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 Sang dilué [PV Vanille]

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Ven 23 Oct 2015, 19:52

Le cliquetis fit tiquer Gwyden. Étant une orisha, il était tout aussi dérangeant pour elle de devoir supporter ce singulier bruit raccordé au lourd destin de ses pairs. Elle le savait déjà que sa fille se trimballait cette chaîne autour du poignet depuis le début de ses aventures, et même de manière beaucoup plus intensive depuis qu'elle fut une chamane aux services d'une organisation qu'elle ne connaissait guère. La mère de cette guerrière était indécise, partagée entre l'envie d'en parler ou de tenter de s'y faire, comme tous ses camarades ont du en faire autant. En fait, à ses yeux, ce détail était une piste qui expliquait le soudain souhait d'émancipation de Léto : comment s'intégrer au sein d'une communauté qui ne tolère guère de tels égarements ? La soif de liberté lui ait monté à la tête, le peu de jugeote qu'elle possédait était dilué dans ce nectar si addictif… Il était manifestement trop tard pour l'extraire et tirer alors la blonde de sa malédiction. Pourtant, ce n'était pas non plus un problème si grave, car Léto était une battante ; l'arracher de cette situation épineuse, c'était lui asséner un terrible affront. En tant que mère aimante, Gwyden se devait d'accepter que sa si mignonne petite fille se muait petit à petit en une femme forte et terriblement indépendante.

Alors qu'elles marchaient ensemble au sein du quartier Belhyäm, son regard se porta sur sa petite-fille, Prune Sùlfr. Toutes ses pensées à l'égard de Léto convergeaient au final vers celle-ci : est-ce que Prune suivra pas à pas les mêmes traces que sa propre mère ? De nature vigilante, il n'était pas étonnant de savoir que Gwyden prévoyait sans grand mal l'avenir de l'enfant : il sera serpenté de sombres évènements. Non pas parce qu'elle était la fille d'une imprudente, mais surtout parce qu'elle était la fille de Léto : sans doute aura-t-elle le sang aussi chaud, si ce n'est plus, à l'avenir. Les ambitions de Prune seront alors plus impressionnantes, plus folles… et son regard traduisait déjà une avancée précoce de ce côté-là. Gwyden ne pouvait en effet s'empêcher de penser que l'orisha leur cachait tous quelque chose, ce qui était en soi plutôt cynique de la part d'une grand-mère, mais Léto n'avait-elle pas réalisé le même coup sous ses faux airs innocents, quelques années plus tôt ? Au final, elle acceptait pleinement d'être l'ancêtre de drôles de filles. Néanmoins elle continuera de s'inquiéter pour elles, même dans la victoire. Après tout, elle-même n'avait pas eu de parents pour s'inquiéter pour elle. Orpheline depuis toujours – son père disparu, sûrement mort, très tôt en mer, et sa mère purement inconnue – son enfance et les débuts de son adolescence se cantonnaient à la vie misérable des rues et le passage de famille d'accueil à la chaîne, sans jamais trouver sa voie, jusqu'à qu'elle rencontre son actuel mari. Peut-être penserait-elle tout autrement de ses descendantes si son passé ne fut pas si tumultueux.

" Faim. Grommela l'orisha accolé à l'épaule de sa maman, bercée par ses bras musclés. Elle se tenait plus ou moins droite, comme si elle était fière de sa haute position grâce à la taille remarquable de Léto.
- Elle est aussi capricieuse que toi à l'époque… La concernée tira une grimace, visiblement vexée.
- Elle dit juste qu'elle a faim, ce n'est pas un caprice…
- Ce n'est pas ce que reflète son regard. " Celui-ci était effectivement plutôt insistant.

Léto quitta le champ de bataille que lui dressait sa propre fille en tournant son regard vers les cieux, sans cesser sa marche. Le ciel était peu étoilé ce soir, la lune ne dessinait qu'un croissant peu lumineux. Fort heureusement, Mégido était réputé pour ses uniques lampadaires, le problème de la luminosité n'était que peu handicapant en son sein. La chaleur dégagée par ce système ne compensait pas pour autant le froid naturel de la cité. Un vent frais mais assez présent filait entre les ruelles du quartier féminin, les passantes étaient moins nombreuses qu'à l'accoutumée ; ce qui ne déplut pas à la petite famille qui réclamait silencieusement son moment de tranquillité. Les récents évènements furent chargés et éprouvés, elles avaient toutes les trois besoin de repos, en particulier Léto qui ne se ménageait pas plus depuis, malgré l'insistance de ses pairs et surtout de sa mère. L'idée de cette promenade, c'était bien le fait de cette dernière.

Au bout d'un moment, les deux jeunes adultes décidèrent de se poser sur un banc, non loin du temple de Hoëya. Pas un chat à signaler, on n'entendait que la brise siffloter et les quartiers animés au loin s'agiter. Prune réclama les bras de sa grand-mère d'un simple geste, ainsi finit-elle sur les genoux de Gwyden, un bref sourire traversa son visage. La mère Sùlfr n'était pas femme à exprimer ouvertement ses émotions positives ; déjà petite, elle était du genre grognon, cet état d'esprit s'était petit à petit accentué depuis qu'elle assistât aux désastres. La perte de vitalité de son mari, l'exil de sa fille, la disparition de son fils, une belle-famille soudainement menaçante… Elle avait du mal à être réceptive aux bonnes choses depuis, elle n'y pouvait tout simplement rien. Elle n'en restait pas moins fière de sa fille, de ses exploits et de ses projets – aussi bien intimes que professionnels – elle n'arrivait juste pas à le montrer. C'était en partie pour ça qu'elles n'étaient pas si complices que cela… et maintenant que Derflam était parti, Gwyden comptait bien rattraper le temps perdu, en commençant par cette balade nocturne.

" As-tu… des nouvelles de ton frère ? Elle brisa le silence, ses yeux vairons – rouge et vert – fixaient la lueur multicolore emprisonnée dans le lampadaire d'en face.
- Non… Pour Léto, c'était un regard piteux sur ses bottes qui fut de mise, le dos courbé et les coudes sur les genoux. Je ne comprends pas : avec les Marcheurs, j'ai trouvé plusieurs sources très fiables et elles m'ont toutes indiquées un endroit, et quand on y va, il y a tout et tout le monde sauf Derflam… La chamane lorgna du côté de quelques esprits qui erraient le long de la rue, surtout d'anciennes prêtresses de l'Æther vénérée en ce lieu. Même les esprits n'arrivent pas à le trouver… Gwyden pivota sa tête en sa direction, son front se plissa lorsqu'elle remarqua de nouveau l'œil gauche de sa fille : il demeurait bleue, très lumineux et dégageait une énergie relativement inquiétante. Toutes ces histoires de spectres et de possession, la mère ne les voyait pas d'un très bon œil, surtout avec sa propre progéniture dans un état pareil, à mi-chemin entre la lucidité et la folie. Où sont les Gandr ? Finit-elle par rajouter, ce qui permit à Gwyden d'éviter de s'attarder davantage sur le cas "Latone" qui était de plus en plus intrusif.
- Si, ton père et moi, nous le savions, on te l'aurait dit depuis belle lurette. La blonde grommela, et se redressa.
- Eux aussi je ne les trouve pas, ils sont introuvables ! Elle serra du poing en repensant à ce que le fameux Neven Gandr avait osé infliger à son père et son frère. On a une famille très… bizarre. Un très bref ricanement de la part de sa mère s'ensuivit. Sa voix, tout comme cela de Léto, était fortement imbibée d'agacement.
- Je ne te le fais pas dire. " Et encore, elles étaient loin de se douter que c'était même encore pire…



