Plus que jamais secondé par la reine des neiges, Zane le magnifique se planta de lui-même un couteau dans la paume de sa main, ceci dans l’unique préméditation de lui restituer une autre dose d'adrénaline. Sa ligne de conduite fonctionna puisqu'il partit ainsi directement sur le devant de la scène pour mettre un terme à la vie de l'ange, déjà bien détérioré par la jeune sorcière. En utilisant une dernière fois la technique de ses ombres alors qu’Aphrodite jouait sur la variante de sa glace pour duper et appâter l’ennemi à la fois, les multiples assauts envoyés en masse permirent au duo de le prendre en quelque sorte en tenaille. Reclus et sans compagnon pour le sortir des entrailles de la confusion, la chance le quittait peu à peu au détriment du tandem maléfique, qui conjuguait rusticité et élégance avec une consonance sans pareille. Impulsé de sa puissance de colosse jamais ébranlé, le diable compta une fois de plus sur son endurance légendaire pour amener le trajet de ses ombres en plein vol. Un instant plus tard, Zane brutalisa le sol d’un atterrissage sans aucune douceur, ses griffes étant détrempées d’un sang qu’on disait pur. Prendre la vie de ces créatures était toujours un plaisir pour le démon de la mort, qui aussitôt débarrassé de l’élément perturbateur, retrouva son style sobre et impérial. Il se redressa alors, libérant ses vêtements de toute trace indigeste qu’il pouvait effacer, puis c’est seulement lorsque ce fut fait qu’il se dirigea vers le corps somnolent de son alliée.
Contrairement à la belle rousse, son expérience privilégiée dans les combats déséquilibrés lui avait octroyé un certain privilège, d’autant plus qu’il n’était pas naturellement surhumain de naissance, même si son sang démoniaque avait tout amplifié en lui. Peu de gens le savaient, mais malgré sa condition anormale, il était un véritable forcené de l’entrainement et passait la plupart de son temps libre à parfaire aussi bien ses connaissances que l'entretien de son corps. Ils avaient tout le temps d’apprendre à se connaitre après ce qu’ils venaient de vivre, après tout il ne restait plus aucune cible à abattre, ils étaient pour ainsi dire abandonnés. Se laissant ainsi choir à côté d’elle, le guerrier croisa ses jambes l’une sur l’autre. Afin de la positionner dans une position un peu plus confortable, celui-ci lui façonna une sorte de matelas improvisé à base de plantes et de feuilles qu’il manipulait uniquement par le biais de ses ombres. Désormais qu’il employait ce pouvoir avec une précision chirurgicale, il n’avait plus besoin de ses doigts d’artistes pour produire de telles choses aussi insignifiantes. Quoi qu’il en soit, il devait attendre qu’elle se réveille avant d’entamer une discussion et de sortir du terrain de chasse. « J’espère que tu as tendance à récupérer rapidement. Ou du moins, j’espère que tu ne ronfleras pas, ça pourrait casser beaucoup de choses entre nous. » Elle n’était que dans un état de demi-inconscience, donc en théorie elle pouvait entendre ce qu’il avait à lui émettre, à défaut d’écouter la jeune femme faire usage de ses talents linguistiques pour les compliments.
D’ailleurs, il ne les avait pas tous relevés à chaque fois, mais elle était loin d’avoir été avare en terme de congratulations à son égard. Flatter un démon n’était peut-être pas toujours la meilleure idée du siècle, même si le prince de la mode savait comment répartir chacun d’entre eux. « Bon. Peut-être qu’une petite promenade te réveillera un peu plus vite. Ordinairement, je ne pars jamais en rendez-vous avec une femme inconsciente. Eh oui, aussi tordu que je puisse l’être, j’ai moi aussi quelques frontières dans les pratiques douteuses. » Car dénué de toute morale ne signifiait pas non plus écraser tous les principes du monde. Profitant ainsi du calme ambiant qui avait pris possession de l’endroit, Zane décourba son dos, déraidit ses muscles et attrapa facilement la jeune femme par un des pans de sa tenue blanche. Il déposa celle-ci sur son épaule, et s’envola à l’extérieur du manoir, rejoignant les hauteurs extrêmes dans le but d’atteindre les montagnes. L’ascension se fit sans encombre, avec une incroyable légèreté. Arrivé à destination, dans une immense cabane isolée, visiblement bien équipé, l’homme la déposa près d’un feu fraichement alimenté. En observant ses mains, l’homme semblait ravir d’un renouveau. Un phénomène étrange faisait vibrer ses veines, ses muscles, allant même titiller ses cellules qu’il ressentait clairement essayer de lui faire passer un message. « Cette évolution… c’est parfait. »
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Dim 29 Nov 2015, 22:19
La chasse à l'homme
Zane Azmog | Aphrodite Altais
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Quelque chose bougea, quelque chose changea, et la tension du combat se volatilisa petit à petit et avec un peu de patience, elle entendit sa voix. Sans comprendre tous les mots, les derniers néanmoins étirèrent son sourire avant qu'elle ne se détende complètement et laisse son corps récupérer ce dont il avait besoin pour retrouver un semblant de magie en elle. Avec un peu de courage, en cherchant bien au fond d'elle, la sorcière parvint tout de même à dire, même si difficilement audible :
- Zane.
Ce n'était pas grand-chose, mais au moins elle assurait que tout allait pour le mieux. Quelque chose l'étonna. Pas spécialement ses mots, le fait qu'il ne sortait pas avec des filles inconscientes, mais juste de se sentir lever du sol et de sentir sa chaleur à lui. Sans savoir si c’était ça qui lui redonnait des forces ou, comme il l'avait songé, le grand air, toujours est-il que la jeune femme ouvrit les yeux un peu plus au court du vol durant lequel elle profita pleinement de la vue. Sans avoir pour autant assez de force pour réagir ou empêcher la suite des événements, Aphrodite ne se priva pas pour l'observer du coin de l'oeil, à demi présente, comme si son esprit refusait de revenir pour pouvoir un peu plus profiter de la pseudo douceur du démon. Rien que ses rêves lui donnèrent quelques jolies couleurs aux joues.
