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 Lieu de Groupe (Basphel) | Le tournoi de Puffball

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Ven 29 Jan 2016, 14:57


Le tournoi de Puffball

Lieu de Groupe (Basphel) | Le tournoi de Puffball LDNCUx

Le présentateur du tournoi de Puffball était, comme à son habitude, vêtu d'une tenue qui n'existait qu'en un seul exemplaire. Son prédécesseur l'avait portée, il la portait depuis maintenant plusieurs cycles, et celui qui lui succéderait ferait de même. De loin, elle pouvait passer un costume de soirée blanc, mais de près, toute son extravagance éclatait au grand jour : tressée dans la laine de Wëltpuff la plus pure, la matière qui le constituait était brodée d'or et d'un filament bleuté aux propriétés inconnues. Il portait également la coiffure réglementaire pour ce genre de compétition. Ses cheveux étaient frisés et densifiés pour former une boule de poils dense et gigantesque, au point de lui cacher le soleil. Une fois enfilée ses lunettes à monture rose, il était paré pour entamer le discours d'ouverture de cette nouvelle édition du tournoi étudiant. « Mesdemoiselles, Messieurs, Hybrides et autres créatures... Bienvenue à la sept-cent-seizième édition du tournoi inter-département de Puffbaaaaaall ! ». Derrière lui, les tambours explosèrent, et deux Orishas artificiers firent jaillir feu et confettis au dessus de la foule. Trois rangées de vingt-sept"Puff-puff gueurles" se mirent à danser, en maniant à la perfection chacune deux pompons de laine. La surenchère et le gigantisme faisait partie intégrante de ce sport millénaire, et d'aucun assuraient que si le sol ne tremblait pas pendant une cérémonie d'ouverture de tournoi, l'Æther des Wëltpuffs, que l'on connaissait sous le nom de Moudubihd - ou encore sous la dénomination de 'Grand Moelleux' - était capable de refuser sa bénédiction aux joueurs, privant ainsi les spectateurs d'un spectacle digne de ce nom. Sur la scène, le présentateur irradiait à présent de lumière, les filaments bleutés de sa tenue s'illuminant d'une lueur magique qui semblait animée de sa volonté propre. Il riait à gorge déployée, et pourtant sa voix disparaissait dans le vacarme ambiant. Ce soir et pendant encore une autre décade, Basphel allait résonner des cris des supporters, du tremblement des tambours, et du bêlement des Wëltpuffs.

La fête occupait toute la place principale de la Cité-École, tandis que les matchs avaient lieu sur une Île adjacente, aménagée à cet effet. On y trouvait un des plus beaux et grands terrains de Puffball jamais construit. Entouré de gradins s'élevant sur plusieurs niveaux, et à même d'accueillir plus d'une soixantaine de millier de personnes à la fois, c'était une vaste étendue d'herbe grasse, parsemée d'îlots de protection en bois recouverts de laine. Le pourtour du terrain était lui aussi rembourré de la même matière, si bien qu'il était presque impossible pour les joueurs de se blesser. Pour l'instant vide, le stade n'était occupé que par l'équipe de maintenance, et par un groupe d'écoliers de première année, à qui on expliquait justement les règles de ce sport emblématique. À la tête de la petite formation, Hadès Péradoh, l'un des très rares Démons à avoir décoché son titre de professeur. « Bon, comme il y a des fils de bouseux parmi vous, on m'a demandé de vous mettre au parfum de ce qui va se dérouler ici. À moins que vous n'ayez de la cire dans les oreilles et une très mauvaise vue, ce qui ne m'étonnerais pas plus que ça, vous devez être avisé de ce qui va se dérouler cette semaine. ». Il n'attendit pas de réponse : il en attendait rarement. « Le Puffball est un sport qui se pratique à Basphel pratiquement depuis sa création, autant dire qu'on commence à connaitre. Mais comme certains d'entre vous ont trouvé le moyen - on se sait trop comment - de se sortir de leur cambrousse pour ramener leur miches, un petit rappel ne fera pas de mal. ». Il lança un regard noir à un jeune Humain qui correspondait justement à ce scénarios, ses parents très pauvres ayant réussi à le placer à Basphel au regard de son intelligence hors-norme. Le garçon baissa les yeux, la lèvre tremblante.

« Le Puffball est un sport d'équipe. Il oppose deux ou quatre équipes de sept joueurs selon les étapes de la compétition. Dans le premier cas, chaque équipe commence d'un côté du terrain, dans l'autre, ce sont les coins qui servent de point de départ. Chaque joueur est équipé d'une tenue standard que vous pouvez voir ici... ». Il souleva à bout de bras une sorte d'armure en cuir. En y regardant de plus près, on pouvait voir que chaque plaque de protection était constellée de centaine de millier de petits crochets recourbés, si bien qu'on ne sentait qu'une vague rugosité au toucher. « Cette matière, qu'une bande de binoclards a décidé de nommer "Skrache", à la particularité, lorsqu'on y appose un matériaux fibreux, comme la laine, de la garder fixée. Et voilà qui m'amène à la balle de Puffball. ». Dans sa main, une balle de la taille du poing, semblant en réalité faite d'une boule de poils blancs agglomérés. D'autres balles au sol étaient noires, bleues ou rouges. « Au début d'une manche, chaque joueur dispose de sept balles de la sorte, de la couleur de son équipe, dans une besace fixée à la cuisse. Quand le départ est donné, chaque joueur s'élance dans l’arène, en s'abritant soit derrière les éléments du terrain, soit derrière... Ceci. ». Hadès attrapa un écu vaguement bombé, équipé d'une lanière du côté concave pour se fixer sur le bras de l'utilisateur, et couvert de l'autre côté d'une épaisse couche de laine de Wëltpuff. « Si au terme d'une manche, deux balles adverses ou plus se sont fixées sur votre armure, vous êtes éliminés pour la manche suivante. ». Il inspira et avança sur le terrain. « Le match se termine une fois que tous les joueurs de la ou des équipes adverses ont été éliminés. Mais ; car il y a un "mais", il existe une autre manière de gagner. Au centre du terrain, un Wëltpuff Dominant sera lâché en liberté. Si l'une des équipes parvient à le ramener dans son camp, elle remporte la partie, sachant qu'il n'existe qu'une seule façon d'y parvenir : L'un des joueurs doit se projeter sur son dos, et donc s'accrocher à sa laine, et ses coéquipiers devront alors le saisir et soulever à la fois le coéquipier et le Wëltpuff. Autant vous dire que ce n'est pas si simple que ça, et que si en arrivant à leur camp, l'équipe entière est éliminée, elle ne gagne évidemment pas. ». Il posa les poings sur les hanches. « Les manches durent vingt minutes, et s'accumulent tant qu'il reste au moins un joueur dans au moins deux équipes. Mis à part ce que j’ai déjà énoncé, il n’y a que peu de règles particulières. Vous pouvez envoyer vos balles avec le pied, la main, la tête. Si vous attaquez directement un autre joueur sans utiliser de balle, vous êtes éliminés avec effet immédiat. Si vous arrachez une balle de votre tenue – bonne chance, au passage, sachez qu’on préfère souvent brûler les balles plutôt que d’essayer de les enlever à la main – vous êtes éliminés avec effet immédiat. Pas de magie, pas de transformation si cela déchire votre armure ou si elle n’est plus accessible. Vous pouvez essayer de voler mais sachez que c’est le meilleur moyen de se faire toucher immédiatement. ». Il fronça les sourcils, et demanda : « Des questions ? ». Personne n’osa parler. « Tant mieux ! Préparez-vous, il va y avoir du spectacle. ».

Explications

Bienvenue dans ce LDG !

Ce sera un lieu assez libre pour cette fois-ci : Vous pouvez décider d’être joueur, supporter, Puff-Puff Gueurle, etc. Les règles du jeu sont expliquées plus haut, il faut que vous sachiez que c’est un sport qui est très violent. Vous ne risquez pas grand-chose, puisque c’est de la laine, etc., mais on projette quand même les balles avec beaucoup de force, et on n’hésite pas à bousculer à coup de bouclier de temps à autres. En ce qui concerne la fête, il y a de la bière et de l’hydromel à flot, ainsi que d’autres boissons pour les plus jeunes. C’est un évènement connu mondialement, donc il y aura beaucoup de monde, beaucoup de matchs.

Info plus ou moins importante : Si je vois que l’évènement plait, on en fera peut-être un RP pour tous avec de vrais combats mais qui seront du coup évalués sur la qualité / imagination des posts des participants.

C’est un tournoi inter-départements, donc limité à des gens qui viennent de Basphel (les adultes ne jouent pas ici). Vu la petite taille des équipes, il y en a beaucoup pour chaque département, et beaucoup de mon y participe.

Seuls les membres du groupe Basphel peuvent participer (envoyer un MP à Eerah pour toute inscription / question), mais je rappelle que l’accès au groupe est assez libre, donc n’hésitez pas à me contacter.

Deadline : 1 mars.

Gain(s)

900 mots : Une balle de Puffball dédicacée par Gaston Patte-Dure, le champion mondial de Puffball, récemment privé de son titre pour tricherie. Cette balle, faite d'un mélange à base de laine de Wëltpuff et de sève, semble faire beaucoup plus de dégâts qu'une balle de Puffball normale ; de surcroît, elle a la particularité de toujours revenir à celui qui l'a lancée, ce qui peut certainement expliquer les doutes des organisateurs quant à l'honnêteté de son inventeur...

OU

1200 mots : Un bouclier de Puffball ; ce bouclier à l'allure particulière, fait d'une plaque de bois renforcée d'une épaisse couche de laine tressée, est enchanté pour arrêter n'importe quel projectile, sans causer de dégâts ni au boulier, ni au projectile lui-même. Il est extrêmement pratique pour piquer les flèches de ses ennemis et leur renvoyer dessus. De plus, ce n'est pas inscrit sur la notice, mais on vous assure qu'il a été enchanté pour pouvoir arrêter certains assauts magiques, tant qu'ils ne sont pas trop puissants.

