Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Partagez
 

 La Peluche Enchantée [Quête - Solo ~ Neah]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mar 15 Déc 2015, 22:00

La voûte céleste se parait lentement de couleurs chaudes, l'astre incandescent s'élevait pour reprendre la place de son homologue lactescent. Tout était calme au sein de la Capitale des Humains, mais sans doute moins que l'esprit d'une de ses résidentes. Impossible de continuer à dormir. Cette phrase n'avait de cesse d'harceler la conscience de Mancinia, qui se retournait depuis des heures en cherchant le sommeil. Allongée dans son lit, elle observait d'un air assidu son plafond, estimant que la poutre en bois était d'un intérêt extrême. Son sommeil agité avait été dérangé par un bruit provenant du dehors et, depuis lors, elle ne parvenait plus à se rendormir. C'était un comble ! Elle qui avait été tant surmenée ces derniers temps, au point que son corps ne parvenait plus à tenir le rythme qu'elle lui avait imposé, ne savait tout bonnement pas prendre le repos qui lui était dû ! Son esprit n'avait de cesse de la titiller avec de sombres pensées, remuant le couteau dans des plaies à peine refermées. Si l'Humaine convoitait tant le sommeil, ce dernier se refusait à elle, torturée par les interrogations de son crâne vide de réponses. La conversation qu'elle avait eue avec sa mère la veille au soir ne cessait de la hanter. Elle désirait oublier ses détails, mais ces derniers revenaient sans cesse devant son regard. Pour mieux lui rappeler l'expression du visage de sa mère à cet instant précis.

Ce n'était ni de la colère ni de la souffrance qui transparaissait, seulement un sourire triste. Comme si Mancinia était incapable de comprendre les sentiments qui animaient la femme qui l'avait mise au monde. Au fond, le pouvait-elle ? Dans un long soupir qui déstabilisa le silence de la mansarde silencieuse, la jeune femme se demandait si elle devait attendre une heure décente pour se lever. Sa poutre ayant brusquement perdu de l'intérêt, sa patience eu tôt fait de l'abandonner à son tour. Se redressant sur ses coudes pour observer Kamiya, in sourire vint illuminer ses lèvres à la vue de son compagnon qui dormait paisiblement, décelant son plumage d'ébène montant et descendant au rythme de sa respiration. Le territoire du corbeau se situait au-dessus de son armoire, se limitant à un cousin fait de paille. Que pouvait-elle faire de concret à une heure si matinale ? Préparer le repas serait une bonne piste. Oui, un bons repas pour s'excuser de manière indirecte. Après avoir précautionneusement écarté ses draps, elle laissa ses pieds nus effleurer le sol, à la manière d'un chat. C'est qu'on attendait tout au travers du plancher et des murs. Et qu'elle ne vivait pas seule. Se redressant en s'habituant à la douce chaleur qui régnait dans la chambre. Mancinia prit soin de ne pas réveiller Kamiya, de crainte qu'il ne devienne irascible suite à un réveil aussi matinal.

Mancinia descendait l'escalier d'un pas lent, savourant le calme et la solitude de la grande pièce. Sa maison semblait austère, mais elle convenait fort bien au deux femmes qui y vivaient. Elle avait en tout cas retrouvé un aspect plus ou moins normal suites aux récents événements, mais elle était restée muette de longues soirées suite à ses escapades extérieures, quelques fois au service de son Roi. Ses courses à travers le Continent et ses frayeurs successives l'avaient lessivé et pourtant, le sommeil lui faisait la guerre. C'en était risible, vraiment. Retroussant ses manches pour se mettre au travail, l'Humaine espérait pouvoir prendre du recul et faire le point sur les événements de la nuit dernière. Sa mère avait tenu de converser avec elle, sur son avenir. Pas le leur, le sien. Uniquement le sien. Et sa main en tremblait de colère rien qu'à ce souvenir. Pourquoi sa mère ne pouvait-elle pas comprendre qu'elle en faisait partie, de son avenir ? Certes, Mancinia aimait sa liberté et sans doute que, oui, elle avait envie de faire sa vie, mais était-ce aussi important ? Sa mère avait besoin d'elle, surtout depuis le départ de son père vers Drejtësi sait où. Elle ne pouvait se permettre de vivre seule des années durant. Et s'il lui arrivait quelque chose ? Prenait-elle conscience que sa fille s'en voudrait éternellement ? Partir quelques semaines, ce n'était pas partir une vie.

Une douce odeur se rependait depuis la cuisine, Mancinia ayant pris soin de fabriqué un pain avec de la farine de seigle, le ragoût de caille de la veille ferait encore l'affaire. C'était elle qui l'avait préparé et cette fois-ci, elle le trouvait réussi. Bien qu'ayant le regard obstrué par sa main pour empêcher ses yeux d'être incommodé par la lumière vive, elle ne sut échapper aux bruits de pas feutré qui avancèrent en sa direction. Sa mère était debout.

Ma chérie, tu ne dors pas ?
Tu ne dors pas plus que moi, maman.
...Tu as raison.

Un faible sourire illumina les traits de cette dernière. A cause de leur dispute de la veille, toutes les deux n'avaient que peu dormi. Si elle ne savait pas sa mère aveugle, Mancinia aurait cru qu'elle souriait devant la tenue négligée de son enfant ; elle était descendue préparer le nécessaire à manger avant même d'avoir pris le temps de se changer. Ses cheveux devaient être en bataille et, encore à moitié dans la chaleur de son lit, se laissait aller à la somnolence. A croire que faire la cuisine l'avait détendue.

Je peux me débrouiller pour tout préparer.
Je sais.