Combien de temps ? Des minutes, une ou plusieurs heures ? Elle ne saurait vraiment le dire, même si, au vue de l'attitude de son compagnon démon, elle doutait s'être reposé plus qu'une vingtaine de minutes. Profitant de la chaleur du feu et de la sensation de tranquillité, Aphrodite étira son bras blessé et passa la main à sa ceinture. Sa canne avait tenue, mais son chapeau avait du tomber elle ne savait trop où sur l'endroit de leur dernier combat. S'étirant lentement, de nouveau, elle l'appela.
- Zane ?
Cette fois, sa voix était bien plus audible et éveillée que lorsqu'il l'avait transporter jusqu'ici. Ce fut avec une lenteur qui lui était propre lorsqu'elle se levait le matin que son regard se posa sur les alentours dont elle ne connaissait rien. Quand elle eut finit d'étendre ses muscles, la sorcière se releva et replaça quelques mèches de cheveux avant de chercher son compagnon, sans non plus s'inquiéter pour lui. S'ils se trouvaient là, tranquille, c'était sans nul doute que la partie de chasse avait pris fin, et peut-être même, qu'ils avaient réussit à être les derniers survivants. Soulagé de ne plus avoir à sortir les armes pour le moment, la rousse vint tout de même détacher sa canne de sa ceinture et s'en servir pour faire quelques pas encore maladroit de fatigue. Posant une main contre l'un des murs de la cabane, sa tête tourna encore un peu mais elle se sentait nettement mieux, au moins suffisamment en forme pour être capable de marcher toute seule.
- Pour parler de ce que tu m'as dis tout à l'heure, que je sache, je ne ronfle pas non. Sinon je pense qu'il a longtemps que Mystère, mon amie, m'aurait réveillée lorsque nous partagions la même chambre à défaut d'avoir assez d'argent pour en avoir une chacune. Sans ça…
Marquant une petite pause pour se tourner vers lui, Aphrodite sourit de bon coeur avant de faire une petite révérence.
- C'était un très beau combat, et je me suis vraiment bien amusée. J'espère qu'on pourra remettre ça rapidement, car pour être franche, tu me plais bien.
Prenant un air moqueur, elle savait au fond d'elle-même que pour une fois, elle ne mentait pas. La compagnie des hommes la ravissait toujours, la compagnie de beau mâle lui plaisait encore plus, et quand en plus ils savaient jouer, que demander de mieux.
- Je n'ai pas retenu la consigne final, tu sais où nous devons aller récupérer notre due pour notre somptueuse chasse ?
Se complimenter était aussi indispensable pour elle que de soigner sa tenue et de mentir lorsque voulait profiter de la situation ou de la personne qui faisait des pieds et des mains. Pour le coup, elle se trouvait de l'autre côté, c'était elle qui avait envie de rester à ses côtés et de malmener d'autre personne avec lui. Il avait ce petit quelque chose qui intimer le respect et l'envie.
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Sam 05 Déc 2015, 17:29
Évinçant ce nouveau phénomène qui s’emparait de lui, c’est la diction de son nom qui le dégagea de sa condition de semi-inconscience. Ses pupilles furent sans différer pointées en direction d’Aphrodite, qui surgissait peu à peu de ses songes. Le feu d’une cheminée avait pour particularité de rétablir les esprits troublés. Elle n’avait pas mis longtemps à se ressaisir, ce qui attesta une fois de plus la considération qu’il avait à son égard. D’une certaine façon, il savait qu’il pouvait lui faire confiance. Ça allait au-delà d’un simple partage bagarreur qu’ils avaient obtenu durant cette guerre. Ce n’était pas non plus à cause d’une opinion conciliée par leurs camps respectifs. C’était tout simplement ce qu’on appelait le feeling. Il se passait ce qui devait se passer, sans plus prédire ce qui pouvait se susciter ou non. Comme toutes les femmes, la sorcière avait la causerie facile à en juger par son court monologue sur son amie inconnue, sur une chambre et sur les ronflements. C’était plus ou moins le résumé de ce qu’il avait entendu, à quelques mots prêts. Néanmoins, il répondit à son sourire par un autre lorsqu’elle souligna le fait qu’elle s’était bien amusée. À défaut de toujours se réjouir lorsqu’il combattait princièrement, il contribuait ce ressenti. Rare étaient les fois où il se distrayait lors d’un affrontement en duo. D’ordinaire, les partenaires qu’il avait le gênaient plus qu’autre chose. Il fallait le suivre, ce qui était loin d’être facile pour les moins aguerris. En ce jour, c’est pourtant une femme qui avait réussi à suivre la cadence, ce pour quoi il ne pouvait être qu’admiratif.
