontre alors qu’il semblait marcher avec peine dans ma direction. Je tendais mes bras dans sa direction pour l’aider à se tenir debout mais, voyant ses nombreuses plaies, je n’allais pas au bout de mon geste. Je ne voulais en aucun cas risquer de lui faire mal. Pendant un instant j’aurais souhaité partager ma régénération cellulaire avec lui mais je ne voulais pas qu’il endure de nouveau la douleur. De toute les manières, même si j’aurais voulu, je n’aurais pas pu. Je ne pouvais que le croire lorsqu’il m’informa qu’il était passé à un cheveu de la mort. Ma conviction s’en retrouvait renforcée lorsqu’il crachait une poignée de sang dans sa main. Malgré moi je n’ai pu retenir une grimace de dégout lorsqu’il s’essuyait sur ces vêtements déjà tachetés de sang.  La bataille avait dû être ardue, cela ne faisait aucun doute.

« Ne vous inquiétez pas, je suis intacte. Grâce à vous. » J’hochais la tête avec reconnaissance. « Je ne peux pas en dire de même de vous. Voyez votre condition ! » Je le regardais de haut en bas. Cela me peinait de le voir dans cet état mais savoir que cela n’avait peut-être pas été vain me rassurait et allégeait mon cœur. Je saisissais le vélin qu’il me tendait. Je remarquais que lui aussi était légèrement tacheté d’hémoglobine mais je n’y prêtais pas plus d’attention, me concentrant uniquement sur son contenu. Au fil de ma lecture je me sentais froncer des sourcils et grincer des dents. « C’est donc ça… Le traître ! » crachais-je avec véhémence. « C’était donc lui dès le début. Dire que je n’ai rien vu ! » Je me sentais alors vraiment stupide mais comment aurais-je pu le deviner ?

J’écoutais son plan. Nous devions comprendre pourquoi il a fait ça, pourquoi nous et, pour ma part, je voudrais aussi savoir comment il s’y était pris pour manigancer une pareille tromperie. Avoir connaissance d’une telle chose pouvait toujours s’avérer utile. Encore fallait-il qu’il soit assez coopérant pour nous avouer tout cela. J’ouvris la bouche afin de dire que j’étais toute à fait d’accord pour suivre son programme, à savoir espionner et surprendre notre criminel, mais ce qu’il dit ensuite me stoppa dans mon élan. Autant pour moi, il ne me voulait plus comme partenaire dans cette aventure. Il n’avait peut-être pas tort en m’annonçant que la vengeance n’était pas dans mon sang. Après tout, je n’avais jamais voulu punir quiconque dans le but de prendre ma revanche. Il fallait dire qu’aucune Naephina n’était assez idiote pour froisser le sang noble et précieux des Song. J’avais aussi connu trop peu de monde sur la terre pour rencontrer un possible ennemi. Il fallait dire que je redoutais ce moment tant que je n’avais pas un peu plus affermi et forgé mon caractère. Je me sentais encore trop fragile émotionnellement parlant. « Je ne sais pas, peut-être avait vous raison, peut-être devrais-je rentrer chez moi » Je souris tristement. Même si mon fils, Samuel, devait m’attendre, j’étais peinée d’abandonner à son sort mon partenaire mal en point. Deviendrais-je sentimentale ?

Il m’empruntait alors la main avant d’y laisser une jolie bourse tout en s’expliquant. Il était vrai qu’obtenir des pièces pour divers transports et peut-être, s’il m’en reste, pour gâter Sam n’était pas de trop. « Merci du fond du cœur. » J’hésitais à l’embrasser sur la joue pour le remercier ou même à le serrer dans mes bras. J’avais souvent surpris les Gaelyan à faire pareille chose pour remercier autrui, cependant l’embrasser me semblait trop intime et le serrer contre moi pouvait lui faire mal. Finalement je posais prudemment ma main sur son épaule en espérant que mon geste n’était pas trop gauche.

Il m’adressait une révérence pour signifier qu’il était temps que nous nous séparions. Je l’imitais, reproduisant une révérence plus féminine avant de me redresser et de l’observer partir. Riant silencieusement suite à son clin d’œil, je plaçais discrètement la bourse dans ma botte de façon à ce qu’elle ne me gêne pas trop et qu’elle soit à l’abri des regards indiscret. C’était un cadeau, il fallait que j’en prenne soin. Je commençais à tourner les talons vers le port me disant que j’allais surement retourner sur le continent naturel à la nage afin d’économiser un maximum l’or. Cependant je m’arrêtais avant de me retourner pour voir la silhouette chancelante de Virion. Dans une pareille condition il allait surement tout droit vers la mort. « Il n’est surement pas en état de combattre ni même de se défendre correctement. » Chuchotais-je pour moi-même. Il n’allait pas survivre à une confrontation avec un homme en pleine possession de ses moyens. Du moins, il ne la remporterait pas. Il fallait empêcher cela. Cependant je savais qu’il n’allait pas abandonner son dessein si facilement. Il voulait des réponses à tout prix, se venger. C’était compréhensible. Il n’y avait plus qu’une solution possible : J’allais prendre Virion en filature. Ainsi il ne serait pas inquiet de m’avoir dans les pattes et moi je pourrais le surveiller discrètement.