Oh, oui. Elle le savait, mais elle s'en fichait. C'était son rôle de veiller sur ses parents affaiblis, comme eux l'avaient protégé dans son enfance. C'était ainsi que fonctionnait le monde. Un silence s'installa tandis qu'elles savouraient un quignon de pain chaud, à peine extrait de leur petit antre de feu et parsemé de beurre. Sa mère la complimenta, comme à chaque fois et Mancinia la remercia. C'était agréable. Puis, elles discutèrent et parvinrent à rire même. Comme si tout ce qui s'était produit la veille n'avait pas existé, Sylvia Delancy savait que sa fille était têtue lorsque cela concernait la famille, nulle doute que cet aspect aurait bien été vu par Elenwë. Une fois le repas terminé, elles débarrassèrent et firent la vaisselle. Ensemble. C'était mieux ainsi, non ? Remontant dans sa chambre tout en veillant à ne pas troubler le repos de son corbeau, Mancinia ôta sa chemise de nuit ivoirine avant de faire sa toilette matinale. Elle se vêtit d'un ensemble bicolore, renforcé au niveau du torse, mais qui n'en demeurait pas moins léger. Taillé dans un cuir souple, le col était drapé et ses poignets en soie unie. Un petit luxe, mais elle ne le regrettait pas. L'Humaine attacha ses longs cheveux à l'aide d'un ruban bleu. Une fois prête, elle observa l'extérieur depuis sa fenêtre rectangulaire et vit que le Soleil était plus haut que tout à l'heure.

Il serait moins suspect qu'elle sorte à cette heure. Brossant ses cheveux et les nouant avec un large ruban bleu tout en essayant de transformer sa tignasse en quelque chose de potable. Bien qu'elle sache ne rien craindre au sein des murs de la Capitale, Mancinia prit ses dagues pour plus de sécurité. Cachant l'une sous sa manche et l'autre dans sa botte, choisissant de laisser sa lance près de son lit. Rien ne lui arriverait si elle ne faisait rien de travers, la ville était tout de même assez sûr une fois débarrassée de ses ennemis. Alors qu'elle fit un pas vers la sortie, une voix ensommeillée s'éleva dans les airs pour la retenir au pas de sa porte ;

Kah-sors ? demande Kamiya.
Oui, souffla sa maîtresse. Je vais me changer les idées. Tu peux continuer à dormir.

Sa voix n'était qu'un murmure qui se voulait apaisant.

Kaaah. Je viens avec toi.

Encore endormi, Kamiya se redressa sur son coussin, tapotant une patte puis l'autre pour se réveiller, secouant son plumage soyeux avant de se mettre sur le rebord de son armoire et de se laisser planer près d'elle pour atterrir sur son épaule. Et comme pour se venger d'avoir été éveillé, il sauta de sa position vers le dessus de son crâne. Sentant son poids sur ses cheveux, Mancinia sourit, amusée.

Ça va, mes cheveux sont à ton goût ?
Moelleux comme un coussin, c'est pkahrfait.

Kamiya voulait l'accompagner, mais il souhaitait tout autant continuer sa nuit. Cela s'entendait à sa manière de parler, son habituel « Kah » reprenait le dessus sur certains mots lorsqu'il était fatigué ou en colère. Parfois, il fallait tendre l'oreille pour le comprendre, ou bien avoir l'habitude de côtoyer ce drôle d'oiseau. Son compagnon était malin, mais après tout, c'était elle qui l'avait élevé et éduquer de cette manière. Ses souvenirs amers ayant laissé place à certains plus joyeux, Mancinia sentit son humeur s'améliorer. Après avoir salué sa mère qui s'était assise pour coudre - ou du moins essayer, elle déguerpit pour une promenade au marché. En sortant de chez elle, la jeune femme leva son regard vers la beauté du ciel, cette immensité brillante qui s'étendait à perte de vue, plaçant sa main devant son visage, empêchant ainsi les rayons de l'astre de l'aveugler. Comme de coutume, le Soleil effectuait son ascension dans un ciel d'un azur pur, laissant une température agréable s'emparer de la ville. Les rues étaient désertes à cette heure-ci, seuls les marchands s'étaient mis au travail. C'était une chance de bénéficier de ce calme lorsque son animal de compagnie vous mettait dans une posture délicate en trônant sur votre crâne ! Cette présence était d'autant plus réconfortante, surtout si on la soupçonnait de s'être rendormie.

Mancinia déambulait sans réellement savoir où elle allait, se sentant observée par les Illustres qui avaient collaborés et fait en sorte qu'Utopia ne soit plus une utopie, mais bien un endroit tangible où toute une race pourrait se reconstruire. S'arrêtant un instant devant le portrait de Nydelia, l'ancienne Élue des Cieux. Il était désormais connu de tous que l'Ange avait été prise à revers par les Démons, étant alors contrainte de laissé sa place à un successeur dont l'Humaine retenait à peine le nom. Tout se passait si vite, tous cherchaient des réponses auquel ils n'auraient sans doute aucune réponse. Nydelia semblait encore plus irréelle en statue d'albâtre, mais ses yeux compatissants semblaient l'observer au travers. C'était une impression désagréable, surtout lorsque ses oreilles écoutaient l'activité de la ville reprendre de plus belle ! Tout le monde semblait avoir repris le cours normal de leur existence, essayant d'oublier les durs moments qui venaient de se dérouler au sein des murs et que chacun tentait de surmonter à sa manière. Les Humains étaient ainsi, ils ne passaient plus de temps à ressasser les événements funestes qu'ils vivaient ; chacun faisait son deuil, reconstruisait et se remettait à avancer. Ils étaient l'incarnation d'une race ayant l'habitude de subir les affres de l'existence, puisse cette blessure être guérie au plus vite...


1 814 mots


La Peluche Enchantée [Quête - Solo ~ Neah] Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mar 15 Déc 2015, 22:45

Mancinia avait combattu les Démons auprès des siens, après une absence bien trop longue et des pérégrinations qui s'étaient révélées plus dangereuses que d'accoutumée. Elle n'avait pas choisi son moment pour retourner sur les routes, mais était revenue du Continent Dévasté à temps. Si l'Humaine y était restée, elle se serait retrouvée au milieu de la guerre entre les Sorciers et les Sirènes. Et aucun des deux camps ne lui aurait fait de cadeaux ! Pouvait-elle dire que c'était de la malchance ? Dans son infinie bonté l'Aether de la Justice avait mis son Temple sur son chemin de retour, en ce lieu divin où elle avait reconstruit sa lance brisée, dans une lumière aveuglante qui réchauffait son coeur lorsqu'elle y repensait. Drejtësi lui avait fait confiance pour défendre les siens et la demoiselle espérait en avoir été des plus dignes. Dans toute la noirceur de son existence, l'Humaine constatait qu'elle était plus chanceuse que l'on pourrait le croire. Dans chaque mauvaise chose se cachait quelque chose de bon, c'était un enseignement qui se voulait de plus en plus vrai. Aidant aux déblaiements et à la reconstruction, Mancinia avait aussi fait une part de travail qui n'était pas destiné aux soldats, mais est-ce que cela importait vraiment ? Ne fallait-il pas balayer les cendres pour mieux renaître, comme le faisait les Phoenix des légendes ?