La révérence qu’elle lui alloua le fit riposter par un léger hochement de tête. « C’est réciproque. J’ai pour coutume d’évaluer mes alliés de deux approches. Tout d’abord en combat. C’est dans ces moments-là que nous révélons vraiment qui nous sommes. Il existe autant de procédures qu’il existe de trait de caractère. Ensuite, j’ai besoin de savoir ce que vaut la personne en dehors, ce que sont ses préceptes et ses ambitions. Tu es digne d’intérêt dans les deux cas. » Il ne s’agissait pas d’un faux compliment qu’il aurait pu balancer à tort et à travers pour la première venue. Persuadé qu’Aphrodite disposait de fortes ressources et qu’elle ne cesserait de grandir dans le bon sens, il ne pouvait être que ravi d’avoir fait sa rencontre. Il avait même l’impression de la connaitre depuis très longtemps, comme une amie d’enfance qu’il aurait revue après des siècles. N’étant pas le genre d’hommes à omettre quoi que ce soit, il frappa à l’unisson ses paumes l’une contre l’autre. Clandestinement, l’apparition d’un objet bien précieux pour la sorcière fit irruption dans ses mains. La charpente se dessina au fur et à mesure pour laisser place au chapeau blanc qui était le sien. Il connaissait la valeur de certains objets, c’est pourquoi il ne s’était pas privé pour le recouvrer durant sa perte. Pareillement à un gentleman, il s’approcha d’elle pour le lui remettre en main propre. « À l’avenir, essaie de faire plus attention. Imagine si je devais moi-même me dissocier de ma belle chevelure. » Questionna le bellâtre en reconstituant les gestes d’une femme qui passait coquettement les doigts entre ses cheveux pour les faire chavirer dans l’air.
Le sérieux reprit toutefois son faciès quand elle signala la récupération de la récompense. En effet, il n’avait pas eu l’occasion de s’en occuper puisqu’il avait avant tout souhaité mettre sa camarade à l’abri. À Maintenant qu’elle était en pleine possession de ses moyens, elle avait raison d’aborder le sujet. Sans plus attendre, les ailes de chauve-souris refleurirent aussi intuitivement que s’il tendait le bras. Depuis le temps qu’il les utilisait, il ne ressentait plus aucune difficulté pour les invoquer. C’était après la marche à pied, son moyen de transport le plus éprouvé. « Nous devons y retourner pour parler au responsable. J’ignore si tu es capable d’accomplir le trajet par toi-même, mais n’oublie pas que je suis abordable si jamais tu as besoin. » Il avait suffisamment de force pour transporter sans effort une fille comme Aphrodite, dont le poids était parent à une plume pour lui. Durant le trajet qui les menait au manoir où ils avaient accompli leurs beaux duels, Zane fit part à la rousse d’un projet qui lui tenait à cœur. « Nous en reparlerons prochainement, mais je recherche justement des alliés pour monter une organisation. Tu pourrais être mon associée. » Si elle voulait répéter ce qu’ils avaient vécu, c’était l’occasion en or pour devenir des partenaires durant très longtemps. Il ne tenait qu’à elle de s’engager ou non dans le programme.
771 mots
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Mar 22 Déc 2015, 21:32
La chasse à l'homme
Zane Azmog | Aphrodite Altais
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Une résonance étrange, comme une évidence, comme s'ils avaient du se trouver là, peu importe le chemin qu'ils auraient choisit auparavant. Au fond d'elle, dès le premier regard qu'elle avait posé sur lui, elle avait su qu'il se passerait quelque chose d'intéressant, et à son grand bonheur, c'était bien plus vrai que ce qu'elle avait pu penser. La main sur son canne de magicien tremblait encore un peu, mais pas assez pour lui faire perdre l'équilibre alors qu'il répondait avec une franchise qui lui était propre à ses compliments. Si la rose lui plaisait, elle rougirait encore ses vêtements pour continuer. Peut-être même changerait-elle pour lui de couleur, pour que les tâches soient plus discrète. Toujours est-il que la belle dame se sentit flattée malgré elle. Pourtant insensible aux compliments des hommes, il y avait là quelque chose de différent, un respect peut-être, ou une sorte d'admiration envers ce démon. Se poussant du mur contre lequel elle tenait, Aphrodite se redressa entièrement et fit doucement tourner sa canne entre ses doigts pour vérifier leurs mobilités. Dans sa grande maladresse, elle manqua de la faire tomber mais sa seconde main rattrapa l'erreur suffisamment tôt pour ne pas gâcher l'instant. Un petit coin tranquille où se reposer près du feu. L'idée était plus que séduisante, mais elle avait soif de vie, soif d'aventures.
Les mains et la magie du démon attirèrent son attention. Un bruit singulier qui lui rappelait parfois ses manquements à ses obligations dans sa famille et qui la fit sursauter légèrement avant qu'elle ne voit le magie tisser son bien. Son chapeau, son souvenir, ce qui lui tenait à coeur et qui lui permettait de faire des tours amusants. L'ombre de Zane s'approcha d'elle sous une moquerie agréable.
- Je n'ose même pas imaginer ton joli minois sans cheveux.
De sa main libre elle saisit du bout des doigts son couvre-chef et le porta sur le dessus de sa tête, se sentant de nouveau entière. Un sourire frais éclaira son visage alors que son cerveau avait fait ce qu'elle ne voulait pas s'imaginer. Zane chauve n'était pas vraiment dans ses critères de beauté et pourtant, si ça devait arriver, elle savait qu'elle resterait à ses côtés, il était trop intriguant et plaisant, sous toutes les coutures, pour que, pour une question de physique, elle délaisse son agréable aventure.
La réponse à sa question la soulagea. Ce n'était pas plus compliqué que cela, retourné dans le manoir et récupérer leur récompense. Une épine venait de lui être enlevé du pied rien qu'à cette nouvelle qu'elle accueillit en attachant de nouveau son arme à sa ceinture. Pourtant, un léger rose s'installa sur les joues de la sorcière. Retourner contre lui pour descendre d'ici. C'était une idée qui lui plaisait, et en même temps, elle aurait bien aimé marcher calmement pour repenser à leur combat, ce qu'elle aurait du faire plus tôt pour éviter autant de désagrément. Bien sûr, elle pourrait tout aussi bien penser contre lui, mais il ne fallait pas oublier une chose, il était un très bel homme, attirant au possible, et elle n'était pas sûr de savoir garder l'esprit clair contre lui.
- Disons que, si tu veux faire ça vite, je suppose que si tu me portais, ça nous ferais gagner un temps considérable, car je ne suis pas garante de ma vitesse pour le moment.