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Sam 21 Nov 2015, 19:51


Thessalie se souvenait à peine de l’époque où elle était belle, de l’époque où elle était heureuse. C’était il y a tellement longtemps. A mesure que les années passaient, sa mémoire flanchait. Pourtant, elle tenait plus que tout à se rappeler de ce temps-là, ces jours radieux qu’elle coulait dans sa belle maison, auprès de son tendre mari et de leurs enfants. Avec ses longs cheveux roux, ses yeux bleus et son visage d’ange, elle ne laissait personne indifférent. Les hommes se retournaient sur son passage. C’était fini. Aujourd’hui, on l’épiait et la dévisageait en catimini mais c’était pour d’autres raisons. Elle était marquée de magie et de lame, les traits déformés, les lèvres ravagées et le regard éteint. Elle n’était plus que l’ombre de ce qu’elle fut. A présent, elle était laide et seule. Son époux et ses enfants étaient morts. Elle n’avait plus rien, si ce n’est son chagrin et un maigre espoir auquel se raccrocher. Dans un soupir, Thessalie s’empara de la brosse qui reposait sur la coiffeuse. Un grand drap recouvrait le miroir. Il était couvert de poussière. La jeune femme n’avait pas vraiment envie de croiser son reflet et s’épargnait au possible cette vision d’effroi qui brisait son cœur un peu plus à chaque fois. Songeuse, elle se mit à démêler sa crinière rouge. Tout cela n’aurait jamais dû arriver. Tout était de sa saute. Dans un nouveau souffle, elle envoya valser le peigne de l’autre côté de la chambre, les doigts tremblants. La solitude lui pesait, tout comme le silence et l’enfermement qu’elle s’imposait. L’Elfe avait besoin de sortir. Cependant, elle détestait ça. Elle ne supportait pas les regards surpris ou dégoutés qu’on posait sur elle. Les enfants aux commentaires acides lui donnaient envie de hurler. Agacée, elle se mit à faire les cent pas, le temps de réfléchir un peu, de peser le pour et le contre. Elle finit par se résigner et enfila la cape la plus longue et épaisse de sa garde-robe. La capuche rabaissée, seules quelques boucles cuivrées s’échappaient. Elle n’aimait pas vraiment se cacher, comme un vulgaire pariât, mais elle préférait être lâche plutôt que de risquer d’étrangler le premier qui se moquerait.

Depuis l’incident, Thessalie vivant dans la Capitale des Orishas, dans le quartier des femmes. Elle s’y plaisait assez, malgré le caractère rustre de son peuple d’accueil. D’un pas léger, l’Elfe se mit à errer à travers les allées, sans se préoccuper des alentours ni d’où elle allait. Elle avait simplement besoin de se changer les idées. D’oublier. De temps à autre, l’espace d’une seconde, elle se sentait normale. Ce n’était rien mais suffisait à son bonheur. Thessalie marcha des heures, d’une posture crispée, sur la défensive. Lorsque le jour céda sa place à la nuit, elle se détendit. Dans la pénombre de la soirée, elle avait moins à se cacher. Alors qu’elle songeait à prendre un repas chez un vieil ami qui la laissait emporter son assiette chez elle pour qu’elle dine tranquillement, sa route croisa celle d’un étrange trio. Thessalie ralentit le pas, étonnée, jusqu’à s’arrêter. « C’est impossible. » murmura-t-elle de sa jolie voix claire et douce. « C’est impossible. » répéta-t-elle, consciente du sang qui coulait dans les veines de ces inconnues. « Bonsoir. » dit-elle d’un ton léger. Elle avait vraiment une très belle voix, un timbre qui ne laissait rien présager de son corps meurtri. Elle gardait la tête basse pour éviter qu’on la voie. Surtout l’enfant. « Je sais qui vous êtes. » Son discours lui donnait des airs de démente. Elle se corrigea rapidement. « Je ne connais rien de vous, ni votre prénom ni votre âge ou qu’en sais-je encore. Ce que je sais, c’est votre nom et je suis persuadée que vous l’ignorez. » Ses pouvoirs ainsi que sa fâcheuse manie à fouiller les pensées des passants lui permettaient d’être aussi sûre d’elle. « C’est drôle, quand on y pense. Vous ne lui ressemblez pas vraiment. » Rêvassa-t-elle en regardant Gwyden. « C’est au-delà des apparences. » Thessalie avait remonté de nombreuses pistes pour de sombres histoires de vengeances et de prix. Elle avait tout fait pour retrouver ses enfants, sa descendance. Elle savait les dénicher, à force. C’était presque devenu un talent.

« Est-ce que … vous désirez en savoir plus ? Excusez-moi. Je ne cherchais pas à vous effrayer. C’était juste une rencontre inattendue. Je n’en reviens pas. » Pour Thessalie, c’était vraiment une très bonne nouvelle.
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Latone
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Latone
Mer 09 Déc 2015, 22:05

Quelque chose n'allait pas. Point difficile de penser cela lorsqu'une parfaite inconnue totalement masquée les abordait tout à coup. Néanmoins, là n'était pas le problème. Pour Gwyden, de nature méfiante, la prise d'initiative de cette drôle de dame qui les avait un peu lorgné depuis tout à l'heure – évidemment qu'elle l'avait remarquée, vigilante comme elle était – ne lui inspirait aucune confiance. A vrai dire, la moindre intrusion dans son cercle familial la mettait dans tous ses états intérieurement : elle en avait déjà assez bavé avec les parasites, nommés les Gandr ; et encore, elle n'avait été que spectatrice cette fois-là. Cette nouvelle maison, bien qu'en territoire chaleureux pour des orishas, lui demandait un certain temps d'adaptation. Elle détestait mettre à mal sa sédentarité, découvrir de nouveaux visages aux étiquettes vierges, devoir s'adapter à un nouveau mode de vie… Plus rien n'était pareil. Elle remerciait sa fille d'avoir amélioré leur condition, mais elle désapprouvait toutes les conséquences que cela engendraient. A commencer par la rencontre avec cette démente, qui ne se serait jamais déroulée si Léto n'y avait pas mis son grain de sel.

" Bonsoir. " C'était déjà assez rare qu'on saluât la femme d'un bûcheron à l'époque, seules les politesses élémentaires s'échappaient de ses lèvres, non pas une acceptation de l'irruption.

Les mondanités ne semblaient pas, en revanche, être du ressort de ses descendantes. Gwyden comprenait parfaitement pour sa petite-fille, une simple enfant horriblement réservée, adepte du long regard inquisiteur. Mais en ce qui concernait Léto, c'était un tout autre cas d'école : la blonde ne put s'empêcher de grimacer à la venue de l'inconnue, et pas de la manière la plus élégante. Un sentiment de dégoût envahit le visage de la chamane, excessivement surprise par ce qu'elle venait de découvrir sous le capuchon de la passante. En effet, sa curiosité maladive, ainsi qu'une certaine dose de précaution, l'avait poussé à utiliser ses pouvoirs optiques pour visualiser au moins à travers le vêtement à la base des épaules. Difficile, surtout pour Léto, de rester impassible après avoir découvert le visage décharné de la pauvre elfe. Cette simple découverte lui avait cloué le bec. Heureusement que la dame continua de parler, sinon la blonde se serait laissée tenter par un malheureux commentaire.