Souvent irritable à cause de son manque de fatigue, elle se plaignait aussi de ne plus travailler et de se tourner les pouces. Elle avait pensé que le Lux'or aurait terminé ses réparations, même si les dégâts avaient été minimes, mais Darren se refusait de reprendre ses activités tant que la ville souffrirait de maux graves et que l'activé économique ne reprenait pas. Malgré cette mauvaise nouvelle, un doux sourire flottait sur les lèvres de la Sertisseuse. Le Joaillier n'avait su se débarrasser d'elle comme il l'aurait souhaité, le résultat étant qu'elle travaillait encore pour lui et de manière à se perfectionner sans arrêt. C'était aussi sa fierté. Kamiya s'éveilla à nouveau, elle le sentit via un petit sursaut de son corps et au claquement singulier de son bec. Ce dernier se redressa, libérant ses cheveux qui volèrent au grès du vent, battant ses ailes avant de revenir se mettre sur son épaule. Assise sur le rebord d'une large fontaine, Mancinia observait les passants dans les différentes artères de la ville. Tout le monde semblait avoir repris le cours normal de leur existence, les durs moments qu'ils venaient de passer était désormais un point noir dans leur passé. Dans la population de passage, on compte déjà tous les marchands des caravanes, qui ne viennent ici que pour les transitions, négocier avec les guildes sur place, procéder à des échanges ou tout simplement se reposer.

Ils vivent généralement dans leur guilde durant leur séjour plus ou moins long dans la Capitale. Cette population est celle qui participe le plus au mouvement économique, même si cette dernière c'était considérablement ralentie après plusieurs longs arrêts. Tous ces marchands ne sont ici que pendant une période limitée, ils doivent donc rentabiliser leur temps, que ce soit pour l'apprentissage ou pour gagner de l'argent. Sans compter les mercenaires, dont le nombre fluctue au grès des caravanes qui passent quotidiennement dans cet endroit en perpétuel mouvement. C'était amusant de voir comment l'appât du gain attirait certaines races dans leur belle cité, de nouvelles affaires, de nouveaux filons à exploiter. Peu importe que ce soient des Humains, l'argent avait la même valeur partout, n'est-ce pas ? Pour l'Humaine, aucune ville ne valait la sienne. Utopia avait été conçue uniquement pour eux. Toute son architecture, sa température, son air empli de fragrances épicées, tout cela était parfait. Les murs étaient assez grands pour éviter les attaques extérieures, ils protégeaient les villageois des ravisseurs et anéantissait presque tout type de magie. En tout cas, celles des forces maléfiques étaient annihilées. Ainsi, tout le monde devenait l'égal d'un Humain en ces lieux. Tout le monde devenait un insecte impuissant...

Ses pensées furent interrompues par des reniflements et des gémissements qu'elle devina appartenir à un enfant. Tournant la moitié de son corps pour regarder derrière elle et en découvrir l'origine, Mancinia vit une fillette relativement chétive, âgé d'une dizaine d'années tout au plus, aux prises avec un immense chagrin. Ses yeux étaient cachés derrière ses mains qui essayaient de retenir ses larmes en les frottant inlassablement, ses longs cheveux noirs retombaient en cascade sur son petit corps prit de soubresauts. Quelques personnes passaient à côté d'elle, sans y prêter attention ou jetant quelques coups d'oeil en sa direction. Ces derniers n'étaient pas méchants, seulement curieux de savoir pourquoi une enfant pleurait ainsi, mais sans prendre le temps de s'arrêter pour lui poser la question. Elle, par contre, se redressa et n'eut aucune hésitation à s'avancer vers elle. Arrivée à sa hauteur, elle mit genou à terre à une certaine distance et posa une main amicale sur son épaule. Surprise par ce geste, l'enfant immobilisa ses bras et releva ses grands yeux verts vers elle, laissant son regard passé de son épaule à son visage.

N'aie crainte, dit Mancinia avec un sourire. Quel que soit l'origine de ton chagrin, nous pouvons essayer de l'apaiser !

Ce n'était qu'un semi-mensonge, Mancinia était le genre de personne qui ne supportait pas de voir un enfant aussi chagriné et avait le besoin irrépressible de les réconforter dans la mesure du possible. Peut-être avait-elle seulement perdu ses parents dans ce vaste endroit ? Des enfants étrangers pouvaient avoir tant de mal. La petite ne dit rien, se contentant de renifler un grand coup en l'observant, prête à reprendre ses pleurs. C'est alors que l'Humaine sentit une présence dans son dos.

Ne vous inquiétez pas pour ma fille, Humaine. Son état est attristant depuis quelques temps...

Mancinia se redressa pour discuter d'égal à égal avec une femme d'une ravissante beauté, dont la peau semblait reluire à certains endroits. Ses cheveux étaient d'une blondeur qui s'assimilerait presque à la blancheur, contrastant avec son regard sombre. En aucun cas remplit d'agressivité ou de colère, mais sombre de nature. Pour avoir vu de semblables transformations physiques, la jeune femme savait que ces personnes appartenaient à la race des Béluas. Se gardant bien de montrer son incertitude ou même de les questionner à ce propos, elle essaya au contraire de s'intéresser au cas de cette enfant désoeuvré.

Je vous prie de m'excusez de mon impolitesse, mais qu'a-t-elle donc ?
Oh, c'est une broutille qui passera, ne vous en faites pas !

Mancinia s'écarta pour laisser cette mère discuter avec son enfant.

Ma chérie, essaie de te calmer. Papa et moi devons faire affaire !
Je peux essayer de m'en occuper, si vous le voulez... ?

L'Humaine n'était pas insistante d'ordinaire, surtout en présence d'une mère qui savait mieux comment élever son enfant qu'une parfaite étrangère. Pourtant, la femme eut une mine résignée.

Eh bien, si cela lui permet de se sentir un peu mieux. Nous sommes présents à notre étalage. Faites en sorte qu'elle ne s'éloigne pas trop, d'accord ?