Dans un haussement d'épaule, elle se posta encore plus près de lui qu'elle ne l'était lorsqu'il lui avait remis le chapeau et posa une main sur son bras, l'effleurant à peine pour lui signifiait qu'elle était prête à partir. Le temps de sortir de la cabane, ses yeux firent le tour sans reconnaître le lieu. Laissant ses inquiétudes s'envoler par la chaleur du corps du démon proche d'elle, la rousse se laissa porter, de la manière dont le démon préféra pour ne pas qu'elle le gêne, tout en écoutant sa voix alors qu'ils redescendait non loin de la place de leur dernier combat.
- En voilà une idée. Si tu me promet autant de distraction que maintenant, je signe de suite.
Le mot signature la fit sourire, en pensant au contrat que pouvait faire un démon avec n'importe quel vivant. Elle doutait qu'il la berne ainsi et pourtant, elle connaissait le domaine du mensonge et savait qu'il était souvent bien difficile d'y trouver la vérité. Etait-il vrai ou faux depuis le début ? Voilà une quête qu'elle mènerait à bien en le suivant autant qu'il aurait besoin d'elle. Le vent sur son visage la retourna à la réalité alors qu'elle sentit ses pieds frôler puis toucher le sol. Voler était quelque chose de merveilleux, à l'occasion, elle aimerait savoir voler.
- Puisque je te suivrais, quoi qu'il arrive d'ailleurs, pourrais-tu me rendre un service ?
Elle attendit qu'il tourne la tête vers elle, ou simplement le regard pour être sûr qu'il l'écoute avant de reprendre d'une voix un peu basse, comme si elle avait un peu honte.
- Pourrais-tu m'apprendre à voler par magie ? C'est tellement vivifiant comme sensation, on se sent tellement différent dans les airs, et ainsi, je pourrais encore mieux t'aider dans les combats contre les anges notamment. Qu'en penses-tu ?
Tout en ramenant sa demande à une intention louable de rendre service dans un combat et de ne plus être un poids mort, la jeune femme croisa les mains dans son dos et marcha paisiblement vers le manoir.
963 mots
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Mer 23 Déc 2015, 23:46
Affirmer que le physique n’était pas crucial était une hérésie, un mensonge éhonté que les plus mal loties se complaisaient pour donner un sens à leur piètre existence. Zane était conscient que son beau minois était un atout indéniable, et personne ne pouvait déclarer le contraire. Tout le monde voulait se bâtir un corps d’exception, ne serait-ce que pour être découvert. Dire qu’il faisait tout était toutefois une autre erreur. Même si elle le disait sur le ton de l’humour, il ne fait aucun doute qu’il perdrait une grande partie de sa spiritualité s’il devait se séparer de son charme le plus flagrant. Les femmes étaient d’abord attirées par sa beauté avant de se sentir fascinées par son trait de caractère. Il pouvait dire la même chose d’Aphrodite. L’aurait-il seulement regardé si elle n’avait pas eu un corps plaisant ? Probablement pas. Ou beaucoup moins, dans tous les cas. Pour être tenté de lire un livre, il faut d’abord que la couverture attire pleinement l'oeil. Pour s’intéresser à quelqu’un, c’était le même principe. Il fallait être attiré par l’extérieur, pas seulement sur l’esthétique, car c’est bien souvent l’allure et la constance qui attisait la curiosité. Dans cette optique, le démon n’avait pas été déçu de faire le voyage en compagnie d’une ravissante femme, qui plus est compréhensive aux desseins qu’il avait. La sorcière connaissait l’étendue du mal et les bénéfices qu’il apportait à son titulaire. D’une certaine manière, elle était l’une de ses rares fréquentations qui s'associaient totalement à ses envies, ce qui était plutôt ironique pour un démon. Il avait finalement coexisté avec plus de personnages bénéfiques que l’inverse.
« La vitesse n’a pas d’importance, mais quelque chose me dit que tu ne serais pas contre une petite rêverie aérienne en ma compagnie. » Autant jouer le jeu de la séduction jusqu’au bout. Par définition, un démon était de toute façon hermétique à tous les contacts charnels. La pudeur ne faisait pas partie de leurs essences, et peu de choses pour ne pas dire rien étaient en mesure de les encombrer. Aphrodite s’agrippa alors à ce qu’elle pouvait en se blottissant bien contre lui. De l’aventure, elle en aurait à foison si elle décidait de le suivre. Il suffisait qu’elle se fît à son intuition féminine pour s’en convaincre. « L’ennui avec moi, c’est que je suis un véritable aimant à problèmes. Il est très malaisé de trouver la paix ou de ne pas se sentir continuellement en danger en ma présence. » Le genre d’avertissement qui pouvait faire fuir n’importe quelle femme. Pourtant, aussi incompréhensible que cela puisse paraitre, il savait que ce n'était pas le genre de discours qui décourageait. Avec du temps, il avait compris que les femmes étaient loin d’être aussi défaillantes que ce qu'ils voulaient bien croire. Constamment en quête de rebondissements, elles étaient parfois plus intrépides que les hommes. Durant le voyage, Zane avait fait attention à elle sans pour autant se focaliser exclusivement sur son bien-être. Ce n’était pas dans le caractère de l’animal, sans compter qu’il dominait maintenant à merveille la voie des airs grâce à ses multiples ports de cargaison. Il était devenu aussi agile dans le ciel que sur terre, ce qu’elle avait probablement remarqué.