ET

Pour 450 mots de plus (donc pour 1350 mots, ou 1650 mots) : Un point de spécialité supplémentaire.

Récapitulatif des Gains


Personnage / Lien / Gains



Lieu de Groupe (Basphel) | Le tournoi de Puffball GqzDWY

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Dim 14 Fév 2016, 20:11

Bruit et agitation, voilà ce qu’était Basphel en ce moment du fait du traditionnel tournoi de Puffball qui y était organisé. Cela ravissait bien sûr tout le monde. Professeurs, voyant là un moyen de décompresser sainement entre deux sessions parfois compliquées et un exemple permanent à donner, usant pour certains. Les élèves, accueillant ce type de divertissement à bras ouverts tant les cours et le quotidien dans la cité-école était discipliné. Les spectateurs, ayant attendu une année entière avant de pouvoir profiter du spectacle ou tout simplement se rendre sur le lieu des divertissements principaux sans jamais voir la couleur d’une balle de Puffball. Tout le monde était heureux, sauf un. Le Chat noir qui hantait les couloirs depuis maintenant plusieurs semaines était ronchon. Il n’aimait pas cet endroit. Il n’aimait pas ces jeunots qui passaient leur temps à le chasser pour lui tirer la queue ou les moustaches ou bien lui jouer des mauvais tours en l’utilisant comme cobaye pour leurs piètres sorts. Il n’aimait pas non plus le bruit car il ne comprenait pas d’où tout cela pouvait venir, ni même la raison. Il n’était après tout qu’un chat presque banal. La douleur était incarnée par ces trompettes maudites et autres cris suraigus des Puff-Puff Geurl. Ces dernières hurlaient des noms, scandaient des slogans en rime faciles et demandaient au public de leur donner des lettres pour épeler des mots de moins de deux syllabes (à trois syllabes et plus, la capitaine des bloquait). Elles sautaient aussi dans les airs en utilisant un trampoline maison pour faire des figures et autres pirouettes élaborées. Leur centre de gravité étant plus bas que les humains normaux, vu l’absence de matière dans leurs crânes, les rendaient particulièrement agiles dans ce domaine.

Le Chat Noir était loin d’avoir une pensée très élaborée sur la situation, il y avait du bruit et il voulait s’en éloigner. Un peu au hasard, il se mit à déambuler dans les coulisses et sous les tribunes du stade qui venait d’entamer son ouverture officielle du prochain match par un magnifique hymne. Alors que le second était lancé d’une voix fluette par une starlette éphémère, le chat estimait que le bruit était toujours trop élevé. Il tentait donc de ne pas aller en dessous mais au-dessus. Il montait à son rythme les escaliers, ennemi mortel mais moindre comparé au brouhaha des hommes. Il se retrouvait alors bien vite sur la couronne externe du stade qui l’entourait totalement et d’où pendaient banderoles et appareils d’éclairage. Il y avait enfin un peu de calme mais le vent et le froid avaient pris le relais. Si bien qu’à peine le chat posait la patte sur le rebord pour essayer de voir où en était les festivités pour savoir quand redescendre, une bourrasque vint le pousser vers l’intérieur du stade comme un petit coup de pied au cul. Il se mit à tomber inexorablement vers le sol et si les félins disposaient de neuf vies, il pensait qu’il allait sûrement devoir en griller quatre pour survivre.

Ce félin était reconnu pour son extraordinaire capacité à ne jamais retomber sur ses pattes, comme s’il eut s’agit de tout sauf d’un représentant de son agile race. C’était donc le côté droit de la bête qui vint heurter le petit trampoline, ou « Tramps-In-Line » comme il avait été rebaptisé par les filles plus prudes de cette communauté sportive d’élite. Elles avaient aussi rebaptisé leurs rivales « Pouffe-Pouffe Geurl » récemment. Le chat, sujet aux lois de la physique, rebondit donc sur cette surface élastique et fut propulsé à une vitesse vertigineuse vers le terrain. Un sifflement sortait de sa gueule lui donnant des airs de fusée filant pour … une explosion.

Et explosion il y eut lorsqu’il vint rencontrer un obstacle en dur. Il était complètement sonné par la chute, la lutte et l’expédition aérienne. Le peu d’esprit qu’il possédait revint après quelques secondes et il put voir ce qui l’avait stoppé dans sa trajectoire : un joueur de Puffball. Il était accroché à l’armure d’un des joueurs à cause du fameux Skrache. Il était complètement immobilisé, offrant son flanc gauche comme décoration noire.

Alors qu’il était en train de sprinter vers le Wëltpuff central, Larry Porter sentit quelque chose le toucher dans le dos. Il fut très surpris de ressentir une attaque provenant de l’arrière. D’un rapide coup d’œil, il put s’apercevoir qu’il n’y avait personne pour lui asséner ce coup en traître. Il pensait donc à une balle boomerang, technique de lâche se disait-il. Mais le mal était fait et il devait redoubler de prudence pour ne pas être éliminé au cours de cette manche. Il se montrait plus frileux dans ses avancées et utilisait les couverts de manière plus fréquente pour envoyer des balles à ses adversaires. Certains de ses coéquipiers tentèrent bien de le prévenir de la nature de sa « balle » accrochée dans le dos mais sans succès. La foule était en délire, les geurl hurlaient et le chaos du terrain faisaient tous leur effet. La communication était fortement réduite.

Après plusieurs minutes de prudence, Larry en avait marre. Il était reconnu pour être un grand joueur de Puffball et comme n’importe quel joueur star, il devait faire le spectacle. Il se persuadait donc que quitte à être éliminé, autant l’être avec panache et en entraînant autant de joueurs adverses que possible avec lui. Il se rappelait des mots du démoniaque professeur concernant les ailes sur un terrain. Ce dernier était conçu pour les avancées à pied car des abris étaient disséminés un peu partout mais dans le ciel, tout était à découvert. Il était donc facile de se faire cribler de balles en pleine ascension. Quel plus beau moyen de partir en beauté qu’en tentant l’un des mouvements les plus compliqués du sport ?

Il étendit ses ailes, blanches et sublimes, ignorant toujours que le Chat Noir était dans son dos, hébété par tout ce mouvement et tentant de se libérer en remuant faiblement. D’un battement, il décollait en vrillant pour que son écu intercepte de manière chanceuse quelques éventuels projectiles. Ce fut le cas d’ailleurs lorsqu’il déviait une balle de justesse. La technique faisait partie de ce sport au même titre que la chance. Larry profitait de cet élan pour prendre de la hauteur, saisir une balle et ensuite fondre vers l’équipe adverse. Il surprenait tout le monde par cette manœuvre, si bien que l’un des joueurs vit arriver en milieu de sa poitrine la seconde balle, qui sonnait son élimination. Larry poussait un petit cri de joie, il ne se ferait pas renvoyer en touche pour rien. Grisé par cette perspective, il narguait les piétons en leur tournant le dos en plein vol et en serrant les poings au ciel pour exprimer sa joie. L’un des adversaires les plus dévoués, dans la vie et sur le terrain, du jeune homme en profitait pour l’attaquer lâchement en lançant une balle vrillée très puissante. Draco Crizdefoi était reconnu pour cette douteuse technique et il souriait d’ailleurs à la réception future de la balle sur l’armure de son rival. C’était sans compter sur le chat.

Toujours feulant ou hurlant, il reçut la balle en pleine poire. Etant donné qu’il n’était pas fait en Skrache, le projectile ne restait pas en place et retombait mollement au sol. Draco était la risée des deux équipes, tout le monde hurlant que seule une femme pouvait lancer une balle avec si peu de force qu’elle n’accrochait pas à une armure. Les alliés de la « femmelette » annoncèrent tous qu’ils allaient montrer comment faire avec une cet idiot volant. Larry, toujours occupé à célébrer sa victoire et attendant d’être touché pour sortir du terrain, continuait de voler en provoquant ses adversaires de son dos. Une pluie de balles vint à se rencontre mais le chat, complètement sonné par le dernier choc, devint fou. Il se mit à remuer très fortement, si fort en fait qu’il parvenait à modifier légèrement la trajectoire du joueur sur lequel il était accroché. Ce dernier ressentait cela mais ne se laissait pas distraire outre mesure. Pour lui, il s’agissait simplement là des projectiles venant le heurter si fort qu’il en ressentait le choc. Il se disait qu’ils gaspillaient tous leurs balles.

Ces modifications involontaires du vol, les cris du chat et l’énervement grandissant des joueurs adverses dus aux échecs répétés de leurs envois rendirent le jeune Larry intouchable. Il riait aux éclats en essayant de compter le nombre de balles qu’il avait sur le corps. Draco pestait et parlait de son père qui serait averti de tout cela. Les joueurs riaient ou pleuraient de rage selon leur équipe d’appartenance. La trajectoire chaotique pouvait faire office de contre-mesure à toutes les techniques connues : la vrille infernale, le lobe Basphélien, le perceur en deux-temps et même l’inesquivable baiser du Wëltpuff n’eut aucun effet sur Larry qui restait intouchable jusqu’à la fin de la manche.

Alors qu’il regagnait le banc, tout sourire, son équipe vint l’entourer pour le porter tel un glorieux héro vers le banc pour la période de repos entre chaque manche. Tous l’acclamèrent et Larry d’accepter avec une joie non dissimulée ces louanges. Fantastique, osé, couillu, magnifique, incroyable. Tels étaient les adjectifs qui pleuvaient sur sa personne et son ego ne voyait qu’un seul garde-fou pour le retenir : son élimination. La pause continuait donc, personne ne parlant du chat car le héros du jour ne connaissait pas son existence et les autres pensaient qu’il s’agissait là d’une manœuvre de sa part. Tout à coup, leur coach, Albor Dumbleduss, les haranguait tel un général avant une bataille et leur donnait le signale de reprendre le terrain pour finir de mettre une dérouillée à l’équipe adverse. Tous se mirent à courir sauf Larry. Il restait assis sur le banc et commençait même à essayer d’atteindre les fixations de l’armure pour l’ôter après avoir posé son écu au sol. Le coach se mit à rire.