Mettant en place mon plan je partais dans la direction qu’avait pris Virion. Je suivais ce dernier en instaurant une distance assez importante entre nous afin qu’il ne se doute de rien. Toute la journée je restais tapis dans l’ombre alors que lui faisait de même. Alors que la nuit était bien entamée, il se décidait de reprendre sa marche, sans doute sa cible avait bougé. Je continuais à marcher prudemment dans ses pas jusqu’à ce qu’il commence à escalader la façade d’un sombre manoir et qu’il disparaisse à l’intérieur. Il lui restait donc encore assez de force pour faire ceci ? Pour ma part je fis le tour du bâtiment et rentra par une fenêtre de derrière. Il faisait incroyablement sombre ici, aussi, pendant que j’habituais ma vision défaillante aux ténèbres, j’avançais à tâtons. Lorsqu’enfin je distinguais les contours des objets je décidais qu’il était temps de continuer mon expédition. C’est alors que la lumière s’alluma dans une pièce voisine et que j’entendais un applaudissement. Spontanément je saisis une petite statuette avant d’aller vers la lumière. Je tombais alors sur une scène des plus affreuse : un homme menaçant que je ne reconnus pas car je ne voyais que son dos avançait vers Virion. Réfléchissant rapidement je me rapprochais discrètement de la menace et d’un coup, pas forcément très fort mais bien placé, j’assommais notre cible grâce à la statuette. L’homme tombait face contre terre dans un bruit sourd.

Sans prendre de nouvelles de Virion car il fallait faire vite j’examinais la pièce dans laquelle nous nous trouvions : un bureau. Précipitamment je rapprochais une chaise en chêne du corps avant de fouiller dans les tiroirs du bureau à la recherche d’une corde. Il n’y en avait pas. Saisissant un couteau, surement utilisé pour ouvrir les lettres sans les déchirer, je découpais quelques bouts des rideaux avant de revenir vers le corps. Tout en demandant de l’aide à Virion, je hissais le bourreau sur la chaise avant de l’attacher avec les bouts de rideaux.

Lorsque tout fut fini et qu’il était solidement lié à sa chaise je m’autorisais à me retourner tout sourire vers Virion, j’étais fière de moi. Enfin je m’étais montrée utile ! Me fichant cette fois ci de lui faire mal, je le pris brusquement dans mes bras avant de le lâcher la seconde plus tard. « Contente de vous revoir partenaire ! Nous faisons du beau boulot ensemble. Soit dit en passant je vous félicite pour l’escalade, dans mon cas j’ai préféré lâchement emprunter l’une des fenêtres de derrière. » Je regardais le vampire qui commençait à émerger. « Je pense qu’il est tout à vous, vous l’avez mérité bien plus que moi. » De nouveau je posais ma main sur son épaule pour lui apporter du soutien. « Je ne sais pas s’il faut que je m’excuse de vous avoir suivi depuis que nous nous sommes séparés mais je m’inquiétais pour vous. Vous êtes tout de même gravement blessé. Il est vrai que j’ignore tous des capacités de guérisons des démons mais je crois bien qu’il va falloir vous reposer longuement pour guérir entièrement. Vos blessures n’ont pas vraiment l’air très superficielles mais je peux toujours me tromper » Je pressais doucement son épaule avant de reprendre ma main et de regarder notre victime qui revenait à soi. Silencieusement je tendis le couteau que j’avais gardé à Virion. Il pouvait l’utiliser s’il le voulait. Je ne l’en empêcherais pas.