En effet, il ne s’attendait pas particulièrement à sa démarche, mais voilà qu’elle sollicitait son aide pour apprendre à voler. Elle n’était pas la première apprentie qu’il avait eue concernant ce pouvoir tant convoité. Une fois qu’on atteignait une certaine altitude, l'aspiration de retourner sur terre était moindre. En énonçant les motifs, elle essayait de le convaincre avant même qu’il ne daigne répondre à sa demande. Tout en marchant, l’homme fit battre ses ailes à deux reprises comme s’il s’agissait d’une réaction venant des principales concernées. L’une d’entre elles vint même encercler la belle sorcière telle une clôture. « Je suppose que si tu fais une telle réclamation, c’est que tu en es déjà consciente. Toutefois, je préfère quand même te prévenir. Je suis un enseignant très sévère, ce qui a tendance à en rebuter plus d’un. Aussi, je ne suis pas certain d’être apte à comprendre le fonctionnement de la magie incorporé au vol. Les ailes que j’ai obtenues depuis fort longtemps sont devenues des membres à part entière. » En clair, les compétences qu’il avait étaient peut-être incompatibles avec la pratique en question. Cependant, Zane s’estimait capable d’accomplir n’importe quoi. Un défi de plus ne le mettrait jamais à mal. En attendant, le duo venait d’arriver devant le manoir. Un homme assez bréviligne les attendait d’ores et déjà à l’entrée, les bras croisés. Il semblait avoir pris son mal en patience depuis un moment, c’est pourquoi sa mine insatisfaite changea du tout au tout quand il les aperçut. « Vous voilà enfin, ha ha ha ! » Son rire était malhonnête. C’était du moins l’avis d’un expert. « Vous êtes venus chercher votre trophée, c’est ça ? Il ne peut y avoir qu’un seul champion, mes chers enfants. Celui qui remportera ce combat remportera le gain. Je veux du sang et des larmes, ha ha ha ! » Ce type était sérieux. Leur proposer un tel deal ? Il n’avait visiblement peur de rien. Son niveau de puissance était pourtant loin d’être sans pareil. Zane échangea un bref regard avec la jeune femme. À ce stade, ils n’avaient déjà plus besoin de s’entretenir pour se comprendre. Une seule option était valable. Aphrodite était sûrement du même avis.
899 mots
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Dim 10 Jan 2016, 10:29
La chasse à l'homme
Zane Azmog | Aphrodite Altais
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Elle n'eut le temps que de sourire avant de sentir ses bras contre elle et lorsqu'elle se fut agripper à lui en prenant garde à ne pas entraver ses mouvements si le besoin se faisait de se défendre en plein vol, la rousse apprécia le vent sur sa peau qui la fit frissonner de bien être. Etait-il possible de pouvoir à ce point se laisser enivrer par un tel bien être ? Sans avoir la réponse, elle se disait simplement qu'elle en profiterait autant qu'elle le pourrait, chaque fois qu'elle le pourrait, temps qu'elle même serait incapable de voler. Et puis la petite mise en garde lui plu bien plus que de raison. Elle attira même un regard remplie d'envie qui se posa sur le visage du démon avant de se calmer et de retrouver un semblant de naturel, bien que l'émotion soit encore présente, du vol, des futurs aventures et dangers qu'ils rencontreraient.
- Alors n'hésite pas à parler aux corbeaux, si tu veux me contacter pour une quelconque raison, ils me feront parvenir le message.
Aphrodite sous entendait par là qu'il pouvait lui écrire, quel qu'en soit la raison, s'il avait juste besoin de s'amuser ou même s'il avait besoin d'une petite aide ou simplement l'envie de remettre une telle scène en sa compagnie. C'est en étant certaine qu'elle ne se séparerait pas longtemps de cet homme là qu'elle écouta encore. Un professeur sévère ? Etait-il possible qu'il soit plus dur que ne l'était son père durant leur entraînement et qui était si doux une fois l'apprentissage finit ? Elle le saurait bien assez vite et se laissa envelopper par l'aile noire avec un plaisir non masqué. Il lui disait que les ailes qu'il avait étaient devenues comme l'un de ses bras, qu'il ne réfléchissait plus à la manière de les utiliser et de les faire apparaître.
- Ne t'en fais pas pour moi, je suis une bonne élève et je n'ai pas peur des coups sur les doigts lorsque ça n'avance pas assez vite.
Combien de fois s'était-elle pris un mur devant elle alors que sa magie aurait dû lui permettre de trouver la parade pour reconnaître l'illusion qu'elle même savait créer ? La sorcière ne les avait jamais compté, toutes ces fois là, mais elle était loin d'en garder un mauvais souvenir, c'était une étape nécessaire à sa formation. Le pire finalement, avait été d'apprendre la maîtrise de la glace. Elle y était encore loin et le savait pertinemment, mais sans avoir peur de reconnaître ses faiblesses, elle savait trouver un chemin pour les surmonter et même les dépasser. Si elle n'avait pas rencontré Mystère ce jour là, peut-être sa vie aurait-elle était plus monotone. Mais de part sa nature, elle n'avait pas le moindre regret, sauf peut-être concernant le choix de son petit frère, dont elle ne savait même plus s'il vivait ou non.
Alors qu'elle finissait de réfléchir sur sa famille et les desseins de celle-ci, elle aperçu le manoir et un homme qui semblait attendre l'arrivée des vainqueurs. Hors, quelque chose troubla la femme, ce n'était pas son air malin, pas plus que le rire trop forcé pour être honnête, non, simplement les mots qu'il prononça. Se croyait-il à ce point supérieur à eux pour leur demander de s’entretuer ? Etait-il à ce point stupide de provoquer la fureur d'un démon et le courroux d'une sorcière ? Ou voulait-il simplement leur montrer qu'il était le maître de cérémonie. Quoi qu'il en soit, un sourire mauvais se traça sur le visage de la femme qui, d'un coup d'oeil furtif vers Zane posa les doigts sur son chapeau et s'inclina devant l'homme qui venait de leur adresser la parole. Il était hors de question de se battre contre celui qu'elle avait choisit pour ses nouvelles aventures, en revanche, il n'était en rien interdit de mettre au défit le maître de la cérémonie macabre. Présentant son chapeau à l'envers, elle fit apparaître une petite rose de glace, assez grossière dans le façonnage pour ne pas s'épuiser et la lança vers l'homme qui souriait d'un plaisir malsain avant de la faire éclater pour créer une poudre cristalline et masquer leur réelle attaque.