Suite aux propos, ce fut au tour de la grand-mère d'afficher un air dépité, tandis que sa fille arqua un sourcil, complètement confuse, et que sa petite-fille demeura fondue dans le décor de la scène, à la fois spectatrice et juge. La mention du nom hérissa les poils de ses bras, Gwyden ne s'était forcément pas attendu à ce qu'on n'osât s'immiscer dans sa vie privée et son regard dur témoigna de son agacement progressif. D'ordinaire, elle aurait volontiers laissé sa fille jouer le chevalier protecteur, mais cette dernière semblait déjà avoir été battue par le jeu des mots. L'orisha serra succinctement des dents avant de couvrir de ses maigres bras le buste de Prune. Cette situation était d'autant plus ironique lorsqu'elle se rappela qu'elles discutaient de la complexité de leur famille il n'y a même pas deux minutes…

" Moi non plus je ne sais rien de vous, pas même votre nom, contrairement à ce que vous semblez affirmer à mon sujet. De toutes les femmes Sùlfr, la plus vieille était indéniablement la moins conciliante ; Léto avait presque retrouvé ces traits-ci chez sa compagne mord'th. En fait, je ne cherche même pas à vous connaître, mais je serais très curieuse de savoir qui vous êtes pour savoir quoique ce soit sur mon ascendance maternelle. C'était davantage une menace plutôt qu'une réelle demande, qu'en avait-elle à faire au fond de cette mascarade ? La chamane pivota sa tête vers sa mère, toujours aussi paumée sur le fil de la discussion.
- Ton ascendance maternelle ? Répéta-t-elle mécaniquement, ne sachant pas par où commencer son interrogatoire. Gwyden soupira, son regard toujours braqué sur l'elfe au cas où.
- Ce que cette dame dit, c'est qu'elle connait apparemment ma mère.
- Ma grand-mère ? Elle n'avait aucun nom à mettre dessus. Je ne la connais pas, moi…
- Moi non plus, ma chérie. Je suis née orpheline je te rappelle. La paysanne laissa planer un petit silence, afin de s'assurer que la décision qu'elle allait prendre la satisfasse. Ses pupilles vaironnes cherchèrent un point d'ancrage sur lequel se focaliser sur la silhouette de l'intruse, mais elle peina à entrevoir plus que quelques mèches rousses. Je n'ai jamais ressenti la nécessité d'en savoir plus sur mes parents, encore moins aujourd'hui. Par ailleurs, qui me dit que vous détenez réellement la vérité ? Elle opina un certain mouvement de recul, elle tenait à la sécurité de la petite orisha et à ce que Léto ne se retrouvât pas dans des histoires supposément occultes. Je peux encore moins faire confiance à quelqu'un qui se présente à moi voilé de la sorte. Je vous prierai de partir. L'opposition de la chamane fut trahi au moment même où elle se leva d'un coup, tournée vers sa mère sans pour autant tourner le dos à l'inconnue.
- Mais maman ! Elle sait peut-être à propos de grand-mère, je veux savoir, on peut lui demander et l'écouter au moins. Et… Elle se retourna brièvement vers l'elfe, consciente de son envie de se cacher aux yeux d'autrui maintenant qu'elle avait aperçu son visage. Elle n'est pas habillée comme ça parce qu'elle… veut avoir l'air menaçante, ou quelque chose comme ça. Elle veut juste qu'on ne la voit pas. Gwyden fronça des sourcils, désarmée par l'étrange intuition de sa fille ou ses capacités magiques dont elle n'avait aucune idée de leur simple existence. Je veux en savoir plus, dites-nous s'il vous plait. " Supplia-t-elle, capricieuse comme jamais, quelque part convaincue qu'elle y dénicherait peut-être un lien avec les Gandr ou son frère porté disparu. Sa mère, quant à elle, resta assise, sa petite-fille stoïque contre elle ; elle n'ajouta rien à la naïveté de sa fille, seuls la réponse ou les actes de l'elfe déterminera sa prochaine réaction.



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Ven 05 Fév 2016, 20:12


« Ne vous inquiétez pas. Ne me craignez pas. Je ne vous veux aucun mal. Je suis tellement … surprise et déconcertée d’avoir croisé votre route, de voir réunie trois générations du même sang. C’est magnifique. C’est inespéré. Pardonnez-moi, je sais que vos intentions ne sont pas mauvaises et que vos paroles dépassent votre pensée, car vous n’êtes animée que de la volonté de protéger les vôtres. » Lentement, elle se retourna vers Gwyden, prenant mille et une précautions pour que l’enfant n’aperçoive pas son visage, son visage qu’elle dévoila brièvement comme une vérité honteuse et misérable. Dans un pauvre sourire, elle rabattit davantage la capuche. Un tel fardeau n’était pas facile à porter. Tout était de sa faute. C’était sa faute. Chaque jour, elle pensait à son bourreau, qui avait pris tant de plaisir à réduire en cendre son bonheur. « Le destin n’a jamais été clément avec moi. » Elle joignit doucement les mains. « Autrefois, je pouvais me vanter d’avoir une belle vie : un mari, des enfants. Puis tout a changé. J’ai croisé cette femme, celle sans qui aucune de vous ne serait là, aujourd’hui. » Elle soupira, secouant la tête avec dédain. « Je n’avais plus d’espoir, plus rien à quoi me raccrocher. » Elle soupira, secoua la tête avec dédain. « Je ne vais pas vous ennuyer avec tous mes maux. Je suis heureuse de pouvoir vous aider. » Léto semblait enthousiaste, avide d’en savoir plus. « J’en sais beaucoup sur votre grand-mère, ma douce. Je connais son nom, son prénom, ses titres, son rang, sa noblesse, sa race et une partie de sa descendance. Vous faites partie d’une vaste famille, d’une prestigieuse lignée. » Elle réfléchit brièvement. « Les mots. » reprit-elle, songeuse. « Les mots n’ont aucune importante. » A certain égard, elle donnait l’impression d’être démente. Cependant, son aura elfique avait quelque chose d’apaisant, de réconfortant, prompt à inspirer confiance. « A quoi bon vous parlez d’elle ? Des heures ne suffiraient pas. Non, les mots sont inutiles. » Peut-être un peu trop brusquement, elle agrippa les bras de Gwyden et de Léto. « Je vais vous mener à elle. » Tout s’enchaîna vite, trop vite. Souvent, les gens ne se méfiaient pas de Thessalie, comme si, parce qu’elle était laide, elle était forcément d’une force risible. Rien n’aurait pu être plus faux. L’Elfe était d’une puissance à couper le souffle et par contrainte, elle traîna les deux jeunes femmes dans une éclipse groupée, Prune téléportée aussi pour être dans les bras de sa grand-mère. La seconde d’après, elles étaient dans une immense pièce.