« Tu as fait du beau boulot petit, mais faut pas avoir la grosse tête. Retournes sur le terrain et continues ce que tu as commencé Larry ! »

« Mais Coach, je suis éliminé, j’ai sûrement le dos plus poilu qu’un Wëltpuff adulte, regardez ! »

Et il se tournait pour révéler un dos complètement nu de toute balle. Il n’y avait rien du tout. Le coach rit de plus belle.

« Mais il y a rien dans ton dos petit. »

Voyant l’expression de surprise totale naître sur le visage de son joueur, Albor se saisit d’un petit miroir et son jumeau, plus grand et dans un simple système de réflexion permit à Larry de voir son dos qui était, toujours aussi vide.

« Mais mais, le choc, les chocs ! Je suis sûr d’avoir été touché »

« Et tu sais aussi bien que moi qu’il est impossible pour retirer une balle si facilement, donc si il n’y a rien, tu n’as pas été touché. »

Un sourire qui lui fendait le visage en deux vint illuminer son visage et, reprenant son équipe, se mit à sprinter vers le terrain pour participer à la seconde manche qui allait débuter sous peu. Le Coach, pensif, regardait le jeune partir.

« Ha… Sacré Larry… Ca ne m’étonne pas que son surnom soit Mary Sue… »

Le dernier acteur de cette fresque était en train de se défiler. Le Chat Noir, complètement abruti par les balles et l’envol spectaculaire de son vaisseau temporaire, était en train de tituber vers le côté du terrain, à l’abri des regards de tous. Pour les spectateurs, il n’aura jamais été qu’une drôle de tâche noire sur le dos de Larry mais pour lui, c’était une véritable épreuve surhumaine à laquelle il venait de survivre. Lorsqu’il atteignit enfin un coin d’ombre, près de la sortie du terrain, il s’affalait de tout son long et tombait presque dans les pommes. Il était encore en vie mais il ne le savait pas. Il pensait sincèrement être mort dans son escapade aérienne. Une journée tranquille pour un chat était devenu un enfer pour lui, mais ce chat n’était pas comme les autres après tout.
HRP:
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Lun 15 Fév 2016, 16:36



Aryaane


Aryaane se laissait faire, un élève plus âgé lui attachant son armure. Le regard droit devant elle, elle se préparait au combat et autant dire qu'elle n'allait pas y aller de main morte. Elle ferait gagner son équipe, elle se le promettait. Prise dans la frénésie des premiers combats, elle était d'autant plus motivée qu'Azazel lui avait promis de venir. Elle ne savait ce que le Génie trafiquait en ce moment mais ça lui faisait plaisir qu'il daigne ne serait-ce que lui donner quelques nouvelles de sa personne. Un petit sourire carnassier apparut sur ses lèvres. Elle allait les réduire en poussière. Protégée de son armure, elle pensa un instant à Aurore qui devait attendre patiemment que la partie commence depuis les gradins. La Bélua monstre n'avait pas voulu participer, au grand damne de la Réprouvée qui ne comprenait pas pourquoi elle voulait cacher sa monstruosité à tout le monde. Qu'est ce que ça pouvait bien faire qu'une bande de courges s'évanouissent en la voyant ? Aryaane n'aimait pas les filles, d'ailleurs, depuis qu'elle était à Basphel, elle ne s'était fait que des amis masculins, des amis qui joueraient avec elle aujourd'hui et sur qui elle comptait pour gagner. Ensembles, ils seraient plus forts. Cela dit, la mentalité de la jeune fille la poussait à penser qu'elle devait commander. Les autres, oui, mais sous ses ordres ou presque. Elle n'avait pas envie de s'imposer comme chef, elle avait simplement envie de jouer en finesse et c'est ce qu'il s'était passé. Instinctivement, les autres garçons la suivaient. Peut-être parce qu'elle était une fille à vrai dire. Elle n'en avait aucune idée mais la situation l'arrangeait. Cependant, c'était à partir du moment où autrui avait confiance que les choses devenaient bien plus complexes car il fallait mériter cette confiance. C'est pour cette raison que la Réprouvée se promettait d'écraser l'équipe adverse. Frappant ses deux mains ensembles, elle les maintint collées, se les frottant lentement tout en réfléchissant à la meilleure stratégie à adopter. Les gènes de ses deux parents étaient en totale opposition. Une partie d'elle-même l'incitait à courir et à frapper le plus vite possible, l'autre partie lui murmurait d'être prudente, de s'économiser et d'attendre le bon moment pour agir. Le problème c'est qu'aucune des deux stratégies n'étaient la bonne véritablement. Elle allait allier les deux. Rester prudente tout en créant l'effet de surprise. Elle entra sur le terrain, accompagnée de ses coéquipiers. « Les gars, finissez les. » murmura-t-elle, l’œil vif. La situation l'excitait, elle avait hâte de les ratatiner. Seulement, bien sûr, quand le départ fut donné, elle n'était pas la seule à avoir envie d'écraser l'équipe adverse. Eux aussi souhaitaient plus que tout en finir avec eux. La partie serait serrée, un vrai champ de bataille. Il y aurait des « morts ».

« Tiens, c'est curieux. Qui aurait cru que je vous croiserai ici, mon cher... hum... Comment faut-il vous appeler à présent ? ». La femme qui venait de s'asseoir à côté de moi avait ce petit sourire si sarcastique qui habillait à la perfection ses lèvres rouges. Elle n'était pas surprise. Je l'étais. « Ne jouez pas à ce petit jeu. Nous ne devions pas nous revoir avant un temps certain, du moins, le temps nécessaire à la résurrection de notre puissance perdue. ». « Certes, mais j'aime vous voir si fébrile devant moi. Cela change. ». Je n'aimais pas cette situation si bien que je n'avais toujours pas tourné les yeux vers sa silhouette. Je n'en avais guère besoin pour savoir que c'était elle. Son parfum était caractéristique, même si mon statut de Djinn me préservait de certains petits problèmes plus primaires. Et puis, ce n'était pas comme si je n'avais guère trouvé refuge en son sein jadis. « Vous n'étiez pas censée être morte ? ». Elle rit. « Le monde aime à le croire. Malheureusement, vous savez comme moi que les Ætheri me protègent. ». C'était de l'ironie. Je ne répondis pas. Elle me regarda un moment avant de murmurer sadiquement : « Vous me paraissez stagner dans le précipice de la médiocrité. ». Je finis par tourner mon visage vers elle, l'attrapant à la gorge avec une vigueur que je pensais avoir perdu depuis longtemps. Ça la fit rire de plus belle. J'étais furieux. Faisant fi de sa prestance, je m'employai à lui asséner, moi aussi, quelques paroles acides. « Avec tout mon respect, madame, vous ressemblez plus à une prostituée de bas étage qu'à la femme que vous étiez autrefois et qui a suscité mon intérêt. ».
Elle pencha doucement la tête sur le côté, ses yeux fixant les miens avec une telle intensité que je finis par me détourner d'elle, vaincu. Cette situation me rendait amer et elle se remit à rire. « Peut-être devrais-je me tourner vers un autre Génie. Si vous n'êtes plus à la hauteur de votre réputation, sans doute n'avons-nous plus rien à faire ensemble. Je ne m'encombre guère de la faiblesse. ». Elle s'approcha de mon oreille. « Je vais vous confier un petit secret... ». Elle murmura quelques mots qui me firent l'effet d'un ouragan puis, mine de rien, se leva. Cette garce... Je fermai les yeux. Bien, j'avais sans doute pris mon temps jusqu'ici mais, à présent qu'elle m'avait provoqué, je le promettais, je lui rendrais la monnaie de sa pièce.

Aryaane courait sur le terrain. Pour le moment, elle ne s'était pas encore fait toucher mais ce n'était pas le cas de tous ses coéquipiers. Elle sentait l'adrénaline dans sa poitrine, son souffle était plus profond. Elle voulait gagner. Son cœur semblait battre ses tempes. En y réfléchissant, l'équipe adverse était forte et elle doutait que la sienne puisse l'emporter si facilement. Elle eut une idée, faisant signe à Étienne d'approcher. Elle lui souffla quelques mots dans l'oreille et il acquiesça, répandant ses volontés auprès des autres. Aryaane sourit lorsque Po s'éleva dans les airs, maintenant la cible de l'équipe adverse. Il fallait savoir faire des sacrifices parfois pour gagner. La Réprouvée fit alors ce qu'elle avait prévu, les autres joueurs trop occupés pour s'occuper de ses faits et gestes. Étienne courut pour enjamber le Weltpüff et bientôt ses camarades l'entourèrent pour soutenir la grosse bête pleine de laine. Elle n'était pas si lourde que cela à plusieurs mais plutôt encombrante. Certains s'occupaient de protéger les autres tant bien que mal. La réunion de toute l'équipe dans un même endroit donnait un avantage considérable à ses adversaires.

Les yeux rivés sur le terrain pour oublier mes déboires, je me rendis compte qu'il manquait quelque chose... ou quelqu'un. Où était Aryaane ? S'était-elle faite éliminée lorsque que cette insupportable bonne femme était venue détournée mon attention ? Les choses ne me plaisaient pas. A présent que je savais qu'elle marchait dans les couloirs de l'école en toute impunité, telle une Reine de l'enseignement, et qu'elle était susceptible de tourner comme un vautour autour de ma protégée, je me méfiais plus que jamais. Je la connaissais trop bien pour penser un seul instant qu'elle était là par hasard. L'agacement se lisait sur mes traits. Je n'aimais pas que l'on foule les même plates-bandes. Cela ne produisait jamais rien de bon, surtout lorsque nous jouions l'un contre l'autre. Dans ma contrariété, je pensais à ce jeu et au ridicule de la situation. Certes, ils étaient presque au bout du terrain mais ils seraient tous éliminés car quasiment tous touchés. Ce genre de tactique suicidaire n'était pas digne de la Réprouvée. Cela dit, je fus vite d'un avis différent, quand mon regard capta un infime détail. Étonné, je finis par sourire. Finalement, peut-être y avait-il quelque chose à faire de cette enfant.