Mancinia n'eut pas d'autre choix que d'approuver derechef et vit la femme embrasser sa fille sur le front avant de s'éloigner pour se rendre vers les autres membres de son groupe, qui avait observé la scène. Ayant croisé ses mains derrière son dos en observant l'enfant, elle se mit à parler avec douceur. Alors qu'elle se tenait debout et que l'enfant était assise, son ombre imposante se projetait sur le sol, mais se calmant avec les paroles apaisantes qui résonnait dans ses oreilles, la Bélua ne savait cependant pas s'arrêter de pleurer et un sanglot se fit entendre entre deux paroles.

Je m'appelle Mancinia. Et toi ?
Sa...Sarivan.
Eh bien, Sarivan, pourquoi un aussi gros chagrin ?
C'est...Ils m'ont pris...Ils m'ont pris Cassegrain !
Cassegrain ? s'étonna l'Humaine de ce drôle de nom. Qui est-ce ?
C'est mon ami ! se plaignit Sarivan. Il était malade dans le Désert ! C'est à cause de cette chaleur ! Alors...Je voulais l'emmener voir un docteur à notre arrivé, mais, après, il ne bougeait plus ! Papa et maman m'ont dit qu'il dormait, mais il ne voulait plus se réveiller ! Ils ne m'ont pas écouté ! Alors, un garçon a voulu m'aider, mais après, ils m'ont poussés dans le sable en me traitant de monstre et...Ils me l'ont pris ! Cassegrain a disparu !
Il y a un problème ?

Mancinia se retourna vers la source de cette voix chaleureuse. Elle dû même baisser son regard pour apercevoir devant elle celui qui venait d'interrompre les explications de Sarivan. Deux yeux bleus clairs les observaient d'assez près. La peau pâle et les cheveux roux de son interlocuteur étonnèrent la jeune femme, tant cette physionomie était rare. Mancinia était surprise de voir un tel garçon devant elle, expliquant son mutisme. Ce devait être un adolescent qui désirait l'aider à apaiser l'enfant. Lui aussi devait avoir un coeur un peu faible devant une aussi belle bouille. L'Humaine plongea son regard bleu dans celui de ce garçon. Leur regard se percutèrent et un frisson, qui n'était dû ni au froid ni à la peu, lui parcourut l'échine. Quelle étrange sensation...

Cet enfant a perdu son ami.
Oh ? Eh bien, allons la chercher ensemble dans ce cas !

L'observant avec un air stupéfait, elle se demandait qui était cet adolescent exactement. Kamiya, qui se trouvait sur son épaule, l'observait d'un air méfiant, mais ne soufflait mot. Mancinia le trouvait respectable et poli. Peut-être même insouciant. Se rendait-il compte de la taille de la Capitale ? Chercher quelqu'un dans cet immense endroit pouvait prendre plus de temps qu'on ne pourrait l'estimer.

Mais..., protesta l'enfant. Ils me l'ont prit !

Elle fit non de la tête et son visage semblait prêt pour une nouvelle salve larmoyante. Mancinia commençait à trouver cela étrange, comment pouvait-ton prendre un ami ? Ne s'était-il pas défendu ? Sarivan avait bien dit qu'il était malade à cause de la chaleur et qu'il avait cessé de bouger en arrivant à Utopia. Pourtant, elle voyait mal des adultes laisser quelqu'un mourir sur leurs yeux en disant qu'il dormait. Est-ce que par hasard... ?

Est-ce que tu as une idée d'où il se trouve ?
Un grand garçon m'a dit qu'il allait ensorceler Cassegrain avant de la laisser dans le sable pour que des monstres comme moi le dévorent !
Qui est-ce qui te l'a prise ? demanda Mancinia.
Il est moins grand que toi ! Il a des cheveux tout noirs, des yeux verts, il est méchant ! Je...Je ne sais pas où il est. Il s'est sans doute débarrassé de mon Cassegrain depuis longtemps ! Lui qui était malade, il est tout seul avec un méchant !
A quoi ressemble ton ami ?
A un lapin !
Un lapin ? articula-t-elle. Est-ce que Cassegrain est grand ?

Sarivan réfléchit avant de mettre ses mains l'une au-dessus de l'autre, laissant un espace entre elles pour estimer la grandeur de Cassegrain le Lapin, sa peluche enchantée.


1 834 mots


La Peluche Enchantée [Quête - Solo ~ Neah] Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mar 15 Déc 2015, 23:30

Mancinia comprenait désormais la teneur du problème. Celui que Sarivan considérait comme son ami, Cassegrain, n'était pas un être vivant. A l'écoute des paroles de l'enfant, elle remarqua avoir vu juste lorsque la Bélua estima sa taille et le fait qu'on le lui est tout bonnement arracher des mains. Elle s'en voulait de ne pas l'avoir compris un peu plus tôt ! Seules les personnes de faible constitution s'effondraient au sein de cette ville, ces derniers évitaient certainement de mettre les pieds dans Utopia. Et, irrémédiablement, tout ce qui était enveloppé d'une certaine magie, comme les objets, ne pouvaient que redevenir des choses inanimées. Cassegrain était sous l'effet de l'antimagie, Sarivan n'avait pas dû être prévenue de ce qu'il se passait avec exactitude en raison de son âge. L'enchantement sur sa peluche avait commencé à s'effondrer en approche de la ville et il avait cessé d'agir de la seule manière qu'elle lui connaissait, au moment où elle avait franchi le périmètre le plus toxique. Ses parents avaient choisis de prétendre à un endormissement que de lui expliquer la complexité du mécanisme. Qui, de toute manière, était incompréhensible pour la plupart des gens. C'était simple, nul doute qu'une fois repartit, Cassegrain aurait été à nouveau enchanté pour remarcher et certainement converser avec celle qui tenait à lui comme un être à part.