Le salon était luxueux et décoré avec soin et gout, quoique dans un style pâle et épuré. « Ne vous inquiétez pas. » répéta Thessalie, qui se doutait que son geste serait sûrement mal interprété. « C’était le plus simple. » Si elles savaient à quel point elles avaient été leurrées, trompées par l’histoire qu’elles avaient dû forger dans leur esprit. Peut-être imaginaient-elles le pire ? Une famille brisée par la folie d’une femme mauvaise, qui s’était mis à pourchasser sa descendance par vengeance. C’était faux. Tellement faux. Thessalie n’avait jamais eu une belle vie. Simplement, elle aimait ses enfants, ses deux petites filles qu’elle avait eues avec son mari, cet homme soul et violent qui la battait jour après jour. Un soir, il but le verre de trop. Thessalie était revenue d’une longue journée harassante, à travailler au champ, pour retrouver ses fillettes, mortes, éventrées sur le tapi. Elle avait hurlé. Elle avait voulu planter un couteau dans le cœur de ce monstre. Il était plus fort qu’elle. Il lui ravagea le visage. Résignée, elle s’était mise à attendre la mort. C’est alors qu’elle apparue. Elle la protégea. Elle l’aide. Elle le tua. Elle lui fournit les finances pour enterrer dignement ses enfants. En remerciement, Thessalie s’était mis à poursuivre la descendance de la Khæleesi, celle qu’elle n’avait pas désiré, pour qu’elle puisse sceller leur sort.  « Ne vous inquiétez pas. » Elle répétait. Pourtant, elle ignorait ce que Vanille ferait d’elles. Parfois, elle mimait la joie, feignait les tendres retrouvailles, intriguée par un potentiel qu’elle décelait. Souvent, elle ne prenait même pas la peine de se présenter et décimait les personnes amenées par l’Elfe. « Tout va bien, Thessalie. » murmura tout bas une voix claire, douce, chaude. Où était-elle ? On ne la voyait pas. Un bruissement résonna, une page qu’on tournait. La Sirène était allongée sur le divan, dissimulée par le dossier. Doucement, elle se redressa, dévoilant ses grands yeux verts et ses longs cheveux corail. « Hum. » rêvassa-t-elle en se levant. Elle était éclatante, simplement belle à en mourir dans sa robe blanche. « A qui ai-je l’honneur ? » demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté, curieuse. Elle savait. C’était une charmante comédie.  

Thessalie recula de quelques pas, comme pour s’effacer. Elle ne tenait pas à interférer dans cette rencontre. Elle n’avait plus son mot à dire.
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Mar 09 Fév 2016, 19:53

Les propos de l'elfe étaient mélodieux, le trio familial était totalement épris par la douceur dont faisait preuve leur interlocutrice. Et dire qu'il y a quelques instants, Léto avait été horrifiée de découvrir son visage. Et Gwyden qui continuait de se méfier… A vrai dire, rien ne fera céder sa vigilance – hormis un sort magique, certes – mais l'orisha s'était tout de même laissée emporter par le réconfort de l'elfe. Les mots de cette dernière lui semblaient justes, convaincants, et surtout intrigants. Maintenant que sa fille l'avait retenue, il était trop tard pour la repousser, alors elle demeura en apparence neutre, seulement curieuse de connaître les liens entre elle et sa propre mère. Puis la capuche dévoila l'interdit : si Gwyden s'était retrouvée en face d'un miroir, elle aurait remarquée qu'elle avait très brièvement fait la même grimace que Léto plus tôt. La paysanne n'était pas une femme du monde, elle n'avait pas voyagé par monts et par vaux, et comptait certaines composantes prises pour acquis encore pour des légendes. Alors se retrouver face à une elfe décharnée, battue, défigurée, et excessivement démente, c'était… une horreur. Rien pour Léto, qui avait déjà eu son lot d'abominations ; cette pauvre femme l'avait effrayée, mais son apitoiement sur elle avait rapidement pris le dessus. Dommage pour Prune qui n'avait pas été suffisamment agile pour tenter de voir elle aussi ce qu'on lui cachait…

" Je… Je suis désolée… " Murmura Gwyden, à la limite de la culpabilité. Léto hocha la tête et grommela quelques syllabes hésitantes.

Cette simple constatation avait brisé toutes les défenses de la vigilante. Au-delà du Matin Calme, le monde l'avait toujours exécrée, elle n'avait ralliée Mégido que dans l'unique but de faire plaisir à Léto, et parce qu'ils n'avaient plus guère le choix, maintenant que leur foyer d'antan, leur bien modeste demeure en bois, n'était plus qu'un mirage. Par-delà l'océan, l'amertume l'habitait, peut-être bien depuis sa naissance, depuis son abandon par ses parents… Et à présent, cette dame lui confirmait ses doutes : le cruel résidait entre chaque murs. L'orisha ne l'entendait presque plus, elle retint pourtant – avec les deux autres filles de son sang – les mots étonnants qu'on dépeignait de sa mère. Des titres ? Un rang ? De la noblesse ? Vaste et prestigieuse ? C'était impensable, cela semblait dénué de bon sens : comment elles pouvaient être liées à une telle influence ? Des sangs-bleus auraient tout bonnement rejeté son existence, pour quelle raison ? S'ils avaient voulu se débarrasser d'elle pour conserver l'honneur de la lignée, autant la tuer tout bébé. La laisser s'épanouir loin de leur emprise, la laisser germer de nouvelles graines… c'était saugrenu. Qui était sa mère, à la fin ?

Cette pensée avait été comblée tel un vœu à l'instant même où elle lui traversa l'esprit. Même Léto, qui était aguerrie, n'avait rien pu faire confrontée à la force de l'elfe. La chamane s'était massée le bras, comme si on le lui avait fait subir une vive constriction. Elle darda l'instigatrice de la téléportation, tandis que Gwyden et Prune attardaient leur regard sur leur nouvel environnement. Les consolations de l'elfe, ici, ne faisaient plus effet, elles étaient écrasées par autre chose. Un mal aise, un mauvais pressentiment. Léto implorait du regard les esprits de l'assister, mais ils répondaient absents en ce lieu bouffi de luxe. Prune resserra sa main sur son haut : son monstre grognait en elle. Et Gwyden était tout aussi perdue, elle sursauta lors de l'apparition de la voix. Léto avait beau énormément compter sur son ouïe, les ondes sonores semblaient lui parvenir de partout et nulle part à la fois. Puis elles fixèrent toutes les trois le divan ; elle se leva. La chamane crut avoir le souffle coupée, comme si son corps était en train de se faire détrousser par un esprit parasite. Cette femme était sublime, elle n'en avait jamais croisé d'aussi belle ; à côté d'elle, elle se sentait encore plus homme que d'habitude. Lentement dans sa tête germa l'idée : c'était donc elle, sa grand-mère ? La mère de sa mère ? Un gouffre sans fin les séparait, elle qui avait l'œil artistique se le peignait bien dans le crâne. Une paysanne, fiancée à un bûcheron, mère d'une guerrière androgyne… et de l'autre côté de la pièce, au point culminant de l'éclairage du salon, il y avait cette inconnue, dont chaque pans de la robe semblait supporter une longue histoire, une anecdote précise lourde de conséquences. Le charisme de cette rouquine, bien frêle comparée à elle, inspirait fortement Léto. Mais était-ce dans le bon sens ? Le cliquètement bas et continu de sa chaîne la faisait douter… Un instinct lui donnait envie de dégainer l'unique lame qu'elle avait sous la main.

