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 ♛ Les Origines | QUU | Solo

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Mer 27 Jan 2016, 02:06



LES ORIGINES
Solo

A quelques kilomètres de la cité luxuriante de Sceptelinôst, se nichait une bourgade singulière, faiblement peuplée, mais qui savait accueillir tous voyageurs désireux de faire une halte salvatrice. Quelques hameaux modestes, des champs sans prétention et une auberge à l’ambiance tamisée, voilà le tableau pittoresque de ce village à la population basse, mais bienheureuse. Des hères vagabondaient dans les allées sans pavés, s’entraidaient le sourire aux lèvres, ils ne semblaient pas affectés par les événements extérieurs et le climat de tension, suite à l’apparition d’un émissaire du dieu originel Sympan. Non, la vie avait continué bon train, sans s’étaler sur ce sujet ô combien éloigner des préoccupations de tous les citadins.

Un groupe était arrivé dans le village, la veille. Un groupe hétéroclite où se disputait la palme de la singularité. Entre deux jeunes femmes antinomiques, l’une brune et l’autre agrémentée d’une chevelure flavescente, qui n’avaient en commun que l’animosité qui semblait les animer lorsque leurs regards se croisaient et deux hommes dont l’âge n’était pas la seule différence. Le plus petit ne devait pas être encore adulte, avec ses joues roses et ses grands yeux curieux. Ses muscles paraissaient frêles, malgré quelques entailles qui témoignaient de son entraînement physique. L’autre être était certainement celui qui se démarquait le plus. Le teint halé, les cheveux châtains effleurant ses épaules larges, son haut laissait entrevoir des tendons plus développaient que la moyenne des hommes, son visage était couvert d’une barbe courte, qui masquait néanmoins ses joues et son menton. Mais plus que sa carrure et la balafre cicatrisée qui scindait son nez de bord à bord, c’était son regard pénétrant qui avait marqué les esprits. Un céruléen profond et intense, une détermination presque sans faille. Tout ce petit groupe semblait gravité autour de cet hère marginal qui n’avait pour seule fantaisie, qu’une chevalière argentée où se dessinait le blason du peuple réprouvé. De prime abord, ils avaient surpris les habitants lorsqu’ils avaient remarqué les armes que deux d’entre eux portaient, mais après quelques paroles rassurantes, les esprits s’étaient apaisés. Après une soirée à converser avec les villageois, tous s’accordèrent à dire qu’ils ne représentaient pas un danger et le groupe avait passé la nuit, tranquillement, au sein de l’auberge.

Vadim avait pris place à une table en compagnie d’Eliott et d’Ysaline. Mussel dormait encore, exténuait par leur voyage. Même s’il commençait à prendre le rythme de la troupe, il peinait toujours à reprendre des forces dû à son jeune âge et son manque d’habitude. Le réprouvé n’était pas assez riche pour acheter des chevaux et un chariot afin de ménager leurs forces. Il songeait à bien des choses, comme s’établir ou acquérir un pied-à-terre leur offrant un lieu où entreposer leurs affaires et où se retrouver à coup sûr si l’un ou l’autre devait voguer à ses occupations. A dire vrai, Vadim parcourait les terres du yin et du yang, sans réel but. Il accomplissait des tâches lui assurant d’accroître ses capacités, mais il n’avait pas trouvé de réel sens à son existence. Pas encore. Le tenancier, un certain Carrick, déposa trois hanaps devant les compagnons attablés et le réprouvé lui tendit quelques pièces, qui commençaient à manquer dans sa bourse dégarnie. La condition de son peuple était précaire et il était difficile d’inverser la tendance. Si Eliott et Ysaline avaient pris des breuvages régionaux dépourvus d’alcool, Vadim n’avait su résister à l’odeur alléchante d’une bière de Sceptelinôst. Il agrippa la hanse de sa choppe et porta le doux spiritueux à ses lippes avides. Le goût du houblon s’insinua en lui et une moue satisfaite s’installa sur son visage. « Nous sommes le matin Vadim. » Les prunelles bleutées du damné se tournèrent vers l’agaçante petite ange. « Hm ? J’ai l’impression que cette discussion est très récurrente entre nous Eliott. Depuis le temps, tu devrais savoir que j’apprécie ce genre de produit, qu’importe l’heure à laquelle je m’en délecte. Serait-il mal venu de te demander de me laisser en profiter dans le calme et la tranquillité ? » Les yeux de la séraphin se levèrent au ciel et elle n’ajouta rien, se contentant de sirotait son propre verre. Le tavernier avança vers eux, la mine déconfite. « Je… Je crois qu’un message est arrivé pour vous monsieur. Vous êtes bien Vadim Howl ? Cette missive vient de nous parvenir, elle est cachetée mais votre nom y est inscrit. » Les sourcils du réprouvé se froncèrent. Ils étaient arrivés la veille, il était impossible que quelqu’un sache où ils se trouvaient. Ses phalanges vinrent à la rencontre du vélin et se refermèrent dessus. « Qui l’a apportée ? » ; « C’est bien ça qui est étrange, elle est… Apparue, d’un seul coup. » Visiblement troublé, Carrick repartit sans rien dire de plus et se remit derrière son comptoir. Sa curiosité alimentée par le mystère, Vadim déchira l’enveloppe et en exhuma le parchemin qui reposait à l’intérieur. Il le déplia et observa longuement l’unique phrase qui y était écrit. ‘Toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre.