De son autre main, celle qui tenait sa canne avec fermeté, elle avait déjà prévue de créer ses aiguilles et elle ne doutait pas que Zane saurait mettre un terme au sourire provocateur de cet individu rapidement. Alors qu'elle sentait que sa magie avait changé depuis son combat contre le magicien et le sorcier, que son repos, même s'il avait été court, avait été bénéfique, déjà une dizaine de fines aiguilles étaient prêtes à foncer sur l'homme devant eux. Aphrodite n'était pas bonne pour discerner la puissance de ses adversaires, pas encore, mais elle laissé cela à ceux qui n'avait pas l'audace de relever tous les défis. Elle s'en moquait, ce qu'elle voulait, c'était du sport, de l'aventure et du plaisir au combat avec les visages déformés par la douleur ou la peur de ses victimes et à ses côtés, la rousse était sûr que ça arriverait plus souvent qu'elle n'oserait l'imaginer. Le visage tordu de douleur et de peur, le corps mutilé et ensanglanté, voilà ce qu'elle voulait voir de cet homme maintenant. Cachant ses aiguilles de glace derrière le démon, elle profiterait de son prochain mouvement pour les lancer sur l'homme et préparerait sa magie pour lui montrer ses peurs, si elle avait encore assez de ressource.
977 mots
Invité Invité
Ven 15 Jan 2016, 13:31
Au mépris de ses recommandations et de sa mise en garde, Aphrodite n’était pas plus découragée que ça a l’idée de devenir une sorte de disciple. Peut-être le négligeait-elle, mais Zane demeurait un démon. Et même s’il avait fait preuve d’affabilité et de connivence à son égard, ce n’était pas toujours le cas. Son autorité avait mis à mal quelques apprentis et une seule d’entre elles avait complété ses attentes. Peu nombreux étaient les individus à recevoir les compliments et les louanges très compliqués à obtenir venant de sa part. Cependant, il n’avait pas à s’inquiéter pour de si menus détails puisqu’elle était à juste raison une sorcière compétente. Son passé avait inévitablement dû être aussi éprouvant que n’importe quelle épreuve. Nul doute qu’elle prospérerait le jour où viendrait le moment de son enrichissement. « Ne t’en fais pas. Il est vrai que rien n’est enfantin en ma présence, mais après le calvaire s’ensuit l’extase. J’ai un don exemplaire pour faire ressentir toutes sortes d’émotions. » Cette allégation tenait plus à dénoter qu’il avait plus d’un atout dans sa manche. Le démon avait certes beaucoup de complaisance avec les femmes, mais cette emprise qu’il avait était loin de le contenter. Plus maintenant tout du moins. Avec l’âge et son vécu, il avait appris à apprécier le temps, à profiter au mieux de ce qui l’entourait, et ce sans la moindre influence de morosité. Tout était relatif bien sûr, mais il comptait bien s’assurer qu’elle s’en rende compte.
Ils n’avaient pas encore tout à fait obtenu leurs gains, et à vrai dire cela importait peu le démon. L’or et la richesse ne l’intéressaient pas du tout. De toute façon, il parvenait toujours à faire l’acquisition de ce qu’il ambitionnait. Le personnage qui leur barrait la route représentait au mieux une distraction qu’un escroc de bas étage. Terminer la journée sur une note aussi joyeuse l’accompagnerait pour le restant de la soirée. Venir à bout du massif ne nécessitait pas beaucoup d’effort. Un enfant aurait pu le mettre à mal tout seul à force de persévérance. Mais il avait besoin d’une légère correction, alors lorsque la sorcière engendra une sorte de poudre pour calfeutrer la prochaine attaque, il n’était pas vraiment d’accord avec le procédé pour un juste motif. Adressant un sourire à sa nouvelle alliée, Zane allongea ses ailes et les fit battre à plusieurs reprises afin de dégager le voile qui aurait rongé son plaisir. « Désolé, chérie. Ta tactique est parfaitement élaborée pour des adversaires doués, mais pour les faibles c’est une autre histoire. Et puis comment pourrions-nous observer sa peur si nos yeux ne le permettent pas ? » C’était donc purement sadique, et rien d’autre. Ce qui était réjouissant dans la torture, c’était la frayeur de la victime, plus encore que les cris qu’elle émettait.
Sa seconde intention était toutefois bien plus profitable à ce plaisir puisqu’elle mit au point des aiguilles de glace en guettant visiblement son signal pour les larguer, Zane de son côté colla ses doigts à son torse, puis d’un geste audacieux et véhément, il se lacéra le torse en prévision de faire couler le sang. Ce même liquide erra ensuite dans les airs pour rejoindre et s’insérer au centre des tiges qu’avait façonnées son amie. Rapidement, les gouttelettes subtilisèrent une forme équivalente et sans pour autant fusionner avec la glace, elles se mêlèrent à merveille les unes aux autres, produisant un amas conséquent de petites pointes. Maintenant que l’attaque fatale était prête, le personnage semblait beaucoup moins serein qu’au départ. Il comprit alors qu’ils n’allaient pas s’entretuer comme le réclamaient ses espérances. D’un unique clignement, il ordonna à son attaque d’agir. Menées par ses sœurs, elles se ruèrent vers l’ennemi qui tentait d’échapper à son destin. Ce fut malheureusement bien trop tard pour ce dernier qui fut perforé de toute part en simultané. Après l’assaut qui dura près de quelques secondes, il était difficile de reconnaitre l’homme qui était désormais avachi sur le sol. Gisant dans une marre de sang, son visage évoquait la peur primitive. Une œuvre d’art comme il en voyait rarement. « C’est un magnifique meurtre, tu ne trouves pas ? Il ne fait aucun doute que nous sommes parfaitement compatibles. » Le doute n’était plus permis depuis bien longtemps, mais ça ne coûtait rien de conforter ce sens.