" Bonsoir. Lâcha froidement l'orisha en s'approchant d'un unique pas, c'était déjà bien assez selon elle ; inutile d'exposer davantage Prune, lovée contre son épaule. Gwyden l'observa longuement, rien que ce simple geste sembla exténuer son esprit défensif. Selon… Thessalie, je suis votre fille. Elle jeta son regard dissemblable sur l'elfe, pourquoi avoir reculé autant ? Tout ce que je sais de mon père, c'est son nom : Äashväor. Judikaël ? Jukadil ? Je ne sais plus son prénom. Elle fit des efforts pour re-braquer son attention sur la magnifique rousse. Sauf votre respect, vous m'avez l'air bien jeune pour être ma mère. Gwyden ignorait tout des confins de la magie, de toute l'immensité qu'on pouvait en extraire. Elle déposa la petite orisha et l'enjoignit à se coller à sa maman, plus habile pour la protéger. Et nous n'avons pas demandé à être amenées de force. Prune s'accrocha par réflexe à la jambe de Léto, qui déposa une main réconfortante sur sa crinière blonde. Qui êtes-vous ? La question lui avait brûlé la langue depuis tout à l'heure, elle avait mûrement réfléchi à savoir si elle répondrait si facilement à la question de sa potentielle mère, mais elle n'avait pas assez pris de risque dans sa vie. Ignorer même l'identité complète de son propre père commençait à la frustrer, avec toute cette soudaine histoire.
- Maman… Gwyden échangea un regard avec Léto : c'était un avertissement, un conseil. Et les Ætheri savaient comment la chamane avait appris à être plus sur ses gardes quand la mascarade planait manifestement dans l'air ; avec Aëran, c'était comme si cette chimère lui embrassait avec vigueur sa peau nue.
- Je sais. Se contenta de répondre la paysanne. Elle se retourna de nouveau pleinement vers l'inconnue. La coutume voulait que l'hôte se présente avant elles, mais… une perle de sueur lui rongea le front, témoignant de l'emprise qu'avait cette femme sur elles. Durant mon enfance misérable, on m'a appelée Gwyden. Elle désigna d'une main sa descendance. Léto Sùlfr est ma fille cadette. Et Prune Númendil Sùlfr est sa fille. "

C'était une noble, Gwyden n'en avait pas les manières mais elle avait jugé juste de présenter pleinement ses descendantes. Ce n'était pas un affront, ce n'était même pas un vent de défi qu'elle lui soufflait, elle avait juste préféré jouer le jeu sur le terrain – littéralement – de sa "mère". Léto approuva silencieusement, elle lui laissait carte blanche pour régler leurs affaires de famille. Après tout, elle n'avait que les gros bras et le charme, pas le discernement de sa mère dont la vie n'avait pas été tendre avec elle. De toute façon, à la moindre suspicion, ses réflexes resurgiront, la magie qui éclairait son œil gauche d'un bleu scintillant éclatera, et Latone se présentera à son tour. Prune fixait toujours, médusée, la dame rousse ; elle lui faisait réveiller des instincts beaucoup trop véhéments pour son âge…



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Sam 30 Avr 2016, 20:19


Depuis qu’une partie des présentations avait été faite, la Khæleesi demeurait silencieuse et étudiait avec minutie le visage et l’allure de ses trois invitées, sans que son regard clair ne trahisse la moindre de ses pensées à leur égard. Elle s’était doucement relevée et avait quitté la méridienne, esquissant un pas en leur direction, un léger sourire aux lèvres. Vanille s’intéressait assez peu aux membres de sa descendance qu’elle avait rejeté et se contentait de les débusquer pour mieux régler le sort de ceux qu’elle avait laissé en vie dans un instant de miséricorde et surtout, de ceux qu’elle avait voulu éliminer sans savoir à l’époque qu’ils reviendraient sous une autre forme. Il était plutôt rare que les trouvailles de Thessalie survivent à sa rencontre plus de quelques secondes mais il arrivait qu’un élément intéressant retienne son attention, suffisamment pour qu’elle leur accorde encore le droit de vivre, du moins jusqu’à ce que l’utilité se tarisse. La dénommée Gwyden n’avait pas la moindre valeur aux yeux de la Sirène. Elle se souvenait vaguement de son père. A vrai dire, elle se rappelait parfaitement de lui pour avoir une mémoire exceptionnelle mais il ne l’avait pas captivé au point qu’elle désire conserver le moindre moment qu’elle avait pu partager avec lui. Il n’avait été qu’un moyen pour elle d’arriver à ses fins et elle n’avait été sa maîtresse que par intérêt. La petite Prune éveillait davantage sa curiosité, pour porter un nom qui ne lui était pas inconnu. Nùmendil. Elle avait des proches de ce nom ; une lignée particulière et étonnante. Surtout, il y avait elle. Elle devait en tirer avantage. « Bien. » finit-elle simplement par murmurer d’une voix douce. « Enchantée de faire votre connaissance. » Elle ne comptait pas révéler son identité de façon immédiate. La nouvelle serait retentissante et les réactions pouvaient être diverses. « Judikaël Aashväor. C’était son nom. C’était ? C’est ? J’ignore ce qu’il est devenu. » Plutôt, elle s’en fichait. « Les apparences sont trompeuses. Je fais partie d’un peuple qui a un talent peu commun : celui d’être plusieurs fois centenaire sans jamais paraître dépasser une petite trentaine. C’est mon cas. » Mieux valait ne pas donner un ordre d’idée. Le chiffre risquait de leur donner le vertige. Elle eut un léger rire. « La plupart de mes enfants semblent plus vieux que moi. » C’était une façon comme une autre d’annoncer à l’Orisha qu’elle avait plusieurs demi-frères et sœurs. La Khæleesi croisa lentement les mains. « Je suppose que tout cela vous perturbe et que les questions se bousculent dans votre tête. La situation est surprenante. » Habituelle, mais ses interlocutrices ne pouvaient pas le savoir. « Hum. » Elle réfléchissait. Elle accorda un long regard à l’Elfe. « Thessalie a cru bien faire. Ne lui en voulez pas. Elle est plutôt maladroite dans sa façon d’agir, faute à un manque de relationnel qu’on ne peut lui reprocher. » Sa défiguration l’avait rendu froide et taciturne. « Elle ne souhaitait pas vous livrer d’informations sur moi. » Personne ne l’aurait cru. Elle laissa quelques secondes passer. Elle savait qu’elles attendaient qu’elle se présente, à son tour. Elle souriait. « Mon nom est Vanille Caël Deslyce. Je suis la Dame des Abysses, Reine du Royaume des mers et des océans et de leurs bêtes monstrueuses. » Elle tourna les talons et alla près d’une fenêtre. Du bout des doigts, elle effleura les voiles pâles des rideaux. « Vous êtes d’ailleurs au cœur de la Cité Engloutie en ce moment-même. » Dans les appartements privés de la Souveraine, au Palais de la Capitale, ensevelie sous les eaux glaciales. « Lady … ? » souffla tout bas l’Elfe, toujours à l’écart. Vanille hocha la tête. L’instant d’après, elle avait disparu. Elle avait accompli sa mission. La suite ne lui appartenait pas. La suite ne la regardait pas.