Le Weltpüff était dans le camp de l'équipe d'Aryaane. L'équipe adverse, elle, jubilait légèrement, certaine d'avoir gagné. Les enfants avaient criblé de balles ceux qui portaient l'animal et Étienne était même le plus touché. Seulement, contre toute attente, quelque chose sembla bouger de dessous le mouton. Une main apparut dans ses poils et un corps tomba de sous la bête, celui de la Réprouvée qui avait profité du sacrifice de Po pour se glisser sous le Weltpüff ni vu ni connu, s'accrochant à sa laine jusqu'à disparaître presque dedans. Il avait été difficile de respirer, entourée par la ouate chaude et abondante mais elle avait tenu bon. Le visage rouge, transpirante, elle resta au sol un moment, le temps de retrouver ses esprits avant de se redresser, de se relever. Dans ses yeux, brillait l'éclat de la victoire. « Fus Ro Dah ! » cria-t-elle vigoureusement avant que les paroles soient repris par ses coéquipiers. Elle finit par rire, se laissant tomber en arrière, soutenue par les gars qui la portèrent comme une reine et la lancèrent en l'air plusieurs fois. Il n'y avait rien de meilleur que ça.

1467 mots
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Ven 19 Fév 2016, 23:10

Le garçon suivait silencieusement son bienfaiteur, soit quelques pas en arrière soit en restant à ses côtés. Il ne l'avait jamais quitté depuis que ce frère d'adoption l'avait pris sous son aile, hormis bien sûr lorsque Andrzej allait en mission ou bien en voyage de plusieurs jours auquel cas Mute était impatient de le voir revenir. Toutefois ce jour était assez spécial car les Béluas avaient fini leurs tâches et apprentissages à la Coterie, c'était pour cela d'ailleurs qu'ils se trouvaient à Basphel, et son grand frère avait décidé qu'ils iraient faire une sortie éducative. Il y avait plein de vie sur la place centrale d'animation, les artistes divertissaient, les élèves s'amusaient et les professeurs paradaient. C'était d'ailleurs auprès de l'un d'eux que l'aîné s'arrêtait pour discuter. Mute, habitué à le voir parler de choses parfois très sérieuse (et incapable de participer), se mit donc à faire un tour près d'une échoppe vendant de drôles de bonbons, sorte de nuage sucré sur un bâton. Intrigué, il voulait faire le tour et voir de derrière mais il heurtait quelque chose.

Quand il eut repris ses esprits, il se rendit compte qu'il était tombé sur les fesses. Il levait alors la tête et vit une jeune fille penchée au-dessus de lui. Elle avait les jambes écartées légèrement, les poings posés sur les hanches et une drôle de grimace sur le visage. Elle le dévisageait sans gêne aucune, elle souriait même à le voir au sol, un peu perdu.

« T'es qui toi ? Un nouveau ? »

Sa voix était rude et autoritaire. Autant que cette main qu'elle lui tendit pour l'aider à se relever. Debout, Mute pouvait mieux l'observer. Elle avait à peu près son âge. Elle avait des cheveux courts à hauteur d'épaules roux et totalement en bataille. Ses yeux étaient d'un bleu intense et rehaussés par de discrètes taches de rousseur sur son nez et ses pommettes. Elle portait une chemisette blanche à col arrondi et manches courtes d'où ses bras, fins et d'apparence fragile, sortaient. Elle avait aussi une salopette faite en toile de tente colorée en bleu avec une poche sur le devant. Régulièrement, une bretelle glissait le long de son bras et elle devait la rajuster faisant ainsi tomber l'autre. Ce bas, légèrement trop court, était accompagné d'une paire de bottines en cuir sombre légèrement trop grandes. Tout chez elle indiquait qu'elle était un garçon manqué.

Sans aucune réponse de sa part, elle se contentait du silence. Elle avait l’habitude de mettre les garçons mal à l’aise car elle était dotée d’un caractère très fort, prononcé. De toute façon, il n’aurait pas eu le temps d’en placer une qu’elle commençait déjà à changer de sujet.

« T’es tout seul ? Viens avec moi, on joue à un jeu c’est trop bien »

Et sans véritablement savoir pourquoi, Mute se laissait entraîner par sa nouvelle compagne de jeu qui le tirait fermement par la manche. Il se laissait guider par cette petite furie. Très vite, le duo se retrouvait entouré d’une poignée d’enfants dans la même tranche d’âge qu’eux. Une vive discussion fit irruption en voyant le nouveau venu. Une série de protestations jalouses des plus jeunes faisaient écho aux doutes exprimés par les plus âgés qui voyait en le Bélua un mec bizarre qui parlait pas. C’était le cas, et ce dernier commençait déjà à faire mine de partir car même s’il ne parlait pas, il comprenait l’environnement autour de lui. Il n’eut pas fait un pas que la rousse le retint par le col.

« Et moi bah j’vous dis qu’il peut rester avec nous et jouer. T’façon, il manquait un pour l’équipe. »

Ce dernier argument était imparable car en l’absence de deux équipes de taille similaire, le jeu ne pouvait commencer et ils voulaient se divertir dans cette ambiance de fête. Concernant le jeu, nul ne savait quelles étaient les règles exactes. Certains se contentaient de courir en criant, d’autres se cachaient en riant et même l’un des plus vieux trouvait une balle pour chasser les autres en les touchant avec. La petite rouquine traînait Mute partout avec elle. Celui-ci, à certains moments plus calmes, la regardait avec un air interrogateur. Il haussait les épaules pour lui dire qu’il était complètement paumé, il ne comprenait rien du tout. Pour toute réponse, il obtenu un rire franc et plein de joie. En vérité, il n’y avait pas la moindre règle à suivre. Chacun inventait à sa manière, à son rythme, une règle qui venait en enlever une autre ou modifier totalement le jeu. Il n’y avait aucunement besoin de cadre ou d’objectifs à atteindre, juste le plaisir juvénile de s’amuser de la manière qui leur plaisait quand cela leur plaisait.

Il y avait un fort contraste entre leurs caractères. Le feu de la passion et du caractère de la rousse avec le silence et le calme du jeune garçon. Cette différence créait chez lui un léger malaise, il ne se sentait pas vraiment à sa place mais à sa grande surprise, cela lui plaisait. L'enthousiasme de la fête et du jeu effaçaient tout cela à mesure qu’il était gagné par cette enfantine insouciance. Il se surprit même à courir avec les autres. Il touchait du bout des doigts le dos d’un de ses nouveaux compagnons qui se retournait d’un coup pour lui dire qu’il était en « maison » et que donc c’était Mute qui devait retrouver la balle pour chasser ceux qui étaient cachés. Il s’exécutait promptement en se saisissant de la balle et se mettant à l’affût d’un morceau de jambe ou de bras dépassant de derrière un stand. Il n’était pas spécialement expressif de visage et restait muet comme une carpe mais son langage corporel indiquait qu’il s’amusait énormément. Mais toutes les bonnes choses avaient une fin hélas. Andrzej vint poser une main sur son épaule pour lui dire qu’ils devaient penser à rentrer.

Mute lâchait la balle au sol et obéit sans opposer la moindre résistance dont on pouvait s’attendre d’un enfant en plein jeu. Il se contentait de regarder son grand frère de substitution et de se mettre à sa suite, comme à son habitude. Toutefois, et pour la plus grande surprise du voyageur, Mute se retournait vers la rouquine et lui fit un petit signe, discret, de la main. Elle aurait pu jurer ce jour-là qu’elle l’avait vu sourire à son égard. Sans doute il la remerciait de l’avoir forcé à participer à ce jeu. Mute, qui était principalement entouré d'adultes, avait pour la première fois depuis le drame un contact soutenu avec des filles et garçons de son âge. Cela lui avait fait un bien fou.

Andrzej avait remarqué ce petit mouvement en arrière et il était totalement déconcerté. Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu’il tentait de lui arracher un mot ou un geste en vain. Il avait essayé plusieurs thérapies connues par ses collègues de la Coterie comme l’expression avec le dessin, la musique ou encore le mettre en contact avec des chevaux mais chaque fois Mute se contentait de participer du mieux qu’il le pouvait sans pour autant s’ouvrir. Il lui avait suffit de passer quelques heures avec les jeunes élèves de Basphel pour se montrer déjà plus sociable. C’était un lieu particulier. Avec un large sourire, le Bélua se mit à parler à son protégé.

« Aujourd’hui, j’ai pris une décision. Je pense que tu l’aimeras beaucoup. »
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Latone
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Latone
Dim 21 Fév 2016, 11:59

Le brouhaha des spectateurs et la multitude d'étincelles eurent tôt fait de la couper totalement du reste du monde. Depuis les îles suspendues, on avait toujours l'impression d'être détaché des terres, de s'élever vers des horizons nouveaux et inatteignables pour le commun des mortels. Pourtant, Thémis n'était qu'une personne de plus parmi la foule d'invités au tournoi. Une nouvelle édition du Puffball, elle n'aurait jamais pensé pouvoir y assister de nouveau. Ce stade lui rappela de doux souvenirs, où on l'avait obligé à participer à ce sport pour l'endurcir ; elle n'avait pas tenu bien longtemps, mais l'expérience n'en fut pas moins exquise. Aujourd'hui, avec sa nouvelle force vitale, peut-être qu'elle aurait été une grande joueuse. Hélas, ces bons jours étaient derrière elle depuis bien longtemps à présent, la mord'th d'hier n'était plus, aujourd'hui se tenait la professeure qui accompagnait, en quelque sorte, son successeur.