Par précaution, le démon alla vérifier dans ce qu’il restait de vêtements sur la victime, mais comme prévu il ne trouva rien de folichon. Les bourses qu’ils étaient censés avoir gagnées ne se trouvaient pas sur lui. Toutefois, la planque de l'intrus se trouvait sûrement au sein même du manoir. S’ils voulaient véritablement cette somme, alors ils n’auraient d’autres choix que de fouiller la place. Il en profiterait aussi pour dérober deux, trois objets de valeurs, plus enclin à le rassasier que de simples pièces. Sans s’encombrer des formalités, le démon fractura toute porte se trouvant sur son passage à coups de pied. Il entrait dans chaque pièce avec la même procédure à chaque fois ; il faisait l’essai des accessoires et vêtements qu’il trouvait, testait les divers produits sur lui-même et repartait avec au moins un objet aussi exotique pouvait-il être. Parfois, il envoyait même quelques biens qu’il trouvait attractifs à la rouquine. À défaut de trouver la somme promise, ils se contenteraient de fourniture équitable.
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Dim 17 Jan 2016, 17:17
La chasse à l'homme
Zane Azmog | Aphrodite Altais
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Tous ces mots, qu'ils soient pour la prévenir ou pour la mettre devant le fait accomplit, étaient noté dans un petit coin de sa tête, même si par moment elle paraissait ne pas y attribuer la moindre importance. Pourtant, de savoir qu'après un certain effort viendrait le plaisir de voler en sa compagnie ou même seule était amplement suffisant à l'encourager à braver toutes les difficultés qu'elle pourrait rencontrer lors de sa futur formation. Mais, même si rien ne paraissait décourager la jeune femme, il arrivait qu'elle baisse les bras lorsqu'elle ne parvenait pas à avoir ce qu'elle voulait en terme de jeu avec les hommes. C'était peut-être le seul moment où dans ses yeux se lirait la défaite.
Pour l'heure, son esprit était concentré sur sa prochaine action, mais elle fut surprise de voir la poudre de glace se faire balayer de quelques mouvements d'ailes alors que ses propos lui redonnèrent goût au jeu.
- Tu as diablement raison. Mais des faibles dans son genre ont toujours été un bon moyen pour moi de parfaire mes attaques, comme un échauffement.
Ses yeux se figèrent sur le pauvre malheureux qui n'avait pas encore compris à qui il avait à faire. De quel droit demandait-il à ce qu'ils se battent entre eux alors que leur plaisir de faire souffrir les autres était partagé ? Laissant apparaître une à une ses aiguilles de glaces, leur teinte et leurs accompagnatrices la laissèrent surprise. Il était doué, trop peut-être pour qu'elle lui soit d'une réelle aide. C'était lui qui avait fait le plus gros du travail, non sans s'amuser, elle le voyait bien dans son attitude qu'il prenait un malin plaisir à aller au dessus de ses forces lorsqu'ils avaient combattu le magicien et l'ange, puis un plaisir malsain maintenant qu'ils pouvaient mettre à mal cet imbécile devant eux.
Des pas de terreurs commencèrent lorsque l'attaque fut fin prête. Il ne manquait qu'un cri qui ne retentit hélas pas, faute d'une mort trop bien calculée. Les aiguilles fondirent sur l'homme d'une traite, transperçant le corps de ce maître de cérémonie.
- Il ne manquait que son cri de douleur, c'était presque parfait.
Admit-elle en s'approchant du cadavre sur le sol pour admirer son fasciés. L'expression en revanche la combla. A défaut d'avoir pu entendre sa peur, elle la voyait et ça suffisait à lui redonner son sourire.
- Du fait, il ne nous donnera pas notre récompense, c'est bien dommage.
Les mains sur les hanches, après avoir replacé convenablement son chapeau sur sa tignasse rousse, elle observa l'ensemble de la propriété. Passant derrière Zane pour explorer la demeure, elle s'arrêta devant une commode et dénicha une robe d'un rouge qu'elle jugea sensuel puis, sans se préoccuper de savoir si le démon la regardait ou non, elle quitta son ensemble blanc et se passa la robe de soirée, déposant juste son chapeau sur la petite table à côté de la commode.
Lorsqu'elle se redressa et tourna légèrement sur elle-même, Aphrodite passa devant un miroir et se regarda avant d'interpeller son compagnon.
- Zane, qu'en penses-tu, le rouge ou le blanc ?
De son teint naturellement pâle, elle aurait pu juger d'elle même, c'était presque comme si l'avis du démon lui importait. D'un sourire, elle attendit son verdict, trouvant que cette robe serait une récompense suffisante pour le plaisir reçu du massacre. Une longue robe rouge dos nu qui laissait entrevoir ses formes tout en masquant ses jambes. La sorcière avait également réussit à trouver une paire de souliers rouge qui se mariaient parfaitement avec la tenue qu'elle portait pour l'occasion.
- Veux-tu danser avec moi ?
Jouant, sans savoir s'ils étaient seul dans le manoir ou non, elle se sentait suffisamment détendu pour ne pas s'en faire s'ils devaient se battre pour quitter ce lieu. Après tout, les combats étaient, outre naturels, enrichissants et la mort était une amie si agréable lorsqu'elle s'abattait sur les autres avec froideur. Attendant donc qu'il passe son regard sur elle et sa robe, Aphrodite laissa son esprit voguait loin et imaginer une danse en compagnie de son beau démon qui n'avait pas que son physique pour plaire. Un pur délice dont elle ne se laisserait pas de sitôt, surtout si elle pouvait en profiter un peu, d'une manière ou d'une autre.