« Prenez vos aises, je vous en prie. Ne restez pas plantée au beau milieu de la pièce, figée par le malaise et les inquiétudes. Je ne mords pas. » Elle avait des Dragons pour ça. « J’aimerai juste que nous parlions un peu, en savoir plus sur vous. » Vanille s’était dirigée près d’une table basse en verre, entourée par plusieurs fauteuils et le divan, sur lequel elle se rassit. « Vous allez sûrement me demander pourquoi je ne vous ai pas gardée auprès de moi, élevée et éduquée alors que je dispose de toute évidence des moyens pour élever un enfant et que je vous ai condamnée à une vie de misère dans la paysannerie. » Elle glissa ses mains dans ses boucles cuivrées, songeuse. Vanille préférait garder le contrôle sur la discussion, surtout à ce sujet. Elle jouait la carte de la femme, au bout du compte, normale, fragile, avec ses défauts et ses imprévisions. « Je n’ai … malheureusement aucune réponse satisfaisante à vous livrer. » Avouer de prétendues faiblesses la rendrait sûrement plus humaine.

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Jeu 05 Mai 2016, 23:44

La voix de cette femme était tout simplement hypnotisante. Le moindre mot, même isolé en un simple "Bien", était captivant. C'était relativement déconcertant pour une simple paysanne, remaniée récemment en citadine de Mégido, de se retrouver à discuter avec quelqu'un d'aussi prestigieux. Cela était d'autant plus troublant de savoir que c'était peut-être sa mère biologique. Gwyden ne savait vraiment plus où se tenir, elle avait beau tenter de maintenir les rennes, elle ne pouvait que se plier aux exigences de l'hôte. Contrairement à sa fille, qui demeurait droite, elle n'était pas forte, elle n'avait aucun avantage, aucune carte à tirer de sa manche. Ses nombreux regards adressés à ses descendantes et à Thessalie le témoignaient : l'orisha était désemparée, et déjà battue. Seules Léto et Prune se tenaient au même niveau – façon de parler – de la belle rousse. La chamane lorgna continuellement son environnement, toujours sans capter le moindre esprit. Ce détail continuait de la tourmenter, comme si on lui ôtait le moindre renfort. Mais enfin de compte, de manière totalement nonchalante, elle baissa les armes : cette dame était sur son terrain, c'était à elle de guider la bataille ; bien qu'en fin de compte, ce n'était pas Léto qui "affrontait" cette femme, mais sa mère. Si elle savait.

Le nom du père fila au rythme de leurs pensées, tel un écho traversant les abysses, un appel lointain des naufragés. Gwyden tenait quelques rumeurs à son sujet, comme quoi Judikaël Äashväor arpentait les mers. Sur un navire du Luxna pour certains, pour d'autres un navire marchand, de rares bruits évoquaient un bateau pirate. Quoiqu'il en soit, ils s'accordaient tous à dire qu'il naviguait, et qu'on le voyait très rarement sur terre. Point étonnant que je ne l'ai jamais rencontré. Mais il avait apparemment réussi à s'assurer une descendance, pour un résultat aussi pitoyable. Même sa prétendue mère ne savait point ce qu'était devenu le navigateur. Elles pouvaient dès lors faire une croix sur une potentielle retrouvaille. Enfin, cette histoire les aura réunis au moins, elles. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que l'orisha ne s'était pas attendue à ce que sa génitrice soit aussi différente. Son âge apparemment très avancée et ses nombreux descendants commençaient à lui surchauffer l'esprit. Du jour au lendemain, Gwyden se découvrit faire partie d'un Tout gargantuesque. Son embarras n'était pas en reste, puisque l'identité de sa mère lui fit l'équivalent d'un coup de fouet bien placé.

" Par Aylidis… Souffla l'orisha en chancelant en arrière, rattrapée par sa grande fille qui fit des yeux de poisson.
- Waouh. Fut le seul mot qui franchit ses lèvres, elle ne put s'empêcher d'étirer un franc sourire à cette annonce ; toute cette mise en scène commença à prendre sens pour elle, et à l'amuser aussi.
- Reine ? " Répéta naïvement la petite Prune, jusqu'alors silencieuse mais bien vite rattrapée par le statut prestigieux de son arrière grand-mère.

La Cité Engloutie. Léto comprenait enfin pourquoi elle ne localisait aucun esprit ici : rares étaient les spectres des abysses, d'autant plus ceux osant traîner dans les appartements de la Khæleesi. Il devait bien y en avoir quelques uns à l'extérieur, mais ce n'était clairement pas le plus important à l'heure actuelle. Doucement, la chamane aida sa mère à se tenir droite sur ses deux jambes, elle regarda l'elfe s'éclipser discrètement. Elles étaient à présent seules, chaque génération de la famille. En allant s'assoir, Léto observa rapidement l'extérieur, elle s'aida de ses dons visuels pour apercevoir, effectivement, des architectures propres aux sirènes, ces dernières vagabondant un peu partout autour du palais. Un endroit immense et riche, le genre de lieu qui affame ses envies d'exploration. Enfin, en tant que mère, Léto préféra obtempérer et donner l'exemple à Prune, surtout en présence d'une monarque, que cette dernière soit de sa famille ou non. Gwyden s'assit sur l'un des fauteuils à disposition, Léto fit de même et garda sa petite contre elle ; elles ne leur semblaient pas avoir profité d'un tel confort auparavant. Les "aveux" de Vanille auraient d'ordinaire placé Gwyden sur l'offensive, mais cette dernière devait bien avouer que ce n'était dans les intérêts de personne de s'en prendre verbalement à la célèbre Khæleesi.

" Ce n'est pas comme si c'était moi qui étais venue à vous… Et c'était vrai, elle n'avait jamais demandé à ce qu'on lui livre la vérité. Mais maintenant que c'était chose faite, autant s'y faire. Après… Vous pouvez être franche avec moi, même si l'unique réponse que vous pouvez me donner est insatisfaisante. La Dame des Abysses aurait très bien pu la renier étant petite, cela lui semblerait parfaitement approprié, ou alors son idylle avec Judikaël aurait eu des répercussions néfastes, dont sa propre naissance. Bref, l'histoire d'une bâtarde était souvent bien dramatique et Gwyden n'était depuis longtemps plus une romantique. Vous souhaitez en savoir plus sur nous, mais pour être honnête je suis loin d'être la plus intéressante. Vous m'avez laissée à la rue, j'ai fait en sorte de survivre au Port. Quelques péripéties de miséreuse, rien qui ne mérite d'être couché sur papier. Elle tourna son regard vers Léto, un demi-sourire aux lèvres. Puis mon actuel mari m'a recueillie et m'a donnée deux magnifiques enfants. Les joues de la chamane arborèrent une légère teinte rouge. Femme de bûcheron, c'est loin d'être exceptionnel, mais c'était mieux que rien. Alors que Léto…
- Quoi, moi ? Gwyden croisa les bras.
- Cesse de faire ta modeste. L'orisha regarda de nouveau Vanille. Elle doit plus tenir de vous que de moi. Dompter des dragons, faire partie temporairement du Solstitium du peuple libre, aider à réunir le Cristal-Maître lors du déclin de la magie, être championne des orishas à la Coupe des Nations – que tu as perdu, certes – et maintenant l'un des pontes de la cité indépendante de Ciel-Ouvert. J'en oublie sûrement une bonne partie.
- Oui, mais… Bon, quand je suis partie pour que vous ayez moins de bouche à nourrir avec Papa, j'ai fait de mon mieux.
- Et ça t'as bien réussi. Il n'y a plus qu'à rajouter Latone la Descente pour que ce soit la cerise sur le gâteau. Léto éluda la réflexion en braquant son regard sur la fenêtre, ce n'était pas un sujet qu'elle appréciait discuter avec autrui. Très bien, vous êtes ma mère, et de plus vous êtes reine : qu'est-ce que cela implique ? Pour vous, pour moi, et mes enfants ? Et pourquoi que maintenant ? " Si Vanille les avait convoqué ici, ce devait être sûrement davantage que par simple curiosité ; à quoi bon perdre son temps sinon ? L'emploi du temps d'une reine devait être colossal.