Son doigt caressa l’écriture manuscrite. Elle faisait écho en lui, il la reconnaissait. C’était celle de William, il n’y avait aucun doute possible à ce sujet. Pourquoi lui envoyait-il cela, la question paraissait bien vaste, lorsque l’on connaissait l’esprit du temple. Cette missive dévoilait aussi la survie de l’Aether lors de l’expulsion entreprise par Delta, à contrario de celle de Hans. « Alors ? » Vadim leva les yeux vers Eliott qui l’avait apostrophé. Il revint dans le monde réel et quitta là ses réflexions tortueuses. « Ca vient de William, celui qui m’a fait… » ; « Je vois très qui c’est. Il y a un truc d’écrit derrière ton papier Vald. » Haussant un sourcil, le proscrit tourna le parchemin et remarqua une flèche qui montrait deux mots. ‘Manoir Taiji.’ Le nom lui évoquait quelque chose, Il ne connaissait cependant pas suffisamment la région pour situer le lieu, si tant est que celui-ci se trouve bien dans le coin. Le damné déposa la lettre sur la table et but une longue gorgée de son breuvage. « Tu as bien dis Taiji ? » Vadim acquiesça légèrement du menton. « C’est l’une des plus anciennes familles de ces terres. L’une des plus grandes aussi. Généralement, elle rassemble des individus aux destins incroyables, enfin c’est ce que l’on dit, mais il y a eu beaucoup de Taiji célèbrent au cours de l’histoire. Maintenant, à savoir si ce manoir est lié à cette famille ou si ce n’est qu’un hommage. » Ysaline se tut et le réprouvé se tourna lentement vers elle, visiblement intéressé par ses paroles. « Comment sais-tu tout cela ? » L’ondine ne répondit pas tout de suite, préférant se délecter un instant de son verre. « Mon peuple sait bien des choses, mais comme je l’ai dis, ils sont célèbres, bon nombre de personnes connaissent ce que je viens d’énoncer. » Vadim s’adossa au mur derrière lui. « Je suppose que William veut que je me rende là-bas… Je ne vois pas quelle vérité s’y trouverait. Sa logique m’échappe bien souvent. »

Sa chope achevait et sa résolution toute tournée vers ce nouvel objectif, le réprouvé se leva et essuya ses lippes d’où perlaient des reliquats de mousse. « Je vais aller là-bas. S’il m’indique ce lieu, ça ne peut être anodin. Il a beau être difficile à cerner, il reste un Aether. Il ne m’amènera pas là par hasard. Vous pouvez rester ici, les habitants sont accueillants. Vous y serez en sécurité, le village est loin de tout. Loin des guerres. » Les deux jeunes femmes hochèrent la tête, elles avaient depuis longtemps abandonné l’idée de le faire changer d’avis lorsqu’une idée germée dans son esprit. Vadim se rendit donc à l’étage, poussant la porte de sa chambrée et y récupéra Zul’dov. Il ignorait ce qui l’attendait là-bas. Il ne devait prendre aucun risque, aussi il la ceintura dans son dos et revint au rez-de-chaussée. D’un geste, il salua à la fois Eliott et Ysaline et sortit de l’auberge. Dehors, il faisait à peine jour. L’aube était là, garnissant d’une rosée matinale l’herbe verdoyante. Le réprouvé s’apprêta à s’élancer mais s’arrêta aussitôt. Il avait omis un détail d’importance. Le lieu exact de sa destination. Soupirant profondément, il se tourna et fit face à l’horreur.