L'Humaine comprenait Sarivan, elle ne pourrait pas supporter qu'on s'en prenne à Kamiya. Qu'il soit magique ou fit de chair et de sang, un ami reste un ami. Un soutien moral dans toutes les épreuves. Elle ne pouvait pas laisser les choses ainsi ! Pas en sachant que des gamins malintentionnés, appartenant à sa propre race, puisse s'en sortir impunément en se prenant aux autres enfants. Des fois, même les Humains pouvaient vraiment agir comme des cons ! Ceux qui n'avaient pas vraiment connus le monde extérieur, avec le mépris, la méfiance et les brimades diverses, estimaient être forts, redoutables. Et légitime quant à leurs actes méprisables. Mancinia eu une grimace tandis que son esprit réfléchis. Comment allait-elle faire pour retrouver une simple peluche qui avait certainement été enterré quelque part ou découper en morceaux ? Que devait-elle vraiment faire ?

Je vais faire de mon mieux, mais ce sera difficile de retrouver Cassegrain.
Quoi qu'il en soit, nous n'avons qu'à le retrouver, n'est-ce pas ?

C'était dit avec tellement de conviction. Cet adolescent la surprenait vraiment, à voir le côté bénéfique en chaque chose. Mancinia papillonna des cils avant de sourire, après tout, elle n'avait pas envie de s'avouer vaincue face à des petits merdeux.

Kamiya, dit-elle. Veux-tu bien rester avec Sarivan pour lui tenir compagnie ?
Mais t'es folle ! s'exclama son ami. Je ne vais pas te laisser courir les rues avec un sinistre individu !
Ah ? fit-elle, déçue. Je croyais que toi seule serait à même d'aider Sarivan à faire passer son chagrin.
C'est bon, c'est bon !

Déployant ses ailes en lui en mettant une en plein visage pour montrer sa protestation quant à le laisser là. Il voleta ensuite vers Sarivan qui l'observait avec un regard émerveillé. Lorsqu'il se posa devant elle, Mancinia su qu'ils allaient bien s'amuser à deux le temps que durerait l'investigation ;

Eh bien, Sarivan, tu aimes les énigmes ?
Je ne sais pas, c'est quoi ?

Laissant son corbeau occuper l'esprit de Sarivan, Mancinia comprit qu'elle ne serait pas seule dans ses recherches. Cet adolescent aux cheveux de feu n'hésiterait pas à l'accompagner, mais la jeune femme ne se sentait pas gêné de sa présence, c'est qu'il l'observait en souriant, sans la dévisager ou même lui dire qu'elle n'en était pas capable. Au contraire, son mutisme était un signe de confiance pour l'Humaine. En s'échangeant un regard entendu et sans plus attendre, ils se mirent tous deux en route. Elle savait que le temps était presque compté et que de nombreuses caravanes ne tarderaient pas à reprendre le chemin des autres villes continentales. Que faire ? Où chercher ? Sarivan lui avait fournie la description sommaire d'un adolescent, mais ils étaient plusieurs à avoir pris sa peluche. Sûrement une bande de gamins, dirigé par un plus âgé qui se croyait au-dessus des autres. Mancinia marchait aux travers des rues avec ce garçon au grand sourire, mais alors qu'elle réfléchissait à quelques solutions, lui tel un gamin qui découvre, laisse son regard se posé partout. Elle observa cet inconnu dont la teinte des yeux était semblable à la sienne. D'un geste embarrassé, elle replaça une mèche récalcitrante derrière son oreille. Elle devait essayer d'en savoir plus sur lui et savoir si ses intentions étaient vraiment honnêtes.

C'est une très belle ville ! dit-il.
C'est notre fierté.
Il y a de quoi !
Et qui êtes-vous, si ce n'est pas indiscret ?
Je m'appelle Neah Katzuta. Et vous ?
...Mancinia Leenhardt.

Tous deux restèrent muets suite à cet échange. Ce n'était pas un nom commun qu'avait Neah, mais il était original. Mancinia était certaine qu'il se faisait la même réflexion à son propos. Étrangement et malgré tous les noms qu'elle avait entendu jusqu'à présent, allant des plus improbables aux plus classiques, celui-ci était de loin le plus beau qu'elle ait entendu. Ravalant sa salive en essayant de calmer les battements incontrôlés de son coeur, elle essaya de poursuivre la conversation pour ne pas qu'elle s'arrête en si bon chemin.

Que faites-vous dans la vie ?
J'essaie d'être un flibustier du bien, tout comme vous !
Je suis une Sertisseuse, en aucun cas une soldate des forces bénéfiques.

Un sourire timide apparu sur le visage de l'Humaine. Elle avait fait du sertissage sa profession en intégrant le Lux'or, elle aimait croire que sa passion lui permettrait de se hisser au sommet de son art à l'avenir. Pourtant, elle avait aussi défendu Utopia contre les Démons, tout autant que servi son Roi durant un échange diplomatique et culturel avec les Orines, protégeant les précieuses cargaisons de souvenirs anciens de ces mêmes faces de rats qui avaient osés s'en prendre à leurs caravanes historiques. Est-ce que cela faisait-elle une flibustière du bien ? C'était surtout que son âme était impulsive. Shapûr lui dirait qu'elle était plutôt imprévisible. Combattre pour les siens était une bonne chose, mais l'Humaine ne réfléchissait pas toujours aux conséquences. Que ce serait-il passé si elle avait été gravement blessée ? Peut-être même au point de devoir l'amputer d'un membre, d'un de ses bras ? Sa carrière se serait arrêtée en ayant à peine débuté, le sertissage n'était pas possible avec un seul et unique bras. Jean crachait ses tripes en ayant quelques doigts en moins, alors un bras...Ce qu'il serait vraiment intéressant, c'est qu'elle se mette à réfléchir un peu plus avant de se jeter à corps perdu dans une bataille sans en savoir l'issue. Kamiya approuverait certainement d'un coassement, mais peut-être que cela ne servait à rien de changer ce qu'elle était ?

Pourquoi avez-vous tant d'égard pour une enfant qui n'est pas Humaine dans ce cas ?

Cette remarque la ramena auprès de son interlocuteur.

Parce que c'est ma nature de femme protectrice, vous voyez.
Je crois bien, hésita-t-il. Est-ce que vous avez une idée de par où devrions-nous commencer ?
Aucune, mais il existe des petites bandes d'enfants et d'adolescents dans Utopia. Il suffit de chercher laquelle est responsable de ce méfait. Je suis certaine que cela ne devrait pas être très complexe. On va commencer par certains quartiers pour les interroger. On devrait bien trouver celui qui correspond à la description de Sarivan, même si elle est relativement vague...
Vous n'avez pas de crainte quant à leur réaction ?
Je n'aurais pas peur de simples gamins. Vous n'avez jamais eu à combattre pour votre survie, vous !