Quelque part parmi la petite équipe des rouges, Alix était accoutrée de l'une des emblématiques armures. Et là-haut, parmi les gradins bondés, Thémis la regardait participer. Depuis quelques temps, la jeune fille s'était renfrognée, elle semblait moins sociale, moins farceuse. Elle s'enfermait davantage dans sa chambre pour se réfugier dans ses bouquins ; parfois, elle se laissait envahir par la présence de Prune, mais celle-ci étant déjà relativement discrète, l'ambiance s'en retrouvait rapidement dérangeante… La blanche regrettait en cet instant le sort d'Anita : en tant que nourrice aguerrie, celle-ci aurait trouvé une solution à ce problème en un rien de temps. Déjà, la magicienne aurait sûrement réussie à délier la langue de l'humaine, pour la mettre en confiance et confier ce qui lui pesait sur la conscience. La mord'th, de ce côté-là, s'était confrontée à un échec cuisant : Petiote lui avait seulement souri et assuré que tout allait bien. Tu mens. Il était impossible de mentir à Thémis, mais lui rappeler cela n'aurait fait que creuser le fossé qu'Alix avait imposé entre elles. Thémis était, certes, froide mais jamais cruelle avec un enfant. Pour en rajouter quelques couches, Galick n'était presque plus là pour l'occuper, Oberon avait depuis longtemps disparu de leur vie, et Léto – Latone – se faisait de plus en plus absente ces temps-ci. Bref, il n'y avait plus qu'une seule solution pour espérer retrouver le sourire chaud, le vrai, de l'adolescente : le tournoi de Puffball.

" Thémis ! Vous êtes venue ! " Ce devait bien être la cinquième fois qu'on lui lance ce genre de salutations depuis son arrivée.

D'un sourire franc, la mord'th accueillit son autre collègue et accepta son baisemain. L'idée d'avoir de la compagnie ne la dérangea point, après tout elle commençait tout juste à se réintégrer progressivement au personnel de Basphel. Puis ce tournoi était l'occasion pour connaître les nouvelles têtes de l'école, se familiariser de nouveau avec le climat. Elle ne se lassera malgré tout jamais de la présence de professeurs tels que Tulipe, ces instructeurs en particulier étaient mémorables, ils lui rappelaient en tout temps que Basphel était forcément l'institut la plus prestigieuse qu'il soit, de tout temps. Dire que ses premiers pas ici datent de plusieurs dizaines d'années… Fort heureusement, ses cheveux n'ont jamais grisonnés depuis, cela aurait été dommage de passer pour une vieille aigrie plutôt que pour une fière mord'th aux yeux des enfants.

" Quels sont vos favoris cette fois ? Lança un spectateur au groupe, les débats et paris feront rage.
- Les Noirs, ils ont des petits filous aguerris !
- N'en soyez pas si sûr, mon brave. J'ai amenée une prodige chez les Rouges, elle va n'en faire qu'une bouchée de vos bouts de chou.
- Pari tenu, ma bonne dame ! " Heureusement que seuls les mots étaient mis en jeu, elle était très mauvaise joueuse.

Le sifflement – enfin ce qui ressemblait à un bêlement de Wëltpuff – démarra le match opposant les quatre équipes. Quelques jours avant son entrée dans l'équipe, Thémis avait pris son temps pour expliquer à Alix les règles, ainsi que quelques astuces. La petite était douée pour assimiler rapidement ce qu'on lui enseignait, seule la pratique lui faisait défaut. En ce moment, elle n'était plus trop malade mais le sport n'a jamais été son domaine de prédilection ; enfin, Petiote se montrait de plus en plus brillante dans le maniement de l'épée, même si elle était difficile de comparer un simple duel à un match pouvant accumuler les manches de tiers d'heure… La mord'th sirota son hydromel, qui n'était clairement pas sa tasse de thé, sans lâcher du regard la tignasse brune. Alix démontrait d'un bel esprit stratégique, elle évitait correctement les balles ennemies et parvenait à se mettre à couvert pile quand il le fallait. A ce rythme, elle risquait bien d'être la seule à être en lice, car la majorité de ses coéquipiers se sont fait balayés par les Bleus et les Noirs. Un sourire de satisfaction s'immisça sur les lèvres de la blanche lorsque l'humaine fut le bourreau des Blancs, celle qui usa de deux balles de son inventaire pour terrasser le dernier joueur. Elle avait une bonne force de lancée étonnamment, à croire que les petites leçons que lui enseignait Galick n'étaient pas que du vent. Bientôt, l'arbitre signa la fin de la première manche, les trois équipes regagnèrent leur camp tandis que l'unique éliminée repartait bredouille.

" Vous misez mal, ma chère. Les Rouges sont en infériorité numérique. Elle lui gratifia un sourire forcé, ses yeux reptiliens témoignaient de son agacement.
- La qualité prime sur la quantité, mon brave. Les Bleus passent leur temps à essayer de soumettre le Wëltpuff Dominant, puis les Noirs sont trop éparpillés.
- Vous m'en direz tant ! Ce sont des mots de perdante que vous me crachez là. Il ricana et avala goulûment ses gorgées de bière comme si elles représentaient son nectar de victoire.
- Regardez le terrain plutôt que votre fond de verre. "

La seconde manche commença. Comme dit, les Bleus continuaient de s'acharner sur l'animal au centre, tandis que les Noirs partaient chacun de leur côté à la poursuite des adversaires. Le coach des Rouges semblait avoir bien cerné la situation, puisque ses petits adoptèrent la technique du mur de boucliers pour se rapprocher du centre du terrain. Bien joué ! Les spectateurs, sous leur propre ovation, étaient de tout cœur avec cet avis. Grâce à leur regroupement sous cette masse compacte d'écus en laine, ils étaient quasiment intouchables des Noirs et les Bleus durent bientôt abandonner leur quête pour se protéger. Le centre devint alors un véritable capharnaüm gorgé de poussières, on ne voyait pratiquement rien de l'action, si ce n'est que les équipiers tombèrent un à un à une vitesse remarquable. La foule était en délire, c'était de l'action comme elle les aimait. Thémis fut ravie de voir sa petite protégée s'extirper indemne de l'œil du cyclone avec quelques uns de ses coéquipiers, le verdict se montra alors sans appel : les Bleus étaient éliminés. Une balle était logée sur l'épaule d'Alix, étant donné la façon dont elle resserrait son poing sur son poitrail, Thémis comprit bien vite qu'elle avait atteint ses limites, le reste de son équipe aussi d'ailleurs. La fin de la manche les sauva in extremis mais la prochaine leur sera certainement fatale.

" Vous disiiieeez ? Elle ne lui adressa même pas un regard.
- Vous êtes irrécupérable. Il s'adossa confortablement sur son siège.
- Ils se sont bien battus, je vous l'accorde. Mais la technique, cela ne fait pas tout. Elle se tut quelques secondes avant de se risquer à poser la question fatidique.
- Qu'est-ce qui fait "tout", dans ce cas ?
- La puissance, quoi d'autre ? " Irrécupérable.

En guise de baroud d'honneur, les Rouges adoptèrent une nouvelle stratégie : des duos, où l'un protégeait son coéquipier – idéalement celui qui était au bord de l'élimination – tandis que ce dernier bombardait ses adversaires quand le premier lui offrait une occasion. Néanmoins, les Noirs étaient loin d'avoir dit leur dernier mot, puisque les deux tiers de leur équipe s'attelaient à l'asservissement du Wëltpuff tandis que l'autre tiers s'occupait des derniers survivants. Vu d'ici, cela ne ressemblait qu'à un vulgaire nettoyage, où les Rouges s'accrochaient à un vain espoir de survie. Malgré tout, Thémis fut ravie de constater qu'Alix était parvenu à éliminer le Noir chevauchant le Wëltpuff, avant de se faire submerger de projectiles. Un grand sourire se discerna sous ses longues tresses brunes, alors qu'elle était affalée par terre, sur le dos, les bras écartés. Au moins, elle aura eu son dernier moment de gloire. Elle en aura d'autres, de bien plus grands même.


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By Jil ♪
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Dim 21 Fév 2016, 22:45

Plusieurs fois approchée, jamais visitée, Basphel était resté pour le voyageur une étape inexplorée dans ses périples et elle restait totalement voilée de mystères. Cependant, il eut vent d’une cérémonie un peu particulière ayant lieu chaque année : le tournoi de Puffball. Bien que n’ayant aucune idée de ce qu’était ce sport et à quoi ressemblait ce festival, il vit cela comme étant une bonne raison pour enfin ajouter la cité-école à la liste de lieux qu’il aura foulé. Il avait entendu de bonnes choses à propos de l’ambiance qui y régnait et de la facilité à laquelle les gens se liaient les uns aux autres sous la bannière d’une équipe favorite ou dans l’amour partagé de la beauté de cette pratique. Bien sûr, certaines personnes voyaient là simplement un petit écart à leur conduite habituelle, en particulier les élèves qui se lâchaient un maximum et les professeurs qui se laissaient aller à retourner en enfance, parfois. Ces espérances en tête, Andrzej emmenait Mute avec lui pour lui permettre un peu de se changer les idées et, il fallait être franc, le Bélua commençait à avoir du mal à aider son protégé.

Il l’avait recueilli après le drame de Vastesylve mais malgré ses tentatives, il ne savait comment l’aider. De plus, il devait très souvent voyager et être loin de lui, que ce soit pour des missions pour la Coterie de Bois-lune ou tout simplement pour assouvir cette voix en lui qui le poussait à toujours pousser en avant son exploration du monde. Il avait du mal à rester en place, cela avait pour effet qu’il ne pouvait être toujours disponible pour Mute et cela impactait ce dernier. Andrzej voulait donc, en plus de profiter des festivités, faire un peu de repérage afin de savoir si l’école plairait au jeune garçon. Ce dernier pourrait avoir un encadrement de professionnels instruits pouvant lui donner une éducation et un mode de vie sain, physiquement et psychiquement. Le contact avec d’autres jeunes serait sûrement plus utile que de l’exposer à des guerriers bourrus et bourrés ou bien des espions louches.