« Qu’est-ce que… » Le décor avait changé totalement. Tout n’était que poussière et damnation. De l’écorce morte, aux ossements poreux, du ciel noir et brumeux, le paysage n’avait aucun point commun avec celui qu’il avait quitté. Une force l’avait amené ici, une force ineffable qu’il n’aurait su voir. Encore de la magie. Ce lieu, il le connaissait, il y était déjà venu une fois. C’était là qu’il avait rencontré Mirari Shax, l’étrange amblyope avec qui il s’était lié d’amitié. Une allée était tracée dans le sol poussiéreux et il l’emprunta, ignorant où il devait se rendre. Ses sens étaient en émoi, sa main prête à saisir Zul’dov au moindre mouvement suspect dans cette chape de brume. Il finit par rejoindre une grille haute et couverte de rouille. Au loin, il pouvait distinguer les traits flous d’une immense bâtisse. Le manoir. Ses muscles se détendirent. Malgré, l’oppressant sentiment d’insécurité, il pensait comprendre que c’était William qui l’avait amené en ces lieux. Ses phalanges se lièrent au métal tremblant et il poussa la grille, pour s’engouffrer dans les jardins en friches du manoir. Tout n’était que jungle et abandon, la demeure n’avait rien des grandes constructions nobles que décrivaient souvent les conteurs. Un étrange climat régnait, mélange de stupeur et de mystère. Une sensation étrange enserrait sa poitrine. La sensation de connaître tout cela, sans jamais l’avoir vu pour autant. Une part de lui vibrait d’extase de contempler ces ruines végétales. Il avançait dans l’allée, sachant que tôt ou tard, il trouverait l’entrée du manoir et aurait enfin des réponses à ses questions. Il passa quelques bosquets aux feuilles jaunâtres et monta trois marches de pierre. Ses doigts vinrent caresser une massive porte de chêne. Il était rendu au point de non retour. Il actionna la poignée et entra d’un pas velouté. L’intérieur était bien différent de l’image extérieure. Une douce chaleur emplie de sensualité l’avait envahi. Une mélopée soyeuse se développait dans l’air, tandis que des fragrances capiteuses chatouillaient son odorat. Il n’y avait pas âme qui vive dans le vestibule. De grands tableaux ornés les murs, représentant des hommes et des femmes s’adonnant à des plaisirs simples et sauvages. Un érotisme peu commun se dégageait de chaque pore de la demeure et le réprouvé eut du mal à masquer sa gêne.

Ses pas le conduisirent dans une pièce aux teintes pourpres, en son sein une lumière tamisée berçait l’ambiance d’un mysticisme voluptueux. Les prunelles de Vadim s’attardèrent sur la peinture d’un ébat mouvementé. « Tiens. Qui es-tu toi ? » Vadim se tourna vivement et fit face à une femme à la longue chevelure flamboyante et aux intenses prunelles turquoises. Les lèvres cinabres de la créature s’étirèrent et dévoilèrent l’ivoire de deux canines proéminentes. « Oh, encore un Taiji. »


Nombre de Mots | 1846.
N° de post | 1.

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Mer 27 Jan 2016, 03:48



LES ORIGINES
Solo

« Pardon ? » Vadim haussa les sourcils d’étonnement. La phrase de la femme n’avait aucun sens et elle se trompait sans aucun doute de personne. « Et sourd avec tout ça ! » Il y avait quelque chose d’étrange avec cette femme. Avec sa peau blafarde et ses dents prononcées, elle avait tout d’une servante de la lune. « Vous faîtes erreur. Je me nomme Vadim Howl, j’ai reçu un message m’indiquant cet endroit. Je ne sais même pas ce que je suis venu chercher ici, mais vous vous méprenez sur mon identité. » Un rire s’échappa des lèvres cinabres de l’infante, qui avança vers le réprouvé d’une démarche chaloupée et sensuelle. La lumière rouge et tamisée faisait encore plus ressortir sa chevelure écarlate. « Oh non. Je côtoie cette lignée depuis des temps immémoriaux, je crains de ne pas me tromper. Tu es venu chercher des réponses à des questions en suspend. Voilà ce que tu fais ici. Ou alors… Tu es juste venu pour nos services ? » Le réprouvé ne comprenait définitivement pas ce qui se déroulait en ce moment. Ses paupières se scellèrent un instant, le temps qu’il réfléchisse. Les dires de la strige étaient incohérents. « Non. Je vous l’ai dis, je suis venu ici par la grâce d’un Aether. C’est lui qui m’a conduit ici, j’ignore pourquoi et je pensais le découvrir en entrant, mais j’avoue être perdu en ce moment. » La maîtresse de lieux approcha encore plus, scrutant chaque détail du visage de l’homme. Elle hocha négativement la tête, le désignant d’un doigt résolu. « Non, je ne saurais me tromper. Ton aura, tes traits, tout affirme ce que je t’ai laissé entendre. Tu es bien un Taiji. » Vadim ne put retenir un rire. Il se détourna de la femme, n’appréciant que peu son humour malsain. « Merci, mais je vais me contenter de partir. J’ai assez entendu de mensonges dans ma vie sans en découvrir d’autres. J’ai connu mon père et très brièvement ma mère, aucun d’eux n’était de cette lignée. Les deux sont morts, alors je vous remercie pour cette erreur, mais je m’en retourne. » Il y eut un mouvement derrière lui et la femme fut soudain tout près de lui, murmurant doucement à son oreille, de sa voix suave et lancinante. « Je ne fais qu’énoncer une vérité. Si tu n’es pas prêt à l’entendre alors pars, mais ne remet pas en question mes paroles. » Vadim se dégagea et fusilla la dame de ses prunelles céruléennes. Il en avait assez entendu, il passa la porte et revint dans l’entrée. Les tableaux semblaient s’être modifié durant son absence, mais il n’en tint pas compte et rejoignit le décor austère du jardin en friche. « Ce n’est pas très galant, de remettre en doute la parole d’une femme. »