Son ton était plus sec qu'elle ne l'aurait voulu. Et sa remarque était d'une idiotie telle, qu'elle ne serait pas étonnée de se prendre une gifle.

Jusqu'à récemment, c'était le cas...

Ah. En voilà un autre qui était sur les routes au moment où tous ces problèmes avaient éclatés. Mancinia s'excusa de sa maladresse, qui n'en était pas vraiment une. C'était plus une habitude. Elle était tout autant habituée que certains Humains de critiquer les êtres magiques. Ces derniers étaient moins mis en avant aux difficultés de la vie qu'ils ne l'étaient. Lorsque la magie avait disparue il y a quelques temps, ils avaient été tant démunis qu'elle-même avait trouvé cela risible. A croire que sans cette source, ils n'étaient plus rien. Pourtant, ils étaient tous quelqu'un...S'ils se donnaient la peine de vouloir l'être. C'est à ce moment que Mancinia sentit une main se saisir de la sienne et la tirer en arrière. Qu'est-ce qu'il faisait ? Ce n'était pas qu'elle trouvait ce contact doux désagréable, mais ce n'était pas très courtois ! Mais au bout de quelques instants et de quelques pas en arrière, Neah s'arrêta en observant une ruelle de manière insistante, tandis que le regard de Mancinia était posé sur lui, avec un petit air agacé de ses méthodes.

Et...Tu comptes lâcher ma main quand ?
Quand tu veux, mais regarde ça !

D'un nouveau geste, sa main délaissa la sienne et balaya la vue. Cette ruelle se terminait en un cul-de-sac, où se trouvait un attroupement de garçons et de filles de tout âge qui riaient bruyamment en tapant le sol sablonneux avec un bâton. Certains étaient bien vêtus, d'autres un peu moins, l'Humaine n'entendait pas ce qu'ils disaient et cela ne l'intéressait guère, en revanche, ce grand garçon aux cheveux noirs de jais, dont le regard émeraude venait de capté le sien, semblait correspondre à la description de Sarivan. Cessant immédiatement de rire, emportant ceux de ses camarades avec lui, ce dernier fronça les sourcils, essayant d'être menaçant ou provocateur, elle ne savait pas bien. En constatant ce qu'il se passait autour d'eux, les autres, en retrait, se mire à rire de sa venue. Mancinia n'avait nulle crainte devant l'attroupement, cela se ressentait dans son attitude et dans son regard qui venait de changer. Plissé et orageux. Sans une once d'hésitation, elle s'engagea dans la ruelle pour atteindre la seule personne qui l'intéressait. Neah, lui, resta en retrait, visiblement stupéfait de son audace.

Tu es celui qui s'en est pris à une petite Bélua, il y a quelques jours ?
J'sais pas, dit-il en haussant les épaules.
Où est la peluche ?

Un silence s'en suivit.

Je finirais par le savoir. A part voler ou égorger un animal, ce n'est pas comme si vous étiez impressionnants. Je suis certaine que je n'aurais aucun mal à la retrouver en cherchant un peu. Venez, Neah.

Outré par ses propos, le plus âgé sauta de son perchoir pour atterrir sur ses deux pieds derrière elle. Ce bruit ne manquerait pas d'attirer son attention et de la faire s'arrêter, pour qu'elle paie son affront. C'est ce qu'elle fit, en attendant la suite. Qu'allait-il faire ? Sortir un couteau de mauvaise qualité de sa poche ? Mancinia n'aurait aucun mal à le désarmé. C'est vrai qu'elle n'en avait pas l'air, mais elle était prête à l'affronter avec sa dague reposant dans sa manche. Elle était prête à en découdre avec des gamins si besoin est. Peut-être que cela lui apprendrait la vie !


1 866 mots


La Peluche Enchantée [Quête - Solo ~ Neah] Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mar 15 Déc 2015, 23:57

Tu as quelque chose à me dire ? demanda-t-elle en croisant les bras.
J'ai pas peur de toi !
Si ce n'est que ça, pourquoi m'arrêter ?

Le ton de ce gamin était autant impertinent que le sien tentait de paraître détaché de la situation. Elle avait beau avoir confiance en ses capacités, cela ne l'empêchait guère de se préparer avec minutie à être attaqué en traître. Mais elle ne s'attendait certainement pas à ce qu'il arrive à sa hauteur d'un pas nonchalant avant de lui cracher au visage. Ce geste déclencha l'orage enfui dans ses prunelles, mais malgré toute la fureur qui émanait de son corps, elle essayait de ne pas succomber à la tentation d'aller lui foutre une claque dont il se souviendrait toute sa vie. Sa main tremblait imperceptiblement, mais sa concentration essayait de conserver sa neutralité faciale. Sans qu'elle n'en prenne conscience, un silence de mort venait de s'abattre sur les alentours, l'atmosphère elle-même semblait avoir perdu quelques degrés.

Je veux retrouver cette peluche pour montrer que les Humains sont mieux que des déchets. Même s'il m'arrive parfois d'en douter moi-même...

Si elle avait tendance à mettre les siens sur un piédestal, il lui arrivait aussi d'être déçu du comportement de certains d'entre eux. Ne pouvaient-ils pas mépriser les autres races de manière plus noble ? Ça la dépassait. Surtout si des enfants se mettaient à se battre entre eux pour des différences raciales. Sarivan l'avait bien dit, elle entendait sa voix dans sa tête le lui dire à nouveau ; Cassegrain sera manger par des monstres comme moi ! L'ambiance était pesante. On se demandait bien ce qu'il allait se produire désormais. Une voix masculine s'éleva dans les airs, partagée entre la crainte et le soulagement.

Je sais où elle est…

Mancinia cru à une plaisanterie, mais ce n'était pas le cas. Et la réaction des autres ne se firent pas attendre ; faisant volte-face et avalant la distance qui le séparait de son subalterne, ce gamin impétueux le saisit par le col et lui hurlait littéralement dessus ;

Tu n'es qu'un sale traitre !
Je...Je préfère ça que d'être dans la ligne de mire d'une Matasif !
J'y crois pas, mais quel poule mouillée ! dit-il, stupéfait, avant de se reprendre. Dans ce cas, part avec cette pétasse et ne reviens plus jamais !