Les yeux de Léto retournèrent s'attarder sur la Khæleesi, également curieuse de savoir ce qu'elle souhaitait d'elles, de plus que leur histoire en tout cas. Ce qui était sûr, c'était que cette histoire changeait beaucoup de choses dans leur vie, et probablement dans leur futur. La chamane comptait bien exploiter cette découverte pour rendre son avenir plus palpitant que jamais. C'était rare qu'elle ne s'exprime pas autant, néanmoins elle ne pouvait que rester bouche-bée en cette situation, face à une personne aussi impressionnante, à la fois charmante et puissante.



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Ven 14 Oct 2016, 17:07


« Veillez à ne pas tirer de conclusions hâtives car il se trouve qu’il y a bien des choses que vous ignorez encore. Cette chère Thessalie n’était guère chargée de retrouver quelques membres particuliers mais s’évertuait simplement à reconnaître ceux et celles de mon sang. Sans distinction ni prendre le temps de me prévenir, elle me présente ses trouvailles. Vous êtes loin d’être les premières qu’elle fait venir au Palais, et je suis convaincue que vous ne serez pas davantage les dernières. A votre instar, je suis comme prise au dépourvue et dois composer avec les nouveautés que l’on me rapporte. Quoiqu’il en soit, je mets un point d’honneur à corriger mes erreurs passées, d’une manière ou d’une autre. Les conséquences de ces retrouvailles ne dépendent que de vos volontés et de vos désirs. Ma descendance mérite tout le prestige que lui offre la pureté de son sang. Cela vous surprenant certainement, Gwyden, et je suis persuadée que la pensée vous prête à sourire tant la vie a été miséreuse pour vous, mais vous êtes une Princesse des Mers et des Océans et l’une des filles d’une lignée de renom et de puissance. Je ne peux vous forcer à accepter ce titre, qui implique une reconnaissance officielle de ma part. Je comprendrais autant votre refus que votre souhait de n’entretenir aucun lien avec moi. Vous êtes libre d’agir à votre guise et je n’ai aucun ordre ou conseil à prodiguer à l’enfant que j’ai abandonné. Toutefois, vous aussi êtes une mère et je peux vous promettre qu’en acceptant la noblesse de votre sang et tous les privilèges liés à cette condition, vous allez contribuer à améliorer de façon considérable la condition d’existence de votre famille. Je prends soin de ceux qui partagent mon sang. Il m’est possible de vous offrir confort, emploi et protection. Il suffit de demander. » La Khæleesi eut un léger et charmant sourire. Menteuse hors pair, son éloquence et son aisance étaient autant de leurres pour ses fables. Ils étaient bien peu à avoir survécu à sa rencontre, après avoir été menée à l’exécution par la taciturne Elfe aux traits défigurés. Elle n’avait jamais éprouvé la moindre affection pour ses ascendants ni pour ses descendants. Néanmoins, elle tâchait de faire preuve de mesure lorsqu’elle était face à une créature d’intérêt. Gwyden ne présentait pas de talents particuliers et Vanille savait qu’elle ne tirerait pas le moindre avantage à se lier avec cette enfant dont elle n’avait pas voulu, à raison. Toutefois, la jeune Léto était bien plus prometteuse et l’Ange des Abysses nourrissait mille et un projets à son égard. Gwyden aimait sa fille, ainsi que ses petits-enfants. Il était fort à parier qu’elle hésiterait devant une proposition aussi alléchante, celle d’un avenir radieux pour eux. Il suffisait d’observer ses réactions, d’écouter ses éloges, pour comprendre qu’elle tenait en estime Léto et qu’elle aspirait sûrement au meilleur pour elle et la petite Prune. Un rien risquait de la faire céder, au nom de cet amour incommensurable. L’amour … Une monumentale erreur. La porte des appartements s’ouvrit, laissant entrevoir la silhouette fine et gracile d’une jeune femme aux cheveux noirs et à la peau basanée. Ses orbes mauves vrillés sur un parchemin, elle ne paraissait pas remarquer les invités de la Reine. « Mère, le Roi des … » Elle finit par relever la tête et haussa les sourcils. « Pardon, je ne savais pas que vous aviez de la visite. » - « Tu peux rester, Yun. » Elle reporta son attention sur les trois convives. « Elle est aussi ma fille et elle partage un point commun avec Léto. » ajouta-t-elle dans un autre ravissant sourire. Il n’était pas difficile de deviner lequel, tant la marque qui signifiait leur appartenance à la race des Chamans était visible. « Je crois aussi me souvenir avoir entendu l’évocation de Dragons. » Elle rit. « J’aurai sûrement quelque chose à montrer, si vous êtes curieuses et que vous n’êtes pas craintives. Je possède quelques passions et lubies encombrantes. » La Chaman tendit la missive à sa mère, qui la lut en quelques secondes avant d’acquiescer. L’instant d’après, la lettre était au feu et brûlait. Il n’en resta bientôt plus rien.

Profitant de l’ouverture de la porte, une bête colossale se glissa dans le salon dans un grondement sourd. Le tigre était imposant, presque trois fois plus grand qu’un animal ordinaire. Il posa ses grands yeux jaunes sur les étrangers avant de se coucher aux pieds de la Dame des Abysses. « Peut-être désirez-vous un peu de temps pour réfléchir ensemble. » finit par murmurer Vanille, loin de se soucier ou d’expliquer l’arrivée du fauve, comme si cela était tout à fait normal et habituel. « N’hésitez pas à vous servir si vous désirez quoi que ce soit. » Quelques bouteilles étaient posées sur la table basse, surtout de l’alcool. La jeune femme posa ses yeux sur Prune, à qui elle ne pouvait décemment pas servir ce genre de boisson. Sans qu’elle ait cillé, une carafe se remplit d’eau.
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Dim 16 Oct 2016, 20:59

Princesse… Le titre lui fit comme un goût amer dans la gorge. Gwyden détestait ce mot, elle n'aimait pas y être rattachée. Cette soirée était insoutenable, ce n'était censé qu'être une simple promenade contemplative en compagnie de ses descendantes… A bien des égards, elle pensait être prisonnière d'un cauchemar. On lui vantait des privilèges, la pureté de son sang, on jouait divinement bien sur les mots pour la faire hésiter… mais cela ne la fit pas changer d'avis. Du moins, pas totalement. Gwyden peinait à regarder dans les yeux de sa mère. L'Orisha n'était point sotte pour ne pas comprendre qu'elle n'était pas désirée, que la véritable question était de savoir si elle se dressera entre la famille Deslyce et ses descendantes ; en somme, si elle était un obstacle. La mère observa discrètement sa fille, celle-ci quasi-insouciante des enjeux de cette conversation. Un rire nerveux s'échappa des lèvres de la bâtarde.