En arrivant sur place, le duo put admirer dans toute sa splendeur la ville. Les décorations flottaient ai vent et représentaient les équipes et leurs blasons. Des stands vendant diverses nourritures à consommer sur le pouce florissaient. De la musique se répercutait sur les murs et dont la source était une immense scène où défilaient des groupes locaux. Des étudiants faisaient des farces aux passants pour savoir à qui irait le plus loin sans se faire attraper par les surveillants. Des petites minettes faisaient la queue pour tenter d’apercevoir leur idole du moment. Il y en avait pour tout le monde, partout et à toute heure. Andrzej ne put se retenir de pousser un petit cri d’exclamation lorsqu’il arrivait sur la place centrale sur laquelle se tenait un petit marché de souvenirs infiltrés par quelques habiles stands de recrutement pour des clubs d’activités et pour l’école. Très régulièrement, il regardait à ce que son jeune frère le suive pour ne pas le perdre dans la foule. Cette dernière palpitait et était vivante, mouvante et parfois capricieuse.

Au hasard du courant, ils se retrouvèrent face à une échoppe ouverte. Une simple cabane de fortune en bois avec une petite table, deux chaises et un toit d’où pendaient diverses banderoles et autres affiches. Un jeune homme au sourire forcé essayait de capter le regard des passants pour leur donner des fascicules sur la vie étudiante à Basphel. Sans doute avait-il des quotas à respecter et il devait écouler un certain nombre de prospectus avant la fin du festival pour obtenir une note ou une bourse. Ils allaient finir à la poubelle ou mangées pour les faire disparaître à ce rythme, il en avait des caisses pleines. Le Bélua ne s’arrêtait pas, il ne voulait pas lui donner de faux espoirs mais il profitait de ce stand pour voir une information qui lui semblait très utile. Un plan sommaire des stands de recrutement. En particulier l’emplacement du stand principal pour s’inscrire à l’école. Même s’il ne pouvait payer les études de Mute, il aurait au moins une idée du coût, des contenus proposés, des chemins ouverts ou encore de la vie quotidienne. Il avait cette impression, fausse, de le laisser tomber en voulant l’envoyer à Basphel alors au moins il allait préparer cette transition comme tout bon parent le ferait.

Une fois sur place, il pouvait voir un grand nombre d’hommes et de femmes en toges. Certains étaient magiciens, à en croire leurs manies un peu pompeuses. D’autres Béluas. Une poignée d’anges aussi était visible et de rares démons. Tous se côtoyaient sans animosité raciales. Ils discutaient ouvertement de leçons et de discipline : c’étaient des professeurs. Un peu au hasard, Andrzej se permit d’aller vers un de ces togés qui se trouvait un peu à l’écart. Il observait avec un demi-sourire l’assemblée de nobles penseurs qui passaient leur temps à se disputer pour des broutilles, des détails philosophiques principalement. Le voyageur l’abordait.

« Excusez-moi de vous déranger mais vous êtes bien professeur ici je me trompe ? »

« Vous avez l’œil fin. »


Il répondit cela sur un ton un peu moqueur mais loin d’être méchant, au contraire, cela sonnait comme une réflexion amusée. Il se tournait vers le jeune homme pour révéler une physionomie tout ce qu’il y avait de plus banal. Un homme d’un âge certain aux cheveux courts et gris portant une petite paire de lunettes aux montures dorées. Il avait sa longue toge noire qui lui donnait des airs sinistres mais sa panse bedonnante et son sourire bienveillant le faisait paraître comme un ange de bonté. Il avait à la main une petite coupe d’une liqueur de couleur ambrée qu’il faisait tournoyer machinalement pour l’aérer. Sans aucune cérémonie, il lui tendit la main.

« Archibald Fonghorn, professeur de troisième année en Sciences de la Vie. Pour vous servir. »

« J'aimerais quelques informations sur l'école, le contenu des cours, la vie quotidienne, ... »


Archibald passait son regard sur son interlocuteur avec une expression décontractée sur le visage. Mais malgré cette apparente bonhommie, l'analyse du professeur allait bon train. Alors que l'explorateur en herbe exprimait sa liste de points d'intérêt, le vieil homme pointait celui dont il ne parlait pas et qui était pourtant le plus important.

« Chère, l’inscription est chère. Il y a moyen d'avoir une bourse mais il faut du talent. »

« Donc cela n'ira pas car ... »

« Il est difficile de se faire de l'argent avec votre orientation professionnelle. »

« Comment vous connaissez mon occupation ? »


On pouvait entendre une pointe d’honnête curiosité empreinte d’un début de suspicion dans sa voix. Il était peu connu, hormis par les Béluas suite à son enlèvement, et il n’avait pas été beaucoup plébiscité par ses quelques compagnons de voyage, il en était sûr. En se mettant légèrement de côté, comme pour se préparer à se mettre en garde face, il se préparait pour voir ce que le reste de cette conversation pourrait apporter.

« Je suis professeur en Sciences de la Vie, voilà tout. »


Et il disait cela avec une expression malicieuse sur le visage. Il prit une gorgée de sa liqueur pour laisser le temps au jeune homme de goûter pleinement au désarroi et au doute. Andrzej pensait avoir affaire avec un agent rival ou un démon car qui d'autre pouvait connaître son occupation au sein de la Coterie. Sur la défensive, il rapprochait la main de sa dague en jetant un regard rapide vers Mute. Voyant cela, Archibald se mit à rire en levant lentement sa main libre.

« Pas d'inquiétude voyons. La couleur de la boue sur vos bottes, en nuances de rouge, indique que vous venez d'une région au sol argileux.  Vous avez, dans les replis de vos habits, un grand nombre d'épines de (latin) que l'on trouve en grandes quantités au sud-est d'ici. Finalement, vous sentez la graisse de buffles utilisée pour alimenter les lampes, technique ancienne utilisée chez les Béluas... je continue ? »

D'un simple regard, il avait rassemblé une grande série d'informations qui, mises de bout en bout, relatait l'historique récent d'Andrzej. Ce dernier était bluffé,  si bien qu'il ne vit pas Mute partir en courant avec une petite fille rousse.

« Vous êtes très instruit Monsieur Fonghorn. Vous apprenez ce genre de choses à vos élèves ? »

« Entre autres mais mon cours porte principalement sur la faune et la flore. »

« Ces sujets m'intéressent aussi »


Andrzej se mit alors à présenter son projet fou de rédaction d’un livre permettant au monde de connaître la nature réelle des créatures qui le peuplaient afin de tordre le cou une fois pour toutes aux croyances désuètes et dangereuses. Il prit pour exemple l’extinction pure et simple des licornes suite aux propriétés de guérison et d’immortalité faussement attribuées à la poudre de sa corne. Il passait rapidement en revue les éléments clés du drame des Gobelins. Ces derniers avaient été pourchassés et exterminés car il y avait eu une recrudescence d’enlèvements d’enfants aux environs de leurs montagnes natales et bien que le coupable fut tout autre, les paysans, et leur esprit de pécore, avait assimilé la laideur de ces humanoïdes à la propension à faire le mal. Le slogan « laid comme le pêché » était scandé dans les campagnes. Finalement, Andrzej terminait sa petite présentation en expliquant à quel point le basculement de la pyramide alimentaire, dû à une chasse ou traque d’un de ses éléments, impactait la végétation. Une Faune variée et en proportions normales amenait une Flore saine et luxuriante. Archibald écoutait très attentivement ce petit discours, fronçant par moments les sourcils pour exprimer une intense réflexion sur les sujets abordés.

« Préserver la Nature en l'expliquant ? C'est un projet intéressant et noble d'intention mais il vous faut de l'expérience, un nom crédible, des fonds et un mentor. »

« Je n'ai rien de tout ça actuellement »


A nouveau, le sourire agréable et un peu malicieux du professeur au cœur vert fit son apparition. Il finit d’un cul sec la fin de sa liqueur et s’approchait d’un pas du jeune homme comme s’il voulait lui révéler un secret.

« Je dois trouver, pour le projet académique, un assistant de cours pour m'aider dans certaines tâches. Cela vous plairait jeune homme ? Vous apprendrez beaucoup en m'aidant à préparer les cours. Vous vous ferez doucement un nom et le salaire annuel correspond étrangement aux frais d'inscription... »

« Alors comptez-moi parmi les candidats pour ce poste. Cela me permettra d’avancer dans mon livre et de payer une éducation à mon … petit frère. »

« Alors je compte sur vous pour vous présenter à mon bureau la semaine prochaine pour parler détails. Heureux d’avoir fait votre connaissance. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser… »


Archibald saluait poliment son futur apprenti et se mit à avancer avec un pas lent vers le groupe de vieux professeurs qui philosophaient. Le thème de la discussion tournait autour de l’existence ou non d’une vie après être mort de honte. Ne faisant que peu de cas de ce genre de conversations, le vieil homme les rejoint afin de les railler de temps à autres ou mettre à mal les théories par l’argument de l’idiot. Il adorait tourmenter ces masturbateurs intellectuels.

De son côté, Andrzej remarquait l’absence de Mute et il se mit à courir partout pour le retrouver. Quand ce fut enfin le cas, il le vit jouer avec une balle et il dut se retenir une petite larme de joie en voyant que ce jour, qui débutait comme une simple visite informative, allait donner naissance à une suite d’événements pouvant lui apporter une enfance si pas normale, au moins bien remplie. Il mit la main sur son épaule.