Ce gamin n'eut pas le loisir de protester quant à cette décision que tous trouvaient légitime au sein de ce petit clan et, sous les regards les plus noirs qui furent, il se sauva presque en courant dans sa direction. Venant se cacher derrière une Mancinia qui dévisageait les autres sans mots dire. Quelle mentalité lamentable. Saisissant l'épaule de ce garçon qui ne devait pas avoir plus de treize ans, elle l'éloigna de cet univers incompréhensible pour des adultes aux aptitudes cognitives plus évoluées. Neah, qui avait observé la scène sans rien faire ne se priva pas de commenter ses actions ;

C'était très imprudent !
J'ai au moins la chance d'en voir un qui évoluera sur de meilleurs chemins...

Mancinia désigna du menton cet adolescent marchait devant eux d'un pas chancelant, la tête basse et le visage emplit d'une certaine tristesse. Penaud, mais sachant au fond de lui qu'il avait fait ce qu'il fallait, c'était l'acceptation d'avoir été mis en dehors de son groupe d'amis qui lui étreignait le coeur. Il aurait sans doute du mal à s'en remettre, mais il saurait que c'était un bon choix une fois adulte. Comment savait-il qu'elle possédait ce titre ? C'était étrange, non ? Elle n'avait pas le temps de se soucier des détails, car en voyant que l'éclat du jour avançait, l'Humaine décida de le pressé un peu pour qu'il les conduit vers la cachette de la peluche. Visiblement, ce trajet durerait un moment, vu qu'il fallait traverser Utopia vers l'opposé du marché. Et de Sarivan. Personne ne dit quoi que ce soit durant un moment, ce qui agaçait la jeune femme.

C'est quoi...Un Matasif ? se risqua Neah.
C'est un titre que l'on remet à certains guerriers de notre race, après quelques services rendus.
Oh ! s'exclama-t-il. Je vous l'avais bien dit que vous étiez une flibustière du bien !

Mancinia rougit malgré elle. Le sourire de Neah était vraiment magnifique. Cela détendit l'atmosphère oppressante qui les entourait, alors que le garçon les conduit en dehors de la ville, mais vraiment à ses abords. Proche de l'entrée se trouvait une oasis de taille respectable. C'est là que Mancinia comprit le but de tout ceci.

Nous l'avons mise là-bas. On voulait seulement qu'elle la cherche et...
Qu'elle se blesse.
Je vous assure que les Béluas savent parler avec eux, ils sont entre animaux !
C'est une enfant de dix ans dans une ville où la magie est anéantie. A quoi vous attendiez-vous, bon sang ?!

A peine eu-t-elle élevée la voix que le gamin se tassa un peu plus dans le sable. A croire qu'elle lui faisait vraiment peur. Agacée, elle le chassa d'un geste de la main.

C'est bon. Allez zou ! Fiche le camp d'ici !

Sans demander son reste, il s'enfui en courant en direction de la ville alors que Neah restait muet, ne comprenant pas la réaction de l'Humaine dont il vit la main brassé l'air de sa main et, en fronçant les sourcils, il vit clairement des créatures remuer dans le sable. Certains étaient grands, des autres plus petits. Observant un peu les félins s'agiter dans le sable, l'adolescent resta béat.

C'est...Quoi ?
Des Kéfir. Ne vous en faites pas, Neah. Ils sont bagarreurs, mais ils savent aussi s'amuser.
Que voulez-vous dire ?
Est-ce que vous me faites confiance ?
Heu...Oui, mais pourquoi cette question ?
Les Kéfir ont l'habitude de construire des nids dans le sable. Si Casegrain est quelque part, c'est bien dans l'un d'entre eux ! Est-ce que vous accepteriez d'aller le chercher tandis que je les distrais ?
Mais...Vous avez vu leur taille ?! Ils vont vous tuer !
Ne vous inquiétez pas. Ils ne sont que rarement hostiles envers nous, mais en progressant vers leurs nids...Rien ne dit qu'ils ne se monteront pas agressifs. Je vais m'occuper d'eux pendant que vous essayez de trouver la peluche.
Je veux bien, mais...Promettez-moi d'être prudente !

Son ton était inquiet, ce qui toucha l'Humaine plus que de raison. C'était quoi le problème avec lui ? Bon. Au diable les idées superflues ! Elle devait être rapide et efficace, pas s'encombrer la tête avec ses interrogations. Évitant d'attirer l'attention des créatures, se glissant dans une direction opposée à celle de son partenaire, Mancinia savait ce qu'elle avait à faire. Elle avait l'habitude de croiser ces animaux lors de ses traversées. Ils étaient si grands et au tempérament si félin qu'elle craignait souvent qu'ils ne prennent Kamiya pour cible, surtout qu'il ne la laisserait jamais seule devant une horde pareil. Même s'ils ne faisaient que s'amuser, être prit dans un de leurs amusements pouvaient devenir une gageure avec leur taille imposante et leur nombre. Mancinia mourrait de peur de perdre son compagnon. Dans certains cas, où la rencontre était inévitable, elle avait une astuce pour les distraire. Et de loin. Ce n'était pas une réussite sur du sable, mais elle avait de la chance ; les Kéfir étaient dans l'eau. L'Humaine se mit à une distance respectable avant de s'allonger dans le sable, essayant de se calmer et de prendre une respiration normale. En dehors des murs, la chaleur était vraiment abominable et de la sueur commençait à apparaître sur son front.

Saisissant sa dague de manche, elle fit en sorte que les rayons solaires s'y reflètent et attirent le regard de quelques-unes des créatures. Elle dû s'y reprendre plusieurs fois avant que cela ne fonctionne et qu'un Kéfir dressa sa queue et ses oreilles en direction du cercle lumineux. L'Humaine se camoufla du mieux qu'elle put et s'amusa avec la lumière reluisante qui se baladait sur la surface mouvante. Certains Kéfir sautèrent dessus dans d'immenses sons aquatiques, cherchant la proie qui réapparaissait ailleurs. L'Humaine ne savait combien de temps dura son manège tant les rayons brûlants lui tapaient sur le crâne et qu'elle s'amusait de voir ses immenses félins sauter sans se lasser. Ce fût quand Neah réapparu à ses côtés en glissant comme un ver de terre qu'elle comprit que c'en était terminé. Elle continua quelque peu tandis que son compagnon lui sortit la peluche devant les yeux. Ce ne pouvait être qu'elle. Même derrière une couche de saleté, ce ne pouvait être qu'elle ! Mancinia la prit dans ses mains, éberluée.