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Invité Invité
Lun 18 Jan 2016, 22:38
« Nous ferons mieux la prochaine fois. D’autres adversaires attendent notre sentence. » Lui confia-t-il en réponse à ce manque dont elle parlait. La torture -si tant qu’on pouvait, l’appeler comme ça- avait effectivement été trop abrupte pour que le plaisir soit perçu à son paroxysme. En même temps, les faibles encouraient uniquement du risque de craindre la mort sans avoir le temps de s’en rendre compte. Le pire état de choc pour les fourmis de ce monde. Les forts étaient les seuls dignitaires à devoir prendre le temps de trépasser. Proportionnellement à la puissance d’un individu, il était de plus en plus délicat à mettre un terme à leurs existences en les dominant par la peur. Des sujets bien plus capricieux, mais ô combien plus ragoûtants. Ce n’était là qu’une question sans intérêt qui ne concernait en rien l’actualité en cours. Le fait est que Zane et Aphrodite avaient réussi à marier leurs techniques avec brio pour se sortir de cette journée riche en actes militaires. Depuis son irruption dans le manoir, il avait le sentiment d’avoir vécu énormément de choses. De plus, même s’il se familiarisait rapidement avec tous les individus, le démon était comme persuadé qu’il la connaissait depuis bien plus longtemps qu’une poignée d’heures. Ils ne s’étaient tous deux représenté qu’un faible aperçu de ce qu’ils étaient, mais il ne faisait aucun doute qu’ils viendraient à réitérer cette expérience dans le futur. En attendant, ils devaient aller de l’avant et chercher des subrogations à leurs gratifications fourvoyées.
Au bout de plusieurs minutes de visites et à force de s’emparer de toutes les babioles qui étaient dignes de rentrer en sa possession, le diable avait placé tous ses larcins dans un énorme sac en toile. Savoir ce qu’il allait en faire était une autre problématique à laquelle il préféra passer son tour. L’important c’était de dépouiller le manoir, et ce qu’importe l’utilité de la chose. Les réflexions du démon n’étaient pas toujours gérées avec de la cohérence. Bien souvent, il agissait par pulsion sans se préoccuper du reste. D’après sa philosophie, aucune conduite n’était apte à être justifiée. Les justifications étaient de simples prétextes matérialisés par les faibles d’esprit. Agir selon l’instant et son envie du moment, c’est ainsi qu’il envisageait le parcours de sa vie comme celui de ses pugilats. Aujourd’hui, il se battait au nom des démons, mais rien ne stipulait qu’il ne changerait pas de camp un jour ou l’autre. Toutefois, tant que ses idéaux et ses prétextes pouvaient être accomplis en leurs présences, il resterait à jamais parmi les pires créatures de ces terres. Ce monde d’anarchie ambiante, de chaos incessant et de traitrise sempiternel était l’environnement parfait pour forger un être de sa trempe. Sans eux et cette nature profondément mauvaise, son charme qu’on lui trouvait n’aurait pas lieu d’être. C’est toutefois en observant la sorcière du coin de l’œil qu’il cessa son introspective. Conformément aux mœurs de son peuple, celle-ci n’était pas particulièrement embarrassée de se changer non loin d’un démon. Sa simple présence en aurait retenu plus d'une.
Intercepté par cette attitude ainsi qu’à ses désirs purement masculins, le tentateur ne pouvait nier en elle le charme dont elle était affublée. L’ardeur du combat l’avait probablement incité à moins s’en apercevoir, mais elle était d’autant plus attirante et sensuelle dans la robe qu’elle convoita. Pareille à une transformation, il voyait la jeune sorcière sous un autre angle. Mettant de côté ce qu’il était en train de faire, il la contempla de la tête au pied afin de satisfaire une réponse des plus précises possible. Non pas qu’il devait se concentrer pour éluder l’un des deux choix qui s’offraient à lui, mais cela lui permettait de profiter pleinement du spectacle sans se hâter. « Tu me demandes de choisir entre le symbolisme de la pureté et de l’innocence ou bien celui qui incarne le sang, l’agressivité et parfois même la passion. Je suis convaincu que tu sauras en déduire mes préférences. » Même si les goûts et les couleurs ne se discutaient pas, elles avaient toutes un langage propre. Les réduire à un code pouvait s’avérer très étriqué, pourtant c’était bien dans son avis à lui de leur en attribuer. Conclure sur une danse semblait être une excellente proposition pour finir en beauté.
Contrairement à la majorité des hommes, il n’avait à souffrir d’aucune impotence envers la chorégraphie des pas. Son rythme avait toujours su ravir la gent féminine. S’approchant ainsi d’elle, il glissa énergiquement sa main à hauteur de sa taille, l’autre venant assembler ses doigts avec les siens. Amarrant ses sombres iris sur le bleu azur qui composaient ceux de sa compagne, il amorça les pas étape par étape en la guidant comme le cavalier accompli qu’il était. Aussi précis que puisse l’être un expert dans le domaine, il exerça de petites pressions ici et là pour la superviser comme bon lui semblait. La chorégraphie dura un temps, et malgré son désir de continuer sur le même tracé, certaines obligations le lui empêchaient. Reculant passivement, il tendit son bras avant de détendre la main de la belle femme. « Le mieux, c’est d’en laisser pour la prochaine fois. Il faut savoir s’arrêter avant la fin du livre pour qu’à la prochaine lecture il ne puisse rester que le meilleur. » Voilà un bien bel engagement qui verrait le jour. Zane n’était pas qu’un beau parleur. Bien loin de cette idée, tout ce qu’il disait se concrétisait un jour ou l’autre. Arrachant son échine par la sortie de ses ailes, le démon décolla sans différer vers d’autres cieux.