Cette voix, il l’aurait reconnu entre mille. Ces accents mystiques et provocants. Vadim se tourna vivement et remarqua la silhouette dans l’encadrement de la porte. William se tenait droit, une main sur la poignée dorée, l’autre rejetant ses longs cheveux bleutés. Son regard carmin était fixé sur le réprouvé qui s’était immobilisé de surprise. « Je t’ai fais venir ici, pour t’apporter une réponse. Une réponse à la plus grande question de ton existence. » Il s’avança lentement vers lui, ne rompant à aucun moment le lien entre leurs iris. « Et tu l’as rejeté. » Vadim s’anima enfin et ses lippes s’érigèrent en un sourire sardonique. « Je n’ai rien rejeté. On m’a exposé des inepties, je ne suis plus si influençable que cela William. Votre enseignement en a été le témoin privilégié. » L’Aether était presque près de lui, mais il changea de trajectoire pour venir observer un buisson en piteux état. « Ah Vadim, que tu es borné. Hans ne t’a-t-il pas, sans le vouloir, expliqué que ta lignée t’octroyait une force bien plus ineffable que le commun des mortels ? Je suis venu mettre des mots sur tes souffrances, je suis venu étancher ta curiosité, mais tu te refuses d’écouter. » ; « Cette femme ment ! Je connais mes parents ! Jilano est mort de mes mains et, lui, a assassiné ma mère quand je n’étais qu’un enfant. Même s’il le niait, il savait que j’étais son fils. Comment expliquez-vous cela en ce cas ? Éclairez-moi, ô maître. » William se figea. L’insolence de Vadim mettait parfois en berne son calme habituel. Il n’appréciait que peu ses abus de langages et son irrespect, cependant les réprouvés ont de tout temps été des marginaux, quelque peu barbares. Aussi, il se tourna et fit apparaître son sempiternel trône, sur lequel il prit place avec contentement. « Voici l’histoire, telle qu’elle est véritablement, celle de ceux que tu penses être tes parents. » Vadim avança vers l’esprit du temple et tendit l’oreille, prêt à écouter le récit et à juger, par lui-même, de la véracité de celui-ci.

« Tu es fils de deux êtres, dont je parlerais plus tard. Pour des raisons que j’expliciterais en d’autres temps, tu as été délaissé et abandonné par ta mère. Ellana, celle que tu considères comme ta génitrice, t’a trouvé et recueilli. Elle avait déjà été séduite par le démon Jilano et avait succombé à son charme en s’abandonnant physiquement à lui. Lorsqu’elle revint à la citadelle blanche, elle prit sur elle de t’élever comme son propre enfant. Lorsque Jilano découvrit ton existence, il fut persuadé en constatant que tu étais un réprouvé, que tu étais le résultat de son union interdite avec Ellana. Et… Comme tout démon se respectant et par crainte d’être vu comme aspirant à la pureté, par ses pairs, il a tué l’ange qu’il avait séduit. Ainsi, personne ne put apprendre son écart. Il aurait pu te tuer aussi, mais il a choisi de te faire esclave de sa volonté. Les démons aiment asservir les réprouvés, tant ils les méprisent. Il n’a jamais su qu’il n’était en rien ton géniteur. Son existence ne manquera à personne et il est mort son postérité. Ellana n’est pas ta mère. Elle n’a fait que venir en aide à un nourrisson et cela lui a coûté la vie. Voilà, la véritable histoire de ceux que tu pensais être tes parents. » Vadim se tenait droit, figé par le discours de William, incapable du moindre geste, de la moindre parole. Ses pensées se bousculaient dans son esprit. Le récit ne manquait pas de sens mais il peinait à s’y accrocher. Il ne comprenait pas. Pourquoi cet abandon ? Pourquoi n’aurait-il jamais su ? C’était incohérent. « Certaines vérités ne sont pas bonnes à entendre petite créature. » William désigna la demeure d’un mouvement ample du bras. « Ce manoir appartient à ta famille maternelle. Veux-tu entendre, à présent, l’histoire de ton existence ? » Le réprouvé eut à peine la force de hocher la tête, son regard s’était perdu au loin. Perdu tout autant que son esprit.