" Il suffit de demander… Répéta-t-elle sur ce ton sarcastique, son regard détourné sur la luxure dont transpirait la pièce. Est-ce réellement aussi simple ? " C'était rhétorique, elle n'aspirait pas à recevoir la moindre réponse.

L'entrée inattendue d'une inconnue lui fit d'abord du bien, mais ses muscles se crispèrent lorsqu'elle entendit les premiers mots prononcés par cette jeune femme. Yun, une demi-sœur, la tante de Léto en quelque sorte. Elle était belle, Gwyden crut même reconnaître quelques traits de Léto chez elle, et ce fut l'évocation des origines qui fit comprendre à l'Orisha sa perplexité. Une Chamane, elle aussi… Maintenant qu'on le lui disait, elle remarquait de suite la fameuse mèche blanche ; celle de sa fille était juste plus discrète, quelque peu masquée dans sa crinière de blé pâlissante. En relevant leur ethnie commune, un franc sourire se dessina sur les lèvres de Léto, celle-ci esquissa alors un geste de la main à l'intention de Yun.

" Salut. " Léto, comment fais-tu…

Son sang n'avait fait qu'un tour lors de cette simple salutation, terriblement déplacée à son goût. Mais sa fille ne semblait n'en avoir cure, elle se sentait légère, un brin trop naturelle, en compagnie de cette branche familiale qui lui était inconnue jusqu'à aujourd'hui. De plus, le fait d'avoir une collègue chamanique dans la famille lui plaisait énormément, puisqu'elle demeurait une Chamane solitaire, à l'écart de l'ensemble des tribus ; et bientôt, de surcroît, elle devra battre de ses propres ailes, pour se détacher du peuple des fervents des Ætheri.

L'attention de Gwyden s'était quelque peu détachée du cours des échanges, songeuse vis-à-vis de la proposition de la Khæleesi. Ses iris dardèrent les flammes grignoter la missive fraîchement découverte. Bientôt, l'Orisha dut bien redevenir attentive, avec cette fois l'entrée d'une bête colossale. Malgré elle, elle se racla la gorge et une perle de sueur fit son petit bout de chemin le long de son visage. Elle avait déjà bien du mal à tolérer la dangereuse présence des "petits" dragons de sa fille, alors un tigre géant qui appartenait à sa mère biologique… C'était trop. Ses pupilles disparates virent l'alcool proposé tel une solution, elle n'attendit pas bien longtemps pour se servir un fond de verre, les doigts légèrement tremblotantes. Elle s'attaqua à deux gorgées et observa Léto offrir un verre d'eau à Prune, qui l'avait quémandé entretemps suite au tour de passe-passe de leur hôte. Cela lui coûtait de se l'avouer, mais Vanille avait raison : elle était une mère et elle devait agir en tant que telle. Finalement, l'Orisha se décida à répondre enfin à la souveraine des Ondines.

" Nous n'avons pas besoin d'un moment de réflexion, j'ai déjà pris ma décision et Léto comprendra. Ou fera avec, c'était selon, toutefois la Chamane savait que sa mère pouvait se montrer catégorique. Gwyden profita d'une nouvelle gorgée avant de continuer à décider de leur destin. Je refuse votre offre.
- Mäma… Soupira, déçue, la blonde ; même Prune affichait un air décontenancé.
- C'est trop tard pour moi. Elle déposa le verre vide sur la table. Il y a quelques années, je me serai jetée à vos pieds pour que vous m'acceptiez, pour les mêmes raisons que vous évoquiez : confort, emploi, protection. Cependant, j'ai vieilli et je n'aspire aujourd'hui qu'à une vie normale. Car ces privilèges que vous me proposez, je les ai déjà ; pas à votre niveau, cela va de soi, mais je n'ai clairement plus à me plaindre. Et vous savez grâce à qui ? Elle se tourna vers sa fille. Léto. Bien qu'elle chérît l'estime qu'on lui portait, elle ne comprenait toujours pas pourquoi sa mère s'entêtait à rester aussi bornée. J'ai été une mère indigne avec elle, je m'en veux toujours de l'avoir laissée opérer de tels sacrifices pour nous. Elle est partie à l'aventure, une jeune fille sans défense, pour sa famille, et nous a offert quelques années plus tard tout ce dont nous avions besoin pour survivre. Accepter ce titre de princesse… Elle reporta son regard sur l'Ange des Abysses. Ce serait comme balayer tous ses efforts sans une once de reconnaissance. Elle laissa planer un silence, pour s'enfoncer un peu plus dans le fauteuil. Je n'aspire qu'à une vie normale avec mon mari, à Mégido, avec mon honnête salaire, sous la protection de l'Orishala et des contacts de Léto. Cela nous suffit. C'était dit et elle ne souhaitait pas revenir là-dessus. Néanmoins… Si mes descendantes souhaitent se rapprocher de notre lignée, alors je les encourage à le faire. De nouveau, elle fixa sa fille. Léto, j'ai fait mon choix, à toi de faire le tien. La Chamane fronça les sourcils, quelque peu dubitative devant l'opinion de sa mère. Toi aussi, tu es une mère. A toi de voir ce qui est préférable pour toi et Prune. La blonde échangea un regard avec la petite Orisha, celle-ci avait encore ses yeux illuminés par la nouvelle ; très tôt, Prune avait démontré un intérêt davantage accru pour la richesse que celui de Léto. La réflexion lui prit une bonne dizaine de secondes, d'abord hésitante la Chamane mua son expression en une mine résolue, à l'attention de sa grand-mère.
- Si c'est possible… J'aimerais être une "petite" Princesse des Mers et des Océans. Sa fille se montrait déjà ravie par le choix de sa mère. Je voudrais être une Deslyce. Léto sourit, les opportunités que lui offrait cette branche familiale étaient infinies.
- S'il faut que j'accepte officiellement ce titre – reprit Gwyden – pour que Léto en bénéficie, je le ferai malgré moi, mais vous aurez compris que je ne veux, effectivement, entretenir aucun lien avec vous. Publiquement parlant, bien qu'elle ne soit pas sûre de le vouloir aussi en privé. Enfin, la Chamane offrit Prune aux bras protecteurs de Gwyden, et se leva de son siège. La chaîne enroulée autour de son poignet cliquetait à nouveau, elle venait de rajouter quelques maillons à son existence.
- Vous disiez avoir quelque chose à nous… à me montrer ? Fonceuse et souriante à plein temps, la blonde n'avait guère attendue que la messe soit dite quant à son nom de Deslyce, mais elle savait que, de toute manière, elles pourront trouver quelques arrangements. Je suis curieuse et non craintive. " Ses yeux luisirent d'une petite flamme de défi, fugace et bleue. Quitte à flirter avec la prestigieuse lignée, autant commencer de suite à tisser les premiers liens via leurs passions.



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