« Aujourd’hui, j’ai pris une décision. Je pense que tu l’aimeras beaucoup. »
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Dim 21 Fév 2016, 23:39

Le tournoi de Puffball. Cela faisait très longtemps que Raeden en entendait parler. Il avait déjà eu l'occasion d'y assister, il y avait des siècles de cela et ses souvenirs de cet évément était à la fois merveilleux et surtout très confus. A croire que quand on était jeune, uune festivité de cette envergure et tout ce qu'elle impliquait, vous retournez assez rapidement l'esprit, même si vous étiez un ange posé la plupart du temps. Cette fois-ci, ce n'était pas entre ami qu'il parcourait les lieux mais en tant qu'intervenant régulier et surtout, en tant que tuteur et parain d'une des joueuses. D'ailleurs, quelque chose disait au Bélua que s'il n'avait pas mentionné la festivité à Althaya, cette dernière ne lui en aurait pas parlé. Elle était très indépendante envers lui et voulait lui montrer qu'elle pouvait fairee les choses sans personne, qu'elle était forte. Mais il était certain qu'au fond d'elle, elle aurait été quelque peu peinée s'il n'était pas venu. Et puis, de toute façon, lui aussi travaillait ici de temps en temps, ou plutôt, lui aussi été rattaché à Basphel et à la Cité écolière pour les cours qu'il dispensait à la Forge.

Le Gardien de Phoebe parcourrait les lieux de la fête, s'étant fait servir un verre d'hydromel un peu plus tôt sur la place principale. L'Oréade l'avait quitté il y avait quelques minutes. Elle devait aller se préparer pour son match qui n'allait pas tarder normalement. D'ici une heure tout au plus, le Fils de la Lune pourrait prendre place dans les gradins pour voir sa protégée en action. Il pouvait bien évidemment assister aux autres démonstrations, mais il y en aurait tout au long des dix jours à venir, il avait donc le temps. Pour le moment, il prenait le temps de se détendre un peu et de profiter de la journée. Ca lui permettait aussi de mieux faire connaissance avec les divers professeurs ou intervenants de Basphel. Depuis qu'il avait rencontré la Directrice, il était vrai qu'il n'avait pas beaucoup pu échanger avec ses confrères et collègues. La plupart du temps, quand il passait ici, c'était plutôt en coup de vent pour régler une affaire, gérer de la paperasse ou quelque chose du genre. Aujourd'hui et pendant la prochaine dizaine, les cours étaient annulés, ainsi que tout ce qui s'y rattachait. C'était en quelque sorte, les vacances !

Partout , ou presque, où se posait le regard de l'homme se trouvaient des Wëltpuffs. Cela n'était pas étonnant car après tout, ses espèces de moutons étaient la mascotte de ses jeux. C'était quand même autour d'eux et grâce à eux que ce sport avait vu le jour et pouvait continuer à vivre. Sans Wëltpuffs, pas de laine et pas de laine, pas de Puffball. C'était aussi simple que cela. Certaines de ses bestioles se baladaient tranquilement en liberté entre les passants. Après tous, elles étaient sereines. Instinctivement, elles savaient qu'il ne pouvait rien leur arriver. Pendant cette période, elles étaient les rois et reines, aussi sacrés que les Aetheri. Un jeune moutonneux se dirigeait d'ailleurs droit en direction de Raeden. Ce dernier ne savait pas où le poilu avait trainé mais en tout cas, sa laine, elle, était une valise à elle toute seule. Cela fit rire le Bélua et il s'agenouilla devant l'animal. Il ne pouvait décemment pas le laisser comme cela. Assis par terre, presque au milieu du chemin, son verre d'hydromel posé à ses côtés, l'homme-ours attira le petit Wëltpuff entre ses jambes. C'étai tout bonnement impossible de resister à la bouille de l'herbivoire.

Une partie de l'Immortel, celle qui était ours, aurait bien aimé croquer la bête pour savoir quel goût elle avait, mais le Gardien de Phoebe savait se contrôler. Au lieu de cela, il entreprit purement et simplement de nettoyer la laine de Puffy. Oui, Puffy. Tel était à présent la dénomination de l'ovin. Il s'agissait là d'un travail de longue haleine, les brins de laine et autre matériel étant mélangés et emmêlés les uns dans les autres. Mais la persévérance, ça connaissait le Forgeron. Totalement concentré sur sa tâche, il en avait presque oublié ce qui l'entourait et où il se trouvait. De toute façon, il y avait en ces lieux des gens aux actions bien plus atypiques qu'un homme en train de nettoyer la laine d'un jeune Wëltpuff. Et même sans cela, ce n'était pas comme si ce même homme portait attention aux regards que l'on pouvait poser sur lui. En tout cas, toute cette histoire ne semblait poser aucun problème au principal intéressé, c'était à dire, l'animal. Il semblait même plutôt heureux de l'attention que l'on mettait soudain à lui porter. Après tout, même s'il représentait actuellement l'une des mascottes de cette festivité, en tant normal, ce n'était ni plus ni moins qu'un animal d'élevage.

Tranquillement installé contre Raeden, Puffy profitait pleinement de la situation. Ce n'était pas tous les jours qu'on le cajolait ainsi. En plus, il sentait que ce que l'homme était en train de faire faisait du bien à sa laine. D'ailleurs, la bestiole était tellement contente du traitement de faveur qu'elle avait qu'elle était à présent en train de faire plein de calin au Bélua et que celui-ci était bien obligé de les lui rendre. En même temps, on ne pouvait pas dire que c'était désagréable. Juste que ça pouvait surprendre un peu de voir un grand gaillard comme le Bélua, assis en plein milieu du chemin, en train de caliner un Wëltpuff. Mais après tut, on était là pour faire la fête et pour se détendre. Les ovins étaient à l'honneur donc c'était normal que l'on s'occupe d'eux. Par contre, la chose que l'homme-ours n'avait pas prévu, c'était que le Grand Moelleux lui même observe ainsi son comportement et que pour l'en remercier et lui montrer toute sa gratitude, il le fasse suivre pendant tout le reste de la durée des festivités, par ses bestioles à laine.

Cela fit par contre bien rire plusieurs personnes qu'il croisa par la suite. Il fallait reconnaître que c'était quand même assez atypique. Quoiqu'il en soit, cela faisait une anecdote en plus à raconter, un événement que l'on ne pouvait voir qu'ici, que lors de ses festivités. L'Immortel leva la tête pour voir où en était la course du soleil dans le ciel avant de prendre la direction des gradins. Il allait être l'heure du match d'Arthaya et il était préférable qu'il s'y rende maintenant s'il voulait pouvoir trouver une place et ne pas la rater. Il n'avait pas su déterminé si c'était important pour l'Oréade ou pas qu'il la voit jouer, mais en tous les cas, ça l'était pour lui. Après tout, il était son tuteur, son parrain ici. Il se devait de l'encourager et de la soutenir et pas seulement dans ses cours mais aussi dans tout ce qui entourait sa vie. Ce ne serait que comme cela qu'elle pourrait grandir et s'épanouir. Il savait pertinemment qu'il y avait des manies qu'il ne pourrait jamais changé chez elle, même si elles n'étaient pas réellement correctes, mais la jeune femme était ainsi après tout.

Le match commeça enfin. Comme il fallait s'y attendre, la nymphe faisait partie des membres les plus offensifs. Même si elle ne le reconnaîtrait certainement jamais si on lui posait la question, la jeune femme semblait vraiment s'amuser à tenter de grimper sur le dos de l'animal pour le mener jusque dans son camps. Cela n'avait pas l'air aisé à faire en tout cas. Parce qu'évidemment, en plus de rester sur la bête, il fallait aussi éviter de se prendre des balles de Puffball sinon, on voyait le risque d'être éliminé. Certainement que chaque équipe mettait en place des stratégies qui leur été propre pour mettre toutes les chances de leur côté. Le Bélua ne savait pas depuis combien de temps exactement tout ceci était préparé à l'avance et surtout si chaque équipe avait l'occasion de s'entraînait mais il ne doutait pas qu'il devait y avoir des techniques et des secrets d'action qui devaient se passer de génération en génération au sein d'un même ordre. C'était une compétition amicale mais Raeden savait pas expérience que c'était toujours plus quand on était enfant – et même quand on était adulte d'ailleurs. Pouvoir mener son équipe à la victoire, ça prodiguait un sentiment de fierté et de bonheur indescriptible. Même si ce n'était pas pour grand chose, on savait qu'on avait fait notre travail et qu'on avait porté fierement et hautement les couleurs que l'on représentait.

Même si le Gardien de Phoebe n'était pas sur le terrain, il s'était pris lui aussi au jeu, retenant son souffle à chaque moment décisif, à chaque offensive, que ça soit provenant d'une équipe ou d'une autre. Crier à haute voix des encouragements, applaudir au moment des belles actions, sentir son cœur rater un battement lors d'une chute ou d'une glissade. D'une certaine façon, lui aussi était retombé en enfance. Il n'en fallait des fois pas beaucoup plus pour passer un bon moment, se détendre, oublier tous ses tracasseries. Juste s'amuser et prendre la vie comme elle venait. Simplement, avec joie et bonheur. Ressentir cette chaleur dans le creux de votre corps et de votre cœur quand les actions d'une personne vous rendaient heureux d'être quelqu'un de proche pour elle. Car d'une certaine façon, Raeden se considérait comme le paternel d'Arthaya. C'était idiot, car quelque part en ces vastes terres, elle avait encore ses parents, mais c'était l'un des traits de caractères de l'Immortel. Son côté paternel et paternaliste. Le besoin de venir en aide et de protéger les autres, surtout quand il les appréciait et les côtoyait tous les jours ou presque. Il n'était peut être plus ange, mais il y avait des choses sur lesquelles on ne pourrait jamais le changer. Plus qu'être inscrit dans ses gênes, c'était l'un des fondements même de son essence.