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Lun 14 Nov 2016, 18:53

ft. Aylivæ

「 Innocente culpabilité」
Quelle mouche l’avait piqué pour s’engager dans ce bâtiment sans aucun plan structuré ? Virion avait pourtant traditionnellement pour prédilection d’être un homme doublement vigilant. Tellement prévoyant qu’il agaçait généralement son entourage à trop vouloir se préserver. Il semblerait que son état actuel n’était pas extrinsèque à sa soudaine prise de risques. Lui qui se croyait à l’abri de tous rebondissements abracadabrants, voici qu’il se jetait de lui-même dans la gueule du loup alors qu’il avait eu la convenance et l’accréditation de s’asseoir sur son amour-propre pour quitter les lieux et préconiser la sécurité. Bien qu’il se refuse de l’avouer, il demeurait néanmoins un Démon, avec les malfaçons qui leur incombaient. Cette persévérance à vouloir à tout prix régler les problèmes parfois inexistants, ce fut une véritable plaie pour le singulier porteur de la paix. Vivre dans un monde d’horreur, là où le sang et les tripes étaient aussi réguliers que l’alcool qui se déversait dans les rues les plus corrompues, cela impliquait forcément une certaine déviance psychologique. Si c’est bien la première fois qu’il partait intentionnellement au front, il n’en restait pas moins un appréciateur des bonnes pratiques à adopter. Son maître étant sans conteste un Dieu vivant parmi les Démons, il avait souvent observé les crimes les plus barbares se dérouler, c'est pourquoi il savait parfaitement comment cela devait se produire, même si la grande majorité de ses acquis restaient de la théorie. Et comme toute théorie, elle devenait fragile si elle s’en trouvait dénué de pratique.

C’est en conséquence de ce manque d’expérience qu’il commit la grossière erreur de s’infiltrer ici sans s’y être préparé alors qu’il était quasiment infichu de mettre un pied devant l’autre. Il pouvait toujours essayer de combattre un Vampire en pleine possession de ses capacités, mais il avait un sérieux doute quant à son heureuse tournure. Malgré le fort désagrément qui se dessinait, étrangement il ne ressentait aucune crainte qui puisse lui glacer le sang au point de rester statique. Il pouvait se mouvoir au même titre qu’il tergiversait aux différents moyens disponibles à sa portée pour se sortir de là. Le plus surprenant, c’est qu’il était même prêt à mettre sa vie en jeu. Pour quelle raison ? Difficile de l'établir. Toutefois, alors que la brute aux canines pointues se préparait à se ruer vers lui, le corps de ce dernier plongea soudainement vers l’avant, propageant un léger écho au travers du bureau. Dans les ténèbres obscures, ce n’est qu’après qu’il aperçut la silhouette d’Alyvae. Elle était revenue lui prêter main-forte. Quelle folie ! Les yeux écarquillés, il fixa longuement la jeune femme, reproduisant un début de réaction qu’il ne parvint pas à achever. Il recouvra ses esprits quelques instants plus tard, lorsqu’elle requérait son aide pour porter son corps jusqu’à la chaise, sur laquelle elle le maintint avec de solides liens improvisés. « Qu’est-ce que vous fichez ici ? Ne pas suivre les conseils d’un honnête homme, c’est s’exposer aux péchés. Je vous assure que j’aurais pu me tirer d'affaire tout seul. » Le timbre de sa voix trahissait toutefois la vérité. Il était conscient que sans son intervention surprise, il y aurait laissé sa peau.

On lui avait toujours appris à se sacrifier pour la bonne cause, crédo qu’il n’avait jamais expérimenté jusqu’à aujourd’hui. Avec l’adrénaline, il avait fini par oublier la douleur liée à ses quelques blessures, mais maintenant qu’elle redescendait, il recommençait à perdre l’équilibre, du moins jusqu’à ce qu’elle lui fasse montre d’une preuve d’affection en le serrant dans ses bras. À ce moment-là, il fut tellement abasourdi qu’il retrouva un semblant de ressort nécessaire à son éveil. « Je suis bienheureux de votre retour également. L’escalade n’était qu’un piètre sursaut de vigueur qu’il me restait. Voyez dans quel état je me trouve à présent. » Il releva la manche de son bras droit, partiellement déchiqueté par ses mésaventures précédentes. Il était recouvert de plaies plus ou moins importantes. Il prit ensuite le coupe-papier qu’il examina longuement avant de le placer en lieu sûr. « Ne vous inquiétez pas pour moi. Maintenant que notre escarmouche est terminée, je pense pouvoir récupérer progressivement. Cependant, nous avons une dernière chose à accomplir avec cet homme. Puisqu’il s’agit du vrai violateur, nous devons ratisser son manoir pour y déceler des preuves. C’est le seul moyen de nous disculper. De plus... » Avec sa main gauche, il passa à l’intérieur de son veston, y dénichant une seringue dont l’intérieur renfermait un produit possiblement corrosif. « Si vous pouviez lui injecter ce produit, nous serions plus sereins pour le faire. Je préfère le garder en vie pour l’instant. » C’était sans doute la meilleure chose à faire actuellement. Après s’être assuré qu’elle répondit à sa requête comme convenu, le Démon lui fit part d’un signe discret de la tête afin de lui indiquer qu’il amorçait les recherches. Avec la taille de son habitation, ça n’allait pas être une mince affaire.




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