« Tu es le fils de la déesse de la Justice et de la Vie, Mitsuko Taiji Stark et de Düst, celui que ton peuple nomme Volen et qui est votre roi. Par fils, j’entends que tu es le mélange de leurs ADN, cependant ta conception est plus complexe que pour la majorité des êtres. Je ne peux t’en dire plus que ce qui m’est permis. Sache juste, que tu n’es pas un enfant naturel et qu’il est fort probable que Düst ignore tout de ton existence. Tu fais parti d’une descendance innombrable, bien que les légendes tendent à chiffrer cette dernière. Si certains de tes frères et sœurs ont vécu ici, bon nombre furent abandonnés et ignorent qui ils sont. Le terme abandon est fort, considère toi plutôt comme un héritage à sauvegarder. En ignorant jusqu’alors ton identité, tu ne risquais pas d’être inquiéter par un quelconque opposant de la justice. Aujourd’hui tu es assez fort pour ne plus avoir besoin de protection. » ; « C’est ridicule. » Il avait peiné à extirpé ces quelques syllabes de sa bouche. Un sourire énigmatique s’était peint sur son visage. Il ne croyait pas un mot de ce que venait de dire William. Pas un seul. « Vous auriez pu faire plus crédible que ça, William. Fils d’une déesse et d’un roi. C’est un peu gros non ? » ; « Je suis navré que tu sois déçu petit créature. Hors, tu sais, suite à nos rencontres, que je n’ai pas pour habitude de mentir. » Vadim rejeta la tête en arrière et contempla le ciel couvert d’étoiles. Il savait que William disait vrai. Jamais il ne lui avait menti. C’était un Aether. Il n’y avait aucune raison pour qu’il interfère auprès de lui dans le seul but de se divertir. « Ca parait invraisemblable… Pourquoi me dire ça maintenant ? » ; « Parce que la situation a évolué. L’intervention de Delta et la mort de Hans ont changé la donne. Tu es fils d’Aether, tu dois connaître ta lignée et accomplir le destin qu’elle t’offre. Tous ceux de ta famille se sont hissés sur les plus hautes marches du monde. Quelque chose se prépare Vadim. » Le réprouvé observa longuement l’esprit du temple et fit quelques pas hésitants dans l’allée. Son regard se porta sur la façade délabrée du manoir. Le fief de sa famille.

« Pourrais-je la voir un jour ? » William sourit doucement. « Peut être. Peut être pas. C’est un Aether bien différent de nous, qui vivions dans le temple. Nous sommes bien plus abordables que les Aetheri qui entourent le monde. Je ne peux répondre à cette question. Pas encore en tout cas. » Le proscrit se mordit la lèvre, peinant à masquer sa déception. « Je dois la voir. Je dois comprendre. Savoir réellement d’où je viens. Mettre un visage sur son nom. S’il faut que je devienne reconnu pour cela, je le serais. Je gravirais tous les échelons s’il le faut. J’arracherais Volen de son trône, s’il le faut. Si grâce à ça elle m’accorde la moindre importance, le moindre signe de son existence, alors je me hisserais au sommet. Je lèverais une armée s’il le faut. » Un rire mielleux exhala des lippes de l’Aether aux prunelles cinabres. « Il semblerait que tu acceptes enfin de reconnaître ton héritage petite créature. C’est bien. Ca ne te rendra que plus fort. » Une lueur s’était allumée dans les mires du réprouvé, une férocité sans égal. « Je serais un Taiji s’il le faut. J’accepterais ce nom. S’il me permet de me transcender alors je l’arborerais avec fierté. » Une véhémence nouvelle vibrait en lui à mesure que son flot de parole s’étendait. Sa mâchoire se contracta et William tapa trois fois dans ses mains. Vadim inspira longuement. Un rire persista entre ses lèvres charnues. Quelque chose s’était reconstruis en lui. Quelque chose de grand. D’incroyable, d’ineffable. D’indestructible. « Prenez acte, je suis Vadim Taiji et ma volonté ne souffre plus aucune limite. »


Nombre de Mots | 1826.
N° de post | 2.

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