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Sam 27 Fév 2016, 21:18



Lieu de Groupe (Basphel) | Le tournoi de Puffball Bookma10


Le tournoi de Puffball



"Je veux pas y aller." Fermement résolu à imposer sa volonté et à maintenir son refus, Lullu se tenait en plein milieu du chemin, les bras croisés, acteur d'un véritable caprice digne d'un gamin de quatre ans. Le chaman s'arrêta, levant ses yeux vers le ciel bleuté. Il était... très légèrement exaspéré. C'était qu'il en fallait de la patience pour parvenir à éduquer des enfants ! "Tu fais ça pour te débarrasser de moi ?" Le ton était amer, blessant. Soupirant faiblement, Devaraj se retourna pour s'accroupir à la hauteur du petit humain. Durant le voyage, il lui avait déjà expliqué un millier de fois les raisons de son choix -pour une fois qu'il en avait- mais le petit humain ne semblait même pas l'écouter. "Ludwig." commença-t-il fermement, prononçant son nom en entier pour lui montrer qu'il était sérieux, et qu'il faudra arrêter de bouder. "C'est pour ton bien. Ce n'est pas comme si je t'abandonnais en pleine nature. Ce n'est pas comme si je t'abandonnais tout court d'ailleurs. C'est une école, un lieu réputé, dans lequel tu apprendras beaucoup. Ce sera ta nouvelle maison mais ça ne veut pas dire qu'on ne se reverra plus." Il omit de mentionner que cela lui avait coûté la quasi-totalité de ses années d'économies. "Basphel est un endroit neutre. Tu pourras y retrouver une vie en communauté sans craindre que des tremblements de terres ou des monstres marins détruisent toute ta vie en quelques heures seulement." L'enfant tressailli. C'était un point sensible. Le chaman répugnait à remettre sur le plancher un passé aussi douloureux, mais il semblerait que ce soit nécessaire cette fois-ci pour bien se faire comprendre. "C'était mieux à Utopia, je veux retourner à Utopia." maugréa Lullu, baissant nerveusement les yeux au sol. "Utopia est peut-être la ville des humains, mais ce n'est pas le meilleur endroit pour un enfant comme toi. Le meilleur endroit, c'est ici." Le chaman fit une pause, montrant du doigt la grande place de la citée-école. "C'est ici que tu deviendras plus fort, que tu maîtriseras de nouvelles techniques et surtout, que tu te feras des amis. Tu as onze ans Ludwig, un enfant de cet âge doit avoir des amis, autre qu'un nounours en peluche." S'entendant parler, le chaman aurait pu en rire. Il lui faisait la morale alors que lui-même n'avait jamais suivi ce genre de conseil quand il avait le même âge... ironique, non ? Il grimaça. Peut-être que sa voix était trop ferme ? Il avait peur de blesser l'enfant, comme il avait peur de ne pas réussir à lui faire accepter sa décision. Etre un bon père s'avérer être quelque chose de très compliqué. Devaraj préférait ne pas connaître son taux de réussite. Durant les années de voyage où il avait prit l'humain sous son aile, il s'était finalement beaucoup plus attaché à lui qu'il ne se l'avouerait. L'idée d'une séparation ne lui plaisait pas à lui non plus. Mais Lullu ne pouvait pas rester parmi les chamans. L'enfant avait une pudeur excessive et aucun respect pour les Aetheri, malgré toutes les tentatives de Devaraj pour corriger ces deux défauts. Et puis il était humain. Le chaman n'était pas raciste, mais il savait que Lullu préférera rester avec les siens quand le temps sera venu, et avant, et bien le mieux était de le placer dans un endroit sûr et adapté pour les enfants comme lui. Étouffant un deuxième soupir, le chaman caressa tendrement les cheveux du garçon. Un silence s'installa entre les deux. Pour le moment, Lullu lui en voulait beaucoup, c'était normal. Mais au moins, l'enfant s'était résolu à obéir.

Devaraj conduisit son fils adoptif jusqu'à l'entrée de la cérémonie. "Et rappelles toi, l'important ce n'est pas de réussir, mais d'être capable de se relever plus fort après chaque échec." Après quoi il le serra très fort contre lui et tourna les talons, le cœur lourd. Le chaman parcourut la cité jusqu'à aller se placer dans les gradins du tournoi de Puffball. On lui avait dit que Lullu serait placé dans une des équipes et qu'il jouera aujourd'hui, alors autant aller le regarder pour l'encourager. En chemin, il crut reconnaître Raeden en train de peloter un mouton. C'était très bizarre. Décidément certains guerriers avaient des orientations sexuelles assez atypiques. Il se demanda un instant si la laine de Wëltpuff pouvait se fumer, puis chassa cette pensée futile de son esprit. L'image de Lullu revenait sans cesse dans sa tête. Il s'assit sur les gradins du fond. Finalement c'était peut-être lui qui souffrait le plus de la séparation ? Après tout, une fois que Lullu se sera habitué à son nouvel environnement, plus rien ne sera comme avant. C'était comme s'il avait sacrifié les moments passés avec le jeune au profit de son avenir. Mélancolique et tristounet, le chaman s'avachit sur son siège et ne bougea plus pendant tout le reste de la journée.

Pendant ce temps, Lullu n'en menait pas plus large. Il s'avançait dans le grand amphithéâtre avec la vague impression que le ciel allait lui tomber sur la tête. On venait d’appeler son nom, pour qu'il se dirige vers l'immense estrade. Il sentait les yeux de tous les nouveaux élèves et des professeurs suivre son avancée. Il tenait toujours sa peluche dans sa main. C'était un réflexe en moment de crise, il ne s'en rendait même plus compte. Par contre il ne manqua pas d'entendre les quelques rires moqueurs qui fusèrent autour. Le ventre noué, il expira un bon coup. "Ne t'inquiètes pas. De toute façon ils sont aussi nouveaux et paumés que moi. Tout ira bien..." murmura-t-il à voix basse, pour lui-même. Il monta finalement les quelques marches de bois et se dirigea vers la vasque remplie d’eau, plongeant sa main dedans. Le liquide lui parut glacial, comme la main d'un mort. Il frissonna. Ce n'était vraiment pas le moment de penser à la mort ! Il devait se ressaisir et se calmer, et faire confiance à Devaraj. Il deviendra plus fort et ira montrer au chaman ce qu'il était capable de faire, voilà comment ça allait se passer. Avec une moue autant triste que boudeuse et une légère lueur de défi dans ses yeux, Lullu regarda dans la vasque. L'eau était devenue limpide et plus claire et tournoyait doucement autour de sa main. Un des responsables lui donna l'insigne correspondante, celle de l'Acier. Puis on lui tendit aussi un uniforme tout neuf, des livres et de quoi écrire. De retour à sa place, l'humain regarda ses nouveaux objets, ne sachant dire s'il était anxieux, impatient, heureux ou triste, ou peut-être un peu tout à la fois.

Un peu plus tard, on l’amena dans un grand stade en compagnie d'autres élèves. Lullu apprit avec une joie inexistante qu'il allait devoir se battre avec une équipe... Ah ! La bonne blague ! En équipe ?! Il lança un bref regard méfiant vers ses "coéquipiers", les trouvant soudainement beaucoup plus louches et douteux. Parfois, il frôlait la paranoïa. Mais malheureusement, on ne lui donna pas le choix. A peine avait-il eut le temps d'examiner les différents théories concernant les possibles trahisons futures de ses compagnons, que le match avait commencé. Les oreilles bourdonnantes après l'éclatant coup d'envoi, Lullu frôla la crise cardiaque en voyant le nombre de spectateurs. Il se demanda un instant si Devaraj était là-haut, lui aussi en train de regarder... Sûrement que oui. Le chaman n'avait pas pu repartir aussi vite après un si long voyage. Il espérait le revoir bientôt. En attendant, il ferait mieux de se concentrer sur autre chose. L'envie d'être un poids mort lui déplaisait fortement. Et puis il fallait qu'il surveille de près les gestes de tous les joueurs sur le terrain, y comprit ceux de son équipe. Le Mal était partout. L'enfant couru pour se cacher derrière les différentes plateformes du terrain, changeant de cachette dès que le besoin se pressentait. De son point de vue il ne gagnerait rien à courir comme un dératé en plein milieu du stade. Ça c'était soit pour les plus forts, soit pour les orgueilleux maladifs et inconscients. Quand les monstres avaient attaqué son village, ceux qui avait tenté de fuir n'avait pas fait long feu, contrairement aux autres qui s'étaient cachés... Bon du coup les orgueilleux maladifs de son équipe -parce-qu'il avait du mal à les croire vraiment forts- faisaient une très bonne diversion et lui permettait de frapper à distance comme il le pouvait.

La fin du match sonna. Ils avaient perdu, beaucoup dans son équipe étaient déçus. Mais Lullu lui, avait presque trouvé ça... amusant. Et éreintant aussi, il n'était pas habitué à faire autant de sport en si peu de temps. Après avoir passé plusieurs heures avec ses coéquipiers, il avait enfin réussi à retenir le nom de chacun. C'était peut-être un bon début ? Cela ne l'empêchait pas de les trouver toujours aussi douteux. Avec méfiance, il s'écarta rapidement du petit groupe, un verre de jus de pomme à la main. C'était dégueulasse comme boisson ça, il préférait quand Devaraj lui donnait une gorgée de sa bouteille d'alcool. Enfin bon, c'était fini ça maintenant, non ? Même s'il refusait encore de l'admettre ou d'y croire. Au loin il lui sembla reconnaître la peau peinturlurée du chaman. Il cligna des yeux, mais n'arriva pas à reposer son regard sur l'homme en question. Pourtant il était certain d'avoir entre-aperçu un vague sourire et un signe d'adieu. Les larmes lui montèrent aux yeux.



Merci pour ce LDG !  nastae
Mots : 1650+
Gains : Pour Lullu (compagnon lv0) = adhésion à Basphel (élève-Acier)  +  bouclier de Puffball + 2pts en intelligence

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