Vous avez réussi ! soufflât-elle. Il faut la ramener à Sarivan sans attendre !
Et le sortilège ? s'étonna-t-il.
Un sortilège ? rit Mancinia. Vous êtes à Utopia, Neah ! Aucune magie n'est possible au sein de notre ville et certainement pas venant d'une bande de gamins des rues ! Non, la malédiction qui frappe cette peluche, c'est l'antimagie de la ville elle-même !

C'était devenu si simple qu'elle fût prise d'un long fou rire, Neah ne sut comment réagir. Se redressant en évitant d'être pris pour cible dans une course avec des Kéfir, les deux compagnons retournèrent dans Utopia pour profiter de la fraîcheur ambiante. C'est alors qu'elle prit conscience que le Soleil déclinait de plus en plus et que la nuit ne tarderait pas à recouvrir la Capitale. Ils devaient se dépêcher à atteindre l'autre bout de la ville avant que la Caravane des Béluas dont appartenait Sarivan de quitte les murailles ! Pressant le pas, Mancinia commençait à croire que ce n'était pas si mal d'avoir tenté le pari de retrouver cette peluche, mais un coassement la fit dresser son regard vers le ciel. Un coassement familier.

Kahnsykah !
Kamiya ? Non...Ils sont partit ?!
J'ai essayé de les retenir un peu, mais ils ne pouvaient pas attendre plus longtemps ! Ils viennent de passer la porte principale, si tu te grouilles, tu devrais parvenir à les rattraper sans mal !

Sans réfléchir une seconde de plus, Mancinia se mit à courir tout droit alors que Kamiya fit un virage dans le ciel pour la suivre, Neah mis une fraction de seconde de plus à réagir et s'élança derrière ses drôles de partenaires. Elle avait beau avoir l'impression que ses poumons allaient sortir de sa cage thoracique, elle savait d'autant que ce n'était pas possible. Tous ceux qui la voyaient courir comme une dératée devaient se questionner sur ses raisons. C'était interminable, cette distance. Cette chaleur, ce sable extérieur qui la ralentissait...

Attendez ! Attendez !

Cette caravane était devant elle, progressant à une allure qui lui semblait être la rapidité absolue. C'est Sarivan qui la vit en ouvrant la toile de lin derrière le charriot. Son regard s'illumina comme une étoile. C'est elle qui immobilisa tout le groupe et Mancinia parvint à lui remettre entre les mains son ami disparu.

Oh, merci, merci !

Sarivan le serait fort dans ses bras, mais voyait à nouveau son état inanimé. S'inquiétant d'un regard vers Mancinia qui lui expliqua que les Humains avaient tendance à endormir les personnes en parlant trop et que Cassegrain se réveillerait une fois éloigné de la ville. Une fois éloigné d'elle...La Caravane se remit en route, non sans un petit remerciement de la part des parents de Sarivan, à qui Mancinia fit signe jusqu'à ce qu'elle soit trop loin pour distinguer sa main. Reprenant son souffle à grandes bouffées d'air tandis que Kamiya vint se poser sur son épaule. Neah, lui, avait abandonné la course avant de sortir de la ville. Il n'était pas très endurant. Il lui fit un clin d'oeil gêné lorsqu'elle revint vers lui.

Mancinia, vous êtes une femme remarquable.

Des rougeurs apparurent sur son visage, que l'obscurité ambiante eut tôt fait de noyé. Elle n'avait pas l'habitude d'être traitée ainsi.

C'est gentil...

Elle marqua un temps de pause.

Vous n'êtes pas d'ici, Neah, n'est-ce pas ?

Mancinia savait ne pas se tromper vu les nombreuses manières dont il avait détaillé la ville des Humains. Et comme elle l'appréciait, elle avait envie de l'aider, surtout après avoir qu'il eut la bonté de lui rendre service à d'aider un enfant qu'il ne connaissait pas.

Voulez-vous que je vous mène à un endroit où vous pourriez loger pour la nuit ?

L'Ange se racla la gorge ;

Et si nous cessions de nous vouvoyer, Mancinia ?
Si tu veux, Neah, dit-elle en un sourire.

Neah lui rendit son sourire.

Tu as raison. Je ne suis pas d'ici. Je suis un Ange de la Citadelle Blanche.
Oh ? Ils ne sont pas rares, mais c'est bien la première fois que l'un d'entre eux s'intéresse à moi.
Ah bon ? Vous êtes une femme très intéressante, pourtant !

Il essayait de la tuer d'embarra ou quoi ?

Dis-moi, Mancinia, tu n'as aucun protecteur ?
Je n'en ai pas vraiment besoin.

Mancinia savait que les Anges Gardiens étaient respectés et que, techniquement, chaque Humain avait le sien, mais elle n'aurait jamais imaginé que le sien ce pointe de cette manière. Neah eut un sourire en l'observant. Il l'aimait bien, cette Humaine. Autant qu'elle l'aimait bien, cet Ange.

C'est vrai, mais entre nous...Ce serait bien, non ?
Heu...
Attends une minute, toi ! protesta Kamiya.

Tandis qu'il sauta sans ménagement sur l'épaule de Neah, qui surprit, cru être attaqué avant de prendre conscience que le corbeau ne voulait lui adressé que l'une de ses éternelles énigmes. En les observant et malgré la fatigue, la soif et la faim, un sourire marquait ses traits et dans un souffle qui se perdit dans le vent, elle dit ;

Ce serait bien, oui.


2 272 mots


La Peluche Enchantée [Quête - Solo ~ Neah] Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

La Peluche Enchantée [Quête - Solo ~ Neah]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» La Peluche Enchantée [solo]
» La peluche enchantée [Quête | Eerah]
» La Peluche Enchantée [Quête - ft. Rubiel]
» La soirée où on apprit que Mancinia Leenhardt couchait avec Neah Katzuta | Solo
» Quête solo -
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Désert de Näw :: Utopia-